
 
        
         
		fenêtres des  cîaveflins &  de  la  chambre  de  confeîl :  
 c’eft  pourquoi les conftruâeurs  la terminent  quelquefois  
 par  le  travers  du  mât  d’artimon.  Elle  s’étend  
 vers l’avant  du  vaiffeau, jufqu’aux  deux  tiers  
 de la diftance  qui  fe  trouve  entre  le mât  d’artimon  
 &  le-grand mât.  Sa largeur  eft  moindre d’un pouce  
 que la largeur de la première liffe. 
 La  troilieme liffe  à! accajlillage  termine  la hauteur  
 du château  d’arriere.  Son extrémité vers  l’avant  du  
 vaiffeau,  finit  à  trois  ou quatre  pieds  en avant du  
 mât  d’artimon  ;  fa  largeur  eft  un  pouce  de  moins  
 que la largeur de la fécondé liffe. 
 Tous.les vaiffeaux n’ont qu’une  liffe <Y accajlillage  
 de l’avant ;  elle commence dans la dire &i on du fronteau  
 du gaillard d’avant,  6c fe termine  vers  l’avant  
 du vaiffeau  fur  le  membre  de  coltis  ;.  quelquefois  
 cependant  elle  dépaffe  le  fronteaii du  gaillard  vers  
 l’arriere  du vaiffeau,  d’un pied ou dix-huit pouces :  
 elle  fe  place  parallèlement à  la  liffe  du plat-bord;  
 &  fa  ligne fupérieure  eft  déterminée par  la hauteur  
 des feuillets  des canons  du  gaillard.  Ses dimenfions  
 font  les  mêmes  que  celles  de  la première  liffe  de  
 l’arriere. (M. D u l a c .) 
 ACCÀSTILLÉT,  adj.  6c  part,  paflif.  ( Architecl.  
 navale. ) Le mot accajlillé  s’applique au  côté  entier  
 du  vaiffeau  ,  depuis  la  ligne  de  flotaifon jufqu’au  
 fommet  des  châteaux,  des gaillards  d’avant &  d’arriere  
 ; &   il  veut dire  que l’on a fini  entièrement  de  
 .border  les  côtés  du vaiffeau,  &  de  placer les  préceintes  
 &   les  liffes.  C ’eft  en  ce  fens  que  l’on  dit  
 qu’un vaiffeau  eft bien accajlillé,  lorfque  la tonture  
 ou  courbure de  fes  préceintes 6c de  fes liffes  forme  
 un  coup-d’oeil  agréable,  6c  fait  bien  augurer  des  
 qualités du vaiffeau. 
 Accajlillé  s’applique  aufli  aux  feuls  châteaux  
 d ’avant &  d’arriere,  &  il fert à défigner  qu’un  yaif-  
 feau a  ou n’a point  de château  fur fon  avant  &  fur  
 fon arriéré.  Accajlillédevroit fe prononcer accajlellé-,  
 par  la  même  raifon  que  l’on  devroit  prononcer  
 accajlellage pour accajlillage (Voye^ ci-devant ce mot J .  
 Dans4’ufage,  accajlillé différé  cependant  àlaccajlillage  
 , en  ce que accajlillage déligne plus particuliére-  
 rement  les  feuls  châteaux  d’avant  &  d’arriere,  6c  
 qu’accajlillé s’applique plus particuliérement au côté  
 entier du vaiffeau.  (M. D u  l a c  J 
 §   A CC ÉLÉRA TEU R,  (  Anatomie.  )   c’eft  le  
 nom  d’un mufcle  qui mérite d’être  décrit plus exactement, 
   étant, fans comparaifon,le principal mufcle  
 de la génération dans l’homme. 
 Ce mufcle paroît  affez  fimple  au premier abord;  
 c ’eft  une  efpece  de  gaine  mufculaire  qui  couvre  
 entièrement  la bulbe  de  l’uretre,  6c  dont  là  convexité  
 inférieure eft partagée par une ligne cellulaire,  
 d ’oii  fe  répandent  à  droit  6c  à  gauche  des  fibres  
 parallèles qui fe réunifient&  forment deux queues  
 attachées à l’enveloppé  des  corps caverneux, avant  
 que  ces  corps  fe  réunifient,  6c  au - delà de  leur  
 réunion. 
