
 
        
         
		I X , page  planche y ,  Jean  Commelin  l’appelle  
 apocynum fcandens,jlorc variegaeo 9Jiliquis  ericu Jîmi-  
 libus } ibid. page  i o , dans les notes. 
 Cette plante eft grimpante  , de  huit à dix pieds de  
 hauteur,  à branches cylindriques, noueufes, vertes,  
 de  deux lignes de diamètre,  à bois  blanc,  qui s’appuient  
 fans fe  tortiller  fur  les  plantes  voifines,  en  
 y  recourbant feulement aflez légèrement le pédicule  
 de fes feuilles qui y  forme une  efpece de crochet ou  
 d’anfe.  Le long de  ces branches  fortent,  à  trois ou  
 quatre  pouces  dé  diftance,  des  feuilles  oppofées  
 deux à deux en c ro ix, taillées en coeur,  alongées de  
 quatre  pouces de longueur,  une  fois moins larges,  
 molles ,-liffes deffus& d’un vert c lair, brunes deffous  
 à groffes nervures,  &  portées fur un pédicule cylindrique  
 finueux ,  de moitié plus court qu’elles. 
 A côté de  l’aiffelle des  feuilles intermédiaires fort  
 alternativement un corymbe, prefque feflil, de trois  
 à cinq fleurs en bouton fphéroïde ou conique ,  de  fix  
 à  fept lignes de diamètre,  portés chacun fur  un pé-  
 duncule de même longueur.  Chaque  fleur eft  com-  
 pofée  d’un  calice  monophyle,  découpé jufqn’à fon  
 origine en cinq portions  égales,  qui font  ftriées  en-  
 bas de plufieurs veines rouges, arquées, qui accompagnent  
 l’ovaire prefque jufqu’àfa maturité, &  d’une  
 .corolle  deux  fois  plus longue, d’une  feule piece  en  
 foucoupe ouverte en hémilphere d’un pouce de diamètre  
 , &  découpée  jufqu’aux trois quarts, en  cinq  
 pétales  égaux,  triangulaires, concaves ,  blanc-verdâtres  
 extérieurement,  d’un verd-jaune au-dedans,  
 avec une raie  purpurine au milieu, & une autre tout  
 autour.  De  l’origine du tube de  la corolle  s’élèvent  
 cinq  cornets ,  que M. Linné appelle  improprement  
 des nectaires ;  ce  font  les  filets  mêmes  des étamines  
 réunies enfemble en un cylindre pentagone ,  qui  enveloppe  
 l’ovaire,  &   qui  porte,  entre  les  fommets  
 noirs  de  chacun de  fes angles,  une  anthere creufée  
 de deux loges ou follettes ovoïdes, remplies par une  
 petite  lame  elliptique,  compofée  de  petites molécules, 
  ovoïdes, blanchâtres , tranfparentes,  réunies  
 enfemble , &  qui font la pouffiere  féminale.  Le centre  
 du calice porte un dilque aflez é le v é , fur lequel  
 .font deux ovaires un  peu diftans de la corolle, mais  
 rapprochés entr’eux &  contigus,ayant chacun un ftyle  
 qui enfile le cylindre des étamines, au-deffus duquel  
 ils font couronrfes par un ftigmate commun en difque  
 pentagone  qui  leur fert de couvercle.  De  ces  deux  
 ovaires,  il en avorte communément un ;  l’autre, en  
 mûriffant,  devient une  capfule  ou  Clique ovoïde ,  
 «nflée, m olle, membraneufe, aflez femblable à celle  
 du beidelfar  ou  de  l’éricu,  longue de quatre à cinq  
 pouces, prefqu’une fois &  demie plus étroite, un peu  
 plus ventrue fur fa face intérieure, qui eft tranchante  
 ou  relevée de trois côtes ou nervures longitudinales :  
 c ’eft par  ce^te  côte  du milieu  qu’elle  s’ouvre  ou  fe  
 fend feulement de  ce cô té ,  en laiffant fortir un  placenta  
 cylindrique ,  qui  étoit  attaché  dans  toute  fa  
 longueur à fes bords, &  qui  eft couvert tout autour  
 de quatre ou  cinq  cens graines  tuilées,  elliptiques,  
 minces  ,  d’abord  verd-jaunes,  enfuite  rougeâtres,  
 longues de quatre  lignes,  couronnées d’une aigrette  
 d ’un millier de poils  foyeux blanc-argentins, luifans,  
 longs d’un pouce, par lefquels  elles  pendent,  attachées  
 par étages autour du placenta.  Chaque graine  
 eft  une  efpece  de  pépin  à  deux  enveloppes,  dont  
 •l'extérieure éft une membrane  appliquée  immédiatement  
 fur un corps charnu qui renferme l’embryon :  
 celui-ci eft droit,  à  deux  cotylédons ou lobes  elliptiques  
 très-minces, &  à leur extrémité fupérieure une  
 radicule conique qui pointe vers le ciel. 
