
 
        
         
		n’empêche pas le  lait de s’aigrir ,  elle  ne  paroît pas  
 empêcher  l’acidité  des alimens.  Il  eft sûr cependant  
 que  cette  acidité  régné  dans  l’eftomae,  &   qu’elle  
 difparoît dans les  inteftins , après  le mélange  de  la  
 bile. Nous  nous  fervons  du  terme  de  difparoître  ,  
 parce qii’effe&ivement l’odeur acide &  les grumeaux  
 de  lait  ne  parôiffent  plus  dans  l’inteftin.  A  cet  
 égard, la bile, a modéré la prépondérance de l’acide.  
 Mais le  chyle  eft d’une  nature  évidemment  portée  
 à  l’acidité : la bile n’a  donc  pas détruit cette qualité,  
 elle l’a adoucie par le mélange de fa graiffe, &  peut-  
 être en partie par cet élément, qui dans le feu, prend  
 la nature alkaline. 
 On a  cru  généralement  que  la  bile  eft un  favon  
 animal, &  on lui a attribué la diffolution  des graiffes  
 des  alimens , &   leur  union  intime  avec  l’eau,  qui  
 ■ fait  la  blancheur  &   la  faveur  douce du chyle.  Un  
 auteur  de  beaucoup de  talens s’eft  oppofe  cette  
 opinion  généralement  reçue.  Il  a  tenté de meler  la  
 bile  à  l’huile  en la digérant  avec elle;  il  a  ajouté le  
 mouvement d’un bâton, dont  il 1 a agitee, &  meme  
 le fecours des fels alkalins : jamais la bile n a pas voulu  
 fe mêler avec l’huile, d’une maniéré à lui refter unie.  
 On  croit  tirer,  de  cette  expérience,  une  preuve  
 convaincante  que  la  bile  n’a  pas  les  qualités  d’un  
 favon.  #  ;  .  . 
 Mais un bâton, dont  on  battroit la bile, n’imite-  
 roit  encore  qu’imparfaitement  le  frottement,  que  
 cette  même  bile,  étendue  fur  beaucoup  d’humeur  
 alkalefcente, peut éprouver de la part du mouvement  
 périftaltique ; &  comme, dans quelques expériences,  
 la bile  tirée du corps humain s’eft mêlée avec l’huile,  
 il eft  encore plus  probable  que  ce  même  mélange  
 peut  être  effeélué par  les  caufes que  la nature  réunit  
 dans  l’inteftin  &   dans  l’eftomac.  On a  d’autant  
 plus  de  raifon  de  croire  cet effet poffible,  que  les  
 graiffes &  le  beurre, mangées en quantité, font entièrement  
 diffoutes  &   mêlées  avec  les  humeurs  
 aqueufes  dans l’inteftin de l’animal vivant. Rienn’eft  
 d’ailleurs  ii commun, que  l’ufage de  la  bile,  même  
 à  froid,  pour  diffoudre &   enlever  les  graiffes,  &   
 pour ôter à la laine  cet enduit  de  graiffe  dont  elle  
 eft  couverte, &   qui  empêcheroit  les  couleurs  de  
 s’y  attacher.  ( H. D . G. ) 
 M. Bordenave,  habile  chirurgien de Paris, qui a  
 donné  à  l’académie  des fciences  un mémoire  inté-  
 reffant  fur la-bile de l’homme, avoit fenti  que  pour  
 établir un fyftême fur  fa  vertu &  fur fes  différentes  
 altérations  ,  il  falloit  s’affurer  des  principes  qui  
 la   compofent.  Il  engagea  M.  Pia &  moi d’analyler  
 une  certaine  quantité  de  bile  humaine  qu’il  nous  
 procura. 
 Cette  bile fans être puante,  avoit une odeur fade  
 &  très-défagréable : elle fut diftillée dans la  cornue à-  
 une  chaleur  très-douce,  &   il  s’en  dégagea  grand  
 nombre de bulles d’air. Nous en retirâmes beaucoup  
 de phlegmes,  peu  d’alkali  volatil,  mais  beaucoup  
 d’huile  animale. 
