a p A L B
ALÀTHAMAHA, ( Géogr.) grande rivïerè de
'^Amérique feptentrionale. Elle a fa fource aux
«monts OUigohiens, & prenant fon cours par le fud-
Joueft à travers la G ergie, elle va tomber dans l’océan
Atlantique, au deffous du fort de Saint-George.
On la fiomme auffi George’s river, riviere de George,
m
A LA T YR , ( Géogr. ) ville & territoire de la Ruflîe
A fia tique , dans le gouvernement de Cafan. Elle eft
fur la riviere de Surâ, qui fe jette dans le Volga.
Oette ville eft une des plus confidérables du royaume
de Cafan, après Cafan la capitale. {C. A . )
§ ALAVA ou Alaba, ( Géogr. ) petit pays d’Ef-
|>agnë, autrefois dépendant de la Navarre, aujourd
’hui compris dans la Bifcaye. Il s’étend du nord-
'"Oueft au fud-eft, le long de la riviere de l’Ebre , depuis
les montagnes de Bifcàye jufqu’aux frontières
de la Navarre, & il a environ fix à fept lieues de
long fur cinq ou fix de large. Le fol en eft très-fertile
en feigle-, en fruits de plufièurs efpeces & en
vins. On y exploite des mines de fer & d’acier, &
iDn fabrique fur les lieux mêmes une grande quantité
d’armes & d’uftenfiles', qui font un grand objet
de Commerce pour le pays. 11 y a cinq villes dont
Vittoria eft la capitale. ( C. J , )
A L B A .H E L V IO R U M , ( Géogr. ) Pline en parle
comme d’une ville de laNafbonoife. Prolomée la dé-
figne fous le nom d' Alb augußa; mais il lui donne une
fauffe pöfition en la rejettant au-delà d’ /lquoe-Sextioe,
Aix. Jean Poldo d’Albenas, dans fon Difcours fur
l’antique cité de Nîmes, imprimé in-fol. en 1560,
Sroit que Cette Albdeû. Albi; & Dalechamp, dânsfes
Notes fur Pline, penfe que c’eft Aubenas de F i*
vare^j.
Quoique M . de Valois paroifle perfuadé que c’eft
Viviers, & qu’il blâme Papyn Maffon de vouloir
qu Alba foit un lieu appellé Alps, on ne peut néanmoins
, dit M . d’Anville, fe refufer à l’évidence des
ïeftes d’une ville ancienne & capitale, qu’on voit
près de ce village. M. Lancelot, dans le IV volume
de ¥ Hiß* de VAcad, des Info, in-12 ,page 37 h paroît
démontrer que cette Alba, capitale des Helviens &
liege de l’évêché, transféré depuis à Viviers , étoit
/à Aps , petft village du Vivarais, à trois lieues, de
V iv ie r s , quia titre de baronnie. La tradition veut
que l’ancienne Alba ne fut pas au même lieu où eft
à préfent A p s , mais à quelques pas plus loin, & au-
delà d’un torrent qui paffe au pied du village.
C e qui confirme cette opinion, eft le grand norm
bre d’antiquités qu’on y v o i t , des morceaux d’aqueducs
, des débris de bâtimens antiques, des thermes,
des quartiers de mofaïques,des colonnes de marbre,
des frifes, &c. On appelle ce quartier le palais ; on
y trouve une infinité de médailles de toute grandeur,
de tout métal & de tout âge. M. Lancelot vit en
*727 ? dans le jardin du cure, une ftatue de Mercure
qui étoit de très-bon goût»
La tradition du pays veut encore que la ville
d Alba fut brûlée par le moyen du feu grégeois
qu on y jetta de deffus le mont Julliot, qui domine
a la vérité fur la plaine oîi l’on trouve ces débris. Ce
malheur a du arriver à Aps vers 4 1 1 , par l’armée
des Alains, des Sueves & des Marcomans. Auxonius,
qui étoit évêque d’Aps, transféra alors fön fiege à
Viviers. Cependant, il faut-qu’elle ait été encore
confidérable plufièurs fiecles après , puifqu’il s’y
étoit bâti deux églifes ou prieurés ( S. Martin & Saint
Pierre ) bien dotes; l’un, de l’ordre de S. Ruf; l’autre,
de S. Benoît.
