dès que l’ér'eâion du mamelon a rendu à cès conduits
une dire&ion qui favorife la. fortie dé cette
liqueur. ( H. D. G. )
ARETA, ( Géogr. ) petit pays d’Afie, dans la Pa-
ïeftme, fous l’empire turc : c’eft l’ancienne tribu
d’Ifachar. Ses bornes font, à l’orient, l’Elbife, riviere
qui fort du mont Dari ou. Hermon & fe jette dans
le Jourdain ; au feptentrion, la montagne de Tha-
bor; à l’occident, la mer Méditerranée-; & au midi;
le gouvernement de Mabolos, anciennement la demi-
tribu de Manaffé, en deçà le Jourdain; on le nomme
aujourd’hui Mardfche-ebn-aamer, c’eft-à-dire laprairie
des fils £ A amer ; la plaine, fertile deJefrael ou d’Ef-
drelon eft comprile dans YAreta. On y trouve encore
quelques villes ruinées, telles que Nain,Endor,
Céfarée; &c. mais toute cette contrée n’eft habitée
aujourd’hui que par des Arabes, nomades ou
vagabonds, & par quelques chrétiens, qui tous
vivent fous des tentes & obéiffent à des émirs de
la race de Turabéia. Chacun de ces émirs exerce
une autorité fans bornes dans fon camp ; le grand
émir qui eft le juge fouverain des émirs fubalternes
habite ordinairement le mont Carmel; il paie un
médiocre tribut au grand feigneur , en chevaux &
en chameaux ; mais il eft obligé de pourvoir à la
fureté des caravanes marchandes, de fournir des
efcortes aux couriers du fultàn, & de. faire marcher
fes troupes dans l’occalion : fon armée, y com-
prifes celles des autres émirs, peut former un corps
de cinq à fix mille hommes. (C . A. )
ARETAS I. ( Hijl.des Arabes. ) chef Ou roi d’une
tribu des Arabes Nabatées. On ne lait à quelle époque
rapporter le commencement' de fon régné. Ayant été
appellé par les- habitans de Damas qui étoient en
guerre contre les Juifs, il marcha à leur fecoufs vers
l ’an quatre-vingt-quatre avant notre ere. Après
avoir délivré Damas, il pourfui.vit les Juifs jufques
dans le centre de leur pays, & remporta fur eux
une fameufe victoire près d’Adida, quoiqu’ils fuffent
commandés par Alexandre Jeannée, leur roi. Arttas
fit une fécondé expédition en Judée, & prétendit
contraindre Ariftobule I I , fils d’Alexandre Jeannée ,
à rendre le fceptre des Juifs à Hircan, frere aîné
de ce prince. Son armée compofée de cinquante
mille hommes, tant Arabes que Juifs, étoit devant
Jérufalem qui délibéroit pour lui ouvrir fes portes,
lorfque Schorus , lieutenant de ^Pompée , l’obligea
de lever le fiege. Une défaite qu’il effuya dans un
lieu nommé Papiron, lui fit abandonner le pays,
& rentrer en Arabie. Arcias craignant pour l’événement
de cette guerre, défarma le général romain
par un préfent de trois çens talens. Ce prince eut
encore plufieurs démêlés avec les Juifs, dont, fui-
vant Jofephe , le fuccès lui fut toujours contraire :
on place ordinairement fa mort vers l’an 66 avant
J. C . Jofephe. Am. Judaïques. (T —N. )
A r e t a s II. autrement Enée, a r r ie r e - fu c c e ffeu r
S Arttas I. Il paroît que de fon tems les Arabes de
fa tribu étoient obligés à quelques devoirs envers
les Romains. En effet, dès qu’il fut reconnu pour
roi j il envoya des ambaffadeurs à Rome pour faire
confirmer fon é le f t io n par l’empereur , & lui offrir
une couronne d’or* d’un très-grand prix. Augufte
rejetta ces préfens, & refufa d’admettre les ambaffadeurs
à fon audience : le môtif de ce refus fait honneur
à l’empereur. Arttas étoit accufé d’avoir fait
empoifonner Obadas fon prédéceffeur ; cette calomnie
ayant été découverte, Sylleus qui en étoit
auteur, fu t jugé digne de mort, & fu b it cet arrêt:
Augufte rendit aum-tôt fa faveur au prince Arabe ;
l’hiftoire ne l’accufe pas d’en avoir abufé , il ne fit
aucune entreprife fous fon régné dont les Romains
euffent à fe plaindre. Suivant l’auteur dés antiquités
Juives, Amas remporta une grande vi&oire fur
le tetrarque Herode qui venoit de lui renvoyer fa
fille pour époufer Herodiade : on ne fait ni le genre ,
ni l’année de fa mort. Des écrivains donnent à ces
deux Arttas la qualité de rois des Arabes ; cette maniéré
de- s’exprimer eft peu exatte, elle feroit entendre
que l ’Arabie étoit gouvernée par un'ffeulfouverain
, tandis qu’elle en avoit une" multitude tous
indépendans .les uns des autres: ces rois n’étoient
proprement que des chefs décorés du titre d’émir,
qui répond au mot capitaine ou duc. Jofeph. Ant,
Jud. ( T—N. )
A R E T H Ü S E , ( Géogr.) Outre la fontaine d’Orti-
g ie, il y en a eu encore plufieurs du nom d’Arethufe.
