
 
        
         
		a  l’aubier blanc,  le  coeur  d’un  beau jaune  &  quelquefois  
 rougeâtre, affezdur, liant, doux &  compofé  
 de  fibres fines, v 
 Ufages.  Ses  fruits ne fe mangent point à caufe  de  
 leur amertume.  Son  bois  n’eft  pas  affez  gro,s  pour  
 fournir des poutres ; on en fait des poteaux de portes  
 &  des pieux,  qui,  lorfqu’ils  font  plantés  dans  une  
 terre  grade  &   humide,  ou  dans  une  bonne  terre  
 de  jardin,  végètent  &   produifent  des  branches,  
 comme fait notre faule en Europe. On l’emploie auffi  
 à des ouvrages de tabletterie, à caufe de fa douceur. 
 La  décoâion  de  fes  feuilles  fe  donne  en  bain,  
 comme  un  rafraîchiflànt  tempéré  dans  les  ardeurs  
 de  la  fievre. 
 Deuxieme  efpece.  M  AL ON A. 
 Les habitans de Leytimore appellent  malona  ou  
 humelen-malona, une fécondé efpece de bancal, que  
 Rumphe défigne par le  nom  de  bancalus minor feu  
 anguftifolïd ,  &   dont  il  donne une  figure  à la page  
 84  de  fon  Herbarium  Amboinicum,  volume  I I  J ,  
 planche  LH,  figure  z. 
 C’eft un arbre qui fe voit dans les mêmes endroits  
 Sc  àrpeu-près de  la forme  du précédent,  mais  un  
 peu plus  petit, à branches plus  menues,  à  feuilles  
 plus étroites ,  longues  de  cinq à huit  pouces, deux  
 fois moins larges,  Sc  portées  fur  un  pédicule plus  
 court. 
 Le pédicule qui porte la tête des fleurs,  eft presque  
 deux fois plus court  que  les feuilles,  &   fa tête  
 de  fleurs.,  lorfqu’elle  efl  en parfaite  maturité, efl:  
 moins greffe, elle n’a guere que fixlignes dediametre:  
 elle  eft  plus  irrégulière  dans  fa  rondeur,  comme  
 ridée &  couverte des calices des  fleurs qui y  relient  
 après  la  chûte  des  fleurs. 
 Troifieme  efpece. M e l e n . 
 Le  melen,  ou  mamelen  ou  humelen  des  habitans  
 d’Amboine ,  eft rendu  en  latin  par  le  nom de  
 d’arbor  noïïis  ,  c’eft-à-dire  arbre  de  nuit,  &   de  
 bancalus fæminalatifolia, par Rumphe, qui en donne  
 une  très-bonne figure, mais  incomplette , dans fon  
 Herbarium Amboinicum y&otutiie' f f l ,  page 8 z ‘, plan.  
 LIH.  Les  noms Malays  &  Macaffares ,  cajucuning  
 Sc  bancal  parampuan,  expriment  la  même  idée.  
 Les habitans de Bima l’appellent contsja Sc  quelques  
 habitans d’Amboine ulipockol,   qui  efl auffi  le nom  
 du makil. 
 G et arbre  a 40  pieds de hauteur  ,  le  tronc  haut  
 de  15 .à  20  pieds ,  épais de  deux à  trois pieds ,  là  
 cime  encore  plus  épaiffe  que  les  précédens,  les  
 branches plus rapprochées, plus  courtes,  plus épaif-  
 fes  ,   les  feuilles  plus  grandes,  plus molles  ,  pendantes, 
  arrondies à leur origine, légèrement ondées,  
 longues de  12 à  14 pouces dans  les jeunes branches,  
 une  fois  moins  larges  ,  relevées  en-deffous  d’une  
 groffe  nervure,  à  10  ou  12  paires de  côtes,  Sc  
 portées fur un pédicule cylindrique,  médiocrement  
 long, c’eft-àrdire fix à  huit  fois  plus  court qu’elles.  
 Les  ftipules des branches font  plus  courtes, moins  
 pointues. 
 Le pédicule  des fleurs, qui  termine de même les  
 branches,  eft deux  fois plus court que  les feuilles ;  
 la tête  qu’il  porte eft  fphérique,  de fix à fept lignes  
 de diamètre, une  fois plus courtes que  lui, Sc  com-  
 pofées de 25 à 30 fleurs à corolle  jaune  Sc  étamines  
 blanches. 
