
 
        
         
		à  fon  fommet le  ftyle de la  fleur, qui y forme  une  
 efpece  de pointe,  différé  allez  du medji,  dont il à  
 toutes  les  qualités. 
 Son  fruit eft droit, long  de  huit  pouces, plus dé  
 trois  fois  moins  large,  triangulaire,  à   écorce  plus  
 adhérente,  à  chair  rouflatre, quoiqu’aufli  luifante,  
 mais  plus acide. 
 Son  régime  a  fept  pieds  de  longueur,  &  mené  
 à maturité  jufqu’à  1 7  paquets ou fickats, chacun de  
 15  fruits,  enforte  qu’il  porte  jufqu’à  250  fruits,  
 qui mûriffent  tard  à proportion de leur grand nombre  
 ;  cela va jufqu’à  quatre mois.  Ces régimes  font  
 la  charge  d’un  homme ;  on  eft  fôuvent  obligé  de  
 les foutenir d’un  pieu  pour  les empêcher  de  rompre. 
 Dixième  efpece.  BàRATSJÔ. 
 Les  Malays  appellent  baratsjo  ou  piffang - la-  
 rats jo  ,  qu  piffang  culit  tabal une  autre  efpece  de  
 medji,  que  les habitans  deTernate  appellent  cojo-  
 coratsje  ou  piffang-maas,  &   les  Hollandois  bol-  
 ■ wanger &   warangan. 
 Son fruit  reffemble  à  celui  du djernang,  e’eft-à-  
 dire,  qu’il  a  la  chair  rouflatre  ,  pâle ;  mais  il  n’a  
 que  fept  pouces  de  longueur.  Il  eft  pentagone,  à  
 ecorce  très-épaiffe  :  fa  chair  mollit  comme  de  la  
 cire ; mais on ne  le  mange  point  crud qu’il  ne  foit  
 bien m ûr,   autrement on le fait rôtir Ou frire. 
 Onzième  efpece. CUTSJUPAU. 
 Le  cutsjupau,  ou  putjoe  pau  ,  ou  piffang-mera  
 des  Malays,   ne  différé  du  baratsjo  qu’en  ce  que  
 fon fruit,  qui  a aufli  fept  pouces  de  longueur,  eft  
 brun  extérieurement  &  mêlé  de jaune. Sa chair eft  
 blanche  &   acide. 
 Sa tige,  la  bafe  de  fes feuilles &   de  fa paniculé  
 de  fleurs,  font  purpurines  ou  d’un  pourpre  verdâtre. 
 Douzième efpece. S a l p i CADO'. 
 Le  falpicado  ou  piffang - falpicado  des  Malays,  
 différé  du  cutsjupau,  en  ce  que  fon  fruit,  qui eft  
 de la même grandeur, eft jaune extérieurement &  piqueté  
 de noir, comme l’efpece de vêtement appelle  
 falpicado,  parce  qu’il  eft  taché  comme  de  grains  
 de fel rouges fur un fond blanc. 
 II  eft commun  à Ternate &   très-rafe à Amboine.  
 On  le mange crud  comme le medji  auquel  il eft un  
 peu inférieur. 
 Treizième efpece. Bagovo. 
 Le  bacovo de Guinée, autrement  appellé bacove  
 par  les François,  bacoven  par  les  Hollandois,  bac-  
 coucou  à  Cayenne ,  bacoba ou pacoba au Bréfil ; pa-  
 coere félon Marcgrave, page  137  de fon Hijloire du  
 Bréfil, pacoaire félon Le ry , pacona &  pacoros félon  
 Gardas,  eft  une  autre  efpece  de  bananier  que  les  
 Portugais appellent cenorins &  fénoriens,  félon  Linf-  
 cot.  C’eft le  cadali-bala du Malabar, &  le plantano-  
 guinea des Efpagnols. 
 La bacove a la tige verd-jaune, tachetée de noir,  
 &   les  feuilles bordées de rouge.  Son régime  porte  
 dix paquets de fleurs fertiles, chacun de douze fruits,  
 c’eft-à-dire,  environ  cent  à  cent  vingt-dnq  fruits  
 très-ferrés,  droits,  prefque  cylindriques,  longs de  
 flx pouces, deux fois moins larges, jaunes, à écorce  
 .fine  &   chair  blanc-jaunâtre  très-délicate  &   d’une  
 odeur  fuave,  qui  fe  mange  crue. 
