Les couvrent de fable par dits dans des .corbeilles ,
de maniéré qu’ils ne.fe touchent pas, & .prétendent
que par ce moyen leur amande ;eft.attendrie & plus
facile à .digérer.
Dans le troue des vieux areks .on trouve.desarekites
ou des pinangites,.c’eft-à-dire, des pierres d'arek ou
des .efpeces de hézoards végétaux de la grandeur &
forme d’un grain de veffe ou de froment, blancs,'
luifans, pefans, durs <k froids comme un .caillou ;
les Indiens -lés portent eniîlés .dans un anneau en
forme dé bague à leurs doigts : on s’en fert aufli
comme de pierre de touche pour éprouver l’or &
l’argent : l ’or le plus pur, .au titre de 13 .carats, y
paroît d’un beau jaune, pendant que .celui qui eft
mélangé a une .couleur rouffe & terne : l’argent y
paroît blanc, mais avec une légère teinte de .couleur
cuivrée.
Variétés. Rumphe dit que cet arbre a plufieurs
variétés. La première confifte à avoir un goût de
fumée à fon amande, à-peu-près , comme du riz
frais ; .ce goût qui plaît aux Indiens, eft regardé
comme un grand défaut par les Européens. Quelquefois
les fleurs hermaphroditesfupérieures portent
du fruit, mais il n’eft pas plein & a une forme fin-
guliere communément (phériqne ou en rein. On en
a vu quelquefois une monftruofité à deux amandes
dans le même fruit. ■
Remarques. Nous ne voyons pas trop fur quelle
autorité M. Linné affure que 1 .’arek a neuf étamines
dans fes fleurs ; s’il eût moins copié fervilement,
qu’interprété Le fens .des exprefli.ons peu exaâes de
Yan-Rheede & d e Rumphe, il eût reconnu que tous
deux, & fur-tout le premier, en difant \ fions ape-
riunt fe in tria folia. . . conùnentque in medio Jlqmina
novem albicanùa tenuia fine ullis apicibus, tria Ion-
giora ex fiavo albicanùa quce à fex minoribus magis
Jlavis cinguniur, a pris pour trois étamines plus longues
& moins jaunes les trois ftigmates de l’ovaire
qui font en effet plus longs que les fix étamines qui
les entourent dans les fleurs hermaphrodites fertiles.
On fait aujourd’hui que le cachou n’eft pas tiré
de l’arekier, mais d’un autre arbre que nous ferons
connoître; ainfi le nom de catechu, que M. Linné
donne à Yarek, n’eft pas plus exaét que les neuf étamines
.qu’il lui accorde, ce qui feroit une chofe bien
extraordinaire, vu que toutes-les autres plantes de
la famille des palmiers en ont fix, ni plus ni moins.
Confultez nos Familles des plantes, volume II, pag. 22.
Enfin, M. Linné fait une troifieme faute , lorfqu’il
dit que les feuilles de Yarek font tronquées & dentées,
areca, catechu, foliolis... pramorfis ; il les a
pointues toutes les fois qu’elles n’ont pas été ufées,
ni déchirées par le frottement.
Deuxieme efpece. HoEA-NYWEL.
La fécondé efpece d’arek que les habitans d’Am-
boine appellent koea - nywel, les Malays pinang-
ealappa , 6c Rumphe pinanga-calapparia au volume
premier de fon Herbariurn Amboinicum, page 28,
planche IV, figures Ç. D , eft plus haut & plus grand
que les autres efpeces d’arek. Il reffemble beaucoup
au cocotier par fon tronc, fes feuilles & fes régimes
qui fortent des aiffell.es des feuilles actuellement
exiftantes, & non pas au-deffous d’elles. Ses fruits
font de la groffeur d’un oeuf d’o ie, obtus ou prefque
fphéroides, à peine un fixieme plus longs que larges,
à écorce rouge extérieurement, avec des ftries cendrées
, à aman,de fphéroïde, longue de treize à quatorze
lignes, avec une petite pointe au bout, douce
au goût, mais dure.
Uhoea-nywel eft trçs-rare à Amboine, & commun
à l’ile Celebe, fur-tout autour de Macaffar.