M. Lancelot a trouvé ces deux infcriptions.'
La première, entre Aps & M êlas, au milieu d’uil
etit ruiffeau où- les eaux l’ont portée : elle eft en
eaux caraûeres,
A L B
D . M.
22 T M E y t O *
R IÆ J A -
N U A R I S
-àP e l v i n i F r -
p i o A l b i -
n u s F e l v 1-
N l F r a t R I
Ï n C o m p a r a ,..:
La fécondé, eft dans l’églife de la Roche ; hameaii,
d’Aps»
D » M.
F a r d u l e
P O S I T M E M
O R I A M
S I L ? I N U S
E u T I C H E A
' M e r e n t i s -
S I M E . ( ( 7.)
ALBACETE, (Géogr.) jolie petite ville d’EfpàgtiêJ
dans la nouvelle Caftille, à la partie orientale. EÜé
eft au milieu d’une plaine très-fertile & très-agréable
, non loin des montagnes qui féparent la Manche
du pays qu’on nomme le Défert. Long. 16. lot* 38:
56. (C. A .)
ALBAN (Saint) ou Saint Al bans , (Géogr.) petite
ville d’Angleterre, dans le Hertford-Shire, au
fud de la ville de Hertford, & au nord-oueft de
Londres. Elle eft fituée fur la riviere de C o in , dans
un très-beau pays. Elle n’eftguere peuplée, & fon
commerce ne confifte qu’en bétail ôc en menues
denrées ; cependant elle jouit de plufièurs droits
municipaux confidérables : elle a fa propre jurifdic-
tion eecléfiaftique & civile, 6c elle'envoie deux dé*
pûtes.au parlement» Cette ville étoit \z Ferulamium
des anciens Romains : on trouve encore fous fes
murs de tems en tems des médailles antiques , mais
ce qui l’immortalifera dans les annales de l’hiftoire*
& dans celles de la géographie , c’eft d’avoir donné
fon nom au fameux chancelier Bacon, qui portolt
le titre de feigneur de Saint A lb ans. {C .A .)
ALB AN A , {Géogr.’) ville d’Afie dans l’Albanie où
Zuirie. Elle a aufli le nom de Stranur., Zambanach 0«
BachujSc c’eft ce dernier nom qu’elle a donné à la mer
Cafpienne où elle a un port. C’eft une ville affez
marchande. Albana me femble être la même que
Baka , fituée au 40 dégré de lat, feptent. fur la met
Cafpienne. (C. A .)
§ ALBANIE , ( Géogr. ) province de l’ancienne
G rece, aujourd’hui cette partie de la Turquie Européenne
, qu’on appelle le Chirvan, bornée à l’occident
par le golfe de Venife, au feptentrion par là
Dalmatie & la Bofnie, à l’orient par la Macédoine*
6c une partie de la Theflàlie, 6c au midi par l’Achaïe
ou Livadie. On comprend fous le nom à?Albanie *
l’ancienne Epire & l ’Illyrie de Grece. Ses villes principales
font Ocri, Jacova, Sopolo, Scutari, Albanopolî
autrefois fa capitale, 6c Durazzo qui l’eftaujourd’hui*
Parmi fes rivières, la plus remarquable eft le D elichi
Connu chez les anciens fous le nom d’Acheron , qu’il
ne faut pas confondre avec plufièurs autres fleuves
du même nom, un dans l’Elide , un fécond en Italie*
un troifieme dans la Bithynie, &c. On y voit aufli
plufièurs lacs, entre autres celui de Scutari, 6c plu-
fieurs montagnes dont les Acrocérauniennes ou monts
de la Chimere, font les plus remarquables. Le foî
du pays eft très-fertile en fruits, & particuliérement
en excellent vin. Ses habitans font forts, courageux
& très-bons foldats. On les diftingue dans la milicet
turque fous le nom Marnantes. Ils fuivent la religion
grecque fous les aufpiCes de S. Nicolas ; ils exercent
aufli la piraterie. Ils ont une finguliere coutume i
quand quelqu’un de leurs camarades eft mort*
"a ;l.‘b
ils vont î’i'in après; l’autre lui demander pourquoi
il les a abandonnés. & lui font mille quèftions impertinentes.
Cette province fut annexée à l’empire
Ottoman par Mahomet IL en 1467, qui la conquit
fur les fils de Sc-andefbefg, après la mort de ce grand
capitaine qui a voit eu le courage de s’y maintenir
contre les Turcs & les Vénitiens, (C. A .)