 Ayant verfé  de  l’acide  marin  fur  de  la  bile  humaine  
 , nous obtînmes une matière faline, qui, avec  
 la  chaux vive , nous donna de  l’alkali volatil. Nous  
 crûmes  d’abord que  cet alkali  volatil  pouvoit être  
 un  des  principes  conftituans  de  la  bile ;  mais  j’ai  
 reconnu dans la fuite que Ce't alkali volatil n’étoit pas  
 un des principes  naturels  de la bile, que c’étoit feulement  
 le  produit  d’une fermentation  putride commencée  
 dans celle qu’on nous avoit fournie, &   qui  
 n’exifte point dans lexorps humain ;  c’eft ce que j’ai  
 démontré  dans deux mémoires  lus  à  l’académie de  
 Paris, fur cette  liqueur  animale. 
 La  difficulté que  je trouvois à me  procurer de  la  
 bile  humaine  qui  fût  fraîche  ,  &   en  affez  grande  
 quantité  pour mes expériences,  &  la  crainte d’être  
 induit  en  erreur  par  l’altération  que  doit  y   çaufer 
 néceflairement  la  maladie &  la  mort, m’ont  déterminé  
 à  faire  mes  expériences  fur  de  la  bile  de  
 boeuf. 
 J’en ai pris 8  livres, fur lefquelles j’ai verfé 4 onces  
 d’acide marin fumant : dans l’inftant du mélange,  
 il  s’en eft dégagé une  odeur d’hépar  ou foie de fou-  
 fre. La bile s’eft coagulée auflî-tôt. Le coagulum quelques  
 heures  après  eft  devenu  fi fluide, que  ce mélange'a  
 paffé avec la plus grande facilité par le papier  
 gris, ce que ne  feroit point la bile pure, à caufe de fa  
 grande  vifeofité.  Il eft  refté  fur  le  filtre deux  gros  
 d’une matière blanche, gélatineufe, qui  étant  lavée  
 &  féchée  , s’eft trouvée être  purement animale,  &   
 qui  donne,  fur  les  charbons ardens, une odeur  de  
 corne  brûlée. 
 La  liqueur qui  a  paffé par  le  filtre,  a  fourni  au  
 bout d’un  certain  tems d’évaporation,  une matière  
 réfineufe,  qui fe  fond à la  plus  douce  chaleur, qui  
 fe  pétrit  fur  les’  doigts  comme  de la  cire molle, 8c  
 &   qui prend bien  l’empreinte d’un cachet. Cette réfine  
 ,  quoique  d’une  couleur noire foncée, teint  en  
 verd  le  bois  blanc &   le  papier  blanc.  La  liqueur  
 reliante,  évaporée  dans une  capfule  de  verre  au'  
 bain  de  fable, a donné  un  fel blanc qui,  vu au mi-  
 crofcope  avec  une  lentille  d’environ  2  lignes  de  
 fo y e r ,  formoit  un  affemblage  de  cryftaux.  en  petites  
 aiguilles,  dont  chacune  paroiffoit  avoir  3  oit  
 4  lignes  de long.  J’ai  retiré  enfuite  un  fel brun  par  
 pellicules,  qui eft  du fel marin ; il  décrépite comme  
 ce fel fur les charbons ; fa  couleur brune vient d’une  
 partie  graffe ,'dont  il  eft  difficile  dans  cette  opération  
 de le  dépouiller.  Parmi  ces  pellicules  falines ,   
 j’ai apperçu un  autre fel dont les cryftaux formoient  
 des  trapèzes : ce fel  avoit une légère  faveur  de  fu-  
 cre  de  lait.  C’eft  peut-être  à  cette  efpece  de  fel  
 qu’eft dûe  cette  faveur  fucrée que Verheyen  a  reconnue  
 dans  la  bile,  lorfqu’après  avoir été  réduite  
 en extrait on  la  diffout dans  l’eau.  Ce célébré ana-  
 tomifte  ne  conçut  point  la  caufe  de  cette  faveur  
 fucrée; elle me  paroît dûe à cette efpece  de fel que  
 j’ai  reconnu  dans la  bile. 