 Variétés.  L’erada-cadali  du  Malabar  en  eft  une  
 première variété encorë plus délicate, à laquelle on  
 donne  la  préférence. 
 Le  fcheru-cadali  eft  une  fécondé  variété un peu  
 plus petite. 
 Quatorzième  efpece. SwANGi. 
 Le fwangi ou  piffang-fvangi,   c’eft-à-dire,  bananier  
 fauvàgé,  a  le fruit long  &   gros  comme  le bacovo  
 ,  mais  triangulaire &   irrégulier ,   de  maniéré  
 qu’un des  côtés  eft  plus étroit  que les  deux autres.  
 Sa  chair  eft  d’un  jaune  foncé  ,  rouffâtre,  ferme,  
 acide &  auftere, de manière qu’on  ne peut le manger  
 crud, mais cuit  ou  frit. On le prépare même en  
 bouillie pour les  enfans au  défaut du  cro,  quoiqu’il  
 lui  foit  bien  inférieur.  •’ 
 Sa tige eft plus  haute que dans les autres efpeces.  
 Sa  paniculé  porte  peu  de  paquets  ou  fickàts  de  
 fleurs  fertiles ou  de  fruits.  Son coeur  eft beaucoup  
 plus  court &   plus épais que dans les autres  efpeces. 
 Ufages. Sa racine, pilée dans l’eau, fe  donne dans  
 les vertiges caufés par des nourritures mal faines. 
 Quinzième  efpece. Bidji. 
 Les Malays  appellent  bidji où  piffang  bidji y pif.  
 fang bdtu,  &   les  Malabares  calem  ïa la ,  une  quinzième  
 efpece  de  bananier  fort approchante  du  bacovo  
 ,  dont  Riimphe  a  figuré  le  fruit, page  igz >  
 pl.  L X , fig. F y dé fon Herbarium Amboinicum. 
 Il en différé en ce que fâ tige, fes feuilles &  fon coeur,  
 djantong,  font  entièrement  vertes  comme  dans  le  
 tuca,   n°.  18.  Il multiplie  auflî  bien davantage,   en  
 forte  qu’en  peu  de  tems  fes  rejettons ont  bien-tôt  
 couvert un  grand  efpace.  Son  fruit a fix pouces  dë  
 long,  mais il eft plus renflé,1 arrondi fans côtes, une  
 fois &  demie mois large, tout verd, à peau épaiffe ,  
 chaire molle &   douce, pleine de grains en offelèts,  
 durs,  noirâtres, femblables  à  ceux  du pivoine,  8c  
 qu’il  faut fucer  &   rejetter. 
 Ufages.  Ce  fruit  fe  mange  rarement  crud ;  mais  
 on  le  rôtit,  &  on  en ordonne  l’ufagè  pour arrêter  
 les  cours  de  ventre. 
 Séïzjeffie efpece.  BàLA.: 
 Le bala eft  le  bananier le plus commun au Malabar  
 &  au Sénégal. Van-Rheede en a donné «ne figure  
 affez complette fous ce nom Malabare,dans fon Hor-  
 tus Malabaricus, v o l.l yp.  ij^pl. XIIy X I I I  (S* XIV»  
 Les Brames l’appellent kely. Pline l’à indiqué, comme  
 nous l’avons  dit ei-deffus,  fous le nom  de pala-,  
 dans fon Hifioire naturelle, livre X I I  y  chapitre <T,  où  
 il appelle fon  fruit  ariena.  C ’eft l’iminga ou l’ininga  
 deSoâàla,  le  figo  d’orta  ,  c’eft-à -dire , figuer dp  
 jardins des Portugais. 
 Il  ne  différé  prefque  de  la  baçôvé  que  par  la  
 grandeur &  par  ce qüi fuit.  Sa tige a douze pieds de  
 hauteur, fur environ un pied de  diamètre ;  elle  eft  
 verd-jaune,  tachée  de  rouge  fanguin  ou  noirâtre.  
