
 
        
         
		que  la faux  les put  couper,  oit  qü’ellès në tônlbaf-  
 fent  pas  en  pouffiere en fe  féchant.  Telles  font les  
 pâquerettes ou petites marguerites.  L’oeil de boeuf,  
 la  grande  marguerite , le falfifls  fauvage  ,  la  barbe  
 de  boue,- la carotte  ou racine des  champs,  le lierre  
 terreftre,  ees  plantes  ôc-  autres  femblables,  font  
 mifes  au  rang  des  inutiles. 
 La  plupart  des  plantes  légiuiîineiifes  font  très-  
 bonnes.  Outre  celles  qui  compofent  les  prés  artificiels, 
   les  fuivantes  font  auffi  excellentes,  favoir  
 la geffe  des  prés,  lès vefees  ou  poifettes, la  vefee  
 de  Sibérie  de  Linnæus,  l’arouflë  d’Auvergne  ôc  de  
 Bourgogne,  le  vefèerOn,  cette  plante  qui  eftpér-  
 nicieufe dans les  champs,  ôc qui étouffé le bled lorf-  
 qu’il eft  ve rg é ,  eft  excellente  pour  le  bétail;  la  
 vefee  des  haies,  Tgrs ou  l’orobe  ou vefee noire,  
 les  lèntilles. 
 4°.  On doit  penfer à ouvrir un pré lorfqu’on voit  
 s’y  multiplier  de mauvaifes herbes  , ou inutiles  ,  ou  
 mal-faines ,  au  lieu des bonnes. Telles font l’efpece  
 de  renoncule  qu’on  appelle  douve.  Elle  caufe  aux  
 bêtes  à  laine  ôc  aux  bêtes  à  cornés  des  maladies  
 putrides  qui  leur  font  mortelles.  L’efpece  de  renoncule  
 appellée  herbe  maudite  ,   eft plus  mauvaife  
 encore.  L’aconit  de  même  eft  très-pernicieux  aux  
 chevaux,  auffi-bien  que  le  përfil  d’âne.  L’âncolie  
 eft  mortelle  aux  brebis,  ôc  la  ciguë  aux  bêtes  à  
 cornes.  La  crête  de  coq  eft  fort  inutile  dans  les  
 prés.  La  pilofelle  ôc  la  pédiculaire  font  funeftes  
 aux bêtes  à  laine.  Enfin  chacun  cpnnoît  les  mauvais  
 effets  de  la  moufle.  Pour  corriger  ces vices  ,  
 fendre  de  la  vigueur aux bonnes plantes,  détruire  
 les pernicieufes  ou  les | inutiles,  on  pourroit  fou-  
 vent ,  avec  fuccès,  faire  paffer fur  de  tels prés  la  
 herfe  &   y   répandre  de  la  graine de foin ôc enfuite  
 des  cendres ,  de  la  fuie  ,  de  la marrie, des fumiers  
 Confiimés,   des  boues  de  rue ou  des  balayures  des  
 maifons  ,  des  égouts  dé  fumier;  mais  on  n’a  pas  
 toujours  des  fumiers  ou  de  tels-  engrais,  ou  l’on  
 en  a befoin ailleurs 5  ôc ils  coûtent beaucoup.  Souvent  
 même la moufle  réiifte  à  ces  foins.  Ainfi dans  
 certains  endroits  de  la  Suiffe  ,  le  fumier  fait merveilles  
 fur lès prés ;  mais  dans  d’autres  il ne  produit  
 pas  à  beaucoup près le même  effet. Il  rie faut donc  
 pas  héfiter de  renverfet  un tel pré  ôc  dé  le mettre  
 èn  grain, 
 50.  Lorfqu’on  voit  un  pré  ravagé  par  les  hane-  
 tons,  q u i,  fous  la  forme  de v er s , dévorent  les racines  
 des  plantes  ou  les  éventent  ,  on  ne  fauroit  
 prendre  un meilleur parti,  que  de  le  labourer. 
 En vain on voudroit réparer ces dégâts en couvrant  
 ce  terrein  de  fumier ;  ce fero.it  préparer  une nouvelle  
 nourriture  à  ces  infeûes  deftrutteurs.  L ’on  
 rie  remédieroit  même  fouvent  à  ce  mal  que  pour  
 bien peu  de tems  ,   en l’inoridant.  Il faut donc  avoir  
 recours  au  labour :  ôc  comme  les  cochons  ôc  les  
 chiens barbets font très-friands de ces  vers,  on fait  
 fuivre  la  charrue  par  ces  animaux  qui  ne  fe  laffe-  
 ront point  de  cette  -chaffe. 
