
 
        
         
		avons  une  infinité  de  favans  ouvrages  fur  Panato-  
 iriié  dès  plantes,  leur  économie ,  leur  nutrition  ,  
 lèur  accroiffément,  leur génération ,  leur  refpira-  
 tion,  leur  trahfpiration ,  leiir  état  de  veille ,  leur  
 fOmmëil,  leurs  maladies ,  leurs  produ&ions monf-  
 trueufés , &  tous  ces ouvrages conftatent P animalité  
 deS plantës. Celle dès fôffilës n’eft  pas auffi fenfible,  
 parce qu’ils font plus bas dans l’échelle, &  que  leurs  
 organes ont moins de rapport avec les nôtres. A une  
 fî  grande  diftance,  nous  fournies  moins en  état de  
 faifir  les  traits d’une  animalité fi différente de  toute  
 autre  économie  animale. Mais  nos  organes  ne  font  
 pas la mefure dës forces  de lanature, il y  a de la vie  
 &   de  l’attivité  ,   au-delà  de  la  portée de nos fens.  
 Nous favons que les pierres  &   les- métaux  fe nour-  
 riffent,  croiffent &  multiplient par un principe intérieur  
 vital; nous leur connoiffons des facultés; nous  
 avons calculé  les  divers  âges  de  leur  vie.  Voyt^  le  
 livre  intitulé,  d e   l à   N a t u r e  ,  tom  I V .   Traité  de 
 V.animalité,   &   L'art.  REGNE  (  H iß .  nat.  )   ,   dans  ce  
 Supplément. 
 ANIMAL-FLEUR  ,   voye^  a c t i n i a   s  o c  i  at a   
 dans  ce  S uppl. 
 ANIMATION,  ( M éd . lég.  ) On défigne par  cette  
 expreffion,  le  moment où Pâme  s’unit  au  corps  de  
 l’embryon  ou  du  foetus dans  le  fein  de la  mere. 11  
 importeroit peu au progrès dés  connoiffances utiles  
 &  pofîtives d’entrer dans une  difcuflion auffi vaine &   
 auffi obfcure :  il nous fuffit que  le  foetus  formé dans  
 le fein de fa mere ,  foit capable de nutrition &  d’ac-  
 croiffement dans tous lès tems lorfqu’ileft fain,  bien  
 formé  &  la mère bien conflituée.  Mais la fociété &   
 fa  religion  impofent  des devoirs  d’un  autre  genre.  
 Toute créature humaine doit être  régénérée  parles  
 eaux falutaires  du  baptemé  ,  &  la dignité du facre-  
 ment  exige  décemment  qu’on  n’en  dirige  jamais  
 l’empfoi  für  une  maffe  qu’on  fuppoferoit  informe  
 &  purement matérielle. 
 Cette  confédération  a paru  fuffire  aux écrivains,  
 pour aûtorifer une recherche  que le conflit des opinions  
 n’a pas éclaircie. On a toujours penfé dans l’églife  
 que les âmes raifonnables n’exiftoient  point avant la  
 création des corps ; il  eft indubitable (dit M. Cangia-  
 mila) que l’ame eft créée pour chaque corps pendant  
 qu’il eft encore dans le fein de fa mere. Mais dans quel  
 tems  précis  cela  a-t-il  lieu?  Jean Marc*  premier  
 médecin  de  la  ville  de  Prague  ,  a  prétendu  que  
 l’ame raifonnable  n’exiftoit point avant la naiflance ;  
 c’etoit l’opinion de Platon &  d’Afclépiade  ,  de Protagoras  
 &  de plufieurs Stoïciens :  l’enfant, difoient-  
 ils,  reçoit l’ame par infufion ,  au moment de fa naif-  
 fance  &   lorfqu’il  commence  à  refpirer. 
 Ariftote  a  fixé  l'animation  au  quarantième  jour  
 pour les garçons ; le vulgaire la fixe au quatre-vingt-  
 dixieme  pour  les filles.  Saint-Auguftin,  &   tous  les  
 théologiens, d’après Saint-Thomas, ont adopté le fen-  
 timent d’Ariftote,  qui a eu le plus grand crédit dans  
 l’école  jufqu’en  1640.  Il  eft  certain que  l’embryon  
 a du mouvement  dès  les  premiers  jours  de  la conception  
 ,  Ariftote  ne  l’ignoroit  pas ;  mais  il  diftin-  
 guoit la vie végétative &  la raifonnable,  qui,  félon  
 lu i,  fe  fuccédoient ;  en  forte  que  le  foetus  devoit  
 d’abord  être  confidéré  comme  plante,  &   enfuite  
 comme animal avant de paffer à  la condition d’hom-  
 mè. Toutes les univerfités, excepté celle de Coïmbre  
 (ajoute le même M. Cangiamila) ont  rejetté  l’opi-  
 üion  d’Ariftofé fur cette  luccèffion  d’antes. 