 Qualités. Toutes  les  parties de  Yadakodien  étaht  
 coupées, rendent un fuc laiteux très-abondant.  Elles  
 n’ont nulle odeur,  non plus  que les fleurs.  Leur faveur  
 eft fade &  fauvage ; fa racine  eft fibreufe, blanche  
 , avec un filet ligneux aù çentre. 
 Ufâges,  La  principale  vertu  de  cette  plante  eft  
 ophtalmique.  Pour  difliper  le  nuage  &   autres maladies  
 des  yeux ,  on  mange  fa  racine  cuite dans  le  
 beurre ,  ou avec les feuilles du figuier .d’enfer, &  la  
 racine  du talu-dama  cuite  d’abord dans de l’eau que  
 l’on  rejette,  enfuite dans du lait de  vache mêlé avec  
 du fucre. On emploie aufîi en topique la même racine,  
 en répandant  fa poudre  fur les y e u x ,  ou bien en  la  
 reduifant à la confiftance d’un onguent cérat par  une  
 décoâion à feu len t,  faite  avec  le beurre  frais,  un  
 oignon,  la racine du palmier fauvage &   du feelengu  
 pilés,  auxquels  on  ajoute  un  peu  de  fantal  &   de  
 jiribeli noir ,  pour l’appliquer ainfi en emplâtre.  Sa  
 poudre  mêlée  avec  le  fantal  citrin  &   le  fucre,  fe  
 réduit  encore en pillules  que  l’on  fait prendre  dans  
 toutes  les  douleurs  des  yeux  qui  proviennent de  
 l’abondance de la bile. 
 Remarque.  Si M. Linné  eût fuivi  fes principes ,  il  
 eût dû placer ce genre de  plante  dans  la claffe  19 de  
 la fy  ngénejîe monogamie.  (M .A d a n s oN?) 
 ADALI,  f. m.  (  kfijl.  nat.  Botanique. )   plante  de  
 la  famille  des  verveines,  &   du même  genre  que  
 celui que Houfton  &  M.  Linné  ontappellé du  nom  
 de lippi,  lippia. Cëtté efpece  n’a  encore été  décrite  
 ni figurée que dans YHortus Malabaricus, volume X 9  
 planche  47,  page  5)3  ,  oii  elle  eft  défignée fous  fon  
 nom malabare anacoluppa,' &  fous celui 6 adali  que  
 lui  donnent  les  Brames  ,  &   que  nous  adoptons,  
 comme plus court &   plus  facile  à  retenir^  d’autant  
 plus que le nom d’anacoluppa indique  chez les Mala-  
 bares une  affinité  entre  cette  plante  &  le coluppa ,  
 qui n’y  a pas le moindre  rapport,  étant de  la famille  
 des amaranthes.  Voyez  nos  Familles  des  plantes ,  
 page a.68.  Jean Commelin  défigne Yadali fous la  dénomination  
 fui vante ; ranunculi ajfnis, planta indien ,  
 floribuspurpureis.  Elle  croît dans  les  fables  du  Malabar. 
