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habité par les Attuariens. M. le Préfident Bouhier ,
dont l’autorité eft grande dans la littérature, croit
qu’ils ont auffi occupé le bourg d’Autrey.
La Chronique de Beze paroît affigner pour limites
à ce c-anton démembré du Langrois , la Saône d’un
cô té, la Tille & la Vingeane de l’autre: ainfi il
étoit renfermé entre les comtés de Langres, d-A-
mous , d’Ouche & de Châlon. Les annales de faint
Bertin à l’an S 39 le difent pofitivemenr, comitàtus
Attoariorum inter comitatum Cavallonenfem, comita-
tum Amans , & comit. Lingonenfem.
Les capitulaires de Charles le Chauve, donnés à
Ville-Serve en Picardie en 853, font mention du
même canton & de ceux qui l’avoifinent, Cabil-
lono , Hatuariis-, Tornedrif? 6c Belnifo. Baluze,
cap. tome 1 l.in-fol.p. 70- . _ ...
Il s’étendoit depuis Barges & Aizeray à Pouilly-
fur-Vingeane & Fontaine-Françoife, ce qui fait environ
huit lieues du fud au nord : & depuis Pontailler
à Norges fix lieues de l’eft à l’oueft.
Il eut le nom de comté au ix. liecle. Les chartes
font mention d’Hildegarnus, comte des Attoariens,
en 815; & de Hugues , fils de Hugues de Beaumont,
comte’de Dijon, au x. fiecle, Hugo Attoariorum
cornes. V o y e z Chr. S. Benigni Div. & Not.
Gàl. Valois , p. 5z.
Le duc Amalgaire fonda en 630 l’abbaye de Beze,
ainfi dominée d’une très-belle fontaine, Befua in
pago Attoariorum, & l’enrichit de plufieurs terres,
telles que Spoy, de Speis; Trocheres, très Cafoe;
Treges, Tregia, dont il ne refte plus qu’une métairie.
Voy&{ Chr on. Be^e, p. 49.2.
On connoît par la chronique de Beze à l’an 634,
d’autres villages de ce canton, tels que Janfigny,
Gerifeniacum ; Talmai , Talatnayum , Tulamarum ;
Bere , Bcria fO iû lly , Auxiliacuni.
' Différentes chartes rapportées par Perard nous
apprennent qu’en 679 ou 684, feloii l’abbé de Foix,
Notice des Diplômés , p. 8 5 , Fenay, Longvic, Fiffey,
Chenoves, villages près de Dijon , Fedeniacus,
Longoviana, Fifciacûm & Ckenevce , étoient inpago
Attoariorum ; & qu’en 735 Ruffey & E chirey, Ru-
fiacum & Efcoriacum ; étoient du même canton.
Perard ,/?.<?,
■ \Varé, par fon teftament de l’an 7 2 1 , légué à
l’abbaye de Sainte-Reine qui ne fubfifte plus , Poi-
feül-lès-Saulx, Pufeßium; & à celle de ^aint-Pnx
de-Fia vigny, Flaeey, Is-fur-Tille, Blagny, Flexum,
fficcium, Blandonecum OÙ Blandoniacum in pago
Attoariorum. Il réferve à fes héritiers les terres de
Vedis-Vineas, Vievigne ; Voguntias, Vonges; Lu-
cum, Lux ; Sagoneum , Saguenai, in pago Atho.
Voyez Hiß. de Bourg, par O. Plancher, en trois vol.
in-jol. tome I. p. 1 /, / 11 » Pr-
Ce dernier lieu eft ancien, puifqu’on y a découvert
en 170z une colonne milliaire avec une in-
feription en beaux caraâeres romains, par laquelle
on voit qu’elle a été élevée l’an 42 de J. C. fous
l’empire de Claude , marquant xxij. milles de là à
Langres, Andematunutn. M. le Gouz de Gerlan,
ancien grand bailli du Dijonnois, que les lettres
' & la patrie viennent de perdre ( mars 1774.), a
fait graver cette colonne & l’infcription dans fes
Antiquités de Dijon in-40. ƒ772. Voyez auffi Journ.
deTrev. Septembre 170 g , p. 1 , lig- 47'
Il eft fouvent parlé dans le Recueil de Perard rp.
