
 
        
         
		Il les attaqua dans le golphe d’Oréonde ;  ils n’oferent  
 accepter  le  combat,  &  s’enfuirent à force de  rames  
 &  de voiles ;  mais Abfalon les  ppurfuivit,  fçut  les  
 atteindre, en maffacra une partie fur leurs vaiffeaux,  
 fit  pendre le  refte  fur  le  rivage, pour  effrayer  par  
 cet exemple  ces ramas de  fainéans avides qui  trou-  
 bloient le  commerce  des  nations. 
 Après  cette  viftoire ,  l’infatigable miniflre;  paffe  
 en Zélande,  &  par  des moyens  doux &  infaillibles  
 étouffe une révolte prête à  éclore. Il apprend que le  
 même efprit  de  fédition fermente dans la  Scanie ;  il  
 y  court,  &  les mutins rentrent  dans le  devoir  à fou  
 approche ;  les  troubles  fe  réveillent  en  Zélande,  
 Abfalon y  revient,  &   tout eft pacifié. 
 Sur'ces  entrefaites  Valdemar  mourut  en  11 Sa.  
 Ses fujets le pleurèrent, &  l’on Tent quelle imp.reflion  
 profonde cette perte dut faire fur le coeur de fon ami.  
 Abfalon conferva à Canut VI. ce zèle.aftif,ce définté-  
 reffement héroïque qu’il avoit fait éclater fous le,regne  
 précédent. Quelques troubles  ayant  appelle le  roi  
 en Jutland, Bogiflas, duc de Poméranie, vint fondre  
 fur  l’ifle de  Rügen : Abfalon,  fans- attendre  l’ordre  
 du  roi  ,  équipa  une  flotte  ,  préfenta  la  bataille  
 à Bogiflas, p rit, coula à  fond , ou mit  en  fuite  tous  
 fes  vaiffeaux,  &  le  pourfuivit  jufqu’au  fein  de  fes  
 états. Enfin  il mourut en  i ao z,  comblé  de  gloire ,  
 &   emporta au tombeau les  regrets  de  la  nation  ôc  
 ceux  du monarque. 
 La  faveur  confiante dont  il jouit  fous Valdemar  
 &   Canut  ,  ne  fait  pas  moins  l’éloge , de  ces  deux  
 princes,  que  celui  d'Abfalon.  C ’eft le  feul miniflre  
 peut-être,  q ui,  maître de  tout faire,  n’ait  rien fait  
 que de jufle. Les hifloriens Danois, efclaves des préjugés  
 de  leur fieçle, ne  louent  en lui  que la magnificence  
 avec  laquelle il dotta des  églifes  &   enrichit  
 les  moines.  Mais ils  nous onttranfmis  des faits  qui  
 fourniffent  à Ton éloge  une  matière  plus  ample  '&   
 plus  belle. La politique , qui  n’efl  pour tant  de mi-  
 niflres  que  l’art de mentir avec adreffe ,  n’étoit aux  
 yeux  à! Ab jalon  que celui  de  fe taire  à propos.  Les  
 fecrets  de l’état  étoient  pour  lui  un  dépôt  facré ;  
 mais  il confioit les fiens avec  une  candeur naturelle  
 aux belles âmes. Aufîi  jaloux du  bonheur de  la  nation 
 , que  des intérêts du  fouverain,  il  fut  fouvent  
 médiateur entre fon peuple &  lui. Après avoir vaincu  
 lesScaniens révoltés, il fe jetta aux genoux de  Canut  
 pour obtenir  leur grâce. Proteâeur  des^ lettres  encore  
 dans leur  enfance ,  il  les auroit  tirees  de  leur  
 berceau ,  fi les  préjugés  de  fon fiecle  ne  fe  fuffent  
 oppofés au foin qu’il prenoit  d’éclairer les hommes.  
 L ’hifloire de Danemarck que  Saxon a laiflee, eft un  
 des  bienfaits  $  Abfalon,  qui  encouragea  les efforts  
 de  ce fçavant.  11  fonda même un monaftere où,'fui-'  
 vant  fon p rojet,  des moines verfés dans les annales  
 du  nord  dévoient  enrichir  par  un  travail  affidu  le  
 dépôt des  archives du Danemarck : mais  les moines  
 s’engraifferent  tranquillement  à l’ombre  de  l’autel ;  
 .& ,fo i t   ignorance  ,  foitfainéantife, ne  laifferent  à  
 la  poftérité  que  le  fouvenir  de  leurs  débauches.  
