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pour fe fouftraire aux flammes, avec le refte de
fa famille. Amaïs , pour fe dérober aux fureurs
d’une jufte 'vengeance, fut mendier un afyle dans
la Grèce. On prétend que c’eft le même que Da-
naiis, qui en effet fut chaffé de l’Egypte dans le
même tems. (T—N.')
AM AL , (Géogr.) ville de Suede, fur le Wener,
dans ia province de Daland. Elle n’exifte que depuis
l?an 1 6 4 0 , & elle tient à la diete du rôyauirie, la
88e place dans l’ordre des. villes. Son commerce
qui eft très-confidérable, confifte en goudron , en
planches & en bois de charpente. (D . G.)
AMALARÎC, ( Hifi. des Goths. ) fils légitime
d’Alaric I I , étoit encore au berceau lorfque la
mort lui enleva fon pere. Son enfance 1 exclut du
trône ; & ce fut fon frere , ne d’une concubine, qui
fut armé du pouvoir fuprême. Les peuples obéif-
foient à regret à un prince flétri par la proftitution de
fa mere.Théodoric, grand-pere maternel ttAmalaric,
profita de la difpofition des efprits pour rétablir fon
petit-fils dans ^héritage de fon pere. L’ufurpateur,
abandonné de Ceux qui l’avoient proclame, rentra
dans l’obfeurité de ia vie privée. Le jeune roi n’eut
que l’ombre du pouvoir ; ce fut Théodoric qui en
eut toute la réalité. Ce tuteur habile eut befoin de
toute fa dextérité pour fe maintenir contre 1 ambitieux
Clovis qui afpiroit à régner fans rivaux dans
les Gaules. Ce prince, ennemifecret des Vifigoths, &
fouveüt leur vainqueur, en auroit détruit la domination
, s’il n’eut été arrêté par les prières de fa fille
Clotilde, qu’il avoit donnée en mariage au jeune
Amalanc. Cette princeffe fut mal récompenfée de
fon attachement pour fon ingrat époux ; la diverfité
de religion fut le germe de leurs divifions domefti-
ques. L’un avoit embraffé les erreurs de l’Arianifme,
& l’autre, élevée dans la religion de fes peres, avoit
perfévéré dans la pureté de la foi. Amalanc , tyran
des confidences, lui fit effuyer toutes fortes d’outrages
pour la réfoudre à l’apoftafie ; & il éloigna de
fon lit une époufe qu’il regardoit comme l’ennemie
de fon Dieu & de fon culte. Ses duretés & fes mépris
épuiferent la patience de la princeffe qui envoya à
Clildebert un linge teint du lang forti de fes plaies.
Cette querelle domeftique fut le fignal d’une guerre
fànglante ; on en vint aux mains. Les Vifigoths furent
taillés en pièces, & leur roi Amalanc fut enveloppé
dans le carnage. D ’autres rapportent qu’il étoit prêt
à s’embarquer pour l’Efpagne, lorfqu’il s’apperçut
qu’il avoit oublié fes pierreries dans Barcelonne ; il
y retourne, & lorfqü’il voulut en fortir avec fes
tréfors, fes fôldats le dépouillèrent. Il voulut fe
réfugier dans une églife ; mais lorfqu’il étoit prêt d’y
entrer, il fut tué d’un coup de javelot l’an 526, après
un. régné de cinq ans. Ses fujets fe retirèrent en Ef-
pagne ayec leurs femmes & leurs enfans. Tout le.
pays qu’ils avoient occupé, fut partagé entre les
Francs & les,Goths. ( T—N.')
. AM ALAZONTE, ( Hifi. des Goths. H f i . d?Italie.)