 Plufieurs  n’admettent  l’animation  que  quand  les  
 principaux  membres  font  formés.  Zacchias  croit  
 qu’elle  a  lieu  au  moment  même  de la  conception. 
 S.  Bafile  ne  vouloit  pas  qu’on  admît  de  diftin&ion  
 entre le foetus animé &  inanimé, parce qu’il penfoit  
 que Pâme  étoit créée àu moment de la conception. 
 On  a  pouffé éncore  plus loin  lé  vagué  des'prétentions  
 &   des  conje&ures  ;  les observations  dé  Leu-  
 vënhoëCk &  d’Hartfoëcker fur  les animalcules fper-  
 riiât'iqüés,  ont  fait imaginer  que  le  moment  de  la  
 conception ri’éfôît point le'terme de cette animation.  
 Kaw-Boerhaave  accorde la vie  &  toutes  fes préro-  
 gativés , a celui  dés animaléules qui a le bonhëurde  
 s’infinuér dans lès  ovaires  &   dë fécondér  un oeuf;  
 il  fuppofe  même  d’ans cès  animaux  une diverfité de  
 féxes,  ôc  en  déduit la poffibilité  d’une  fécondation  
 intérieure &  primitive dans les animalcules femelles:  
 il ofé  citer férieufement  un  foetus femelle,  dans les  
 ovaires duquel on  trouva un  foetus  bien formé.  A  
 Retzgendorf, près Hambourg,  en  167 1 , une femme  
 mit au monde une fillé;  fon accouchement  fut laborieux. 
   Cette petite fille, huit jours après fa naiflance,  
 jëtta  tout-à-coup dé  hauts  cris,  &  parut  agitée de  
 Convulfions  extraordinaires :  on la débarraflè  de  fes  
 langes,  mais  quelle fut la  furprife  des  fpeâateurs !  
 Ils virent une petite fille que cellé-ci venoit de mettre  
 au mondé  ;  elle  étoit  de  la  grandeur du  doigt  du  
 milieu dé la main. Oh trouva auffi l’arriere-faix,  &c.  
 on  la bàpfifa,  &   le  lendemain  elle mourut avec fa  
 petite  mere  ( Bartholin,  Deujing. ).  C ’eft  ici  fans  
 douté qu’on eft effrayé  du honteux délire qu’enfante  
 Pabfurde crédulité des prétendus phyficiens. Graves  
 auteurs ,  qui abandonnéz les faits  pour .vous  livrer  
 aux  écarts dé l’imagination qui a perdu nos ancêtres,  
 n’oubliez  jamais  ce  que  dit Bâcon fur les bornes de  
 votre  carrière  !  Homo  natura minijler  &  interpres y  
 tantum facit  &  intelligit,  quantum  de  ordiné natures  
 opéré vel mente obfervaverit, riec amplius feit autpoteji.  
 Il eft utilë de préfenter quelquefois de pareils exemples  
 ;  ils  font fentîr l’extrême befoin de  cette philo-  
 îbphie^qui  fait  apprécier.  Bartholin  &   Deufingius  
 crurent  fermement,  &   leur  témoignage a  entraîné  
 ce  fervile  troupeau  de  compilateurs  qui  jure  fur  
 les  autorités. 
 Les  profondes  ténèbres qui  enveloppent  encore  
 le myftere de la génération,  ne  permettent pas d’af-  
 furer  s’il  exifté  quelque  chofe  de  vivant  dans  le  
 germe  des  hommes,  avant  le  moment de  la conception  
 :  eft-cé par le  mélange  des  deux femences ?  
