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 humain peut  être fpécialement excitée ou aidée par  
 des médicamens  appropriés,  a  fait  donner lé  nom  
 à’arlflolochiqu e s   à  ceux  que  l’on  croit exciter  lè  
 flux des  lochiés  ou  vuidarigès ;  On les  a diftingùés  
 des  emménagogues qu’on deftine  à exciter le cours  
 périodique des réglés, & des ecboliques qu’on fup-  
 pofe plus propres  à  faciliter la  fortie  du  foetus &  
 de  l’arriëre-faix.  Voy.  E m m e n a g o g ü è s   , Ecbo-  
 LIQÜES, Dict.  raif. des Sciences , Sic. 
 Cette  diftin&ion  n’exifte  pas  dans  la  nature  
 comme  dans  les  livres  i  on  në  trouve  dans  les  
 àriflolochïques  que  la  vertu  ttès-génerale  des  em-  
 menagogues  :  ils n’operent  tout  au plus ^u’en dirigeant  
 l’irritation vers  l’utérus,  où  en  déterminant  
 le  cours  du fang  vers ce  vifcere.  Pôÿ.  Ut érin s   ,  
 L o ch ie s  ,  Dicl. raif. des Sciences, Sic. 
 On  divife  les  arijtolochiques  en  apéritifs  Si  en  
 dérivans.  ,  ,  . . .   f   .  . 
 La  première  clafle contient la  plus  grande partie  
 des  utérins  bu  emménagogues  qu’on  appelle  auffi  
 quelquèfois  hètnagogues _ ou  kenatogogues  ,  Si  parmi  
 lefquels  les  auteurs  de  «natiere  médicale  ont  
 fait  un  choix  de ceux qu’ils  crbyoient plus propres  
 à  exciter  le  cours  des  lochies.  Tels, font  le  petit  
 chêne ,  le  marrube,le  matricaire, le  calament,le  
 diûamne,  la menthe , l’armoife  ,  la méliffe  , la  ca-  
 nelle  ,  l’ariftoloche ,1 a   rue  ,  la  fabine ,  &c. :  leurs  
 huiles  diftilléës  ,  l’afla-foetida ,  la myrrhe,  l’aloès,  
 le fafran , Si en général  les  différentes compôfitions  
 officinales  dans  lefquelles  on  fait  entrer  ces  fubf-  
 tances  ou  leurs  différens  produits.  . 
 Si  l’on  parcourt  avec  attention  la  lifte  de  ces  
 médicamens, on voit qu’ils  font tous  plus  ou moins  
 irritans,  principalement par leurs huiles  effentielles  
 ou  diftiilees  que  la  plupart  contiennent  en  abondance  
 ;  ils  ont même  un certain dégré  de cauftiçité  
 qui  les  rend  propres  à  m'ondifîer  bu  déterger  les  
 parties  ulcérées  ou  fiftuleufes  par  leur  emploi  extérieur  
 ;  mais  cette  a&ion n’eft  pas la  même  dans  
 tous  :  elle  paroît  relative  ou  proportionnée  à  la  
 quantité d’huile  qu’on en  retire  ;  ainfi  deux livres  
 de fabine ,  félonie rapport d’Hoffmann, produifent  
 cinq  bu  fix  onces  d’une  huile  diftillée,  très-pené-  
 trante  &   très-forte  :  cette  proportion  n’eft  pas  la  
 même  dans  l’ârmoife,  la méliffe, &c. 
 La  fécondé  clafle  contient  tous  les  moyens  qui  
 peuvent  attirer  ou déterminer  le  cours  du fang  &   
 des humeurs vers l’utérus &  les parties  inférieures :  
 tels  font  les  bains  locaux  ,  les  fomentations  ,  les  
 ventoufes , les emplâtres aromatiques,  lesfriéïions,  
 la faignée du pied,  &ç. 
 Il  eft  peu de  remedes  dont  l’iifage  exige  autant  
 de  précautions  que  les  anftolochiques  ;  l’abus  eft  
 prefque  toujours  à  côté  de Tiifage ;  &  il  vaudroit  
 peut-être mieux  manquer  d’une, reffource  utile dans  
 le petit  nombre des cas qui l ’exigent,  que de courir  
 le  plus fouveùt les rifques  d’une  application impru-r  
 dente ou criminelle. Voy. A v o r t em e n t , ÇMéd.leg.)  
