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 ôffeufe.  Nous  avons  vu  cette  humeur  extravafee  
 entre les membranes des arteres, dans tous  ces diffe-  
 rens  degrés d’endurciffement : ce  ne  font  point  des  
 fibres  endurcies,  ni  de véritables  membranes  ofli-  
 fiées. On trouve quelquefois  de  ces  imitations  des  
 véritables os dans des  cavités qui ne  contiennent aucune  
 membrane,  8c qui n’ont  pu  naître  que  dune  
 humeur.  r 
 La naiflance  des cheveux  eft plus difficile à  expliquer. 
  On en  a  vu  dans des  tumeurs  de 1 omentum,  
 éloignés  de  toute  épiderme, mais toujours  dans  la  
 graiffe. Ce phénomène n’eft pas encore aflèz éclairci,  
 8c fe concilie  difficilement  avec  Y accroijfement  8c  la  
 ftruélure  des  cheveux  naturels. 
 Les  dents font  bien plus difficiles  encore  à expliquer. 
  En  fuppofant  qu’on  n’en  a  trouvé que  dans  
 des  ovaires ,  dans les trompes  de Fallope,  ou  dans  
 des  tumeurs qui ont fervi  d habitation à des  foetus ,  
 en admettant que ces dents font des relies d’un foetus,  
 dont les autres  parties font détruites, il relie encore  
 bien des doutes à réfoudre. Ces dents  font parfaites,  
 prefque toujours molaires, placées quelquefois dans  
 une mâchoire ; ce ne font pas les dents d’un foetus qui  
 n’a  encore  que  des  petites  lames fans épaiffeur,  8c  
 non  pas  des dents  folides  avec leurs  racines. Comment  
 faire  arriver  à une  dent  ifolee,  fans  coeur,  
 fans  artere, la nourriture nécefiaire  pour lui donner  
 fon accroijfement? 
 Pour  trouver la  folution  de  cette  difficulté,  On  
 peut ralfembler quelques faits. Une portion du  placenta  
 prend très-fouvent des accroijfemens dans l’utérus  
 ,  fans foetus  &  fans arteres : il y   en a de fibreux  
 qu’on nomme moles; il  y   en a de  veliculaires  :  les  
 uns 8c les  autres  ne font  pas  rares. Sans entrer dans  
 un  grand détail,  il  faut néceffairement que  l’utérus  
 ait fourni les humeurs néceffaires , pour donner à ces  
 placenta  dégénérés  un  volume  fouvent  très-confi-  
 dérable ,  &  qu’en même tems il ait donné  à ces mê-  
 met  tumeurs  l’ïmpulfion  nécefiaire  pour gonfler les  
 vaiffeaux du placenta, 8c pour en prolonger les fibres  
 cellulaires. 
 L’utérus  fait bien  plus : on  a  plufieurs  exemples  
 de foetus fans coeur ,  qui  font arrivés à un  accroife-  
 ment  peu  éloigné-de  la  perfection,  dont  les membres  
 fe  font formés , &  dont  plufieurs  vifceres ,   8c  
 le  cerveau fur-tout, ont  reçu leur figure &  leur volume  
 naturel. On ne trouve  ici que  la veine  ombilicale  
 ,  qui  ait  pu  porter  dans  les  vaiffeaux  de  ces  
 foetus, &   l’humeur nourricière,  &  le mouvement.- 
 L’artere d’une  dent,ou  de  plufieurs  dents,  doit  
 avoir échappé au naufrage général, &  s’être inoculée  
 à une branche  artérielle  de  l’utérus;  alors elle aura  
 pu fournir à  la dent,  &  la  nourriture, 8c le mouvement  
 néceffaire  pour développer le  germe qui y   eft  
 caché. Ce n’eft  qu’une  conjecture ;  mais nous  n’ap-  
 percevons  rien de mieux. 
