prendre une entière confiance. Il a donné des observations
fu rie cerveau, & placé l’ame dans le corps
calleux.
Placide Soraci a don n é, fur la ftru&ure des che*
v e u x , des recherches que Chirac s’eft attribuées»
• Abraham Cyprian , médecin, mais accoucheur
& lithotomifte, a laiffé une relation d’un foetus t ir é ,
à- ce qu’il fe perfuade ,\ de la trompe de Fallope.
Antoine Pacchioni, profeflèur de Rome : il a mis
en réputation de petites glandes que l’on trouve
entre les orifices des veines qui s’ouvrent dans le
finus de la faux : il les cro y o it deftinées à filtrer une
lymphe néceffaire po u r la coüfervation des méninges.
Il a travaillé d’ailleurs fur les fibres de la d u re -m ere,
& fur-tout de la faux: il a cru pouvoir leur attribuer
un mouvement mufculaire q u i , en comprimant alternativement
le ce rveau, fît équilibre avec le m ouvement
du coeur. Ces hypothefes n’ont pas réufli ;
Pacchioni lui-même en a fenti la foibleffe.
Louis Lémery, de l’Académie, a donné plufieurs
mémoires fur les monftres, dans lefquels il défend
une ftru&ure originairement monftrueufe. Il a décrit
un foetus qui paroît avoir été formé p a r deux enfans
fondus l’un dans l’autre ; il a écrit fur le trou o v a le ,
contre le fentiment de Wïnflow.
On ne fauroit paffer fous filence l’antropographie
de Jacques D rake , médecin qui s’eft trop mêlé de
politique. Cet ab rég é, où Drak e propofe quelques
hypothefes peu foutenables , eft orné d’un nombre
de belles eftampes de la façon de Cowper ; il y a
fur-tout un fquelette -d’a rte re s , qui jufqu’ici a été
copié dans tous les abrégés.
Jean Palfyn, chirurgien de Ga n d , voyageoit de
tems en tems à Paris & à Leyde : il y ramaffoit les
nouvelles découverte s, & il en a compofé {on Anatomie
qu’on a fouvent refondue en France. lia donné
une bonne diffeétion d’un monftre, & une deferip-
tion des os , avec quelques eftampes affez bien
faites. Dans les' premières éditions , Palfyn décri-
v o it l’articulation de la m âchoire félon les principes
d e Rau ; cela eft changé dans les dernieres éditions.
Jean Salzman, profeffeur de Strasbourg, n’a donné
que de thefes ; mais il y en a d’utile s, comme celle
dans laquelle il donne la defeription du canal thora-
chique dans l’homme , & la maniéré de l’in jeû er :
une a u tre , dans laquelle il fait l’hiftoire d’un cadavre,
auquel un grand nombre de mufcles m anquoit abfo-
lument.
J. P u g e t, de Lyon. Nous nous faifons ùn plaifir
de rappeller le p e tit traité de ce digne homme, fur
les yeux des infectes. M. Puget y examine comment
l’animal p eu t ne v o ir qu’un feul o b je t, avec tant de
cornées & de rétines.
Jacques Hovius a donné fur les yeux une th e fe ,
fur laquelle il eft difficile d’affeoir un jugement ;
il eft fur que Hovius a bien vu les vaiffeaux longs de
la felérotique, le cercle artériel de l’u v é e , la ffruc-
tu re des procès ciliaires ; mais on ne comprend pas
les cinq tuniques de la ch oroïde, & on doute des
vaiffeaux que l’artere lacrymale doit fournir à la
cornée.
Antoine Maitrejean , célébré oculifte, a donné
plufieurs mémoires, mais fur-tout un ouvrage entièrement
original fur la formation du poulet ; il a
bien vu quelques chofes très-intéreffantes, comme
la continuité de la membrane extérieure du jaune
avec le péritoine du foetus , les valvules du jau n e,
&c.A
ntoine Marie Valfalva, profeffeur de P ad o u e,
anatomifte & chirurgien : il a donné fur l’oreille un
ouvrage qui peut fervir de fupplément à celui de
Du v e rn ey . Si d’un côté Valfalva a -omis des chofes
connues avant lui , il y a ajouté quelques petits
mufcles de l’oreille externe ; une defeription détaillée
de la luette, du pharynx & de fes mufcles ; les
mefures des canaux demi-circulaires & quelques
petits nerfs. Dans fes ouvrages poflhumes , on
trouve quelques nouveautés dont l’auteur a fait trop
de cas , comme des prétendus vaiffeaux excrétoires
des capfules rénales; un anneau mufculaire modé-
ratéur du nerf optique ; les finus même de l’aorte
qui, fondés qu’ils font dans la nature, auroient pu
être propofes avec moins d’emphafe.
