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 foin de la part du chirurgien, ne laiffe pas que d’être  
 eftrôpié  &   hors  d’état  de fervir  :  tout  cela  eft-il  
 comparable à quatre, ou cinq minutes de  douleurs ,  
 auxquelles  un  homme  gravement bleffé  eft  expofé  
 pendant l’amputation ? Le jour  d’une bataille feroit-  
 il poflible  de  fuivre  à la  rigueur  le fyftême  de  M.  
 Bilguer?  Et  comment  apporter  toutes  les  précautions  
 néceffaires  dans de  pareilles  circonftances  oit  
 les blejfures  affluent  &   font, pour ainfi  dire ,  jonchées  
 les  unes  fur  les  autres  dans  les  dépôts  ?  
 Comment  fauver  autrement  que  par  l’opération,  
 ceux  qui  ont  des  fracas  confidérables  dans  les  articulations, 
   ou  des  hémorrhagies  qui  les  mettent  
 à  chaque  inftant  au  bord  du  tombeau,  &   qui  
 ne  font  pas  plutôt  fortis  des  mains  d’un  chirurgien, 
   qu’ils  tombent  dans  cgux d’un  autre,  transportés  
 ainfi de lieu  en lieu fur des charrettes  jufqu’à  
 ce  qu’enfin  ils  trouvent  un  hôpital :  en  attendant  
 qu’ils y  foient arrivés , quel progrès  ne fait pas l’inflammation  
 , fouvent même  la gangrène ?  &  lorfque  
 l’hémorrhagie  eft  caufée  par  la  rupture  d’un  gros  
 vaiffeau, comment  imaginer que  le  malade pourra  
 faire une lieue feulement avant de mourir î Le repos  
 indifpenfable  pour de  pareilles  cures  peut-il  avoir  
 lieu dans  de  pareilles  circonftances ?  Comment  ef-  
 pérer  d’ailleurs  qu’on  pourra  enlever  toutes  les  
 pointes d’os fixées dans les  chairs, les  tendons,  les  
 membranes,  &c.  &   dont  la préfence  renouvellera  
 toujours les accidens &  par conféquent les douleurs,  
 l’irritation,  l’inflammation' , la gangrené,  le délire,  
 &  enfin la mort ? Concluons donc qu’il  eft ihconte-  
 ftablement  du  devoir  d’un  chirurgien  qui  n’a  pas  
 foulé au pied  tous les fentimens d’humanité, d’éviter  
 de mutiler des bleffés toutes les fois  qu’il  croit pouvoir  
 le  faire ,  fans faire  courir de  grands rifques  à  
 leur v ie, &   conferver un membre qui peut leur être  
 utile  après  la  guérifon.  Mais  lorfqu’un  chirurgien  
 voit qu’en voulant fauver un membre il  court rifque  
 de  perdre  fon  malade,  il  ne  doit  pas  héfiter  de  
 préférer l’amputation ;  &   c ’eft fans  doute  ainfi que  
 nous préfumons que M. Bilguer veut qu’on envifage  
 fon fyftême. ( P . ) 
 Ble s su re s ,   ( Jurifpr. ) Ceux qui en  font  les auteurs  
 font tenus des dommages. 
 Les  chirurgiens  qui  par  impéritie  bleffent  leurs  
 malades  ,   font  pareillement  refponfables  des  accidens. 
 Le  bleffé  qui meurt  dans  les  quarante  jours eft  
 cenfé mourir de  fa bUjJurt, &  celui  qui  en  eft  l’auteur  
 peut  être  pourfuivi comme  homicide. 
 Si le bleffé meurt après  les  quarante  jours,  celui  
 qui a porté  le  coup n’eft  point  réputé  coupable  du  
 crime d’homicide, &  n’eft par conféquent pas obligé  
 d’obtenir des lettres de  remiffion  v mais  il  peut  être  
 pourfuivi  pour  le  paiement des  intérêts.civils.  (+ )   
 BLEU DE PRUSSE,voye{ Al k a l i  Ph l o g is t iq u é 
 dans et  Supplément. 
 BLIEK , f.  m.  ( Hiß.  nat.  Ichthyolog.  )  poiffon  
 d’Amboine affez bien gravé &  enluminé, fous ce nom  
 dans  la fécondé  partie du Recueil des poijfons d’Amboine  
 par Co ye tt,  n°.  ÿ j . 
 Il a le corps très-cour^, prefque rond,  très-comprimé  
 ou applati par  les  côtés ;  la tête &  la bouche  
 petite  ainfi que les yeux. 
 Ses  nageoires  font  au  nombre  de  fept,  favoir,  
 deux ventrales menues, petites,  placées au  deffous  
 des peâorales ,  qui  font elliptiques,  affez longues ;  
 une  dorfale  fort longuè ,  plus baffe devant que derrière  
 ; une derrière l’anus plus longue que profonde, 
 &   une  à la queue  arrondie.  De ces nageoires deux  
 font épineufes, favoir,  la dorfale &  l’anale. 
