
 
        
         
		coquillages 8c d’animaux hermaphrodites,  doues des  
 deux fexes, jouiffans des organes femelles d un autre  
 animal  de  leur  efpece ,  dans  le  temps qu’ils  offrent  
 aux organes mâles  de  ce  même  animal la jouiffance  
 de  leurs  organes  femelles  :  c’eft ici  que commence  
 Y accouplement.  On  en  doit  la  connoiffance  à  la  
 patience infatigable de Swammerdam. Les limaçons,  
 les buccins,  les nacres de perle  ,  une partie des puces  
 d’eau , plu heurs coquillages,-font de cette^claffe. 
 Il y  a parmi cette claffe,  des animaux dont Y accouplement  
 eft  très-compofé ,  &  dont plufieurs  individus  
 font attachés  entr’ettx par les  chaînes du plaifir.  
 T e l eft le  coquillage que M.  Adanfon nomme core{;  
 tels  font  en partie les buccins.  Les  animaux  places  
 au milieu  du grouppe  jouiffent  des  deux maniérés ;  
 les plus extérieurs font moins heureux, &  ne fentent  
 le plaifir que par un feul fexe. 
 Le lievre  marin  eft androgin ; mais  il  ne  jouit  de  
 l’organe  mâle ,  que pour exciter la liqueur féminale  
 de l’épididyme,  &  pour la répandre par l’ovaire. 
 Bientôt les  fexes ceflent d’être confondus  dans  le  
 même  individu. 
 Dans chaque  efpece des animaux dont nous allons  
 parler,  il  y   a des  individus  qui  fourniffent  uniquement  
 la  liqueur  fécondante ,  &   d’autres  individus  
 n’ont  que  lés oeufs,  qui  doivent  être  fécondes  par  
 cette  même  liqueur.  Plufieurs-coquillages ,  prefque  
 tous les poiffons,  &  une  partie  des  quadrupèdes  à  
 fang froid ,  ont des individus abfolument m âles,  &   
 d’autres  uniquement  femelles,  mais  fans  organe  
 extérieur de plaifir.  Leur liqueur féminale s’épanche  
 fans  canal  apparent au-dehors^  &  féconde  les oeufs  
 de la femelle,  déjà fortis du corps de  la femelle ; &   
 fans ce mélange, les oeufs ne donnent jamais de foetus.  
 Ces  animaux  connoiffent  cependant  les  attraits  de  
 l’amour ;  les  poiffons mâles  fuivent avec  fureur les  
 femelles  prêtes  à  répandre  leurs  oeufs ;  ils  s’expo-  
 fent  à  la  mort  même  pour  les  atteindre,  pour  fe  
 frotter contr’elles ,  &  pour arrofer leurs oeufs de  la  
 liqueur  fécondante,  que lé  plaifir  leur a fait répandre  
 ,  &  dont ils étoient remplis.  On a prétendu que  
 ces  poiffons. ne  cherchent  point  les  femelles ,  &   
 qu’ils ne s’attachent qu’aux oeufs ;  mais d’autres natu-  
 raliftes  ont  vu  le  frottement  voluptueux  des  deux  
 fexes. Plufieurs mâles fuiv'ent  certainement la même  
 femelle, &  ne la fuivroient pas,  s’ils n’en efpéroient  
 du  plaifir.  Il  y  a même  des poiffons que  la  nature  a  
 doues  d’un  organe  particulier  pour  s’attacher  à  la  
 femelle.  Il  eft  vrai  que  dans  les  poiffons  la  force  
 fécondante de la liqueur du mâle fubfifte long-temps ;  
 &  M.  de  "Weltheim  eft  parvenu  à  fe  procurer  des  
 faumons ,  en mettant dans un v a fe ,  rempli  d’eau &   
 fournrde fable ,  le fperme du mâle avec les oeufs de  
 la femelle. J’enrinfifte d’autant moins fur l’èxpérience  
 de M .  Sran  qui a cru  voir  dans  cet  animal l’organe  
 fécondateur. 
 Il y  a plufieurs remarques  à  faire fur cette claffe.  
 Comme  elle  a  généralement deux  ovaires  &   deux  
 pénis,  il arrive  affez  fréquemment que  les  poiffons  
 foient hermaphrodites, femellesd’un côté, mâles  de  
 l ’autre.' 