 Eft-ce  par  la  fécondation  d’un  oeuf préexiftant  &   
 organifé?  Eft-ce par des  formes  ou fubftances piaf-  
 tiques?  Eft-ce  enfin  par une création nouvelle de  la  
 toùte-puiffance , que s’opère la génération du nouvel  
 être  après le  coït ?  Séroit-ce  par le  concours  &   la  
 réunion  de  différentes  molécules  organiques  déjà  
 vivantes? ...  Toutes  ces  fuppofitions,  toutes  ces  
 poffibilités  fe  lient  à la qùeftion de l’animation.  On  
 conçoit que  la force  intérieure &   a&ive  qui  développe, 
   qui  meut  les  parties  du  germe pour fi-petit  
 qu’il  foit,  eft  la même.force  qui  doit  le mouvoir  
 dans tous les. tems.  On  eft comme  forcé d’admettre  
 l’exiftence  d’une aine dans l’embryon qui commence  
 à vivre. Il importe peu à l’état qui veut des citoyens,  
 à la  religion qui veut des fideles, que l’ame de l’embryon  
 foit  végétative  ou  penfante :  on fait qu’avec  
 le tems &  le fecours des developpemens des parties,  
 cette maffe  organique prefque brute ,. deviendra, fi  
 rien  ne  s’y   oppofe  d’ailleurs ,  un  être  raifonnable  
 &  doué d’intelligence. On eft donc coupable envers  
 l’état  qu’on prive  d’un  citoyen,  lorfque,  par  des  
 moyens  violens  &  médités,  on met  obftacle  aux  
 développemens  d’un germe.  On eft criminel envers  
 la religion, lorfqu’on la fruftre de l’efpoir d’acquérir  
 un fidele  de plus,  quand même on a’attenteroit que  
 lur  une  maffe  informe ;  &   le  dégré  de  l’attentat  
 femble  proportionné  au  dégré de  probabilité  que  
 ce  germe  a  pour la  vie  parfaite.  Voye^ A v o r t e m 
 e n t  ,   (  Médec. lèg. )  Suppl. 
 La  difformité  du  germe  ,  fon  organifation  peu-  
 avancée  ,   n’exçufe  point  le  crime  en  fon  entier. 
 V j y e i . M O N  s t r e s   ,  A c c o u c h e m e n s   m o n s t 
 r u e u x   ,   (  Méd.  leg. )   S u p p l. 
 On  vo it,  par  ce  détail,  qu’à  parler  religieufe-  
 ment,  on ne peut fe  difpenfer  de condamner la coutume  
 de  jetter dans les ordures  la petite maffe abortive  
 ,  quelque  peu  avancé  que  foit le  terme  de la  
 fauffe  couche ;  fouvent le  foetus v i t ,  &   par  cette  
 , inattention  on  le  laiffe périr fans baptême.  {Art. de  
 M.  L a   F o s s e  ,  docteur en médecine.') 
 ANIMÉ,  (en terme de Blafon.)  fe dit d’un cheval  
 qui  eft  en  aftion ,  &  qui montre un  defir  de combattre. 
   On  le dit même  de  fa  tête  feule ,  &   c’eft  
 lorfque  l’oeil  eft  de  différent  émail.  Il  porte  d’or  
 au  cheval de  fable, animé  de  gueules. (+ ) 
 ANIMELLES,  (Cuijine.)  on appelle ainfi les tef-  
 ticules du bélier qui font un mets  très-nourriffant &  
 très-fortifiant.  On les  fert  de  trois façons. 
 i° .  On  les  coupe  par  morceaux,  en quatre  ou  
 huit ;  on en  ôte  la  peau :  on  met deffus  un  peu de  
 fel  pilé  &   de  farine  :  ôn  les  fait  frire  jufqu’à  ce  
 qu’elles  foient croquantes. 
 20. On fait une pâte avec de la farine détrempée de  
 bierre  ou  de  v in ,  dans  laquelle  on  met  un demi  
 verre d’huile avec  du  fel.  On fait.frire  les animelles  
 à  moitié  &   on les  met  dans cette^pâte,  &   enfuite  
 ôn  les  remet f rire,,  on les  garnit de perfil.frit pour  
 fervir. 
