
 
        
         
		75 &  Ë  A  î 
 deux  à trois pieds de hauteur ou environ, fur un diamètre  
 prefqu’une  fois moindre. 
 De fa racine qui eft longue, blanchâtre, toute couverte  
 de  fibres, s’élève upe tige  quarrée  de  fept  à  
 huit lignes de diamètre ,  liffe , verdâtre,  genouillée  
 ou  comme  articulée  légèrement, à articles  comprimés  
 alternativement  &   fillonnés,  &  qui jette  depuis  
 le  bas jufqu’à fon milieu  quatre  à fix  branches  
 oppofées  en  croix/ 
 Les  feuilles font oppofées deux à  deux en croix,  
 elliptiqùes,  pointues'aux  deux  bouts,  longues  de  
 trois à fix pouces, trois  à  quatre  fois moins larges»  
 épaiffes j  molles  ,  dentelées  légèrement  fur  leurs  
 bords,  relevées  en  deffous  d’une  nervure  garnie  
 de  chaque côté de cinq  à fix côtes alternes peu fenfi-  
 bl.es, &  attachées fur les branches fans aucun pédicule.  
 Avant  leur développement  ,  ces feuilles dans  l’état  
 de  bourgeon  font  concaves  &   appliquées  deux  à  
 deux  en  face  l’une de l’autre. 
 De  l’aiffelle  des  dix  à  douze  paires  de  feuilles  
 fupérietires qui  diminuent par dégrés de  forme &  de  
 grandeur,  au  point  qu’elles  ne  reffemblent  plus  
 qu’à des  écailles  d’un pouce  à  quatre lignes de longueur, 
   fortent  des! fleurs  folitaires, oppofées, portées  
 fur  un  pédicule  de  trois  lignes de  longueur  ,  
 écartées  fous  un  angle  de  quârante-cinq  dégrés »  
 &   rapprochées de maniéré qu’elles forment au bout  
 de  chaque branche  un  épi  de  cinq  à  fix  pouces de  
 longueur. 
 ■ Chaque  fleur confifte  en  un  calice à cinq feuilles  
 perfiftentes, longues  de quatre  lignes,  en une corolle 
 monopétale  purpurine,  deux  fois  plus  longue  
 ,  à  tube  régulier,  très-velu  à  fon  fommei  qui  
 eft partagé  en  quatre divifions  horizontales , orbi-  
 cûlaires, prefqu’égales, &   en quatre  étamines blanches  
 inégales,  partant  du  haut  du  même  tube  ,  
 égales  en longueur à  fes  divifions , &   courbées  fur  
 les  deux ftigmates COniques du piftil,  dont  le ftylë  
 a  la même  hauteur ,  &   part du  centre d’un ovaire  
 fphérique affez  gros,  qui  fait  corps  avec  un  petit  
 difque  qui  le  fuppqrte  au  centre  du: calice. 
 -,  L’ovaire, en mûriffant, d'evientune  capfulefphérique  
 verte »  de  quatre lignes de  diamètre, comme  
 cartilagineuse,  dure,  marquée »tout- autour  d’un  
 fillon vertical,  par  lequel elle s’ouvre en  deux valves  
 ou  battans,  correfpondans  à  deux  loges  qui  
 contiennent  chacune  environ  deux  cens  graines  
 ovoïdes, fort petites, longues d’un tiers ouvra quart  
 de ligne-, d’abord blanches-luifantes  enfui te  rouffes  
 ou  brunes ,  contiguës &   enchâffées  à  demi  dans la  
 fubftance  charnue  d’un  placenta  fphérique,  qui  
 occupe  toute la capfule ,  lui  étant attachée  par les  
 bords  de fes  deux .valves,  &   ayant  à fon  fommet  
 un  petit enfoncement  affez  remarquable. 
 -  Qualités.  Toute  cette  plante  n’a  qu’une  faveur  
 aqueufe.  Ses premières  capfules  font.mûres,   forf-  
 que.  les  dèrnieres  fleurs,  qui  terminent  les  épis,  
 eeffent  de  fleurir. 
 Ufages.  Ses feuilles,  pilées,  s’appliquent  en  ca-  
 îaplafme  fur  les  abfcès,  pour les  amener  à  fup-  
 puration;  De  fa racine, bn  prépare  une leffive  céphalique  
 , dont  Pufagè  principal  eft  de  nettoyer &   
 nécraffer  la  tête. 
