
moins larges , entières, liffes , cendrées en-deffus ,
cendré-verd en-deffous, relevées d’un côté à fix nervures
alternes, & portées horizontalement l'ur un
pédicule cylindrique, extrêmementcourt.
Les fleurs font jaunes, à cinq pétales, en papillon,
& difpofées en grand nombre fur des épis fort longs,
pendans en grappes, qui fortent de l’aiffelle des feuilles
& du bout des branches. A ces fleurs. fucce-
dent des gouffes ou légumes, que Van-Rheede n’a
point vus.
Culture. Le biti croît au Malabar daris les lieux
montueux, fur-tout à Calieolan, à Atsjencoil, &c
en d’autres endroits de cette côte. Il eft toujours
v erd , toujours chargé de feuilles , de fleurs & de
fruits, & il vit long-tems.
Qualités. Son bois a une odeur & une faveur
acide. SesJèuilles répandent une odeur agréable.
V f âges. Les Malabar es préfèrent fon bois à beaucoup
d’autres, à caufe de fa dureté fingulierè, pour
faire des pilons de mortiers, 6c beaucoup d’autres
uftenfileS domeftiques.
Remarques. Quoique Van-Rheede nous ait Iaiffé
ignorer les détails des fleurs & des fruits du biti,
on voit néanmoins affez, par fes autres caraâerés
réunis,que cet arbre ne peut guere être que du genre
du toraco deTernate,qui eft l’dnticholerica de Rum-'
phe, & auquel M. Linné a tranfporté fi mal-à- propos
le nom fophora, qui appartient à un genre de cafte.
Voyez nos Familles des plantes, volume I I , page g 18.
(M. A D AN SO S . )
§ BITONTO, ( Géogr. ) petite île.... Dict. raif.
des Sciences, &c. T. I l ,p. z6 y. C’eft une ville épif-
copale en terre-ferme, dans une belle plaine. Voyez
l’article fuivant. {C.)
Bitonto, ( Géogr. ) jolie ville d’Italie, au royaume
de Naples dans la terre de Bari, avec un évêché
fuftragant de Bari. Les Efpagnols commandés par le
duc de Montemar, le 25 mai 1734, gagnèrent auprès
de cette ville une bataille qui les rendit maîtres du
royaume de Naples. Elle eft dans une belle plaine à
trois lieues fud du golfe de Venife, quatre fud-
oueft de Bari, quarante-fept eft par nord de Naples.
Long. 3 4 , z z ; lot. 4 1 ,1 3 . (+ )
BIT OU , fi m. ( Hiß. nat. Conchyliologie. ") nom
que les Negres du Sénégal appliquent à une efpece
de pucelage, cyproea, dont j’ai donné deux figures,
planche V , page y3 , de mon Hißoire naturelle du
Sénégal, publiée en 1757. Lifter en avoit fait gravef
deux figures dans fa Conchyliologie imprimée en
1685 , l’une fous le nom de concha Veneris ßriata ,
cui fummo dorfo finuato fufcoe macules, Jamaicenfis &
Barbadenfis, planche DCCV1 , fig. 5 6 ; & l’autre
fous celui de concha Vmeris exigua, ßriata, leviter
admodum rufefeens, cui fummo dorfo integro maculez
rufefeentes, anglica. Flanche D C C V I f fig. 5y. Rum-
p h e , dans fon Mufceum imprimé en 1705 , en a
donné aufli une fous le nom de porcellana pediculus.
On en voit pareillement une dans le Recueil des
plantes de Barrelier, imprimé en 17 14 , fous le nom
de erythrcea omnium minima, rugofa & ßriata. Page
133 , planche MCCCXXVl, n°. 2.8. En 1742 Dar-
genville en fit graver une fous le nom de porcelaine,
appellée pou de mtr, rayée & tachetée, dans fa Conchyliologie
t page 3 10, planche X X I , fig. 1. Enfin la
même année 1742 Gualtieri publia un Index dans
lequel il donne quatre figures de ce coquillage, la
première fous la dénomination de porcellana vulgaris
, finis oequalibus circumdata, dorfo paululum finuato
& lineato, bafi plana, candidâ, page 31 o , planche
X X I , lettre L ; la feçonde fous la dénomination de
porcellana vulgaris, parva, globofa, ßriata, candi da,
dorfo finuato, ibid. lettre P ; la troifieme fous celle de
porcellana fimbriata, ßriata, parva, purpurafeens ,
dorfo finuato ex fufco maculato, page & planche i5 ,
lettre P ; la quatrième enfin fous celle de porcellana
fimbriata minor, amethyfiino colore fignata , & tribus
fufeis maculis in medio dorfi infecta; ibid. Lettre R.