 Il  y  a d’ailleurs dans les  infe&ès.un  fexe  différent  
 de  celui  des  autres  claffes.  Différentes  efpeces  
 d’abeilles &  les fourmis,  tous infe&es fociables, ont  
 des femelles en très-petit nombre,  dés mâles un peu  
 plus nombreux,  &c un  peuple entier d’individus fans  
 fexë. On a voulu prendre les abeilles ouvrières pour  
 des  fèmelles  imparfaites ;  on  a  même  Cru  avoir  
 découvert  des  manoeuvres  propres  à  en  aider  le  
 développement, à la faveur defquelles ces! ouvrières  
 fe  perfectionnent  &   deviennent des  femelles.  Mais  
 ces procédés n’ont pas réuffi à  des perfonnes  intelligentes, 
   &-ils  manquent  de  probabilité.  L’analogie  
 »’offre  aucun  exemple de  femelle ?  dont les 'organes 
 particuliers  à  fon  fexe  ne  paroiffent  pas  aufïi-tôt  
 qu’elle  eft née. 
 Il  nous  refte  à  parler des  animaux dont les  individus  
 n’ont  qu’un  fexe  ,  mais  qui  l’ont  complet.  
 L’organe du plaifir fe trouve  ici dans tous  les mâles.  
 Si dans quelques oifeaux on a peine  à l’appercevoir,  
 c’eft qu’ils font trop petits : il eft très-vifible  dans les  
 grands  oifeaux.  Cet organe  eft  dans  cette  claffe  le  
 canal  de  la  liqueur  fécondante ;  il  l’introduit  dans  
 l’organe  de.  là  femelle  fait pour  le  recevoir  &   il  
 la  répand  dans  l’intérieur  de  cet  organe  femelle ;  
 car on n’eft  pas  bien  fur  encore de  la place exafte à  
 laquelle  cette  liqueur  peut  parvenir.  Les  animaux  
 s’acquittent  de  cette  fonction  fi  néceffaire  avec  
 enthoufiafme.  Une  fagefl'e  fupérieure  récompenfe  
 une  fonftion  néceffaire  pour  la  confervation  de  
 l’efpece,  par  une  volupté  fupérieure  à  toutes  les  
 autres. 
 Suivons  cette  aûion  dans  quelques-unes  de  ces  
 variétés. La nature  eft fage &  de  fang froid;  ce qui,  
 pour  le  vulgairé ,  eft un objet  de  badinage ,  a  chez  
 elle une dignité proportionnée à fon importance. 
 Dans le mâle,  du moins dans le quadrupède, c’eft  
 la  préfence  d’une  quantité  fuffifante  de  liqueur  
 fécondante ,  qui  produit la  paffion avec  laquelle  il  
 pourfuit  &   lubjugue  la  femelle.  Un  fentiment  
 obfcur  le  force  à  chercher  ce  plaifir,   lors  même  
 qu’il n’en connoît pas  encore la douceur par  l’expérience. 
  C’eft prefque toujours le mâle qui pourfuit la  
 femelle : cela eft dans l’ordre. Le mâle ne fournit que  
 la  liqueur  fécondante  ;  s’il n’en  a  pas  une  quantité  
 fuffifante  à  fournir,  Y accouplement  eft  fans utilité ,   
 &  la nature vife toujours à l’utile. C ’eft donc le mâle  
 feul qui fent fa force ;  il n’attaque la femelle que fur  
 ce  fentiment-. Si  c’étoit elle  qui  pourfuivît  le  mâle,  
 elle le trouveroit fouventhors d’état de la fatïsfaire,  
 &  de  remplir les vues de la nature.  Auffi la femelle ,  
 quoique fubjuguée  elle-même par des defirs,  &   par  
 une  inflammation  dans  le  vagin,  ne  fe  prête-t-elle  
 qu’avec quelque peine aux efforts du  mâle. 
 La  nature  emploie  une  autre  précaution,  pour  
 que  Y accouplement  foit  toujours  efficace.  Les  femelles  
 ne  fentent généralement qu’une  fois  l’année  
 cette inflammation, qui excite leurs defirs, C’eftalors  
 que leur ovaire eft à ion point de maturité, &  qu’une  
 ou  plufieurs  de  fes  véficules  gonflées eft  prête  à  fe  
 rompre par  l’effort  de Y accouplement,  &  à répandre  
 dans la trompe  la matière dont l’embryon fe  forme.  