 J’ai examiné enfuite la bile par l’acide  nitreux ; j’en  
 ai retiré,  comme avec l’acide marin, une  fubftance  
 blanche &  gélatineufe,  toute femblable à celle dont  
 je viens  de parler :  j’en  ai  féparé  aufli  une matière  
 réfineufe  qui  différé  de  celle  que  donnoit  l’acid©  
 marin,  en ce qu’elle a une couleur jaune. Je fus  fur-  
 pris  que  cette réfine n’eût rien confervé de  ce  beau  
 ♦   verd de p ré, dont l’acide marin avoit d’abord  colore  
 la bile  de  boeuf,  ce  que  j’attribue  à un  phlogiftique  
 très-fubtil,  faifant  principe  de  la  bile,  que  l’acide  
 nitreux  lui enleve  dans  le  commencement  de  l’évaporation  
 , mais qui s’étoit confervé dans l’expérience  
 faite par l’acide marin. 
 En continuant mes expériences, j’ai retiré un nitre  
 quadrangulaire, 8c un autre  fel  qui, vu à  la  loupe,  
 préfentoit  beaucoup  de  petites  aiguilles. En  précipitant  
 avec de  l’huile de tartre par défaillance, l’eau-  
 mere  réfultante de mes opérations, j’en ai féparé des  
 cryftaux qui avoient la forme de trapèzes, &  que  je  
 reconnus à leur faveur fucrée, pour être de la même  
 efpece que ceux qu’avoit donnés  l’efprit de fel. 
 Le nitre quadrangulaire  que je  venois de retirer ^  
 me  fit juger d’abord que  la bafe  du fel marin entroit  
 pour beaucoup  dans  la  compofition  naturelle  de  la  
 bile ,  8c que  jointe  avec  fa  partie graffe, elle  avoit  
 formé  dans  le  corps  animal  un  véritable  favon  ,  
 comme font le fel de  foude ou la bafe alkaline du fel  
 marin,  lorfque  ces  fels alkalis  font  combinés^àvec  
 une huile  graffe quelconque. 
 Pour appuyer mon jugement fur cet alkali marin,'  
 que je regarde comme un des  principes  conftituants  
 de  la bile, j’ai pris io  liv. de bile de boeuf, produit de  
 I  1 a véficules de fiel :  après l’avoir  defféebée à un feu 
 très-doux  ,  8c  l’avoir  réduite  en  extrait fec,  je l’ai  
 fait  calciner  dans  un  creufet.  Il  m’eft  refté  une  
 matière  charbonneufe Oui avoit une  odeur d’hépar  ,  
 que je lui ai enlevée par la calcination, 8c dont il m’eft  
 refté  une  cendre  grife,  exactement  femblable  à la  
 foude employée dans le commerce. Ces cendres ont  
 été leflivées,  &  ont donné trois  onces d’un fel alkali,  
 parfaitement femblable aux cryftaux qu’on retire de  
 la foude : outre ces cryftaux j’en ai féparé un fel de la  
 nature du fucre de, lait, &  un véritable fel marin. La  
 cendre, produite par-ces expériences, étantleflivëe,  
 étoit d’une couleur noire ; ce qui vient d’une portion  
 de phlogiftique qu’il eft difficile de lui  enlever par la  
 calcination. Quelques parties de cette cendre ont été  
 attirées  par  l’aiman.  -! 
 En raffemblant toutes ces expériences, il en réfulte  
 diverfes  conféquences  utiles. 
 i°. La bile humaine qui a éprouvé une fermçntation  
 putride  8c  fpontanée, donne  de  l’alkali  volatil  ,  &   
 fournit  avec l’acide marin  une  efpece  de  fel ammoniac. 
   Mais cet  alkali  volatil femble  ne  pas  exifter  
 naturellement dans le corps humain. 
 z°. Les acides minéraux coagulent d’abord  la bile;  
 mais  peu  dé  tems  après  ils  la  rendent  fluide,  au  
 point qu’elle paffe aifément à travers  le papier  gris ,  
 cé qui n’arrive pas naturellement. 
