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 empereurs Romains. Procope  eft  le  premier qui en  
 ait parlé. 
 Cebades  ,  roi  de  Perfe »  voulant  placer  fur  le  
 trône Cofroës,-le plus jeune de fes  trois fils,  fongea  
 à lui procurer l’appui de l’empereur d’Orient, Juftin.  
 Il  propofa  à  ce  prince',  contre  lequel  il  étoit  en  
 guerre,  d’adopter Cofroës.  Juftin  auroit  faifi  avec  
 joie cette occafion de  terminer une guerre  fâcheufe,  
 fl on ne lui eût fait obferver que lWo/wo/rjuridique  
 des Romains donneroit à Cofroës des droits fur l’empire. 
   On  propofa  au  Perfan  de  l’adopter  par  les  
 armes à la  maniéré  des  Barbares ;-ce  que  Cofroës  
 refufa avec mépris,  &  la  guerre  continua. 
 Les  adoptions militaires fe  faifoient par  la  tradition  
 des  armes,  en  donnant  ou  envoyant  a  celui  
 qu’on  adoptoit,  différentes  fortes  d’armes  ou  d’in-  
 ftrumens  de  guerre,  6c  quelquefois  en  le  revêtant'  
 ou  le  faifant  revêtir  par  des Ambaffadeurs,  d’une  
 armure  complette;  car  ces  adoptions  n’étoient  en  
 ufage que chez les fouverains.  Elles  étoient ordinairement  
 accompagnées de préfens plus ou moins con-  
 fidérables, fuivant:  la circonftance  ou les perfonnes. 
 Elles donnoient les noms de pere 6c de fils, comme  
 Y adoption  romaine,  6c  l’on fe  faifoit un honneur de  
 prendre  ces noms dans les foufcriptions des lettres,  
 &   dans  les  aûes publics.  Telle  étoit  l’idée  qu’on  
 avoit  chez les Goths  6c  chez les Lombards  de  cette  
 adoption.  Elle  étoit  regardée  comme  le  premier  
 degré  d’honnerir  de  la milice.  Leurs  rois  n’admet-  
 toient  point  leurs  fils  à leur  table,  qu’ils  n’euffent  
 été  adoptés par quelque prince étranger; 6c  ceux-ci  
 alloient'chercher cet honneur jufques chez  les princes  
 ennemis. 
 C’eft  ce  que  fit  Alboin,  fils  d’Audoin,  roi  des  
 Lombards  ;  il  alla  fe  faire  adopter  par  le  roi  des  
 Gepides, 6c devint fon fils par la tradition des armes.  
 L ’ufage  de  cette  adoption  chez lés Lombards a  fini  
 a vec  leur monarchie ,  détruite  par  .Charlemagne  ;  
 mais depuis ce  tems on  en  trouve  encore  des traces  
 chez les empereurs d’Orient. 
 Godefroi,  duc de  la  baffe Lorraine,  conduifànt  
 en  1096  à la Terre-Sainte  une  armée de  croifés, fe  
 rendit au palais des Blaquernes près Conflantinople,  
 oit l’empereur Alexis, pour l’attacher à fes intérêts,  
 l’adopta pour fon fils ,  en le faifant revêtir des habits  
 impériaux avec toute la folemnité  6c la coutume du  
 pays.  La  valeur de Godefroi,  l’ufage des empereurs  
 d’Orient  d’adopter  ainfi  les  princes  étrangers  ,  les  
 circonftances  de  l’entreprife  de  la  Croifade,  tout  
 annonce une  cérémonie guerriere. 
 Le prince d’Edeffe adoptant de cette maniéré Baudoin  
 , 'frere du même.Godefroi,  le fit entrer nu fous  
 fa  chemife,  &   le  ferra  fortement  entre  fes  bras,  
 pour  lignifier  qu’il  le  tenoit  comme  forti  de  lui.  
 Mais  il  n’eft  pas  facile  de  décider  fi  quelques  rois  
 des  premières  races  ont été  adoptés  par les armes,  
 par quelqu’autre  prince.  s’ils ont fait ufage  de cette  
 adoption,  &  s’ils ont adopté eux-mêmes  des  princes  
 de  leur fang  ou  des  étrangers.  On trouve  différens  
 monumens  hiftoriques  qui  conftatent  que  les  rois  
 de  France  ont été adoptés par des princes étrangers.  
 On  trouve  une  adoption  militaire  de  Théodebert  
 par Juftinien, dans une médaille du premier. 
