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altérées par des motifs de politique \ à cotiftater
mes conjeélures. (•£'•)
A s i e , ( Géogr.) ville de Lydie, auprès du mont
Tmolus. Suidas ait qu’on y inventa la guitarre à
trois cordes. On prétend que cette ville eft une des
premières de YAfie, & qu’elle a bien pu donner fon
nom à cette partie du monde. ( C. A . )
ASIMA, ( Hifl. des Relig. Idolat.) dont il eft parlé
dans nos annales facrées, fut l’idole des peuples d’E-
math, qui le repréfentoient fous la figure d’un bouc,
fymbole de la lafciveté, ce qui fait conjeûuref que
cette divinité préfidoit au plaifir de l’amour ; d’autres
prétendent qu’il étoit le même que le dieu Pan
des Egyptiens : on ne fait aucun détail fur fon culte,
( r - j v . >
ASINÉ, { Géogr. ) ville du Péloponefe , dans la
Meffénie ; elle fe nomme aujourd’hui Anchora ; fa
fituation eft près du golfe de Modon ou Coron.
Etienne le géographe place une ville de ce nom
dans l’île de Chypre , & une autre encore dans la
Cilicie. ( C. A. )
ASJOGAM, f. m. ( H i f l . nat. Botaniq. ) plante du
Malabar, affez bien repréfentée , mais fans détails,
par Van-Rheede dans fon Hortus Malabaricus, volume
y , page i /y, planche LIX. Les Brames l’appellent
asjogam comme les Malabares & caflibori ; les
Portugais fula do diabolo, & les Hollandois, tover-
iloemen. C ’eft Yarbor Indïea longis, mucronatis, intégrés
foliis , fruclu albicante., nucispaima indel dicta
amuio ; afshoga maram Malabarorum de Plukenet,
dans fon Mantifld, page z i . . • ' .
C’eft un arbriffeau de moyenne grandeur , haut
de quinze pieds environ, à cime conique pointue,
formée d’un petit nombre-de branches, difpofées
circulairement & alternativement, écartées fous un
angle de trente à quarante degrés, & portées fur
un tronc cylindrique de fix à neuf pouces de diamètre
, à bois blanc, recouvert d’une écorce brun-
noir. Sa racine eft longue, profondément enfoncée
fous terre, couverte de fibres nombreufes, blanchâtre
à écorce noirâtre. ■
Ses feuilles font oppofées deux à deux, non pas
en croix, mais fur un même plan, elliptiques affez
femblables à celles de l’adhatoda, pointues aux
deux bouts, longues de fix à fept pouces, deux à
trois fois moins larges, entières, épaiffes, relevé'es
en-deffous d’une nervure longitudinale à dix ou
douze côtes alternes de chaque côté , & portées
fur une pédicule demi-cylindrique affez court.
Les fleurs fortent des branchés de l’avant-derniere
pouffe, dont les feuilles font tombées ; elles font
longues d’un pouce, un peu moins larges, raffem-
blées au nombre de dix à douze, en un corymbe
alterne, prefque fefïile, fphérique, portées chacune
fur un pédicule extrêmement court, & compo-
fées d’un calice à quatre dents ou divifions cylindriques
portées fur l’ovaire, de quatre pétales jaunes
orbiculaires ouverts horizontalement , deux
fois plus longs que le calice, & de huit étamines
une fois plus longues que les pétales, rouges , luisantes
, couronnées d’antheres noirâtres, au centre
defquelles s’élève un fty leprefqu’aufîi long, conique,
verd-blanchâtre, épais, courbé en arc de bas en
haut, & terminé par une ftigmate fimple. Au-deffous
de cette fleur, l’ovaire paroît fous la forme d’un
pédicule conique renverfé , long d’environ un
pouce , deux à trois fois moins large , qui devient
en mûriffant une baie ovoïde blanchâtre à une
lo ge , contenant un offelet de même forme, comparable
à celui du dattier.
Culture. L’asjogam vit long tems ; il eft toujours
verd , & fleurit tous les ans une fois en décembre
& janvier : fes fleurs durent long - tems. Il croît
par tout le Malabar ; on le voit fur-tout àbon-
ASM
damment autour des temples des payens ", qui ont
foin de le cultiver pour orner de fes feuilles &
de fes fleurs, ces temples dans leurs jours de cérémonies.