10, /2, 14 , / i , de Villa Santo Colonica five Bargas,
en 775 p yyg , .8ao. M. l’abbé de Foix, dans fa Notice
des diplômes, in-fol. p. 16 4, dit que Bargas eft
un de ces noms barbares dont nul géographe n’a pu
fixer la fituation, ni dire le nom moderne. Si de
Paris où il écrivoit, il eût confulté quelques Bourguignons
inftruits, ils lui auroient dit que c’eft le
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village de Barges entre Dijon, Nitys, Citeaitx, à
trois lieues fud de la première ville.
"Witgaire, curé de Barges, fit des dons à l’abbaye
de Saint-Benigne en 816, Witgariuspresbiter Bargas
in pago Atoar. Gai. Ch. tom. IV. p. 67/.-
Don Mabillon, en rappellant la fondation de l’abbaye
de Saint-Léger, richement dotée par Théo-
drade, fille de Charlemagne, vers l’an 800 , la place
in pago Athoariorum feu Btfuenfi. Ce n’étoit plus
qu’un prieuré à la fin du dixième fiecle , lorfqu’il
fut réuni à l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre.
Annal. Bened. tom. 11. p. 347.
Un diplôme de Louis le Débonnaire, rapporté
par l’Abbé de Foix,/?..400 , en 830, cite Paulia-
cum, Pouilli-fur-Vingeane ( non Pouliac, comme le
dit le compilateur), & Belleneuve, Belleneuvium
in pago Athoar.
Louis le Débonnaire donna en 836 à Fulbert,
l’un, de fes vaffaux ,. dont le pere avoit été tué ait
fervice de cet empereur , une terre de fon domaine,
lituée in pago Athoar.- aux Confins du Châlonnois,
appellée Ajiriaca Villa, Aizerey ( Not. dipl. p. 4g<).).
Le grand Boffuet a paflé plufieurs années de fon enfance
dans cette terre qui appartenoit en partie à-
fon pere.
Dans lés affifes tenues à Lux, Luco, en 867 , en
préfence de l’évêque Ifaac & du comte Odo', il eft
fait mention des commiffaires. ( mijji ) pour les cantons
d’Ouche Se des Attuariens, in Ufcarenjî Se
Atoeriis: c’eft le feul endroit où ils foient ainfi nommés.
Voye^ Per. p. 147.
Ce même évêque de Langres donne en 869 à l’abbaye
de Flavigni, l’églife de S. Sulpice de Fontaine--
Françoife, ecclejîa. de Fontana in pago Attorienji
( Voye%_ Cartul. de Flavigni. ). Ce bourg eft connu par
la viéfoire de Henri IV , qui porta le dernier coup à
la ligue, & lui ouvrit les portes de Dijon & des
autres villes en 1595.
Pontailler, Pontiliacum , Pons fçijfus eft ancien,’
puifque les rois Carlovingiens y avoient une maifon
de plaifance. On voit dans Ÿhi(loire de Ûéglife de Saint
Etienne de Dijon, in-fol. p\-g 1, pr. une chartre de
Charles le Chauve , de l’an 876, datée Pontiliaco
palatio régis. La partie en-deçà de la Saône qui renferme
la paroiffe de S. Jean, étoit du comté Attua-
rien : elle eft encore .du doyenné de Beze & du
diocefe de Dijon, ayant été avant 173.1 de celui de
Langres ; l’autre partie eft de celui de Befançon.
Àrpinus, quarante-deuxieme évêque de Langres,
donna à l’abbaye de S. Pierre de Beze où il venoit
de transférer le corps de S. Prudent , Pontailler ,
Pontiliacum villam, en 889. Voyez Gai. Chr. tom.
IV. p. 642. Les privilèges de cette ville furent accordés
par Guillaume de Champfitte en 12 57. Voye^
P o n t a il l e r , Suppl.
UHiJloire de l'églife de S. Etienne, p. 65 & 2y5 ,
fait mention de Couternon fous le nom de Curtar-
nonus, au neuvième fiecle, & au onzième fous celui
de Cors-Arnulfi ou Corte-Arnulfi, comme étant dans
le pays des Athoariens. C ’étoit le Tufculum du fa-
vant Philibert de la Mare, confeiller. au parlement,
qui dans le dernier fiecle y avoit raffemblé plufieurs
anciennes inferiptions, des ftatues & des figures
antiques : cet illuftre magiftrat avoit la colleftion là
plus riche & la plus curieufe en livres, & fur-tout
en manuferits fur la Bourgogne, qui après fa mort
ont paffé en partie à la bibliothèque du roi. Il eft
étonnant que le nom de ce favant ne foit rappelle
dans aucun des nouveaux Di&ionnaires, où fe trouvent
tant de gehs inconnus, quoiqu’il ait donne
plufieurs ouvrages latins fort eftimés. Couternon eft
encore remarquable par la belle maifon de M. Bernard
de Blancey, fecrétaire en chef des états.