 Ces mufcles  ont  plufieurs  communications  avec  
 les mufcles voifins : deux faifceaux de fibres  y viennent  
 depuis  le  fphinfter  :  des  fibres  des  mufcles  
 tranfverfaux  de  l’uretre  accompagnent  ces  fa ifceaux: 
  un autre  paquet de  fibres  part du fphinfter -,  
 &  fe termine au  milieu  de l’extrémité  de  Y accélérateur: 
   quelques fibres du levateur s’y  réunifient quelquefois. 
 Le  point  fixe  de  l’accélérateur,  c’eft le fphinéter;  
 pour  que  Y accélérateur puiffe déployer  fa  force ,  il  
 faut que le fphinâer  foit  ferme.  L’accélérateur comprime  
 alors., en fe  contra étant, la bulbe de l’uretre ;  
 il le vuide entièrement, &  on fent, dans cette aélion  
 le fphinéler qui fë durcit,   quelle  que foit la liqueur  
 qui forte de l’uretre. 
 De groffes branches de  l’artere  &   de  la veine du 
 pénis  paffent entre les  fibres  de  l'accélérateur,  &T  fe  
 rendent à  la  bulbe.  Ces  vaiffeaux  font  comprimés  
 dans  l’aétion de  ce  mufcle ,  6c il  contribue par là à  
 l’éreâion. Comme il eft fournis à  la volonté , & q u e   
 l’ereéfion  ne  l’eft  pa s,  il  n’eft  qu’acceffoire.  dans  
 cette aélion,  dont les caufes fe  dérobent à  nos fens.  
 Vaccélérateur  agit  par  fecouffes &  par intervalles.  
 (  H.  D .  G. ) 
 ACCÉLÉRATION diurne des étoiles, (AJlronomie.'),  
 c’eft  la  quantité  dont  leur  lever  &   leur  .coucher  
 avancent chaque jour, ainfi que leur paffage. au méridien; 
  elle  eft de  3  '  5 5 " Jz en  tems moyen,  quoiqu’on  
 dife communément  3  '  56  ",  parce- qu’on  néglige  
 un dixième de fécondé. Cette accélération,.dont  
 les-aftronome?  font  un  ufage  continuel,  vient du  
 retardement effe&if du  foleil ; fon  mouvement propre  
 vers  l’orient,  qui  eft  de  59 ' %  "  ~   de  degré  
 tous les  jours,  fait que  l’étoile  qui paffoit au méridien  
 hier en même  tems que le  foleil,  eft plus occidentale  
 aujourd’hui de  5 9 '8   " ,  ce qui exige  3 '  56 "  
 de tems; elle paffera donc plutôt de la même quantité. 
 Pour calculer  rigoureufement la quantité de  cette  
 accélération, il faut faire  la proportion fuivante  360 *  
 59'8 " 204, font à 2 4 h o ' o " ,  comme 360 0 0/  font  
 à  23  1  5 6 ' 4 " 908 ;  c’eft  la  durée moyenne  de  la  
 révolution  diurne  des  étoiles  fixes, qui  différé  de  
 24 heures folaires moyennes  de  3  '  5 5  " 902. 
 .  Il y  a eu des aftronomes célébrés qui fe font mépris  
 à  cet égard,  &  quifaifoient Y accélération de  3  '  <6 "  
 55;  ils  commençoient la proportion  par  360  ° ,  &   
 dès-lors ils  fuppofoient  implicitement  que  Y accélération  
 étoit  comptée  en  heures du premier mobile  
 ou des  étoiles  fixes,  au lieu que tous  les tems  doivent  
 fe  compter  en heures  folaires moyennes ;  ou  
 bien,  ils  fuppofoient  que Y accélération  le comptoit  
 fur l’horloge du tems  moyen,  mais  au  moment où  
 le foleil paffe  par le méridien, au lieu de la compter  
 au  moment du  paffage  de  l’étoile : c’eft  le  retardement  
 du foleil qu’ils prenoient, au lieu  de Y accélération  
 des étoiles. Le P. Hell, qui avoit défendu long-  
 tems ce  fyftême dans fes  èphémérides ,  y   a  renoncé  
 depuis quelques années, 6c il  adopté la table de Y accélération  
 diurne telle qu’elle eft  dans la  Conrioijfance  
 des tems, que  je  publie  chaque  année pour  l’utilité  
 des  aftronomes 6c dés navigateurs. 