Qualités. Il n’a pas d’odeur ni de faveur fenfible y
fi ce n’eft dans fes feuilles, qui ne font pas trop
agréables au goût.
Ufages. Les Malabares pilent fes feuilles & en
expriment un fuc qui, avalé avec la- poudre des
femences du cumin, appaife les coliques & la paf-
fion iliaque. La poudre de fes feuilles fe prend aufli
mêlée avec le fantal citrin & le fucre, pour purifier
le fang.
Remarques. Quoique Van-Rheede ait dit que l’ar-
jogam a une fleur monopétale1, compofée d’un long
tube partagé en quatre divifions rondes & égales,
on voit par l’expreflion même de fa figure par
plufieurs autres caraûeres qui ne vont pas avec
ces fortes de fleurs , qu’il s’eft trompé , qu’il a fait
cette defcription après coup , & que cet arbre vient
naturellement dans la première feftion de la famille
des onagres , enfin qu’il n’eft peut-être qu’une ef-
pece de valikaha. Voye[ nos Familles des plantes
volume I I , page S/L. ( M. A d A N SON )
A S K E A T O N , ( Géogr. ) petite ville d’Irlande
au comté de Limerick. Elle eft fur la riviere de
Shannon , à treize milles ouell de la ville de Limerick
, & à dix milles au fud de Trally. ( C. A . )
ASKITH, ( Géogr. ) défert d’Afrique, en Egypte ,
dans la vallée de Hoiaïl ; c’eft dans ce même lieu
où la fàinte.famille, fuyant en Egypte , féjourna
quelque tems, parce qu’il s’y rencontra , dit-on,
comme par miracle, une fontaine où-l’on menoit
boire les ânes. (C . A . }
A S L AP A T , (Géogr.') bourg confidérable de Perfe,'
en Afie. Il eft fur l’Araxe, affez près de Mafchi-
van ; les femmes y font d’une rare beauté , aufli le
grand fophy y envoie-t-il faire des recrues pour
fon harem.
ASMERE , ( Géogr. ) petite ville de l’Indouftan^
dans la province de Bando, fous l’empire du Mogol,
Elle eu au fud-oueft d’Agra , fur la riviere du
‘ Padder. On y voit le tombeau de Hoghe Moudée ,
célébré Mufulman , fanâifié chez les Indiens de fa
feâe. Il ne faut pas confondre Afmere avec Azrner
ou Bando. ( C .A ; )
ASMUND , ( Hijloire de Suède. ) roi de Suède.-
Après la mort de Suibdager fon pere, qui fut vaincu
par Hadding, roi de Danemarck, & périt les armes à
la main, il fuccéda à la triple couronne qui reftoit
dans fa famille. Mais il crut qu’il ne s’en rendroit digne
, qu’en immolant Hadding aux mânes de fon pere.
Il lui déclara la guerre. Il ne fut point arrêté par un
préjugé général qui faifoit du roi de Danemark un
îorcier dont les charmes étoient irréfiftibles. Il crut
que fi l’enfer combattoit pour Hadding, le ciel com-
battroit pour la bonne caufe. Les deux armées furent
bientôt en préfence ; Eric faifoit fes premières armes
fous les yeux & Afmund fon pere. Le premier coup
d’Hadding renverfa le jeune prince expirant aux
pieds d'Afmund. Celui-ci furieux, ayant à la fois fon
pere & fon fils à venger, fe précipite fur Hadding. La
colere & la douleur égarerent fon bras ; Hadding lui
plongea fa lance dans le fein. La reine Gulnida, défefi-
pérée de la mort de fon époux, donna à tout le nord
un fpectacle plus tragique & plus rare encore. Elle fe
tua de fa propre main. ( M. d e Sa c y . )
A s m u n d I I , ( Hijloire de Suede. ) roi de Suede ;
fut un prince pacifique qui ne prit les armes que pour
venger la mort de fon pere Ingard affafliné par des
rébelles. Il revint triomphant de cette expédition, &
quitta la lance pour prendre en main le timon de l’état.
Il futjufte & généreux, affable, n’eut d’autre mi-
niftre que lui-même, & do/ina au Nord l’exemple de,
A S O
toutes les vertus, dans un fiecle où l’on n’en cori-
noiffoit d’àutreque la bravoure. C’eft lui qui fit brûler
une partie des immenfes forêts qui couvroient la
Suede , & (ervoient de retraite aux brigands &c aux
bêtes féroces ; les cendres de ces arbres fertiliferent
la terre ; les cultivateurs encouragés" par le - gouvernement
, né fe plaignirent plus ni de l’ingratitude de la
nature, ni des exactions de l’état. Afmund fit applanir
les chemins, & favorifa la circulation du commerce.
