
 
        
         
		fans aucun difque, fphérique, verd, hériffé de pointes  
 conique, molles, couchées, &  terminé par trois ftyles  
 partagés  en  deux  ,  de  maniéré  qu’ils  forment  fix  
 ftigmates cylindriques ,  velus',  rougeâtres. 
 L’ovaire , en mûriffant,.devient une capfule fphe-  
 roïde , longue de fix lignes ,  verte , comme  poudrée  
 d’une rofée  bleuâtre, marquée  extérieurement  de  
 trois  filions,  &  hériffée  de  pointes  coniques  fort  
 longues, molles, &  compofées  de  deux fubftances,  
 l ’une qui  eil  une peau verte,  charnue  ,  qui fe feche  
 &   fe  détache  de  la  fubftance  intérieure  ,  qui  eft  
 cartilagineufe, très-élaftique ,  &   qui forme, à proprement  
 parler,  la  capfule ;  elle  eft  partagée intérieurement  
 en trois loges,  qui font  comme formées  
 par  la  réunion  de  trois  capfules  ovoïdes,  réunies  
 autour d’une colonne commune, qui  s’élève jufqu’à  
 la  moitié  de  leur  longueur ;  chacune  de ces  loges  
 s’ouvre , dans  fa maturité,  en  deux  valves ou  bat-  
 tans égaux; de forte que  la capfule  eft à  fix valves,  
 qui  font  fi  élaftiques,  qu’elles  lancent  au  loin  les  
 graines  qui  fönt  au  nombre  de  trois  dans  chaque  
 f ru it ,  c’eft-à-dire,  une  dans  chaque  loge.  Chaque  
 graine  eft ovoïde, longue de quatre lignes, à  quatre  
 lignes  &   demie,  de  moitié  moins  large,  comprimée  
 de  devant  en arriéré, blanche d’abord, enfuite  
 rougeâtre, enfin rouge-brune ,  ondée de taches cendrées  
 ,  cartilagineufe,  très  dure  ,  &   porte  fur  fa  
 face intérieure, vers le h aut, un corpulcule charnu r  
 blanchâtre. 
 Culture.  Vavanacu  vit  communément dix  à vingt  
 ans ;  il  croît  naturellement dans  les  terreins fablon-  
 neux  de  l’Afrique,  au  Sénégal,  &  au Malabar, où  
 il  fleurit  &   fruftifie deux  à trois  fois  l’an : il  fleurit  
 continuellement  pendant  la  faifon  des  pluies  ,  &   
 dans  les  terreins humides. 
 Qualités.  Toutes fes parties,  étant  coupées ,  jettent  
 une  liqueur verdâtre ,  allez  abondante  ;  leur  
 faveur eft amere ,  légèrement  aftringente & ’âcre. 
 Ufages. L’amande  des  graines  rôtie,  fe  donne  en  
 poudre  avec le  fucre pour purger. L’huile qu’on  en  
 tire  par  expreffion eft  très-purgative ,  foit qu’on  la  
 boive  feule ,  foit  qu’on  la  mêle  avec le  lait doux ;  
 ■ cette  même huile  , ou fon marc »  s’applique  fur les  
 reins ou le ventre ,  pour  en  appaifër  les; douleurs.  
 La  décoûion de  fa  racine fe  boit  pour  diffiper les  
 vents, la tympanite ,  l’afthme,  les  douleurs  du ventre  
 ,  des. reins,  l’enflure  des pieds  ,  la  goutte  &  le  
 feu facré. Ses feuilles entières ou  pilées  s’appliquent  
 fur  la  tête  pour  diffiper  la  migraine;  on  les  applique  
 , amorties au  feu,   fur  les  parties  attaquées  
 de“ la  goutte,  ou  bien  on  expofe  ces  parties  à  la  
 vapeur  de  leur  déco&ion  :  le  bain  pris  dans  cette  
 décoâion ,  pouffe  les  urines  lorfqu’elles  ont  des  
 difficultés. 
 Deuxieme  efpece.  Pandi-Avanacu. 
 Van-Rheede  décrit  à  la page  Go  du  volume  I I ,  
 de fon Hortus  Malabaricus , un  autre avanacu,  dont  
 il  ne  donne  aucune  figure  ,  quoiqu’il  la  regarde  
 comme  une  efpece  différente  ;  les  Malabares  l ’appellent, 
   félon lui, pandi-avanacu ; les Brames vollo-  
 erando ;  M.  de  Toürnefort  le  nomme  ricinus  afri-  
 canttSymaximus,  caule geniculato rutilante ; Inftituts,  
 page  532. 