 A l’égard des adoptions faites par les rois de France,  
 les  hiftoriens  parlent  diftinctement  de  deux  fortes  
 d’adoptions dont ils firent ufage,  l’une par.la barbe,  
 l’autre  par  les cheveux.  U adoption  par  la  barbe  fe  
 faifoit en touchant la barbe de celui qu’on adoptoit,  
 ou  en en  coupant  l’extrémité. 
 Par un  traité  de  paix  entre  Clovis  6c  Alaric,  il  
 fut conclu qu’Alaric toucheroit  la  barbe  de Clovis,  
 6c deviendroit par-là fon parrein, ou fon pere adoptif. 
   Cet  accommodement  n’eut  point lieu ,  parce  
 que  les  Goths  vinrent .armés  .à la  conférence,  & 
 A D O 
 Clovis continua la guerre.  Ceci fe  paffa  à la bataille  
 de Vouillé. 
 Les  adoptions par  Us  armes  doivent  leur  origine  
 aux Goths  ou aux  Lombards  :  l’ufage  en  a  ceffé en  
 Italie .à  la deftruction de leur monarchie,6 c  il a duré  
 en Orient jufqu’au tems où commencèrent les ordres  
 de  chevalerie.  (+ ) 
 ADOR IAN ,  ( Géogr.') petite ville  de  la Tranfil-  
 vanie hongroife,  près  du  fleuve  d’Eer.  Elle  eft au  
 nord-nord-oueft du  grand Varadin ,  6c dans un fort  
 beau  pays.  Long.  44 ,40 . lat.  4 7 , 18.  • 
 * §  ADOS, ( Jardinage. ) Nous ajouterons ici une  
 forme  d’ados qui va  de pair,  à peu  de  chofe  près ,  
 avec  les chaflis  vitrés  pour les  pois  de  primeur  6c  
 pour les fraifiers,  ainfi  que  pour  quantité de  nouveautés. 
   En  voici  la conftruftion  telle  que  nous la  
 lifons  dans le  Dictionnaire pour la  théorie & la pratique  
 du Jardinage, &c.  par M. l’Abbé Roger Schabol. 
 « Au lieu  d’élever fon  ados  de quatre ,  cinq  à  fiX  
 pouces de haut, comme on a de coutume  , 1’exhau.fi-  
 1er  d’un  pied &  même  de  quinze  pouces  par  derrière  
 ,  venant  en  mourant par  devant,  &   même  
 creufant fur le devanr,  pour  charger  d’autant fur  le  
 derrière.  Au moyen de cette pente précipitée , deux  
 effets  ont  lieu :  le premier, de jouir durant l’hiver,  
 lorfque le foleil eft bas, des moindres de fes regards;  
 le fécond,  de n’avoir jamais, lors des gelées  6c  des  
 frimats,  aucune  humidité nuifible;  toutes tombent  
 de  toute néceflité,  6c vont fe perdre dans le bas. 
 Cette forte  d’ados  fe pratique  à-Fexpofition fur-  
 tout du midi,  le  long d’une plate-bande ;  mais  on  a  
 un efpalier à ménager, 6c voici pour cet effet comme  
 on  s’y   prend.  Oh laiffe  entre  le  mur &  l’ados  dix-  
 huit pouces  de  fentier;  ces dix-huit pouces fuffifent  
 pour  aller  travailler  lés  arbres.  Il  faut ,  pendant  
 quelques jours, avant que  de  femer les pois, laiffer  
 la terre fe plomber fant foit peu. 
 Au lieu  de  faire  en long fes rigoles , pour  femer  
 les  pratiquer  en  travers du  haut  en  bas de  l’ados,  
 puis femer, après quoi  garnir  de  terreau les rigoles  
 6c  les  remplir. 
 Lorfqu’arrivent des gelées fortes, des neiges, &c.  
 garnir  avec  grande  litiere  6c paillaffons  par-deffus,  
 qu’on ôte 6c qu’on  remet fuivant  le befoin.  • 
 Pour les fraifiers,  on en a ou en pots ou  en  mottes  
 ,  que l’on met là en  échiquier,  en  amphithéâtre.  
