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 X I ,  fous le  pontiÇcat de Jean X X I I , pour récom-  
 penfer  les  belles  avions  des  gens  de  guerre. 
 On  n’y   recevoit  que  des  perfonnes  nobles  ,  il  
 falloit avoir fervi, au moins dix ans, dans les armées  
 ou  à  la  cour.  Leurs  ftatuts  portoient  qu’ils  pren-  
 droient  les  armes,  pour  la  foi  catholique,  contre  
 les  infidèles. 
 Les rois  d’Efpagne  en  étoient  grands-maîtres.  
 Philippe  V. a relevé cet ordre,  qui  étoit  tombé  
 en  difcredit.  -  v  •'  ■ " 
 .  La marqué eft un ruban rouge, que  les chevaliers  
 portent fur  l’épaule,  en écharpe.  Voye\  dans leDict.  
 raif.  des  Sciences ,  &c.  la.  planche XX.ILI fig.  i j   de  
 Blafon.  (  G .D .L .T .) 
 :  §   BANDÉ  adj.  ( terme  de Blafon.)  fe  dit  d’un  
 écu  divifé  en  lix  parties  égales, par cinq lignes diagonales  
 dans le  fens des bandes, les  première , troisième  
 &  cinquième parties d’un émail; les deuxieme,  
 quatrième &  fixieme  d’un autre émail. 
 .  On  ne nomme  point  le nombre des parties,  y   en  
 ayant  fix ; mais  fi un écu  eft  bandé  de  huit  pièces,  
 en  blafonnant,  on  dit  bandé  de  huit  pièces. 
 Bandé ,. é e ,  fe  dit aufli  du  chef,  de la fafce,  du  
 pal divifé  en fix ou huit parties ,  par  des  lignes  diagonales. 
 Faret de-Foufnés, de Saint-Privat, en Languedoc,  
 bandé d?argent &  de gueules. (G. D. L. T. ) 
 BANDERA-, f.m. (Hijl.nat. lchthyologie.) poiffon  
 d’Amboine  ,  figuré  paffablement  fous  ce  nom dans  
 la Collection nouvelle des poijjons £ Amboine de Ruyfch,  
 pdgerb,  planche V I I I ,  n.  z. 
 ,  Ce  poiffon a  le corps  extrêmement court,  très-  
 comprimé  fur  les  côtés  ,  prefque  rond,  6c  pref-  
 qu’auffi large derrière que devant. Sa tête  eft  courte,  
 ion  mufeau  conique ,  pointu  &  un peu alonge. 
 ,  Il a  fept nageoires,  dont deux ventrales fort petites  
 -au-deflous des  pe&orales qui font  rondes, médiocrement  
 grandes ,  une dorfale,  & une anale  fort  
 longues ,  plus  baffes devant qiie  dërriere,  enfin une  
 à   la  queue  qui  eft  tronquée  &   comme  quarrée.  
 Toutes ces nageoires font fans épines, félon Ruyfch,  
 mais il nous paroît que celle du dos &  celle de i ’anus  
 ont  les rayons antérieurs  épineux. 
 Le  bandera  eft  rouge-pâle  par-tout,  excepté  au  
 milieu  de la   tête qui  eft  trâverfé par  une zone verticale  
 blanche,  marquée de  chaque côté  de  quatre  
 taches  rondes  rouges. 
 C’eft un  des  meilleurs  poiffons  d’Amboine.  Il  fe  
 fert  fur les  tables  comme  un 'mets' délicieux. 
 Remarques.  Ce  poiffon  approche  beaucoup  du  
 fcare  des  anciens,  mais  il  en  différé  par  plufieurs  
 cara&eres  qui  en  doivent  faire  un  autre genre ,  fa-  
 voir:  i° .  fon  corps  qui  eft  prefque  rond  &   pref-  
 qu’aufli  large  derrière  que  devant ;  z ° . fa nageoire  
 dorfale  qui  eft  plus  longue  que  profonde  ;  y 9.  fa  
 bouche  -qui  eft  fort menue  alongée  en cône.  (  M.  
 A d a n s o n .) 
 BANDEREAU,  f. m.  (Luth.) on nomme ainfi  le  
 cordon qui  fert  à  porter  la  trompette  en  bandoulière. 
   ( F. D. C.) 
 * BANDERET, f. m.  (Hijl. mod. Art. milit.j c’eft  
 le  titre qifon  donne  à Berne aux  quatre  chefs  de la  
 milice  de  ce  canton  Suiffe. 