 Il différé  de  Vavanacu  en  ce que,  i° .  il  eft d’un  
 beau  rouge  dans  toutes  fes  parties  ,   au  lieu  que  
 Vavanacu  eft  verd-bleuâtre  terne.  20.  Il  eft  plus  
 grand,  &   élevé  communément  de  12 à  15  pieds.  
 30.  Se&feuilles,  fes  fleurs  &   fes  fruits,  font  plus  
 grands.. 40. Ses  graines  font  plus grandes ,  plus ap-  
 platies ,  plus  brunes,  c’eft-à-dire  , marquées d’une  
 moindre  quantité  d’oncles  cendrées. 
 Le  pandi-avanacu  eft plus  rare au  Malabar, que  
 l'avanacu» 
 Ufages.  On  prétend que fon  écorce, portée  fuf-  
 pendue  au  c o u ,  arrêté  le  vomiffement. 
 Remarques.  Quoique  M.  Linné  ait  confondu  çes  
 deux  éfpeces comme  deux  variétés »  nous.croyons  
 avec  Toürnefort,  &   avec  tous  les  bons  obferva-  
 teurs  ,  qui  n’ont jamais  vu  les  graines de  l’unè  dégénérer  
 &   produire l’autre  efpece , que  cette,confiance  
 dans, leurs différences  cara&ériftiques , mérite  
 qii’on  les  diftingue  ,  &   qu’on  en  faffe  deux  ef-  
 peces. Une  autre  remarque vient à  l’appui  de  cette  
 diftin&ion  ;  c’eft  que  le  pandi-avanacu,  femé  dans  
 nos climats froids ou  tempérés  ,  y   eft conftamment  
 vivace,  au  lieu qu’on a  toutes  les peines  du monde  
 à  y   conferver  pendant  l’hivef  Vavanacu  qui  ne  
 s’y   montre  communément  que  comme  une  herbe  
 annuelle,  en  fuppofant qu’il  ne foit  pas diftérent du  
 ricin  annuel,  qu’on  appelle  communément palma  
 chrijli.  ( M.  A d  a n  s o n .  ) 
 AVANCÉ ,  ( Géogr. ) petite  riviere  dans le Con-  
 domois.  Elle  a  fa  fource  à  une  lieue  ,  nord,  de  
 la  paroiffe  de  Durance, &   fon  embouchure  dans  
 la  Garonne ,  entre  Marmande  &   Sainte-Bafeille :  
 après  un  cours  d’environ  fix  lieues  ,  cette  riviere  
 reçoit, auprès de Caftel-Geloux,trois belles fources  
 qui  font  travailler  des  moulins à  bled,  à  drap  &   
 à  cuivre, qu’on  appelle martinets.  ( C. A . ) 
 AVANT-BRAS  ,  ( Anat. )  partie  du  corps  qui  
 fe prend vulgairement pour  le  bras,  mais  que  l’on  
 diftingue  en Anatomie , d’avec  le bras  proprement  
 dit :  c’eft  cette  partie  qui  s’étend  depuis  le  pli  du  
 coude  jufqu’au  poignet.  Il  eft  compofé  de  deux  09  
 qui  en  forment  la  charpente ;  favoir  , de  l’os  du  
 coude ,  &   de celui du rayon. Celui-ci eft fupérieur ,  
 l’autre  eft  inférieur.  Ces  deux  os  font  recouverts  
 par les mufcles pronateur &   fupinateur, par les fié—  
 chiffeurs &   les  extenfeurs du  poignet,  par lefubli-  
 me &   le profond  de  la main,  &c.  (+ ) 
 AVANT-DUC,  ( Archit.)   c’eft  un  pilotage  qui  
 fe fait de plufieurs jeunes arbres fur le bord &  à l’entrée  
 d’une  riviere,  où  on  les  enfonce  très-avant  
 avec  des moutons ou de groffes maffes de fer, pour  
 en  former un  plancher  égal,  fur  lequel  on  établit  
 des  doffes  ou  groffes  planches  bien  clouées  pour  
 un pont ;  à  l’endroit où  Vavant-pont  finit on  placo  
 des  bateaux. 
 Cela  fe  fait  quand une  riviere eft  trop  large, 8c  
 que  l’on  n’a  pas  fuffifamment  de  bateaux  pour  en  
 faire  un  pont  tout  entier  de  l’autre  côté  de  la  
 riviere.  (+ ) 
 AVANT-MUR  ,  f.  m. murus  turri  pmflructus,  
 (   terme  de  Blason.  )  pan  de  muraille  joint  à  une  
 tour. 
