
 
        
         
		3 3 4   A   M   A 
 Common manured almond-tree. 
 2. Amandier à  feuilles  crenelées  dont  les pétales 
 tie dépafiènt prefque  pas les  fegmens du  calice ..  ' 
 Amygdalus foliis marginibus crenatis , corollis calice  
 yix longioribus. Mill. 
 The  tenderßielled almond commonly  called jordan  
 almond. 
 3. Amandier à feuilles  lancéolées &  entières, argentées, 
 prefque perennes,  à pédicule court. 
 Amygdalus foliis lanceolatis, integerrimis, argenteis,  
 quafi perennantibûs , petiolo  breviore. Hort. Col. 
 Almond-tree  with fpear  fhaped Jilvery  leaves. 
 4. Amandier à feuilles dentées qui s’étréciffent par  
 le  bas. 
 Amygdalus foliis ferratis, baß attenuatis. Hort, Col. 
 Dwar f almond-tree. 
 Variétés| 
 I . Amandier à noyau  tendre 8c amande ameré. 
 a. Amandier à petit fruit 8c noyau tendre. Amande  
 fulfane. 
 3. Amandier à gros  fruit  dont l’amande eft douce. 
 4. Amandier à  gros fruit dont l’amande  eft amère. 
 5. Amandier à fruit amer. 
 4b. Amandier pêcher. 
 7. Amandier à  feuilles panachées  de  blanc; 
 8. Amandier à feuilles  panachées de jaune, 
 9. Amandier à fleurs blanches. 
 La méthode de préparer la germination des amandes  
 8c le foin qu’il faut apporter en les plantant, font  
 les mêmes  que  pour  les  châtaignes.  Voye1  Varticle  
 C h â t a ig n ie r , Suppl. 
 V  amandier N°.  i . f e  multiplie par fes amandes. Il  
 fau t , fi  c’eft en pépinière , les planter dans des  rangées  
 diftantes  de  deux pieds 8c demi, 8c à  un pied &   
 demi les unes  des  autres  dans  le  fens  des  rangées.  
 On doit aufli  avoir  attention que  leur  partie  fupé-  
 rieure foit couverte au moins d’un  pouce. Avec ces  
 précautions,  fi la terre eft convenable, dès  le mots  
 de  feptembre de la même  année  ,  on  aura des  fu-  
 jets propres à  recevoir  les écuflons de  certains  pêchers  
 8c abricotiers  8c  des  plus  eftimables variétés  
 d'amandier. 
 L’abricot  de  Nanci  reprend  très-bien  fur aman-  
 'dier.  Ce fujet convient  particuliérement aux  pêchés  
 liftes.■ Il  eft en général préférable aux pruniers pour  
 toutes les efpeces  de pêcher dans  les  terres  legeres  
 &  profondes,;  • 
 M.  Duhamel aflitre  que Lamandier  réuflit  même  
 dans les terres  fortes ,  pourvu  qu’elles foient  pro*-  
 fondes. Mon expérience eft contraire à la fienne. J’ai  
 dans une  terre  compacte un  amandier dont l’écorce  
 eft ridée ,  les  bourgeons maigres  8c  noirs ,  8c qui  
 n’a  jamais  fleuri, quoiqu’il ait déjà onze  ans.  J’en ai  
 d’autres  qui  ne. font  pas  plus  de  progrès  dans une  
 terre  légère,  fubftantielle  8c  profonde,  mais  qui  
 tient de  la  nature  des terres blanches :  au refte  notre  
 climat peut contribuer  à  ce mauvais  fuccès.  Je  
 n’y  puis élever d'amandiers  que dans des terres pier-  
 reufes  8c  à l’abri  des,mauvais vents. 11 n’y   a  même  
 que  ceux greffés fur pruniers qui fleuriffent bien. Ils  
 me réufliffent aufli  en  efpaliers. 
 Il  faut  tranfplanter les  amandiers  quand  ils  font  
 jeunes,  autrement ils auroient trop à fouffrir du retranchement  
 des fortes racines. 
 Les  plus  précieufes variétés pour  leur  fruit  font  
 ¥ amandier à  coque tendre qui  eft notre n° 2 , &  l’amandier  
 à  gros fruit doux. Les amandes ameres font  
 de peu  d’ufage,  cependant il eft  bon d’avoir un ou  
 deux  arbres de  cette efpece. 