Renaud de Châtillon donna à S. Benigne l’églife
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'de S. Julien-fur-Norge avec des fonds, manfunt
unum cum ecclefiâ S. Juliani fuper Norgiam in pago
Attoar. Ce qui eft approuvé par Gui de Grancey &
Milon de Frolois en 1038. Perard, p. 186.'
Norges , Norgice, eft très-ancien ; la voie Romaine
de Châlon à Langres y palïbit ; j’ai découvert
à cent pas du village , en feptembre 1773 , un morceau
d’une colonne milliaire qui marquoit V il. C’eft
tout ce. qui reftoit de l’infcription de ce monument
tiré du foffé de l’ancienne voie par un payfart qui
avoit briié la colonne, & dont je vis encore le pié-
deftal, d’une belle pierre blanche tirée d’Afniere.
Norges eft marqué in centend Boringoruin en 881 ,
dans Perard i /?. i5c>. Une commanderie de l’ordre
de S. Antoine y fut fondée pour les malades en
,1200 , par les fëigneurs du Val-Saint-Julien.
Le village de Norges à deux lieues nord de Dijon,
eft diftingué par une belle fontaine formant une rivière
qui nourrit de bons poiffons, du brochet fur-
tou t , & par une très-jolie maifon de campagne
appartenante à M. Bouillet, procureur général de la
chambre des comptes, de l’académie de Dijon , un
des plus refpeftables & des plus généreux citoyens
de cette ville.
La chronique de Beze nous indique plufieurs autres
paroiffes dans le pays des Attuariens, tels que
Tafnai, Tafenatellum ; Bufferotte, Buxiacus ; Ma-
rey-fur T ille , fameux par fes forges , Mariacum ;
Mentôche , Mentufca in terntôrio Atuarinjium en
n i 9 ; & Villey-fur-Tille , Villiacum, où l’abbé
Nicaife, très-connu par fon livre des Syrenes, découvrit
un refte de temple du paganifme, avec cette
ïnfeription : Nlinervce' Arnalice, qui lui donna lieu
d ’exercer fon érudition. (C .) ■ •
ATTUR , (:Çéog.) ville d’Afie, qui n’exifte plus.
Elle étoit fur le T y g re , dans le gouvernement moderne
de Moful , & non loin de cette ville. On
l’appelloit auffi Athur & A fu r , & fon diftridt
Aturia, Atyria ou Afyria ; ce diftrift compofoit
V-Ajjÿrie proprement dite : car , à l’exemple des
Chaldéens & des Syriens qui convertifloient Afur
en Athur, il a plu. aux Grecs & aux Latins de convertir
Afyria en Atyria, & en Aturia. Les Turcs
font rfiaîtres 'de ce pays-là. Le fol en eft naturellement
très-fertile , mais fort négligé. C’eft un des
beaux climats de l’Afie. ( C. A. )
ATTUSA , ( Géog. ) ancienne ville de l’Afie mineure
, fur les frontières de la Myfie & de la Bi-
thinie. Pline allure que ce fut une très-grande ville,
bien bâtie & bien peuplée. (C . A . ) ■ • ■
ATUN , f. m. ( hifl. nat. Botan. ) arbre des îles
Moluques très-bien gravé fous le nom d'atunus par
Rumphe dans fon Herbarium Amboinicum , vol. I.
pag. 171. chap. 5 6 . planch. LXVI. Leshabitans de
Ternate l’appellent- faia, ceux de Boege famacka,
' & les Maçaflares lommu.
Il s’élève à la hauteur de 25 à 30 pieds , fpus la
.forme d’un limonier ou d’un citronnier , dont le
tronc feroit droit , élevé de 10 à n pieds , fur
un pied & demi à deux pieds de diamètre , cannelé
ou marqué de côtes legeres , & couvert d’une
écorce épaiffe, mais fi fragile qu’on ne peut l’enlever
que par fragmens, à peine de la grandeur du
doigt. Sa cime eft conique , très-denfe , formée cle
branches fermes,droites, alternes , ferrées, écartées
fous un angle qui a à peine 45 dégrés d’ouverture.
