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page y . planche IV , t n°. i y , fous le nom hollandais
de klipvifch, qui fignifie poijfons de rochers.
Ce poiffon ne devient jamais grand , il a le corps
elliptique, très - comprimé ou applati par les côtés,
& allez court, à peine une fois plus long que profond,
couvert d’écailles médiocrement grandes ; la
tête courte, très - convexe, la bouche très - petite,
obtufe , les yeux médiocrement grands.
Ses nageoires font au nombre de fept, favoir ;
deux ventrales, pointues , médiocrement grandes ,
pofées immédiatement au-deffous des deux pectorales
qui font elliptiques, arrondies, & d’une grandeur
médiocre. La nageoire de l’anus eft à-peu-près auffi
longue que protonde avec un r,ayon epineux au-
devant ; celle du dos eft très-longue, à rayons plus
courts devant que derrière ; enfin celle de la queue
eft fourchue jufqu’aux deux tiers de fa longueur en
deux branches pointues & égales. De ces fept
nageoires il n’y en a que deux epineufes, favoir , la
dorfale & celle de l’anus. .a . 7
Son corps eft violet, marqué de chaque coté de
cinq petites taches blanches, entourées d’un cercle
bleu. Les nageoires font vertes, la tête eft jaune
avec une ligne bleue derrière & autour de la bouche.
La poitrine eft bleue avec cinq petites taches blanches
fur chaque côté ; les yeux ont la prunelle blanche
& l’iris bleu.
Ruyfch dit que fon klipvifch eft bleuâtre & que
fes taches font cerclées de noir ; c’eft fans doute une
variété de fexe, qui fembleroit indiquer que le lien
étoit un mâle & celui de Coyett une femelle.
Moeurs. Le benifsje vit autour, des rochers de Pile
de Hila, près d’Amboine ; mais il y eft très-rare &
fort peu. connu.
Ufâges. II eft d’un goût délicieux & fe mange
frais ou falé, & apprête comme on fait des anchois
en Italie.
Remarque. Il eft facile de juger, par les carafteres
détaillés ci-deffus, que le benifsje eft une efpece du
paning qui fe range naturellement dans la famille
des (pares. ( M. A d a N son . )
B E N K .A D A L I , f. m. ( Hifi. nat. Botaniq.}
arbriffeau du Malabar, dont Van-Rheede a donné
une courte defeription fans figure à la pag. 8e> du
vol. IV de fon Hortus Malabaricus. Les Brames l’appellent
bel naqueri , les Portugais fruita da gralha
branca , & les Hollandois witte kraye beffen.
Cet arbriffeau a fept ou huit pieds de hauteur, il
eft comme le kadali, porté fur une tige menue ,
noueufe, couverte de branches très-ferrées, oppofées
en croix , quarrées, vertes, velues, & de feuilles
oppofées en croix elliptiques pointues , à trois
nervures & femées de poils en épines. Ses fleurs
forment pareillement au bout des branches une
efpece de corymbe en épi de lix à douze fleurs.; mais
fes fleurs , au lieu d’être bleues-purpurines , comme
dans le kadali, font blanches, avec leur s dix étamines
à filets jaunes, & anthères blanches.
Ses baies font pareillement fphériques, de cinq à
fix lignes de diamètre & partagées intérieurement en
cinq loges ; mais leur chair, au lieu d’être purpurine,
eft blanchâtre , & contient de même dans chaque
loge une centaine de graines fphéroïdes, purpurines,
au lieu que celles du kadali font blanchâtres.
Ufages. Ses fruits fe mangent de même, & ont à-
peu-près le même goût j c’e ft-à -d ire , celui de
l’arboufe ou de la fraife.
Du refte on n’en fait aucun ufage médicinal.
Remarque. Le benkadali eft une efpece de kadali
Irès-rbien décrit & gravé parVan-Rheede à \zplanche
X L I I du vol. IV de fon Hortus Malabaricus ;&L qui
fait un genre particulier, que M. Burmann & M.