 * BANDEROLE ,  f.  f.  (Marine.)  efpece  d’étendard  
 qui  fert à orner les mats des vaiffeaux. 
 * BANDEROLE,  ( terme de Commerce de  charbon &  
 de  bois d brûler.)  c’eft  une  feuille  de  fer-blanc  ,  ou  
 «ne  petite  planche  de bois ,  fur  laquelle  eft  collé  
 le  tarif du  prix du  charbon &  du  bois à brûler.  Les  
 jurés mouleurs  de  bois ;  6ç  les  jurés  mefureurs  de  
 charbon,  doivent,  aux  termes.de  l’ordonnance  de  
 la  ville de  Paris,  du mois  de  décembre  167 z ,  ap-  
 pofer tous  les  jours,  avant  l’heure  de  la vente  de  
 ces  njarchandifes ,   dçs  banderoles  qui  contiennent 
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 le  prix  de  chaque  efpece  ,  &   les  ôter  tous  les  
 foirs. 
 * BANDIERE ,  fi  f .  (Marine.) efpece  de bannière  
 de  taffetas  ou  de  damas,  dont on  orne  le  haut  des  
 mâts des navires, 6c  fur lefquelles font repréfëntées  
 les  armes  des  fôuvèrains. 
 Front de  bandiere , (Art  militaire.) tmè  armée rangée  
 en  front  de  bandiere ,  eft une  armée  rangée  en  
 ligne  avec  les  étendards  &  les  drapeaux  à  la  tête  
 des.corps. 
 *  BANDIMENT  ,  f. ni. (terme de  Coutume!)  C’eft  
 une  proclamation  qu’un  feignéur  haut-juftiCier  fait  
 faire  en  certains  cas  par  fon  fergent.  £ 
 BANDT-HOOFT, f. m.  (Hijl. nati lchthyologie.)  
 poiffon  à bandeau,  ainfi nommé par Côyëtt, qui en  
 adonné une bonne figure  enluminée dans la fécondé  
 partie  de  fon recueil  nç .  rcjg. Ruyfch l’a  fait graver  
 aufli  à   la planche V I I I ,  n°.  z.  de  fa  colleftion nouvelle  
 des poiffons  d’Amboine  ,page  16 $ fous le nom  
 Hollandois  de  braaffen  vdn  ternâte  ,  c’eft-à-dire  ,  
 brème'de  Ternate. 
 La forme  de fon cprps eft médiocrement alongée ,  
 très-comprimée  par  les  côtés.  Sa  tête  eft  conique  
 6c petite  ,  la bouche conique, obtufe, affez  grande.'  
 Il  a  fept  nageoires  dont  deux  ventrales  petites,  
 pointues,  placées  bien  loin  derrière  lës peôorales  
 qui font affez  longues ,  elliptiques &  pointues ;  une  
 dorfale  Un  pèu  plus haute  devant que  derrière,  ÔC  
 qui  s’étend  fur  prefque  toute  la  longueur du dos;  
 6c  une  derrière  l’anus  aufli fort longue ; enfin  celle  
 de  la  queue  eft  fourchue  jufqu’aux  trois  quarts.  
 Deux  de  ces  nageoires,  fàvoir,  celle  du  dos  6c  
 celle de  l’anus  ,  ont  les  rayons  antérieurs épineux. 
 Sa  couleur  dominante  eft  le v e rd   qui  s’étend fur  
 fon  dos ,  fon ventre  &   fes  nageoires.- Sa  nageoire  
 dorfale a les rayons épineux bleus 6c leur membrane  
 jaune  ;  les  rayons  poftérieurs font  aufli bleus mêlés  
 de  jaune;  De  chaque  côté  du  ventre  s’étend  une  
 large  bande  longitudinale  jaune  dé  bois.  Sa tête eft  
 de  même  jaune  avec  un  bandeau  bleu  en-deffus  
 & un  autre  en-deffous,: 6c un  cercle  rouge  fur  les  
 côtés. 
 Ce poiffon a  à-peu-près  le  goût  de  la  carpe. 
 Remarques. Ruyfch a comparé  le bandt-kooftà. l’he-'  
 patus  des  anciens  &   à la brème*  D’abord  il  ne ref-  
 femble  nullement à  l’hepatus,  qui  eft de  la  famille  
 des  fpares qui ont les  nageoires  ventrales,  placées  
 fous  les pe&orales.  Il  eft, à la vérité.,  de  la famille  
 des carpes  6c  de  la. brème  ,  dont il a  les  nageoires  
 ventrales  placées  bien  loin 'derrière  les pectorales.  