J. Dominique Santorini, médecin de Venife, fut
un des principaux anatomiftes du fiécle. Son talent
fut de s’attacher à des mufcles, ou très-petits ou très-
difficiles, aux finus de la dure-mere & à leurs, petites
veines de communication avec les vaiffeaux extérieurs.
Aucun auteur n’a découvert plus de nouveaux
mufcles que Santorini, encore n’a-t-il parlé
que de l’oreille, du pharynx, de la face & du baffin.
Il eft vrai qu’une partie de ces mufcles a été abandonnée
par les modernes ; tout l’ouvrage eft femé
de très-bonnes chofes.
Louis Petit, le chirurgien, fournit à l’académie
quelques mémoires phyfiologiques, fur la déglutition
, fur un foetus difforme, furie caillot qui bouche
les bleffures, &c.
On a de J. Sigifmond Henninger, ou de fon répondant
, une belle planche du conduit thorachique,
& des détails fur les vaiffeaux du mefentere.
Jacques Douglas, excellent anatomifte, favant
médecin, & homme eftimable. Il mourut trop tô t ,
& une infinité de préparatifs qu’i! avoit faits pour
une nouvelle hiftoire des os , périt avec lui; il ne
nous eft refté qu’une Myologie comparée, très-abré-
gée & très-bonne , dans laquelle il y a plufieurs mufcles
ou nouveaux ou peu connus ; car il nè faut pas
oublier quë-l’ouvrage de Douglas a paru avant Santorini
& avant la publication des planches d’Eufta-
chio. On a encore de lui une defeription originale
du péritoine, qu’il a fu détacher tout entier du bas-
ventre, & où il décrit c.e fac d’une maniéré entièrement
nouvelle : il a le premier réfuté ces duplications
qu’on attribuoit gratuitement aux grandes membranes.
Il n’a point ignoré les ligamens poftérieurs
de la veflie ou de l’utérus, ni la nature Cellulaire
des tuniqiies de l’aorte. Il y a de lui quelques morceaux
d’anatomie dans les Tranfaclions philofophiques.
Jean-Baptifte Morgagni, anatomifte de Padoue,
où il vit encore dans une vieilleffe très-avancée ,
a réuni le favoir, les talens & l’affiduité dans fon
art, & mérité d’être mis au premier rang. Il s’eft
illuftré de-très-bonne heure : fes premiers Adverfai-
res font un tiffu de découvertes furies glandes, les
mufcles, les parties génitales, &c. Les cinq Adver-
Jaires fuivans contiennent la critique du rheâtre anatomique
compilé par Manget, & de quelques découvertes
que Bianchi de Turin prétendoit avoir faites
fur les mufcles de la veflie & de l’uretre, & fur la
valvule du colon. M. Morgagni a répandu dans fes
critiques un grand nombre de faits, ou nouveaux,
ou mieux vus, en particulier fur le cæcum, le colon,
fa valvule & fes ligamens. Deux autres épîtres fur
le foie, réduifent à leur jufte valeur les découvertes
de Bianchi. L’édition des ouvrages pofthumes de
Valfava eft enrichie de dix-huit épîtres de Morgagni
, fur l’organe de Fouie, le cæcum, le coeur,
le pharynx & les yeux. On a encore de cet illuftré
auteur quelques morceaux répandus dans les Mémoires
ae différentes académies , & dans le recueil
de fes ouvrages.
• Dominique Miftichelli a défendu le fyftême de la
force motrice de la dure-mere ; il a décrit, d’après
Simoncelli, un nerf fort fingulier, qu’il croyoit retourner
au cerveau, & qui n’eft qu’une branche de
communication entre le nerf dur & la cinquième
paire.