 Une autre irrégularité dans Y accroijfement, difficile  
 à   expliquer,  ce  font  les accroijfemens  précipités  de  
 quelques perfonnes qui atteignent la puberte à trois,  
 quatre  ou  cinq  ans,  &  dont  la  taille  &   les  forces  
 font très-proportionnées, 8c dont tout le corps gagne  
 en peu d’années la folidité, 8c l’état qu’il  ne devroit  
 atteindre  que dans un triple nombre d’années. L’ame  
 ne fe  perfectionne ordinairement pas  dans la même  
 proportion ;  8c  ces adultes  prématurés font  des  en-  
 fans  pour  l’efprit 8c  pour  le jugement. Il nous manque  
 des  différions  exaCtes  de  ces  petits  géants  :  
 nous nous  fouvenons cependant d’avoir vu un jeune  
 homme croître de treize lignes en quarante-un jours. Il  
 mourut  :  le  coeur  s’y   trouva  être  d’une  grandeur  
 monftrueufe ; il rempliffoit toute la poitrine. On fent  
 bien que  la  fupériorité  des forces  du  coeur,  8c  le  
 peu  de réfiftance des  folides,  ont  pu  accélérer Y accroijfement.. 
 A  C  C 
 Il  nous  refte  quelques idées  à  expofer  fur la maniéré  
 8c les caufes  de Y accroijfement de  ces progrès,  
 8c  du  développement  des  parties  primitives  de  
 l’animal. 
 Nous  avons parlé du coeur, &  touché l’attraCtion.  
 La derniere  de  ces caufes  agit  fur la gelée animale,  
 principal  élément  de l’embryon,  8c fur  les élémens  
 folides du  corps animal,  qui  en naiffent.  Elles  tendent  
 toutes à le  rapprocher ; c’eft une force  qui balance  
 la force expanfive qui part du coeur : elle donne  
 en général de la confiftance aux parties folides, qui,  
 fans elle, s’affoibliroient en s’étendant :  elle  agit plus  
 puiffamment  dans  les mufcles 8c  dans  le  tiffu  cellulaire. 
  C’eft l’attraCtion qui forme de ce tiffu des membranes, 
   la peau même ;  c’eft elle qui  réunit les vaiffeaux, 
   pour en faire des  vifceres.  O n ia   voit  travailler  
 fur le foie ; 8c d’unfyftême d’arbriffeaux vaf-  
 culaires,  entourés  d’une gelée  tranfparente, former  
 un vifcere compaCt 8c folide. Cette force  réunit également  
 les petits os nombreux,  qui font le fquelette  
 de  l’embryon :  elle  forme  le  crâne. 
 C ’eft à  elle  &   à  ce  tiffu cellulaire, qu’elle anime  
 d’un  mouvement  lent 8c  confiant,  qu’il  faut  attribuer  
 les  courbures  de  toutes  les parties animales ;  
 généralement  fimples  8c  droites,  elles  font ramaf-  
 fées  par  l’attraClion,  8c  forment des  courbes  différentes. 
   C ’eft  d ’elle  feule  que  naît  la.  figure  de  bec  
 d’oifeau,  qu’on voit  dans la véficule  du f ie l,  &  que  
 proviennent  les  cellules  du  cæcum,  les  plis  de  la  
 véficule  féminale,  les  laqs  de  la  carotide. 
 Les mufcles  agiffent  fur les  o s ,  ils les  courbent.  
 Le  fémur  de l’homme eft arqué  ;  il étoit droit  dans  
 le  foetus.  Ces mufcles dilatent les  petites cavités du  
 diploë, 8c donnent naiflance aux cellules maxillaires;  
 ils alongent  les places de l’o s , par-tout où ils  y  font  
 attachés;  ils  y   produifent  de  petites  épines 8c  des  
 tubérofités  :  c’eft  leur  force fupérieure  dans  notre  
 fe x e , qui donne au fquelette de  l’homme un air plus  
 raboteux, un nombre d’éminencés &  d’excavations ,   
 qui le  diftingue  de  celui de  la femme.  Les  cellules  
 que  nous venons  de  nommer, font beaucoup  plus  
 grandes  dans  le  colporteur, que  dans l’homme aifé  
 8c  oifif. 