Linné , après lu i, a appellé du nom de melafioma,
qui veut dire bouche noire , parce que lorlqu’on
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mange les fruits du kadali, la. bouche paroît teinte en
bleu-purpurin ; mais les fruits blanchâtres des autres
efpeces teignent la bouche en blanc ; ainfi cette dénomination
de melafioma devient fauffe & trompeufe
dans ces cas. Nous croyons donc que ce genre doit
conferver fon nom de pays kadali , & être rangé
dans la fécondé feftion de la famille des onagres oit
nous l’avons placé. Voye[ nos Familles des plantes ,
vol. I l , pag. 85. ( M. A d a n so n . )
BENKALESJAM, f. m. (Hifi. nat. Botaniq.) arbre
du Malabar , affez bien gravé, quoique fans détails
, fous ce nom, par Van-Rheede, dans fon Hortus
Malabaricus , volume IV , page L X X I , pl. 34.
Les Brames l’appellent qelara & mourmoura, les Portugais
, arvore da folha panda , & les Hollandois,
loof appel.
Cet arbre ne s’élève guere au-delà de quinze pieds
de hauteur. Son tronc eft cylindrique ou tortueux,
haut de fix à fept pieds , fur un à deux pieds environ
de diamètre, couronné par une cime fphérique, com-
pofée par un petit nombre de branches cylindriques,
épaiffes, médiocrement longues, épanouies ou étendues
prefqu’horizontalement, vertes d’abord, en-
fuite cendrées, à bois blanc, recouvert d’une écorce
épaiffe, blanche intérieurement,cendrée an-dehors,
& rude ou ridée fur les vieilles branches & fur le
tronc.
Sa racine eft épaiffe , fibreufe , à bois blanc, recouvert
d’une écorce rougeâtre , comme écail-
ïeufe,
Les feuilles font difpofées alternativement & cir-
culairement à des .diftances affezgrandes, d’un pouce
environ, au nombre de quatre à cinq , vers le bout
de chaque branche fur laquelle elles font épanouies ,
d’abord fous un angle de quarante-cinq dégrés d’ouverture,
enfuite horizontalement. Elles font ailées
Amplement, -compofées de trois à cinq paires de
folioles oppofées deux à deux, prefque fefliles, attachées
horizontalement Je long d’un pédicule commun
, cylindrique, une fois plus long qu’elles, dont
elle couvre les deux tiers. Chaque foliole .eft elliptique,
pointue aux deux extrémités , longue de
deux à quatre pouces, deux fois moins large , marquée
& comme ondée de dix à douze erénelures de
chaque cô té, liffe defîus, verd-noire, luifante, plus
pâle & velue en-deffous, relevée d’une côte longitudinale
, qui la partage inégalement en deux portions
, & qui eft ramifiée en dix à douze paires de
nervures alternes de chaque côté.
Van-Rheede n’a point appërçu de fleurs ni de fruits
fur cet arbre, mais il les foupçonne femblab.les à celles
du moemoe ou katoukalesjam, c’eft-à-dire, compofées
d’un calice mooophyle hémifpbérique caduque ,
partagé en cinq divifions , d’une corolle à cinq pétales
, longs de huit étamines courtes, réunies en
bas par une membrane & d’un ovaire fphérique,
portée fur un difque, & couronné d’un ftyle. mé-
diocremennt long, terminé par un ftigmate fphérique
ou ovoïde. L ’ovaire en mûriflant ».devient
une baie fphérique, à chair verte , fueeulente, à
une loge, contenant cinq pépins ovoïdes, roux,
figurés comme une feve.
Outre ces fruits, cet arbre porte au - deffous de
fes feuilles, fur-tout vers l’origine de. la nervure
principale de chacune de fes folioles , depuis deux
jufqu’à douze galles oyoïdes , pointues, longues
d’un pouce, une fois moins larges, pendantes,
.contiguës, vertes d’abord, enfuite purpurines, lif-
fes, luifantes , cfeufes intérieurement, mais dont la
cavité eft remplie par une fubftance farineufe, au
milieu de laquelle on trouve un ou deux petits in-
fefres ailés , longs de deux lignes & demie, du genre
des papillons, félon Van-Rheede, mais plus vrai-
•femblablemont du genre du puceron aphis.