 Obfervons  ici  en  paffant,  que fi  l’on  s’apperce-  
 voit à  tems  que ces  infeftes attaquaffent la  prairie,  
 il n’y   auroit point de moyen plus affûté pour  arrêter  
 leurs  ravages  ,  que  de  faire  un  foffé  fur  les  
 bords du terrein où ces infeftes  ont donné des marques  
 de  leur  préfence.  Cet  obftacle  les  empêche  
 de  paffer outre. 
 6°.  On  ne  fauroit  fe  difpenfer de réduire  en pré  
 un champ,  dès  qu’on  s’apperçoit  que Ton  produit  
 diminue,  ou  que  le  terrein  trop  maigre ne  donne  
 pas  des  .récoltes  qui  dédommagent,  année  commune  
 , des frais de culture. Ainfi un champ qui, année  
 commune,  ne donne  par  arpent  de  cinquante mille  
 pieds quarrés du Rhin, que cinq à fix quintaux de froment  
 ,  ne  peut  qu’être à charge au cultivateur,  s’il 
 fie  fe  hâte  de le  mettre  en pré :  &  il  trouvera mê-  
 riie  infailliblement.dans  le . changement  alternatif,  
 abondance  de  fourrage d’abord, ôc un terrein mieux  
 difpofé  à  la  produ&ion  du  grain, 
 70.  Si  l’on  manque  de  fourrage,  ôc  qu’on  n’ait  
 pas  fuffifamment  de fumier ,  pour en mettre  fur fes  
 champs une dixaine  de bonne  charretées par arpent,  
 il  faut  de  toute  néceffité  fe  procurer des p rés,  en  
 dénaturant une partie de  fes  champs ôc alterner cette  
 culture. Ceux  qui. mettent au  plus  bas la proportion  
 qu’il  doit  y   avoir  entre  les  prairies  ôc  les  terres  
 labourées ,  difent  qu’elles doivent  être en  égalité ;  
 mais  fi  ce partage  convient à quelques terres ,  elles  
 font  plus  privilégiées-que  les  autres.  Un  domaine  
 bien  monté  doit  avoir  un  tiers  en  p r é ,  fans  quoi  
 on  ne  peut  l’entretenir d’une maniéré convenable ,  
 ôc  lui  donner  un  amendement  même  modique. 
 Enfin  il faut,  S’il eft poflible , mettre un champ en.  
 pré,lorfque les herbes mauvaifes ou gourmandes s’y   
 font multipliées. C ’eft le feul moyen de  les détruire. 
 Avantages de  cette  alternative.  De ce  que je viens  
 .d’expofer.,  il  paroît  évidemment  que  l’alternative  
 que  nous  recommandons,  procure  les plus  grands  
 avantages ,   ôc  que  tout  agriculteur  intelligent doit  
 fuivre  une  méthode  fi  utile. 
 i° .  Elle  diminue  fes  travaux  champêtres,  parla  
 même  que réduifant  en  prés  une  partie  de  fes  
 champs,  pour  établir  entr’eux  une  jufte  proportion  
 ,  il  diminue  d’autant  fes  terres  labourables  &   
 leur  culture. 
 20.  Il augmente fes  fourrages  &   fes  engrais,  je  
 dis même  fes  grains,  par  cette économie  puifqug  
 d’uri  côté  il augmente  fes  prés  en  les  renoiivellant  
 par  le  labour,  ôc  en  les  conduifant d’une  maniéré  
 convenable. 
 30.  On  détruit  par  cette  alternative  infailliblement  
 les  herbes  rtuifibles ou  inutiles ,   tant  des prés  
 que  des  champs.  Car  en  changeant  les faifons  des  
 labours i  ou  en variant  lès  cultures  ôc  les  productions  
 ,  il eft impoffible qu’une  fois  ou  une  autre  on  
 ne  furprenne  ces mauvais herbages  au moment où  
 elles  peuvent  être  détruites.  Il  arrivé même  fou-  
 vent Qu’une  certaine  plante  inutile  périt  par  cela  
 ' feu l, qu’elle ri’eft plus cultivée, ou qu’elle fe trouvé  
 affociée  avec  une  plante  qui  lui  eft  contraire,   ou  
 enfin  qu’elle  eft féparée d’une autre qui  lui étoit né-  
 eéffaire  :  c’eft le  cas du  liferon,  de la  eufeute ôc  de  
 plufieürs  autres  plantes. 
