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le cap Tabin, /ans nom, place la. côte oueft-fud,-
oueft, fans indication de cap ou de riviere.
• Charles Allard , dans fa .carte de À f i e de M.
'NVitfen , donne par un extrait cette contrée ü remarquable
, qui, n’avoit pas trouvé place dans la
grande carte, & cfù’il faut rapporter avec foin. Cet
extrait a beaucoup de conformité avec les nouvelles
cartes, & ençore plus ayec la réalité.
L’embouchure de l’Ânadyr à 6 5 degrés de latitude
& environ à 178 degrés (le longitude entre le cercle
polaire ,. & 68 dégrés de latitude^, une langue de
-/erre qui avance près de 13 dégrés en mer vers l’eft ;
à fa naiflance eft marqué q.ue dé font des rochers, &
à l'extrémité , ca p d e g la c e d o n t l a f i n n t f i p a s co n n u e
(a). Par cette même prévention aufli durable qu’elle
eft peu. fondée;» on place le cap Tabin a environ
73 à 76 dégrés de latitude, tourné dire&emeni vers
l’eft , avec une. continuité de côte à fon nord jusqu’au
80e üé.gfé. On étbit pourtant fi peu alluré de
fon exiftence , qu’on le plaçoit entre l’Indigin, au
nord & le Koriitfa ou Ko 1 y ma au fud.
Frédéric de. ’Witt n’a rien de remarquable dans
fa carte delà grande Tartarie. Le cap le plus avancé
s’y trouve à l’eft du Jeniffea, à près de 73 dégrés de
latitude, enfuite la côte au fud & fud-eft ; Tazzata à
l'embouchure- d’une riviere fans nom , marqué
Ta^jata infjila hue ufpiam à Plinipponitur,de 67 à 69
degrés de latitude, 117-124 longitude; alors la côte
court toujours fud-eft , jufqu’au -162 dégré de longitude
, de-là tout-à-fait fùd, &ç.
La carte d’Isbrand Ides eft remarquable. Depuis
le Jeniffea , la côté un peu eft-nord-eft , jufques
vis-à-vïs" l’extrémité feptentrionâle de la Nouvejle
Zemble , ou peu s’en faut , à.75 à.76 degrés. De-là
avec divérs Caps, droit à l’e ft , toujours 75 degrés,
on y voit le Lena, Jana, Alazana, ( ou Alafoja )
Kolyma, Anadyr, avec Anadÿrs-koi ; â.Iqrs^feüle-
mentle Swoefoi-noff ou cap Saint,qui fait l’angle, &
la côtey commençant dirp$ement, tournant au fud,
ôn y voit d’abord la riviere & la yille de Kamtskatka,
ià i 2 dégrés/
La carte de Strahlenberg l’eft encore, plus ; ce fut
.la derniere des trois à quatre qu’il;avoit dreffées &
perfectionnées -de plus en plus , après 16 ans de,recherches
affidues ; à l’eft de la Nouvelle, Zemble,
un cap entre lé'Piafida & le Chatanga ; l’Anabara ,
l’OIenck,-Je Lena avec fe s îles ,- l’Omaloeiwa, le
Jana, le Swoetoi-noff,le Chroma, l’Indigin, rAlafpja,,
n’y font pas: oubliés ; l’embouchure du Lena., à çn3 ;
yiron 72,,dégrés,& demi, d’où la côte court-tou:
jours du plus„au moins; fud-e-ft, ;de maniéré que celle
du Kolyma fe trouve à 63, dégrpsi de latitude, & 16.5
longitude, & la naiffance de çe noff Tfzalats-koi
commence d’abord au fud^de^Get:te;e.mb.ouçhi^e>’' li
eft repréfenté . tourné nord-nprd'eft fort .étroit,
n’ayant guère plus de cinq lieues, dans fa plus grande
largeur, par contre ayant, un derjà de 8© lieues; dé
longueur,, la: moitié vers., l é ; confinent remplie de
montagnes ,■ - ; marquées., .comme .habité ..par. les
Tfchouktsjfi ; dans fes environsiplufieursAles., &C
a l’o.ueft dp la pointe , la, prétendue grande .île des
Eidigam ,, ave.c un détroit,4’ènyirpn 3© li.eues entrè-
,deux^. ,.La,-eÔté- 'continue^;, alors fud-fud-eft , avec
plufieurs caps; qui font partie du grand cap ou pror
montoire.fort.large, dont; L’extrémité eft nommé#
cap _ Anadirskoi. -Pasloin.de la naiffance d,e,c,ë grand
«ap ony-pit plufieurs îles, qui, cpmme le çapjmême,
#ft-il;dit^ fqntihabitées par les Tfchotiktski : vis-à-
*yis.de tqutiesi-rces terres au-delà de ces îles,,, on
voit la grande. île. de Puehpehots.ki , .depuis l e- juf t
qu’au-der-là du 5.6® degré de latitude. ... _
Au fud du, cap il y a une baip, Outre celle à l’em-
(fi) M. cle Fer, dans fa carte defijÿfiede 170$, de même.