 Mais il  différé de la brème en  ce que ,  i° . la bouche  
 de  la  brème eft  beaucoup plus  petite ; z°. fes deux  
 nageoires  ,  la dorfale  6c l’anale font triangulaires 6c  
 courtes dans la brème ,  &   fa queue n’eft arquée que  
 I  jufqu’au  tiers  de  fa  longueur ,  de  forte  que-  nous  
 croyons qu’il doit faire un genre intermédiaire entre  
 la brème  &  l’a lofe  dont il  fëmble  approcher davantage. 
  (M. A d a n  so n .) 
 BANGADA , f. m. (Hijl. nat. Botaniq.)  efpece de  
 lizeron ,  convolvulus,  appellée  par les  brames  ban-  
 gada  ou  bangada-valli,  6c  très-bien  gravée  dans la  
 plupart  de  fes  détails  par  Van-Rheede ,  dans  fon  
 Hortus  Malabaricus,  volume  /ƒ,  page n y ,  planche  
 L V I I ,  fous fon nom  Malabare  fchovanna-adamboe.  
 C’eft le  binlamburu de Ceylan,  le pes capra des Portugais  
 , 1e convolv ulus maritirnus Ceylanicus folio craffo  
 bifido  feu  cordiformi  d’Hermann,  dans  fon  Hortus 
 Lugduno-batavus ,  &  le  convolvulus,  40, pes capra ,  
 foliis bilobis, pedunculis unifions, de M. Linné , dans  
 fon* Syjlemd hatura ,  édition iZ ,  de tyCy, page  <5j . 
 Cette  plante  eft  vivace ;  s’étend  fur  la  terre  de  
 la  longueur  de  dix à  douze pieds,  jettant par intervalles  
 au-deffous  de  fes feuilles  un faifceau de plu-  
 fieurs  racines longues  de trois pouces, d’une à deux 
 BAN 
 lignes de diamètre. Ses tiges font cylindriques de trois  
 lignes de diamètre, Mes,  divifées en plufieurs branches  
 alternes fort lâches, fur lefquelles font difpofées  
 fur  un même  plan &  à des diftances  de deux à trois  
 pouces  ,  des  feuilles  alternes  orbieulaires.,  d’un  
 pouce 6c demi à deux pouces de longueur, un quart  
 plus  larges,  creufées jufque  vers  leur milieu.d’une  
 crenelure  profonde ,  charnues ;  très - graffes  ,  entières  
 ,  liffes,  luifantes,  à nervures  peu  fenfibles,  
 portées horizontalement fur un pédicule cylindrique  
 très-épais,  de  même  longueur  quelles,  6c  failant  
 corps  avec  les  tiges &   les  branches. 
 De  l’aiffelle  de  chaque  feuille  fort  un  eorymbe  
 prefqu’aufli long  qu’elle,  partagé jufqu’à fon milieu  
 en  deux  à  trois  branches  qui  portent  chacune  une  
 fleur  prefqu’auflï  longue  ,   ou  au  moins  de  deux  
 pouces  à  deux pouces  un quart  de  longueur  6c  de  
 largeur,  purpurine  en  cloche ,  à pavillon ondé fur  
 les .bords ,  fans  dentelures,  marqué  de  cinq  plis ,  
 enveloppé  à  fon  origine  par  un  calice  fphéroïde  ,  
 quatre  à cinq fois plus court, à cinq feuilles inégales  
 perfiftentes.  Les  étamines au nombre  de  cinq,  partent  
 du  bas  du  tube  de  la  corolle  ,  à  une  hauteur  
 différente,  de forte qu’elles font  inégales ;  une fois  
 plus courtes qu’elles : leurs filets font velus, comme  
 triangulaires, très-pointues, 6c les anthères ovoïdes  
 égalent prefque  leur  longueur.  Du  centre  du  calice  
 S’élève  un ovaire conique  fur un petit  difque  jaune  
 qui fait  corps  avec lu i,  6c il porte à fon  extrémité  
 un  ftyle  aulfi  long que  les  étamines ,  furmonté  de  
 deux ftigmate's blancs, fphériques, hériffés dé petites  
 pointes blanchâtres. 