 Le corps  eft bleu en-deffus, brun en-deffous.  Les 
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 nageoires peélorales &  ventrales,  celle  de la queue  
 &  le  deffus de la tête font verds; lemufeau,  le bout  
 de  la  queue,  les  nageoires  dorfale  &   anale  font  
 jaunes à  rayons  bleus. 
 Moeurs. Lebliek eft très-commun dans la mer d’Amboine  
 autour  des  rochers. 
 Ufages.  On le mange frit, après l’avoir fait fécher  
 au foleil &  falé. 
 Remarque.  Ce poiffon vient naturellement dans la  
 famille  des feares,  &   ce feroit  une  efpece de feare ,  
 s’il n’avoit pas  le  corps  beaucoup plus court à proportion  
 de la largeur.  ( M.  A d a n so n .  ) 
 BLIEMA,  f.  f.  ( Hiß. nat.  Ichthyolog.)   nom d’un  
 poiffon d’Amboine ,   affez  bien gravé aux nageoires  
 ventrales  près  qui manquent, par R uyfch,  dans fa  
 Collection nouvelle des poijfons d'Amboinc, plane. V I I%  
 S ,  page  12.  i * 
 corPs extrêmement court, très-comprimé  
 la  tete,  la  bouche  les  yeux  petits. 
 Les  nageoires font  au nombre  de fept,  dont deux  
 ventrales au-deffous des peftorales ,  qui font médiocrement  
 grandes,  arrondies  ;  une dorfale  fort longue  
 ,  comme  fendue  en  deux,  plus  baffe  devant  
 que  derrière  ;  une derrière  l’anus ,  plus longue que  
 profonde,  &   une  quarrée  ou tronquée à la queue.  
 D e   ces  nageoires  deux  font  épineufes,  favoir,  la  
 dorfale qui  a  cinq rayons antérieurs  ,   épineux,  &   
 celle  de  l’anus. 
 Il  a le dos  purpurin  ,   les côtés blancs ,  le ventre  
 bleu-clair,  &   le  deffus  de  la  tête  entre  les  yeux  
 marqué  de  plufieurs  taches. 
 Qualités.  Le  bliema a  le  goût de  l’alofe.  
 Remarqué. Ce poiffon fe range naturellement dans  
 la  famille  des  feares.  ( M.  A  d a n  s on.  ) 
 BLOIS,  (  Géogr.  )  Bleße,  ancienne  ville  de  la  
 généralité d Orleans , capitale  du  Blaifois ,  avec  un  
 évêché  fufïragant  de  Paris  ,  érigé  en 1697.  Il  y   a  
 un  château  royal  oîi  fut  tué  le duc  de  Guifé  par  
 ordre  de Henri  III. en  1588 ,  pendant  la  tenue  des  
 états.  ' 
 f-* eff 1® patrie des PP. Morin &   Vignièr de  l’Oratoire  
 ,  célébrés par leur profonde connoiffance  des  
 langues  &   des  antiquités  eccléfiaftiques j  de  Jean  
 Bernier,  médecin , auteur  d’une  Hifoire  de  Blois  
 ( non Bornier, comme dit Vofgien );de Louis Hubert,  
 auteur d’un Cours de Théologie  , &  d’Ifaac Papin. Elle  
 eft  à  13  1,  fud-oueft  d’Orléans,  it  nord-eft  de  
 Tours, &   40 fud-oueft de Paris.  (C .  )  
 BLOM-KRABBE, f. m.  ( Hiß.  nat. Infectologie. Y  
 efpece de crabe  des îles Moluques,  affez bien grave  
 &  enluminé par Coyett dans la fécondé partie d!e  fon  
 Recueil des poijfons d’Amboine,  au  n°.  ij% .  fous le  
 nom de  krabbe-marine  d'Amboine. 
 Son corps  eft  elliptique,  pointu  aux deux extré*'  
 mités  qui  font  fes  côtés,  une  fois  plus  large  que  
 long,  bordé  en  devant  par  douze  épines,   fix.  de  
 chaque côté,  dont  les  dix  antérieures font  bleues.  
 Ses pattes,  au  nombre  de  dix,  ont  les  deux pinces  
 égales,  &   les ongles  coniques,  pointus,  un  peu  
 courbes.  r 
 La couleur dominante  de  fon  corps  eft  un  beau  
 jaune  taché de rouge  &   de petits points  bleus  avec  
 des  lignes  bleues.  Les pattes  font  brunes à  ongles  
 bleus!;  0 
 Moeurs. Le  blom-krabbe  eft  commun  dans  la mer  
 des  îles  d’Amboine. 
 Remarques.  Coyett  dit  avoir  obfervé  aux  îles  
 d’Amboine  un fi  grand nombre  d’efpeces de  crabes  
 de  toutes  les  couleurs ,  qu’il  croit que  ce genre en  
 contient  plufieurs  milliers  ;  il  pouvoir  fe  borner  à  
 dire plufieurs  centaines.  ( M. A n  a n  so n .  ) 
 F i n   d u   T q   m   b   P r e m i e r .