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Culture. Le benkalesjam croît fur toute la côte du
Malabar, où on le cultive en abondance dans les
champs. Il commence à fleurir, ou au moins à porter
des galles fous les feuilles dès la cinquième année
qu’on l’a femé. Il eft toujours verd, & vit Jongleras.
Qualités. Le bois de fes racines & de fon tronc ,
& fes feuilles , ont une odeur agréable. Son écorce a
une faveur âçre & aromatique. Ses feuilles& leurs galles
ont une faveur aqueufe & légèrement aftringente.
Ufages. Les Malabares cultivent cet arbre à caufe
de fes feuilles qu’ils recueillent pour en fumer les
champs & leurs jardins. Du refte il en font le même
ufage médicinal que du moemoe.
Deuxieme efpece. MOEMOE.
La fécondé efpece de benkalesjam ou de mour-
. moura a été très-bien gravée, avec la plupart de fes
. détails , par Van-Rheede, dans fon Hortus Mala-
ricus, volume I V , page .651, planche X X X I I f fous
:fpn nom Malabare katoukalesjam., c’eft-à-dire, fau-
vage kalesjam. , & Jean Commelin dans fes notes fur
..cet ouvrage , page y o , l’appelle forbus Malaharica.
Les Brames l’appellent moemoe, les Portugais, arvore
da folha parida macho.
Cet arbre ne pafi'e pas vingt pieds de hauteur, &
fon tronc a jufqu’à fix ou fept pieds de diamètre ,
quoiqu’il n’ait guere plus de hauteur. Ses branches
•plus épaiffes, plusnoueufes, plus étendues que celles
du benkalesjam, lui forment une cime plus large &
comme hémifphérique. Leur bois eft blanc, très-dur,
recouvert d’une écorce épaiffe, rouffe & rude extérieurement,
tendre & verdâtre intérieurement.
Sa racine eft blanchâtre, à écorce rouffe.
Ses feuilles reffemblent. à celles du benkalesjam,
mais elles font un peu moins pointues & plus fragiles.
Les fleurs font hermaphrodites & raffemhlées au
nombre de cinquante , fous la forme d’une panicule
fortant de l’aiffelle de chaque feuille prefqu’auflx
long qu’elle , partagée et? huit à dix branches alternes
, portant chacune trois à dix fleurs de fix lignes
environ de longueur fur un pédicule une à deux fois
plus court.
Chaque fleur eft pofée aurdeffous de l’ovaire &
confifte en un calice hémifphérique caduc, jaunâtre,
d’une feule piece, partagé jufqu’à fon milieu en cinq
divifions égales, triangulaires, équilatérales ; en
une corolle deux fois plus longue , à cinq pétales
jaunes, elliptiques, pointus, quatre à cinq fois plus
longs que larges, relevés & rapprochés du bas pour
imiter un tube jufqu’àux trois quarts de leur longueur
vers l’extrémité fupérieure, où ils font courbés horizontalement
& ouverts en étoile ; huit étamines çi-
trines à anthères pointues, un peu plus courtes que
la corolle , & contiguës à elle, fortent du fond du
calice, & font réunies enfemble par la moitié inférieure
de leurs filets, à-peu-près comme dans l’aze-
darac ou le citronnier. Le' centre du calice eft occupé
par un difque orbiculaire charnu, qui lui eft appliqué
fans faire corps avec lui, non plus qu’avec
l’ovaire qu’il fupporte & qui eft furmonté d’un ftyle
verd-jaunâtre, couronné par un ftigmate fphéroïde,
fort peu plus élevé que les étamines.
L’ovaire en mûriffant devient; unehaie fphérique
de neuf à dix lignes de diamètre, à peau verte trèsr
fine, remplie d’une chair verdâtre, l'ucculente, mais
ferme, à une loge ou comme à cinq loges contenant
cinq<pepins ovoïdes, roux, taillés en rein ou en feve
de quatre, à cinq lignes de longueur, prefqu’une fois
moins larges, implantés verticalement, non pas au
centre de la baie, mais autour de fes parois, à de
grandes diftances les unes des autres, & dont l’amande
eft blanche. De ces cinq pépins, il en avorte communément
trois à-peu-près,pomme dans Ta zedarac.