 Ceux en pots, les  dépoter fans  endommager  aucunement  
 ni  offenfer  la motte  :  il faut bien  fe  garder  
 de couper tout autour  6c en-deffous les filets blancs  
 qui tapiffent le pourtour  de  cette motte,  comme il  
 le pratique  dans le  jardinage ;  c’eft ce  que les jardiniers 
 appellent  châtrer  la motte  ,  vilain  terme, procédé  
 plus  nuifiblé,  puifqu’en retranchant  tous  ces  
 filets blancs, on fait  autant de plaies par lefquelles ,   
 de  toute néceflité,  la feve  flue,  6c  qu’il faut que la  
 nature guériffe.  Il  faut  inftruire  lés  jardiniers à  ce  
 fujet,  6c leur apprendre que  ces  filets  blancs  qu’ils  
 coupent  prennent  leur  diredion  naturelle  vers  la  
 terre,  6c  qu’ils  fe  détachent  de  cette  motte  pour  
 darder dans  terre  &  s’y   enfoncer.  Laiffons,  autant  
 qu’il eft  poflible , la  nature  faire  à  fon  gré;  elle  en  
 lait plus  que nous :  ne  ne nous mêlons  de fes affaires  
 que  quand elle  nous  requiert.  Quant  aux  fraifiers  
 en  pleine  terre  à mettre  fur ces  ados,  on  ne peut  
 non  plus prendre  trop  de  précaution pour les lever  
 fcrupuleufement  en  motte  ,  les  ménager  dans  le  
 tranfport &  dans la tranfplantation. 
 Cette  forte  d’ados  a un  autre  avantage ; favoir ,  
 de  renouveller  tous Jes ans la plate-bande  ,  6c  d’en  
 faire une  terre neuve.  Quand  on  a ôté  les  pois,  on  
 rabat la terre  &   on là met  à plat, comme elle  étoit,  
 enfuite on y  feme  des haricots nains,  qui y  viennent  
 à foifon,  ou  tout autre  plant convenable ,  fans  que  
 la terre fe laffe. 
 A D R 
 Ces  ados  pratiqués de  la forte , doivent être faits  
 dans les derniers jours  d’o&obre, 6c  femés  au commencement  
 de novembre. On eft fur, par ce moyen,  
 d’avoir des pois 6c  des fraifes quinze  jours  ou  trois  
 femaines  plutôt  que  les  autres.  C ’eft  ainfi  qu’avec  
 peu &  fans frais  on fait beaucoup ». 
 ADRAMMELEC,  ( Myth, Hiß, facrée. ) C e  nom  
 eft  dérivé  ,  fuivant  Reland  ,  de  vet.  ling.  Perf.  ç.  
 j x  ,  du Perfan, &   lignifie feu  royal;  félon  d’autres  
 il  eft abfolument hébreu, 6c  défigne  un  roi magnifique. 
  Il fe prend dans l’écriture pour une divinité affy-  
 rienne,  dont le  culte  fut introduit  dans la  Samarie ,  
 après  la  tranfplantation  des  Cuthéens,  &   qui  fut  
 particuliérement honorée par les habitàns de  Sephar-  
 vajim  ,  IV .  Rois  xvij. 3 a. 
 Les  rabins Kimchi,  Jarchi Abarbâbartel,  lui  Ont  
 donné  la  figure  d’un  mulet ;  les  thalmudiftes  Babyloniens, 
   celle  d’un paon. Mais  leur  fentiment n’eft  
 pas  de  grand  poids,  lorfqu’il  s’agit  de  carafrérifei*  
 les divinités  des payens,  6c fur-tout  celles  des  Samaritains  
 i  parce  qu’ils  fe  plaifoient à les charger de  
 traits  ridicules  6c  grbtefques. 
 Les favans conviennent affez généralement que les  
 dieux  Adrammelec  6c Hanamelec,  dont  il  eft  parlé  
 au même  endroit, étoient la même divinité que Molo 
 ch ,  dieu  des  Ammonites  & d e s  Moabites;  & ils   
 le  prouvent  premièrement  par  les  noms  mêmes ;  
 car Melec, Molec,  Milcom,  lignifient également roi;  
 &   les additions  adra  ou  adar 6c hana,  ne  font  que  
 des  adje&ifs deftinés  à  relever les attributs de  cette  
 divinité.  Ainfi  Adrammelec lignifie  roi magnifique  6c  
 puiffant  du mot  T*ÎN,  6c Hanamelec  ,  roi exauçant,  
 du verbe  ïljy , répondre. On tire  une  fécondé preuve  
 du culte même de ces divinités, qui confiftoit, comme  
 celui  qu’on rendoit  à Moloch, à  faire paffer fes en-  
 fans par le feu. Confultez Voflius , de  ldolol.  Gentil.  