 Ses  feuilles  ont  fix  pieds  de  longueur,  &   deux  
 fois &  demie à trois fois moins de largeur, bordées  
 de pourpre, marquées de deux cens fines tranfverfa-  
 le s , terminées par un petit fil qui fe flétrit  &  tombe  
 bien-tôt, &  portées fur un pédicule  long d’un pied  
 ou cinq fois plus courts qu’elles &  tacheté de rouge. 
 La paniculé des fleurs n’a guere que quatre à cinq  
 pieds  de longueur fur trois pouces de  diamètre. Elle  
 eft femée de poils très-longs, liftes, unis, luifans, &   
 fort d’une gaine triangulaire , longue de  deux pieds t  
 deux fois moins  large,  ftriée de Soixante  nervures  
 longitudinales,  verte  au milieu,  d ’un rouge  foncé  
 à fes  bords &  qui tombe de bonne heure. Cette pa-  
 nicule  confifte  en  <0 paquets,  chacun  de  quatorze  
 à  feize fleurs rangées  fur  deux  rangs,  chaque  paquet  
 étant  recouvert  par  une  écanlë  triangulaire  
 rouge-noire, longne de  trois à quatre pouces, deux  
 fois plus longue qu’elles &  qu’elle n’eft large, ridée  
 ou  ftriée longitudinalement. De  ces  paquets  il n’y   
 en a que  cinq  qui portent  des  fleurs  fertiles ou des  
 fruits,  les  autres pendent fous  la  forme  d’un coeur  
 ou d’un oeuf pointu d’environ quatre à cinq  pouces  
 de  longueur. 
 Toutes  ces  fleurs  font  hermaphrodites,   comme 
 BAN 
 -dans le  tando &  le  bananier y mais les inférieures qui  
 font  fertiles different  des ftériles  en ce  que le calice  
 eft deux fois plus court que l’ovaire dans les fertiles,  
 & ,   au  contraire,  deux  fois  plus  long dans  les ftériles; 
   que  toutes  ont  cinq  étamines égales ;  &   non  
 pas  fix  comme  dans  le  tando ; mais  celles  des  fleurs  
 fertiles n’ont pas  d’antheres, &  ont  befoin  par  cori-  
 féqtient d’être fécondées  par  les fleurs  ftériles-. Leur  
 ftigmate  n’eft  pas  oblong,  mais  fphérique  un  peu  
 comprimé , comme triangulaire ,  fillonnë entre chaque  
 angle,1 &  velouté de  poils coniques blancs très-  
 clenfes.  L’ovaire  qui eft d’abord cylindrique  un  peu  
 triangulaire, trois fois plus longque large, devient en  
 mûriffant une  baie ovoïde, droite Ou très-peu côuri  
 b e ,  arrondie  ou  marquée  de  trois  angles  obtus,  
 «deux  fois  plus  longue  que  large  ,  à  écorce  affez  
 épaiffe  ,  jaune - verdâtre,  lifté  ,  s’ouvrant  par  les  
 angles  entrois  valves,  qui  enveloppent  une  chair  
 jaunâtre  ,  denfe  ,  luifante,  mcflle,  à  trois  loges,  
 douce au goût, comme pâteufe,  un peu feehe , peU  
 fucrée, àffez  femblâble  à  la-  chair  de  la  pomme,  
 raelee  avec celle  de  la figue.  Chaque  régime  porte  
 environ quatre-vingts de cesrfruits  fur une  longueur  
 de deux à trois pieds.  Ils fe mangent cruds &  jamais  
 cuits, à moins qu’ils rie foient pas èncore affez murs :  
 leurs graines  ne  mûriflènt  que  .très  rarement &~en  
 quantité. 