étoit fille, de Théodoric, roi des Goths en Italie, qui
envoya en Méfie lui chercher, un époux, & le choix
tomba fur Eucaric qui étoit comme elle de l’illuftre
famille des Amales. Athalaric fut le fruit de cette
union. Après la mort prématurée de fon époux, elle
gouverna l’état pendant la minorité de fon fils ; &
tant qu’elle fut chargée de l’adminiftration des affaires,
l’Italie n’éprouva ni troubles ni revers. L’empire des
Oftrogoths eût été détruit auffi-tôt que formé, fi des
mains aufli habiles n’en euffent dirigé les rênes. La
lettre qu’elle écrivit à l’empereur Juftinien, eft un
monument qui attefte que les rois.Oftrogoths voulaient
bien reconnaître dans les empereurs d’orient
une fupériorilé de rang , mais non pas une fupério-
rité de jurifdiftion. Les Oftrogoths, comme tous les
peuples brigands., dont la guerre, étoit le métier &
Funîque reffour.ee, ne plaçoient jamais une femme
fur le trône , parce qu’ils n’avoient befoin d’unroi
que pour marcher à leur tête. Mais quoique les
femmes fuflènt exclues de la puiffance fouveraine, la
loi les autorifoit à gouverner fous le nom d’un prince ;
ainfi on ne leur refufoit que le titre, & on leur laiffoit
l’exercice de la puiffance. Ce fut en vertu de cette
.loi, qu’Amala^onte prit la tutelle de fon fils fans
exciter aucun murmure ; & elle fut o'béie Comme fi
la plénitude & la racine du pouvoir fouverain euffent
réfidé dans elle. Sa dextérité dans les négociations,
fon difcernement dans le choix de fes agens, lui
afïignent un rang diftingué parmi ceux qui fe font
montré dignes de gouverner. La mort lui enleva fon
fils âgé de dix-huit ans. Ce coup, qui devoit la faire
rentrer dans l’obfeurité de la vie privée , ne fit
qu’étendre les voeux de fon ambition. Trop fiere
pour s’abaiffer à fléchir fous un m aître, elle ne put
confentir à renoncer au plaifir de commander. On a
vu des princes fatigués du poids des affaires fe dépouiller
de la pourpre, pour fe livrer à l’ennuyeufe
uniformité de la vie privée ; mais il eft peu d’exemples
de femmes qui aient abdiqué la couronne fur leur
déclin. Quand l’âge les prive des moyens de plaire ,
elles deviennent plus fenfibles au plaifir de commander.
Amalazonte crut éluder la rigueur de la loi qui
l’exciuoit du trône, en y faifant affeoir un prince
avec elle. Les peuples barbares ont pouffé le plus
loin la délicateffé fur les alliances ;. un prince Goth
ou un Vandale eût cru s’avilir en époufantune femme
qui n’eût point été du fang des rois. Amala^onu ref-
petta cet ufage, -en faifant entrer Théodat dans fon
lit. La politique lui dittoit un autre choix ; mais les
barbares ont plus d’orgueil que d’ambition. Théodat
promit à fon époufe de fe contenter du titre & des
décorations de la royauté, & de lui abandonner
l ’adminiftration des affaires. Mais trop, ambitieux
pour n’être pas infidèle à fes promeffes, il exigea
d’elle une obéiffance fans réplique. L’habitude du
commandement rendit à cette princeffe fa dégradation
plus amere & plus douloureufe ; elle éclata en
reproches infultans contre fon époux parjure. Théodat
affermi furie trône fut importuné de ces plaintes
qu’il fa voit mériter ;. & ce fut pour ne plus les
entendre, qu’il la relégua dans une île du lac dé
Bolfene. Ce fut-là qu’abandonnée des anciens adorateurs
de fa fortune, elle s’occupa des moyens de
tirer vengeance du perfide auteur de fes maux. Jufti-
nien lui parut l’inftrumeht le plus propre à l’exécution
de fes deffeins ; elle Tintéreffa dans fa caufe par
l’éblouiffante promeffe de le rendre maître abfolu de
toute l’Italie. Son défintéreffement donna un nouveau
poids à fes follicitations ; elle ne demanda pour
réçompenfe qu’un établiffement convenable à la dignité
de la fille ôc de lamere d’un roi. Juftinien lui
accorda, plus qu’elle ne demandoit. Amalagonte ap-
prochoit du terme de fes vengeances, lorfque les
éclats d’une joie imprudente laifferent appercevoirla
caufe qui les faifoit naître. Théodat inftruit par la
voix publique, prévint l’exécution de fes complots,
ordonna de là faire mourir. Cette princeffe, plus
admirée que chérie, trouva des vengeurs après fa
mort ; les Oftrogoths, qui refpe&oient en elle le
fang du fondateur de leur empire, fe rangèrent du
parti de Juftinien qui pourfuivoit la vengeance de
la mort; & cette défeâion facilita à fes généraux la
conquête de l’Italie & de la Sicile. Amalaçonte mourut
l’an 53 5. (T — iv.)