 C ’eft une  herbe vivàce ,  longue  de  deux  à  trois  
 pieds, à  tige cylindrique de deux lignes de diamètre ,  
 rampante  dans  prefque toute fa longueur,  &   pro-  
 duifant à des intervalles de deux à quatre pouces, des  
 noeuds  d’où  fortent  des  feuilles  oppofées  deux  à  
 deux,  en croix, &  au-deffous  d’elles un  faifeeau  de  
 racines  fibreufes,  capillaires,  d’un  pouce  environ  
 de  longueur.  Les  feuilles  font  elliptiques,  longues  
 d’un pouce, moitié moins larges,  rudes au toucher,  
 verd-brun  ou  rougeâtres, obtufes  à  leur  extrémité  
 fupérieure ,  qui eft crénelée ou marquée de  cinq  à  
 fept  dentelures,  &  pointues à leur  extrémité  inférieure  
 , par laquelle  elles font attachées à la tige, en  
 fe  réunifiant  pour former autour  d’elle  une.  efpece  
 de petite gaîne  fans  aucun pédicule. De leur aiffelle  
 il  fort  ordinairement  quatre  feuilles  plus" petites,  
 qui les font paroître comme verticillées ou  étagées,  
 &   une branche  d’un côté,  &   une  tête  de  fleurs de  
 l’autre,  de  forte  que  les  branches  &   les  têtes  de  
 fleurs  fe  trouvent  difpofées  alternativement  :  on  
 boit auffi de  ces têtes  de fleurs  au  bout de certaines  
 vranches,  fur-tout lorfqu’elles  fortent dans  le  tems  
 où la fevè  commence  à s’arrêter.  Avant  leur  développement  
 les feuilles font pliées  en  deux,  &c  ainfi  
 oppofées par leur tranchant. 
 Les  têtes  de  fleurs  font  d’abord  hémifphériques  
 ou fphéroïdes,  de  trois lignes de  diamètre, lorfque  
 leurs  premières fleurs,  c’eft-à-dire  celles  d’en  bas,  
 commencent à s’épanouir ;  puis elles  s’alongent jufqu’à  
 huit  lignes, fous  la forme  d’un  épi  ovoïde  obtus  
 aux  deux  bouts,  du même diamètre  de  trois  à  
 trois  lignes  &   demie :  le  péduncule  qui  le s . porte  
 eft  cylindrique,  &   n’a  guere  que cette  longueur.  
 Chaque tête eft formée  de l’affemblage de cent fleurs  
 ou environ » purpurines, tuilées, fefliles, contiguës,  
 extrêmement ferrées , accompagnées chacune  d’une  
 écaillé tuilee, ôc qui s’ouvrent dix à douze en même 
 temsi par étages  en  anneau  fucceflivement.  Le  calice  
 de  chaque  fleur  forme  un  tube  court  à  deux  
 divifions ,  qui  enveloppe  une  corolle à  tube  court,  
 dont le bord évafé eft crénelé  de  cinq  divifions  irrégulières, 
   &  qui  porte à  fon milieu quatre  étamines  
 très-courtes,  dont deux font plus hautes.  Au centre  
 du calice  eft un difque orbieulaire,  qui  fupporte  un  
 ovaire fphéroïde  furmonte d’un ftyle &  d’un ftigmate  
 orbieulaire ,  qui  lui eft implanté  non pas  fur  le milieu  
 , mais fur  le côté  &   obliquement.  Cet  ovaire,  
 en grandiflant, devient fphéroïde un peu comprimé,  
 d’abord  verd-clair,  enfuite  blanchâtre  au  moment  
 de la maturité, avec un fillon longitudinal au milieu,  
 par lequelil  fe fépare  en deux  capfules hémifphéri-  
 , ques  ,  qui  ne  contiennent  chacune  qu’une  feule  
 graine  de mêipe forme. 
 Qualités.  Toute la plante  a une  faveur  amere qui  
 eft âcre dans les racines &  aqueufe dans les feuilles.  
 Ses  fleurs ifont aucune odeur. 
 Ufages.  Les  Indiens  regardent  fon  fuc  comme  
 l’antidote le plus  fouverain contre la morfure du fer-  
 pent  cobra-capèlla,  pour  laquelle  ils  le  font boire  
 , avec un  peu  de  poivre  en poudre. 