 (  M.  d e   S a c y . ) 
 ABSECTOR,  f.  m.  (  Hiß.  Nat.  Minéralogie.  )  
 nom  employé  dans  quélques  dictionnaires,  pour  
 défigner  une  pierre  précieufe noire,  dont  l’efpece  
 n’eft  pas  déterminée,  ni  caraûérifée  précifément.  
 (  M.  A d  a n  s o n . ) 
 ABSIMARE,  ( Hiß. des Empereurs.  ) que l’on dé-  
 figne encore parle nom de Tiber'e Ill.fut élu empereur  
 par  fon armee.  Il  profita  du malheur  de l’empereur  
 Léonce,  qui étoit tombé dans le mépris,  parce qu’il  
 avoit échoué  dans  fon  expédition contre les Arabes  
 qui venoient d’établir leur domination dans l’Afrique.  
 Abfimare, modéré dans la victoire,   ne fouilla  point  
 Tes  mains  dans  le  fang  de Ton  rival  dégradé ;  il  lui  
 fournit  même  les  moyens de  Tubfifter  honorablement. 
   Il n’eut pas la même  modération envers Phi-*  
 lippicus,  homme  de  haute naiflance, qu’il  relégua  
 dans  la  Çherfonefe ,  parce  qu’en dormant  un  aigle  
 l’avoit  protégé  contre  les  ardeurs  du  foleil-,  en  le  
 couvrant de fes ailes. Juftinien le jeune, que Léonce ,   
 yrédéceEeur à’Abfimarc, avoit fait defcendre du trône,  
 implora l’afïiftance du  roi  des Bulgares, qui  le  remit  
 en poffeflio.n de l’empire. Abfjmare fait prifonnier, fut  
 chargé  de  chaînes,  &   expofé aux plus,grands outrages. 
  Juftinien , pour afîouvir fa vengeance, le fit conduire  
 avec Léonce  dans Thyppodrome  où l’on don-  
 noit des jeux publics ; &   en préfence de la multitudes  
 affemblée,  il  leur mit  le  pied  fur  la  gorge jufqu’à  
 ce  que l’exécuteur leur  eût tranché  la  tête. Pendant  
 qu’il goûtoit ce  plaifir barbare,  le peuple aufîi cruel  
 que. lu i,  chantoit  : fuper afpidem &  bafilicum  ambu-  
 la f i ,  &  leonetn  draconemque  conculcafi.  Le  papej  
 Alexandre  fit  effuyer  dans  la  fuite  la même  humiliation  
 à  l’empereur  Frédéric.  (T— N.') 
 ABSOLU,  UE, ( Grarnm. ). adj.  du mot latin abfo*  
 lutus, détaché., féparé entièrement, complet, entier,  
 indépendant ;  ce mot renferme une idée d’affranchif-  
 fement de toute gêne, d’indépendance ,  d’abfence de  
 toute liaifon, de  tout rapport avec d’autres êtres. 
 Absolu,  en  Méiaphyjique,  eft  oppofé  à  conditionnel  
 ou hypothétique, &   il marque  ce qui eft tel  
 uniquement  par  une  fuite de  l’effence  de  la chofe,  
 fans dépendre  d’aucune  condition,  d’aucune  fuppo-  
 fition  étrangère  à l ’effence  de  cette  chofe;  au  lieu  
 que  Y hypothétique  n’eft ce  qu’il  eft  que  par  l’effet  
 d’une  condition  ou  fuppofition de  l’exiftence de  laquelle  
 dépend la Tienne. 
 Il faut remarquer ici que ce  mot n’eft jamais  dans  
 ce fens l’attribut d’une  fuhftanee, mais  l’épithète  de  
 fes attributs.  On  demandé  s’il y   a une éternité,  une  
 infinité, une pérfeâ ion, une poflibilité, une impof-  
 fibilitë  abfolue.  Voyeç  chacun  de  çes mots,  dans ce,  
 Suppl.  . 