§ AMALFI, ( Géogr. ) ville ancienne d’Italie au
royaume de Naples, dans la principauté citérieure.
Elle eft fituée fur la côte occidentale du golfe de
Salerne, dans un lieu délicieux par fa beauté, fa
fertilité êç la déliça,teffç de fes fruits. Ce fut pendant
A M A
quelques fiectes, depuis l’an 600 jufqu’en 1 0 0 6 , un
(état indépendant allez confidérable, en forme de
république. Son commerce étoit plus étendu alors
qu’aujourd’hui. L’empereur Lothaire II L’emporta en
1 -13 3, avec le fecours des galeres que lui amenèrent
les Pifans. La ville fut mife au pillage, & Lothaire
ne voulut de tout le butin qu’un volume des Pandectes
du droit ', que l’on conferve à Florence, comme
un monument précieux. Il y eut aufli en 10 5 9 un
concile ; il y a même encore un archevêque. Cette
ville fait partie des domaines de la couronne, &
donne le titre de prince à la maifon de Piccolomini.
LonS-3 7 ) 70. lat. 40, 3 3 : (C - a .)
A MALI, f. m. ( Hifi. nat. Botaniq. ) genre de
plante de la feétion des bidens, dans la famille des
compo’fées, ainfi nommée par les Brames, & affez
bien gravée par van-Rheede, hortus Malabaricus,
vol. X , pag. 7 9 , pl. X L . Jean Commelin, dans fes
notes fur cet ouvrage, l’appelle Chryfanthemum indi-
cum , urticae folio , flore luteo , petalis bifidis.
Cette plante eft annuelle, & croît au Malabar
dans les terres fablonn eu fe s, où elle s’élève à la hauteur
de deux pieds fous la forme d’un buiffon affez
clair ou peu épais, hémifphérique. Sa racine eft blanche
& fibreufe, fa tige eft droite, cylindrique, de
trois lignes de diamètre, & jette dès fon origine des
branches cylindriques, oppofées en croix, lâches,
écartées » fous un angle de quarante-cinq dégrés,
noueufes, liffes, luifantes, vertes d’abord, à noeuds
rouges, enfuite cendrées en vieilliffant, à bois blanc,
rempli de moelle. Les feuilles font oppofées en croix,
taillées en coeur très-alongé, à peu-près comme
celles de l ’o rtie, longues de deux à quatre pouces,
tine fois moins larges, très-minces, couvertes de
poils rares & courts, qui leur donnent une légère
rudeffe, d’unverd fonce, relevées de trois nervures
principales en-deffous, bordées de chaque côté d’environ
vingt dents triangulaires, affez égales,’ & portées
fur un pédicule affez long, demi-cylindrique ,
plat en-deffus, & très-foible, qui les laiffe pendre
en partie.
Chaque branche eft terminée par deux têtes de
fleurs jaunes, hémifphériques, de quatre lignes de
longueur fur cinq de largeur, q u i, lorfque les fleurs
font épanouies, ont deux pouces de diamètre, &
.font portées fur un péduncule fort mince de cette
longueur, ou fort peu davantage. Chaque tête eft
une enveloppe de huit à dix feuilles triangulaires
concaves, deux fois plus longues que larges , dif-
pofiées en forme de calice fur un feul rang, qui
embraffent autant de demi-fleurons femelles à languette
ftriée à deux & quelquefois trois dents, &
à leui; centre une trentaine.de fleurons hermaphrodites
, monopétales, réguliers, à cinq dentelures,
contenant cinq étamines cachées, réunies par leurs
anthères, & un ftyle fourchu en deux ftigmates. Les
demi-fleurons ont un pareil ftyle fourchu fans étamines.
Chaque fleuron & demi-fleuron porte fur un
ovaire nud fans calice, & féparé par une écaille
pointue. Cet ovaire en mûriffant devient une graine
ovoïde, noirâtre, à quatre angles, une fois plus
longue que large, liffe, enveloppée d’un côté par
une des écailles qui couvrent le réceptacle de l’en-
veloppe.
Qualités. Toutes les parties de Cette plante ont
une odeur aromatique, agréable, comparable à celle
deTa mangue avant fa maturité, excepté fes fleurs,,
qui n ont aucune odeur. Ses feuilles ont une faveur
âcre.