 Qualités.  Le  bala commence  à  fleurir communément  
 fix mois après  qu’il  a  été  planté.  Son  fruit eft  
 de  facile digeftion, mais il  eft  plus falutaire aux  ef-  
 tomacs  chauds  des  habitans  des  tropiques,  qu’aux  
 eftomacs  froids des Européens. Il tourne facilement  
 ■ en  putréfaéfion ,  éteint  l’appétit par  fa  vifeofité  &   
 excite  des  vents.  Suivant  Avicenne,  Razes,  &   les  
 autres médecins Arabes, il donne  peu  de fucs nutritifs, 
   dégénéré  facilement  en  une  pituite  bilieufe,  
 corrompt  oit fatigue  l’eftomac, ôte  l’appétit, &   ne  
 convient qu’aux  gens.qui ont  quelques  attaques de  
 chaleur à la  poitrine, aux poumons , au foie  &  aux  
 reins,  parce' qu’il  eft  fort  diurétique.  Il excite aufli  
 à  l ’amour.,  - 
 Ufages. Sa  racine pilée  fe  boit avec le lait,  pour  
 appaifer  les  yertiges.  Son  eau fe  boit  auflî  avec  le  
 Lucre dans lès ardeurs des reins &   d’urine : elle  rétablit  
 ceux qui ont été fatigués par les remedes mercuriels  
 ,  &  ceux qui  ont  aéalé des  poils  par imprudence. 
  L’axe  du régime des fruits  pilé avec le  miel ,  
 fe mange  pour les maux  des yeux. Ses fruits coupés  
 en  morceaux,  &   frits  dans le  beure  ont  la même  
 ivertu. 
 Dix-feptieme  efpece.  M a n n e m b à L A . 
 Le  mannembala  du  Malabar  reffemble  au  bala;  
 mais  il  a  les  feuilles  plus  grandes  &   pliis  épaiffes ;  
 fon  fruit  a  quatre  pouces  de  longueur,  &   à  peine  
 deux fois  moins  de  largeur ;  il a  quatre  angles  bien  
 faillans ;  l’écorce  épaiffe  ,  jaune  ;  la. chair  graffe  ,  
 jaune ,  comme  huileufe,  d’une  faveur  très-douce  
 8c  très - agréable. 
 D ix  - huitième efpece.  T  U c  A. 
 Les habitans  de  Ternate  appellent  tuca  ou  tuca-  
 duffa  la  d ix -  huitième  efpece  de  bananier  y  dont  
 Rumphe a figuré le fruit au vol. V , de fon Herbarium  
 Amboinicum, p.  137 , pl. LXI,fig.  1 , fous le nom  de  
 mufa  uranofeopos qui répond au nom  Malays piffang  \  
 toncat  langit  ou  tundjo - langit,  qui  exprime  là  fin-  i  
 gulante  qù’a  fon régime  de monter  en-haut  dans  fa  
 .partie  inférieure  qui  porte  les  fruits  élevés  au  contraire  
 des  autres  qui  les  portent  pendans.  Les  habitans  
 de  Ceram  expriment  la même chofe par leur  !  
 nom  de  tenta  tenàlla  lanit. 
 Cette  efpece  croît  naturellement  dans  la  plage  
 boréale  de  l’île  de  Ceram  j   elle  eft  très-rare  à 
 B  A N  7^3 
 Amboînè  ,  &   on  n’en  voit  guère  dans  les  autres  
 îles Moluques  que dans  les  jardins des  curieux qui  
 l’élevent à caufe de là  fingularité. 
 Sa tige y fes feuilles,  fon régime &  le coeur même*  
 qui  eft  à  fon  extrémité,  font  entièrement  verds*  
 comme  dans le  bidji  n°.  15.  Son  régime  a  cinq ou  
 fix  pieds de long, il confifte  en plus  de  cent paquets  
 de  fleurs, dont des.fix  ou  fept  premiers  feulement  
 font  fertiles ;  les cinquante derniers forment un coeur  
 long d’un pied:  chaque  paquqt contient  dix à douze  
 fruits  diftribués  fur  deux  rangs.. 
 _  Chaque  fruit  eft ovoïde,  obtus*  droit',  long  dé  
 quatre  pouces;  .une  fois  moins,  large,  marqué  de  
 quatre à cinq  angles. , brun  ou  rouge,  avec  des  ftries  
 noirâtres, à  chair jaune,  vifqueufe ,  acide.d’abord,  
 enfuite  affez  douce  dans  la maturité  ,  d’une  odeur  
 -faüvage; à. trois loges contenant chacune deux rangs  
 de  graines  brunès  applaties. 
