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 14«  A  C  H 
 c o n f e i l   d’Abfalom, Achitüphel' outré de voir que  ïe  
 fentiment d’un autre  fut préféré au lien, alla fe pendre  
 de  dépit :  digne  fin  d’un miniftre  q u i,  dans fa  
 vieillefle ,  déshonora la fa g e ffe   de  fa vie paffée. 
 ACHLAT ,   ( Géogr. ) ville de la grande Arménie >  
 en A  l ie .   Elle  eft lituée fu r   le lac d’Acramarou V an,  
 prefque  à   l’oppolite  de  la  ville  d’Acramar,  fur  la  
 côte  feptentrionaie du  lac.  Cette  ville n’eft pas  fort  
 grande ; hiais elle éft fort importante pour lësTùrcs,  
 c om m e   frontière  de leur empire^  Il  y   a  dés  fortifications  
 a l le z   bonnes.  Long.yG. lat. 39.  ( Ç .A .) 
 :  A C H M E T S C H E B ,  (Géogr. )  petite  ville  de  la  
 prefqu’île  de Crimée,  au nord-oued: de Caffa,  8c à   
 quelques  milles de la  mer.  E l le   fu t   bâtie' en  l’honneur  
 d’Achmet I , empereur desTurfcs, p a r  u n  prince  
 des petits Tartares du  Précop.  Long. St.  z0.lat.4S, 
 G - A - )   ;  M W 
 ACHOMBENE, (Géog.) ville capitale du royaume  
 d’Axim, fur  la  côte d’Or en Afrique.  Ce  n’eft pro*  
 prement qu’un gros village qui eft fous le,canon d’un  
 fort  Hollandois.  Elle  a   par  derrière  un  bois  qui  
 s’étend fur le penchant de la montagne. Entre la ville  
 &  la mer,  le  rivage  eft  fpacieux &  d’un beau fable.  
 Les maifons d’Ackombene font féparées par un grand  
 nombre  de  cocotiers,  &  d’autres  arbres  plantés  à  
 égale diftance.  La  petite  riviere  d’Axim  , qui  vient  
 du  pays d’Enguira ,  traverfe  la  ville.  L’air  eft fort  
 mal-fain, fur-tout dans la  faifon  des pluies. LesHol-  
 landois  font  prefqiie  tout  le  commerce  du  pays,  
 Voyt{ ci-après,  AxiM.  Long. *3.30. lat.  S. (C . A . ) 
 ACH ONRY ,  (Géogr.) petite ville d’Irlande, dans  
 la  province  de  Connaught,   au comté  de  Letrim,  
 p,rès du lac Aline.  Elle  n’eft confidérable que parce  
 qu’elle  eft épîfcopale,  dépendante de la m é t r o p o le   
 de Tuam.  Long. tz. 30. lat. 04.  (C . A . ) 
 .  ACHRÏDA -,  (Géogr.  ont.)  ville  de  la  province  
 Prévalitaine,  & q u i ftit le lieuoù.naquit l’empereur  
 Juftinien qui la rétablit,  &   lui donna le titre  de métropole  
 fur  quelques  provinces,  au  défavantage  de  
 Theflalonique.. Les  évêques  Grecs  de  cette  ville  
 prennent  aujourd’hui  le titre  de métropolitains de la  
 Bulgarie,  de la Servie  , de  l’Albanie, -&c.  (C.A .) 
 ACHROMATIQUE, adj. ( Optique. ) mot tiré du  
 grec ,  8c qui lignifie fans  couleur. J’ai  employé pour  
 I3 première  fois ce  terme  dans mon Afbronomie,  8C  
 il a été adopté  pour les lunettes, où l’on corrige  les  
 ir is ,  ou  la différente  réfrangibilité  des  rayons,  qui  
 nuifoit .beaucoup  à  la  perfection  des  limettes.  La  
 première  trace  de  cette  idée  ingénieufe  fe trouve  
 dans un  mémoire  du  célébré M.  Euler,  ( Acad,  de  
 Berlin ,  tom.  III. )  Voici  ce  qu’il en difoit en  1747.  