Des bourgades & des villes s’élevèrent dans des lieux
qui jufques là n’avoient été habités que par des ours;
fon peuple jouiffoit du fruit de fes loins ; il goûtoit
lui-même le plaifir de faire des heureux, lorfque Si-
vard fon frere ofa lui difputer la couronne. Afmund
marcha contre lui; les deux armées fe rencontrèrent
dans la Néricie. Afmund périt dans le combat, l’an
564. On l’avoit furnommé Brant, c’eft-à-dire, def-.
trufteur des forêts. (M. d e SJc y .)
Asmund III. ( Hijloire de Suede.') roi de Suede. Il
s’empara du trône de Biorn, & fut détrôné comme
lui. Il perfécuta les profélites de l’évangile qui com-
mençoità faire des progrès dans le Nord. Chaffé de
fes états, il équipa une flotte, écuma les mers, fit aux
Vandales une guerre cruelle, làiffa fur les côtes d’Angleterre
des monumens de fa barbarie, & périt dans
un combat vers l’an 848. ( M. d e Sa c y . )
■ Asmund IV. furnommé Kolbrenner , ( Hifoire de
Suede. ) roi de Suede. Le furnom de Kolbrenner lignifie
brûleur. Afmund publia une loi pénale , par
laquelle celui qui avoit fait tort à un autre étoit condamné
à voir brûler fa propre maifon. La peine étoit
cependant proportionnée au crime. Si le dommage
étoit léger, on né brûloit qu’une partie de la maifon
du coupable. Afmund rendit aux anciennes loix leur
première vigueur, en créa de nouvelles, favorifa les
progrès de l’évangile, & fut le pere de fes fujets qui
tinrent peu compte de fes bienfaits dans un fiecle où
, les habitans du nord pardonnoient aiix tyrans mêmes
leur barbarie, lorfqu’ils étoient bons guerriers. Il fe
laiffa entraîner dans une guerre de la Norvège contre
le Danemarck; elle lui fut fatale: il périt dans une
bataille, l’an 1035. DE ^ACY>)
A smund V. furnommé Slemme, (Hifoire de Suede.)
frere du précédent. Il lui lùccéda, & périt comme lui
les armes à la main : mais il ne vécut pas de même. La
juftice languit fous fon régné, les loix furent oubliées ,
les moeurs perdirent cette pureté qu’Afmund IV.
leur avoit rendue, & les brigands reparurent. Le roi
termina par la ceflion de la Scanie, les longs différends
qui s’étoient élevés entre le Danemarck & la Suede
au fu jet de cette province. Ses fujets lui firent un crime
d’avoir refferré les limites de fes états ; leur ambition
étoit plus vafte que celle de leur prince. Le fur*
nom de Slemme qu’ils lui donnèrent, faifoit une allufion
injurieufe à la foibleffe avec laquelle il avoit abandonné
un des plus beaux fleurons de fa couronne. La
honte fit fur fon coeur ce que l’amour de la gloire
n’avoit pu faire. Il refolut d’effacer ce furnom odieux,
révoqua fa ceflion, déclara la guerre au roi de Danemarck
, fut afliégé dans un château, ôc mourut fur la
breche, l’an 1041. (M . d e Sa c y .)
* § ASNA, ( Géogr. ) ville d’Egypte , étant fur
la rive occidentale du Nil , ne peut pas avoir été
l ’ancienne Syene, qui étoit fur la rive orientale
du même fleuve , à la place qu’occupe aujourd’hui
Affuam. Voy. ASUAM, (Géogr.) dans le Dici. raif.
des Sciences y &c. Lettres fur l’Encyclepédie.
ASONE, (Géogr.) riviere d’Italie, dans la marche
d’Ancone. Elle a (a - fource- fur les frontières de
l’Ombrie , dans l’Apennin, & fon embouchure,
dans la mer Adriatique. (.C.A. )
§ ASOPE, ( Géogr. ) fleuve d’Afie , en Béotie ,
aujourd’hui la Morée. Dici. raif des Sciences, &c.