 Remarques.  Le bahél  eft,  comme  l’on  voit, différent  
 -du  columnea  par fon fruit qui  n’eft pas  charnu  
 ni en  baie,  &  de  l’achimenes,  par  la  dilpofition de  
 fes fleiirs  &   par  la  régularité  de  fâ corolle  qui  ne  
 forme pas deüx lèvres comme dans ce dernier. II eft  
 donc  très-étonnant qué M.  Linné , qui  n’a pris con-  
 noiffance de ces  trois plantes  que  dans les  defcrip-  
 riions  dés  voyageurs,  ait  préféré  de  füpprimer  lè  
 genre  de J’achimenes » &   de confondrè  le genre  du  
 bahel  avec  celui du  columnea y plutôt que  de  s’en  
 rapporter  aux  botaniftes Van-Rheede-» Plumier  & 
 B  A  f 
 Brownequi ont vu &  obfervé ces plafitéS ■ vivantes  
 dans  leur  pays  natal. 11 n’eft  pas de  botanifte fenfé  
 qui ne voie avec peine la réflexion fuiyante ,  que M.  
 Linné fait à l’occafion de fa  columnea longifolia, page  
 4 2 7 , de fqn Syflerna  naturce ,  édition  1 2 ,  où il dit  ,  
 generis  certè  achimenes Brownii, an  columnea ?  ( M.  
 A d a n so n .  ) 
 §  BAHURIM, ( Gèogr.facr.)   ville....  Dut.  raif.  
 des  Sciences,  &c.  C’eft  Baudrand  qui  en  fait  une  
 ville,  &  on l ’a copié indiferéterrtent.  C’étoit  feulement  
 un  village  affez  près de Jérufalem, tirant  vers  
 le Jourdain,  où Semeï, fils de Géra,  vint au  devant  
 de David &  le chargea  d’injures &   d’imprécations.-  
 II.  Rois,  chap.  xvj.  'fir.  5.  Voye^ Galmet, Bonfre-t  
 rius.  (C.) 
 BAJA  ,  f.  rtï.  ( tiift.  liât.  Botaniq. ) nom  Bramé  
 d’une  efpece  de  lizeron, convolvulus, du Malabar ».  
 très-bien  gravée  par  Van-Rheede  au -volume V I I I ,  
 planche  X X V I I , page  S i ,  de  fon  Hortus  Malabà-  
 ricus, fous fort nom Malabare  Kudici-valli. Les Brames  
 l’appellent  baja-fajo ; -les  Portugais  folkas  da  
 coroa,  &   les  Hollandois  hroon-blad. 
 C ’eft  une herbe  vivace  qui  croît  fur  là  côte  dit  
 Malabar,  auprès  de  "Warapolï,  où  elle  fleurit  en  
 feptembre,  octobre  &   novembre.  Elle  a -quatre  
 ou  cinq  pieds  de  longueur-,  &   fe  tortille .autour  
 des  arbres.  Ses  tiges  font  cylindriques,  ramifiées ,  
 vertes ,  d’une  ligne  à  une  ligne  &   demie  de  diaJ  
 métré. 
 Ses  feuilles  font  alternés,  affez  ferrées,  difpo-  
 fées  cireulairement, taillées  en  coeur  à  cinq  lobes  
 inégaux, dont  l’antérieur  eft  comme  fubdivifé  en’  
 deux,  longues d’un  pouce  un quart, un peu  moins  
 larges,  minces,  liffes  »  verd-brunes  &   ternes,  à  
 cinq  nervures principales,  &   portées horizontales  
 nient  fur  un  pédicule  cylindrique  deux  fois  plus  
 .court qu’elles ,. &   qui  s’y  implante dans  une légère  
 "échancrure.  1 
 De  l’aiffelle  de  quelques-unes  des  feuilles  du  
 milieu de là tige &   des  branches,  fort  un .corymbe  
 de fix à  huit fleurs,  auffi long que les  feuilles.- Chaque  
 fleur  eft hermaphrodite  ,  longue  de fix lignes,  
 & portée  fur  un  pédiculë  cylindrique  une  à  deux  
 fois plus court. Elle confifte  en un calié'e vérd-brun ,   
 perfiftent,  d’unè  feule p ieeé, divifé un peu au-delà  
 de  fon milieu en cinq  portions  affez iriégales,  &  en  
 une corolle jaune en haut,vërd-blanc én-bas , d’uné  
 feule piece conique  renverfée, évaféè fous  un angle  
 de  quarante - cinq  dégrés -, . pliffée  &   marquée  fur  
 fes  bords d’environ  quinze  crenelures, &  qui porte  
 vers  fa  partie  inférieure  ,  cinq  étamines affez  égales, 
   une fois plus  courtes ,  à anthères  triangulaires  
 en  fer  de fléché.  Sur  un  difque, élevé  au  fond  du  
 calice ,  eft porté un  ovaire  fphériqùe qui fait corps  
 avec  lu i,  &  qui eft furmonté  d’un  ftyle blanchâtre  
 très-menu, fourchu à fori fommet en deux  branches-,  
 terminées chacune par un ftigmate ovoïde en maffue. 