 Château-neuf de Moleges,  à Arles en Provence ;  
 d’û£«r à la  tour quarrée  a trois  crénaux, fenéjirée (Cuti  
 avant-mur crénelé de. quatre crénaux, le tout d'argent,  
 pofé fur une terrajfe  de même.  (  G. D. L. T. ) 
 AVARES,  f.  m.  pl.  ( Hifl. )   Les  A v a re s ,  peuple  
 Tartare,  ont été  quelquefois  confondus  avec  les  
 Huns , parce qu’ils habitoient  les  mêmes  régions &   
 avoient les  memes moeurs, &   les mêmes ufages.  Le  
 titre de  Topa ,  qu’on donnoit  au  chef de  la famille  
 royale, fignifioit maître  de  la   terre.  Ce n’eft que vers  
 l’an 260, de J. C. qu’ils commencent à  fe faire  con-  
 noître par  leurs guerres civiles. Çe  peuple ne devint  
 confidérable  qu’au  commencement  du  cinquième  
 fiecle,  fous  le  régné  deTou-lun,  qui  rangea fous  
 fon  obéiffance  un  grand  nombre  de  hordes  Tar-  
 tares,  &  quife vit  fouverain de toutes  les contrées  
 qui font entre  la  Corée &  la riviere  d’Ili ; une  partie  
 de  la Sibérie  &   de la  Tartarie le  reconnut pour  
 fouverain;  il pouffa  fes conquêtes  jufqu’aux  frontières  
 de  l’Europe.  Il  prit  alors  le  titre  de Khan,  
 qui  eft devenu  celui  de  tous  les  princes  du Tur-  
 keftan.  Ses  fujets  étoient  les plus  ignorans  8c  les  
 *  plus 
 A   V   A 
 plus greffiers de toute la Tartarie. L’art d’écrire &  de  
 compter leur étoit  entièrement  inconnu.  Ils fe  fer-  
 voient  de  crotes de  chevrès,  difpofées d’une  certaine  
 façon,pour exprimer leurs penfées. Leuraver-  
 fion  pour les arts  étôit  fi forte que,  quoiqu’ils euf-,  
 fent  des  relations  intimes  avec  les  Chinois,  ils  
 refterent  conftamment  enfevelis  fous  le  voile  de'  
 la barbarie. Tou-lunfatisfait d’avoir des fujets  obéif-  
 fans» dédaigna de  les éclairer:  il Amplifia feulement  
 l’art  de  lire  &   de  calculer.  Il  fubftitua  aux  crotes  
 de  chevres  des tailles  &   des, incifions  fur  le  bqis. 
 Les  Avares’ ne  figurent  dans  l’hiftoire  que fous  
 l’empire  de  Juftinien, qui  leur ordonna  de  lui  envoyer  
 des ambaffadeurs. On fut étonné de voir arriver  
 à Conftantinople  dés hommes hideux,  qui  pa-  
 roifloient moins  propres à négocier qu’à infpirer de  
 l’horreur. Leurs cheveux flottans étoient treffés avec  
 des  rubans,  &   étoient  la  feule  différence  qu’on  
 remarquât, entr’eux  &   les autres  Huns.  Ils  furënt  
 reçus  avec les  honneurs  qu’on  fe  croyoit obligé de  
 rendre à une nation belliqueufe qui avoit la réputation  
 d’être  invincible,  &   dont  l’alliance  promettoit  
 de  grands  avantages  aux Romains.  Ils  confentirent  
 à faire  une  guerre  perpétuelle  aux barbares qui in-  
 feftoient  les  provinces  de  l’empire, &  fiir leur  parole  
 on leur accorda des établiffémens dans une contrée  
 fertile,  avec  un  fubfide  annuel  :  les  Avares,  
 fortifiés  du  fecours  des  Romains  ,  attaquèrent  
 fuccëffivement  tous  les  peuples  Tartares  qui  habitoient  
 le  nord  de  la Circaffie „ qu’iis fatiguèrent  par  
 des incurfions multipliées.  Juftinien pour les  récom-  
 penfer  leur  offrit  des  établiffemens  dans  la  Pannonie  
 , mais il ne vouloient pas abandonner la Scy thie ;  
 &   rebutés  d’efluyer  des  refus  ,  ils  fe  déclarèrent  
 contre les Romains. Alors la nation fe partagea. Une  
 partie  fe  fixa  dans les montagnes de la Circaffie, &   
 l’autre  s’établit dans la Pannonie. Ceux-ci  firent des  
 incurfions jufquedans les Gaules, où ils fe  rendirent  
 odieux par leurs  brigandages, fous le nom de Huns,  
 fous le régné de Clovis premier. Les autres , difper-  
 fés  dans  la  Circaffie  ,  y   portèrent  leur  langue  &   
 leùrsmoeurs, qui n’a voient  aucune  conformité avec  