 La précifion  de  ces mufcles excave  les  o s ,  8c les  
 rend  triangulaires  ,   de  cylindriques, qu’ils  étoient  
 dans  le  foetus.  Les  mufcles 8c  les  tégumens  de  la  
 poitrine  repouffent  le  coe u r ,  &   lui  donnent  une  
 airedion perpendiculaire  ,  au  lieu  de  la  fituâtion  
 tranfverfale qu’il  avoit dans le foetus. Cette preflïon  
 eft  très-fouvent  la  caufe  des anckylofes  :  c’eft  elle  
 qui  rejoint  dans  quelques  animaux  les  offelets  du  
 métacarpe, qui  commence  par unir .les faces  qui fè  
 répondent  ,  qui  en  fait  un  diaphragme  percé  de  
 trous  ,  8c  q u i,  peu-à-peu,  efface  ce  diaphragme  
 même. 
 La  folidité &  l’endurciffement des parties  dépend  
 principalement  de là 'preflïon. Les arteres battent la  
 cellulofité qui les entoure, les mufcles &  les os : elles  
 font approcher à chaque inftant les élémens folides les  
 uns  des  autres ;  elles  chaffent les  élémens  fluides  ;  
 elles  forment  des  membranes ,  des  parenchymes ,  
 des  fibres,  des lames  offeufes.  C ’e^ la preflïon des  
 mufcles qui unit les lames extérieures  des  os,  dans  
 le tems que l’intérieur  refte  celluleux ;  preuve  évidente  
 que  ce  ne  font pas  les couches  internes  qui  
 naiffent  les premières,  8c qui  font recouvertes  par  
 les  couches  du périofte :  dans  cette hypothefe  ,  ce  
 feroit  la  face  intérieure  de  l’o s ,   qui s’oflîfieroit  la  
 «première. 
 Nous  rapportons  à la  preflïon les  effets  furpre-  
 nans  que les parties les plus molles du corps humain  
 font  lur  les plus  dures.  Les  finus de  la  dure-mere ,  
 les veines,  le cerveau même &  la  moelle de l’épine  
 impriment  au  crâne  des  routes  8c  des-  excavations* 
 AC  C 
 V o s   frontal,  qui  fait  le  plafonds  dfe  l’orbite,  eft  
 fouvent  tout rempli  de  boffes,  8c de  creux qui  ne.  
 font que la furface même du  cerveau exprimée dans  
 Los.  Ce  qui  peut  furprendre  davantage,  c’eft  que  
 c e s   traces  s’excavent,  non  dans  les  os  du  foetus,  
 dont la furface  eft toujours unie,  mais  dans  ceux de  
 l’homme  adulte.  C’eft  l’effet  de  la  preflïon  d ’une  
 partie molle, qu’étendent des humeurs nourricières,  
 8c qui furmonte la réfiftance des parties dures ,  dont  
 les  vaiffeaux  font plus petits &  plus comprimes,  8c  
 dont  Y accroijfement  8c  l’impreflion  des  fluides  ont  
 moins- de force  8c de  vîteffe. 
 Les hommes  ont  appris  à  imiter  la  nature.  Plufieurs  
 nations  de  l’Amérique  preffent  la  tête  encore  
 molle  des  enfans,  avec  de  l’argile  ou  même  avec  
 des  planches  :  ils  réuflïffent  à  leur  rendre  la  tête  
 plane.,  8c  les ; os plus .minces 8c  plus  durs.^ 
 La figure  du  foie  8c  des vifceres, en  général,  eft  
 en partie l’effet de la preflïon que ces vifceres éprouvent  
 de la part des o s , 8c même de la part des autres  
 vi|peres leurs;ÿoifins. 
 ’  Une  puiffance,  dont  la  conformation  du  foetus  
 dépend en grande  partie, c’eft celle de la dérivation  
 &  de  la révulfion. Nous appelions  dérivation l’effet  
 du courant du fang déterminé dans l’artere principale  
 d’une  partie ,  par une  réfiftance nouvelle  ,  Ou  par  
 l’abolition  d’une  branche  principale du même tronc. 
 L’exemple le plus commun, c’ eft l’épanouiffement  
 8c Y accroijfement du baflin , qiïi fuit la naiflance &  qui  
 eft l’effet de la ligature des  arteres ombilicales... Ces  
 grandes branches de l’aorte ne receyant plus de fang,  
 les  arteres  fémorales  &   les hypogaftriques  en  reçoivent  
 une nouvelle portion par  ce. furcroît, 8c les  
 extrémités inférieures, le baflin  8c  l’utérus fe  développent. 