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1 boitchure.-de PAnadir ,.qui eft tout près: après cela
plus au fud les Otptures & leur cap, enfuite,le cap
Nofs-Kamffatslçpi à .5 2 dégrps, la riviere à 49 dégrés,
le cap des Ki\tile,s à 41 dégrés- & demi, le Japon
à, 40 degres, les îles Kuvilés entre-deux.. 1
Les officiers Suédois, apparemment , ou compagnons
des travaux de Strahlenberg ou ayant des
papiers & relations recueillies après la publication
de ladite carte, en donnèrent une nouvelle, à leur
• avis.corrigée, en 1726 , après la mort de Pierre
le Grand ; elle fut auffi inférée dans le tome F U I
du Recueil des voyages au nord, & même, en y ajoutant
une carte donnée par ordre du czar : nous en
remarquerons ici feulement les principaux change-»
mens, & les différences effentielles..
L’île des Eidirgani & le cap Schalàginskoi y ont
difparu; la côte allant vers l’eft, déclinant un peu
vers le fud, finit par le grand cap, qui prend fon
commencement à l’eft du Kolyma , mais qui bien
loin de monter vers, le nord , participe auffi à cette
declinaifon & finit à 60 dégrés de latitude. Toute
fa plus grande largeur occupe l’efpace jufqu’au cercle
polaire, habitée, eft-il dit-, par les Tzchuktlçhi Se'
les Tzchalatski, & finit à 185 dégrés de longitude 5
l’île des Puchrchrtski au.fud-eft, d’autres îles entre-
deux, entre le 59 & 60 dégrés : Kamtçhaskçi^^
»► dégrés, & demi, la rivière Karaga je j.ettant dans;
une baie au nord du Kàmtfchat, l’île de Karaga ,
fans nom, à l’oppofite de la baie. -,
Herman - Moll , dans fa carte du monde de t j i 9. >
marque le L çn a fa n s nom, à fon eft , le cap le-
plus, mais peu avancé, après celaPAldan* l’Ondi-
girka , 1e Kolyma , le tout fur une ,çôtë tirant droit
à .l’eft, qui finit par un cap peu avancé & indéterminé
fous le nom, de S,tixztôi-Nofs ou cap Saint; le’
tout environ à 73 dégrés & demi de latitude, & ce,
cap à moins ^e 1.5 ô . dégrés de' longitude; au fud ,
ôç fput près.du cap, il marque Ariaduskôi. f
On, fait que le cél'ébre' M, Guillaume- de. l’Ifle;
a.9Inlsi encore , en 1724 , toutes ces. côtes;, ri-,
v'^ef e? 5 ,-PaPs & Pay? • quelconques ; traçant îa côte:,
depuis le Lena entièrement' fud-eft,- jufqu’à,. celle
de 1 Afie au-deffous de, l’Amur, marquant feulement
Kamtfatka » .comme une ville & cap-au 6 ye--dégré
de iatitude. & 155 de „longitude.
Si nous voulions entféprëndre de faire ùnë récen-
fion des cartes nouyélles, ,ce -feroit un ouvragé, auffi;
P^Pple- qu’inutile ; on felçppie , oh erôi't avoir fait
merveille;en étendant', fi fort l’Afie, en continuant à
fuppofér ce cap Schàlaginski fgnV
dzekamen où on pjaçe même trois^caps. différons P
quelques di|erence'.;les uns dirigent
le cap Tàbin droit vers le nôr^, & eleftlqÿhisgfand.