 «   I l   eft reconnu parmi les Aftronomes, que les ver-  
 » res  objectifs, dont on fe  fert  ordinairement  dans  
 »  les  lunettes, ont ce  défaut,  qu’ils produifent  une  
 » infinité  de  foy ers,  félon  les  différens  degrés  de  
 »  réfrangibilité des rayons. Les rayons rouges, fouf-  
 » frant  la  plus  petite  refraétion  en  paffant  par  le  
 ». verre  ,  forment  leurs  foyers  à  une  plus  grande  
 »  diftance  du  verre,   que les rayons  violets ,  dont  
 «  la  réfraction  eft  la plus grande.  Delà  vient que  fi  
 »  la lumière,  qui  p a ffe   par  le  verre  o b j e c t i f ,   eft  
 » compofée  de plufieurs  fortes de  rayons,  ce  n’eft  
 »  plus  dans  un point  que  les  rayons rompus fe raf-  
 >>  iemblent, comme on lefuppofe communément dans  
 »  l’optique; mais le foyer fera étendu fur  un  efpace  
 » qui fera d’autant  plus  confidérable,   que  le  foyer  
 » fera plus éloigné du verre o b j e c t i f . . . .  M. N e w t o n  a  
 » déjà foupçonnéque des objectifs compofésde deux  
 » verres,  dont l’efpace  intermédiaire  feroit rempli  
 ». d’eau, pourroient fervir  à  perfectionner les lunet-  
 »  te s , par  rapport  à l’aberration  des  rayons  qu’ils  
 » fo u ffr e n t   à caufe de  la figure fphérique des verres.  
 » Mais il ne paroît pas qu’il eût l’idée que, parce même  
 t> m o y e n ,  i l   f e r o i t   p o | f ib lç   dé. r é t r é c ir  l ’ç fp a c e   p a r 
 A  C  H 
 »  lequel  les  foyers  des  divers' rayons  fe  trouvent  
 »  difperfés.  Or  il m’a  paru  d’abord  très-probable,  
 » qu ’une  certaine  combinaifon  de  différens  corps  
 »  tranfparens  pourroit être  capable  de  remédier  à  
 »  cet inconvénient ; 8c je fuis perfuadé que, dans nos-  
 >» y eu x,; les  différentes humeurs s’y   trouvent arrangées , 
 »  enforte  qu il n en  réfulte aucune  dffujion  du  foyer. 
 » C’eft  à mon  avis un  fujet  tout nouveau, d’àdmirer  
 »  la  ftruéture de  l’oeil ;  car  s’il n’àvoit  été  queftion  
 »  que de-repréfenter les images  des objets,  un feui  
 ».corps  tranfparerit  y   aufoit  été  fuffifant,  pourvu  
 »  qu’il eût eu la figure  convenable  : mais; y pour ren-  
 » dre  cet  organe  accompli,  il  y  falloit  employer  
 »  plufieurs différens  corps tranfparens,  leur donner  
 »  la  jufte  figure,  8c les  joindre  félon  les  réglés  de  
 »  la plus ffublime  géométrie,  pour  que  la  diverfe  
 » réfrangibilité  des rayons ne  troublât  point  les re-?  
 » préfèntations.  » C’eft  ainfi que la confidération de  
 ce  qui fé paffe  dans rios-yeux,  conduifoit M.  Euler  
 à chercher un moyen d’imiter la nature, &  lui faifoit-  
 efpérer d’y   parvenir  par la  combinaifon  des fluides,  
 entre  deux  verres-. 
 - En'conféquence, M. Euler chercha les dimenfions  
 dès objectifs  formés de  verre  8c  d?eau ,  de  maniéré  
 à   pouvoir imiter la  combinaifon qui  fe  fait  naturellement  
 dans  l’oeil ;  mais  toutes  les  reffources de  la  
 plus  profonde  géométrie  ne  pouvoient  compenfer  
 ce qui manquoit  alors  à nos  connoiffancespar rapport  
 à  l’effet, des  di^rentes  fubftànces,  pourladif*  
 perfion  des ray ons colorés.  Les lunettes qui  furent  
 exécutées  fur  ces  principes ,  ne réufîirent point. 
 Dès  que le mémoire  de M.  Euler  parut,  feu M*  
 Dollond le pere, célébré opticien de Londres, voulut'  
 en tirer parti ; mais il crut rëconnôître que fa théorie-  
 ne s’accordoit point avec  celle  de  Newton,  ni avec?  
 fes expériences,  8c  l’on hë'jüroit en Angleterre que-  
 par  Newton.  On difputa quelque tems fur  ce te ma-*'  
 tiere  ; mais en  175 5 , M. Klingenftierna fit  remettre  
 à   M.  Dollond  un  écrit  qui  le  força  de douter  de'  
 de  l’expérience de Newton, qu’il  avoit fi long-tems»  
 oppofée  à  M. Euler.  Dans  cet  écrit,  qui fut  communiqué  
 en  1761  à   M.  Clairaut,  par  M.  Ferner  
 digne dolleguè de M. Klingenftierna, l’expérience d e   
 Newton n’eft  attaquée  que par  la métaphyfique  8c:  
 la  géométrie , mais  c’eft  en  fuivant une  route  quf 
 m.Ontre au premier coup d’oeil la légitimité de l’ufagg.  
 que l ’auteur  en  a fait. 