 Le mâle  eft averti, parla nature, de  cet état, le  feul  
 dans lequel Y accouplement répOnd à fes dèffein's. Des  
 exhalaifons  remarquées  par  le  mâle  de  la  même  
 efpece,  &   fenfiblés  à lui  feu l,  l’enflamment, &   le  
 forcent  à  chercher la'  femelle  pour l’accouplement,  
 dans  le  moment qu’il  ne peut  qu’être fécond.  Ces  
 exhalaifons mettent  le  male  en  fureur; il  expofe  fa  
 vie pour jouir.  Le  tems de l’inflamm ition paflàgeré  
 de l’organe de la femelle eft-il paffé ;1   - mâle eft auffi  
 indifférent pour e lle, que pour un animal d’une autre  
 efpece. 
 Le  defir de Y accouplement ne domine l’animal, que  
 lorfqu’il  ëft  en  état  de  répondre  aux  Vues  de  la  
 nature,  par  la  quantité  de  liqueur  féminale  néceffaire. 
   La  femelle  ne  fent ces  feux  inconnus ,  qui la  
 forcent à admettre  le  mâle ,  que lorfque fon ovaire  
 eft dans un état  capable de  concevoir.  Les animaux  
 trop jeunes  &   trop  vieux  ne  défirent  plus  Y accouplement. 
   Un  ordre  exaft régné  jufqiies  dans  lès  fureurs  
 de Pinftinâ:. 
 Dans les  claffes  d’animaux,dont les mâles furpaf-  
 fent  le  nombre  des  femelles,  c ’eft  la  femelle  qui  
 follicite Y accouplement.  Elle ne pourroit pasfuffire  à  
 ce grand nombre  de  mâles,  s’ils  avoiërit  la  même  
 ardeur  qu’ils  Ont  dans  les  autres  claflès ;  elle  en  
 feroit excédée ,   &  peut-être y  perdroit-ellç  la  vie* 
 Elle  évité  cet  inconvénient  ,  en  rie  recherchant  le  
 mâle  qu’autant que fes defirs,  toujours  proportionnés  
 à  fes  forces -,  le  lui  permettent &   le  lui  cori-  
 feillent. 
 Plus  un animal eft  lent,  &  plus  fon accouplement  
 a  de  durée.  Les  limaçons  font  accouplés  pendant  
 plufieurs  heures.  Plus  l’animal  eft  v i f ,  &  moins le  
 moment  critique  dure.  Il  eft  extrêmement  court  
 chez les oifeaux.’ 
 -  Nous  n’entrerons  pas  dans le   détail  des  moyens  
 dont la nature  fe  fert pour  faVorifer Y accouplement.  
 Dans la plus grande partie des animaux,  les organes  
 des  deux  fexes  font difpofés  d’une maniéré  à  fe répondre  
 :  quand  ils  ne  fe  répondent  p a s,  elle  leur  
 énfeigne  la  maniéré  de  fe  joindre.-  La  demoifelle  
 femelle a cet organe  placé à la queue  ,  &  le mâle à  
 l’extrémité  du corfelet ;  mais  elle fe  prête &  fe recourbe, 
   jufqu’à ce  que les  organes  puiffentfe joindre. 
   Plufieurs infeftes  font  fortir de  leur corps l’organe  
 femelle  ,  qui  vient  s’offrir  à  celui du  mâle.  
 Ariftote  a  connu cet excès  de  facilité  dans' ces  femelles  
 des  infe&es.  {H. D.  G-) 
 ACCOU PLER,  enterme  d? Agriculture,  fignifîe  
 attacher deux boeufs fous un même  joug à une  charrue  
 ou à une charrette.  Il faut qu’ils  foient  de même  
 corps &  de même  force ;  autrement  le  plus  foible  
 ruineroit le plus fort.  Il y  a des pays où on les attache  
 par  les  cornes;  en d’autres  pays  on les  attache  
 par le  cou :  on prétend  que  cette  derniere méthode  
 eft meilleure ,  parce que  ces animaux  ainfi attachés  
 ont plus de force.- Ils doivent  être  accouplés ferrés,  
 afin qu’ils.tirent également. (+ ) 
 A CCROCH ER,  v.  a.  ( Marine.  )  c’eft  arrêter,  
 faifir ,  attacher quelque  chofe à un croc  ou avec un  
 croc.  L’ufage,  dans la marine,  a fait  crocher; &   le  
 mot accrocher ne  s’emploie guère que pour exprimer  
 la  chofe fuivante. 