 Les  pétales  des  amandiers  font fort courts en général  
 ;  ceux du n°.  2 dépaffent à  peine  les fegmens  
 du  calice.  Mais  ceux du n°.  1  &   de  l’amandier  à  
 gros  fruit, font  fort grands 8c fort larges,  ces deux  
 dernieres efpeçes doivent  donc être  employées  dg 
 A - M   A 
 préférence  dans les  bofquets  du commencement du  
 printeroî  oit ils  forment une  décoration très-riante,  
 lur-toutfion les entremêle d’amandiers à fleurs  blanches. 
  Dans cette  faifon  ou  la  nature  a  déjà émaillé  
 les  tapis  verds,  elle  n’a  point  encore  pris  foin  de  
 la parure  des  grands -arbres,  8c fi  alors M amandier a  
 quelques concurrens,du moins il n’en  eft aucun  qu’il  
 n’efface  par l’aménité 8c  le  nombre  de  fes  fleurs. 
 Vamandier n°. 3  s’appelle aufli amandier à feuilles  
 luifantes,  à  feuilles farinées,  à  feuilles  argentées ,  
 amandier d’Egypte.  Il a été  envoyé d’Alep.  line pa-  
 roit pas que  ce foit un grand arbre.  Ses  feuilles fin-  
 gulieres qu’il  ne  quitte  que fort tard le rendent très-  
 propre  à  orner les  bofquets  d’été  &   d’automne.  Il  
 s’écuffonne  fur  Vamandier  commun ; mais  il  faut ,   
 pour  bien faire,  que ce foit  un  fujet de  l’année , 8c  
 l’écuffon  veut être levé  8c  appliqué avec beaucoup  
 de  dextérité. 
 Les  variétés à feuilles panachées font très-jolies £  
 mais un peu délicates ;  elles fe multiplient de la même  
 maniéré  que  l’efpece  précédente  ,  8c  s’emploient  
 également  pour  la décoration des bofquets  
 d’été, 
 L’efpeee n°.  4  eft  un  très-petit  arbufte qui  s’élève  
 au  plus à la hauteur de  cinq  pieds : on l’appelle  
 amandier nain des Indes ; les fleurs purpurines dont il  
 fe couvre  à  la  fin  d’avril  le  rendent  très-propre  à  
 garnir  les  devants  des maflifs  dans  les bofquets de  
 ce mois.  Ses  amandes  font mangeables,  mais  fort  
 petites. Les rejets abondans qu’il fournit de fon pied,'  
 le  reproduifent  naturellement-. Il  faut le  planter  en  
 automne. 
 L’amandier pêcher paroît être provenu d’un aman*  .  
 dier fécondé par un pêcher.  Il porte des fruits  diffé-  
 rens  fur le  même  individu ; les  uns  ne  font  qu’un  
 noyau  couvert d’un brou peu épais ,  les autres  ont  
 une chair  épaiflè  8c  fucculente,   mais  amere  8c ne  
 font bons qu’en compote. 
 L’ufage que  l’on fait  des  amandes  eft  connu  de  
 tout le  monde  ;  nous  n’entrerons  donc  dans  aucun  
 détail à cet égard.(M. le Baron de T s c h o u d y .) 
 AM ANUS,  ( Myth. )   dieu  des  anciens  Perfes.  