Albanie , {Géogr.) ville de l’Amérique feptem
trionale, dans-la nouvelle Yorck. Elle eft fituee fur
la riviere d’Hudfoh , dans les terres au nord-oueft
de Bofton. On la dit affez bien bâtie. C ’eft là que
les,chefs des cinq nations Iroquoifé's, & les gouverneurs
des colonies Angloifes s’affemblent ordinairement
pour conférer ènlémble. Long. l i é . AÜ1 lat.
^ . 3 o. { C .A ^ |
§ Albanie oit Br a id - alban, {Géogr.) petit
pays de là province de Perth en Ec.ofîè , avec titre
de duché, il eft borné au fud par le pays d’A rg y ll,
& au nord par celui de Locliaby.r. Il eft précifcment
au milieu du royaume , dont il eft regarde comme
la partie la plus élevée.. Son’ territoire eft ftérile .&
montueux. On n’y trouve que d’exceliens pâturages
pour les brebis , dont les laines font très-eftimées :
c’eft-là fon'principal commerce. {C. A ^ t , .
§ ALBANO, (Géogr.) très-jolie petite ville d’Italie,
.dans l,a campagne de Rome , à quinze milles au fud
de cette capitale. Elle-eft fituée fur un lac du même
s Ie long Auquel régné une allée fuperbe admi-
rable par fon élévation & la faîubrité de l’air qu’on y
refpire ; cette allée ■ fait la communication à’Albano
avec Caftel-Gandolfb, maifon de plaifance du pape*.
Son territoire; ..produit un des vins les plus exquis
de 1 Italie. Ses alentours font embellis d’une infinité
de maifons de campagne , appartenant à des cardinaux
ou à d’autres riches particuliers. Albano ;
i e principauté qui exifte dans la- màifon d<
Savelli. C ’eft le fiege d’un des fix cardinaux-évêques
{ C .A . )
§ ALBARAZIN , ( Géogr. ) ville d’Efpagne , ai
royaume d’Aragon. Elle a un évêque fuffragant d<
Saragoffe, & dont les revenus fe montent à fîü
mille ducats. Elle a aufli dés fortifications à l’antique
Ses laines font très-renommées & paffént pour le
plus belles de l’Aragon. {C. A .)
§ ALBE-JULIE ou W eissembourg, {Géogr.) ca
pitale d-un comte du,même nom, enTranfilvanie
Elle eft au midi de la riviere d’Ompay, & bâtit
fur le penchant d’uii coteau, d’oîi l’on découvre unt
vafte plaine. Ses environs font riants & fertiles : or
n’y voit que des champs femés de grains & de:
coteaux plantes de vignes. L’air y eft très-fain ; &
les habitans en font très-affables. On y voit auft
des fortifications & des remparts , triftes monumen:
de fes malheiirs & de fon efclavage. C ’eft le liei
de la réfîdence des princes de Tranfilvanie- ; mai:
ce qui peut l’honorer davantage , c’eft qu’èïle a pri;
ion premier nom de Julia-Augujla , merë de l’empereur
Marc Aurele, fon fondateur. {C. A .)
§ ALBE ROYALE ou Stul-Weissembourg .
{Géogr.) c eft la capitale d’un comté du même nom
f n ^ 01%1;ïe » la riviere.de Rauzia. Du tems où
la Hongrie âvoit fes rois particuliers , c’étoit une
place tres-forte , & munie de remparts.^ de foffés
qui furent détruits en 17.0:1, Cette ville-a effuyé des
révolutions confidérables : elle, s’eft vue pendant
Pres, “ i deux fiecles , dès l’an 149.9 I IH t S i;tS,§8,
tantôt la proie des Turc s, & tantôt celle .des, Àlle-
{ 'c * A aPParftent aujourd’hui à. l’empereur.
ALB ECK, (Gt'ogr.) ville de Souabe, dans le rer-
Ja longùcf"' ^ ♦ * *Çms de Néron A p r è s des ruines d 'A ile
Tome L,
' A L'B iji
îitoire d'Üîm. Elle eft fituée fur une montagne, au
nord & à un mille & demi d’Allemagne , de cette
ville. Long. 2 7 , 40. lat-. 48, j à . {C. A .) .
A L B EG N A , ( Géogr, ) riviere d’Italie, que
les Latins appellent Albcmia ou Almïania & Àmiçina.