• V f âges. On en fait peu ct’ ufage pour la nourriture,
à caufe de fa dureté, mais beaucoup en médecine
pour lés maladies auxquelles on.emploie Yarek.
Troifieme efpece. Mabock.
Le mabock, appelle pinang- mdbo.ck & pinang-
itam par'les Malays,, .& décrit fans figure par Rumphe
, fous le nom de pinanga nigra, page 29 , différé
de Yarek par les caraéteres fuivans ; il a les racines
plus femées d’épines, plus élevées au-dëffus. de la
terre ; les articulations ou Allons circulaires du tronc
plus écartés , les feuilles d’un verd plus noir ; le
fruit plus petit, mais plus étroit, plus menu à proportion,
à-peu-près comme un gland, roux ou plus
rougèâtre que le hoea-nywel ; l’amande conique
plus alongée, plus menue , moins blanche, plus
feche, plus auftere, plus fujette à enivrer, & fouvent
amere.
Ufages. Le mabock eft commun dans les îles orientales
des Moluques, où on en mange l’amande communément
verte.
Quatrième efpece. H e n A-HENA.
La quatrième efpece d’arek eft appçllée hena-
hena par les habitans de Ternate ; hua-ewan, c’eft-
à-dire arek de mpntagne, par ce.ux d’Amboine ; hua-
alang, par ceux d’Hitoe ; pinang-eetan befaar, par les
Malays , & pinanga fylvefiris globofa, par Rumphe
qui en a donné une figure paffable dans fon Her-
barium Amboinicum, volume premier, pag. 3 8 , pi. V9
fig. 1 & A. Voici en quoi il différé de Yarek commun.
Son tronc eft un peu plus épais, de neuf à dix
pouces de diamètre, haut de douze à vingt pieds,
plus blanc, à anneaux plus larges, à feuilles longues
de dix à douze pieds, à côte greffe comme le doigt,
à vingt folioles de chaque côté, longues chacune d’un
pied& demi à deux pieds, neuf à dix fois moins larges
, pointues, pliées & à plufieurs côtes longitudinales
en-deffous, Le régime des fleurs n’eft pas ramifié
, mais femblable à un épi fimple, long comme les
feuilles ; au lieu de fortir au-deffous d’elles ou de
la tige après leur c.hûtè, il fort du haut de leur
gaine, comme s’il faifoit corps avec leur pédicule.
Sa partie inférieure eft nue ou fans fleurs dans une
longueur de trois pieds environ, le refte eft garni
de plus de deux cens fleurs fefliles, affez écartées,
femblables à celles de Yarek, c’eft-à-dire, hermaphrodites
, dont les fupérieures avortent, pendant
que douze à quinze des inférieures font fertiles :
elles font accompagnées de grandes écailles qui
reftent fur l’épi après leur chiite.
Les fruits font fphériques de dix lignes environ
de diamètre, d’un jaune orangé, à peau & chair
minces, feches & fragiles, contenant une amande
fphérique avec un point, recouverte d’une peau
dure comme une efpece d’écorce. La fubftanfce de
cette amande reffemble à celle, de Yarek, mais eft
plus dure, plus auftere, plus amere, & cependant
mangeable.
Culture. L’hena-hena n,e croît ni dans Les jardins ,
ni dans les petites forêts, mais, feulement fur les
montagnes, & à l’ombre des arbres de haute futaie.
Qualités. Son bois eft d’abord blanc, enfuite roux,
plus ferme & plus durable que celui de Yarek ,
çompofé de fibres longitudinales ; mais il a , comme
Yarek, le coeur blanc, plus tendre, compofé de fibres
plus courtes.
Ufages. Ôn fend facilement fon tronc pour en
faire des folives ; fes amandes fe mangent dans les
lieux où Yarek manque ; pour cela on les concaffe
en gros fragmens, & , quoique plus dures que celles
de Yarek, cependant un coup fuffit pour les brifer
en éclats : quoiqu’aufteres & amer es, elles font préférables
à toutes les autres, efpeces fauvages.
Cinquième efpece. Hu d â - K e k e r .