 4°.  On multiplie  auffi les grains  ,  quoiqu’en certains  
 cas  on  diminue  les  terres  «nfemencées.  D ’un  
 côté  on  fertilife  les  champs  qui  reftent  en  culture  
 par  l’augmentation  des  fumiers ,  par  la  facilité &   
 le  changement  des  labours,  par  le  renverfement  
 des  racines $  des  herbages  ôc  des  gazons  :  &  dé  
 l’autre  lés  prairies  remiles  en  champs  deviennent  
 plus propres  au grain : c’eft ce que j’ai  conftamment  
 éprouvé.  T e l pré  remis  en  champ donne  fouvent ,  
 dés  la  première  année,  une  récolte  qui excede  ou  
 du  moins  qui  égale  la  valeur de  la  piece.  . 
 50. Enfin  on augmente les terres  en rapport; puif-  
 que  par  cette  alternative on  profite' des  terres  en  
 jachères,  ôc  qu’on  tire ainfi  de  fes champs un  troi-  
 fieme produit' ré e l, à  la place d’un imaginaire  , fouvent  
 même  funefte.  Cette méthode  eft  donc  une  
 nouvelle  fource  dericheffes  pour,l’état ôc  pour les  
 particuliers. 
 O bjlacles qui s1oppofent à cette alternative^ &  moyens  
 de  les lever.  Les avantages de  cette  alternative  étant  
 fifenfibles  ôc  fi  confidérables,  comment  arrive-t-il  
 que  l’ufage  n’en  eft  pas  établi  dans  tous  les  pays  
 de  culture  ?  C’eft ce qu’il importe d’examiner,  afin  
 de  voir  s’il n’eft pas  poflible  d’éloigner  les  difficultés  
 qui  pourroient  s’y   oppofer.  On  fe  tromperoit  
 fans doute, fi jugeant  de cette méthode par la Suiffe 
 pu  la France  ,  on s’imaginoit qu’elle  eft  peu  fuivie  
 dans  le  refte  de  l’Europe.  L’alternative des champs  
 en  prés  Ôc  dés,  prés  en  champs  eft  généralement  
 établie  en  Siiede ,  ôc fur-tout en Angleterre où elle  
 a plus contribué  que  toute autre  chofe,  à porter le  
 prix des  fermes  &   l’agriculture  au point où ils  font  
 aujourd’hui.  On  fuit cette  pratique  en  divers  lieux  
 de  la  Suiffe  , fur  les montagnes qui ne font pas trop  
 élevées  pour produire  des grains  ;  enforte qu’il paroît  
 que  fi  cette économie  n’a pas  été  adoptée dans  
 la  plaine  ,  ce n’eft pas uniquement  par  un  attachement  
 aveugle  pour  d’anciennes  coutumes,  mais  
 il s’eft trouvé divers obftacles  qui n’ont point encore  
 été  levés. 
 Cette  méthode  eft  impraticable  fur  les  terres  
 affujetties  au  parcours  :  elle  ne  fauroit  être  appliquée  
 qu’à celles dont nous  pouvons pleinement dif-  
 pofer  pour  en  faire  fans  reftriôion &  fanS réferve,  
 ï’ufage  que  nous  jugeons à  propos.  Or la  fervitude  
 de  vaine  pâturé  qui  abandonne  au  bétail  des  individus  
 de  la communauté,  les  terres dès la première  
 récolte  ôc  même  les  champs  l’année  de  jachere  ,  
 niet yn obftacle invincible à toute efpece de. changement, 
   ÔC  en particulier à  l’alternative  en  queftion.  
 La police  s’occupe  férieufement  en divers  lieux  à  
 profiter des  inftruéHons  publiées  par  la  Société  dé  
 Berne, pour l’abolition de  ce  pâturage  réciproque. 
 Réglés de  cette  alternative  dans les pays où  elle  eft  
 acluellement fuivie  avec fuccès.  Dès qu’on s’apperçoit  
 que  le  produit- d’un  pré diminue Ôc  que l’herbe  s’é-  
 çlaircit,  on  y   remédie  fans  délai,  en  labourant  le  
 terrein ;  ce  qui  fe  fait  de  fix  en,fix ans, ou tout au  
 plus  tard tous  les  huit ans. 
