nourriffante de la liqueur q u ’il fournit. Il faut lire
avec attention les ouvrages de cet auteur.
George-Chriftiern Refchel a donné des thèfes utiles
fur-la circulation du fan g vue au micro fc o p e, fur la
formation des o s ,. fur la féparatiôn des épiphyfes.
Balthazar-Adam Stier fur une nouvelle membrane
de l’oeil. C’eft la lame intérieure de la choroïde,
qu’il fépare de la ruyfchienne.
Simon-Pierre Pallâs s’eft attaché à Vanatomie
comparée & aux zoophytes. Ce qu’il a donné juf-
qu’ici eft tiré de la nature même.
Félix Fontana, profeffeur de P ife, a donné plu-
lieurs écrits remplis d’expériences & de vues nouvelles.
Il a enrichi l’irritabilité de plufieurs faits nouveaux
& de loix obfervées avec loin. Il a remarqué
les caufes de l’erreur de Laghi & des autres anta-
gôniftes de l’infenfibilité. Il a très-bien décrit l’appareil
funelfe de la vipere. 11 a confirmé les globules
.d é fang contre des obfervationsmal faites & travaillé
ayec fuccès fur l’épididyme ; il a fait voir que l’iris
fe contracte fans être'irritable.
J. Frédéric Lobftein, profeffeur en anatomie de
Strasbourg. Nous attendons beaucoup de cet excellent
d iffe â e u r, qui a débuté par une très-bonne
thefe fur le n erf acceffoire.
Antoine Martin a donné , dans les mémoires de
l’académie de Sù ed e, des expériences inftruftives
fur les variations de la' chaleur animale fous différentes
circonftances ; fur l’énorme dégré de chaleur
dans lequel l’homme peut refpirer ; fur les dilatations
& les rétreciffemens de la poitrine qui naiffent des
pallions, des alimens & d’autres caufes peu connues.
Dominique Cotunni ( Cotunmus ) de Naples ,
anatomifte dont on efpere beaucoup. On en a des
obfervatioris des plus fines fur l’oreille in tern e, fu r
l’humeur du veftibule, fur les*çanaux pâr lefquels
M. Cotunni préfume qu’elle rentre dans le fang ; fur la
ftru&ure du n erf, fa gaine cellulaire, l’humeur dont
elle eft abreuvée ; fur les glandes, dans lefquelles
réfide le poifon variolique, &c.
Jofeph-Thaddée Klinkofch, de Prague, a donné
des difléétions de monffres fort exaétes.
Charles Warner Curtius en a donné une autre
très-détaillée.
Henri-Augufte W.risberg. Tous fes. ouvrages font
b o n s, & il y a beaucoup de travail' dans fes écrits
fur les petits animaux, fur l’em b ry o n , &c.
Henri Palmatius Leveling. Bonne thefe fur le
pylore.
Luc Sichi. a vérifié l’expérience qui prouve que le '
mouvement du coeur dépend de l’irritabilité. l i a
confirmé l’infenfibilité des tendons , du périofte.
Lazare Spallanzani, profeffeur à Pavie , a donné
trois ouvrages diftingués. Le premier fur les animaux
microfcopiques, dans lequel il fait voir què
la chaleur de Peau bouillante éteint à la vérité la vie
des animaux, mais qu’il peut facilement fe gliffer de
l’erreur dans cette expérience. Ce font de véritables
animaux, & les vermiffeaux fpermatiques ont con-
ftamment une peau. La matière végétale ne produit
pas des animaux. Ses obfervations fur le m ouvement
du fang-vu au microfcope dans la falamandre d’eau ,
font très-'exaftes, & peuvent fervir à détromper le
le ^ e u r fur bien des conjeôures qui avoient pris
tro p d’empire. M. Spallanzani confirme la fphéricité
des globules, leur fimplicité, &c. L’auteur a vu la
tê te , les co rn es, les yeux fe féparer dans le limaçon,
& des membres entiers avec des os nombreux renaître
dans la falamandre d ’eau. Comme cet ouvrage
n’eft qu’un précis, on efpere beaucoup de l’ouvrage
entier.
Philippe Fermin a r.endu à l’hiftoire du crapqud,
pipa., fa fimplicité naturelle. La femelle a fur fon
dos des tubercules propres à nourrir & à faire éclore
fes petits. Le m â le , après avoir fécondé les oeufs
de la femelle , lfes étend fur fon dos.