Ukuda-keker eft un arekier fauvage qui croît également
fur le rivage & fur les montagnes des îles
Moluques , où il eft femé.par-tout par les chauve-
fouris qui le gorgent de fes fruits; les Malays l’appellent
p'mang-lanfa ou pinang-pandang, à caufe de
la difpofition de fes fruits qui font ferrés comme
ceux du lanfa ou du pandang : les habitans d’Am-.
boine l’appellent nibun-mera, & les Hollandois roode
nieboom , parce que fon bois eft rouge. «
Il a le tronc plus haut, plus menu que Yarek ,
marqué d’articulations plus grandes, & le bois plus
dur, roux au-dehors ; fes feuilles ont fept à huit
pieds de longueur, à côte velue d’un pouce de diamètre
, vingt folioles de chaque cô té , doublées
pour l’ordinaire , c’eft-à-dire, fortant deux à deux
d’un même point ; de forte qu’il y en a quarante
de chaque côté, quoiqu’il n’en paroiffe que vingt.
Chaque foliole eft pointue , longue de trois pieds ,
quinze à vingt' fois moins large , pliée en deux
feulement , avec une nervure au-deffous , ' liffe
comme celle du nipa.
Le régime des fleurs fort de la tige un peu plus
bas que les feuilles de la cime , comme dans Yarek,
mais d’une gaine plus étroite ; il a les fleurs plus
petires & reffemble à un épi long d’un pied &
demi, dont la partie fupérieure avorte & fe fépare ,
pendant que la partie inférieure qui refte longue de
trois pouces, & une fois moins large , eft couverte
comme l’épi de l’arum de trente à quarante fruits,
entre lefquels on voit nombre de fleurs ayortées ;
chaque fruit eft ovoïde, femblable à un gland ,
fouvent anguleux à caufe de Iapreflion, pointu
par le bout, long de neuf à dix lignes , de moitié
moins large , verd d ’abord, enfuite jaune, enfin
rouge , à chair fibreufe douce, à amande ovoïde,
obtufe & très-fragile.
Qualités. Son amande eft affez douce d’abord ,
mais amere fur la fin , & croque fous la dent.
Ufages. Ukuda-keker fe mange feulement au défaut
de Yarek ; les perroquets hupés & les chauve-
fouris en aiment beaucoup la chair ; fon bois eft
rouge , & fert à faire des planches & des poutres
qui font d'une longue durée, lorfqu’on a foin de
les paffer à la fumée avant que de les employer.
Les habitans de l’île Celebe tirent de fes jeunes feuilles
du fil dont ils font des fa es. Son chou, c’eft-
à-dire , fon bourgeon cuit fe mange , mais il faut
le cueillir fur les jeunes arbres qui n’ont pas encore
fleuri ; car dès qu’ils ont une fois porté du fruit ,
il n’eft plus màqgeable à caufe de fon amertume.
Remarque. On voit à Amboine une variété de
cette efpece à tronc plus menu , haut de trente à
quarante pieds , à régimes, plus longs, rameux , à
fruits plus lâches, rouges de corail, dont la chair
eft feche & fragile , & fa mande femblable à un
pois.
Sixième efpece. O"? O S S Y .
Les habitans de la côte orientale de l’île Celebe
appellent opofiy line fixieme efpece d’arek , que les
habitans d’Amboine nomment hua-Joil ou hua-tette,
ou bien hua-tette twan, c’eft-à-dire, arek menu ,
& les Malays nibum mera kitsjil oupinang oetan kitsjil
ou pinang f i l e t , parce qifc fes fruits ne font pas
plus gros que les grains du riz ou de la larme de
Job qu’ils appellent faite. Rumphe l’a décrite &
figurée fous le nom de pinanga fylvefiris oryfoefor-
mis , dans fon Herbarium Amboinicum, volume I ,
page 40, planche V , figures 2. B. C. D.