 3 °*  Enfin, on les fait mariner avec oignon, perfil,  
 poivre, girofle, vinaigre  &  un peu de bouillon ;  on  
 lès  trempe  dans  des oeufs battus ;  on  les pane;  on  
 les fait  frire &  on  les fert  garnies de perfil frit,  (-p) 
 A N IO ,  ( Géogr.)   petite  rivière connue  aujourd’hui  
 fous  le  nom  de  Teveron,  a fa fource  au  mont  
 T re v i,  vers  les  frontières  de  l’Abruffe,  d’où  elle  
 coule  entre  la  Sabine  &   la  Campagne  de  Rome,  
 d’où  elle  fe précipite  avec  bruit  dans le  Tibre  à la  
 Cafcata,  à  une  diftance  prefqu’égale  de  Rome  &   
 de Caftes-Giubileo;  on prétend qu’il tîroit fon nom  
 d’Anius,  roi d’Etrurie, qui  s’y   noya  de  défefpoir  
 . de n’avoir  pu  retrouver fa  fille  qu’un  raviffeur  lui  
 avoit enlevée.  ('T—n .) 
 #  §  ANIRE DE HIGHMOR,  (Anatomie.') .ce  nom  
 n’eft pas jufte.  Les  finus  maxillaires  ont  été connus  
 de  tous  les  anatomift.es  depuis :Vefale,  &   gravés  
 plufieurs  fois  avant  Highmor,  qui n’a guere  ajouté  
 à leur hiftoire que l’opération chirurgique, de percer  
 l’alvéole  d’une  dent  dans la vue  de  faire écouler la  
 matière  corrompue,  qui  fe  feroit  amaffée  dans  le  
 finus.1' 
 Ajoute£  à fon hijloire : 
 Seul  des  finus  pituitaires  il  fe  trouve  dans  le  
 foetus,  il  eft  le  plus  ample  de  tous ;  fa partie  pof-  
 térieure  eft égale,  l’antérieure  fe  divife en plufieurs  
 cellules  imparfaites. 
 Dans  l’homme,  ce  finus  a  deux  &   même trois  
 ouvertures  :  la  plus  connue  eft .un  grand  orifice  
 irrégulier,  mais qui eft rendu  à-p.eu-près circulaire  
 par plufieiirs lames offeufes, &  par des membranes ;  
 par  la  lame defeendante de la conque  fupérieure du  
 nez;  ]5ar deux lames qui remontent depuis laconque  
 inférieure,  &   par  l’ap.ophyfe montante  de l’os  du  
 'palais;  le refte  eft membraneux. 
 .  La  fécondé  ouverture de  ce finus eft antérieure,  
 ,fa  cavité  fe  rétrécit,  &  forme une efpece d’appendice  
 .o.blongue , qui eft divifée  en cellules ,  qui fort  
 du  finus un peu plus en arriéré que l’orifice du  conduit  
 nazal,  &   qui  fe porte  en  avant  fous l’orbite.  
 Cette  appendice eft fermée par  l’os  unguis ,  par le  
 planum,  par  l’apophyfe  orbitaire  de l’os  de  la mâchoire, 
   &  par une  lame un peu cellulaire,  qui def-  
 pe!?d  du  labyrinthe  de  l’os  éthmoïde  à  la  conque  
 inferieure  :  elle communique  avec  les cellules éth-  
 moides  anterieures  ,&  avec  le  finus frontal. 
 Il y  a encore d’autres  finus  qu’on  a nommés orbi• 
 tqires  :  c’eft  la paroi  inférieure  de  l’orbîte  qui appartient  
 à  l’os  maxillaire ,  &  qui  eft  toute  creufée  
 de  cellules  qui  deviennent  plus  grandes  à  mefure  
 qu el es font antérieures,  &  s’ouvrent dans une des  
 cellules  ethmoïcles  de  l’ordre  des moyennes. 
 Ce  finus eft tapiffé d’une membrane extrêmement  
 vafculeufe,  commue  avec  la membrane  pituitaire,  
 mats  plus  ms.ee  que  dans  le  feeptum.  Nous  n’y   
 ayons jamats trouvé de glandes : fes arteres viennent  
 principalement de 1 mfraorbitaire &  de l’alvéolaire-  
 (S i" !)   ff  i 1“  tt0nCS qui  accomPaS™  cette  artère! 