* M. La Foffe, le fils, fans contredit le plus habile
hippiatre de ce fiec le, ôc peut-être le plus favant
qui ait exifté jufqu’à c e jo u r , a donné un cours
d’Hippiatrique, où l’anatomie du cheval efl traitée
ayeç d’autant plus de p erfeftion, que l’auteur a to u t
vérifié par lui-même fur plufieurs fujets qu’il a dif-
féqués. Il nous a fourni l’art. H i p p i a t r i q u e , Suppl.
Rappelions ici YEffaifur la putréfaction, excellent
ouvrage attribué à une dame.
L’anatomie de la première. p aire de nerfs de J.
Daniel Mezger eft exa&e.
Guillaume Hewfon a fait une très-belle découv
erte qu’il a publiée dans différens mémoires imprimés
entre les Tranfactions Philofopkiques. Il a découvert
les vaiffeaux laélées ôc lymphatiques ôc, le
conduit thoraeM'que, toujours double dans les oi-
fe au x , dans les quadrupèdes à fang fro id , ôc dans
les poiffons. O n n ’avoit jufqu’ici connu ces vaiffe'aux
que dans les quadrupèdes à fang chaud. Il a fait
voir ici que l’air introduit dans la poitrine comprime
le poumon & gêne la refpiration.
La thefe d’Adoiphe-Julien Bofe fur la cornée : Ôc
celle de J. Michel R o e d e re r, fur la bile Ôc fur la
valvule du colon , font très-bonnes.
M. Defce met décrit dans un mémoire une membrane
nouvelle, qu’il croit contenir l’humeur a que u-
fe , ôc qui effectivement peut être démontrée dans
le boeuf.
M. T e n o n , de l’académie, chirurgien, a écrit
fur l’oe il, ôc a donné des mémoires intéreffans fur
la maniéré dont fe fait l’exfodation des o s , ôc dont
leurs pertes fe réparent.
Nous efpéronsbeaucoup de M.S ab atier, le chirurgien
, qui a -refondu Y Anatomie de Verdier.
~ Nous venons dé donner le précis le plus abrégé
des meilleurs-auteurs anatomiques. Nous avons été
obligés de nous b o rn e r, ôc d’omettre quantité dé
bons ouvrages , crainte d’ê t r e . trop volumineux.
Nous avons omis à deffein ceux qui ne font pas originaux
, ôc qui ne font que le fruit de la leCturei
Nous avons évité enfin de parler de .ceux dont nous
aurions été obligés d’indiquer les défauts Ôc les
erreurs. {H . D .G . ' )
ANAVINGA , f. m. ( Hift. nat. Botaniq. ) arbre
du Malabar , affez bien figuré fous ce nom par V an-
R heede , dans fon Hortus Malabarictis, vol. IV . p l.
X L IX . page ioi . Les Brames l’appellent talana, les
Portugais bringielafalfa <Tarbore, les Hollandoisgra-
naat pruymen ; dans quelques endroits de l’Inde il
eft connu fous le nom d'edmetka.
Il forme un arbre de moyenne g ra n d eu r, haut de
vingt pieds environ, dont le tronc droit ôc élevé de
fept à huit pieds a environ deux pieds d'e d iamètre,
ôc eft couronné de branches alternes lo n g u e s,m é diocrement
épaiffes, peu é c arté es, qui lui forment;
une cime conique. Le bois en eft b lanc, den fe, fo-
lid e , couvert d’une écorce cendrée , lifte, qui eft
rouffe dans les jeunes branches. Sa racine a le bois
ro u x , fibreux, ôc l’écorce noirâtre. Ses feuilles font
alternes, difpofées circulairement le long des jeunes
branches, à des diftances d’un à trois pouces, elliptiques,
pointues à leur extrémité fupérieure, longues
de trois à quatre pouces., une fois moins larges,
dentelées légèrement dans leur co n to u r, épaiffes ,
liftes, luifantés, d ’un verd noir en deffus, plus.clair
en-defldus, relevées d’une côte principale, avec
fix à huit nervures de chaque côté, Ôc portées fur un
pédicule c o u rt, demi-cylindrique^plat en-deffus,
avec lequel elles font comme articulées fur les
branchés.