 Accrocher fignifîe  jetter  les  grappins  à-bord  d’un  
 vaiffeau ennemi que l’on veut aborder. {V>y .ci-devant  
 Abordage.) Les grappins doivent tenir à une chaîne  
 de quelques braffes de longueur ; &  l’autre extrémité  
 de cette chaîne  doit fe terminer par  un  anneau ,  fur  
 lequel'on frappe  un  bon  cordage que  l’on garnit au  
 cabeftan,  ou  que l’on roidit  à  force  de bras  ,  pour  
 faire joindre les vaiffeaux &  les tenir liés enfemble,  
 lorfque les grappins ont fàifi quelque chofe de folide.  
 On eleve un grappin, ainfi préparé, au bout de chacune  
 des deux baffes  vergues  du  vaiffeau, &  on l’y   
 tient fufpendu par une  corde en fimple ,  frappée fur  
 tïne  de  fes' pattes,  &   paffée  dans  une  des  poulies  
 qui  font  à  l’extrémité  des  vergues. Lorfqu’on  veut  
 faire tomber le grappin à bord de l’ennemi, on attend  
 que les  vaiffeaux  foient  abordés  &  que  les vergues  
 fe croifent,  &  on file &  bande cette fécondé corde,  
 qui doit pouvoir fervir auffi à rehiffer le grappin, s’il  
 n’avoit rien accroché.  Il n’eft pas  toujours néceffaire  
 que  les vergues fe  croifent pour accrocher l’ennemi;  
 on  peut  le faire à l’aide des  deux cordes,  &   du balancement  
 que  les gens  adroits &  au fait faventleur  
 donner, quoique jamais on n’aborde , pour peu que  
 la  mer  foit  agitée,  à  caufe  du  rifque mutuel  que  
 courroient  les  vaiffeaux  de  s’écrafer  ou  de  s’endommager  
 :  cependant  il  y   a  toujours,  en  pleine  
 mer,  un mouvement dont  on  peut  encore  profiter  
 pour l’élancement  des  grappins. 
 Le plus fouvent on ne place des grappins que d’un  
 feul bord ;  mais il  faut  alors  que  tout  foit difpofé  
 pour les pouvoir paffer facilement &   promptement  
 d’un  bord  à  l’autre.  On  doit  auffi  en  préparer  de  
 rechange  ,  pour  le  cas oîi  les premiers vieridroient  
 à manquer.  Lés deux cordes,  telles  qu’on  vient  de  
 les reprefénter, peuvent defeendre fur le pont d’une  
 maniéré direôe à  leur fituation;  mais on peut auffi,  
 fi 1 on craignoit qu’elles ne gênaffent pour la manoeuv 
 r e ,  &  pour les  expofer moins  à être coupées, les  
 prolonger  fur  les  vergues,  jufqu’au  moment  d’*c-  
 crocher, v&   les faire defeendre le long du  grand mât.  
 La plus  foible  ou celle qui tient le grappin fufpendu  
 au bout de la vergue peut même avoir cette pofition  
 à demeure,  en  paffant dans  une poulie placée  vers  
 le milieu de  la vergue, &  dans laquelle  elle  effuie-  
 roit peu  de  frottement :  pour  l’autre ,  elle  ne doit  
 tenir fur la v ergue,  que  par un fimple  amarrage  de  
 fil de  caret  que  l’on puiffe rompre  facilement. 
 Outre  ces  grappins  du bout des  vergues,  on  en  
 place  de  légers  fur  le  paffe-avant  &   les  gaillards,  
 également garnis de  chaîne, &  faits pour  être lancés  
 à la main, à bord &  dans les manoeuvres de l ’ennemi.  