Ortelius parle d’une qui étoit près de Smyrne ;
Etienne le géographe en place une autre dans l’ile
d’Ithaque ; Pline en met une troifieme en Béotie ,
& une quatrième dans l’Eubée. ( C. A. )
ARET1N I , ( Géogr. ) peuples d’Italie , dans l’E-
trurie, aujourd’hui la Tofcane : ils habitaient
trois villes, au territoire de Florence, dont il me
refte maintenant qu’Arezzo. (C. A . )
ARE VACÆ ou A RE F ACI,(Géogr.) peuples de
l’Efpagne Tarraconoife, qui occupoient les territoires
modernes de Burgos, de SégOvie & de Valladolid,
dans la Caftille vieille : ils tiroient leur nom de la
riviere d’Areva que l’on croit être l’Arlançôn. ( C. A Y)
AREVATILLO , ( Géogr: ) riviere d’Èfpagne,
dans la vieille Caftille : elle a fa fource dans les
montagnes, au nord-oueft d’Avila, & fon embouchure
, dans l’Adajà au-deffus d’Arevalo. (C. A .)
ARG A ou Al g ïa r , ( Géogr.) petite ville de l’Arabie
Pétrée, dans le gouvernement de Médine. Elle
eft fur de golfe Arabique , à trois ftations à l’bueft
de Médine , dont elle eft confidérée comme le port
de mer. Quelques-uns la nomment Egra ; & d’autres
croient'que c’eft la même que Dfchar. Long. 5 5 ,
lat. 25. (C . A . )
ARGÆUS, (Géogr.) très-haute montagne de
l’ancienne Capadoce, aujourd’hui la Caraménie. Le
fommet en eft, en tout tems, couvert de neige. Sa
pente feptentrionale qui fait face à la ville de Kai-
ferie , autrefois Cafaria Capadöcite , eft pleine de
grottes taillées dans le roc, lefquelles on croit avoir
fervi jadis de tombeaux ou d’hermitages. Les Turcs
appellent cette montagne Erdgifche ou Erdjaßb. Lat.
37- (C .A.) '■ : ;
ARGAIS, (Géogr.) île de la Mediterranee, fur
la côte de Ly cie, félon Etienne le géographe. (C. A .)
ARGALUS , ( Hiß. de- Lacédémone. ) fucceffeur
d’Amiclès au trône de Sparte, n’a fauvé que fon
nom du naufrage des tems. La fable même n’en
fait aucune mention, ce qui femble indiquer qu’il
fut fans vices & fans vertus. ( T— n . )
ARGANA, ( Géogr.) ville d’Afie, au gouvernement
de Diarbekir, fous l’empire des Turcs. Elle
eft fur une montagne, au bas de laquelle on voit le
lac Geultfchik. C’eft la capitale d’une principauté du
même nom qui n’eft pas fort étendue, mais qui eft
toute couverte de vignobles, dont les vins font
trèsrbons. On en fait une exportation confidérablè.
Long. 5y , lat. 37. ( C. A .)
ARGANETE, ( Art milit. Machines. ) forte de
balifte , • dont les anciens fe fervoient pour lancer
des matières combuftibles, & même des barrils de
poudre, auxquels on mettait le feu , par le moyen
d’une me ehe ou d’une fuiée de compofition. Voye£-
en la repréfentation dans nos planches de l’art militaire,
armes & machines de guerre. Suppl. Fig. 2 ,
pi. X.
ARGARICUS* S i n u s , ( Géogr. ) golfe d’Afie
dans la mer des Indes, dont plufieurs géographes
anciens ont parlé. C’eft aujourd’hui le golfe de Bengale.