 L’affemblage des ovaires, en grandiffant, forme un  
 fruit pendant, d’abordcendré-verd,laineux, comme  
 couvert  d’éeailfes  brunes, qui  font les divifions  du  
 calice  perfiftant,  mais qui  tombent  en les  frottant.  
 Cette  tête,  près  de  fa  maturité  ,  reffemble  à une  
 pomme de  deux  bons  pouces  de  diamètre ,  toute  
 marquée  d’enfoncemens irréguliers,  inégaux,  .qui 
 font les anciennes cavités  du  calice, jaune-brûne Sil  
 comme  cendrée  extérieurement,  blanchâtre  intérieurement  
 , molle  comme  la  chair  d’une pomme  
 bien  mûre,   mais  plus  graffe,  plus  folide,  pleine  
 entièrement  de  graines  femblables  à  du  fable ,  à  
 odeur  agréable  du  galanga  ou  du  lancuas ,  mais  
 acide auftere  ,  avec un  peu  d’amertume. 
 Culture.  Le melen  fleurit  en  décembre  ,  &   fes  
 fruits  font  mûrs  vers  la  fin  des  mois  pluvieux  qui  
 font  avril  &  mai ;  il  croît  abondamment  dans  les  
 plaines &   les  lieux froids Sc humides, par toutes les  
 îles Moluques où il forme des forêts  fi épaiffes • Sc fi.  
 obfcures,  que  l’on croit être plongé dans la  nuit  la  
 plus  noire»,  lorfqu’on  eft fous  fon ombre  ,  Sc  c’eft  
 de-là que  lui vient le nom d'arbre de nuit que lui ont  
 donné les Malays. 
 Culture. Les Malays en forment des  haies  en  piquant  
 en terre fes branches qui prennent racine aifë-  
 ment,  Sc  qui fourniffent  abondamment  des  feuilles  
 pour leur ufage. 
 Qualités. Ses feuilles ont une faveur acide, amere  
 &  fe trouvent toujours entières &  faines,  fans  être  
 attaquées  par  aucun  infeéte.' Son  corps  a  deux  ou  
 trois  doigts  d’aubier  blanc  &  mou ;  ion  coeur  efl:  
 jaune  Sc  égal,  excepté  dans  les  vieux  troncs  qui  
 l’ont  quelquefois, creufé Sc  amolli,  ou  carié par un  
 fuc  pénétrant  dont  il  abonde  ,  Sc  qui  fe  deffeche  
 difficilement : il eft comme fpongieux, gluant comme  
 s’il eût été  enduit  de  çire, Sc trop mou  pour recevoir  
 le poli. 
 V f  âges.  Malgré l’amertume qui  fe  fait  fentir dans  
 les  feuilles du melen,  les Malays  &  les Macaffares  
 en. enveloppent  leurs  poiffons,  les  y   font  cuire  Sc  
 les mangent  ainfi enveloppés ;  ils  appellent ce mets  
 boboto.  D’autres cuifent ces  feuilles  dans  l’eau,  les  
 hachent comme  des  épinards ,  les mêlent avec  leur  
 r iz ,  qu’ils .mangent  ainfi  affaifonné  avec un peu  de  
 vinaigre  ou  de  fuc  de  bocaffi  ;  car  ces  peuples  
 aiment  beaucoup  quand  une  légère  amertume domine  
 dans leurs mets : ils en mangent auffi les fruits,’  
 fur-tout dans les difettes Sc  en tems de guerre. C ’eft  
 ce qui arriva aux montagnards de Gorama qui,  pendant  
 la  guerre  qu’ils  efîiiyerent  en  1659'  avec  les  
 Hollandois,  laifferent voir  après  leur  retraite  des  
 tas de ces  fruits qu’ils  avoient  amoncelés  auprès de  
 leurs  cafés ,  pour  leurs  provifions,  faute  d’autre  
 nourriture. 