 Pfeiffer,  dub.  y ex.  c.  iij.  Jurieu ,  -Hiß.  des dogmes,  
 page J>Sc). Budæi, Hiß.  Ecclef.V. T. t.  i j , page Szc).  
 Seiden, de Düs Syris. L.  II.  c. j x .   (  C.  C.  ) 
 Adrammelech,  fils de Sennacherib. Lui &  Sara-  
 zar fon frere tuerent leur pere à fon retour de Jérufa-  
 lem, où l’ange  exterminateur lui avoit tué cent quatre-  
 vingt-cinq mille hommes. Leur frere Afahardon s’empara  
 du  trône,  6c les deux parricides  fe  réfugièrent  
 dans  l’Arménie. 
 *  §   ADRAMUS  ,  (  Mythol.  )  lifez Adranus.  
 Lifez  de même Adran^w lieu d'Adram 6c d’Adrame.  
 Lettres fur  i  Encyclopédie.  , 
 ADR ASTE,  ( Hifi. anc. Mytholog. )  fut un de ces  
 infortunés  qui  vivent  déchirés  de  remords,  fans  
 s’être rendu  coupables.  Il  tua  par  imprudence  fon  
 frere ;  6c  quoique  ce meurtre  fût  involontaire,  il  
 fut  banni par  fon pere Gordius , roi  de Phrygie , &   
 fils de Midas. Après avoir long-tems  erré fans patrie ,  
 il  fe  réfugia  à  la  cour  de Créfus,roi de  Lydie,  qui  
 le reçut  comme  le  fils, d’un  ro i,  dont il  étoit l’allié  
 &   l’ami  ;  mais  il  n’exerça  envers  lui  l’hofpitalité ,  
 qu’après qu’il fe  fut  fournis  aux purifications  ufitées  
 en Lydie  par les  meurtriers  qui  vouloient  fe  faire  
 abfoudre. Un fanglier monftrueux  défoloit  alors  le  
 territoire d’Olympe,  6c  les plus  intrépides chafleurs  
 n’ofoient effayer  contre  lui  leurs traits. Les habitans  
 confternés  firent' fupplier  Gréfus  de  leur  envoyer  
 fon fils à la  tête d’une  jeuneffe courageufe, pour les  
 délivrer  de  ce  fléau. Le  monarque  effrayé  par  un  
 fonge où  il  avoit vu  fon fils  Atis  percé  d’un  dard,  
 confentit avec répugnance à leur  demande. 11  fit appâter  
 Adrafle q u i,  depuis  fon malheur, s’étoit condamné  
 à vivre fans  gloire 6c  fans éclat,  6c il  lui  annonça  
 qu’il l’avoit  choifi pour accompagner  fon  fils  
 avec  une  troupe  d’é lite,  6c  tout  fon  équipage  de  
 chaffe. Dès qu’ils furent arrivés fur le mont Olympe,  
 ils pourfuivirent fans relâche l’animal furieux. Adrafie  
 qui venoit d’être purgé  d’un meurtre, lance un trait 
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 qui  perce  le malheureux Atis, qu’il ne voyôit  pas*  
 Créfus  inconfolable  de  la perte  d’un  fils ,  implore  
 les vengeances  de  Jupiter expiateur ,  &   il  fe plaint  
 au  dieu  de  l’hofpitalité,  d’un  coup  porté  par  un  
 etranger  qu’il  avoit reçu dans  fa  maifon ,  &   qu’il  
 venoit d abfoudre. Adrafle, plus affligé que  ce pere,  
 le prélente devant lu i, &  le  follicite de  le faire égorger  
 fur  la  tombe  de  fon  fils.  Créfus  touché  de  fa  
 douleur 6c de  fon défefpoir, fut affez généreux pour'  
 lui  pardonner.  Adrafie  honteux  de  iurvivre  à  fon  
 fre re,  6c  au  fils de  fon  bienfaiteur,  ne  voulut pas  
 que  fes  meurtres  reftaffent  impunis.  Il  aflïfte  à  la  
 pompe  funebre d’Atis;  6c  à la fin  de la  cérémonie,  
 il  s’élance  fur la tombe qu’il  arrofe  de  fes  larmes ,  
 &   fe plonge un poignard  dans le  l'ein.  ( T - n . )  ’ 
 A draste ,  (  Hifi.  anc.  )  roi  d’Argos,  étoit  fils  
 de  Talaiis  ,  &  petit-fils  par fa  mere  de  Polibe,  roi  
 de  Sicione.  Ce  fut dans  la guerre  de  Thebes  qu’il  
 fit  fon  apprentiffage  militaire ;  &  de  tant  de  chefs  
 qui  embrafferent  la querelle des  deux  freres,  il fut  
 te  feul qui  ne  périt  pas.  Quoique fa valeur lui  donnât  
 une  place  parmi les héros de  fon fiecle,  il étoit  
 plus  eftimé  encore par la  fageffe  de  fon adminiftra-  
 tion.  La mort  de  fon pere  6c  de  fon  beau-pere  fit  
 paffer  dans  fes  mains  tes  fceptres  d’Argos  6c  de  
 Sicione. Alors  la royauté rie  lui  parut  point une fté-  
 rile  décoration;  &   pour  être  grand  ro i,  il  voulut  
 etre citoyen.  La  félicité  dont  il  fit jouir  fes  fujets,  
 lui  mérita  tes honneurs de l’apothéofe : on lui érigea  
 un  temple  6c des  autels.  Le  culte  qu’on  lui  rendit,  
 fubfifta  jufqu’au tems de Cliftene, tyran de Sicione,  
 qui l’abolit,  parce que 1e fouvenir des  vertus  de  ce  
 prince  étoit une  cenfur-e  de  la  dureté  de  fon  gouvernement. 