Trois fautes en une ligge.X’^f/c^c eft en Europe,
AS P 64?
aufli bien que la Béorîè ; qtii n’eft pas la Môrée *
mais une partie de la Livadie : il ne paffoit point à
Thebes. Il eft vrai qit’on trouvé un Afôpè dans
l’Afie mineure, un autre dans la Béotie, & un troi*
fierne dans la Morée : des trois on n’en a fait qu’un*
L éditeur de Moreri, édit, de tySç) j eft tombé dans
la même faute. ( C . )
■ § ASOR, ( Geogr. ) Le pays de l’Arabie déferté
nommé Afor -, eft une chimere adoptée d’après
Moreri, qui cite le verfét z8 d uxlix chap. de Jé4
rémie, mal entendu. On peut confulter fur ce verfet i
Maldonat, Grotius & d’autres interprètes. Lettres
fur VEncyclopédie.
ASORATH, ouïes Traditions des Prophètes, ( Hiß.
tnod. ) c’efl: chez les Mahométans le livre le plus
authentique & le plus refpefté qu’ils aient après
I Alcoran. Il renferme les interprétations dès premiers
califes, & des do&eurs les plus célébrés, fourchant
les points fondamentaux de leur religion, ( - f )
ASPABOfA, ( Géogr.) nom d’une ville des Scy-»
thés, fituée, félon Ptolémée, en-deeà de l’Imaiiss
{ C . A . )
ASPALATHIA) (G&gr.J riom d’une ancienne
ville des Taphiens, dans une île , fur la côte do
l’Acarnanie. Elle étoit de médiocre grandeur, mais
dans une fituation des plus riantes, au confluent
de trois petites rivières : Ptolémée en a aufli fait
mention; ( C iA i )
ASPECT, Air , ( Beaux-Arts.) c ’eft le Cataéierô
de la figure extérieure d’un objet; on dit qu’un édï^
fice eft d’un bel afpecl, d’un afpecl dé(agréable ; on
dit d’une perfonne qu’elle a l ’air noble \ bu l'air bas*
Uafpecl réfulte de l’enfemble de la forme extérieure ,
.& il différé du cara&ere, qui naît des parties de détail.
Le vifage d’un homme annonce quelquefois
un carattere différent de celui que là figure entier^
de. cet homme femble exprimer;
Nous ne parlerons pas ici que de la figuré humaine
, en tant que-fon afpecl eft un des objets de
l’art ; c’eft l’étude la plus importante du peintre, duc
ftatyaire & de l’aûeur : elle eft indifpenfabie à l’orateur
ôc au poëte épique.
L'afpecl, confidéré en foi-même , fait déjà un
objet intéreffant pour les beaux-arts ; c’eft une chofë
bien digne d’être remarquée , que l’on puiffe découvrir
dans des formes matérielles, les propriétés
d’un .être qui penfe & qui fent. Aufli tout artiftô
qui faura exprimer correftement dans l’air d’unper-
fonnage le caraftere de l’ame, ou Amplement un
dé fes états paffagers, eft sûr d’obtenir nos fuffragesi
II n’y a pas jufqu’aùx payfans de Teniers & d’Oftade ,
& aux Badauds de Hogarth dans les .eftampes du
' Hudibras, qui n’excitent une efpece d’admiration :
& un fpeftacle dans lequel chaque perfonnage in-
diqueroitavec précifion par fon air extérieur, le
caraôere qu’il repréfènte , où le fentiment qui doit
l’animer, réuiîiroït à plaire par cet endroit ieul.
Mais l’effet de Y afpecl eft d’une tout autre im*
portance encore dans les ouvrages d’un but plus
relevé , qui n’eft pas borné au .fimple. amufement;
C’eft par l 'afpecl extérieur que nous nous fentons
prévenus d’une maniéré irréfiftible, pour ou contre
certaines perfonnes , Certaines - a étions .& certains
fentimens. Le - fimplé afpecl de Therfite nous inf*
pire du mépris pour lu i, avant même qu’il parle
ou qu’il agiffe-.
-Ainfi l’artifte qui pôffédera bien cette partie de
fon a r t , fera le maître de nos. fentimens. C ’eft dans
cette partie que eonfifte le plus grand effet de l’art:
pour juger de fon importance ', il n’y a qu’à voie
dans quel enthoufiafme C afpecl d’un torfe a pu jetter
"Winckelman. ", •
Mais || n’c-ft, donné qu’aux plus grands artiftes dé
réuflîr dans cette partie. Il n’y a point ici- de régies