 -  Qualités.  Le  tuca'fleurit  tous  les  fix  mois;  fort  
 fuc eft rouge  de  fàng.  > 
 Ufages.  Son fruit  ne  fe mange point crud  ,  parce  
 qu’il irrite  la bouche; mais cuit  légèrement  fous  les  
 cendres  il prend  üne  confiftance  vifqueufe ,  lente  ,  
 &   une faveur fade.,, mais  douce,  qui  le  rend  mangeable  
 fans  danger.  Les  habitans  de  Ceram  dans le  
 diflriél  de  Tanoena,  le  mangent  avec  fureur , pendant  
 que dans  d’autres endroits  on  en  craint  l’ufage  
 parce  qu’il  teint  Burine  en  rouge,  il  la  provoque  
 fans  peine  &   fans  douleim 
 Dix'- heûvième  efpece.  C Ö F F O; 
 Le coffo de Mindanao,  appellé kula- abbàl à  Àm-  
 boine, piffang-utan  par  les  Malays,  &   mufa fy l-  
 vefiris  par  Rumphe , ; qui  le  décrit  fans  figure  dans  
 fon  Herbarium  Amboinicum ,   vol. V , page  ,  eft  
 une  autre  efpece de bananier qui , quoiqii’inculte &   
 entièrement  fauvage,  a  cependant  des  maîtres qui  
 s’en  réfèrvent  la  propriété. 
 .  a  k  haïitéur du fagou y  c’eft - à - dire,  de 
 vingt a vingt - cinq pieds,  &   la  groffeurde  celle du  
 cocotier,  c’eft-à-dire  ,  de  près  de  deux  pieds',  
 noirâtre  à fon extérieur,  compofée de gaines comme  
 dans  les  autres  efpeces, mais  d’une  fubftance  plus  
 dure, plus folide  : fes feuilles font auflî plus grandes ,  
 plus  fermes,  d’une  couleur  plus  noire. 
 Ses fruits font ovoïdes, obtus, longs de t rois pouces, 
   une fois &  demie moins  larges , ronds,  verds,  
 durs,  à  chair  feche,  peu  propre  à  être  mangée,  
 mais  feulement  à  être  fucée,  douce,  d’une  odeur  
 fuave,  pleine  de  graines  en  offeletr. 
 Qualités.  Le  coffo  fe trouve à Mindanao  appellé  
 proprement Manginada  qui  eft  là  partie  orientale  
 des  îles  Philippines ;  on le  trouve  aufli à  Sangi, ou  
 pour parler plus  correctement, à Sangir,  où il croît  
 dans  les forêts fans Cultufe  , ainfi que dans la  grande  
 île de G ëlolo,  fur-tout dans la  partie appellée Bata-  
 Tsjina ,8c à Manado où croît  lé  fa gu  dans des  forêts  
 fort  arides.  Les  feigneurs  de  ces  cantons  s’en  ré-'  
 fervent la  propriété ,  quoiqu’ils  n’en faffent aucune  
 culture. 
 Ufages. Des  gaînes  ou  pellicules  des feuilles qui  
 forment  leurs  tiges,  les  habitans  de  Mindanao  8c  
 de  Sangir  ont l’art de tirer des fils dont ils font deux  
 fortes de  toiles  à vêtemens,  qu’ils  appellent  cofibi  
 dont la couleur eft jaunâtre, à peu-près comme  celle  
 d’une toile  de  chanvre  qui  n’a pas  encore  été blanchie  
 a  laïr  ou  au  fôleil.  La  plus commune de  ces  
 toiles  eft  formée  de  fils greffiers  teints  en  noir,  en  
 rouge  ou  en  jaune,  dont  on  fait les  baftes &  les  
 carikams.  L’autre  eft  fine &   luifante  comme  de  la  
 foie  ; on  la  teint en noir,' ou bien  on la  peint de di-  
 verfes figures d’animaux &  de  fleurs y  pour décorer  
 les  lits  ,  les  canapés,  les appartemens  des  grands  
 feigneurs  des  Moluques,   6c  pour  faire  des  robes 
 f