D e l’aiffelle de’ chaque feuille fortent des fleurs
hermaphrodites, quelquefois folitaires, quelquefois
réunies troiffà quatre .en c o rym b e , v e rte s, de trois
lignes de diamètre, portées fur un péduncule à-peu-
près de même longueur. Chaque feuille confifte eh
un calice de quatre feuilles pointues perfiftentes,
une corolle de quatre pétales arrondis, concaves,
à-demi épanouis, en fix étamines courtes à fommets
xpuges, ôc un ovaire fphérique placé au c e n tré , ôc
terminé par un ftyle fimple verd-jaune., L’o v a ire , en
grandiffant, devient une baie fphérique de la grof-
ïè u r d’une cerife , v erte , liffe, à peau très-fine,
comme marquée de quatre à fix filions, recouvrant
une chair v e rte , fucculente, à une lo g e, qui contient
i z à 20 graines en pépins o v o ïd e s, ro u x , longs de
près de deux lignes, prefque une fois moins larges,
difperfés.çà & là dans fa lubftance ôc attachés à fes
parois. '
Uanavinga eft toujours v e rd , ôc fleurit une fois
tous les ans ; fes fruits mûriffent vers le mois d’août.
Il croît dans les terres fablônnèufes du Malabar,
fur-tout autour de Cochin.
Qualités. Ses fleurs feulement font fans odeur.
Ses feuilles & fes autres parties rendent une odeur
défagréable, ôc ont une faveur am e re , ainfi que fes
fru its;'A
Ufages. La déco&ion de fes feuilles s’emploie dans
les bains po u r diflïper les douleurs des articulations.
Le fuc exprimé de fes feuilles eft un puiffant fudori-
fiqué qui tient le .ventre lib re , ôc qui guérit les maladies
qui o n t le plus de malignité.
' Remarque. C et arbre doit être placé dans la famille
des ciftes, à côté du caopia. ( M . A d an s o n . )
ANAXANDRE, ( Hift. de Lacédémone.') roi de
Lacédémone , fut un prince féroce par caractère ôc
p a r éducation. Les inftitutions de Lycurgue qu’il
obfervoit dans toute leur. .rigueur, avoient encore
fortifié un fond de fé ro cit^q u ’il tenoit de la nature.
R o i citoyen dans Sparte , il vouloit être tyran chez
fes voifins.Lespeuplesnouvellementfubjugués furent
traités en efclaves, ôc la dureté de fon gouvernement
fut la caufe de la fécondé guerre contre les
Mefféniens ; ces peuples épuifés par la rapacité des
exa&eurs, fe fouvinrent qu’ils avoient été libres. Ils
mirent à leur tê te un jeune audacieux qui fit trembler
fes maîtres. Anaxandre inftruit de ce foulevement,
rëgardoit ce feu comme une foible étincelle ; il
marche contr’eux moins p our les combattre que
p o u r les punir ; mais il éprouva que ceux qu’il trai-
îo it en efclaves étoient des hommes qui favoient
mourir. Une fanglante "défaite qu’il effuya, mit
Sparte fur le bord du précipice. Ces fiers tyrans de
leurs voifins envoyèrent çonfulter l’oracle de Delphes
qui leur ré p o n d it, qu’zTs ne feroient vainqueurs
que quand ils auroient un Athénien à leur tète. Cette
réponfe humilia leur fierté ; mais trop fuperftitieux
p o u r être rebelles à la v o ix d’une prê treffe, ils s’a-
baifferent à demander aux Athéniens un général ; on
leu r envoya T y rté e , poète de profeflion qui n’avoit
jamais fait la guerre qu’au bon fens, ôc qui fut reçu
comme un dieu tutélaire par les Lacédémoniens. On
lu i déféra le titre de général, mais Anaxandre s’en
réferva toutes les fondions. Les deux partis livrèren
t un combat où la fortune fe déclara pour les
Mefféniens. T yrté e fit des vers qui confolerent les
vaincus, ôc q u i, dit-on, relevèrent leur courage.