 Les  habitans  dé  Baleya  broient  fës feuilles  dans  
 l’eau ,  dont  ils  fe  lavent  la  tête  pour  fe  rafraîchir  
 dans  les fievres  ardentes.  A  l’égard des  enfans attaqués  
 des  mêmes  fievres ,  ils  leur  frottent  le  corps  
 &   l’enveloppent  d’un  cataplalme  fait  des  mêmes  
 feuilles  pilées. 
 Les  Macaffares  font  de  4bn  tronc  &   de  fes  
 branches  des montans de  portes Sc des  pieux ; mais  
 ils durent peu, Sc font fujets à la  carie Sc aux vers. 
 Quatrième efpece.  C omi. 
 Le  comi  ou  comi-comi  des  habitans de.Ternate,  
 eft une quatrième efpece  de  bancal,  femblable  par  
 fa  grandeur,  fes  feuilles  &   fes  fruits  au  melen,  
 mais qui en différé par les câraéleres fui vans :  i°. fon.  
 tronc  eft  rouffâtre  comme  fes  branches ;  2°.  fes  
 feuilles ont leurs côtes inférieures rouges ou brunes;  
 30. fon  bois eft  plus jaune. 
 Les  habitans d’Amboine  n’en  font  aucun  ufage ,  
 &   ils  font  perfuadés  que  quelqu’un  qui  tiendroit  
 quelque  tems fes  feuilles  dans les  mains,  éprouve-  
 roit une diminution  fenfible dans  fa vue quife trôu-  
 bleroit &   perdroit de  fa  clarté. 
 Remarques. Le bancal fait,  comme l’on peut juger  
 par nos  deferiptions ,* un  genre particulier de plante  
 qui  fe range  naturellement  dans  la  famille des apa-  
 rines,  c’eft-à-dire, du  café, près du  rojoc,  dans la 
 fécondé  feftion  des  plantes  qui  ont  plus  de  deux  
 graines dans  leur  fruit ; Sc il différé  du  rojoc en ce  
 que fes  étamines  font  plus  longues  que  la corolle,  
 Sc que fes  fruits, au lieu de quatre femences groffes  
 Sc  plates,  contiennent  chacun  plus'  de  cinquante  
 graines, rondes,  menues comme des grains de fable.  
 \M . A D  AN S Ö AT.) 
 BANC AS, f. m. (Hifi. nat. Botoniq.') nom Malays  
 d’une  efpece  de diofpÿrôs  ou  guiacana,  que Rumphe  
 defigne  par  le  nom  de arbof nigra  latifolia,  Sc  
 dont il  donne une  courte defeription  fans figure  au  
 volume III. de fon Herbarium  Amboinicum, page  10  
 &   12.  Les  habitans  d’Amboine  l’appèllent  lou-yla,  
 Ou aymetten  lou-yla,  &   les Malays  caju  itam  daim,  
 béfaar,  qui veut dire  arbre  noir à feuilles larges.  * 
 C ’eft  un  arbre  haut  de  50. à  60  pieds,  à  tronc  
 droit,  haut de  20 à  25  pieds,  de deux à  trois  pieds  
 de diamètre, anguleux,  couronné par une cime co-^  
 nique,  formée  d,e  branches  menues  affez  longues,  
 mais  fermés',  affez  lâches,  écartées  foùs  un angle  
 ouvert de 45 dégrés,  couvertes d’une écorce noire,  
 Sc de  feuilles  elliptiques  pointues ,  &   quelquefois  
 fendues en deux ou  crenelées à leur extrémité  fupé-  
 rieure, arrondies à leur bafe,  longues de  fept à dix  
 pouces,  une  fois à une fois Sc demie moins larges ,  
 ridées,  ondées &  fouvent rongées ,  d’un verd brun  
 bu  fale,  tachetées,  relevées  en-deffous  d’une  côte  
 ramifiée en 7  à 8 nervures alternes  de chaque  côté,  
 Sc  portées  horizontalement  fur  un  pédicule  cylindrique  
 court  &   épais. 
 De l’aiffelle  de chacune des feuilles inférieures des  
 branches,  fort une  fleur  feffile,  folitaire,  blanche,  
 compofée  d’un  calice  d’une  feule piece »  ouvert en  
 étoile,  à  tube  court &   cinq  divifions perfiftentes,  
 d’une corolle monopétale à tube  court  à  cinq  divifions  
 ,  de  dix  étamines  courtes,  Sc  d’un  ovaire  à  
 un ftyle &  fix ftigmates demi-cylindriques, veloutés  
 fur  leur  face intérieure. 
