longues d’un pouce , de moitié moins larges, jaitnâ- '
très, difpofées fur huit rangs circulaires, autour d’un
axe central, charnu, blanc, en colonne de fix à fept
lignes de diamètre, qui femble être le prolongement
du péduncule de la fleur. Chaque capfule charnue
contient un pépin ou noyau cartilagineux, blanc,
très-mince, tranfparent, ovoïde, pointu par un bout
long de fix lignes, moins large de moitié, à trois
angles fillonnés , qui contient une amande pleine,
folide, blanche de la it , recouverte d’une pellicule
brune. " . . ,
Qualités. Toutes les parties de Vansjeli coupees
rendent un fuc laiteux : fes racines répandent une
odeur défagréable, au lieu que les enveloppes ou
capfules charnues de fes graines, en rendent une fort
gracieufe. Son écorce 8c fes feuilles ont une faveur
auftere. Les enveloppes charnues de fes graines ont
une faveur aigrelette, mais douce & vineufé, 8c
fes amandes ont le goût de la châtaigne.
V f âges. Les amandes de cet arbre, & leurs enveloppes
charnues font recherchées, & fe mangent
comme celle du jaka, mais lorfqu’on les mange en
trop grande quantité, ou trop avidement, fans les
mâcher fuffifamment, elles procurent une diarrhée
que l’on appaife facilement en buvant la déco&ion
de fes racines 8c de fon écorce, dont la vertu eft très-*
aftringente.
Ses feuilles amorties fur le feu , ou par la chaleur
du foleil, s’appliquent avec fuccès fur les membres
roidis, auxquels elles rendent leur première fou-
pleffe. Ces mêmes feuilles pulvérifées 8c réduites en
onguent blanc avec un peu de camphre 8c de poudre
de la racine de curcuma, s’appliquent en topique
pour arrêter le flux immodéré des hémorroïdes ; elles
diiïïpent auffi les bubons vénériens, les hydrocèles
& l’enflure des tefticules,foit qu’elle foit occafionnée
par contufion, ou qu’elle foit due à quelqu’autre
caufe. L’huile tirée de fes amandes par expreffion 8c
au moyen du feü, prife intérieurement, ou appliquée
extérieurement, aide à la fermentation des alimens
dans le ventricule, 8c excite l’appétit. On y fait frire
foit de l’ail cuit 8c p ilé, foit du lait caillé, pour l’appliquer
encataplafme fur les hémorroïdes, dont elle
calme fouverainement les douleurs.
Son bois fert dans nombre d’ouvrages de menui-
ferie; on en fait de grandes planches, pour des coffres
8c pour les vaifleaux. C’efl de fon tronc creufé
que les Indiens font ces longues pirogues appellées
manjous 8c touas , dont quelques-unes ont jufqu’à
8o pieds de longueur, fur 9 pieds de largeur;mais
ce bois,quoique dur,eft fujet aux vers 8c à la pourriture,
fur-tout dans les eaux douces des rivières.
Lorfque les chatons des fleurs mâles font fecs, les
enfans les allument pour s’éclairer en guife de chandelles.
Remarques. Il n’eft pas douteux que Vansjeli ne
foit une efpece de jaka, 8c par fa ftructure femblable
8c par l’ufage que l’on fait de fes fruits. Il ne faut pas
le confondre, comme ont fait quelques modernes,
avec le laurier de Bourbon, ni avec l’angelindu Bré-
fil que Pifon appelle angelina ; ce font des plantes
abfolument différentes. ( M. A d a k s o n . )
ANSJELI-MARAVARA , f. m. (Hift. nat. Botanique.)
plante parafite du Malabar, très-bien gravée
dans prefque tous fes détails par Van-Rheede dans
fon Hortus Malabaricus, vol. X I l . pag. 1. planche 1.
Son nom exprime très-bien fa nature ; car les Ma-
labares appellent du nom général maravara toutes
les plantes parafites, ou qui croiffent fur les arbres,
parce que maram en leur langage , lignifie un arbre,
8c vara du mal, comme qui diroit maladie ou mal
des arbres, ces plantes les faifant' ordinairement
mourir : ils ajoutent de plus à ce nom général celui
de l’arbre fur lequel çroiffent ordinairement çes patafites
; e’eft ainfi que celle-ci croiflant flir l’ansjeli
s’appelle ansjeli-maravara, c’eft-à-dire, la pefte de
l’arbre ansjeli. Le nom Brame ponojfou-keli, répond
très-bien à celui des Malabares, car keli eft le
nom général de ces plantes parafites qui ne font pas
fufceptibles d’être femées, ni tranfplantées ni cultivées
fur la terre , mais qui ne peuvent croître que
fur l’écorce des arbres dont ils tirent les fuçs nourriciers
, 8c ponoflou efl: le nom de l’ansjeli. M.
