
 
        
         
		1 
 178  A E  R 
 du pa'ganifme creufoient une  foffe où  defcendoit  le  
 fouverain Pontife, revêtu des attributs de fa dignité.  
 On couvroit  ënfuite  l’ouverture  avec  des  planches  
 percées en divers  endroits,  afin que  le fang du  taureau  
 ou  du bélier  qu’on imxnoloit, pût  tomber  fur  
 le fouverain  Pontife, qui,  après cette  effufion for-  
 toit tout fumant du fang de la viâime. Dès qu’il  s e -  
 toit  ainfi  fanâifié,  il  confervoit  le  plus long-temps  
 qu’il  lui étoit  poflible fes  habits dégouttans  ,  pour  
 affurer  l’efficacité  du facrifice;  enfuite il les fufpen-  
 doit dans le temple, afin de communiquer leur vertu  
 fanâifiante  à  ceux qui  auroient  le bonheur  de  les  
 toucher.  . 
 Le fouverain pontife n’etoit pas le feul qui offroit  
 ce  facrifice  expiatoire.  Tous  ceux  qui  fe  faifoient  
 initier aux myfteres, immoloient un  taureau, ou un  
 bélie r,  ou une chevre,  dont ils  faifoient dégoutter  
 le  fang fur  leurs habits.  Quiconque, par ces  expiations, 
  ambitionnoit  une  renaiffance myftique,  de-  
 voit fe foumettre aux épreuves  les plus douloureu-  
 fes ; &  ceux  qui  les foutenoient avec perfévérance  
 &  fermeté,  étoient  admis  aux  initiations.  On  exi-  
 geoit d’eux  une  continuité  de  vertus  fans  mélange  
 de  foibleflès  ,  des  aùftérités  qui maîtrifoient  leurs  
 fens, &  qui les rendoient comme impaffibles. Leurs  
 habits,  teints  du fang. précieux  de  la  viâime .,  inf-  
 piroient la plus  profonde vénération ; ils les  confer-  
 voient-, &  les portaient long-temps, parce que plus  
 ils  tomboient én lambeaux, plus ils  imprimoient  de  
 refpeâ. Quand enfin ils étoient abfolument ufés, on  
 les attachoit aux colonnes du temple.  Ces façrifices  
 fe  renouvelloient tous  les vingt ans, &   alors on re-  
 commençoit les fupplices du noviciat. On en comp-  
 toit quatre-vingts efpeces différentes, avant que d’être  
 initié aux myfteres du dieu Mythra. 
 Lorfque  les  Céfars,  pour mieux  faire  refpeâer  
 leur autorité,  eurent  mis dans  leurs mains l’eucen-  
 foir avec le  fceptre,  ils  dédaignèrent  la décoration  
 de ces robes teintes de fang. Ce fut pour n’être point  
 -afluiettis  à  ces  cérémonies  fales  &   dégoûtantes,  
 qu’ils  établirent des  pontifes  fubalternes  qui  ram-  
 poient dans tous  les  détails de  la  religion.  Les  premiers  
 empereurs chrétiens ne dédaignèrent  point la  
 robe  pontificale.  Gratien' fut  le  premier qui fe  dépouilla  
 des livrées  du  paganifme,  &   ne  conferva  
 que le titre de  fouverain pontife, dont il ne remplit  
 jamais  les  fonâibns. 
 *  Æ G YPT IA C,  f. m. {Mat.mcd. Pharm.)  efpece  
 •de  compofition, dont Mefué paffe  pour l ’inventeur.  
 On  ne lui donne  pas  le  nom  d’onguent, par ce  qu’il  
 n’y   entre ni huile, ni graiffe  ,  fuivant  cette  formule  
 tirée du dernier ffWe* de la Faculté de Médecine  de  
 Paris. 
 Prenez.  De miel blanc ,   quatorze onces. 
 De  vinaigre tris-fort,  fept  onces. 
 De verd-de-gris pulvéafé, cinq onces.  
 Mêlez le tout &   le  faites cuire  fur  un  feu modéré,  
 en remuant fans ceffe  avec une fpatule de bois, juf-  
 qu’à  ce  qu’il ait  acquis une  couleur rouge ,  &  qu’il  
 ceffe de  fe  gonfler. 11  faut  le conferver dans un lieu  
 fec.  v 
 Ufage.  C ’eft un excellent déterfif, &   fort  recommandé  
 pour  emporter les excroiffarices fongueufes.  