 Suppl. C’eft ici  que l’arbitraire  des théories entraîne  
 les  conféquences  les  plus  funeftes.  La .multiplicité 
 6   la  fréquence  des  maladies particulières  au  fexe  
 mettent enjeu l’imagination  dés médecins ^’amour-  
 propre s’irritant des voiles dont la nature lé couvre,  
 onfubftitue aux caufes dont la chaîne ne  s’apperçoit  
 pas,  des  obftruéiions,  des eréthifmès  &   des  pléthores  
 :  tout s’explique alors avec une merveilleufe  
 facilité ;  &  le choix  du  remede découle , pour ainfi  
 dire ,  de  l’explication  même ;  mais  ce  choix  fi  fu-  
 bordonné au  point de vue  fous  lequel on confidere  
 les  caufes  de-la  maladie.,  eft  rarement  relatif  à  
 cette  caufe  : la  plus légère  attention  démontre  que  
 les  trois  fyftêmes  d’explications  que.je  viens  de  
 propofer,  exigent  dans  le  traitement  des  remede.s  
 «ontràdi&oires. Que d’erreurs !  Et  qu’il y  a Foin  du 
 point  oh  nous  fomihesà  celui  oh  l’on  pourroit  
 marcher  avec  confiance ! 
 L’ariftoloche qui femble avoir donné le nom à cette  
 clafle de  remedes,  eft  l’un des  plus  éprouvés, mais  
 n’éft pas  le  plus  efficace ;  il  faut  fans  doute  beaucoup  
 rabattre  des  éloges  ampoulés  d’Apülée  qui'  
 prétend  que  les médecins  n’ont de fuccès à efpérer  
 que  par  le  fecours  dè  cette  plante. 
 On  peut  voir  aux  différens  articles  des médica-  
 mèns  aristolochiques  la  maniéré  de  s’en  fervir,  la  
 dofe , les indications & le s   particularités  qu’on peut  
 obfervér fur chacun d’eux. ( Art.  de M. l a  Fos s sè  ,   
 docteur en Médecine  de la S  acuité de Montpellier.')  ■ 
 *  § ARISTOTELISME. Dans cet article  du Dicl»  
 raif.  des Sciences,  &c.  ,  au liçu de Folee , lifez Tolet;  
 &  au lieu d' Alcala  de Naris , lifez Alcala de Henares. 
 On  lit  dans  ce  même  article  que  Mélanélon  
 naquit  à  Schuarzerd.  C ’eft  une  faute  :  Mélandon  
 naquit à  Bretten  au palatinat du  Rhin  ,  &  fon nom  
 de  famille  étoit  Schuàr'zerd. 
 On lit encore ,  page'671,  que Gretzer fut député  
 au  colloque  de  Ra'tisbonne  pour le  parti  des Pro-  
 tëftans.  C’eft une méprife : Gretzer  étoit  un  jéfuite  
 allemand  qui  aflifta  véritablement  au colloque  de  
 Ratisbonne,  mais en  qualité  de  député  des Catholiques. 
   Ainfi  l’hiftoriette  qu’on  raconte  de, lui  &   
 de  Martini dans  cet  endroit,  tombe  d’elle-même ,   
 puifqué Martini proteftant. ne  peut  pas  avoir  été la  
 fécond  de  Gretzer.  Lettres fur  tEncyclopédie^';- 
 ARISTOXÈNIENS, (  Mufîq. ) fede qui eut pouf  
 chef  Ariftoxene  de  Sàrënte  ,  discipline  d’Ariftote ,   
 &   qui  étoit  oppoféè  aux  Pythagoriciens  fur  là  
 mefure  des  intervalles  &   fur la maniéré  de  déterminer  
 les  rapports  des  fons  ;  'de*  forte  'que  les  
 Àriftoxéhiens  s’en  rapportoient uniquement  au  jugement  
 de l’oreille  &  les Pythagoriciens à  la  préci-  
 fion du.calcul. Voy. Py thagoricien s  fSuppl. ( 31) 
 A R K Â ,  ( Géogr.) ville d’Afie ,  en Syrie ,  agréablement  
 fituéè  fur  une  riviere  de  fon nom,  vis-à-  
 vis  l’extrémité  fepterttrionale  du mont-Liban.  L’on  
 en  voit  encore  les  ruines  dans  u'n  endroit  qui  fait  
 partie  du.  gouvernement  moderne  de  Tripoli  dè  
 Syrie.  ( D. G. ) 
 *  ARKEG ,  ( Géogr. )   lac  d’Ecoffe  dans la  province  
 de  Loch'-Aber,  .à  l’occident  du  lac  Ab er,  
 avec  lequel  il  communique  par  un  cariai  de  trois  
 à  quatre milles  :  lé  lac  Arkeg  a  près  de  fix milles  
 dè  long.' 