 C’étoit, à  ce qu’on croit, ou le foleil ou le feu perpétuel  
 qui  en  étoit  une  image.  Tous  les  jours  les  
 mages alloient dans  fon temple  chanter leurs  hymnes  
 pendant une  heure  devant  lé   feu  facré,  tenant  
 de la vervaine en main,8c la tête couronnée de  
 tiares  dont  les  bandelettes  leur  tomboient  fur  les  
 joues. (+ ) 
 *  §  AMANGUCI,  (Géogr.)  ou Y am a n g u ch i ,’  
 comme  écrit M. de Lille, ville  avec un grand  port  
 dans  l’ifle  deNiphon,  au Japon.  Elle  eft  appellée  
 Amanguer dans le  DiH.  raif.  des  Sciences,   &ct.  par,  
 une  faute typographique, 
 §   AMARANTE,  ( Cordre  de  l ’ )  ordre de chevalerie  
 inftitué  en  Suede  par  la  reine  Chrijline  en 
 >653- H I   .  I   1 1 7  ■ 
 Ce  qui en  occafionna  l’origine ,   fut une fête qui  
 fe faifoit chaque année en Suede,nommée TVirtfchafty  
 c’eft-à-dire  divertiffement  de  l ’hôtellerie ; il  confiftoit  
 en repas,  bal 8c mafcarades,  qui duroient toute la  
 nuit. Ce nom déplut  à la reine  qui le trouvoit  trop  
 commun, elle le changea en celui de fête des Dieux, 
 8c prit le  nom à’Amarante , qui  lignifie  immortelle :  
 elle  invita  feize  feigneurs  8c  autant  de  dames  qui  
 fe déguiferent en pâtres  8c en nymphes. 
 La reine,fous le nom ddAmarante,était vêtue d’une  
 riche étoffe couverte de  diamans ;  il  y   eut des  illuminations  
 , un fouper fomptueux, la princeffe  étoit  
 fervie parles nymphes  8c les pâtres;  les danfes fui-  
 virent le  repas. A la fin de  la fête,  elle  quitta tout-  
 à-coup fa robe 8c  ordonna  que  les  diamans  fuffent  
 diftribués  aux  trente-deux mafques. 
 En mémoire  d’une  fête  fi  galante ,   elle  inftituà 
 A  M  A 
 l’ordre de  la  chevalerie  d?Amarante, pour en  confer-  
 ver le fouvenir. 
 La marque  étoit  une  médaille  ovale  d’or émaillée  
 de rouge au milieu ,  où fe  trouvoit un  A   8c  un  
 Ven   chiffre  avec  une  couronne  de laurier  deffus  ,  
 le  tout en diamans  :  8c  pour devife  à'l’entour dolce  
 nella memoris. ; le  fouvenir en eft agréable. 
 Cette médaille étoit  attachée à  un ruban  couleur  
 de feu 8c fe  portoit  au  col.  A 
 L’ordre de l’Amarante fut  éteint  avant la mort de  
 la reine Chrijline ;   cette pririceffe mourut à Rome en  
 1689  ,  âgée  de  63  ans.  Planche.  X X V .  fig.  42.  
 de Blafon-,  Dicl. raif. des Sciences, &c. (G. D . L. T.) 
 AMARÀNTINE, f.  f.  ( terme  de  Fleurijle.  ) forte  
 d’anemone  dont les grandes  feuilles  font  d’un rouge  
 blafard;  c’eft une  tulipe  panachée  de pourpre  fur  
 du blanc', 8c la plüche  d’un amarante  brun  , fur  laquelle  
 vient quelquefois une houppe ou  floquet  in-  
 carnadin. (+ ), 
 AMARIAS,  ( Hijl. facrée. ) fils de Merajoth, fuc-  
 céda à fon pere  dans  la dignité  de  grand-prêtre  des  
 Juifs,  '  . 
 §  AMARRAGE,  ( Marine.') c’eft la  jonttion qu’on  
 fait d’une chofe avec une  autre , à l’aide d’un lien ou  
 d’un cordage  qui fe nomme  amarre.  Prenant la chofe  
 pour  le fujet, on dit  quelquefois  mais mal-à-propos  
 , un bout dd amarrage, au lieu d’un bout d’amarre.  
 V o y e i  ci-après,  Amarre,  (df.  lé Chevalier d e   l a   
 C o u d  r a y e . ) 
 §  AMARRE, f. f. ( Marine.)  fignifie lien, cordage  
 qui fert à aflùjettir 8c  à tenir en. place.  U amarre  différé  
 de  l’aiguillette,  en  ce  que  Xamarre  joint  8c  lie  
 des  objets qui fe  croifent, ou un  objet qui fe  replie  
 fur lui-même;  tandis que  l’aiguillette  eft  faite  pour  
 joindre  différens objets  qui  relient  quelquefois fort  
 éloignés l’un de l’autre.  C’eft avec une  amarre  qu’on  
 fait un amarrage.  Il y  a  des  amarres de  toutes  elpe-  
 ces , ainfi que  de diverfesTongueurs. 