 On  peut le rendre  plus  ou moins  a â i f ,  en augmentant  
 ou diminuant la  dofe  de  verd-de-gris.  Diction,  
 de  Chirurgie. 
 AÉRIA, (Mujîq.) mot qu’on a formé des voyelles  
 du mot alléluia,  comme  evovac  de ftzculorum amen.  
 f F . D . C . ) 
 AÉRIENNE ,  ( Perspective )  Optique.  Illusion  
 d’optique,  qui change  l’apparence des couleurs,  
 des  jours &  des ombres dans  les objets,  fuivant  les  
 différens  degrés  de  leur  éloignement.  Voici  comment  
 la décrit le comte Algarotti, grand connoiffeur, 
 A E T 
 parlant  des  objets  vus  dans  la  chambre  obfcùre. 
 ( Saggio fopra  la Pittura, ntl tom.  I I . délit fue opéré  
 pag.  163 ,1/^4. édit, de Livourne 1764. ) « Le tableau  
 »  que nous  offre  la  chambre obfcure, différencie  à  
 »  merveille  les  figures  qui  font  plus  près  ou  plus  
 »»■ ■ loin  du  fpeâateur.  Non  feulement  la  grandeur  
 »  des  objets  y   diminue  à mefure  qu’ils  s’éloignent  
 »  de  l’oe il, mais aufli leurs  couleurs &  leur lumière  
 »  s’affoibliffent, &  leurs parties fe confondent. Plus  
 »  l’éloignement  eft  confidérable,  moins  les  objets  
 »  font  colorés, moins  on diftingue  leurs  contours,  
 »  & ,   le  jour  étant plus foible  ou plus  éloigné,  les  
 »  ombres  font moins fortes.  Au'contraire, lorfque  
 »  les  objets  font plus  près  de  l’oeil &  plus grands ,  
 »  les contours  font plus précis, les  ombres  plus vi-  
 »  v e s , &  les couleurs plus  éclatantes. C’eft  en cela  
 »  que  confifte  la  perfpeâive qu’on nomme  aérien-   
 »  ne. » La perfpeâive linéaire  confifte dans le changement  
 du  contour.  Voye£  Perspective  dans  lé  
 Dict. des Sciences, &c.  {J.  D .  C. ) 
 §  AERSCHOT, (Géogr. ) ville forte des Pays-bas  
 Autrichiens  dans  le  Brabant ,  avec  titre  de  duché.  
 Elle  eft fituée fur la riviere  de Démer  à l’orient  de  
 Malines, &   au nord  de  Louvain. La France  l’abandonna  
 aux alliés  quelque temps après en avoir forcé  
 les  lignes  en  1705.  Elle  fut  encore  prife  par  le  roi  
 en  1746.  Elle  appartient  aujourd’hui  à  la maifon  
 d’Aremberg. On  y   trouve  une  églife collégiale,  &   
 quatre  couvens. Long.  x 6 .  to.la t.S i. S. (C. A .) 
 AÉTIU S,{HiJl. d.e C empire d  O rient.')gouverneur des  
 Gaules,  l’un des plus  grands capitaines de  fon tems,  
 fut le fléau d’Attila,  qui,  lui-même, fe  faifoit  ap-  
 peller le  fléau de  Dieu &  des hommes, étoit fils de  
 Gaudentius,  un des  plus  diftingués de  cette portion  
 de  la  Scythie,  qui étoit tombée  fous la domination  
 des Romains. Sa mere,  née dans l’Italie, étoit iffue  
 d’une famille  opulente  &   illuftrée  par  les plus  nobles  
 emplois,  ce  qui  fraya  le  chemin des  honneurs  
 à  fon  fils  qui,  au  fortir  de  l’enfance  ,  fervit  dans  
 les troupes de  la  garde  du  prince, où  il annonça ce  
 qu’il  de voit  être un  jour,  lî  fut  donné  pour  otage  
 au roi A lafic, &  enfuite aux Huns -dont il  étudia les  
 moeurs  &   la  difcipline  militaire.  Ce  fut l’an quatre  
 çent  vingt-cinq  qu’il  obtint  le  gouvernement  des  
 Gaules  dévaftées  par  les  Vifigots.  Le  bruit  de  fon  
 arrivée  releva  les courages  ab batus.  Arles  afliégëe  
 alloit  par  fa deftinée  décider de  celle  de toutes les  
 provinces. Aétius fe met en mouvement pour la délivrer, 
  lesVifigots lèvent le fiege, &  font attaqués dans  
 leur retraite ,par  un  général  a â if ,  qu’ils  croÿoient  
 encore éloigné.  Le carnage qu’il fit  des Barbares les  
 mit  dans  l’impuiffance  d’étendre  leurs  conquêtes.  