 30. Les  fels en aiguilles que j’ai  retirés de la  bile,  
 par le moyen des  acides, font  le produit d’une terre  
 calcaire, en plus ou moins grande quantité; combinée  
 avec les différens acides,  8c dont il a réfulté des fels  
 qui  font  féléniteux  ,  .car  ils  font  infipides,  8c  ne  
 peuvent  fe diffoudre  qu’en partie &  avec beaucoup  
 de  peine  dans  l’eau  bouillante.  C ’eft  cette  terre  
 .calcaire  qui  a  donné  lieu  au  fentiment  de  plufieurs  
 phyficiens  fur  la  formation  des  pierres  biliaires  8c  
 ftercorales : on trouve dans le  3 e vol. des Mémoires de  
 l'Académie  Royale  de  Chirurgie  de  Paris  ,  Fanalyfe  
 que  j’ai  faite  d’une  pierre de cette efpece.  r, 
 Henkel  avoit  raifon  de  dire  que  ceux  qui  font  
 tifage d’abforbans terreux , font fouvent expofés aux  
 concrétions  pierreufes.  Une dame  du premier rang  
 qui faifoit un ufage  continuel  de magnéfie  blanche ,  
 fentit,  il  y   a quelques années ,   des douleurs de  coliques  
 très - violentes. MM.  de  Vernage  8c  Lorry  
 furent  appellés  ;  ils  employèrent  les  remedes  né-  
 ceffaires  pour  foulager  la  malade ;  elle  fut  enfin  
 délivrée de  fa  douleur  en  rendant par  les felles une  
 pierre de la groffeur d’un oeuf de pigeon. J’ai examiné  
 cette  pierre, &  je l’ai reconnue pour être compoféè  
 d’une terre calcaire , dont les parties étoient liées pat^'  
 un principe  huileux de la nature de  celui de la bile. 
 40.  Les  cryftaux  en  forme  de  trapèzes  que  j’ai  
 obtenus  du  ferum de la bile, &  qui  ont la faveur du  
 fucre de lait, peuvent aufli contribuer beaucoup à la  
 formation des pierres  biliaires , fur-tout  de  l’efpece  
 particulière que M.  Morand a le premier obfervées,  
 qui  font  très - connoiffables  par  le  brillant  de  leur  
 furface, &  par  leur  tranfparence.  On-trouvera dans  
 les Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris , pour  
 •1741,  les  détails intéreffants dans lefquels ce (avant  
 eft entré  à  ce fujet  : il  penfe  que  les parties  confti-  
 tuantes  de la bile fe décompofent quelquefois ; alors,  
 dit M. Morand, les  différens affemblages  des  parties 1  
 ■ déconapofées  ,  doivent  produire  des  concrétions  
 différentes, 8c même l’efpece de pierre dont il s’agit. 
 De toutes les expériences que j’ai faites, il  réfulte  
 que-la bile eft un véritable favon qui  participe  beaucoup  
 du  principe aqueux, mais qui  eft' compofé de  
 graiffe  animale ,  d’une fubftance gélatineufe,  de  la  
 bafe alkaline  du  fel marin ,  d’une  portion  même  du  
 fel marin , d’un, fel-effentiel de la  nature du  fucre de  
 la it ,  &  d’une  terre  calcaire  qui  participe un peu du  
 •fer..  • 
 MM. Tronchin  8c  Spiçlman  ont  prefçrit  l’ufage 
 intérieur de  là bile : ces deux célébrés  médecins  ont  
 employé la  bile de  boeuf en extrait, &   ils  en ont  eu  
 le plus grand fuecès, dans les obftruclions 8c les em-*  
 bai rras des vifeerés , 8c dans les affe étions vaporeufes  
 8c-  mélancoliques.  Ce  favon  animal  eft  reconnu-  
 comme-un des meilleurs remedes fondants. Employé  
 extérieurement, c’eft encore un très-bon  réfolutif. 
 La  b ile ,  réduite  en  extrait, acquiert-*à  la  longue  
 dans  dès  vaiffeaux  fermés  ,  une  odeur  douce  de  
 mufe.- Homberg a  remarque que  la bile fermentée  ait  
 foleil pendant deux ou' trois mois , étoit un excellent  
 remede  pour enlever  ces  tannes  qui  parôiffent à la  
 peau. 