(C . A . )
A R G E U N su l a , (Géogr.) petite île d’Egypte,
A R G
auprès de Canope, ainfi nommée d’Argée, fils de
Macedon , duquel les Àrgéades ont aufîi pris leur
nom. (C. A . )
ARGENNUM. , (Géogr.} On donnoit autrefois
ce furnom à trois promontoires de la mer Archipé-
lagienne: favoir le cap Blanc, dans le golfe de Smyrne
; le cap Saint-Alexis, fur la côte orientale de la
Sicile, ôi le cap Malia, dans File de Metelin, jadis
Lesbos. (C . A . )
ARGENSOLE, (Géogr.) abbaye de France, ait
diocèfe de Soiffons. Elle eft dans un lieu folitaite,
entre Epernay & Vertus. Ce fut une reine de Navarre
, veuve d’un comte de Champagne , qui la
fonda dans le XIII. fiecle , pour des religieufes de
Çîteaux. L’abbeffe a le privilège de p o u v o i r aflifter
au chapitre général desperes de Çîteaux. (Ç. A .)
' ARGENSON, ( Géogr.) petite ville de France ,
dans les montagnes du Dauphiné , au diocèfe de
G a p , à deux lieues d’Afpres. On la nomme ordinairement
Saint-Pierre d’Argenfon.
§ ARGENT , f. m. ( terme de Blafon. ) l’un des
deux métaux.qui entrent dans les armoiries ; il fe repréfente
tout blanc,.c’eft-à-dire fans aucune hachure.
' Cet émail eft le fymbole de la virginité, de la
pureté, de |a blancheur, de l’innocence & de l ’humilité,
V
Saluce de Çhampetirt en Brie ; d'argent , au chef
d’azur.
LaVefgne de Treffan , de Montbafin en Languedoc
; .d’argent , au chef de gueules chargé de trois co■?
quilles du champ de Vécu. ( G. D . L. T.)
A R G E N T A N , ( Géogr. ) ville de France, dans la
b a ffe -N o rm a n d ie ., à u diocefe de Seez. Elle eft fui*
une petite m o n ta g n e , au milieu d’une belle plaine
très-fertile, a u x bords de l’Orne. Il y a une élection,
un bailliage, ,un bureau des fels & un d e s forêts.
On y trouve trois éjglifes paroifiiales., quatre mqna-
fteres & d e u x hôpitaux. Il s’y fabriqué qu an t ité de
toiles; d’étamines & d’autres étoffes légères. .Cette
ville a titre de marqtiifat & d e yiçomté. Ç’eft VAr.-
gentomum o u A/gentomagum des anciens. Long, ly ,
’$5Y lat. 4.8; 5$. (C . A .)
ARGENTANUM, ( G.éogr.) ville d’Italie au pays
des Brutiens. On ne fait pas p.recifément fi c’eft Ar-
gentina ou Saint-Marco, villes modernes de.là Calabre
citérieure. (C . A . )
A R G E N T A R I A ou A R G E N T O V A R IA ,
( Géogr. ) ville d,e la Gaule Sequanôife , près de
laquelle ,1’empereur Gratien battit .les Allemands , &
qui fut enfuite détruite par Attila. On croit qu’elle
■ h’étoit pas éloignée de l’endroit oïl fetrouye.aujourd
’hui Colmar dans la haute-Alface. (Ç . A . )
A R G E N T A R O ou M o n t e A r g e n t a r o ,
Géogr.) cap d’Italie en Tofcane. Il .eft au midi
. ’orbitello., & à l’eft de l’île ,Giglio. On y trouve
Porto Her.cole, & quelques .autres bourgs. Long.
j 2 , i5. lat. 4/, 55. ( Ç. A .)
Ar GENTEAU, ( Géogr. ) ancien château fort
dans les Pays-Bas., fur laMeufe, au duché,de Lim-
.bourg, dans le comté de Fauquemont. Il eft tout
ruiné. Une branche de la maifon de Merci porte
Je titre de comte d’Argenteau. ( C. A, )
ARGE.NTEÛIL, ( Géogr. ),gros bourg de France
.fur la Seine, à deux lieues dé Paris, entre Saint-
D e n is &.S a in t -G e rm a in . I l e ft e n to u ré de murailles
& de fpffés .comme une v i l le . O n y compte près de
c in q mille habitans. 11 s’y fait un affez grand commerce
de vin & d’autres denrées’ ; & 'l ’o n t ro u v e
dans les environs plufieurs ca rr iere s de pl^tr-e très-
abondantes. Les ijénédiélins de la congrégation , de
Saint-Maur, en po.fle.dent la .fe ig n eu rie . Ils çpnfer-
vent une robe fans couture., q u ’on, dit ê tre la r o b e de
.J- Ç . Cette ro b e eft de couleuryentre-de-biçhe.
Il y ,a encore un bourg du nom d’Argenteuil en
A R G 551
Bourgogne , au comté de Tonnerre, fur la riviere
d’Armançon. (C. A .)