 Les  Gaules auroient  été  bientôt  pacifiées  fi  Aétius  
 n’eût été  chargé de  chaffer les  Juthunges  de la No-  
 rique, &  de faire rentrer les  habitans  de  cette province  
 dans  l’ctbéiffance  dont  ils  s’étoient  écartés.'  
 Cette expédition  eut tout  le fuccès qu’on devoit attendre  
 de la fageffe d’un général expérimenté. Aétiusy  
 après avoir fait de  l’Efpagne le théâtre  de fa gloire,  
 délivra Metz  &  T o u t ,  de  l’oppreflion des Bourguignons  
 qui vouloient s’en rendre  maîtres. On  ignore  
 s’il  employa  les armes ou la négociation. 
 L’an  quatre cent vingt-huit,  les  Francs fe  répandirent  
 dans les Gaules,  où ils  prétendoient vivre libres  
 &  indépendans  comme  dans  leur  p a y s ,  mais  
 Aétius les  obligea  de  repaffer  le Rhin. Ses  fervices  
 furent  récompenfés  par  la  charge  de  maître de  la  
 milice,  qui  mettoit  toutes  les  forces  'de  l’empire  
 dans les mains  de  celui  qui en  étoit  revêtu. Sa fortune  
 fufcita l’envie ; il fe forma une confpiration contre  
 fa v ie , &  il  en fit affafliner les  auteurs. Cet abus  
 d’autorité  n’eût  pas  refté  impuni,  fi  l’éclat  de  fon  
 mérite  ne  lui  eût  point acquis  autant  de  partifans.  
 Placidie  ,   qui  gouyernoit  l’empire >  aima  mieux 
 A  E  T 
 fermer  les  yeux  fur  fon attentat, que  de s’expofer  
 au  danger  de  le  punir.  Leur  réconciliation  ne  fut  
 qu’extérieure.  Aétius, devenu coupable  par  ambition  
 ,  fema  les troubles  dans  tout l’empire,  eh  ac-  
 -cufant  Boniface  de  vouloir  envahir  l’Afrique.  La  
 perfidie de  fa délation fut déçouverte ,  &   il fut dépouillé  
 de  la dignité de maître de  la milice,  qui fut  
 conférée  à Boniface. 
 Aétius,  au  lieu  de  foufcrire  à  fa  dégradation,  
 aima mieux  être rébelle.  On  négocia un accommodement, 
   &   il  fut  ftipulé  qu’il fe  retireroit  fur  fes  
 terres, pour y  mener une vie privée. Il y  fut  infor-.  
 mé qu’on  avoit formé des deffeins contre fa vie. Al-  
 larmé du  péril, il fut chercher une  retraite chez  les  
 Huns  qui le chériflbient, parce qu’il avoit été nourri  
 .dans  leur  camp  ;•&  ce  fut  fous  le  prétexte  de  le  
 venger  qu’ils  fondirent fur  l’Italie,  privée  alors  de  
 fes plus  braves défenfeurs. L’empire, menacé d’une  
 .  guerre  fanglante,  prévint  fa chûte par. une paix humiliante. 
  Aétius  fut  nommé patrice, dignité  qui  lui  
 donnoit le droit de  commander par-tout  où l’empereur  
 &  le  conful n’étoient  pas. Il  fignala fon  retour  
 dans  les  Gaules  par  la  défaite  des  Bourguignons,  
 &  après  leur  avoir  accordé  une  paix fimulée, il les  
 fit exterminer  par les  Huns.  Après qu’il  eut  vaincu  
 les Vifigots &  reprimé la rébellion  des Armoriques,  
 il fe rendit à  la  cour de Valentinien,  où l’on devoit  
 difçuter  les  intérêts  de  ces  deux  peuples.  Pendant  
 fon abfence  les  Scythes  auxiliaires,  qui  fervoient  
 dans fon  armée,  excitèrent  des  troubles  qui ne furent  
 appaifés que parla réduâion d’Orléans. Sa politique  
 étoit  de  divifef  fes  ennemis ;  il  arma  les  
 AlainsContre les Armoriques, qui  s’affoiblirent également  
 par  leurs  viâoires &  leurs  défaites.  Ce  fut  
 dans  ce temps  que Glodion  traverfa  les  Ardennes,  
 fe  rendit maître  de  Tournai,  de  Cambrai,  &   de  
 tout le  pays  qui  eft  entre  ces villes  &   la Somme.  