Linné l’appelle epidendrum retufupi, fçliis radicaii-
bus linearibus , apice bifariam retujis, fioribus racemo-
Jîs maculatisy dans la derniere édition de fon Syjiema
naturce imprimé en 176 7 , pag. 6g 6 ,n ° 3.
Cette plante s’élève à la hauteur de deux pieds
8c demi à trois pieds. Sa racine confifte en huit à
dix fibres blanches cylindriques,longue de quatre à fix
pouces, de trois à cinq lignes de diamètre, ligneu-
le s , dures, ondées, tortueufes , peu ramifiées ;
mais couvertes 8c comme velues par une quantité
de petites fibres par lefquelles elles s’attachent 8c
s’inlinuent dans l’écorce des arbres. Du milieu de ces
racines fort un faifçeau de 10 à 12 feuilles alternes
, mais écartées des deux côtés en éventail,
longues de fix à neuf pouces, huit à dix fois moins
larges , charnues, très-épaifles , roides , liffes, convexes
en-deffous, creufées en-deflus de deux demi-
canaux fans aucune veine' ni nervure, tronquées à
leur extrémité, comme fi elles avoient été coupées,
de forte que leur largeur efl à peu-près égale partout
, 8c formant par leur partie inférieure un gaîne
entière autour de la tige q ui, après leur chute , pa-
roît comme un cylindre de deux pouces au plus de
longueur fur fix lignes de diamètre, de fubffance ,
non pas ligneufe, mais charnue très-ferme, vif-
queufe , foutenue par nombre de fibres ligneufes ,
verte, lifle 8c annelée au-dehors.
De l’aiffelle de chaque feuille fort un épi v erd ,
charnu, vifqueux., deux à trois fois plus long
qu’elles, couvert d’un bout à l’autre d’une centaine
de fleurs qui relient long-temps en boutons ovoïdes
blanchâtres , taillés en forme de rein. Lorfqu’elles
font épanouies, elles forment une étoile d’un bon
pouce de diamètre porté fur un péduncule de même
longueur. Elles confiftent chacune en fix feuilles
épaiffes, roides, elliptiques , blanches, mouchetées
de rouge 8c de bleu livide , dont la fixieme forme
une efpecê de bénitier, de bourfe ou de creufet
pendant en bas, bleu rougeâtre extérieurement 8c
blanc au-dedans , avec des taches rouges 8c bleuâtres
fur fes bords. Au centre de la fleur, à l’op-
pofé de cette fixieme feuille en bourfe, s’élève le
ïtyle dupiftil : il efl verd, taché de rouge 8c de bleu
comme la fleur, 8c imite en quelque forte la tête
d’un pigeon qui feroit courbé vers la bourfe. Sous
cette courbure efl: creufé le ftigmate en forme de
cuilleron plein d’une matière mielleufe , 8c ce qui
forme la tête efl le filet de l’étamine qui fe termine
en une efpece de crête blanche aux deux côtés de
laquelle les deux loges de l’anthere repréfentent
les yeux.
Au-deflous de la fleur efl l’ovaire , d’abord très-
mince 8c peu diilinct du péduncule ; mais par la
fuite il devient une capfule ovoïde, obtuf’e , longue
d’un pouce 8c demi, une fois moins large , lifle ,
luifante, verte d’abord, enfuite rouffe 8c brune , à
neuf côtes 8c trois angles oppofés aux trois feuilles
extérieures du calice. Cette capfule efl une écorce
épaifle, blanche au-dedans avec^des lignes rouges,
à une loge remplie par trois efpeces de placenta
blancs, comme cotonneux ou laineux, attachés aux
trois angles qui relient comme autant de côtes
pendant que les trois panneaux intermédiaires tombent.
C’efl: dans cette laine que font attachées les
I graines femblables à une pouifiere fine formée de
petites
petites lentilles rouflatres bordées d’une membrane.