 Remarque.  Le  nom de  feu M. Lippi  n’étant point  
 connu dans flnde ,  nous  croyons que  les Botaniftes  
 nous  fauront  gré  d’avoir  rendu  à  cette  plante  fon  
 nom adali, fous lequel les Brames &   autres Indiens  
 feront  à portée  de les  entendre,  &   de  la  leur pro-  
 curer dans le befoin  ,  nous  réfervant  la  faculté  de  
 donner le nom de M. Lippi, qui  a bien mérité de  la  
 botanique, à  quelqu’autre  plante  qui  n’aura  jamais  
 encore été  baptifée ; car on ne fauroit trop  éviter la  
 multiplicité des  noms  dans une fcience aufli étendue  
 que  la botanique.  ( M.  A d  an s o n . ) 
 ADAMARAM , f. m.  ( Hi(l.  nat.  Botaniq.') genre  
 de plante qui vient naturellement  dans la famille des  
 elçeagnus, c’eft-à-dire dans la famille des plantes qui  
 ont le calice &  les étamines fur le fruit,  fans  aucune  
 corolle.  UHortus Malabaricus  en a donné une aflez  
 bonne figure  , quoiqu’iricomplette, vol.  IV, page 5 ,  
 planche 3 ,   fous  fon nom malabare  adamaram  ,  que  
 les François  ont  corrompu  &c  changé  en  celui  de  
 badarrtier.  Son auteur, VanRheede ,  nous  apprend  
 que  les Malabares l’appellent  aufli faros,  lès Brames  
 chibe  ou  jibe9  les  Portugais pinha,  les  Hollandois  
 katappes, d’après les habitans de Java &  de Malacca.  
 Rumphe l’a décrit &  figuré un peu mieux au premier  
 volume de  fon Herbarium Amboinicum ,  fous  le nom  
 de catappa, page t jq , planche 68.  Selon ce dernier,  
 les  Malays appellent  cet  arbre  catappan,  les  habitans  
 de  l’îleTernate ngujfu &  nujfu,  ceux de  Banda  
 teley &  teleyo.  M. Linné,  qui paroît fe  plaire à changer  
 les noms les plus généralement reçus, a fubftitué  
 à celui-ci  celui  de  ierminalia,  dont il nous donnera  
 peut-être  un  jour l’explication,  ainfi que  de  beaucoup  
 d’autres  aufli  impropres ,  voye{  fon Syjlema  
 natures, edit. 12 ,p. 674; mais quelques raifons  qu’il  
 s’efforce de  donner pour  appuyer fa  nouvelle  phi-  
 lofophie,  on  eft perfuadé  que  l’ ufage  &   les  natu-  
 raliûes lettrés  confervent  toujours  aux pro du étions  
 de  la  nature  leurs  noms  de pays ,  fur-tout  à  celles  
 qui,  comme l’adamaram,  font  trop' connues &  d’un  
 ufage journalier. Rumphe en diftingue  trois efpeces  
 que nous allons  décrire. 
 Première efpece. Adamaram ou C atappa. 
 L ’adamaram proprement d it ,  le badamipr ou  ca-  i  
 tappd, eft un très-grand &  très-bel arbre, de quatre-  ;  
 vingts pieds  de hauteur,  dont la  forme pyramidale  
 eft comparable  à celle dufapin , ou plutôt du.panja  .  
 ou  ceiba  ,   étant  compofé  de  même  de  branches  .  
 rayonnantes ou difpofées circulairement par étages,  
 ôc  étendues  prefqu’horifontalement,   de  forte que 
 fon  diamètre  eft au  moins  de  quarante  à cinquante  
 pieds.  Son tronc  n’a  guere plus  de  quinze pieds  de  
 hauteur,  fur trois  à  quatre pieds  de  diamètre.  Ses  
 jeunes branches font cylindriques, vertes &  velues ;  
 mais les vieilles ,  ainfi  que  le  tronc,  font d’un  bois  
 tres-dur,  recouvert d’une écorce rouge au-dedans,  
 .  e OC cendree au-dehors. Sa racine eft cendrée intérieurement, 
   oc couverte d’une écorce rougeâtre. 
 Le  long  des  jeunes  branches ,  à des diltances de  
 cinq à fix pouces, les feuilles font oppofées, étapes  
 ou  verticillées  &   rayonnantes  au  nombre  de  deux  
 à  fix  a  chaque  etage ,  elliptiques,  longues  de  cinq  
 pouces  fur les  vieilles  branches,  de  douze pouces  
 fur les jeunes ,  une fois moins larges  ,  aflez molles  
 liffes &   verd-gai  deffus ,  velues,  d’un  verd-jaune  
 defîbus, &  relevées de groffes nervures, plus larges à  
 leur extrémité fupérieure qu’à l’extrémité inférieure  
 oii elles font unpeuéchancrées en coeur; leurs bords  
 fe  recouvrant, ainfi que  le pédicule cylindrique aflez  
 court qui  les porte &  qui  eft  rouge  &   velu.  Lorfqu’elles  
 font  vieilles ,  elles  rougiffent  &   prennent  
 une  couleur à-peu-près femblable à  celle  del’écre-  
 viffe  quand  elle eft cuite. 