Abraham Vater, profeffeur de "Wittemberg, à
donné un nombre confidérable de thefes anatomiques
: il injeûoit avec adreffe. Il a cru avoir découvert
un nouveau conduit falivaire, & un réfeau biliaire
fur le duodénum : il y a des faits utiles dans fes
thefes.
Laurent Heifter, profeffeur à Helmftadt» a beaucoup
écrit fur Xanatomie, & fon abrégé a fervi de
livre claflique. Difciple de Rau & de Ruifch , il
favoit deflïner, & fon afliduité au travail le foute-
noit dans les différentes parties de l’a r t , auxquelles
il fe livroit. Il y a quelques eftampes bien faites dans
cet abrégé, comme celle du marteau. Il a donné un
grand nombre d’obfervations dans les journaux.
M. Geofroi le fils, a donné en 1709 un mémoire
utile furies pierres des écreviffes, qu’on appelle des
y eu x, & fur le renouvellement annuel de l’eftomac
dans cet animal.
Antoine Ferchaud de Réaumur, recommandable
par la douceur de fon caraftere, & par fes utiles
travaux fur les infeéles, a fourni bien des matériaux
• dont la phyfiologie a profité. Il a donné en 17 12 , la
réproduétion des jambes de l’écreviffe ; & en 17 14 ,
le mufcle ftupefafteur de la torpille : il a décrit en
17 18 , la mue de l’écreviffe. Il a beaucoup écrit fur
les teftacées. Le mémoire fur la digeftion des animaux
carnivores & granivores eft excellent. Il y a
beaucoup à apprendre dans le vafte ouvrage fur
l’hiftoire des infe&es, dont nous ne poffédons qu’une
partie, & dans fon art de faire éclore les oeufs.
, Patrice Blair a donné l ’oftéologie , & une partie
de Xanatomie de l’éléphant.
François Petit, médecin, & de l’académie , donna
en 1710 des lettres, dont la première traite du cerveau
, dans lequel M. P. a foutenu la caflation des
fibres. Il y parle encore du finus ophtalmique , de
l’attdche des piliers de la voûte aux corps mammillaf-
res , du ventricule du feptum lucidum : dans la fécondé
, il réfute par des expériences l’hypothefe qui place
le fiege des a étions vitales .dans le cervelet. Il a vu
que le mouvement du coeur n’eft point dérangé par
Firritation du nerf intercoftal. M. Petit a donné un
nombre de mémoires fur les yeux, remplis de détails,
& exa&s fur la mefure des différentes parties de
l’oeil, fur la petiteflè extrême de la. chambre pofté-
rieure , fur le canal découvert par lui-même , &'qui
entoure le cryftallin, fur les vaiffeaux de la cornée,
fur Xanatomie comparée. Il a donnéfencore XAnatomie
de deux foetus monftrueux, celle de la carpe,
& un mémoire fur l’origine du nerf intercoftal qu’il
chercha dans la moelle de l’épine.
Jean Aftruc , homme favant & d’une ie&ure
fort étendue. Il a défendu les fermens , & le fyftême
de la diffolution des alimens, & réfuté les forces
énormes que Pitcairn trouvoit dans la contraction
mufculaire. Dans un de fes derniers ouvrages , il a
décrit des appendices aveugles qu’il a cru avoir
vues dans les veines de l’utérus, & les arteres ver-
miculaires de cet organe.
Jacques Wïnflow, Danois, qui adopta le nom
de Bénigne d’après Boflùet, académicien , & célébré
anatomifte. II a rendu en général de très-bons
fervices à Xanatomie, en examinant les parties du
corps humain dans leur fituation & dans leur liaifon
naturelle, & en faifant flotter dans de l’eau les membranes
& les villofités des vifeeres. Il a réuni Xanatomie
de Paris, ou de Duverney, avec ce qu’il avoit
vu lui-même, & en a fait un excellent abrégé anatomique.
Des modernes ont ajouté à fes'mufcles, à
fes nerfs & à fes vaiffeaux ; mais cela n’empêche pas
que 1 ouvrage ne foit très-vrai & très-bon en général.