 .celles de leurs voifins.  Leurs bourgades, qui ne font  
 qu’un  affemblage  de  tentes  ,  font  fituées  fur  des  
 montagnes ;  chaque  canton a  fon  chef,  dont  aucun  
 n’a un pouvoir arbitraire.  C’eft cette efpece de gouvernement  
 qui  fait  la  félicité  des  peuples  fauva-  
 ges :  leurs moeurs  antiques fe  font  confervées  dans  
 leurs  defeendans  qui  fe  nourriffent  de  leur  bétail  
 flans une terre avare de fes produirions ; mais bornés  
 dans leurs defirs, ils n’inquietent que rarement leurs  
 voifins.  Ils fe fervent indiftinttement  d’armes à feu,  
 d’ares,  de  fléchés  &   de  fabres.  En  1727,  ils  fe  
 fournirent aux  Ruffes  qui  fe;uls  pouvoient  les  protéger. 
  Leur Sept,  qui  les'fit  conlèntir à  cette  révolution, 
   fe.flattoit  qu’en prenant  de  tels  protecteurs  
 il réduiroit  fous fon obéiflànce les  autres hordes indépendantes. 
   La famille  de  cet  ambitieux  gouver-  
 noit  depiiis  long-temps  les  Avares  ,   &   un  de  fes  
 ancêtres avoit été rétabli dans la fouveraineté de fon  
 pays  par  un  des  fils  de .Gengis-Kan. 
 ■  Les Avares de Pannonie menacèrent d’exercer de  
 nouveaux  ravages fi l’on n’augmentoit les  fubfides;  
 quoiqu’on  leur  fît  un  refus  injurieux, il  n’en  n’eft  
 pas moins vrai  que leurs  menaces déceloiènt la confiance  
 qu’ils  avoient dans leurs  forces.  Dans  l’inva-:  
 fion  qu ils  firent  en  Auftrafie  ils  firent paroître des  
 fpeCtrës  qui.mirent  le  défordre  dans l’armée  Fran-  
 çoife; ce  qui prouve  qu’ils étoient d’adrOits impof-.  
 leurs,  ou que  les  François  étoient  d’une  crédulité  
 imbécile  :  au^  refte  tous  les  Tartares  adonnés  à  la  
 magie  pouvoient  avoir  des fecrets éblouiffans.  Les  
 Romains vécurent en paix avec les  Avares, lorfque  
 Tibère,  qui  avoit  éprouvé  leur  valeur,  fut  par-  
 '  Tome  I .  '  '  '  •  '  ' "  *  ' 
 A  V   A  697 
 venu  à  l’empire.  Mais  les  barbares  cherchant  à  
 furprendre  les  Romains  ,  firent  conftruire  fur  la  
 ;  Save  un pont  qui  leur  onvroit  un  paftâge  dans  les  
 provinces de l’empire. En vain ils  protelterem  qu’ils  
 n avoient  que  des  vues  pacifiques,  Tibere  exigea  
 des fermens^ pour gages de leurs promeft'es. Le  khan  
 tira  fon  epee  en  dilant:  Je  veux  périr  avec  -toute  
 pia  nation,  je  veux  que  la  voûte  du  ciel  nous  
 éçrafë,  que  les  montagnes.  &   les  forêts  tombent  
 fur  nos  têtes, que  la  Save  nous  engloutifi'e  fous  
 fes  eaux,  fi  nous  avons  l'intention  de  porter  la  
 guerre  dans  l’empire;  enfin,  pour  mieux  tromper  
 les Romains,  il ula  de  la formule  de  leurs  fermens  
 jura fur l’Evangile ; il ne  fur perfide qu’avec plus  
 d eclat.  Il  fit paffer  le  pont  à  fon armée; &  Tibere  
 étonné  de  leur progrès,  n’en  arrêta  le  cours  qu’en  
 leur  accordant  un  fubfide  annuel  dont ils  reçurent  
 .  trois années  d’avance.  Plus ils  obtenoient, plus  ils  
 ofoient  exiger.  Dès  que  Maurice  eut  été  élevé  à  
 l’empire  ,  ils  demandèrent  une  augmentation  de  
 vingt mille livres d’or que  l’empereur, mal  affermi,  
 n’ofa leur refufer.  Les Avares liés par  les  traités  ea  
 violèrent bien-tôt la teneur. Leur grand-prêtre ayant  
 -féduit  une  des femmes  du khan,  fe  réfugia  chez les  
 Romains  dans  l’efpoir d’y  trouver l’impunité.  Il  en  
 refulta  une  guerre  dont  le  prélude  fut  glorieux  
 pour  les  Romains;  mais  laméfintelligehce‘s’étant  
 mile parmi leurs  généraux, ils furent battus, &   leur  
 défaitë  rendit les Avares maîtres de la Thrace ;  &  ils  
 euffenV étendu  plus, loin  leurs  ravages  fi  la pefte ,  
 qui  leur  fit  fentir  fon fléau,  ne  lès  eût  déterminés  
 à la  paix. 