Ujages. Le fuc exprimé de fes feuilles fe b oit,
mele avec celui du gingembre frais, dans les coliques
yenteufes.
Remarques. Par ces divers caratteres, il eft facile
de voir que 1lamali forme un genre de plante voifin
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de Veupaionophaiacron dans la feâion des biderts. Une
plante fauvage différé de la même plante cultivée;
fes feuilles font plus.petites & plus arrondies, ainfi
que fes fruits qui font aufli moins nombreux fur
chaque grappe, & dont l’amertume, mêlée à un
acide beaucoup plus violent, empêché d’en faire
ulage. Neanmoins on emploie fes autres parties
comme on fait de l’ambalum ; & on y reconnoit
plus de vertu & d’efficacité. ( M. A d a n son . )
AMAN , {Hifi. des Juifs.) fils d’Amadath &
favori d’Affuérus qui l’éleva au-deffus de tous les
princes de fa cour, ' S’enorgueillit tellement de la faveur
du r o i , qu’il fe fit rendre des honneurs qui
alloient jufqu’à l’adoration ; & le roi de Perfe qui le
favort, aVoit la foibleffe de le fouffrir. Tout le
monde fléchiffoit le genou devant le fuperbe Aman ;
le juif Mardochée étoit le feul qui refufât de ramper
fervilement devant lu i , fans néanmoins manquer de
refipeâ: à l’ami du prince. Aman en fut choqué , &
réfolut de perdre Mardochée avec tous les Juifs; il
furprit au roi un ordre pour les exterminer. Le jour
de cette fànglante exécution n’étoit pas encore arrivé ;
Aman voulut le prévenir pour Mardochée. Il fit
élever une potence, & alloit demander à Affuerus
qu’il lui fût permis de faire pendre ce juif infolent ;
lorfque le ro i, qui yenoit d’être informé que cet
homme avoit autrefois découvert une confpiration
tramée cohtre lui, voyant entrer fon favori, lui dir r
« Aman, que peut-ôn faire à un homme que le roi
» defire de combler d’hOnneur » } Aman croyant parler
pour lui-même, répondit à Affuérus qu’il falloit
revêtir cet homme des habits royau x, lui mettre le
diadème royal fur la fête , le faire monter fur le
cheval du ro i, & ordonner au premier des grands
de la cour de le conduire en triomphe par la v ille , en
criant : C'efi ainfi que fera honoré celui que le roi voudra
honorer. Affuérus lui dit : « A lle z, & faites vous-
» même ce que vous venez de dire envers le ju if
» Mardochée, qui a découvert une confpiration
» contre ma perfonne, & qui n’en a point été récom-
» penfé ».Aman fut contraint d’obéir. Efther faifit
cette occafion de défabufer Affuérus des calomnies
qu’on lui avoit faites contre les Juifs. Le roi reconnut
l’impofture d'Aman , ordonna qu’il fut attaché à
la potence qu’il avoit fait dreffer pour Mardochée ,
& donna un édit en faveur des Juifs, qui révoquoit
le premier.
Aman o u Sama, ( G é o g r . ) ville de la Judée à
l ’ôueft de la tribu de Juda, & au fud-oueft de celle
de Siméon. Elle étoit près des montagnes qui fépa-
roient la Paleftine de ridumée, & du pays d’Edom.
L o n g . 6 y . la t . g o , J è . ( C . A . )
AMANA , ( Géogr.) montagne de Syrie au nord
de la terre de Judée. On dit que lès rivières de
Damas, Abana & Parphar fortent de céfte montagne-
( C A . ) *
§ AMANDIER, (Botanique.) en latin amygdalus,
en anglais almond-tree, en allemand' mandelbaum.
Caractère générique.
Le calice eft un .tube monopetale divifé en cinq
fegmenS obtus. La fleur confifte en cinq pétales creu-
fés en cueillerôn. L’embryon devient un fruit o v il
& comprime : c’eft un brou peu épais dont l’écorc-e
eft légèrement v elu e, & qui eft divifé par un fillon
longitudinal : le brou recouvre un noyau oval ét
comprimé, moins ruftiqué que le noyau de pêche Sc
qui contient une amande.
/-■ ÊfpeceSi,
1. Amandier à feuilles dentées , dont les pétales des
fleurs dépaffent le calice.
Amandier commun.
Amygdalus foliis ferratis, petalis forum emargU
natis. Mills