 De  l’extrémité  de  chaque  branche,  il  fort deux  
 épis  pendans  comme  deux  grappes  de  grofeilles,  
 à-peu-près  de  la  longueur  des  feuilles,  compofé  
 chacun  d’une  trentaine  de  fleurs -,  difpofées d’une  
 maniéré  aflez  lâche,  &   comme  oppofées  deux  à  
 deux  en  croix depuis leur extrémité fupérieure jufqu’aux  
 trois  quarts  de  leur  longueur,  &   portées  
 chacune  fur  un  pédicule  prefqu’égal  à  elles  :  l’axe  
 de ces épis eft rouge &  veju.  Ces fleurs font hermaphrodites, 
   mais le  plus  grand nombre  eft  ftérile &c  
 tombe  ;  il n’en mûrit  communément  que  deux  ou  
 trois fur chaque épi,  ce font les inférieures. Elles ne  
 font accompagnées d’aucune  écaille ,  néanmoins on  
 voit  au-bas  de l’épi deux à trois  folioles  caduques |   
 dont l ’inférieure femble former une forte de  gaîne. 
 Chaque fleur confifte  en un calice à cinq divifions.  
 ouvertes en  étoile,  elliptiques,  une  fois  plus  longues  
 que. larges  ,  vertes  au-dehors,  blanches  au-  
 dedans ,  faifant corps  avec  l’ovaire au  fommet  duquel  
 elles portent.  Les étamines, au nombre de dix,  
 fortent  du  fommet  du même  ovaire ,  difpofées fur.  
 deux  rangs,  de  maniéré  que  cinq  font  épanouies  
 horifontalement  entre  les  cinq  feuilles  du  calice,  
 avec  lefquelles  elles  font  l’alternative  &   qu’elles  
 égalent  en  longueur ,  pendant  que  les  cinq  autres  
 s’élèvent droit autour du ftyle de l’ovaire : toutes font  
 couronnés d’une anthere blanche fphéroïde. Le ftyle,  
 qui  part du centre de  l’ovaire,  eft verd & velu ,  de  
 la longueur  des  étamines,  &   terminé  par  un  ftigmate  
 fimple &  tronqué. 
 L ovaire, ^qui  fe  trouve  au-deffous  de  la fleur,  
 devienten mûriffant une écorce d’abord verte , liffe ,.  
 luifante, puis rougeâtre où incarnat,  ftriée de jaune,  
 femblable à l’amande ou à la mangue,  ou mieux encore  
 ,  à un batteàu ou un oeuf coupé en deux ,  long  
 de  trois pouces ,   une  fois  moins  large &  deux  fois  
 moins  profond,  convexe  en-deffous  ,  applati  en-  
 deffus, où il eft marqué de deux filions, par lefquels  
 il  s’ouvre  de  lui-même  en  une  loge  à deux  battans  
 inégaux,  épais chacun de cinq à fix lignes ,  charnus,  
 rouges  de  cérife  ,  recouverts  d’une  pellicule  fous  
 laquelle  ils  font  velus. Ces  deux battans,  en  s’ouvrant, 
  làiffent  tomber  un  noyau ovoïde,liffe ,  lui-  
 fant, brun  ou marron  ,  long de deux pouces , deux  
 à trois fois moins large, très-dur,  à une loge qui ne  
 s’ouvre, point à moins qu’on ne le  caffe,  &  qui contient  
 une amande blanche ovoïde,  de même forme,  
 compofée  de  deux,  cotylédons  orbiculaires  roulés  
 l’un for  l’autre  en fpirale,  le côté  droit de l’un  em-  
 braffant  le côté gauche  de l’autre,  la  radicule  étant  
 logée  dans  une  petite  crénelure  pratiquée  à  leur