 ARKEL,  (  Géogr.')  diftrift  des  Provirices-unies  
 des  Pays - Bas  ,  appartenant  en  particulier à  celle  
 d’Hollande.  11  comprend  les  villes  &   feigneuries  
 d’Afperen,  de  Heucheliium  &   quelques  villages  ;   
 on le nomme autrement le pays de Gorkum. (D .G .) 
 ARKON A,  ( Géogr. )  fortereffe  de la  prefqu’îla  
 de "Witto en  Poméranie,  proche  de  l’île de Rugen.'  
 Elle  ne  fubfifte  plus'depuis  paffé  600  ans. Un  roi  
 "Valdemâf  la prit  en  1168 ,  &   la  rafa  de fond  en  
 comble, enveloppant  dans  fa deftruâion  le  temple*  
 de  SVantwoit,  idole fameufe  du  pays. ÇD. G. ) 
 ARLBERG,  ( Géogr. ) branche  des  Alpes  Rhé-  
 tiennes, qui pénètrent  dans  l’empire, vers le T yroï  
 &   le  lac  de  Confiance  ,  &   fous  le  nom  général  
 'de  laquelle  on  comprend  en  Autriche  les  comtés  
 particuliers  de  Bregëhtz,  de  Sorineberg,  de  Plu-  
 deritz,  ’&   de  Fëldkirclc  ou  Montfôrt',  avec  la  fei-  
 gneurie  de  Hoheneck(Z?. G .) 
 ARLENC ou AR.LANC, (Géogr. ) ville de France  
 dans la  baffe-Auvergne ,  éleélion d’ifloire ,  généra-,  
 lité de Clermont.  ( p -  G. ) 
 §  ARLEQUIN, fm .  ( Théâtre  comique.)  Le  caractère  
 diftinétif de l’ancienne comédie  Italienne,  eft:  
 de  jouer  des  ridicules ,  non  pas  perfo'rinel^,  mais  
 nationnaux. C’eft: une*imitation grotefqùe des moeurs  
 des dïfférentes villes  d’Italie  chàeuhë  d’elles  eft 
 reptéfentée  par  un  perfonnage  qui  eft  toujours  le  
 même:  Pantalon eft Vénitien, le Dofteur Bolonois,  
 Scapin  eft Napolitain, &  Arlequin  eft Bergamafque.  
 Celui-ci eft  en même teins  le perfonnage le  plus  bi-  
 zarre  &   le  plus  plaifant de  ce  théâtre.  Un negre  
 Bergamafque  eft  une  chofe  abfurde ;  il  eft  même  
 aflez vraifemblable qu’un efclave Africain fut le  premier  
 modèle de  ce perfonnage. Son cara&ere  eft un  
 '‘mélange  d’ignorance, de naïveté, d’efprit, de betife  
 &  de grâce ;  c’eft une efpece d’homme  ébauché, un  
 grand enfant  qui  a  des  lueurs  de  raifon  &  dintel-  
 Egence,  &   dont  toutes  les  méprifes  ou  les  mal-  
 adreffes  ont  quelque  chofe  de  piquant. Le vrai modèle  
 de  fon jeu  eft  la  foupleffe,( l’agilité,  la  gen-  
 tilleffe d’un jeune  chat, avec  une écorce de groflie-  
 reté qui rend fon a£tion plus plaifante ;  fon rôle  eft  
 celui d’un valët patient, fidele, crédule,  gourmand,  
 toujours amoureux,  toujours  dans  1 embarras ,  ou  
 pour  fon maître ,  ou  pour lui-même  ; qui  s’afflige,  
 qui fe  confole  avec  la facilité d’un  enfant,  &   dont  
 la douleur eft auffi amufante que la joie.  . 
 Ce  rôle exige  beaucoup  de  naturel  &  d’efprit,  
 beaucoup de grâce  &   de  foupleffe. 