M. Linné, dans fon Syflcma naturce, édition-12,
imprimée en 1 7 6 7 , l’appelle cyproea 3 6 4 pediculus y
teclâ, marginatâ, tranfverfim fulcatâ, page 1,18.1.
Le bitou différé fi peu du coquillage qu’on appelle
pou de mer fur les côtes de France, qu’on feroit tenté
de le regarder comme variété de la même efpece;
car quoique la coquille de celle du Sénégal foit d’une
blancheur comparable à celle de la neige ou du .lait,
elle a la forme 6c le nombre des cannelures de celle
de l’Europe, & il n’eft pas probable que la couleur
gris de lin & les taches brunes qu’on remarque fou-
vent fur le pou de mer, ni qiie la taille qui eft pref-
que une fois plus grande , foient feules fuflilàntes
pour le. diftinguer du bitou du Sénégal.
Sa coquille n’a gùere plus de quatre lignes de Ion-
gùeur fur trois de largeur, & à-peu-près autant de
profondeur; elle eft arrondie comme un petit oeuf.
Il n’y paroît point de fommet : on ne découvre à
l’extérieur d’autre tour de fpirale que celui qui forme
toute la coquille & qui renferme les deux autres, &
les cache dans fon intérieur.
Son ouverture eft prefque droite & beaucoup plus
large que dans les autres efpeces. Elle a environ fix
fois plus de longueur que de largeur dans l’endroit
oh elle eft plus évafée.
La levre droite eft une fois moins large, c’eft-à-
dire, moins épaiffe que la gauche. Elles font relevées
toutes deux de plufieurs cannelures dont le
nombre varie depuis 15 jufqu’à 30. Ces cannelures
font à-peu-près égales & font le tour de la coquille,
en s’étendant tranfverfalëment. Un léger fillon les
coupe toutes en deux parties égales en paffant par le
milieu du dos. Le plan formé par les deux levres eft
fort convexe.
Sa couleur eft ordinairement d’un beau blanc de
neige, & quelquefois couleur de chair extrêmement
pâle. Celle d’Europe eft communément gris-de-lin,
& marquée fur le dos de trois taches brunes qui fou-
vent font divifées par la moitié.
Variétés. Quelques-unes, tant de celles que j’ai
obfervées au Sénégal, que de celles qui vivent fur
nos côtes de l’Océan, n’ont point de fillon ou d’enfoncement
au milieu du dos ; & l’on voit quelquefois
dans les unes & les autres, fur le bord extérieur
de la levre droite de leur ouverture, un léger renflement
qui imite un bourrelet.
Animal. Le petit animal qui habite cette coquille
a les cornes & le pied proportionnellement beaucoup
plus longs cjue dans les autres efpeces ; lè pied
furpaffe de moitié la longueur de la coquille.
Le manteau eft d’un blanc prefque aufli clair que
celui de la coquille qu’il recouvre en entier. Comme
il eft fort mince, & qu’il s’applique exactement fur
fes cannelures, elles le font paroître couvert de petites
éminences ou de tubercules, quoiqu’il foit parfaitement
lifte.
Moeurs. Le bitou fe trouve affez communément
fur les rochers à l’ifle de Gorée & du cap Manuel.
Remarques. M. Linné dit dans fes carafteres génériques
que l’animal du bitou eft femblable à celui du-
limaçon ou de la limace, cyproea animal Umax,
Syflema nat. page nyz ; mais il y a une grande &
meme aufli grande différence entre le limaçon co-
chlea , & le pucelage cyproea, qu’il y en a entre le
linge & le boeuf. Le limaçon a quatre cornes & les
yeux pofés à l’extrémité des plus longues ; le pucelage
n’en a que deux & les yeux placés fur un renflement
près de leur origine. II a de plus un caraftere
fingulier, qui confifte à couvrir entièrement fa coquille
de fon manteau, de forte qu’il paroît entièrement
cfoirnu, 6c nombre d,’autres çara&eres qui
l’éloignent
l’éloignent de beaucoup du limaçon, en le piaçàftt
dans une autre famille. ( M. A d an son- )
BITURIGES , {Géogr.') B'uurici, peuples qui oc-
tupoient le Berry ; Av.ari.ciim, Bourges qui tire fori
nom de la rivière d’Eure, Avara, étoit leur capitale.