 Le fonds eft de terre légère  ou de  terre forte. S’il  
 a peu de profondeur ôc  qu’il foit fec ôc léger ,  on ne  
 le feme qu’une fois, ôc pour cela on y  conduit fur la  
 fin  de  fepteiyfire  une  dixaine  de  voitures  de  bon  
 fumier, par arpént de  trente-dix mille pieds quarrés,  
 tout  de  fuite  on labo.ure  6c  on renverfe  le  gazon.  
 Comme le  terrein  eft fuppofé  léger,  la charrue ordinaire  
 peut  très-bie. 1  taire  cet  ouvrage. 
 A la  fuite  de la charrue ,  on place  fix  à huit armes  
 de houes  tranchantes  ôc  de  pioches  pour  rompre,  
 çouper, menuifer , b r i l r   les  mottes  jufqu’à ce  que  
 les  plus groffes n’excedent pas la groffeur du poing. 
 Dès  que  le  terrein  eft  ainfi  préparé,  on  y   feme*  
 de  Tépéautre  qu’on  recouvre  avec  la  herfe  ,  8c  
 l’on  y   fait  paffer  immédiatement  le  rouleau  ,  fi  le  
 terrein  ôc  le  tems  font  feçs  ;  car  fi  l’un  ou  l ’autre  
 étoient humides \  il  faudroit,  pour  ne  pas  pétrir la  
 te r re ,  différer même  ,  s’il  étoit  néceffaire,  jufques  
 au printems. 
 Au  printems  fuiyant, avant que les  plantes foient  
 en  mouvement,  on  farcie le enamp  ,  ou  à  la place  
 dti  farclage  on  le  herfe  avec  des  fagots, d’épine.  Le  
 farclage  cependant  eft préférable :  ces  herbes  qu’on  
 arrache,  feroient  également  nuifib.les  au  fourrage  
 à venir  &   au  grain  préfent. 
 Après la récolte de l’épéautre, le terrein fe trouve  
 tout  gazonné  de  lui-même,  il  ne  refte  plus  qu’à  
 éloigner les beftiaux &   à  le  herfer  au  printems  fui-  
 ,vant,  pour  détruire  les  plantes  groffieres. 
 Si  le  terrein  eft  pefant  ôc  argilleux,  on  y   feme  
 deux  années  conlëcutives  de  Tépéautre ,  en  y  donnant  
 chaque  fois  les  mêmes  cultures  que  nous venons  
 d’expofer  ,  avec  cette  feule  différence,  que  
 le  fumier  employé à la  fécondé  femaille ,  doit  être  
 moins  confirmé  que  celui  qu’on  a  employé  à  la  
 première.  On  a  obfervé  que  le  fumier  moins ,eon-  
 fume^,  porte  plus  de  femences  de  prairie  fur  les  
 terreins  où onTenfeveiit. 
 Il  arrive  quelquefois  qu’après  ces  deux  labours .,  
 le  térrein  ne  fe  gazonne  pas  parfaitement,  ôc  qu’il  
 y  a  des  places  dégarnies.  On y. remédie,  en répandant  
 fur les places vuides de  la  pouffiere de  grange,  
 ce  qui  fi;  fait  quelques  femaines  après  la  récolte ,   
 ou  au  printems. 
 Quoique  ces  prés  foient  irrigables  ,  on  ne  les  
 atrofe pçint la première année-, fur-tout fi le  terrein  
 eft leger  ôc  en  pente :  s’il  eft  en  pente  ôc argileux,  
 on  peut  la rro fe r,  pourvu  que  ce  fait  avec modér  
 ration &   feulement au  printems. 
 Si  le  terrein  eft  fec  ôc  qu’il  ne  puiffe  point  être  
 •arrofé  ,  on  y   fait  d’abord  paffer  la  charrue  &   la  
 herfe  comme  dans  le cas  précédent,  &  Ton y  feme  
 de  la  fenaffe  ou  fromental.  On  herfe  enfuite  8c  
 on  roule  le  terrein.  Ceux  qui  ont  des  fumiers  y   
 en  répandent  pendant  Thiver  ,   &   ils  doublent  la  
 récolté.  On fait  ainfi  le  tour de  fes  terres ,  &   on  
 les  ouvre à mefure  qu’on  s’apperçoit que  la moufle  
 les gagne. 
