
 
        
         
		rapporte?  à  dette  théorie  lumineufe,  tous les phé-  
 tiomes de  la  di ffolution- &   de  la  cryftallifation dans  
 uA  Ejfai  Phyjico-thymique  fur  ces  opérations. 
 Les  Neutoniens  rejettent,avec  raifon  l’attraCtion  
 comme  qualité  qui  réfülie des  formes particulières  
 de certains corps. Vàye^ Attraction, Dict.p. 847.  
 Mais  il  faut  bien  prendre  garde  que  dans  l’hypo-  
 thefe  de  M.  de  Buffon,  la  forme  ou  la  figure  ne  
 produit qu’une  variété  de  diftance  &   non  pas  une  
 qualité diftinCte ; qu’ainfi, bien loin d’exclure la propriété  
 générale  Si  proportionnelle  à la  malle ,  elle  
 à   ,  au  contraire,  l’avantage  de Amplifier  le.lÿftê-  
 me  des  loix  primordiales  de  la  nature,  en  rendant  
 la loi  du  quarré  applicable  à la  force  du cont 
 a i   &   de  côhéfion,  en faifant  ceffer la néceflîté  de  
 changer  ce  terme  en  une  puiffance  plus  é le v é e ,  
 &   levant  àinfi  tous  les  doutes,  terminant  toutes  
 les  célébrés  conteftations  qui  fe  font  élevées  à  ce  
 fui et depuis que Newton a enfeigné que cette efpeee  
 d’attraCtion  décroiffoit  plus qu’en  raifon  inverfe  du  
 quarré de la  diftance.  Voyt£ Mémoires  de  L'Académie  
 Roy ale des Sciences, années  1746,6* ATTRACTION,  
 J)ici. des  Scien. {Cet article ejl de M. DE  MoRVEAU.) 
 AFFIRMATIF,  iVe ,  adj.  qui  affirme. 
 Raifoiinenient affirmatif, (Logique.) celui par lequel  
 onprouvé qu’une idée, qui eft l’attribut, eft renfermée  
 dans  une autre qui  eft le  fujet,  en  faifant voir  que  
 cette première eft renfermée dans une autre idée, qui  
 elle-même eft renfermée dans le fujet. A ,  qui défigne  
 l’attribut,  eft  contenu dans B ;  B  avec  tout ce qu’il  
 contient, eft renfermé dans C , qui eft le  fujet : donc  
 A  eft contenu dans C ; .c’eft ce  qu’il falloit  prouver.  
 Ne pas punir les  innocens,  eft  une  idée  renfermée  
 dans  l’idée  de  jufte  ;  l’idée  de  jufte  eft  renfermée  
 dans l’idée  de Dieu :  donc  l’idée  de Dieu renferme  
 l ’idée  d’un  Être  qui  ne  punit  pas  les  innocens.  Le  
 raifonnement  affirmatif peut  être  univerfel  ou  particulier  
 ,  &  c’eft  la  cortclufion  qui  détermine  à cet  
 égard  le  caraétere du raifonnement,  qui eft univerfel  
 fi la conclufion eft univerfelle  ;  &  particulier,  fi  
 la conclufion eft particulière,. 
 Tout  animal eft fujet à la mort,  tout homme  eft  
 un  animal,  donc  tout homme  eft  fujet  à  la  mort,  
 eft un raifonnement affirmatif univerfel. 
 Tout  être  doué de  raifon  eft . comptable  de  fes  
 aCtions ,  Pierre  eft doué  de raifon,  donc Pierre  eft  
 comptable de fes actions  ,  eft un raifonnement affirmatif  
 particulier. 
 Comme  un  raifonnement  eft  urt  àffemblâge  de  
 propofitions, tout  ce  que nous  dirons ci-deflous  au  
 motpropofition  affirmative, doit  s’appliquer ici  aux  
 raifônnemens.  * 
 Pour  que  le  raifonnement  affirmatif foit bon ,  il  
 faut  qu’il porte  les  cafaftëres  énoncés  dans la  défi-;  
 nition que  nous  en  avons donnée  ,  c’eft-à-dire  que  
 l ’attribut  foit  renfermé  dans  l’idée  moyenne  ,  &   
 l ’idée moyenne  dans  le  fujet  ;  &   fe  fouvenir  qu’il  
 ne dépend pas de  notre  volonté,  ni des  termes que  
 nous affemblons pour exprimerun raifonnement,que  
 ces idées foient renfermées les unes  dans les  autres ;  
 mais que cela dépend uniquement de la nature même  
 des chofes; &  que  raifonner,  ainfi  que juger,  c’eft  
 voir que les  chofes fontreéllement telles-.  (G - M.') 