Ils avôient des rois qui paroiffent avoir dominé dans
la Celtique- Ambigat, un de ces rois, envoya Bello-
yefe en Italie. Neuvy, Hoyiodunum • Bourbon-FAr-
çhambaut, Aquoe Bormonis J Argenton, Argentoma-
gus ; Château - Meillapd , Mediolanum, é-toient de
leur territoire. ( M. Be g u il l e t .)
BIVET, f. m. (H,ifi. hat. Conchyliologie. ) efpecê
de pourpre ainfi nommée au Sénégal, & gravée à
la planche V I I I , n°. 16, page 123 , de notre Hfioiré
naturelledu.S'inégal, publiée en 1757. Gualtieri, dans
fon Index tefiarum Conçhyliorum, imprimé en 1742,
en a donné deux figures payables, page.&;planche 48,
lettres B 6ç C , fous la dénomination de buccinum
majus, canaüculatipn, rofirqtum, ore labiofo, craffum,
finis & plicaturisfeu cofiulis eminentibus rugofum, ele-
gantifjim'e cancellàtum & exafperatum, candidum, ali-
quando ex fufco lineatutn.
Coquille. Sa coquille eft ovoïde, longue d’un pouce
fin quart, & de moitié moins large. .
Ces fpires, ne font pas étagées, par dégrés, mais
renflées, & arrondies. Leurs côtes font plus relevées
, rarement armées de pointes, & coupées par
4es filets plus fepfibles. Ces filets font au nombre
de douze à vingt-quatre dans la première fpire, &
de quatre à huit feulement dans les autres.
L’ouverture eft pointue en bas comme en haut,
& d’un tiers plus longue que le fommet.
La levre droite eft çreufée fur les bords de douze
petits filions, après lefquels s’étendent jufqu’au dedans
de la coquille un pareil nombre de dents au de
filets qui font l’alternative avec eux.
La levre gauche n’a point de lame fur fa furface,
& elle porte , depuis fon milieu jufqu’à fon extrémité
fiipérieure, trois groffes dents qui tournent en-
dedans : l’autre moitié eft occupée par les rides ou
filets de la première fpire. Le bourrelet commence
à paroître un peu au-deffus de fort milita.
Cette coquille eft blanche ou grife , environnée
de deux ou trois bandes brunes qui tournent avec
les fpires.
Moeurs. Ce coquillage eft extrêmement commun
autour des rochers du cap Bernard-, au nord-oueft
de l’île de Gorée, {M. A d a n s o n .)
BIZARRERIE, {Morale.") La bizarrerie eft un défaut
îrès-oppofé à la bonne foçiété ; elle confifte dans un
goût particulier qui s’écarte mal-à-proposjde celui
des autres. S’écarter du goût commun'par une fin-
gularité condamnable , c’eft être bizarre. On doit
éviter ce vice qui eft prefque toujours la marque
d’un efprit faux & plein d’amour-propre.
Il eft dangereux de paflèr pour un homme bizarre :
quand nous avons cette réputation, on n’a plus de confiance
en nous, parce qu’on s’imagine que la fingu-
larité qui nous écarte de la route commune, dans
de petites,chofes, pourroit nous en écarter dans les
affaires de conféqqence. Il êft certain que quiconque
fe conduit par des principes déraifonnablês , n’eft
pas propre à infpirer de la confiance. Si les hommes
entendôient bien leurs intérêts, ils fe corrigeroient
d’une infinité de défauts & de vices qui leur nuifent
cent fois plus qu’ils ne leur procurent de fatisfac-
tioffi (+)
Bizarrerie , f.Méd.) c’eft ce .goût qu’on rencontre
fouvent dans des malades qui leur fait faire ce qui
ne leur convient point. On nomme les malades qui
en font-, attaques, bigarres , capricieux, volontaires,
&c.