 Par les amarres ddun vaiffeau, on entend fes cables  
 8c  les  autres  cordages  qui le  retiennent  contre  le  
 vent 8c la marée : s’il eft tenu par des chaînes, le nom  
 d’amarre défigne de même  la chaîne qui  le  lie.  C’eft  
 en ce fens que l’on dit  qu’un vaiffeau  eft  fur  quatre  
 amarres,  pour  dire  qu’il  eft  tenu  à  tribord  8c à  bâbord, 
  tant de  l’arriere que  de l’avant, par  des  chaînes  
 ,  des  cables  ou  des  grêlins  qui  lui  ôtent  toute  
 liberté d’éviter 8c  de  changer de place. 
 L’amarre d’une  chaloupe  ou  d’un  canot,  eft  un  
 cordage  plus ou moins gros,  paffé  pour  l’ordinaire  
 dans un  trou pratiqué à  la  partie  fupérieure  de  fon  
 étrâve, où un noeud  fait à une  de  fes  extrémités l’y   
 .retient 8c  l’empêche de fe dépaffer. Cette amarre fert  
 à amarrer ces  bâtimens, dans les intervalles où ils ne  
 naviguent  point,  foit  à  terre,  foit  à  l’arriere  d’un  
 vaiffeau mouillé ;  pour qu’ils ne foient  pas  entraînés  
 par  les  courans  ou  la  marée.  Quelquefois  cette  
 amarret ou une partie de cette amarre, eft une chaîne. 
 Lorfqu’en pleine mer,  ou dans  un  endroit où  le  
 courant eft violent, un canot vient  à  bord d’un vaiffeau  
 , on a foin de  lui  jetter un cordage  ou  amarre,  
 que les matelots, 8c particuliérement le brigadier du  
 canot faififfent, 8c qui leur fert à accofter le vaiffeau.  
 Cette  pratique  eft  d’autant  plus  néceffaire  que  le  
 canot a moins d’air, 8c  que  la  difficulté  de  fe  fervir  
 des  avirons,  à  l’approche  du  vaiffeau  ,   eft  plus  
 grande. 
 AMARRER, v . a. ( Marine. )  c’eft lier, faifir, retenir  
 , foit par un amarrage, foit à l’aide d’une amarre,  
 foit en tournant ce  que l’on, amarre  autour  d>e  quelque  
 chofe.  On  amarre  enfemble  les  avirons  de  la  
 chaloupe. On amarre un  canot  à  l’arrie/e  d’un  vaiffeau. 
   Il  y   a  des  taquets  dans  tous  les  vaiffeaux  
 pouf  amarrer la plupart des manoeuvres. 
 A  M  A  3 3 î 
 Amarrer  un vaiffeau ,  c’eft le mettfe en état de  
 n’être pas  entraîné par les vents 8c la marée, foit en  
 mouillant fes ancres, foit en portant des amarres fur  
 un autre vaiffeau ou à des organeaux, ou  en un mot  
 à tout ce qui peut le  retenir.' C ’eft Je  capitaine  qui  
 eft  charge  de  bien am arrer  fon  vaiffeau  ÔC  qui  en  
 répond: de nos jours un capitaine de vaiffeau, homme  
 de réputation 8c qui la méritoit, a été perdu pour la  
 marine, d’après la  décifion d’un  confeil  de  guerre ,  
 parce que fon vaiffeau mal am a r r é  s’étoit perdu  dans  
 la rade. ( M.  l e   C h e v a l ie r   D F .  l a   C o u d r a y e . ) 
 AMASIAS ,  ( Hijl. fainte. ) huitième  roi de  Juda  
 fuccéda  à  fon pere Joas, l’an du monde 3165  ,  remporta  
 une  viéloire  complette  contre  les  Idumëens.  