 La  propofition  expérimentale  de  Newton,  que-  
 l’on  trouve,  page 14S de fon Optique,   édition Frein-“  
 çoife  in-4 ° . ,   eft énoncée ainfi 5  « toutes les fois que  
 »  les  rayons de  lumière traverfent  deux milieux de  
 »  denfité différente,  de maniéré que la réfraCHon de  
 »  de l’un détruife  celle  de  l’autre, 8c que par  cenfé-  
 »  qiient les  rayons -émergens  foient  parallèles  aux  
 »  incidens, la lumière fort toujours blanche », Cette  
 propofition, que l’on foutenoit  obftinémënt en  Angleterre  
 ,  n’eft point  vraie ;  8c c’eft  ce  qui  a  long-  
 •  tems  retardé les  progrès  de  la  vérité. 
 M.  Dollond  voulant reconnoître  la  vérité  ou la-  
 faufleté  de cette  propofition,  en fit  l’épreuve  de  la;  
 maniéré  que  Newton  indique  lui-même î  dans  uq  
 prifme d’eau renfermé entre deux plaques de  verre;* 
 ■  le  tranchant tourné  en  bas,  il  plaça  un  prifme  de  
 verre ,  dont  le  tranchant étoit en  haut ;  8c  comme  
 il  avoit  difpofé  les  plaques de  verre ,   de  maniéré  
 que  leur  inclinaifon  pût  être changée à volonté,  il  
 parvint facilement à leur  en  donner une  ,  telle  que  
 les objets regardés  au travers de  ce  double prifme ,   
 paruffent à même  hauteur, que lorfqu’on les regar-  
 doit;à la vue fimple ; ce  qui apprenoit que les deux-  
 réfra&ions  s’étoient  mutuellement  détruites ;  cè-»  
 pendant,  au contraire  de  ce  qu’avançoit  Newton,  
 les  objets  fe trouvoient teints des çouleurs de  l’iris  , 
 ,  commq  on  fait  que  le  fortf  tous  les  abjetsqu’oa 
 regarde au travers de prifmes. M. Dollond fit enfuite  
 mouvoir de nouveau les plaques  du  prifme  d’eau  ,  
 jufqu’à  ce  qu’il  leur  trouva  une  inclinaifon  telle  
 que les objets regardés au travers des deux prifmes,  
 fuffent aufli deftitués  d’iris,  que vus  à  l’oeil  nu ; 8c  
 alors  leur hauteur apparente  n’étoit  plus  là  vraie  ;  
 ce qui montroit que les réfractions ne s’étoient point  
 redreffées mutuellement,  quoique les différences de  
 réfrangibilité des rayons colorés, fe fuflènt corrigées  
 les  unes  par  les  autres. , 
 M. Dollond,  qui favpit  qu’il  y   a deux  fortes de  
 verres bien plus  propres les  uns  que les  autres à la  
 netteté des  images,  conjectura que  cette  différence  
 de  qualité  venoit  de  celle  de  leurs  vertus  réfringentes  
 ou difperfives,  relativement aux  rayons  colorés. 
  Il penfaque tel verre pourroit rendre  la différence  
 de  réfrangibilité  du  rouge  au  v iole t,  beaucoup  
 plus  fenfible  que tel a u t r e ,  &   eau fer  par ce  
 moyen  des  iris beaucoup plus  étendus.  Quoique  la  
 r é f r a c t io n  moyenne  ne rut  pas  fort différente,  il  en  
 conçut  l’efpérance de réuflir mieux dans  fon  objet,  
 en  combinant des lentilles  de  verres  de  différentes  
 qualités  , .  qu’en  employant  du  verre  &   de  l’ea u ,  
 parce  que  l’eau  &   le  verre,  relativement  à  leurs  
 réfraâions moyennes, ne produifoient pas des, différences  
 affez fenfibles dans  les réfrangibilités. des couleurs. 