Il a omis, on ne fait pas pourquoi, le foetus &
1 arriere-faix. L’oftéologie fraîche eft prefqu’entiére- ■
ment neuve. "Winflov a donné un grand nombre de
mémoires. Il a défendu, après Duverney, les monftres
originaux : il a cherché à concilier les opinions
de Mery& de Harvey : il a découvert plufieurs a étions
mufculaires compofées ou fimples, inconnues avant
lui. Nous ne fautions entrer dans un plus grand
detail, mais nous exhortons les anatomiftes à lire ÔC
à relire les ouvrages de Winflow.
J.^ Baptifte Bianchi a donné plufieurs ouvrages
fur Xanatomie. lia voulu réduire la valvule du colon
à un fphinéter : il a cru avoir découvert de nouveaux
mufcles de l’uretre & de la veflie : il a donné une
hiftoire du foie, avec des planches, dans lefquelles
il a fait deflïner des réfeaux de nerfs & de vaiffeaux
lymphatiques : il y a décrit des vaiffeaux biliaires
hépaticymques : il a écrit fur les monftres & fur la
génération, & a donné plufieurs figures peu vrai-
femblables d’embryons humains. Vers la fin de fes
jours , il a attaqué avec beaucoup de vivacité les
expériences, par lefquelles on a prouvé l’infenfibi-
lité de plufieurs membranes, fans y oppofer des
expériences lui-même. Ses démêlés avec Môrgagnî
n’ont pas été à fon avantage.
Il y a dans l’hiftoire du Danube par Marfigli,
des anatomies d’animaux peu exaétes.
Guillaume Chefelden a donné cinq éditions d’un
abrégé d’anatomie, fort différentes les unes des autres*
La derniere n’a pas confervé une feule figure de la
première. Il y a de bonnes chofes, plufieurs fque-
lettes de vaiffeaux, des ôs affez bien exprimés , des
particularités fur les mufcles, &c. Son oftéographie
eft un fuperbe ouvrage , & très-pittorefque.
Auguftin Frédéric Walther, profeffeur de Leipfick*-
Son ftyle eft obfcur, & fes planches généralement
affez mal deflinées. Il a travaillé cependant fur les
mufcles les plus difficiles, fur les ligamens du pied,
peu connus encore, fur la langue & des prétendus
conduits falivaires qu’il a réfutés, fur lesinreftins ,
fur plufieurs vaiffeaux peu connus. Il y a généralement
quelques remarques particulières dans ce qu’il
a écrit.
Pierre-Simon Rouhault, chirurgien du roi de Sardaigne.
Il a donné plufieurs mémoires fut l’arriere-faix i
il a découvert la fubftance cellulaire du cordon ombilical
, il a vu la membrane moyenne , & écrit en faveur
de Mery, fur la circulation du fangdans le foetus.’
Chriftophe-Jacques Trew, médecin de Nuremberg,
amateur de l’hiftoire naturelle, de la botanique
& de Xanatomie. Il avoit fait deflïner des planches
oftéologiques, mais elles ont été publiées avec
une explication étrangère. Il a donné un grand nombre
de figures & d’obfervations utiles fur les vaiffeaux
particuliers du foetus : différens journaux ont
été enrichis de fes obfervations. Il a travaillé fur les
arteres communicantes du bras, fur l’utérus, fur
les vaiffeaux du foetus ; il a donné une fuite entière
d’embryons-humains ; il a difféqué des monftres,
L’Hématologie de M. Schwenke mérite d’être nommée
: il y a des analyfes du fang, une dbfervation
fur le ligament rond du fémur, &c.
Benoît Stehelin, éleve de Vaillant, a peu écrit $
il avoit cependant beaucoup travaillé. Il avoit injefté
l’oeuf par le moyen du vuide ; il a vu les vaiffeaux
lymphatiques de l’utérus de la femme : il a démontré
par une expérience que la liqueur de l’amnios eft
reçue dans l ’eftomac du foetus. Ses planches fur la
génération du poulet ont paffé entre les mains de
M. Trew.
J. Théodore Eller, premier médecin du roi de
Pruffe, a ‘donné plufieurs Mémoires fur Xanatomie
& fur la phyfiologie, fur l’analyfe du fang, fur la
ftru&ure d’un cyclope, fur la force de l’imagination
de la mere, & fur le méchanifme avec lequel cette
force produit fes effets.
Edouard-Pierre ‘W’ium a donné une defeription