La bizarrerie peut venir de deux principes , dont
Tome I,
j’u" ™ vice corporel, l’autre eft une erreur de
l ame. C eft ainfi que la fatyriafe dépend de l’acri-
morite de la femence & de la fenfibilité extrême des
fibres rierveufes; Qr l’acrfinonie de la femence, & lg
lemence peut provenir de l’ufagedes affaifonnemens
qui flattent le goût, & de l’abus des liqueurs1 chaudes
; la fenfibilité des parties génitales peut être augmentée
par les idées lafeives & les fantômes qui
le prefentent fouvent à Taine & à la volonté. Ces
maladies dépendent donc des caufes matérielles &
morales ; cqnféqiiemment on doit employer dans
jeur cure , les fe cours de l’un & de l’autre genre ;
- Ie® médecins qui meprifent les fecours moraux au
point de n’en faire aucune mention dans les inftitu-
tions de leur art, font dans une grande erreur.
. ^es bizarreries font accompagnées tantôt d’affections
vives, tantôt de triftes , d’autrefois de languif-
jantes. Une affèaion v ive, comme la colere, Ig joie ,
la cupidité , dépend pour l’ordinaire , de la force
des fibres rierveufes ; de leur tenfion, de leur trop
grande elafticite & de l’aâivité du fluide nerveux.
Une affection languiffante, la crainte, par exemple,
.ennui , l’inappétence,4 le froid , fymptômes que
1 on_ obferve dans la noftalgie , le pica , la morofie
& amnéfie, femblent dépendre de la diminution
de la fermeté de la moelle du cerveau & des fibres
nerveufes qui fe diftribuent dans les organes 5 en un
mpt, delà rapidité.ou de l’inertie des fluides.
Ce que nous avons dit précédemment, nous ap?
prend que la bizarrerie appartient à un de ces principes.
En effet, fi la maladie a é té précédée de foins,
de veilles, de travaux nocturnes, de là bonne chere *
çle 1 ufage des fpiritueux,. des aromates , des épiceries
, il eft vraifemblable que les fibres pêchent
pat fechereffe, par élafticité, fenfibilité. La fenfibilité
jointe à la molleffe, à la ténuité des fibres, conftituë
leut délicateffe , telle qu’on Tobferye dans les en-
fans , les jeunes filles & ies hyftériques. De-là vient
le changement de l’ame, Tinconftance , la légèreté
du jugement ; le penchant au délire , à la crainte &
au défefpoir. Le médecin qui faura flatter à propos,
amufer & affurer le malade , rétablira par-des cordiaux
ceux qui font foibles ; les hyftériques, par
le caftoreum ; & les convalefcens , en leur donnant
du vin. (A.)
* § b lZU, {Géogr.") ville d’Afrique au royaume
de Maroc ; & B z o , ville d’Afrique au royaume de
Maroc, font une feule & même ville. Voyez le D i%‘
Géogr. de la Martiniere, au mot Bzo. L titres fur £ Encyclopédie*
B L
BLAAUNEUS, f. m. {Hifl, nat. Ickthyolog.') petit
poiffon d’Amboine, gravé paffablement fous ce nom*
par Ruyfch , planche I V , , , , page 7 , de fa Collection
nouvelle des poiffons d’Amboine.
A II a le corps cylindrique , médiocrement long, la
tête courte , la bouche petite, obtufe, les yeux
placés fur le devant de la tête..
r. : Ses nageoires font au nombre de fept, favoir -
deux ventrales, petites, menues . placées au-deffous
des peûorales qui font quarrées ou triangulaires
médiocres ; une dorfale tiès-longue, plus haute devant
que derrière ; une à l’anus plus longue que
profonde , & une à la queue qui eft fourchue jusqu’au
tiers de fa longueur.
Son corps eft brun ,■ comme marbré de veines de
diverfes couleurs. Il a une tache bleue au-deffus de
.la bouche, qui lui a valu fon nom .de blaauneus,
c’efl-à-dire , bleu nez ou nez bleu.
Moeurs. Il eft des plus communs dans les mers des
Moluques.
Remarques. Ce poiffon appartient naturellement à
...............Y Ÿ y y y