  Un  verre  très-blanc &  fort  tranfparent,  appelle  
 communément pryjlal  f  Angleterre  ,  eft celui  
 qui,  fuivant M.  Dollond, donne les ir is   le s   plus remarquables  
 ,  &  par conféquent celui dans  lequel  la  
 réfraCHon du rouge différé  le plus de celle du violet.  
 Un verre verdâtre, connu en Angleterre fous le nom  
 de  crownglaff.,  8c qui  reffemble beaucoup  en  qualité  
 à   notre  verre  commun,  eft  au  contraire  celui  
 qui  donne  la moindre  différence  dans la  réfrangibilité  
 :  ce  font  les  deux  matières  dont M.  Dollond  
 imagina dë  fe fervir ,  après avoir mefuré leurs qualités  
 réfringentes ; ce qu’il fit d’une maniéré analogue  
 à   celle qu’il -avo it  employée  pour  le verre &  feau.  
 Il trouva  que le  rapport des  différentes  difperfions  
 étoit  celui de  trois à deux ,  enforte- que  le  fpe&re  
 coloré,  qui,  avec  un  prifme  de  crownglaff, auroit  
 deux pouces de longueur, en a  trois  avec  un prifme  
 deJLintglafJou de  cryftal  d’Angleterre. (Mém. Acad.  
 * 7 é s  > P aë '  Ü H 
 trës  s’exercèrent  bientôt à>  chercher  les  co u rb u r e ;  
 les plus propres  à corriger les-aberrations de  réfran  
 gibilité,  8c  en  .même  tems  de  fphériçité  :  on peu;  
 voir fur  la  théorie de ces  lunettes achromatiques  M  
 Clairaut  (  Mém. Acad.  iySG, page 3 80 ;  /ÿSy, pa«t  
 Sz4 ;  17S2 , page Sy8. )  ;  M.  Euler,  dans  fes troi;  
 volumes  de  dioptrique  ( Mém.  Acad.  iÿGS ,  pag,  
 SSS,  Mém. de Berlin,  tome X X I I ,  page  11 y .  ) ; M  
 d’ Alembert  (   Opufcules math, d’abord  dans  le  torru  
 I I I ,  publié en  1764; &  enfuite dans le  I V ,   er  
 1768. ) ; M. Klingenftierna dans une piece quia rem  
 porté le prix de  l’académie de  Pétersbourg en  1762  
 M. de Rochon, dans fes Opufcules publiées en  1768.  
 in-S°  ;  le  pere Bofchovich,  dans  les  cinq Diferta-  
 tions latines qu’il a publiées à Vienne en  1767, 'in-40  
 le  pere  Pezenas, dans la nouvelle  édition de YOpti-  
 que  de  Smith,  qu’il  a  donnée  à   Avignon  en  1767 :  
 M. Duval le R o i ,  dans celle  qu’il  a donnée  à  Bref  
 la même  année ;  8c l’article qui fuit. Nous nous con  
 tenterons de rapporter ici les dimenfions de deux lunettes  
 excellentes .  d’environ quarante-trois pouce;  
 de  foyer, faites  p'âr Dollond, 8c qui furpaffent toui  
 ce  q u ’o n  avoit fait dans ce  genre.  L’obje&ifeft corn-  
 poié  de  trois verres,  dont un eft de flint-glaff, con-  
 cave  des  deux  côtés  ,  placé  entre  deux  lentilles  
 bi-convexe ,  de verre  commun.  Les  fix  rayons  de;  
 courbures  ,  à  commencer  par  celui  de  la  furfact 
 extérieure, font,  dans  une de  ces  lunettes, de  3 15 ,  
 45°  »  235 >  3 1 5 ,3  2.0 &: 3 f e  lignes. Dans  la fécondé  
 lunette, les fix rayons font de  315;, 400,  238,290 ,  
 3 16, 316 lignes :  cette derniere a 43  pouces  5  lignes  
 de foyer. Ces lunettes grolfiffent depuis  cent jufqu’à  
 deux cents fois, fuivant les différens équipages qu’on  
 y  applique,  8c furpaffent par conféquent les anciennes  
 lunettes de vingt-cinq à trente pieds. Ces lunettes  
 deviendront  encore meilleures  ,  lorfqu’on  y   em-  
 ploiera'trois  efpeces  différentes  de verres ,  au lieu  
 de d eux,  q ui, a la  rigueur,  ne réunifient que  deux  
 fortes  de  rayons.  ( le Pere  Bofcovich,  Differtation  
 11, page 101.  )   Voyei Lunet tes dans ce Supplément.'  