 U  accélération  diurne  fe rapporte,  comme  je  l ’ai  
 dit,  au tems moyen 6c non pas au tems  vrai ; ainfi le  
 vrai paffage d’une  étoile au méridien,  n’avance  pas  
 tous les jours de 3 '  56 ", ni tous les jours également,  
 par rapportait foleil vrai qui réglé nos cadrans,  mais  
 feulement  par  rapport à  un  foleil  moyen  fuppofé  
 uniforme, que les aftronomes imaginent  pour  con-  
 ftruire  leurs  tables  &   pour  régler  leurs  horloges :  
 le tems moyen  différé  d’un  quart-d’heure  du  tems  
 vrai  en certain tems de  l’année, &   il s’en  faut de  la  
 même  quantité  que  les  accélérations  diurnes  des  
 étoiles faffent  des fommes  toujours égales. U accélération  
 diurne  fert  à  régler  des pendules ;  fi  je  vois  
 une étoile  fixe fe coucher derrière une montagne/oii  
 un clocher, lorfque ma pendule  marquoit 7 114 ' p " ,  
 6c  que  le  lendemain,  mon oeil reftant  à  la  même  
 place, l’étoile  difparoiffe  à 7 h  o ‘ 4 " ,   j’en  conclus  
 que la  pendule  eft bien  réglée  quant à fon mouvement  
 , ou à fa.marche d’un jour à  l’autre ;  mais pour  
 la mettre à l’heure, il faut favoir le tems vrai.par des  
 hauteurs  correfpondantes,  par  une  méridienne  ou  
 par quelque autre moyen.  ( M. de l a  La n d e .') 
 A C C EN T ,  (A r t de la parole. )  ce  terme  défigne  
 une  modification  de  la  voix  qui  fert  à  diftinguer  
 certains tons  dans le  difeours  ,  ou dans le chant, ,&   
 à y  mettre  plus  de variété, fi l’on prononçoit toutes  
 les fyllabes  fur un même ton,  6c d’une voix  également  
 forte, le difeours n’auroit ni agrément ni clarté;  
 on  ne  pourroit même plus  faire  la  diftin&ion .des 
 mots.  C a r , fi  l’oreille les diftingue  dans un  difeours  
 qu’elle  entend prononcer,  ce  n’eft que Y accent qui  
 les lui  fait  difeerner. 
 II y  a différentes efpeces d?accens; ils ont lieu dans  
 le difeours ordinaire qui  eft la  langue artificielle ,  6c  
 dans lé chant  qui  eft le  langage naturel. Nous allons  
 traiter de chaque  efpece féparément. 
 Chaque mot  qui  a  plus  d’une  fyllabe  reçoit  un  
 accent  dans  la  prononciation,  même  lorfqu’on  le  
 prononce  feul,  6c hors  de  fa  liaifon  avec  d’autres.  
 L ’effet  de  c et  accent eft de détacher ce  mot de ceux  
 qui pourroient le précéder ou le fuivre, 6c d’en faire  
 un  tout  qui ait un  commencement 6c une  fin *  une  
 élévation,  &   un  abaiffement. Cet accent fe  nomme 
 Y accent grammatical.  C’eft  l’ufage  feul qui  le détermine  
 clans chaque langue, & i l  leroit difficile  de ren^  
 dre raifon de  fa détermination. Il contribue à rendre  
 les périodes fonores,  en  ce qu’il les  divife en membres  
 ,  6c  qu’il  donne  de  la  variété  à  ces membres.  
 Dans des mots  qui  ont un nombre égal de  fyllabes, 
 Y  accent  eft  tantôt  fur la  finale,  tantôt fur la pénultième  
 ,  tantôt  fur quelqu’une des autres. 
 L ’accent oratoire compofe  la  fécondé efpece. Il eft  
 deftiné à indiquer plus précifément le fens du difeours,  
 &   à exprimer plus  fortement  l’idée  principale.  Les  
 monofyllabes n’ont point $  accent grammatical, mais  
 ils peuvent  avoir  un  accent  oratoire ,  lorfque  c’eft  
 fur l’idée qu’ils expriment que l’orateur veut  diriger  
 l ’attention de  fon auditoire. Dans  les mots polyfyl-  
 labes,  Y accent  oratoire  renforce ou  affoiblit Y accent  
 grammatical,  quelquefois  même  il fait  difparoître  
 ce  dernier,  en appuyant fur d’autres  fyllabes. 