  Mais l’ utérus ne parvient à fa  maturité que  
 lorique  l’artere  fémorale  trouve  trop  de  réfiftance  
 dans les  pieds formés  à  la fin, &  dans  les cartilages  
 endurcis  des épiphyfes; cette réfiftance  augmentée,  
 fait refluer le fang, fuivant  les loix de la  dérivation’,  
 îl  fe porte aux  vifceres  du  baflin vers  la  fin de  Yaç-  
 croijfement. Delà  les réglés.  , 
 Dans le foetus,  le fang de  l’aorte  fe porte^u commencement  
 de  l’incubation  par  les  vaiffeaux  de là  
 membrane  du jaune &  par  la membrane ombilicale;  
 il  eft  employé à donner un accroijfement rapide à ces  
 membranes  extrêmement  vafculeufes.  Mais  quand  
 celle  du  jaune  a  atteint  le blanc  de l’oe uf,  que  fes  
 branches  ne peuvent plus s’étendre vers le feptieme  
 jo u r ,‘&   que  la membrane ombilicale  s’étant  développée  
 fur  toute la furface de l’oeuf, ne peut plus acquérir  
 de  volume,  ce  qui arrive  au neuvième jour,  
 alors le fang  de  l’aorte  inférieure, ne trouvant plus  
 la même  facilité à étendre des  vaiffeaux qui ne peuvent  
 plus  s’alpnger,fe  porte  au  foie ,  aux  autres  
 vifceres du bas-ventre, 8c aux  extrémités ;  celles-ci  
 s’étendent  à leur tour, le foie fe remplit de vaiffeaux  
 rouges,  les reins paroiffent pleins de gros  vaiffeaux  
 qui ferpentent dans leur fubftance, 8c toutes les parties  
 du foetus fe développent. 
 La révulfion fait un  effet  contraire.  Elle  rappelle  
 d’une partie  du  corps  animal le  courant  du  fang,  
 lorfque  cette  partie  lui  réfifte davantage, 8c  qu’une  
 autre  partie du même  corps  réfifte moins qu’elle. 
 La tête  eft formée avant l’abdomen  8c  avant  les  
 parties  inférieures,:  elle  eft  beaucoup  plus  grande  
 que  toute  la partie  du foetus, qui eft  inférieure^ au  
 coeur. Le coeur eft également formé avant le refte des  
 vifceres, il  eft  plus grand qu’aucun d’eux;  ce  coeur  
 ce cette tête  plus parfaite &  plus folide, .offrent plus  
 de réfiftance au fang que les parties inférieures, qui,  
 nebuleufe.s le premier jour, font plus molles  8c  plus  
 dilatables, par conféquent, que les parties fupérieures  
 dont  1 accroijfement  8c  la  folidité  les  ont  devancés.  
 (Delà  vient  la difproportion  de Y accroijfement  dans 
 A  C  C  *35 
 Ces  parties Vers les derniers jours de l’iricubatiôn ; le  
 volume  du  coeur  cede bientôt  à  celui  du  foie,  8C  
 l’abdomen, prefque invifible le fécond jo u r , furpaffe  
 de  beaucoup  la tête les  derniers jours de  la  ponte;  
 la raifon qui change fes proportions, eft dans Yaccroif-  
 femtnt qui  fe  ralentit dans les parties les plus folides >  
 8c s’accélère  dans les  parties qui prêtent davantage. 
 L’inégalité de la nourriture en général  a beaucoup  
 d’influence  fur  la  figure des  parties  de l’animal.  La  
 tête du poulet  peut  fervir  d’exemple :  fa  figure  eft  
 prefque  celle d’une maffue  , le premier &  le  fécond  
 jour ;  c’eft le crâne  8c le fiege du cerveau  qu’on ap-  
 perçoit  alors;  bientôt  après,  les yeux  fe développent  
 , ils ajoutent  à  la  tête  comme  deux lobes latéraux. 