 ( M.  d e   l a   L a n d e .  ) 
 A chromatiques,  (  L u n e t t e s   )  Optique.  
 Perfonne  n’ignore  le  grand  degré  de  perfeéHôn  
 que  l’optique  a  acquis  dans ces derniers temps  par  
 là  conftruftion  des lunettes achromatiques ,•  on  les  a  
 nommées  ainfi  ,   comme  l’on  fait,  parce  que  les  
 objectifs  de  ces  lunettes  font  formés  dé  plufieurs  
 lentilles  de  différentes matières,  qui,  par  leur  dif-  
 pofition refpeéHve ,  anéantiffent entièrement  ou  au  
 moins  fenfiblement les  couleurs  qui  défigureroient  
 trop  lés  images  dans  un  obje&if  fimple.  Plufieurs  
 des  limettes qu’on a  conftruites  dans cette vu e , foit  
 en  Angleterre,  foit  en Fran.ce,  ont  eu un effet  très-  
 avantageux;  mais une  de  ces  lunettes conftruite en  
 Angleterre ,  paroît  très-fiipérieure aux autres ; elle  
 eft d’enViron  trois  pieds  &  demi  de  longueur ;  elle  
 porte  ttrois  pouces  quatre  lignés  d’ouverture  ,  &:  
 augmente  cent  cinquante  fois  le  diamètre  des  objets. 
   Ainfi  cette lunette  eft très - fupériëUre à un té-  
 lefeopê de  même  longueur,  parce  qu’un  tel  télef-  
 cope  ne  porteroit  pas  une ' plus  grande ouverture ,  
 n’augmenteroit  pas ' davantage-l’ob je t ,  8c  auroic  
 d’ailleurs  moins  de  champ  &   beaucoup  moins  de  
 clarté. 
 L’objeéHf de  cette  lunette  eft  compofé  de  deux  
 lentilles  convexes  de  crownglaff,  matière  qui  a  
 beaucoup  de  rapport  à   notre verre  commun ,  8c  
 d’une  lentille  con'cave  de jüntglaff ou cryftal d’Angleterre  
 ;  on  ne  nous  dit point  d’ailleurs les  dimen-  
 fiôris de  ces lentilles,  qui paroiffent même avoir été  
 trouvées par une  elpece de  tâtonnement, à la vérité  
 fort  heureux; 
 Dans  un  mémoire  que  j’ai lu  à  l’académie, non-  
 feulement j’ai donné les  dimenfions exactes que doit  
 avoir  cet  objeftif,  j’ai  fait voir  encore  qu’on, pou-  
 vo itfe   fervir, avec  le  même  avantage, d’un  autre  
 objèâi-f  de  forme  très - différente  ,  mais  toujours  
 compofé comme  celui-là  de  deux  lentilles  de  verre  
 commun  qui  en  renferment une de  cryftal d’Angleterre. 
   J’ai  prouvé  que  l’avantage  de  ces  objeftifs  
 eonfifte, non-feulement en ce  que les  courbures des  
 furfaces  y   font  beaucoup moins  grandes  que dans  
 les meilleurs objeôifs conftruits  jufqu’à préfent avec  
 deux  lentilles,  mais  encore  en  ce  que  les.  erreurs  
 qu’on  peut commettre  dans  la conftruftion des  fur-  
 faces y  produifent,  pour la plupart,  un effet beaucoup  
 moins  confidérable  que  dans  les  autres  ob-  
 jeéfifs. 
 Je  dis pour la  plupart ;  car il eft une erreur dont  
 l’inconvénient  eft le  même  dans  tous  les  objeftifs  
 de même foy e r , compofés de tant de  lentilles qu’on  
 voudra;  8c  s’il faut  l’avouer,  cexinconvénient  eft  
 le plus dangereux de tous  pour la  perfection de  ces  
 objectifs. L’erreur dont je veux parler eft celle qu’on  
 peut  commettre en mefurant le  rapport de  la  diffu-  
 fion  des  couleurs dans  les  différentes matières dont  
 l’objeétif eft formé. Ce rapport, comme l’on fait, fe  
 détermine  de  deux maniérés,  ou  en mefurant  l’efpace  
 qu’occupent  les  couleurs  au  foyer  de  deux  
 différentes lentilles  formées de  ces matières ,  ou  en  
 mefurant l’angle de  deux prifmes  adoffés,  dont l’un