 On  trouve  dans  la  Pharmacopée  unlverfelte  une  
 préparation  de  fiel de  boeuf propre  à conferver  la  
 peau,  8c  la rendre douce  &  délicate  &   enlever  les  
 taches de rouffeur &  celles que produit le haie ou le  
 vent du midi; mais j’aurois peine à donner une grande  
 confiance à cette préparation. 
 Le caraétere favonneux de  la bile lui donne la propriété  
 d’ôter les taches de graiffe. fur les draps 8c  les  
 étoffes, que le favon lui-même  a peine à enlever. 
 Enfin les peintres s’en fervent aufli pour mélanger  
 &  délayer des couleurs.  ( M. Ca d e t  ,   de l 'Académie  
 des  Sciences de Paris. ) 
 §  BILIAIRE,  adj.  (  Anatomie?) Le  conduit biliaire  
 hépatique  fort  du  foie  par  plufieurs  branches  qui  
 fe  réunifient ordinairement  en deux,  8c  qui,  dans  
 le  fiilon tranfverfal dû foie ,  en compofent  un  feul ,   
 qu’on  appelle  cholédoque.  Il  accompagne  le  finus  
 de  la veine-porte, à la  droite  de l’artere hépatique*  
 embarraffé  avec  ces  vaiffeaux  par  de  petites  artères  
 , des veines 8c des filets celluleux  de  la  capfule  
 de Gliffon.  Il  fort  par  le  détroit,  qu’on  appelle  les  
 ■  portes, il  quitte la veine  de  ce nom, 8c defeend vers  
 :  la droite,  8c  en arriéré  par le  pancréas,  dont  il eft  
 I  recouvert  ; il arrive, à  la  face poftérieure  du duodénum  
 ,  il fe  réunit avec  le  conduit pancréatique-, oit  
 plutôt il  en eft comme une  fécondé  racine.  Le finus  
 commun paffe  entre  les membranes, &  s’ouvre dans  
 une  ride  de  l’inteftin..'Cette  ftruélure  eft  confiante  
 dans l’homme : dans les animaux, il n’eftpas rare que  
 le  conduit  cholédoque s’ouvre à part  , &   fans communiquer  
 avec le  canal  pancréatique,. 
 Le  finus que nous venons  de  nommer, a  plus  des  
 reffemblance  avec  le  canal  pancréatique  qu’avec-  
 -  celui, de  la  bile. 
 Le  conduit  cyftique S’unit  ordinairement au  cholédoque  
 par  un  feul  tronc,  après l’avoir  accompagné  
 pendant  quelque  tems,  &   cette  union  fe  fait  
 fous un angle extrêmement aigu. 11 n’eft pas fort rare  
 cependant, dans les quadrupèdes,  que deux  canaux  
 hépatiques ,  &   même  trois,- s’ouvrent  fucceflive-;  
 ment  dans le  canal cyftique ou dans  le  cholédoque  
 Cela  s’eft même  vu  dans  l’homme. 
 Dans  d’autres  animaux,  quadrupèdes,  oifeaux  
 amphibies &  poiffons, des vaiffeaux biliaires, nés du  
 foie même , s’oiivrent dans  la véficule, dans  la  naif-  
 fance du conduit cyftique, &  dans le fonds même de  
 ce réfervoir. Galien-a parlé de ces vaiffeaux, fur une-  
 hypothèfe, car il les appelle invijibles. Quantité d’auteurs  
 , même  des  plus  eftimables, ont  cru  les  voir  
 dans le corps  humain,  &  il  ne  feroit pas impoflible  
 que  cette  variété s’y   trouvât.  Nous  avons  cependant  
 lieu  de  foupçonner,  qu’on a pris pour  des conduits  
 de  la bile, des  branches  des arteres cyftiques ,  
 teintes  de cette  liqueur. Il  y  a  de  ces branches, qui  
 defeendent  de la convexité de  la  véficule  ,  pour  fe  
 répandre fur  la  furface  du  foie,  &   qu’on peut aifément  
 prendre pour  des  vaiffeaux  qui  naîtroient du  
 fo ie ,  pour fe  rendre  dans  la  cavité  de  la  véficule*  
 Mais  nous  avons fuivi Ces  arteres,  nous  avons détaché, 
   avec  la plus  grande précaution,  la  véficule