 L’ovaire, en mûriffant, dévient une.capfule fphé-  
 roïde, obtufe, de quatre lignes dé diamètre » d’abord  
 vérd-brùne,  enfuite  brun-noire,  à  deux  loges  qui  
 s’ouvrent en quatre valves  ou  battans, &  qui  contiennent  
 chacune  deux  g rainés  triangulaires  à'dos  
 arrondis, &.àdeux côtés: plats» d’un  verd-clair d’abord. 
 »  enfuiteraoirâ-tres,  longues  d’une  ligne &  demie  
 ,  féparées l’une de  l’autre, par une demi- eloifon  
 membraneùfe véïticale. 
 Qualités.  Lé  baja n’a  ni  faveur  ni odeur  fenfible  
 dans  aucune, de  fes parties. 
 ■j  Üfages. Les  Indiens  n’en  font  aucun  nfage. 
 -  Remarques. Le  genre du -lizeron, convolvulus,,  eft  
 fi nombreux en  efpeces,  qui  ont des  différences  fi  
 ta arquée s ,  qu’il  letoit  très-avantagétlx  pour  fou-  
 lager  la  mémôire ,  d’en  former  plufieurs:  genres.  
 ■ C’eft pour  éclaircir  cette  partie.,  déjà trop confufe 
 B  A l 
 Sans tous  les  aüteurs , que  nous  jugeons  néceffaire  
 S ’établir le baja comme le chef d’un  des  dix  genres  
 que nous  avons cru devoir,'établir  dans  celui qu’on  
 appelle communément convolvulus.QM. A d  an  so n .') 
 BAJET , £.  m.  ( Hiß.  nat. Conchyliologie. )  nom  
 d ’une efpece d’huitre , ainfi  nommée  par  les Negres  
 oualofes du  Sénégal,  &  dont nous  avons publié  en  
 ■ 37 ^yàirie figure  à la planche• X IV ,  page 202 dé notre  
 JHifioirc naturelle des  coquillages du Sénégal.  Rumphe  
 ^jaroît  en  avoir  fait  graver  une  femblable  fous  le  
 nom  d'oflreum plicatum majus,, à là planche X L V I I ,  
 ßgure  C.  de  Ion  Mufoeum, page  iSS.  v  . 
 Cette  huître  s’obferve  entre  l’île  de Gorée &  le  
 Cap  Verd ,  autour  des  îles  de  la Magdeleine,  où  
 elle n’eft  pas fort  commune  :  elle  s’attache  aux rochers  
 par  fon  battant inférieur. 
 Sa.coquille eft plus  épaiffe que celle dé l’huître ordinaire  
 , mais fort applatie &  prefque ronde : fouvent  
 même fa largeur,  qui  eft de  trois pouces',  excede  
 d ’une quatrième partie fa longueur, prife du fommet  
 à  l’extrémité oppofée. Une quinzaine de groffes.eai>  
 nejures  triangulaires,  &   garnies  ordinairement  de  
 •pointes  applaties en  forme  de  crête,  fouvent  ra-  
 meitfes  ,  prennent  naiffance  du  fommet  qui  eft  
 pointu ,  &   vont  fe  répandre--,  comme  autant  de-  
 rayons, fur fa circonférence. 
 Il  n’y   a: de  différence  entre  le  bâttant  fiipérieur  
 &  l’inférieur,  qu’en  ce que le premier ne  fait point  
 de creux intérieurement  vers le fommet  ;  d’ailleurs  
 Ils  ont  la même épaiffeur,  &  chacun  quinze  dents  
 -triangulaires en zigzags,  qui  font  l’alternative avec  
 les  quinze  cannelures. 