 Le feul des poètes François qui l’ait employé heu-  
 reufement,  c’eft De  l’Iflè dans Arlequinf zuvage,  &  
 dans Timon le mifantrope ;  mais en général  la liberté  
 du jeu de  cet afteur naïf &   l’originalité  de  fon  langage  
 s’accommodent  mieux  d’un  fimple  canevas,  
 qu’il remplit à fa  guife ,  que  du rôle  le mieux  écrit.  
 TM. Ma rm o n t e l . )   .  .  I   ' 
 Ce  perfonnage  de  la  comédie  Italienne  ,  ou  il  
 a un  cara&ere  appropriera paffé  dans  la  comédie  
 Françoife  ;  &   dans  l’Allemande  il  mériteroit  de  
 remplacer  le  rôle  du  hans - wurjl.  Son  caraûere  
 '  confifte  à  avoir  l’air  d’un  garçon  fimple ,  très-  
 naïf,  ou  tout  au  plus  bouffon,  mais  detre.au  
 fond très-rufé,  fpirituel, habile  à obferver  les  foi-  
 bleffes  &   le  ridicule  des  autres,  &   à  les  relever  
 avec autant de naïveté que de  fineffe. Quelques critiques  
 penfent  que  ce  perfonnage  avilit  la  feene  
 comique,  &   qu’il choque le  bon goût du  fpeaacle  
 théâtral ; mais  il  n’eft  pas  difficile  de  faire  voir que  
 cette détifion eft peu réfléchie, &  que dans plufieurs  
 cas le rôle  de Xarlequin eft  un rôle  dont on  ne peut  
 prefque  point fe  paffer. 
 Lorfqu’il  eft  queftion  d’expofer  fur  la  feene  un  
 fou férieux dans tout le ridicule de fa folie, le moyen  
 le plus fur, c’eft  de  le  faire  accompagner  d’un bon  
 arlequin.  Qu’on fe  rappelle  ay,ec quelle énergie  les  
 bouffons  des  princes fa voient  autrefois faire  fentir  
 les folies des grands, &  combien ils humilioient 1 orgueil  
 par  la vivacité  deleursfaillies.il  n y  a que  le  
 ridicule qui  puiffe décontenancer  un fat  de qualité,  
 ou  un  fourbe  accrédité  &   puiffant;  mais  pour  y  
 réuffir,  il  faudfoit  que  les  railleurs  euffent-le  ca-  
 raûere d’un véritable arlequin.  On fera fo^rt bien par  
 conféquent de conferver au moins au théâtre le rôle  
 des anciens bouffons  de la cour. 
 Il n’eft pas néceflaire, à la vérité, que le  bouffon  
 ait un habillement  bizarre  ou  une marote, ni  qu’il  
 foit toujours poliffon ;  on tombe trop ailément par-  
 là dans  le bas comique.  Son grand  rôle  doit  être de  
 dévoiler le  ridicule  qui lé cache  fous un air  de gravité  
 ou de  dignité ; de  démafquer le  fourbe ,  &  de  
 l’expofer aux huées du public. C’eft-là, fans contredit  
 ,  le  plus  grand avantage qu’on  peut attendre du  
 théâtre comique, &  cet avantage n’eft pas médiocre.  
 Il y  a des hommes affez effrontément médians,  pour  
 fe mettre au-deffus des loix, de l'équité  de  1 humanité. 
   Les  plus  fortes  remontrances,  tirees  de  la  
 faine  raifon  &   des  principes de  la juftice,  ne^ font  
 pas  lajjplus  petite impreflion fur  eux  ; nul  frein  ne  
 peut Prêter leur folie ou leur fourberie. Livrez-les à  
 arlequin ;  auffi  indïfférens qu’ils  étoient  aux  reprochés, 
   auffi fenfibles feront-ils aux  railleries :  car ils  
 faifoient précifément confifter leur  grandeur  à  tout  
 braver. C’étoit en dédaignant le jugement des autres,  
 qu’ils .croyoient fentir plus vivement  le prix  de leur  
 qualité,  de  leur rang,  de  leur  puiffance  ;  la  rifée  
 publique  les  fait tomber tout-à-coup  de  cette  hauteur, 
  ils fe feritent eux-mêmes avilis  &  méprifés. 