 L’ovaire  en mûriffant devient une  capfule fphéri-  
 que  de  neuf à  dix  lignes de diamètre,  brune ,  partagée  
 intérieurement  en  deux  loges,  qui. s’ouvrent  
 en quatre  valves  ou  battàns  triangulaires.  Chaque  
 loge  contient  deux  graines  féparées  par  une  demi-  
 cloifon  membraneufe,  femblable  aux  cloifons entières  
 qui forment  chaque  loge.  Ces  graines  font  
 triangulaires à deux  côtés  plans  &  le  dos convexe,  
 brunes ,  très-dures ,  longues de quatre  lignes , couvertes  
 d’un  duvet  extrêmement court  &  épais. 
 Qualités.  Le bangada jette  du  lait ou  une  liqueur  
 laiteufe ,  comme  lés  autres  lizerons",  lorfqu’on fait  
 une incifion  à  quelqu’une  de  fes  parties. 
 C f  âges.  Toute  la  plante  cuite  6c macérée  dans  
 l ’eau ,  s’applique en  cataplafme  furies  parties atta-  
 quées  de  la  goutte ,  dont  elle appaife-les douleurs.  
 La léeoélion de  fes feuilles dans le lait de chevre,  fe  
 boitpour difliper les hémorrhoïdes. ( M . A d a n s o n . ) 
 §  BANGI,  f. m.  ( Hijl. nat.  Botaniq. )  efpece  de  
 chanvre des Indes , très-imparfaitement décrite dans  
 la  plupart  des  voyageurs,  &   confondue  par  plufieurs  
 botaniftes,  fur-tout  par M.  Linné  ,  avec  le  
 chanvre  ordinaire  de  l’Europe.  Voye^  fon  Syfiema  
 natura, édition in-iz  , imprimée en  1767 ÿpagt  65$. 
 On  fait que  le  chanvre  a  deux  individus  ,  dont  
 l ’un  porte  les  fleurs  mâles  6c  l’autre  les  fleurs  femelles. 
  Lès Malabares  appellent les individus mâles  
 kalengi-cansjava,  &   les  femelles  tsjeru-cansjava  ,  
 c eft-à-dire, l’herbe des  fous ,  herb a fiultorum,  félon  
 Rumphe  ,  6c  c’eft  fous  ces’deux  noms  que  Van-  
 Rheede  en  a donné  une figure affez complette  dans  
 fon  Hortus  Malabpricus ,  vol.  X  ,  planche  L X   &  
 L X l ,  pages  t ïcf  &  1 z i.  Le  nom brame  des pieds  
 femelles  eft  tsjada - bangi,  6c  celui  des  mâles  êft  
 bangi  ,  dont  Acofta  a  fait,  par corruption, le mot  
 banguè,  qui  été  copié  dans  tous  les  diérionnaires  
 qui ont été  faits depuis  lui.  Les Malays  l’appellent  
 gingi, les  Arabes a x i,  6c  les Turcs afarath ou ajfa-  
 rath.  Rumphe  en  adonné  une bonne  figure  fous le  
 nom de  cannabis indien, au  volume fi  de  l'on Herbarium  
 Amboiniciÿh, page zo$ , planche L X V I I , figure  
 l  &  •?. 
 B A N   791 
 Le  bangi  reffeiijble  à notre chanvre  ,  en  ce qu’il  
 a comme lui la racine blanche ,  fifireufe 6c ligneufe,  
 les tiges  vertes, quarrées, un  peu velues, fongueu-  
 fes  intérieurement  ; mais  il  en diffère  en ce qu’il eft  
 communément plus élévé , haut de fept à huit pieds,  
 peu laineux, a ecorce  beaucoup plus fine ;  les pieds  
 femelles  font  plus- hauts  ,  &  s’élèvent  jufqu’à  dix  
 pieds. 
 Ses feuilles  *  au lieu d’être  oppofées ,  font toutes  
 alternes,  les  inférieures  digitées de  cinq  à neuf  di-  
 vifions ,  longués  de  cinq  pouces  au  plus  ,  6c  les  
 fuperieures  de  trois  divifions  feulement  ,  dente-  
 lees ,  d’unjverd-noir  6c plus rudes dans  la  femelle. 