 L  accent pathétique  eft une  efpece  particulière de  
 Vaccent  oratoire.  Il  donne  le  ton  au  difeours,  &   
 ajoute  un nouveau  degré de force à  Y accent Amplement  
 oratoire, qu’il détermine plus précifément. On  
 peut  en  effet  prononcer  les  mêmes difeours,  avec  
 les mêmes accens oratoires, en  des maniérés fi différentes  
 ,  qu’ils changent totalement de caraftere. 
 C’eft de l’obfervationexaâe des accens que dépend  
 en  grande  partie  l’harmonie  du difeours.  L’orateur  
 ou  le  poète  qui  fait arranger les mots 6c  les phrafes  
 de  maniéré  que  les  accens  agréablement  variés  fe  
 préfentent d’eux-mêmes  à la  led u re ,  &   répondent  
 fi exa&ement aux penfées qu’on  ne  puiffe  les  tranf-  
 pofer,  fera à coup  sûr harmonieux.  Car il n’eft  pas  
 douteux  que  l’harmonie  ne  tienne  plus  à  la  belle  
 .variété des  accens,  qu’à  une  profodie  fcrupuleufe. 
 Ce que nous  avons dit  fur la néceffité  des  accens  
 dans  le  langage  ordinaire  peut  s’appliquer  encore  
 aux  accens dans la mufique. Le chant  eft un  langage  
 qui a fes  penfées 6c fes  périodes.  Si  les  tons  ifolés  
 ne different  point  entr’eux par le dégré 6c la  variété  
 de Pemphafe,  il n’y   a point  de  chant.  Il  faut  que  ,  
 fans rien changer au genre  de  l’expreflïon,  ou  à  la  
 note,  l’oreille foit  tantôt  excitée,  tantôt  relâchée ;  
 qu’elle  reçoive  fucceffivement  des impreffions  plus  
 fortes,  6c  plus  foibles  ;  or  ce  font  les  accens  qui  
 produifent  ces  divers  effets,  foit  en  rendant  les  
 fimples tons plus forts ou plus  foibles, foit  en  donnant  
 plus  de  vivacité,  ou  plus  de  douceur à des  
 paffages entiers.  . 
 L  accent mufical eft, comme  dans le langage ordinaire, 
  ou grammatical,  ou oratoire, ou  pathétique.  
 C ’eft au compofiteur à les bien placer, &  au chanteur  
 ou au  mufîcien à  les  obferver avec  la  plus  grande  
 exa&itude. A Y accent grammatical répondent les tons  
 forts  6c foutenïis  de  chaque  accord,  qui  par  leur  
 Jenue,  &   l’impreflîôn qu’ils font, fe diftinguent fen-  
 fiblememt des tons tranfitoires du même accord. Ces  
 îons marqués tombent fur le tems bon de la mefure ;  
 mais  dans  les  ariettes  il  eft  abfoîument  néceffaire  
 qu ils coïncident  auïïi avec Y accent des paroles. 
 On  exprime  en  mufique  les accens  oratoires  &   
 lome  I, 
 pathétiques  par  les mouvemens  figurés  qu*on  fait  
 fur  les  mots  qui défignent  l’idée principale ;  on  y   
 déploie toutes les refiources de l’art pour rendre ces  
 endroits faillans,  expreftîfs &  énergiques. 