 L’ovaire,  en mûriffant, fe  trouve  nud  fur le  bas  
 des  branches  ,  les  feuilles florales  étant tombées.  I l .  
 eft  fphérique,  feffile  ,  de  la  groffeur  d’une  cerife,  
 c’eft-à-dire,  de fept  à huit lignes de diamètre, fou-  
 tenu par un  calice fort ample, verd d’abord,  recouvert  
 d’un  duvet  court de poils blanchâtres,  enfuite  
 noir, partagé intérieurement par huit cloifons mem-  
 braneufes noires en  huit  loges  qui  contiennent huit  
 pépins elliptiques,   applatis  en aemi-lune. 
 Culture.  Le  bancas  croît à  Amboine,  Boeron  Sc  
 Ceram, mais  nulle  part en grande quantité, &  particuliérement  
 fur les montagnes d’Hitoe.  Il ne commence  
 à  porter des  fleurs &  des  fruits  que  lorfque  
 fon  tronc a   acquis  un  pied  en diamètre. 
 Qualités.  Son  écorce  eft  noire  extérieurement  ,  
 &   jaune  dans  fon  épaiffeur.  Son  bois  eft  blanc  à  
 l ’aubier  ,  noir au  coeur  qui  ne fe  voit que  dans les  
 vieux  arbres ;  encore  n’eft-il  pas  fort  épais ni fort  
 dur,  ni  bien durable  ; mais  il  eft  pefant. 
 Ufages.  On  coupe  cet  arbre  dans  fa  jeuneffe ,  
 avant  qu’il  ait  acquis du  noir à fon Coeur,  Sc  on en  
 fait  des  montans  de portes  Sc des pieux  de clôture.  
 On ne  s’en  fert  point  en  poutres ,  parce  qu’il n’eft  
 pas  durable , ni  pour  lés, couvertures  des maifons,  
 parce  qu’il  eft trop  pefant. (M .  A d a n s o n .) 
 BANCUDU,  f.  m.  (  Hifi. nat.  Botaniq.  )  arbre  
 des  îles Moluques , ainfi  appellé  par les Malays qui  
 l’appellent auffi mancudüSc  bencudu lacki-làcki. Les  1  
 Macaffares l’appellent beugeudu  Sc  cancudu ,  les  habitans  
 dé Java wangeudu, ceux de Baleya, tiba, ceux  
 d Amboine  nenu ou nenu kiri. Rumphe  en donne une  
 bonne  defeription  &   une  bonne  figure  quoiqu’in-  
 complette  fous  le  nom  de  bancudus  angufiifolia,  
 bancudu lakki lakki dans fön Herbarium Amboinicum ,  
 volume  I I I ,  page  /J7 , planche XCVIII. 
 Cet  arbre  s’élève  à  40  pieds  de  hauteur.  Son  
 Tome  L 
 tronc  eft droit,  Cylindrique,  grêlé  , haut  de  dix  à  
 quinze  pieds,  d’un  à deux  pieds de  diamètre,  couronné  
 par  une  tête ovoïde  , médiocrement épaiffe ,  
 formée  de  branches  oppofées  en  croix,  dont,  les  
 jeunes  font  vertes  quarrées  ,  comme  articulées,  
 &   fillonnés  dans  leurs  entre-noeuds. 
 SèS-feuilles  font  oppofées en  croix , elliptiques,'  
 pointues aux deux extrémités, longues de huit à neuf  
 pouces  ;  deux  à  trois  fois  moins  larges,  verd-obf-  
 èùres,  liffes , unies  deffus ,  luifantes, relevées  en-  
 deffous  d’une  nervure  longitudinale à  huit ou neuf  
 paires de  côtes  courtes,  qui  fe  réunifient enfenfble  
 pour  former  une  bordure  qui  entoure  la  feuille  
 fans  aller  jufqu’à  fes  bords;  Sc  portées  fur un  pédicule  
 cylindrique , très-court ;  entre  chaque  paire  
 de  feuilles, on voit  fur  les  côtés  des branches deux  
 ftipules  ou  écailles  triangulaires. 