Elle prend fon cours par la Tofcanè ’ & va fe jetter
dans le golfe de Telamone, entre Telamone & Or-
bitelle. {C, A .)
ALBE-JED , (G/pgr.) ville d’Afie, dans le Mau-
renhar, entre, la ville de Samarcand .& la riviere
de Gihiim, félon Gollius cité par Baudrand. {C. a .)
ALBEL , ( Géogr. ) en latin Albiila. Riviere qui
arrofe laRhétie. Elle vient du côté de Bcrmio, 6c
va fe rendre, dans le Rhin, après avoir pafle à Ber-
gum(,C. A .)
ALBEN , {Géogr.) gros bourg dans la Carniole ,
appellé par les Latins Albium, Albiuslk. Albanunu
I l eft fitué fur la montagne d’Alben à laquelle il
:dônn,e fon nom, C’eft fur cette montagne & près
de ce bourg qu’eft la fource d’une riviere qu’on
appelle aufli Alb.en’, & que les’ Latins, nomment
Alpis. Quelques-uns difent qu’elle fe rend dans la
Saye ; mais félon les cartes elle fe décharge dans le
golfe de-Venife, entré Laubach capitale de la Car-
mole ,. & Capo d’Ifîria. {C. A .)
§ ALBENGUA, {Géogr.) ville de l’Etat de Gênes,
fur la côte occidentale ; les Latins l’appëlloient Alben-
gaiinùm. C’étoit autrefois un très-bon port de mer
& une place forte ; mais elle a été détruite par les
guerres comme tant d’autres. Ses. environs plantés
d'oliviers & très-bien cultivés, prodüifent beaucoup
d’hùile. On y recueille aufli beaucoup de chanvre,
ce qui -contribue Vraifemblablement à corromprè
l’air qui y eft très-mal fain. {C. A .)
ALBERT I. dit le Triomphant Sc le Borgne {FUJI,
d’Allemagne.)XXIe. roi ou empereur depuis Conrad I.
né: vers; l’an 1268 , de Rodolfê I. & de l’impératrice
Anne de Hokbert, nommé duc d’Autriche en 1282 ,
élu empereur en 1298, après la mort d’Adolfe qu'il
ayôit défait & tué en bataille rangée, mort en 1308.
Les ëmpëreurs inftruits par les malheurs de Henri
IV. & de Frédéric II. avoient renonce à fe faire
obéir des papes:’mais ceux-ci aprèsàvôif brifé leurs
chaînes, les renouoient pour en charger les empereurs.
Albert crut ne pouvoir fe difpenfer de demander
la confirmation de fon éleélion à Boniface VI1T.
qui ne douta plus dé fes droits fur tous les royaumes
du monde; ce pape refufa de le recônnôïtre & s’érigeant
en juge fuprême de fous les fouvëraîns, ille cita
à fon tribunal ; « nous ordonnons, difôitfièrement ce
pontife, opé Albert co mparoifle dans fix mois'de vant
nous y & qu’il fe juftifie du crime de leze-majefté,
commis contre Adôlfe fon fouverain ». Les partifans
du pape en Allemagne ÿ excitèrent une guerre
civile-, & peut-être -Albert eût-il été forcé - d’obéir
fi Boniface eût fu diffimuler fon ambition. Mais on
le vit dans le mêmé tems prétendre faire iin empereur
de Conftan’tinople & détrôner le roi de France.
La fermeté de Philippe le Bel, & le mépris -de ce
prince pour les foudrés • dé Romé j: porta :lé pontife
à fe réconcilier avec l’empereur- qui- acheta' la paix
par 'iinë. indiferétiori- qui pôuvoit avoir "des fuites
funeftës: Albert reco'nitaiffpit « que l'empire avoit été
transféré des Grecs aux Allemands par’ léfaint-fiege :
que les .éleâeurs‘ténôiënt leur droit du- pape , 8c
quèTës empereurs & lès rois recévoient de lui le
droit- du -glaive ». -Boniface pour le fécômpenfer
lui fit préfent du royaume de France ;• mais1 il étoit
plus- facile de faire un'- fëmblâb'lé préfènt que de
s’en'fàifif. 'Albert remercia le faiiît-père fans être
feulement tenté de.profiter de -fes offres.- Il trôuvoit
moins- "de’ difficulté à !fai-ré paffér dàns fa famille
lè 'rôÿaume dè Bohêmè vacant: par la mort de'