 L ’exiftence  d’un  être  éternel  eft  d’une  néceflité»  
 abfolue ; car, indépendamment de toute fuppofition ,   
 Dieu exifte  &  ne peut pas ne pas exifter. Il eft d’une  
 néceflité  abfolue.  qu’un  triangle  reéliligne  foit  une»  
 figure de  trois  côtés  &   de  trois  angles,  &  que  ces  
 trois angles foient égaux  à deux  droits : cela naît de  
 l’eflençe même du triangle. La néceflité hypothétique  
 dépend de l’exiftence de la condition fuppofée ; ainfi,  
 l’exiftence  d’un  triangle  rectiligne,  quoique  nécef-  
 faire puifqu’il  e x i f t e n ’eft pourtant  que  d’une  né-  
 ceflité  hypothétique  ,  puifqiTelle  a  dépendu  d’un  
 être  qui l’a tracé* 
 On  dit  aufîi  en  Théologie,  un  décret  abfolu, une  
 volonté abfolue, pour défigner un  décret &  une vo lonté  
 qui  n’ontf rien  de  conditionnel,  ni  d’hypothétique. 
 Absolu,  en  Logique,  eft  l’oppofé  de  relatif;  il  
 devient alors  l’épithète foit des  idées,  foit des  termes. 
   Il  y   a des  idées abfolues &  des  idées  relatives,  
 des termes  abfolus &  des termes relatifs. 
 L’idée  abfolue  eft  celle  qui  n’a  pas  befoin  d’une  
 autre idée  à  laquelle  on  la rapporte,  pour  être  entièrement  
 comprife,  &  qui  n’en  réveille  néceffaire-  
 ment point d’autre par fa préfence dans l’efprit. L’idée'  
 de pierre, de  tête, ou de tel autre individu, de  telle  
 couleur,  de  telle  figure,  de  telle fubftançe,  de tel  
 mode , de tel objet quelque  compofé qu’il Toit, tant  
 que je  ne les  confidere  chacun que  comme  un  être  
 jfo lé ,  déterminé  en  lui-même,  fans le  rapporter  à  
 aucun autre objet,  eft une idée abfolue ;  en un mot,  
 tout ce qui exifte, tout  ce  qui peut  exifter ,  ou eure  
 çonfidéré comme  une  feule  chofe,  eft  un  être poi  
 fitif, l’objet d’une idée abfolue ;  car quoique  les parties  
 dont ces êtres font compofés,  ou  les idées  fim-  
 ples réunies dans l’idée totale  d’un  objet,  foient relatives  
 les unes ayec les autres, le tout pris enfemblç 
 ABS 
 eft çonfidéré  comme  une  feule  chofe pofitive, dont  
 l’idée  eft abfolue, puifqu’elle  n’en  réveille  néceflai-  
 rement point d’autre par fa préfence dans l’efprit, &   
 n a pas befoin d’une autre idée pour être entièrement  
 comprife. 
 Lidee  relative,  au contraire, Tuppofe  néceffaire-  
 ment  une  autre idée, fans laquelle on  ne la Taifiroit  
 pas  entièrement,  &  la préfence  de  l ’une réveille né-  
 çeflairement l’autre ;  ainfi l’idée d’un triangle  eft une  
 idee abfolue. Mais,celle de l’égalité de fès trois angles  
 à deux angles  droits;  ne  peut  être  faille  fans  l’idée  
 des trois angles  du triangle  ,  &  l ’idée de deux  an°les  
 droits, elle  eft donc relative. T ite ,  çonfidéré Amplement  
 comme individu,  eft l’objet pofitif d’une  idée  
 abfolue ;  mais fi je le confidere.comme  pere , mari,  
 frere ,-maître, doéleur, ro i,  grand, petit,prochain,  
 éloigné,  &cc.  je me  forme  âutant  d’idées  relatives  
 qui reveillent neceflairement chez moi par leur pré-  
 Tence celles de fils,  de  femme, defrere  ou de foeur,  
 de  domeftique, de  difciple,  de  fujet,  de  quelque  
 chofe de plus  petit ou de  plus  grand  que  lui  d’obje 
 t  dont il  eft près ou loin. 
 Il y  a cette  différence  entre l’idée abfolue &  l’idée  
 relative  ,  outre  la  différence  effentielle  que  nous  
 venons  de  décrire , qu’il n’eft point  d’idée  qu’on  ne  
 punie rendre  relative  à une autre, en les mettant  en  
 rapport ;  au  lieu  qu’il  eft  des  idées  relatives que  
 I on ne  fauroit  rendre abfolues,  telles font  celles de  
 grandeur, de quantité, de partie, de caufe, de pere, &c. 