 De  l’aiffelle  des  feuilles  alternes  ,  ou  plutôt  à  
 l’oppofé  dés  feuilles ,  car  il  en  manque  un  à l’endroit  
 d’ où  fort alternativement  un  péduncule  pendant  
 , une fois plus long que  le pédicule des  feuilles,  
 portant  à fon  extrémité une tête fphérique  de  cinq  
 à fix lignes de diamètre , compofée  de  25  à  30:fleurs  
 hermaphrodites  ,  contiguës  par  leur, ovaire  qui eft  
 au-deffous  d’elles  Sc tétragone  ou  pentagone-  blanchâtre. 
   Chaque  fleur confifte  en  un  calice  court,   
 pofé  fur  l’ovaire  divifé  en  cinq  dents,  en  une  corolle  
 monopétale  blanche,  à  tube long,  partagé en  
 cinq  à  fix  divifions  obliquement  tournées  ,  &   fe  
 recouvrant comme  celles du  papayer &  des apocins  
 elliptiques,  égales, deux fois  plus longues  que  larges  
 , qui porte  cinq à  fix étamines courtes  à anthères  
 jaunes, ne  débordant  pas  le  fommet  du  tube.  La  
 ftyle  qui part  du  centre, de  l’ovaire  ,  égale  la hauteur  
 du  tube  ,  &   eft  partagé  à  fon  extrémité  en  
 deux  ftigmates  demi-cylindriques,  roufsâtres,  veloutés  
 fur  leur  face  interne. 
 Chaque  ovaire,  en  mûriffant,  devient  une baie  
 fphéroïde, jaune, à une  logé , contenant quatre offe-  
 lets  triangulaires,  applatis,  affez  grands  &  bruns,  
 attachés verticalement au  fond du fruit par un frllon  
 oblique, qui eft imprimé latéralement-fur leur partie  
 inférieure.  La.tête, formée’ par l’amas de ces ovaires» 
 '  prend  la  figure  &  la  groffeur  d’unë  noix dépouillée  
 de fon brou, c’eft-à-dire, qu’elle a environ un pouce  
 de diamètre: elle eft d’abord verte &  ferme ;  enfuite  
 ^elle jaunit  Sc s’attendrit,  ayant  une  faveur amere ,'  
 auftere &  aromatique. 
 Culture.  Le  bancudu  croît  aux îles o.rientales des  
 Moluques  Sc  à Amboine  dans  les forêts Sc  particuliérement  
 vers  les  côtes maritimes. 
 Qualités. Toutes les parties de cet arbre, écorce »  
 bois,  feuilles  ,  fruits  coupés  ou  râpés  ,  pendant  
 qu’ils font  encore verds  , répandent une odeur  affez  
 agréable  de  foin' nouveau.  Leur  faveur  eft  amère  
 &   auftere,  peu  agréable. 
 Son  bois  eft blanc  vers l’aubier ,  jaune  vers  le  
 coeur, rouge  vers  le  pied  ,  affez "dur  ,  mais  doux  
 Sc liant : fes  racines  Sc  fon  écorce  font  rouges ;  Scelles  
 prennent une couleur incarnat, lorfqu’elles onf  
 flotté quelque tems dans l’eau de  la mer. 
 ■ '  Vfàge.  La  racine  de  cet  arbre  a  la  propriété  ;  
 comme  celle de  la  garance ,  de  donner à toutes les  
 couleurs rouges de  la ténacité Sc de l’inténfite ; auffi  
 les habitans des Moluques  l’emploient-ils, foit feule,  
 foit  avec le bois  de fappan,  pour  teindre  leurs  fils  
 Sc  leur linge  en rouge. C eux d’Amboine,  qui  préfèrent  
 les couleurs tendres  aux  couleurs foncées ou  
 trop  vives; en  procurent une  approchante dé  celle  
 du vermillon , //m/zù/ot, mais très-durable,  à leurs toi*  
 le s ,  en  les  faifant  macérer  dans  une  infufion  de  
 deux  parties d’écorce des  groffes racines  du  banci&  
 dû  ,  avec  une  partie  de  l’écorce Sc des  feuilles de  
 l’arbre  alumineux qu’ils  appellent  leha  &  un  peu  
 G G g g g   ij 
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