 .  Au-dehors, cette  coquille  eft  couleur  de  rofe ;  
 elle  eft  blanche  au-dedans,  &   bordée  d’un  pourpre  
 très-foncé.  La  tache  livide , qui  dêfigne le  lieu  
 de  l’attache  du  mufcl.e,  eft  placée  beaucoup  au-  
 deffus  du milieu de la  longueur  des  battans  &   vers  
 leur  droite.  ( M.  A d a n s o n .  ) 
 •  BAIGNEUX-LES-JUIFS , ( Géogr. )  petite  ville  
 de Bourgogne,  dans  le  Duêmois,  bailliage  de  la  
 Montagne ,  avec prévôté  royale &  mairie,  établie  
 dès 1337.  Son furnom  vient de  ce  que  les  Juifs  y   
 ont eu une habitation confidérable, dans un château  
 litiié au  Verger-au-Duc.  Ils en  furent  chaffés  au xv . 
 ' ftéeie , par le-crédit de Jean  le Grand ,  alors  capitaine 
 châtelain deBaigneux. La famille des le Grand,  
 qui a  donné des- officiers aux derniers  ducs  de Bourgogne  
 ,  eft  originaire  de  Baigneux.  M.  le  Boffu,  
 capitaine ,  chevalier  de  Saint-Louis,  auteur  d’une  
 bonne  Relation  du Canada,  où il'a bien fervi, donnée  
 en 2 volumes ,  en  1765 ,  eft  né en cette v ille ,  
 auffi-bien que Rouben  Baigneux  ,  tabellion  &   
 phyficien  du duc  Philippe de  Rouvre,  dont il reçut  
 le  teftament  en  1361.  Le  duc  Hugues IV  accepta,  
 en  1243  i  le  paflage -de  Baigneux,  que  lui  offrit  
 l ’Abbé d’Ogn y,  pour  avoir fa proteûion ;  le duc  y   
 bâtit  en  1245  un  hébergement,  herbergamentum,  
 en  1259 le  duc  &  l’abbé  fe  réunirent  pour  affranchir  
 les  habitans  de  Baigneux  &   leurs  meix  de  
 tailles &  de  corvées, moyennant quatre  fols payables  
 à la S. Remi. ( C. )  , 
 ■ BAILLON,  f.  m.  ( J.urijpr. crhnïn. )  morceau  de  
 bois qu’on met au travers de la bouche d’un homme,  
 pour l’empêcher de parler ou de crier. La juftice s’en  
 fert quelquefois à l’égard des criminels qu’elle envoie  
 au fûpplice > lorfqu’elle craint que leurs cris ou leurs  
 difeours  n’excitént de  la  rumeur  parmi  le  peuple.  
 L ’auteur  du- fiecle  de  Louis  XV  dit, en parlant de  
 la mort du généralLally  : « On lui mit dans la bouche  .  
 »  un  bâillon qui d'ébordoit  fur les  levres  ; c’eft ainfi  
 *>  qu’il  fut  conduit à  la Grevé dans un  tombereau.  
 »>  Les  hommes  font  fi  légers,  que ce fpeftacle  hideux  
 attira plus de compaffion que fon fûpplice ».  
 |1  faudroit  donc  fupprjmer l’ufage àx baïUon,  s’il 
 B A I   7; r 
 «« peut  tju’ afïbiblir l’impreffion que  la juftice attend  
 du  fpeâacle dès  exécutions qu’elle ordonné. Le patient  
 en louffi-e ; &  c’eft en pure perte pour ceux que 
 -  l’on fe propofe  d’intimider &   de retenir par l’appareil  
 des exécutions. 