 Lps  Avares,  dans  l’efpoir  de  s’enrichir  des  dépouilles  
 de  Rome,  entrèrent pour  la  première  fois  
 dans  l’Italie,'  l’an  1 9 9 ,  ils  ravagèrent  la  Vénétie  &   
 tous les pays par où ils pafferent ;  ils  parvinrent jufi-  
 qu à  Fréjus, qui  leur fut livré par Romilde,  femme  
 du  roi  des  Lombards ,  que  leur  chef  avoit  promis  
 d’époufer pour prix de  fatrahifon.  Mais dès  qu’ilfut  
 maitrede la ville, il  fit empaler cette époufe  perfide.  
 Sous les régnés de Phocas ôi d’Héraclius, ils portèrent  
 tes rayages jufqu’aux murs'dé Conftantinople. A force  
 de vaincre’ils épuiloient leur püifiance &  ils  ne firent  
 que des courfés paffageres jufqu’au regne de Charlemagne  
 qui, allarmé de  leur voifinage, forma  le def-  
 fèin de les  fubjùguer. Il fut profiter  de la  divifion  de  
 leurs  chefs  pour  étendre  fa  domination  jufqu’à  
 la. riviere du R ab. Le duc  de Frioul  les voyant dans  
 i’jmpuiflance  de  réfifter,  s’empara  de  Ringue,  qui  
 étoit  leur  principal  boulevard,  où  il  fit  un  butin  
 immenfe. Ce fut Pépin qui  frappâtes derniers coups. 
 ■  il leur  fit  une  guerre  où toits  leurs chefs  périrent ;  
 la nation entière  fut difperfée &  détruite. T el  fut le  
 deftin.de  ce  peuple fauvage  qui  forti  dès  rives  dit  
 fleuve  Amour,  parcourut  en  vainqueur  la  Chine  
 &   la  Tartarie,  s’établit  à  l’orient  du  Volga ,  d’où  
 il  paffa  dans  la  Pannonie.  L’empire  Romain  dans  
 fa  décadence n’eut  point d’ennemi plus  redoutable.  
 Après  avoir défolé  l’Italie &   les  Gaules,  ils furent  
 enfin  détruits  par  les François.  Ce fléau  dura  pendant  
 quatre cens quatre-vingt-neuf ans. La Pannonie,  
 par  une  deftinée  malheureufe  ,  fut  fuceeffiveinent  
 occupée  par  leSi Huns,  les  Avares  8c  les  Turcs ,  
 qui  tous  avoient  une commune  origine.  ( T—n .') 
 AV A RU,  f. m.  ( Hiß. nat. Botaniq.') nom que  les  
 Cingales,  habitans  de  l’île  Ceylan  donnent  à ,1’ef-  
 p;ece'd’indigo, figurée  affez bien fous  le  nom  Mala-  
 bare atneripar  Van-Rheede dans fon -Hortus Mala-  
 bricus, vol.  I , pagi  101 »,  pl.. LIF. Les Brames  l’appellent  
 nefy , les. Ceyianois  awari,  félon  Hermann.  
 Ç’eft  Vindigofera  de  Munting.  M.  Linné  l’appelle  
 indigo fer a  ,  tincloria  ,  leguminibus  arcuatis  incanis ,  
 racentis  folio  brevioribus,  ns  fon  Syßemce  natura,  
 edit.  tu ,  imprimée  en  176 7 , pag.  49G,  n°  /, 
 ;  T T  t t