 L’alternative  fuivie  dans  les  lieux  où  les  bleds  
 d’hiver  ne  peuvent  réuffir  à  caufe  du  froid  ,  ne  
 différé  pas  effentiellemenr.  On  y   ouvre  le  terrein  
 lorfqu’on  voit  que  l’herbe y   diminue  en  qualité 011  
 en quantité. On y feme de  l’orge d’é té, de  l'avoine,  
 quelquefois du  leigle  de  printems,  alternativement  
 pendant deux ou trois ans,  fans y  mettre  de  fumier;  
 mais  lprfqu’on  veut  le?  remettre  en  pré,  on y  répand  
 une  forte  dofe  de  fumier  ou  de marne. 
 En  Angleterre  on met  plus  de  tems  8c de  façon  
 pour mettre  en  culture  un  terrein  en  friche.  Si  la  
 terre en eft forte &  pelante,  on l’ouvre en automne;  
 on  lui donne  un  fécond  labour  au  printems  :  après  
 cela  on  y   voiture  8c  répand  l’engrais,  8c  tout  de  
 fuite  on  lui  donne  une  troifieme  façon.  L’engrais  
 confifte  en  foixante  ,  quatre-vingts,  jyfqu’à  cent  
 tombereaux  de  labié commun,  ou autant  de  marne  
 fablonneufe  8c  non  glaifeufe  ,  ou  une  foixantaine  
 de  charretée;?  de  furrûer, mêlé  couche  par  couche  
 avec  le  double  ou  le  triple de  terre  la  plus légère,  
 &   gardé  pendant  un  an.  Si  les  mottes  ne  font  pas  
 exaftement  brifées ,  on y   fait  paffer  une  herfe  pe-  
 fante.  A  la mi-feptembre,,  on  donne un  quatrième  
 &   dernier  labour  pour  femer  du  froment. 
 Après  la moiffon on laboure ,  ôc au mois de mars  
 fuivapt  on donne  un-  fécond  labour .pour  femer de  
 l ’orge.  Après  la  récolte  on renverfe  le  chaume  , &   
 dans la faifon on laboure à demeure pour du froment. 
 Si  la terre  eft légère ou fablonneufe ,  on fe borne  
 à  trois  labours :  au  fécond ,  on  enfevelit l’engrais;  
 ôc  au  troifieme  ,  on  feme  du  froment.  L’engrais  
 copfifte en une certaine de tombereaux de terre glaife  
 par  arpent,  ou  autant  de  marne  glaifeufe  ,  ou  la  
 moitié  de  vafe  d’étang ,  ou  cinquante  à  foixante  
 tombereaux  de  fumier  mélangé  de  moitié  ou  de  
 triple  de  terre  forte. 
 Cette  quantité  d’engrais  dont  nous  parlons  ic i ,’  
 ne  doit  pas  effrayer  ;  on  fuppofe  le  terrein  trop  
 maigre  pour  porter du bled,   ou épuifé  par  des  récoltes  
 mal  ordonnées. 
 Après  la moiffon,  on  brûle  les  chaumes,  ôc  on  
 y  feme  des  turnips ou navets,  dont on fe  fert pour  
 nourrir les boeufs ,  vaches ,  moutons  ôc  cochons,  
 pendant Thiver ôc le  printems.  Au  printems  fuivant  
 On,laboure  ôc  on  feme  des pois.  Après  la  récolte  
 on feme  des navets  comme  l’année  précédente,  ÔC  
 au printems  on laboure  ôc Ton  feme de l’orge. 
 Après  çes  trois  récoltes  confécutives, de  grain  ,  
 le   terrein  eft  mis  en  herbage.  A cet  effet  on  brûle  
 le  chaume  après  la  récolte  ,  ôc  on  laboure  pour  
 femer  du trefle ,fur lequel on répand pendant Thiver  
 douze à quinze  tombereaux  de  fumier mélangé  par  
 arpent ; ôc  comme le trefle  fe  recueille difficilement,  
 on  le  feme  affez  ordinairement  avec  le  raigrafs  ou  
 fromental. 
 L’automne  de  la  troifieme  année  on  laboure  le  
 trefle,  ôc  au  pryitems  fuivant  on  fait  un  fécond