* ARGIENS, f. m. pl. (Géogr. Hifl} , les habitanâ
d’Argôs. Voye{ ci-après9 ARGOS. ( Géogr. Hift. anc. )
* § ARGINUSES, ( Géogr. ) petite ville de là
Gr.ecè , dit le Dictionnaire des Sciences, &c. à la yue
de laquelle les Athéniens vainquirent les Lacédémoniens.
Mais Diodore de Sicile , Thucydide & Xe.no-
phon difent que cela arriva à là vue des ilès Argi-
nufesÆlies étoient auprès de l’île de Lesbos , vis-à-
vis Mitylene. Il y en avoit trois. Foye^ Cellarius.
Lettres fur VEncyclopédie,.
ARÇOLIDE, A r g o s ou A r g i d e , (G-éogr.) royaume
de Grèce, 'dans le Péioponefe, fonde par lnac-
cus, l’an du monde 2.197. Il avoit au levant la mer
Egée, & le -golfe Argolique , aujourd’hui golfe de
Nappli,de Romanié ; au couchant l’Arcadie ; au midi
la Laconie.;»& au feptentrion le pays de Corinthe
&le golfe d’Ëngia. Argos en étoit la ville capitale ; fes
autres villes principales éfoient Epidaure, Hyrinthe,
Çyiiethia, &c. 11 y a eu plufieurs rois fameux dans
YJrgolide. Aprè's Perfée qui fut le dernier, cét état
deyin.t républicain. Il paffa én.fuite aux Romains, &
depuis aux Turcs qui lé poffedent aujour.dui, Sc
qui le nomment la Rornanie de Morée ou Scanie. On
n’y retrouve plus ces belles villes , cet empire fto-
riffant chanté fi majeftueufement par Homère ; oh
n’y voit que des villes ruinées , des .campagnes fté-
files & défertes , affreux monumens dé la barbarie
des hommes , du defpotifme des tyrans ; & du découragement
des peuples, ( Ç. A .)
ARGON AUTIQUË , (Hijl. littéraire & critique.}
c’eft le nom d’un poème épique d’Apollonius de
Rhodes, l’un des fe.pt poëtès qui floriffoient à là
cour de Ptolomée Philadelphe, roi d’Egypte. Ce
poème,eft .écrit en grande pa rtie du ton uni & familier
.qu’exige l’intime fociété dè gens qu’un même
vaifféau raffemble. Le Caractère particulier de chaque
perfonnàge y eft mis dans :un jour affez bien
marqué. Tous ces carafteres tiennent entre eux par
quelques traits généraux. Il y régné une efpece de
.piété à l’antique, ou de vénération pour les dieux,
de zele pour leur culte , d’amitié & de complai-
fance réciproques. .Chaque héros a un rôle conforme
.à fon caràftere , & tous ces rôles fe rapportent
à là navigation, & à la toifon qui en .fait l’objet.
Ainfi le lecteur eft à tout moment ramené au but
général, ce qui forme l’unité d’aftipn. Junon protégé
l’entreprifé , & dirige la coùrfe. Les héros ne
font que les inftrumens de la déeffe , mais fans le
favoir; Des détails très-çirconftançiés dans la deferi-
ption des objets animés & inanimés, répandent un
jour clair .& gracieux fur ce poème. Ceux qui fe
plaifent à fuiyre les traces du coeur &c-de l’efprit
humain jufques dans les tems .les plus f eculés, trouveront
ici une ample moiffon à recueillir, principalement
fur les dogmes religieux , l’inftitution des
temples , les cérémonies des façrifices, & les lieux
Gonfacrés. yirgile à.imité Apollonius dans l’épifode
de Didon ; l’ampur de cette reine eft tracé d’après
celui de Médée, & il.eft fort douteux que l’avantage
foit du côté du .ppëtq Latin. Longin donne
la préférence à l’Iliade -fur le poème .des Argonautes
, & il la donne à ce popme fur I’Qdyffée. Mais
tout ce qu’il dit à ce fujet, fe réduit pre.fq.ue à remarquer
que YArgçpautique & l’Odyffqe , ,n’ont pas
qutant ..de feu que l’Iliade.
D iv e r s p o è te s R om a in s ^ v o ien t au ft i eh o ft i l’e x -
p,é.ditipn.des Argonautes p o u r le ;fu je t d e le u r s chants ;
jn a is i l n’y %a. q u e YArgpnaudça d e M a le r iu s F la ç çu s
..qui fo i t p a rv en u ju fq u ’à n o u s . C e p o èm e n’a rien
d e b ien •remarquable. ( Cet article e f tiré rfe, la théorie
dcs B eqiex-arts de M. SU L Z E R . )
ARGOS, (Géogr.Hijt, anc.) Argos, ville du Pé