Qualités. Vansjeli-maravara. n’a qu’une odeur de
moufle? 8c une faveur acpieufe dans toutes fes parties
; fes fleurs feules répandent une odeur très-
gracieufe. IL efl vivace, 8c fleurit deux fois l’an ,
lavoir au commencement 8c à la fin de la faifon
. des pluies , c’eft-à-dire, en avril 8c en octobre. Ses
fleurs durent plufieurs mois, 8c les épis qu’on en
fépare pour les conferver dans les appartemens en
plongeant leur queup dans l’eau ," durent un mois
ians fe fécher.
Ufages. Les' Indiens ne font aucun ufage de fes
fleurs, pas même pour orner leurs temples, ou pour
s’en parer, regardant cette plante comme un monf-
tre qui s’exile lui-même de la terre. Néanmoins ils s’en
fervent dans plufieurs maladies. Ils la font cuire avec
'le beurre 8c le petit la it , pour guérir les tiraille-
mens de nerfs 8c toutes les convulfions fpafmodi-
ques des enfans. Sa poudre fe boit dans l’eau de
- fuere pour fortifier le cerveau 8c diflïper les vertiges
8c les migraines qui annoncent les fievres dont
elles font les avant-coureurs. La leflive de fes cendres
fe boit encore pour les palpitations de coeur.
Ses feuilles pilées s’appliquent en cataplafme fur le
nombril pour procurer les réglés-, les urines, 8c
faire fortir, le gravier des reins de ceux qui font attaqués
de la gravelle: Sa racine pilée 8c cuite avec
le miel fe donne dans l’afthme 8c la phtyfie. Le fuc
vifqueux exprimé de fes feuilles 8c de fes tiges ,
s’applique fur les tempes 8c fur les arteres des mains
pour appaifer l’ardeur de la fièvre.
R emarques. L’ansjeli-maravara n’eft donc pas une
efpece de vanille, comme l’a perifé M. Linné qui
l’appelle epideridrum retufum ; il approche bien autrement
du calceolus ou fabot, dont il feroit une efpece
fi fes feuilles, au lieu d’être radicales 8c difpo-
lées èn éventail, étoient difpofées circulairement le
long d’une tige. (M. ^.d a n so n . )
* § ANTEDONE, ( Géogr.) Ortelius 8c d’autres
favans géographes -penfent qu’Antedonc efl: Talandi
même. Lettres fur l'Encyclopédie.
•ANTÉOCCUPATION, ( Eloquence. ) figure de
rhétorique, qui confifte à s’exprimer de maniéré que
la perfonne qu’on inftruit de quelque fait, paroiffe
en être déjà convaincue. Cette maniéré de s’exprimer
feduit fouVent fans qu’on s’en apperçoive. Le poete
Sanlecque s’en fert ainfi, en parlant d’un hypocrite :
I l paroit f i dévot, que même d'ajfeç près,
Quelquefois on ta pris pour t abbé'Defmare ts.
I l contrefait des yeux qu’on ne voit qu’à la Trappe ;
I l tiefi point de Joli que ce fourbe n’attrape.
» Tu fais bien cependant qu’il efl plein de fierté,
- » Jaloux, vindicatif malin, traître, entêté. . , (-M
ANTEQUERA , ( Géogr. ) ville d’Efpagne au
royaume de Grenade, à douze lieues nord de Malaga,
8c à vingt-une oueftde Grenade. Elle eft divifée
en deux villes, dont l’une eft appellée la haute, 8c
l’autre la baße. La première eft fur une colline, avec
lin château fortifié, 8c n’eft prefque occupée que
par la nobleffe. La fécondé eft dans une plaine très-
fertile , arrofée d’un grand nombre de ruifleaux.
Les rues 8c les maifons y font très-propres ; ce qui
eft fort rare en Efpagne. On trouve dans la montagne
, au pied de laquelle cette ville eft fife, une
grande quantité de fe l, qui fe cuit de lui-même par
l’ardeur du foleil. 11 y a auffi des carrières de plâtre ;
8c à deux lieues de la ville eft une fontaine dont les
eaux, à ce que l’on prétend, guériffent de la gravelle.
Long, ƒ3 , qS. lat. J<f, 61. (C. A .)
* § ANTEROSTA & POSTROSTA, ( Mÿthol.)
t i f i l A n t e v e r t a ou A n t e v o r t a , & P o s t v e r t a
ou P o s t VOR T a . La première de ces déefles, appellée
auffi P or rima, Prof a , Prorfa, favoit le paffé , 8c les
Tome /.