 ANNAMALEC, (//./?, de tidol.') &ÀDnAMEtF.c  
 étaient  les  idoles  que  révéroient  les  Affyriens qui  
 aydient  a  coutume  barbare  de  leur  immolerrdes  
 vidimes humaines.  Lorfque  ce  culte  impie  eut été  
 profent,  les  Sepharvites,.tribu  conftammentattachée  
 aux  anciennes  fuperftitions,  conferverent  la  
 coutume de jetter leurs enfans dansle feu ,  en l’honneur  
 de  -leurs  idoles ;  &  la  voix  des  prêtres  plus  
 impeneufe  que  le  cri de  la nature ,  fit  fervir la re-  
 hgion  à  ces  atrocités.  Amnamalec étoit repréfenté  
 fous  la  forme  d’un  cheval,  d’un  faifan  ou  d’une  
 caille  ;  &   Airamahc fous celle  d’une mule ou  d’un  
 paon:  au refte,  le  culte  de  ces  idoles ne  s’étendit  
 point  au-delà des limites  de  l’Affyrie.  ( T -N  1 
 ANNE,  (Hifi. facrée.) mere  de Samuel ;  A n n e  ,  
 femme  deTobie  l’ancien;  A n n e ,   la prophéteffe  
 dont  il  eft  parlé dans Saint Luc;  A n n e ,   femme de  
 iaint Joachim ,   &  mere  de la  fainte vierge Marie  
 font les  perfonnes les plus diftinguées  fotis  ce  nom  
 dans 1 ancien  &  le  nouveau  teftament. 
 2  ( / ¥ •  dCAngleterre. )  fille  de  Jacques II 
 &  d Anne Hyde  ,  l’un  &  l’autre  catholiques  zélés,  
 naquit  en  1665,  &   Eit  élevée dans  la religion pro-  
 teftante, par  les  foins de  Charles II:  elle  avoit vu  
 fon  pere s’éloigner  de fes  états  foulevés contré lui.  
 Mais  le  roi  Guillaume III,  mourant fans poftérité ,   
 avoit  déclarée  fon  héritière,  la  regardant comme  
 la îeule perfonne  digne de  tenir apres  lui  les  rênes  
 du  gouvernement.  A   peine  eut-il  les  yeux fermés  
 que la nation l’appella au trône d’une voix unanime :  
 loit  politique  ou  reconnoiffance  ,   elle  s’attacha  à  
 'fuivre  le plan de fon prédéceffeur. ■ Elle fit la guerre  
 à la France,  &   les exploits éclatans  de Marlboroug  
 üluftrerent  fon  régné.  Le  commerce &   la  marine  
 Angloife fleurirent :  l’Ecoffe  fut Unie  à  l’Angleterre.  
 A la paix d’Utrech, Anne fe montra l’arbitre fuprême  
 de l’Europe ; c’eft-là l’époque brillante de fon régné.  
 La difgrace de Marlboroug, quel qu’en fut le motif,  
 indifpofa  une  partie  des Anglois contre la reine ■  le  
 parlement  de  17 14 ,  oubliant  les  bienfaits  qu’elle  
 avoit répandus fur la nation, la gloire qu’elle lui avoit  
 acquife  &   la généreufe  affection  qu’elle  lui  avoît  
 témoignée  dans '1 toutes  les  occafions,  chercha  les  
 occafions  de  la mortifier.  Quoiqu’elle  eût  défio-né  
 George  de  Brunfwick,  élédeur  d’Hanovre,  pour  
 fon  fucceffeur,  on  la foupçonna  de  favorifer  fous  
 main  les  prétentions  du  prince  de  Galles.  On  la  
 preffa  d’appeller  à  fa  cour le prince  électoral : fon  
 refus fembla augmenter &  juftifier les foupçons; elle  
 .n’eut  plus  d’autre  moyen  pour  s’en laver,  que de  
 mettre la tête  de  fon  frere  à  prix.  Depuis  ce  moment, 
   accablée de chagrin,  elle  languit jufqu’au  13  
 du mois d’août  de  la même  année, qu’elle mourut,  
 digne  de  régner  fur  un  peuple  moins  inquiet que  
 l’Anglois. 
 §   ANNEAU de Saturne y (  Agronomie. ) Les  phé-  
 .nomenes que nous préfente Vanneau de faturne,  font  
 très-finguliers :  on  le  voit  communément fous  une  
 figure ovale; mais la largeur de cette ellipfe qui dans  
 certains tems eft la  moitié de  fa  longueur ,  diminué  
 peu-à-peu, ¥ anneau ne  pàroît prefque  plus, qu’une  
 ligne  -droite,  &   enfin.il  difparoît  entièrement,  8ç