 Ainfi dans Y aria, le compofiteur doit avant toutes  
 chofes étudier foigneufement les accens de fon texte,  
 afin  d’y  faire exactement correfpondre  les fiens.  La  
 chofe  n eft  pas  aifée  fans  doute,  parce  qu’il  faut  
 encore  concilier  avec cela l’harmonie &  la mefure*  
 qui  impofent au compofiteur une gêne pénible. Mais  
 un  homme de génie ne  manque  pas de  reffources. Il  
 en  trouve dans  les paufes  de chant  pendant que  les  
 inftrumens  achèvent  la  période  ;  la  répétition  des  
 mots, 6c.  d’autres expédiens femblables,  le  tireront  
 d’embarras  ,  pourvu  qu’il  fâche  les  employer  à  
 propos.  , 
 La  mufique a incomparablement  plus de moyens  
 que le langage ordinaire, pour modifier 6c varier fes  
 expreflions; cela veut dire qu’elle a un grand nombre  
 d’accens oratoires 6c pathétiques, au lieu que le langage  
 fimple  n’en  a  que  très-peu.  C ’eft-là  une des  
 principales  raifons delà fupériorité que la mufique a  
 fur la poéfie, dans la force de Pexpreflïon, lorfque le  
 compofiteur fait furmonter les difficultés,& combiner  
 heureufement  les  accens  avec  les  autres  propriétés  
 effentielles du  chant. 
 La danfe a aufli fes accens: c’eft ce qui  la diftingue  
 du fimple marcher, 6c d’une fuite irrégulière  de pas,  
 ou de fauts fans liaifon; ainfi par exemple le frappé,  
 le  p lié ,  le  faut  fimple ,  font  dans  la danfe  ce que  
 ferôit Y accent grammatical dans  le langage. La figure  
 du pas &  fes accompagnemens répondent aux  accens  
 oratoires 6c pathétiques.  L’application bien  combinée  
 de  ces accens  rencontre ici  les mêmes difficultés  
 qu’elle a dans la mufique, 6c il eftaifé de comprendre  
 que; les qualités  eflentielles  de  la danfe  la  rendent  
 encore plus difficile.  ( Cet article ejl tiré de  la  Théorie  
 générale  des  Beaux-Arts  de M; SuLZER. ) 
 Accent ,  f.  m.  ( B  elles-Lettres. )  I l  y   a  dans  la  
 parole  une  ejpece  de  chant,  dit  Cicéron.  Mais  ce  
 chant étoit-il  noté par  la  profodie  des  langues  anciennes  
 ? On nous  le  dit ; on  nous affure que dans le  
 grec 6c le latin,  Yaccent marquoit  l’intonation  de  la  
 voix  fur  telle  6c  fur telle  fyllabe ; 6c  c’eft  ce  qu’on  
 appelle  Y accent  projodique,  diftinft  de  Y accent oratoire  
 ,  ou  des  inflexions  données  à'la parole par la  
 penfée &   par  le  fentiment.  Il eft pourtant bien  difficile  
 de concevoir cet accent profodique adhérant aux  
 fyllabes, à moins que dans la prononciation,  animée  
 par  les  mouvemens de  l’éloquence,  il  ne  cédât la  
 place à Y accent oratoire ; 6c voici la  difficulté. 
 Qu’on donne à un muficien  des  paroles  déjà notées  
 par Y accent de la  langue ; il eft évident que, s’il  
 #veut  laiffer  aux fyllabes  leurs  intonations  profodi-  
 ques, il fera dans  l’impoflibilité de  donner  du naturel  
 6c  du cara&ere à fon chant; &  que,  s’il  veut au  
 contraire  plier le fon des  paroles à  l’expreflion  que  
 l’idée ou le fentiment follicite, il faut qu’il les dégagé  
 de Y accent profodique, 6c  fe  donne la liberté de  les  
 moduler à fon  gré. Or  il en eft  de  la  prononciation  
 oratoire  comme de la mufique :  E jl in dicendo  etiam  
 quidam cantus.  ( Cicer. ) 
 L  accent profodique  qui  nuiroit à l’une,  s’il  étoit  
 invariable,  nuiroit  donc  également  à  l’autre  !  des  
 paroles,  déjà notées  par la profodie,  fupplieroient  
 6c menaceroient avec  les  mêmes  inflexions. 
 Il  ne  faut  pas  confondre ici la quantité  avec l’<zt-  
 cent. La durée relative des fyllabes  peut être fixe  &   
 immuable  dans une langue ,  fans que l’expreflîon en  
 foit  gênée,  au  moins  fenfiblement.  Par  exemple,  
 que  l’on  prolonge la  pénultième, ou  qu’on  appuie  
 fur la derniere, la différence n’eft que dans les tems,  
 &  non  pas  dans  les  tons.  La  quantité  peut  donc  
 être  fixe  6c  preferite ;  mais  les  intonations,   les  
 • O i j