 •  ,  s termes abfolus  font  Ceux  qui  expriment  des  
 idees  abfolues,  tek  font  ceux-ci i  fubftançe,  mode,  
 homme,  cheval,  noir,  gai,  penfif, fincere  ,  & c .  les  
 termes^  relatifs  expriment  des  idées  relatives,  tels  
 que  créateur  pere, époux , fuje t, partie, grand, petit,  
 heureux, faible.  ^ 
 Un  terme  abfolu  devient  relatif  en  y   ajoutant  
 qtlelque mot qui indique une Comparaifon, comme : 
 ?  us  Plus gai, moins fincere,  également penfif  
 O’c.  il .eit  des mots qui  paroiffent  abfolus  &  qui  ne  
 le  lont pas, parce  qu’ils fuppofent  tacitement  une  
 relation,  tels  font :  voleur,  concubine,  imparfait,  
 vieux; le voleurn’eû pas tel  fans une  chofe volée;  la  
 concubine, fans un  homme avec qui elle v it;  un  être  
 imparfait, relativement à une fin; un être vieux,  relativement  
 à  un plus jeune,  &c.  (G .M .) 
 §   ABSORPTION ou Résorption ,  f.  f.  ( Phy-  
 fioLogic, Economie animale.  )  Nous entendons  par ce  
 terme  la  rentrée,  dans  la  maffe  générale  des  humeurs  
 ,  d un liquide quelconque extravafé dans une  
 cavité,  ou répandu  dans  l’atmofphere. 
 Il  eft  affez  étonnant  qu e ,  fans  injeâion  &   fans  
 expériences ,  Hyppocrate ,  ou  du moins  un auteur  
 tres-ancien,  dont les ouvrages  ont  été attribués  au  
 médecin  de  C o s ,  ait  pu connoître  cette  partie  du 
 l W e S é deS  hllmeurs’   &   ^   en  a«  apperçu 
 En  effet  le  corps  animal  a  par-tout,   &  fans  exception  
 ,  des  vaiffeaux  invifibles,  occupés  à  attirer  
 1 humeur epanchee,  &  à  la rendre  au fang.  Suivons  
 le detail de ces chemins imperceptibles. 
 es grandes cavités du bas-ventre, de la poitrine,  
 du péricarde, font perpétuellement humedées d’une  
 humeur fine ,  mais  ondueufe ,  de  l’efpecé lymphatique, 
   &   qui généralement  fe  figé  par  la  chaleur, 
 S a1? ' 'LV nC° f   par  les  efPrits  acides  ou  vineux  
 rectihes.  Cette humeur doit rentrer dans  le fang ;  fi  
 fr, e n J rentr0It  pas, elle augmenteroit continuelle-  
 ment  de  volume,  &   l’hydropifie  feroit  inévitable.  
 M m   centre , avec  la  même  vîteffe  avec  laquelle  
 enviée  f° j t?l»dl1  ° n  a  inje^lé dans les grandes 
 1«  ,  *  t eau »  on  a fermé  la  bleffure ;  en peu 
 eaU  étoit  difParue.  Ces  expériences  
 ont ete vérifiées &  multipliées. 
 Les  ventricules  du  cerveau,  la cavité  comprife 
 A 
 entre le tefticiile &  fa tunique vaginale, les chambres  
 de  1 oe il,  la cavité du  nez  &  celle de  la bouche ,  les  
 cavités  articulaires  contiennent une humeur  variée  
 leton les ex‘gences du  corps  animal ;  la riforpiion y   
 régné  comme  dans les  grandes  cavités;  &  cette J   
 forpaon détruite, l’hydropiSe particulière fe forme  
 dans chaque cavité ,  par l’accumulation des humeurs  
 qui ne font pas repompées. 