  Le bec croît plus vite que le cerveau, il fe prolonge  
 8c  la  tête  devient  alors plus longue. La  mâchoire  
 inférieure commence plus tardà croître; elle répare  
 fa lenteur, &  la tête de l’oifeau devient conique* 
 La nature de l’aliment peut beaucoup :  non feulement  
 il détermine  très-fouvent la taille des animaux  
 &  donne aux chevaux  frifons ,  nourris  d’une herbe  
 abondante, une  fupériorité confiante fur les chevaux  
 de PIflande 8c des Orcades,  élevés  fur  une  peloufe  
 maigre &  fine, elle change quelquefois la figure même  
 des  parties  qu’elle  nourrit.  On  a  remarqué  que  
 les  atriplex du bord  de  la mer  ne font  que  l’efpece  
 commune, qui par la nourriture falée perd peu-à-peu  
 les angles,  8c dont  les dents  des  feuilles. s’arrondif-  
 fent 8c  s’épaiflîffent.  On fait  l’effet que  font  de  certaines  
 eaux fur  les glandes  de  la gorge :  la nourriture  
 marécageufe des  oifeaux  amollit  les  oeufs des  
 poules dans les ifles du Danube ;  l’ufage fréquent de  
 l’huile  des  poiffons,  rend flafque la  gorge des filles  
 Samoïedes ;  des  pâturages  particuliers  donnent à la  
 queue des moutons calmouquesune graiffe exceflive. 
 Nous ne dirons  plus qu’un mot des humeurs :  leur  
 premier  état  eft d’être parfaitement diaphanes.  L e s   
 élémens  folides,  dont  la proportion  eft  très-petite  
 dans  les-commencemens  du  foetus,  pénétrés  d’une  
 eau parfaitementtranfparente, font diaphanes comme  
 eux ;  le  crâne  &  même  le  tibia ,  8c  le  fémur  font  
 tranfparens.  C’eft cette tranfparence  qui  cache  plufieurs  
 parties  du  poulet,  8c qui  les empêche  d’être  
 apperçues,  non qu’elles n’aient  pas  affez de volume  
 pour  être  vifibles, mais.parce  qu’elles n’ont aucune  
 couleur. T el eft le  poumon,  tels  font lesinteftins  8c  
 le  ventricule. Ces parties,  en  fortant de  l’état invifible, 
   ont trop de volume pour avoir  été  invifibles  
 à caufe  de  leur  petiteffe  un  jour  auparavant.  Les  
 acides donnent de  l’opacité  aux  parties  albumineu-  
 fe s ; auflï  rendent-ils  le  coeur,  le poumon  8c  lesinteftins  
 vifibles avant le tems' preferit par la nature, Si  
 démontrent  qu’ils ont exifté. 
 Le blanc eft  la  couleur générale des animaux  qui  
 commencent à  vivre \ il l’eft de même dans les végétaux  
 ;  il  fuccede  à  la  tranfparence,   8c  précédé  les.  
 couleurs. 
 Les vaiffeaux  dilatés  par  la force  du  coeur,  s’ouvrent  
 bientôt  à  des  particules moins  fines  ,  &   la  
 blancheur fuccede à l’opacité. La rougeur commence  
 dans les vaiffeaux de la figure veineufe dès l’heure 72,  
 elle eft parfaite  le troifieme jour. 
 Le  coeur  reçoit  8c donne  une goutte de  fang des  
 l’heure 42  , fucceflivement les vaiffeaux des vifceres  
 8c  des  extrémités  fe  rempliffent de  fang.  Par-tout,  
 les premières apparencesde  couleur .rouge  né  forment  
 que  des points ;  ils  s’étendent  bientôt ,  8c de--  
 viennent des lignes ,  8c  l’humeur  tranfparente  pri-.  
 mordiale difparoît enfin entièrement. Tout  le  foetus,  
 devient rouge,  quand  il  eft  parvenu. à  fa maturité.  
 Le  fang  s’ouvre  alors un  paffage  aifé  dans les plus  
 petites arteres,  tendres  alors 8c fans réfiftance.  , 
 Les autres couleurs, le noir des y eux, le jaune du  
 foie, le  verd de la b ile, naiffent beaucoup plus  tard ;