 Au milieu de fes fuccès,  il  fe livra aux  fuperftitions  
 de l’idolâtrie ,  après avoir adoré le vrai Dieu dans le  
 commencement  de  fon  régné.  Le  roi  d’Ifraël  lui  
 déclara la guerre, le vainquit 8c le fitprifonnier. Ama-  
 fias  racheta  fa liberté au prix de  tous  les  tréfors du  
 temple de Jérufalem. Dans la fuite fes fujets ne voulant  
 point d’un  roi idolâtre ,  fe  fouleverent  contre  
 lui. Il s’enfuit àLachis où les  conjurés le firent affaffi-  
 ner l’an du monde  3194,, après  un régné de 27 ans. 
 AMASIS ,  ( Hifi.  d’Egypte. )  Ce  prince, fans être  
 iffu des rois  d’Egypte ,  eut  les droits les plus  facrés  
 d’en occuper le  trône, parce qu’il y   fut appellé  par  
 le  fuffrage  de la  nation,  8c  qu’il  fut  la  rendre heu-  
 reufe  8c  floriffante. On  peut juger  de  fon  caraélere  
 par  la  douceur dont.il traita Apriès ,  que  la fortune  
 avoit précipité du trône dans  les fers.  Il fe  contenta  
 de le confiner dans/le  palais  de  Sais, que  ce  roi dégradé  
 occupoit au te ms de  fes plus grandes profpéri-  
 tés ; mais  le  peujMè  qui  craignoit  qu’un  caprice  de  
 fortune  ne le relevât  de fa chute,  demanda  fa  mort  
 pour  ne  pas  éprouver  un  jour  fes  vengeances.  
 Amafis  forcé  de  céder  à  fes  importunités,  l’abandonna  
 en  gémiffant  aux  fureurs  de  la  multitude  ;  
 mais  refpeclant toujours  en  lui  le  caraélere de  r o i ,  
 il le fit enterrer dans- le  tombeau  des  monarques de  
 l’Egypte ,  8c  lui  rendit les honneurs funèbres qu’on  
 avoit  coutume de rendre aux maîtres de  la  nation, 
 L’Egypte  dont la grandeur avoit été  éclipfée  par  
 les  ravages des  guerres  civiles, reprit alors fon premier  
 éclat; les abus furent corrigés 8c  la  licence fut  
 réprimée  par  le'frein des loix : ce fut lui qui  affujet-  
 tit chaque  citoyen  à  déclarer  au  magiftrat  quelles  
 étoient  fes  reffources pour  fubfifter ;  8c quiconque  
 ne  pouvoit alléguer de moyens honnêtes, étoit puni  
 de mort.  Le  défir de  peupler  l’Egypte  8c  d’y  attirer  
 l’étranger pour y  faire germer l’induftrie, lui infpira  
 le  fyfteme de  la tolérance. Tous les cultes furent au-  
 torifé.s  par  la  loi.  Les barbares y   vinrent  jouir  des  
 largeffes  du  fol  dont  ils augmentèrent la fécondité ;  
 les Grecs y  firent briller le flambeau  des  fciences.8c  
 des  arts, 8c  tous eurent leurs magiftrats, leurs prêtres, 
   leurs  loix  &   leurs  cérémonies  religieufes.  Il  
 employa  fur-tout  fes  foins  à  déraciner  ces  haines  
 nationales  qui  troublent les  états  où  de  nouvelles  
 colonies viennent fe confondre  avec  les. anciens ha-  
 bitans. Toutes fes inftitutions le firent refpeéler comme  
 le  légiflateur de  la  nation. La conquête de Chypre  
 8c  de  Sidon  lui affigna une place  parmi les  rois  
 conquérans. 
 La  baffeffe de  fon  extraction  diminua  le  refpeél  
 qu’on devoit au trône annobli par fes vertus ;  ce  fut  
 pour  détruire  ce préjugé  populaire,  quil  ordonna  
 de prendre un vafe qui fervoit à laver les pieds 8c les  
 mains  de fes convives, pour  en  faire  la  ftatue  d’un  
 dieu.  Quand l’ouvrage  fut achevé,  le  peuple imbécile  
 vint fe profterner  en  foule  devant  la  nouvelle  
 idole ; alors il déclara que ce v a fe,  autrefois  deftiné  
 aux plus fales ufages, 8c devenu l’objet de leur culte,  
 étoit  le  fymbole de  fa fortune ,  8c  qu’il  préte^ndoit  
 qu’on  oubliât  ce  qu’il  avoit  é té ,  pour  ne  fonger