 D e  Taiffelle  de chacune  des feuilles fupérieures ,   
 fortent les fleurs mâles, rafl'emblées en  paquets  lef-  
 files fpheriques, de huit à dix, pendant  que  les fleurs  
 femelles fortent folitairement  aufli leflifes,  de  l’aif-  
 felle d’une  petite feuijle en écaille Ample 6c dentée ,  
 le  long  des  petites branches qui fortent  de  l’aiflelle  
 des  feuilles  fupérieures ,  &   qui  font  fort  peu plus  
 longues  que  leur  pédicule. 
 Les fleurs  mâles confiftent feulement en un calice  
 verd a  cinq feuilles  6c  cinq  étamines pendantes, ÔC  
 leAs  femelles  en  une écaille  fendue  leulcment  ü'un  
 cote  ou  triangulaire,  enveloppant  l’ovaire  qui  eft  
 couronné  par deux  ftigmates  cylindriques , blanchâtres  
 ,   veloutés fur leur face  intérieure.  Get  ovaire,  
 en mûriffant, refte  enveloppé de  fon  calice comme  
 dune coëffe conique  ftriée  comme  ridée qui jaunit,  
 6c devient une graine ovoïde, liffe , plus petite,  plus  
 pointue  que  celle  de  notre  chanvre , longue d’une  
 ligne  6c  demie  ,  grile-brune  ou cendrée,  lutfante ,   
 compofée d’une coqué ou croûte cartilagineule affez  
 dure ,  fonnante, qui  peut  s’ouvrir en  deux portions  
 en  écailles  égalés  ,  6c  fous  laquelle  eft  une  pellir-  
 cule  verte  très-fine, qui  enveloppe  l’embryon. Celui 
 ci  elt  recourbé  en  demi-cercle ,  6c  conlifte  en  
 deux cotylédons demi-ovoïdes, appliqués l’un contre  
 l ’autre ,  ôi  terminés  par  une  radicule  conique  qui  
 pointe  en  haut vers  le  ciel. 
 Culture. Le  bangi  croît dans  toute l’Inde depuis la  
 Perfé ,  6c peut-être l’Egypte, jufqu’à  Java.  A  Am-  
 bo'ine, &  dans quelques.autres ifles  plus  orientales ,  
 on  ne  la  cultive guere que  par curiolite  dans quelques  
 jardins  ,  6c  la  graine  a  beloin  d’être  renou-  
 vellée  tous  les  deux  ans ,  parce qu’elle  perd  la  faculté  
 germinative  ;  on  elt  forcé  d’en  tirer  de  la  
 nouvelle  de  Java.  Des  graines  que  l’on  leme, on  
 voit lever plus de pieds males  que de pieds  femelles. 
 Qualités.  L’odeur  de  toute  la  plante  eft  forte,  
 affez  flhabiable à celle du  tabac , 6c  plus  forte  dans  
 la  femelle  que  dans  le  mâle.  Lorlqu’on  la  touche,  
 elle  laiffe  aux  mains  une  efpece  de  vilcofité  aufli  
 forte  que  celle  que  l ’on  relient  lorfqu’on  cueille  
 des  feuilles  de' tabac,  6c  qui  porte  très-vivement  
 à l’odorat. Ses  feuilles mâchées ont une faveur âp re ,.  
 aftringente ,  6c mêlée d’un peu  d’acreté ;  fes graines  
 au  contraire  ,  font  affez  douces  &.  huileules. 
 Ufages. Les  fils que l’on pourroit  tirer de  l’écorce  
 du  bangi  font  fi  courts  ,  fi  fins  &   fi  foibies ,  qu’on  
 n’én fait  aucun  ulage  dans  l’Inde,  6c  qu’on ne peut  
 les  filer  pour en faire  des  toiles comme  avec notre  
 chanvre. 
 Comme  fa  principale  vertu  conlifte  à  porter  à  
 la. tête,  à  déranger  le  cerveau  ,  à  lui.procurer une  
 efpece'  d’ivrefle  qui  fait  oublier  la  triftefîe  ,  en  
 procurant  une  certaine  gaieté,  les  Maures  &   les  
 Indiens  ,  habitans des  contrées  les plus  chaudes  de  
 l ’Afie  6c  de  l’Afrique  ,  qui  n’ont  que  très  peu  de  
 reffourcès  dans  le  vin  ,  parce  que  leurs  palmiers  
 n’en  foùrniffent  que  pendant  une partie de  l’année,  
 ont  de  tout  tems  profité  de  cette  propriété  du  
 bangi.  Ils ont ’même imaginé  d’augmenter  fa  vertu  
 ou  de  la  varier,  6c  la  plier  ,  pour  ainfi  dire  ,  à