nombre; d’autres, au nord-eft: i l y çnja.'.qtü fixent
rémhpucKùfè de l’Ânàdyr .5' .degrés* plus ou moins
au fud, dUjSerdzekamen. SI je poûvpis adqptër4,’éxi--
ftence dp cap Tabin, .ôç Retendue,fi,extrapxdiiiàire
d? je préferèroK ‘la ca rte ‘fie " M M u lle r .à
toïxteles'^autjjes;;'peut-être par cqntrç/s’j^l’p'foit^
nSj^’élqi.gneroit,. gue.rë de mon fyftême'.l"}■ '
:piusp'fibuvelle carte que je ,-connoiffe de ces
pafïages 3( eft celle, que M- Adelopg a joint, à _fp'n
ouvrage' allèniand très - intérèffa.nt, intitulé fiiftojrc
des navigepùonsi& tentatives*faites par diye/fies nations
P°Hr,r,fcouyfir la route du nond-efi<vers le Japon , & e y
» . . elle repréfpnte l’Hémifpbere boréal^
& l’aütéur y ré.nçher^:-beaucoup, fur,tousie’s.'autres.,
par rapport aux caps, qu’il multiplie, à projiprtiQn
dès divers noms qu’il a pu trouver dans 1 es. relatipnjs^
A ényiron 192 degrés ' defIphgitude. Sc, 72 db latitude
, il placé le cap.. Sçhulàginskpi t "de ' la 'largeur
de 3 degrés fie plus ,‘à fon, extrémité. -th^me,,'. droit
vers lé nord entre lè 6.5: & le 67 dégrés de latitude
le Serdzekamen, fous le nom de Tfchukotskoi-Nofs
'e n
'.%n -double cap , l’extrémite de i degres ( ou 40
lieues ) abfolus de large , à 200-dégrés plus au fud, ■
-à 190 dégrés de longitude ; 11 marque Serdzekamen,
quoique toutes les cartes nouvelles donnent eé nom .
à la partie -feptentr-iônale du double cap; & feule- ‘
ment alors il place l’embouchure de l’Anadyr à ï8o \
fiégrés de longitude & 66 de latitude : C?eft ce qu’il
•y a de plus au fud, -conformément aux -cartes -nou-
-velles, e-xcepté -que l’île d’Amur eft repr-éfentée -à j
plus de trois-dégrés de /embouchure, longue de
.4 dégrés & demi abfolus, ou 90 lieues, & fon extré- -
mité auftrale , de même que le cap Lopatka à 49 dé-
grés ; il n’y pas une feule des îles Kurdes -au fud
<lu Lopatka ; les premières font marquées au 2 &
3 dégré à l’oueft, & ainfi du refte ; auffi le deffein,
la gravure, l’impreffion & le papier, répohdent très- !
bien à l’exaôitude de la carte même. -
J’a vois déjà propofé quelques doutes fur l’exif-
tence de ce cap Tabin dans mes Mémoires & obfer- ;
vation géographiques, imprimées à -Laufanne en 176 5 »
je n’ofai pourtant pas l’omettre dans ma carte ,
crainte de .choquer la prévention fi enracinée ; je
lui ai donc donné une place fous le nom de cap !
Schataginskoi, même avec la grande île à fon eft, '
quoique je fuffe convaincu qu’elle n’exiftoit pas; je
redonne aujourd’hui la mêm«- carte réduite avec
quelque petit changement ( Voye^ la carte n°. I I ,
dans ce Suppl. ) : mais je ne puis m’empêcher d’y
joindre l’efquife d’une autre carte conforme à mes
véritables idées ( Foyeç la carte n°. III. ) ; je vais
la détailler & l’appuyer fur les relations rapportées
ci-deffus.
Il y a des faits que je crois ne. pouvoir être niés.
1°. Que la pofition de ce cap à Tabin doit fon origine l’envie qu’on avoit de placer celui de Pline ; nous
en avons parlé ci-deflfos, & ce motif ayant fubfifté
jufqu’à préfent, ou du moins l’idée d’unfinis terra,
vers le nord-eft, on l’a confervée, & il falloit trouver
un cap.
20. Que le plus grand, celui qui s’étend le plus
, eft le double cap, nommé à préfent Serd^e-
en mer, le plus formidable, félon toutes les relations
kamen, ail nord-de l’Anadyr.
3®. Que ce cap & les contrées voifînes font le
véritable pays des Tchouktfchi & Tchalaski, qui s’étendent
depuis les Koriaques plus au fud, jufqu’au
nord, & habitent les bords de la mer du nord &
de l’eft, depuis le K olyma, ayant les Inkagres à leur
oueft.
40. Que les îles vers l’Amérique , petites & grandes,
avec la partie du continent oppofe, font toutes à
l’eft de ce Serdzekamen , & que l’on n’en connoît
point de plus au nord.
5°i Que vers le nord, les côtes de l’Afie rentrent
vers l’occident, & puifqu’on n’a plus de veftiges de
celles du côté oppofé, celles-ci doivent tourner
vers le nord-eft.
Je dis donc que tout ceci eft prouvé par les relations
les plus authentiques & ne peut être fujet à
aucun doute ; là- deffus nous pouvons mieux examiner
le fens de toutes ces relations ci-deffus rapportées
, & les conféquençes qu’on en doit naturellement
tirer.
i ° . Nous venons d’en parler.
20. Ceci en eft une fuite.
3°. Ce fait ne fera pas nié ; j’en conclus feulement
encore, que ce que ces gens ont découvert
chaque année pas à pas, côtoyant toujours depuis
1636, connu par conféquent dans l’efpace de 100
ans avant qu’on entreprît les dernieres découvertes,
doit' prévaloir, s’il y a de la différence.