Les Spartiates embrâfés par fon feu poétique, enga-
gereiit un nouveau combat & remportèrent une
victoire cOmplette. Anaxandre fut profiter de fes
avantages : il mena fon armée contre Ira o ù les Mefféniens
avoient raffemblé toutes leurs forces ; ils
foutinrent un fiege d’onze ans. Anaxandre, moins
rebute qu’aigri de leur réfiftânce, fappa les murs &
^introduifit par la breche dans la ville, où l’on vit
la plus affreufe fcene de carnage. Les femmes, les
vieillards ôc les enfans oubliant leur foibleffe, combattirent
comme des forcenés qui ne demandoient
qu’à mourir : ceux qui furvécurent à cette adion
meurtrière furent réduits à l’humiliante condition
des Ilotés. Voilà tout ce qu’on fait d’Anaxandre*
ANAXANDRIDE, ( Hift. de Lacédémone. ) ro i de
S p a rte , n eft Gonnu que par deux traits qui ont perpétué
fa mémoire. Ce fut fous fon régné que les
Lacédémoniens fatigués du loifir de la p a ix , cherchèrent
un vain prétexte pour faire la guerre aux
Tégéates. La Pythie qu’ils confulterent, répondit
qu’ils. feroient vainqueurs , s'ils pouvoient recouvrer les,
os d O refie , Jils d'Agdmemnon, inhumé à Tégée. Un
certain Lychès fe tranfporte dans cette ville ôc
acheté un fond qui avoit appartenu à ce prince, il
fouille ôc découvre une urne qu’il rapporte à Sparte,
prétendant qu’elle renfermoit les dépouilles mortelles
d’Orefte. Il fut c ru , parce qu’on defiroit qu’il
dît vrai. Les Lacédémoniens pleins de confiance dans
ce d é p ô t, marchent contre les Tégéates ôc les rangent
fous leur domination : cette guerre couvrit de
gloire Anaxandride. Ce prince av o it époufé une
femme qui ne lui donnoit point de poftérité. Les
Lacédémoniens craignant de voir fa famille éteinte ,
lui députèrent les éphores pour lui repréfenter la
neeeftite de répudier fa femme ôc d’en prendre une
autre qui p u t lui donner un fucceffeur. Anaxandride
répondit qu’iV ne pouvoit confentir à un divorce qui
femeroit tamertume fur le refie de fa vie. Les éphores
ne pouvant le réfoudre à rompre fon premier engagement,
lui propoferent d’en’ prendre une fécondé
Ôc de faire taire^h loi qui n’autorifoit point ce tte
double union ; il y confentit avec p ein e, ÔC il eut
de cette fécondé femme un fi!s)nommé Cléomene,
qui régna après lui. Sa première époufe, qui pendant
fi long-tems avoit été ftérile, lui donna dans la fuite
trois fils; fa v o ir, D o reu s, Léonida ôc Cléombrote.'
Anaxandride eft plus célébré par ce monument de
la tendrefle conjugale que par les avions qui illu-
ftrent les rois : il vivoit du tems de Créfus , ro i de
Lydie. ( T — n .)
ANAXIDAME, ( Hiji. de Lacédémone. ) fut le
collègue d’Anaxandre, ro i de Sparte. Il paroît que
ce prince occupé de l’adminiftration civile, fut fans
talent p our la g u e rre , puifqu’il n’eft point fait mention
de lui dans la guerre que les Spartiates firent
aux Meffeniens pendant fon régné. Il eut po u r fuc—
ceflèur fon fils Archidame qui tranfmit fon trône à
fon fils Argeficlès, princes pacifiques qui ne s’occupèrent
que du bonheur de leur peuple. L’hiftoire
n entre dans aucun detail fur leur régné, parce qu’elle
n’aime qu’à confacrer les auteurs des révolutions ôc
les fléaux des hommes ; il eft à préfumer qu’ils eurent
des vertus tranquilles, parce que les princes ont la
deftinée des femmes,' dont les plus honnêtes font
celles dont on ne dit m ot. ( T— n . )
■ANAZETA, ( Gèogr, ) ville d’Afie dans la grande
Arménie, aux environs du mont Taurus. Elle eft
dans le gouvernement de Van, non loin du lac qui
p o rte ce nom. Ce pourroit bien être la même que
Manaffate, quoique l’orthographe du nom foit différente
; car il arrive fouvent qu’en langue Turque o u ■
Arab e, le mot qui fe prononce par un a initial fe
prononce aufti quelquefois comme s’il y avoit une
mou. une h avant l'a, de maniéré que les uns ont
écrit fouvent un nom de ville en lui donnant Y a
p o u r lettre in itiale, tandis que les autres qui
creyoient entendre une m ou une h dans la prononciation
de ce mot l’ont fait précéder d’une m oit
d’une h. La géographie de l’Afie moderne eft
pleine de ces fautes; il,faudroit que les géographes
voyageurs appriffent affez la langue d ’un p ay s, avant
d’y aller faire des re cherche s..( C. A . )
ÀNCÀSTER ou An C A STR E , ( Géogr. ) bourg