Son tronc a à peine quatre pouces de diamètre ,
fur vingt à vingt-cinq pieds de hauteur, les anneaux
fort ferrés, le bois très-dur, rouffâtre, fi-
. breux, à centre moelleux ou fongueux, plus tendre ;
fes fouilles ont huit à neuf pieds de longueur , à
pédicule triangulaire avec un fillon en-deffus dont
le tiers inférieur forme une gainé qui embraffe à
peine la moitié du tronc, & qui eft ordinairement
couronnée de folioles rameufes & ailées ; le fécond
tiers, ou celui du milieu de la côte de la feuille ,
eft nud, & le troifieme tiers qui le termine, eft
garni de chaque côté de vingt à vingt-cinq paquets,
chacun de trois feuilles en lame, pointues, longues
de deux pieds & plus , dix à douze fois moins
larges , fermes, pliées en deux avec une nervure
en-deffous.
Les fleurs ont, comme dans Yarek , une fpathe
de trois pouces de diamètre d’où fort un régime
partagé en vingt à vingt-fix branches fortant en
faifcèau d’un même point, & couvertes d’un bout
à l’autre de fleurs hermaphrodites, dont plus de la
moitié avorte. ; lés fruits de celles qui reftent font
fphéroides de la groffeur d’un pois , c’eft-à-dire, de
trois à trois lignes & demie de diametrè , d’abord
verd-blanchâtres, enfuite rouges de fang, à amande
fort petite & peu fenfible.
Qualités, l’opoffy eft rare à Amboine, & très-
commun dans les moyennes- forêts de l’île Celebe.
Ufages. Ses fruits fe mangent entiers, parce que
leur chair feche èft à-peu-près de même goût &
folidité que l’amande. Son régime appellé fambu ,
étant féparé dé l’arbre , ne peut retenir fes fruits
pendant plus de deux jours fans les laiffer quitter
leur calice & tomber ; au contraire de Yarek commun
, qui les retient pendant des années entières.
Septième efpece. S A L E Y T .
Selon Rumphe, les habitans de Boeron appellent
du nom de faleyt une feptieme & derniere efpece
d’arek, qui différé de l’opoffy en ce que, 1 °. fes
racines font élevées en arc au-déffus de la terre où
elles préfenrent leurs pointes obtufes comme des
épines.; i° . les anneaux dè fon tronc font plus écartés
; 30. fes feuilles font liffes, fans poils , femblables
à celles de Yarek, garnies d’un plus petit nombre
de folioles, longues d’un pied, trois fois moins larges
, pointues, à fept nervures, dont quatre en-
deffous & trois en-deffus; 40. fon régime eft femblable
à celui de Yarek, mais fes fruits font plus
petits, femblables à ceux du gnemm, ou à un gland
pointu aux deux bouts , long de neuf à dix lignes,
de moitié moins larges , rougeâtres.
Ufages. Ses fruits, avant la maturité, font auf-
teres & acerbes ; mais bien mûrs, ils fe mangent
& croquent fous les dents. Les habitans de Boeron,
Cajeli & Bêla, fendent fon écorce pour en tirer des
fils dont ils font des habits qu’ils appellent uteutis Sz.
b ad jus qui durent nombre d’années. (M. A d a n so n .}
AREMOGAN ou ARMEGON, (Géogr.) ville &
port des Indes, fur le golfe de Bengale, au royaume
de Bifnagar ; elle eft entre Paliacate & Mafulipa-
tan , fur une petite riviere qui vient des montagnes
de Cadapa. Long. ÿ8 , iS, lat. 14 ,20 . ( C .A .j
ARENA, ( Geogr. ) riviere de Sicile, dans la vallée
de Mafara ; elle prend fa fource dans les montagnes
près de Salemi, & après un cours de dix ou douze
lieues du nord au fud, elle vient fe jetter dans le
golfe de Mafara, à l’orient de cette ville. (C . A.')
§ ARÉOLE, (Anatomie.') Ce cercle eft effectivement
rempli de tubercules chargés de glandes féba-
cées-; mais ces glandes ne reçoivent point de conduits
lâôiferes, & ne fervent pas à fournir du lait.
La nature eft trop fage p'our aller perdre une liqueur
utile que ces petits conduits ne pourroient
pas faire paffer dans la bouche de l’enfant. Tous
ces conduits paffent dans lé mamelon, s’ouvrent
entre les plis dont il eft ridé , & fourniffent du lait