40. Voilà un fait frappant : ces gens curieux,
paffionnés pour les découvertes, s’informant de tout,
çn particulier de tout ce qui eft à l’eft du Kolyma,
Tomç /.
A S I 64*.
apprennent qu’il y a une riviere nommée Pogitschà
& après de nouvelles recherches, que c? ehY Anadyr,
félon les nouvelles cartes fi éloigné , & pas .un mot
de ce prétendu cap Schalaginskoi ou Tabin, qui,
félon les idées err.onnées, aevoit les empêcher de
.pouffer vers l ’Anadyr. Un empêchement fi grand,
fi voifin, n?eft pas connu même des habitans de ce
pa ys, qui ne pouvoient en inftruire Ignatiew en
1646; ceci eft très-frappant, mais ce n’eft rien en
comparaifon de l’autre fait.
Il avança -vers l ’eft, non quatre jours , céla feroit
fujet à des explications, -mais quatre fois 24 heures ,
-ce qui feroit 7 dégrés & demi. Il commença avec
les Tfchouktski dans une baie qu’il trouva, & qui
félon les cartes, devroit être à la naiffance du cap,
également il n’apprit rieq de ce cap, Stàdouchin voulant
abfolument trouver ce Pogitfcha, vogua fept
fois 24 heures vers l ’eft ; il mit des gens à terre
•pour s’informer de la riviere ; ôn ne pouvoit lui
en rien dire, & il n’eft pas fait mention d’un cap
quelconque, feulement parle t il des rochers le long
de la côte, qui empêchoient la pêche, ce qui avec
la diminution des provifions , le contraignit au retour;
malgré donc, que dans celles des nouvelles
cartes qui étendent les côtes outre mefur,e,.on voie
la naiffance de ce cap à environ 20 dégrés du Kolyma,
& que Stàdouchin par contre, doive avoir
parcouru 27 dégrés fans en voir une trace , ni en
apprendre quoi que ce foit; comment foutenir cette
exiftence ? -Qu’on obferve encore que ce n’étoit
point un cap entouré de glaces, qui le fit rebrouffer
chemin, mais le manque de viv re , & les rochers
qui ne dévoient pas être confidérables, puifqu’il
n’en parle pas comme d’un empêchement à la navigation
, mais feulement à la pêche. On trouva donc
fimplement plus commode dé chercher par terre
l’Anadyr; on y réuffit, & l’on conftruifit dès-lors
Anadirskoi-Oftrog.
50. Malgré toutes les recherches poffibles, on
craignit fi peu ce cap, où plutôt on eut fi peu d’idée
de ion exiftence , que le zele pour les decouvertes,
augmenta d’une maniéré furprenante , & ce qui eft
digne de remarque , c’eft qu’il s’agiffe de les entreprendre
du côté de ce prétendu cap, & que le peu
de fucçès de l’an 1647-augmenta le courage au lieu
de le diminuer ; apparemment parce que, comme
il eft naturel de le croire, ils avoient appris pendant
la derniere année des particularités qui eurent cet
effet , ce ne fut certainement pas la connoiftànce
d’un cap fi formidable qui en eût opéré un tout contraire.
C’eft donc fans raifon queM. Muller & d’autres
fe plaignent du peu que l’original de cette relation
dit, de ce qui étoit arrivé aux -trois kotfches .jufqu’au
grand cap, parce que fans doute ils n’avoient
rien à dire, ayant fait leur voyage tranquillement
fans empêchement, ni par un cap, ni par les glaces ,
mais étant arrivés au grand cap, c’eft-à -d ire , au
Serdzekamen, comme tout l’indique., & que nous
allons prouver tout à fait; Defchnew en rapporte
tout ce qu’on pouvoit exiger de lui. _ ^
6°. Il dit que ce cap étoit différent de celui qm
eft près de la riviere Tchukoja à l’oueft du Kolyma %
cette diftinéfion me donna quelque foupçon que je
manifeftai dans mes Mémoires. M. Adelon en eft
■ furpris ; cependant fi, par exemple, on veut diftin-
guer entre Boulogne en Italie & Bologne fur mer ,
on le fait , parce qu’on pourroit s’y tromper, étant
deux villes confidérables ; mais jamais on n’avertit
qu’on ne doit pas le prendre pour le château de
Bologne près de Paris ; il faut qu’il y ait quelque
chofe qui puiffe caufer quelque méprife par la ref-
femblance , non-feulement des noms, mais par d autres
endroits, SiDefçhneW avertit que ce n’ eft pas
M Mm ni