  Adrafie  avoit  deux  filles qu’il  ne voulut  
 point  marier,  fans  avoir  confulté  l’oracle.  La  ré-  
 ppnfe  qu’il  en reçut,  alarma fa  tendreffe.  Le prêtre  
 répondit que l’une épouferoit un fanglier, &   l’autre  
 un lion.  Quelque  tems  après  Polynice  le  Thébain  
 parut  a la cour  de  Sicione, couvert de la  peau  d’un  
 lion;  vêtement d’Hercule, dont il fe difoit defcendu.  
 Sur ces entrefaites 1e  prince  de  Calidon  arriva vêtu  
 d’une  peau de  fanglier que fon  frere Méléagre avoit  
 tué. Adrafie leur donna les filles , perfuadé que c’étoit  
 les deux epoux que l’oracle avoit défigpés. Le cheval  
 d’Adrafie,  nommé Arion,  a  joué un grand rôle dans  
 le  pays  des  fables. On lui  donne  une  origine mira-  
 culeufe,  en affurant que Neptune , d’un coup de  trident  
 ,  1e  fit  fortir  de  la  terre,  auprès  d’Athenes*  
 D ’autres  le  difent fils  du Zéphire,  pour marquer  fa  
 légèreté,  ou peut-être pour accréditer l’opinion que  
 les  jumens  deviennent  fécondes,  en fe  tournant du  
 côté  du  vent On  ajoute  qu’il avoit  l’intelligence 6c  
 la  parole  humaine  :  hyperbole  qui  fe  réduit  à  le  
 faire regarder comme un cheval docile &bien dreflè.  
 (  T - » ,   ) 
 * AD R IA ,  ( Géogr. ) Cette ancienne ville d’Italie,  
 dans  1e  Polefin  de  Rovigo  ,  appellée  par  tes Latins  
 Atria  ,  donna  fon  nom  à  tout  le  golfe  , que  l’on  
 nomma mer Atriatique, Hadriatique ,  6c  enfin Adriatique  
 ,  6c  auflï  golfe  de  Venife. C’eft  une  ville  épif-  
 copale ;  6c quelques-uns  croient  que  l’évêché en eft  
 fort  ancien. Mais un  auteur, qui  a  fait  des  recherches  
 exaftes  à  ce fujet,  dit n’avoir  trouvé aüciyi de  
 fes évêques avant 1e concile de  Latran,  fous le  pape  
 Martin. Cette ville étoit comprife dans la  Flaminie :  
 il  n’en  exifte  plus  que  des  ruines,  au  milieu  def-  
 quelles habitent  quelques pêcheurs.  Les inondations  
 l’ont mife en cet état. L’évêque d’Adria  réfideà Rovigo. 
  Strabon nous apprend  que  de  fon tems, cette  
 ville  étoit  peu cOnfidérable, mais  qu’elle  avoit  été  
 '' autrefois très-puiflante. G’étoit une colonie Tofcane.  
 Les  reftes  d’un  théâtre  trouvé  fous  tes  fondemens  
 d’une  églife,  prouvent  fon  ancienne  fplendeur. 
 ADRIANO A  SIERRA,  ( Géogr. ) montagne de