 S’il  eft  neceffajre  de conduire foiemnellënieftt des  
 malheureux au gibet ;  fi l’on  craint  eh  même  tems  
 que leurs  propos ou leurs clameurs ne  caùfent quel-  
 "  que fermentation dans les efprits, il vaudroit peu t-êtrô  
 mieux les faire accompagner par des tambours , dont  
 le bruit empêcheroit que leurs cris ne fuffent entendus* 
 ■  ^Ç’éftau fon du tambour que  fe font les exécutions  
 militaires ; c’eft au fon du  tambour que  périffent  ces  
 miniftres proteftans, qui  veulent, malgré  la  loi  du  
 prince , prêcher une doéfrïne que  rejettent &  l’églife  
 &   l’état.  On pourrait  donc ,  dans  tous  les  cas  oîi  
 l’on  croit  Je  bâillon néceffaire,  admettre  le  même  
 ufage ; il rempliroit peut-être mieux les vues de la juftice, 
  peut-être même  l’humanité: y  trouveroit-elle  
 cçt avantage, que. le  bruit d’un infiniment guerrier ,  
 étourdiffant le malheureux  qu’on va  exécuter,  fon  
 imagination fe détourneroit un peu de cette perfpécrive  
 du fûpplice  qui  eft  fouvent plus terrible que  le  
 fûpplice même ( A A .  ) 
 §   BAIN ,  (  Hifl,  anc.  )  les  anciens  Latins  défi-'  
 gnoient  ordinairement  ,  par  le  ba ln eum les  baini  
 que  chaque particulier av.oit en fa maifon  ;  &   ils  fe 
 fervoient de b alinéa, pour, défigner les bains publics:  
 b alineas ,  quod plures.ejfent,  quels  uterentur,  multi-  
 tudinis potïùs, quàmfingulari voc.abulo : balneum verd,  
 ubi domi fuæ. quif que Lavaretur,  veteres  appellajje,  dit  
 -Varron. Les  bains  étoient  fur-tout néceffaires  dans  
 l ’ancien  tems ,  où l’ufage des  fouliérs  n’étant point  
 introduit,  on marchoitnuds  pieds; &  celui du linge  
 n’étant  pas  commun  »  on  étoit  obligé  de  fe  laver  
 fréquemment  pour  ^entretenir  la  propreté.  Auflî  
 voyons-nous. .que  la coutume  de  fe baigner a régné  
 de  tous les tems : maison febaignoit tout Amplement  
 dans les rivières  ; &  nous en avons un exemple de la  
 plus  haute antiquité  dans  la  fille de Pharaon,  que  
 l’écriture repréCente s’allant baigner dans le Nil. Homère  
 ne donne pasrion.plus d’autre bain à la prinçeffe  
 Nauficaa,  qu’il envoie fe baigner dans  un  fleuve. Il  
 eft probable  que  les Grecs furent les  premiers  qui  
 s’aviferent d’avoir des bains particuliers ;  &  les  Romains. 
 » leurs imitateurs en  tout, ne mariquerent.pas  
 dé les copier en ce point, &  de les furpaffer en magnificence. 
  Avant qu’ils euffent quitté leur genre de vie  
 dur &  auftere  , ils h’avoient point d’autre bain que le  
 Tibre  ,  où ils alloient fe laver &  s’exercer à la nage. 
 Les bains publics étoient ordinairement  diftribués  
 en  plufieurs  appartemens  qui  formoient  différens  
 bains ,.dont les deux premiers étoient pour le  menu  
 peuple; &  ce qu’on y  payoit par tête,nérevenoit pas  
 à un liard, monnoie de France  ; &  même les jeunes  
 enfans y  étoient reçus gratis :  dans les autres  appar?  
 temens  ,  le prix augmentoit  à  proportion de la maniéré  
 dont on*y étoit.fervi.  On y  trouvoit des bàins  
 chauds, tiedes &  fr-oids ; &  l’on  pouvoit choifir. 
 Il  n’étoit pas permis de  prendre  le bain  à  toutes  
 les heures du jour, mais feulement à certaines heures  
 marquées  ,  qui  étoient  indiquées par  le  fon  d’une  
 cloçhe ; &  Vitruve  dit en général que c’étoit depuis  
 midi  jufqu’au  foir  :  tempus  lavandi à  meridiano  ad  
 vefperam eft conftitutum. L’empereur Adrien défendit 
 - par  un  édit,  d’ouvrir les  bains avant , deux  heures  
 après-midi,  fi ce n’étoit en cas de maladie :  ante  oc-  
 tavam  horani  in   p u b lica ,  neminem  n i ji  cegrum  lavari  
 ju ftu in   ejfe. Ainfi  les Romains ne prenoient ordinairement  
 le bain  qu’après midi, lorfqu’ils  étoient dé-  
 barraffés  de leurs  affaires,  &  qu’ils  avoient -mangé  
 fobrement.  Alors  ils  fe repofoient  ou  alloient  aux  
 exercices  ,  d’où  ils  entroient dans le bain , pour  fe  
 difpofçr à bien jfouper 3  la  perfuaiion que  le bain