 „ } * . cf,11“j aireJ f   confidérable que  toutes  
 ces cavités, il s etend dans tou tes les parties du corps  
 animal :  il  eft  rempli  par-tout,  ou  de  cette  même  
 humeur  lymphatique,  ou  de  graifle.  Toutes  ces  
 liqueurs fe  repompent &   rentrent  dans  le  fang  On  
 voit  des  hommes  &   des  animaux  s’amaigrir.  &   
 perdre une partie de  leur poids,  par  la  violence  dp  
 lexerciee, parles fievres, la petite-vérole, les effets  
 du mercure ;  le meilleur  embonpoint difparoît dans  
 1 enfle, &  ne Iaiffe après  lui qu’un fquelette. Le fang  
 épanché dans.la  cellulofité ,  fe  diffout &   fe  rérorbe-  
 louvent  même  la  matière  des  abcès  fe  perd,  fans  '  
 que  la  peau  ait  été  ouverte.  L’hydropifie  anafar-  
 Ç[.ue 'lq  guérit,  les membres  infiltrés  d’une  lymphe  
 epanchee, reprennent leur état naturel, &  les jambes  
 redeviennent feches;  la  moelle même des os  rentre  
 dans le  fang,  &  s’épmfe dans les boeufs fatigués  par  
 une longue marche.  »  r   ; 
 Il  y   a  plus;  toutes  les  membranes  riforltnt par'  
 leurs deux furfaces.  On  a  feringué de l’eau  entre la  
 dure-mere  &  le crâne d’un animal  en  vie ;  on a  fait  
 la même  chofe  entre  la  dure-mere  &   celle  qu’on  
 continue  à  nommer pic ;  on  a mis l’appareil nécef-  
 laire, &  cette eau a difparu. 
 Le  poumon eft cellulaire;  il  eft fujet à  une  puif-  
 fante  rèforption. 'Les  vapeurs  empoifonnées  prifes  
 par le-poumon, affeélent les nerfs, &   produifent les  
 lymptomes  les  plus  funeftes.  Les  maladies  conta-’  
 gieirfes Te  communiquent par la refpiration ; les animaux  
 à cornes contrarient la pulmonie,  en  attirant  
 l’odeur de  ce qui Tort des animaux malades. L’odeur  
 refpiree  de  la  térébenthine  paffe  dans  l’urine.  La  
 vapeur empeftée d’une  multitude d’hommes renfermes  
 dans une chambre peu airée, produit les fievres-  
 les  plus meurtrières. 
 La peau  réforbe  évidemment  le  mercure dont on  
 la trotte ;  elle pompe  l’eau  des bains, &  le  poids du  
 corps  humain  en  prend de  l’accroiffement,  malgré  
 la  lueur  qui  diffipe  fes humeurs :  on  a  cru même  
 s appercevoir que  le  nitre,  que lés  parties  les  plus  
 fines  du  kinkina  ,  diffoutes  dans  l’eau  d’un  bain  1  
 rentroient dans le fang. L’humidité  d’un air chargé de  
 vapeurs,  s’imbibe par la furface  du corps  animal &   ’  
 en  augmente  le  poids.  Nous  avons  vu  Parfenic  
 appliqué à  la  peau  d’un  animal,  produire  l’inflammation  
 de  l’eftomac,  effet  ordinaire  de  ce  poifon.  
 Les cantharides,  appliquées  à  la peau ,  enflamment  
 1 urèthre;  .. 
 La  rèforption  a  lieu dans  tous . les  organes  creux  
 du corps humain,  dans l’eftomac, dans les inteftins .  
 dans la veficule du fiel, la veflïe urinaire. 
 La bile  &   l’urine  retenues,  s’épaiftiffent  &  deviennent  
 d’une âcreté extrême, parce que les parties  
 aqueufes ont  été  repompees. L’eau &  le  chyle s’ab-  /  
 forbent  dans  les  inteftins.  L’odeur  du  mufe,  de l’ail  
 &  de  l’efprit de vin rentre  dans  les  vaiffeaux :  l’humeur  
 des ventricules du  cerveau  a  été trouvée  imprégnée  
 de ces odeurs. 
 Cette  énumération  fait  voir  que  toutes  lés  humeurs  
 un peu atténuées, rentrent dans le fang par les  
 vaiffeaux de Yabforption; le fang même , mais réduit  
 en ichor jaune ;  la graiffe,  dans fon état  de graïffe  
 puifqu’on Ta fouvent vu furnager dans  les urines des  
 perfonnes néphrétiques ou étiques, &  qu’elle enduit  
 les excrémens  du  cheval affeéle par le gras  fondu.  ' 
 Les particules terreufes mêmes &  la terre du fer  ■