Ses feuilles font alternes , fort ferrées ou rapprochées
& difpofées fur un même plan fur les branches
, de forte que leur feuillage eft applati comme
dans l’anone & le cananga ; elles font elliptiques,
pointues aux deux bouts , longues de fept à quinze
pouces, line fois & demie à deux fois moins larges,
entières, fermes, feches, légèrement velues,relevees
en-defîbus d’une nervure à huit ou dix côtes alternes
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der chaque côté , & portées fur un pédicule cylindrique
fort court, de maniéré qu’elles s’écartent
pfefque horizontalement.
Les branches font terminées par un épi plus Court
d’un tiers ou environ que les feuilles ; cet épi eft
cômpofé de quinze à vingt fleurs , difpofées circu-
lairement fur toute fa longueur, blanches , de la
forme.,& grandeur de celles de l’oranger, & portées
fous un angle de 45 dégrés fur un pédicule égal à
leur longueur. Chaque fleur eft compofée d’un calice
ouvert en cloche à cinq divifions perfiftentes ;
d’une Corolle à cinq petales elliptiques , pointus,
fermes , une fois plus longs que larges , une rois
plus longs que le calice , ouverts en etoile ; de 10
étamines égales à la corolle, relevées, peu écartées
prefque comme dans le citronnier ; & d’un ovaire
porté fur un difque orbiculaire charnu qui l’éloigne
un peu des étamines.
Cét ovaire, en mûriflant , devient un fruit à
écorce ovoïde, de la formé & grandeur d’un oeuf
de canard où même - plus grande , feche , d’une
épaiffeur de quatre' lignes , comme écailleufe au dehors,
relevée de tubercules, cendré-rouffe,à une feule
lo ge , marquée fur Un cô té, vers fon extrémité ,
d’un fillon, par lequel elle s’ouvre pour l’ordinaire,,
quoique difficilement, en deux valves ou battans,
égaux & concaves , à-peu-près comme la mufeade,
comacon. Cette écorce contient une feule amande
ovoïde, de la grandeur' d’un oeuf de poule, mais
comprimée , veinée de blanc, de roux & de cendré
comme une mufeade, charnue, ferme comme le.
coco ou l’arec , qui devient brune ou roufle en
Léchant1, & entourée d’un fillon vertical comme,
fi elle de voit fe féparer en deux parties égales en
cet endroit. Lorfque l’écorce fe feche fans s’ouvrir,
ou ennes’entr’ouyrantque parune fentearquée , oa
entend, en la remuant, l’amande jouer dedans &C.
faire, du bruit.
Qualités. Uatun eft un arbre fort lent à croître |
fa cime eft d’abord fort élégante & élancée , & fon
tronc cylindrique & uni, mais il fe creufe infen-
fiblement & devient cannelé. Son bois eft dur, de
peu de durée , & fragile ainfi quje fes branches. Ses
fruits mûriflent fi lentement que le tems de leur
maturité n’eft pas bien confiant^ néanmoins le mois
de Novembre eft le tems qui leur eft le plus ordinaire.
Son amande a une' faveur auftère & ’ très-
aftringente ; comme elle eft prefque auffi dure qu’une
pierre, dans fa maturité parfaite , les Malays lui
ont donné le nom tfatun, dérivé du mot hatu qui,
en leur langage fignifie , une pierre.
Culture. Il croît communément dans les îles d’Am-
boine , Banda & Celebes ;' on le multiplie de drageons
ou rejetons qui pouffent au pied des vieux
arbres, .-v -.... v.. v - • .v -\
' Ufages. L’amande de Vatun ne fe mange pas crue
ni feule ; les Malays la râpent pour exciter l’appétit
& fervir d’épice qu’ils mêlent daris l’efpece de mets
qu’ils appellent gougou, & qui eft compofé de far-,
dines crues ou cuites , & d’autres femblables petits
poiffons dépecés en petits morceaux ou pilés &
mêlés avec le gingembre, le piment , l’ail & le
jus de limon. Cette amande eft fi aftringente, qu’elle
arrête fubitement toutes les dyffentefiés les plus
violentes , foit qu’on la mange feule , foit qu’on
la mêle dans le pain defagouou dans difféfens mets»
Plufieurs Indiens en font même un grand fecret;
mais il ne faut l’employer qu’avec modération, car
il y a fouvent du danger à arrêter jtrop promptement
les dyffenteries. Sa poudre mêlée avec la farine
du fagou réduite en pâte , avec l’addition d’un
peu d’eau, & appliquée fur le ventre des femmes
enceintes, arrête le flux menftruel & autres pertes
de fang qui leur furviennent à contre-tems.