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Culture. Le moemoe croît au Malabar, particuliérement
autour de Cochin, dans les terreins fablon-
neux. Il fleurit une fois tous les ans pendant les mois
de feptembre & ofrobre, & alors il perd toutes fes
feuilles pour les reprendre peu après. Ses fruits font
long-tems à mûrir.
? Qualités. Sa racine eft fans odeur & fans faveur.
L amande de fes pépins eft d’abord douce, enfuite
amere, fuivie d’âcreté.
Ufages. Les Malabares emploient intérieurement
& extérieurement fes feuilles en apozemes, en ca-
tapkfines & de diverfes autres maniérés pour les
diverles affeftions du foie.
Remarques. Quoique Van-Rheede compare , ainfi
que les Malabares, le benkalesjam & le katou kalef-
jom ou kalesjam, ces deux plantes n’ont cependant
pas aflez de rapport avec le kalesjam pour être confondues
dans le même genre ; & comme elles doivent
former un genre particulier voifin de l’azedarac
dans la première fedion de la famille des piftachiers ,
nous penfons qu’on doit les indiquer plutôt fous
leurs' noms, Brames moemoe & mourmoura , que
fous ceux de benkalesjam &C katou-kalesjam, qui indiquent
une affinité qu’elles n’ont pas avec le ka-
ltsjam. Voyei nos Familles des plantes , volume I I .
page (M . A d a n s o n . )
BENKARA , f. m. ( H ifi. nat. Botaniq. ) nom Malabare
d un arbriffeau tort bien gravé,^avec la plupart
de fes détails , par Van-Rheede , à la planche
XXJÇV,page <%, du volume V, de fon Hortus Malabaricus.
Les Brames l’appellent babouli & gali, les
Portugais efpinho d’urfo, les Hollandois appel doorn ,
&c non pas aapel„doorn, comme l’écrit Jean Commelin.
Cet arbriffeau n’a guere que douze pieds de hauteur.
Son tronc eft droit, cylindrique, élevé de cinq à
fix pieds fur cinq à fix pouces de diamètre, & couronné
par une cime conique, une fois plus longue que large,
épaifiè , formée par un grand nombre de branches
cylindriques, longues, très-ferrées , rapprochées ou
écartées fous un angle à peine de trente dégrés d’ouverture,
à bois blanc recouvert d’une écorce rouffe
d’abord , enfuite cendrée, lorfqu’elles font vieilles
& armées d’épines.
Sa racine eft fibreufe-, à bois blanc recouvert d’une
écorce purpurine tirant fur le noir.
vLes branches font couvertes d’un bout à l’autre de
fix à neuf paires de feuilles oppofées en croix dans
le bas, & quelquefois alternes vers les extrémités
qui portent des fleurs. Ces feuilles font elliptiques,
pointues aux deux extrémités, longues de deux
pouces à deux pouces & demi, de moitié moins larges,
entières, épaifi'es, liffes ; luifantes, d’un verd-
ooir en-deffus, plus clair en-deflbus, où elles font
relevées d’une côte longitudinale , ramifiée en fix à
fept paires de nervures alternes de chaque côté, &
portées d’abord fous un angle de quarante-cinq dégrés
, enfuite horizontalement fur un pédicule demi-
cylindrique fort court.
Dans l’efpace compris entre deux paires de feuilles
fortent deux épines coniques, droites, ouvertes
fous un angle de quarante-cinq à foixante déorés,
dures, d’une ligne „à une ligne & demie de diamètre
, longues d’un bon pouce, ou une fois plus
courtes que les feuilles.
Les fleurs forment, au nombre de trois à dix une
efpece d’épi, & quelquefois de grappe, auffi longue
que les feuilles, qui fort alternativement 'quelquefois
de leur aifîèlle , mais plus communément dans
1 ef.pace qui eft entr’e,lies & les épines, ou du, bouç
des branches. Elles font hermaphrodites, verd-pur^
purines, ouvertes en étoile de ,lept à huit lignes de
diamètre, portées fur un pédicule cylindrique meny.
preiqu’aufli long.
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