 Les garnifons Romaines furentpaffées au fil de l’épée.  
 Aétius fe mit en mouvement  pour  l’arrêter dans fes  
 conquêtes. Le  combat qu’il livra près du vieux Hef-  
 din,  fans être décifif,  réduifitles François à .quitter  
 les bords de  la  Somme pour fe  rètirer  dans  la  Belgique. 
   La  guerre  qu’il  eut  à  foutenir  contre  Attila  
 mit le comble  à  fa  gloire. Ce  prince  barbare  entra  
 dans les Gaules, &   Metz  fut fa première conquête.  
 Il marcha contre Orléans,  qu’il  prit &   qu’il évacua  
 à la  nouvelle  qx'Aétius s’avançoit  pour le  combattre  
 , &  tandis qu’il  veut regagner les bords du Rhin  ,  
 i l  eftattaqué par Aétius.  Jamais  on n’avoit  vu  deux  
 armées fi nombreufes fe difputer 1 honneur  de  vaincre. 
   Attila vaincu  fit fâ retraite à la.faveur des téne-  
 bres. Sa  ruine eût  fuivi  fa défaite , fi Aétius,  que la  
 guerre  rendoit néceflaire,  n’eût favorifé fa retraite  
 pour  lui  laifler  le  temps  de  lever  une  nouvelle  
 armée  :  ce  fut par. une  fuite  de cette  politique  criminelle  
 q u e ,  chargé  de  s’oppofer  à  une  nouvelle  
 irruption,  il négligea de couper  les voies militaires,  
 &  de  retrancher  les  défilés! Sa conduite  devint  fuf-  
 peéte , mais il étoit  trop  redoutable pour n’être pas  
 relpè&éde fes maîtres. Valentinien,  parvenu à l’empire, 
  eut l’humiliation de  traiter avec  fon fujet comme  
 avec  un  égal;  il ufa  d’artifice  pour  mieux afîù-  
 rer fa vengeance, il  lui accorda tout ce qui pouvoit  
 flatter un coeur ambitieux. Séduit par des démonftra-  
 tioris  affe&ueufes , il  fe  préfenta devant fon maître,  
 qui ne vit en lui que le rival de  fon pouvoir ;  &  dès  
 qu’il  l’eut  en fa puiflance,  il  le fit maflacrer. Ce fut  
 lui qui lui donna le  premier coup de poignard. Boé-  
 c e , qui étoit préfet du prétoire  d’Italie  ,  fut aflafliné  
 avec  lu i,  quoiqu’on ne  pût  lui  reprocher que  da -  
 voxr  été fon  ami ;  les précautions  dont  la  cour  de  
 Ravene ufa pour juftifier ce meurtre, l’apologie que  
 l’empereur envoya dans toutes les  cours, de fa conduite, 
  montrent combien ce général étoit puiflant &   
 Tome  I. 
 A  F  F  179 
 refpefté. Occylla, né Barbare &  ami d’Aétius, vengea  
 )  mort ftir Valentinien, qu’il maflacra dans le  temps  
 que ce prince montoit dans une  tribune  pour haranguer  
 le peuple. (  T - n . ) 
 AF 
 * A F F  ABLE, adj. m. &  f. (Gramm.) Un homme affa  
 ble eft celui qui reçoit &  écouté avec douceur, honnêteté  
 , bonté &  affeûion quiconque a affaire à lui  11 y  a  
 une  certaine relation entre  les  qualités affable] honnête, 
   civil, poli &  gracieux.  Les maniérés  affables  
 font une infinuation de  bienveillance ;  les  honnêtes  
 font une marque d’attention ;  les  civiles font un  témoignage  
 de refpeâ: ; lés polies font une dérfionftra-  
 tion d’eftime ; les gracieuîes font une preuve d’humanité. 