 ( M.  le  Chevalier DE  LA  Cou D RAYE.') 
 * ACCROISSEMENT, f.m.  {Algèbre.) on appelle  
 calcul des accroijfemens celui où l’on confidere les rapports  
 des quantités après qu’elles font formées , c’eft-  
 à-dire  où l’on emploie des quantités finies au lieu des  
 quantités infiniment petites. Dict. de Clngén. 
 §   A c c r o i s s e m e n t   ,  {Economie  animale.)   
 L’animal  commence à croître  dès  les premiers mo-  
 mens de  fon exiftence. Le poulet fait partie du jaune  
 dans l ’ovaire  de fa  mere ;  il y  exifte  en  tout tems ,  
 puifque  la membrane  du jaune  fe  continue  avec le  
 canal vitellaire, &  que  ce  canal eft  la continuation  
 des  inteftins  de  l’embryon. 
 On trouve  dans l’ovaire  de  la  pou le ,  des  oeufs  
 de toute grandeur :  les plus gros  ont été  petits;  ils  
 fe font accrus  fans le  fecôurs  du mâle, &  dans' une  
 poule  privée  de toute  communication avec  le  coq.  
 Le foetus,  inféparablement  attaché  au  jaune  ,  s’eft  
 donc  accru  avec  lu i,  même avant que  le mâle  eût  
 répandu dans l’utérus de l'a poule la liqueur qui force  
 le  développement  du  poulet.  Cet  embryon  étoit  
 abfolument  invifible ,  &   d’une petiteffe  dont nous  
 ne connoiffons pas le terme, dans l’oe uf à peine vifi-  
 ble lui-même:  car cet  embryon  eft  apparemment à  
 l’oeuf parvenu à fa grandeur naturelle, dans la même  
 proportion qu’il avoit  à l’oeuf vifîble.  Ce  fait mené  
 à une  conféquence importante. 
 Si  le  coeur  eft  l’ùriique  agent  de  Yaccroijfement,  
 comme nous allons  le démontrer,  le  coeur  du  poulet  
 a  donc  agi avant les approches  du mâle  , &  dans  
 l’oeuf prefque  invifible  renfermé dans l’ovaire  de  la  
 poule vierge : c’eft  la  pulfation  de ce petit  coeur qui  
 a  porté  fucceflivement  le  foetus  à  un  accroijfement  
 proportionné à  celui de  l’oeuf dont il fait partie. 
 Cet  accroijfement  eft  lent : il  devient  rapide  par  
 l’irritation  que  la  liqueur fécondante  caufe  dans  le  
 coeur de  l’embryon.  Tout combiné ,  il  eft  extrêmement  
 probable  que  la  partie volatile  de  la  liqueur  
 du mâle  eft, à l’égard du coeu r,  le  ftimulus  le plus  
 efficace.  Cet organe  redouble  fes  pulfations, quand  
 il eft irrité par la chaleur,  par l’air, par  l’eau même.  
 La force irritante  des-parties volatiles  de là  liqueur  
 fécondante du mâle  eft prouvée, par  là force fupérieure  
 des  animaux entiers, Comparés à ceux  qu’on  
 a privés  des  organes  qui  préparent  cette  liqueur;  
 par l’épanouiffement  des  cornes  dans  plufieurs  animaux  
 ,  &  de  la  barbé dans  l'homme ;  par l’état de  
 vigueur  dans  lequel  l’abondance'de  cette  liqueur  
 met les parties  génitales ;  par  les  phénomènes mêmes  
 de  l’amour,  toujours  phyfique  dans  le  fonds,  
 &  dont le premier effet eft l’accélération du mouvement  
 du  coeur,  déjà apperçu par Defcartes. 
 IYaccroijfement du foetus ,  animé par le fecours du  
 mâle , devienttrès-confidérable.  Le coeur lui-même,  
 jufqu’ici  invifible,  commence  à  paroître  depuis  
 l’heure  douzième  de  l’incubation.  Les  premières  
 vingt-quatre  heures  de  cette  douce  chaleur,  portent  
 l’embryon  au-delà même  du  quadruple  de  fa  
 grandeur.  On  ne  fauroit  donner  plus  de  quatre  
 centièmes  de  pouce  au  foetus  qui  n’a  pas  encore