Romains l’invoquoient pour réparer les maux qu’ils
avoient déjà reffentis. La fécondé prédifoit l’avenir,
8c les Romains l’invoquoient pour prévenir les
maux qui pouvoient leur arriver : on l’invoquoit
auffi pour les accouchemens. Lettres fur CEncyclop.
c • , » (MyrA.) roi de Lybie , que la fable
fait fils de la terre, 8c à qui elle donne foixante-
quatre coudees de hauteur, arrêtoit tous les paflans
dans les fables de la Libye, où il fe mettoit en em-
bufcade : il les contraignoit de lutter contre lui 8c
les étouffoit tous du feul poids de fa vafte corpulence.
Il provoqua Hercule à. la lutte : Hercule
accepta le défi, 8c le jetta trois fois à terre à demi
mort ; mais dès qu’Anthée touchoit la terre fa mere ,
il reprenoit fes forces, 8c devenoit plus furieux que
devant. Hercule s’en étant apperçu, 8c l’ayant faifi
de nouveau, le ferra fi fortement en l’air, 8c le tint
fi long-temps en cette pofture, qu’il expira. Cet
Anthée étoit un marchand établi dans la Libye, qui
étoit fi puiflant, qu’il n’étoitpas poffible de l’y forcer.
Hercule l’attira adroitement fur mer, 8c lui ayant
coupé les paflages de la terre , où il alloit fe rafraîchir
8c reprendre des troupes, il le fit périr. Cet
Anthée avoit bâti la villp-de Tingi, fur le détroit de
Gibraltar, où il fut enterré. On dit que Sertorius fit
ouvrir le tombeau de ce géant, 8c qu’on y trouva
des oflemens d’une grandeur extraordinaire. (4-’)
ANTHELMINT1QUES, (Mat. méd.) On donne
\ce nom aux remedes qu’on emploie dans les maladies
vermineufes, ou contre les vers de différente
efpece qui viennent dans le corps humain, 8c principalement
contre les vers des premières voies. Ils
font internes ou externes ; les remedes internes font
les plantesameres, acres ou aromatiques, l’aloës,
les gommes réfines en général, les balfamiques, les
préparations mercurielles, les différens tels, les.
efprits volatils, &c. Les externes font des cataplasmes
faits avec la plupart de ces fubftances, des
linimens, des embrocations, &c. Anthelmintique >
de arr«, contre, 8c ilfitrç , ver. Voyeç VERS (Méd. &
Patholog. ) D ic t . raif. des Sc. ôcc. (M. L a F o s s e . \
ANTHEMIUS, (Hifi. de t empire d’Occid.} empereur
Romain, applanit par fes vertus tous les
obftacles qu’une naiffance obfcure oppofoit à fon
élévation. Après que Sévere eut été empoifonné, il
y eut un interrègne de deux ans dans l’empire d’occident.
Ricimer, qui s’étoit fouillé du fang de fon
maître pour envahir fon héritage, fut pendant cet
intervale revêtu de tout le pouvoir, fans oferprendre
le titre d’empereur. L’horreur de fon crime PâVOit
rendu odieux, 8c l’avoit écarté du but où il vouloit
arriver.' Il preflèntit qu’il feroit un jour forcé d’abdiquer
un pouvoir ufurpé ; il aima mieux fe faire un
mérite d’une abdication volontaire, que de s’expofer
à une dégradation ignominieufe ; mais il voulut que
le maître qu’il alloit fe donner, lui fût redevable de
fon élévation. Anthemius, qui n’avoit d’autre titre
que fes vertus pour parvenir à l’empire, fut celui
fur lequel il jetta les yeux. Il étoit déjà élevé à la
dignité de patricien ; il n’avoit que des parens
obfcurs, 8c comme il étoit fans intrigues, Ricimer
efpérant de commander fous fon nom, convint avec
Léon, empereur de Conftantinople, de le revêtir de.
la pourpre. Ce fut ainfi qu’Anthemius', fans ambition
, fut proclamé empereur d’occident. On ne
pouvoit élever au trône perfonne plus capable de
faire fortir l’état de Iaconfufion où il étoit plongé. Les
loix étoient fans force8c fans vigueur; les provinces
étoient gouvernées par des tyrans qui, fous le
nom des empereurs, epuifoient les peuples par leurs
exadliofis 8c les humilioient par leur orgueil. Anthemius
; confommé dans les affaires, eût gouverné avec'
gloire dans des circonftances moins ôrageufes; mais
il étoit né dans un fiede où il falloit plus dé roidéur
L l l