  Nous fommes affables par un abord doux &  facile  
 à nos  inférieurs,  quand ils  ont  à nous  parler ;  
 nous  fommes  honnêtes  par l’obfervation  des  bien-  
 féances &   des  ufages  de  la  fociété;  nous  fommes  
 civils par les honneurs que nous rendons  à ceux qui  
 fe  trouvent  à notre rencontre ;  nous  fommes  polis  
 par les façons flatteufes que nous avons dans la con-  
 verfation ,  &   dans  la  conduite  pour  les  perfonnes  
 avec  qui  nous  vivons;  nous  fommes  gracieux par  
 des airs prévenans pour  ceux qui s’adreffent à nous.  
 Le grand Vocabulaire  François. 
 *  AFFABLEMENT,  adv.  peu ufité:  d’une maniéré  
 affable, avec affabilité. 
 *  AFFADIR,  v .'a .  (  Gramm.')  rendre  fade  ou  
 infipide  au  goût.  Çe verbe  s’emploie  au figuré  en  
 parlant d’ouvrages d’efprit, de propos, de louanges.  
 Votre langage  m'affadit  le  coeur. Le  grand Vocabulaire  
 François.. 
 *  AFFADISSEMENT, f.  m.  C ’eft I’aâion  d’affadir  
 ou de rendre  fade,  ou plutôt l’effet  que produit  
 Ja fadeur  :  il  ne  fe  dit qu’au propre.  J’ai  un  grand  
 aff ïdiffement d’eftomac. 
 §   AFFAIRE ,  {Droit naturel.')  lorfque l’on fait les  
 affaires d’un homme abfent, fans un ordre de fa part,  
 &  à   fon infu,  il réfulte  de-là une convention tacite*  
 en  vertu  de  laquelle  ,  après  s’être  employé  utilement  
 à ménager  fes  intérêts  ,  on  a  droit  d’exiger  
 qu’il  nous  paye  notre  peine ,  &   qu’il  nous  rem-  
 boiirfe -les  frais  qu’il a fallu  faire.  Car  on  préfume  
 que,  s’il  favoit  ce  qui fe paffe, il donneroit une approbation  
 formelle  aux  foins  dont  on  s’eft  chargé  
 pour  lui. 
 Dans  le  préjugé où  étoient les Jurifconfultes Romains  
 ,  qu’il  n’y  a point  d’obligation  envers  autrui  
 qui  ne  foit fondée fur  le  confentement de  celui qui  
 y   eft  afireint,  lorfqu’il  ne paroiffoit aucune  ombre  
 de  confentement  en  certaines  chofes  ,  auxquelles  
 néanmoins  ils  ne  pouvoient  s’empêcher  de  recon-  
 noître  qu’on  ne  fût  tenu  ,  ils  le;  fuppofoient  -  
 &   c’eft  ce  qu’ils  appeiloient  quaji- contrat.  C’eft  
 là-deffus qu’il  fondoient la gejlion des affaires £  autrui  
 fans commiffion : le maniement (T affaires communes fans  
 fociété ■;  Vadminijlration  d'une  tutele  ;  l'addition  ou  
 l'acceptation  d'une  hérédité ;  le  paiement  d'une  chofe  
 qui n'étoit pas due. Mais en  tout ce cas-là l’obligation  
 vient,  ou d’une convention tacite, proprement ainfi  
 nommée,  ou  d’une  loi  pofitive  ,  ou  des  maximes  
 toutes  feules  de  l’équité  naturelle ;  deforte  qu’ici ,  
 .ou  il  y   a  un  vrai  confentement  tacite,  &   alors  il  
 n’eft pas befoin  de  le feindre  ,  ou  le confentement,  
 ni exprès,   ni tacite, n’eft nullement néceflaire, l’autorité  
 de  la  loi.ou la  nature  feule de  l’affaire fiiffifant  
 pour  établir  ^obligation ;  &   ainfi  on  n’a  que faire  
 de fuppofer  un  confentement,  que  celui  qui igno-  
 roit  la  chofe  dont  il s’ag it,  ne  pouvoit  pas donner  
 en  aucune  façon.  Voyez  Inftit. lib.  III.  tit. XXVIII.  
 De  obligationibus  quce  quan.  ex  contraclu  nafcuntur 
 c - 0 - * )   A *   u   H   H 
 * AFFAIRE,  EE,  adj. {Gramm.)  fignifie  en terme 
 Z i j