 Au fond,  arlequin fait exactement  fur  la  feene ce  
 que Lucien &  Swifft  faifoient dans leurs  écrits.  Les  
 railleries  fatyriques de  ces  deux  auteurs  font  dans  
 le véritable  cara&ere  d'a r leq u in ;  aufli  y  a-t il  des  
 comédies où ce perfonnage  fait  le premier rôle. Les  
 poètes comiques,  à qui ce  rôle  a paru trop bas,  en  
 ont néanmoins fenti  le  befoin;  ils l’ont  fait  remplir  
 par des  valets :  mais ces  valets  ne  font  en  effet que  
 des  arlequins  en livrée, &  lorfqu’ils  font obligés de  
 faire ce. perfonnage,  ne  fe:oit-il  pas  mieux  oy?arlequin  
 le fît  lui-mëme ?  Au refte , il faut convenir que  
 c’eft un rôle  très-difficile  à bien  traiter, &   qui  doit  
 être  tracé de main de maître, Il n’eft pas aifé  de faire  
 paroître  à propos  ce perfonnage  au moment oh fon  
 miniftere leroitle plus important ; d’ailleurs pour en  
 tirer tout le  parti pofiible,  il  faut avoir  le don de la  
 raillerie , &  c’eft peut-être' de  tous les  talens  le  plus  
 rare.  ( Cet article  efi  tiré de la   Théorie  des B e a u x -A r t s   
 de M .  S u  1  z E R . ) 
 §   ARLES,  ( Géogr. )  ville  très  considérable  de  
 France,  furie Rhône,  à  huit  lieues de  la mer,  Sc  
 au  voifinage  d’un  grand marais  ,  dont  fa  fituation  
 élevée né lui permet pas' de craindre tes inondations,  
 mais dont le fouffie de  certains  vents  lui  rend  quelquefois  
 les  vapeurs  affez. incommodes.  Long.  2.2  ,   
 18.  lat.' 43,  40,   3 .   _ 
 Placée  dans  l’enceinte  du  gouvernement  de Provence', 
  &  pourvue d’un territoire  de plufieurs lieues  
 de circuit,  elle a ,  par  la nature de  fon  fol &  de fon  
 climat,  de  quoi commercer  en bons vins  ,  en  vermillon  
 ,  en manne ,  en huiles  &   en  excellens fruits. 
 Elle  eft le fiege d’un archevêché,  d’un bailliage ,  
 d’une  viguerie,  d’une amirauté,  &  d’un bureau des  
 cinq  groffes  fermes.  Quatre évêques, favoir, ceux  
 de Marfeillé , de Saint-Paul-trois-Châteaux,  de Toulon  
 &  d’Orange relevent de fon archevêque, lequel, 
 I  fous le titre de prince de Montdragon, &  avec trente-  
 !  trois mille livres de rente ,  gouverne cinquante-une  
 paroiffes,  dans fon diocefe particulier. 
 Cette ville eft en elle-même grande &  bien bâtie: 
 1  Fon  y   trouve  neuf églifes  ,  une abbaye,  quatorze  
 couvens, un hôpital &   une  académie des Belles-Lettres  
 , fondée, par uné inftitution finguliere, en  1668, „  
 pour-des gentils-hommes uniquement. L’on y  trouve  
 auffi, &  peut-être plus que dans aucun autre endroit  
 de  la  France,  des  morceaux  d’antiquité dignes  de  
 l’attention  des  curieux.  Il  y   a des  tombeaux  à  la  
 Romaine ,  &   des  urnes fépulcrales  fans nombre : il  
 y   a  les  reftes  d’un  capitôle  ,  d’un  théâtre  &   d’un  
 amphithéâtre  ,  le  bufte  d’un  Efculape  entouré d’un  
 ferpent,  &  un obélifque de porphyre,  érigé &  ren-  
 verfé  on  ne  fait  à  quelle date,  mais  redreffé  en  
 1675 , à l'honneur  de Louis X IV,  fur une  bafe ,  à la  
 vérité,  de roc  ordinaire,  &  peu proportionnée  par  
 conféquent à la beauté  de  la matière  dont  la  piece  
 eft.fofmée. 
 [ Arles érigea  une colonne  en  l’honneur du  grand  
 Conftantin,  fur laquelle on voit ces mots gravés  en  
 cinq lignes : 
 Im p .  Cæs.  Fl a v .  Va l . 
 .  CO N ST AN T IN O   P .  F .  A U G U S T O , 
 P IO   FE L 1C I  A ü G U ST O   
 D I V I   CO N ST AN T I  A ü G .   P I I   
 F I L I O , 
 A R E L A T IS   R E S T IT U T O R I . 
 |  En effet,  après la mort  de Maximilien Hercule y