 Propofition  affirmative  ,  (  Logique.  )  c’eft  une  
 phrafe qui  exprime  un  jugement affirmatif,  ou  une  
 affirmation.  Comme  dans  toute  affirmation  il  y   a  
 au moins deux idées qui s’offrent à l ’ame,  &  qu’elle  
 diftingue  ;  quoiqu’elles  fe  préfentent à elle  comme  
 ne faifant qu’un feul &  unique tout, l’une étant renfermée  
 dans  l’autre ,  avec  tout ce qu’elle  renferme  
 elle-même  ,  il  faut aufli,  pour  l’exprimer,  que  la  
 propofition ait ail moins deux expreffions pour nommer  
 ,  &   les  idées  qui font  contenues &   celle  qui  
 les contient :  il  faut  de  plus un troifieme terme qui 
 indique  cette  liaifon,  cette  union  intime  des  deux  
 idées qui  les identifie  en quelque forte ;  &  ce terme  
 qu’on nomme la copule affirmative, doit être exprimé  
 ou  au moins  tellement  lous-entendu ,  que  l’on  ne  
 puiffe  pas ne le point appercevoir.  De ces deux termes  
 d’une propofition ,  l’un qui  fe  nomme  le fujet,  
 défigne  toujours  l’o b je t ,  dont  l’idée  que  nous  en  
 avons renferme l’idée  de  l’autre  :  le  fécond terme ,   
 qui  fe  nomme  1'attribut,  défigne  l’idée  qui  s’offre à  
 l’ame  comme  renfermée  &  contenue  dans  celle  du  
 fujet : Dieu eft jufte, D ieu eft le fujet ; jufte eft l’attribut  
 ;  le verbe  eft , fert à indiquer affirmativement  
 l’union  des  deux  idées  :  dire,  Dieu  eft  jufte,  c’eft  
 dire,  je vois en Dieu tout  ce  qu’on nomme jullice ,   
 ou  l’idée  que  j’ai  de  Dieu  renferme  l’idée  que  j’ai  
 de la juftice ; je  ne  faurois  avoir l’idée de Dieu,fans  
 avoir l’idée d’un Etre jufte. 
 Il e ft,  au fujet des propofitions affirmatives, quelques  
 obfervations  à  faire  pour  en  déterminer  le  
 fens  : nous avons cru devoir les inférer ici. 
 Les  pfôpofitions  affirmatives peuvent  être  générales  
 ,  comme  quand  je d i s t o u t   vrai  chrétien  eft  
 un honnête homme; ou particulières, comme quand  
 je dis; quelque honnête homme n’eft pas chrétien. 
 Si  dans  une  propofition  affirmative  générale  on  
 fait entrer une négation, la propofition devient alors  
 négative  particuliere  :  tout  chrétien  eft  honnête  
 homme  , .  eft  une propofition  générale affirmative ;  
 en y  mettant la négation,  j’en fais une  négation particuliere  
 ,  tout  chrétien  n’eft pas  honnête  homme ,  
 qui  ne  lignifie  autre  chofe  finon  quelque  chrétien  
 n’eft pas honnête homme.  De même  : tous  ceux qui  
 me  difent, Seigneur,  n’entreront  pas  au  royaume  
 des deux , lignifie : quelques perfonnes qui me difent,  
 Seigneur  ,  n’entreront pas  au  royaume  des cieux. 
 Dans  toute  propofition affirmative,  l’attribut  eft  
 pris  dans  toute  fa  compréhenfion,  c’eft-à-dire  que  
 je  regarde  le  fujet  comme  contenant  tout  ce  que,  
 lignifie  l’attribut,  toutes  les  idées  elfentielles  qui  
 font  renfermées  dans  celle  de  l’attribut,  &t qui la  
 conftituent.  Ainfi  quand je dis,  le vrai  chrétien  eft,  
 horçriête homme ,  j’attribue  au chrétien  tout ce  qui  
 entre  dans l’idée d’honnête homme.  Sera-t-il nécef-  
 faire  d’obferver  ici qu’il ne  faut pas ,  dans  ce  cas  
 confondre i’éiendue de l’idée avec fa compréhenfion*  
 C a r ,  dans  ce  dernier  exemple  ,  je  n’ai  pas  voulu  
 dire  qu’un  chrétien  étoit  tout  honnête  homme  qui  
 èxifte, mais qu’il étoit tout ce qui conftitue un honnête  
 homme ? 
 Mais le  fujet différant en cela de fattribut eft pris  
 dans la propofition affirmative,  félon  toute  l’exten-  
 fion qu’il a dans la propofition. Si je dis : tout homme  
 eft mortel,  je v eux dire  ,  tout être  qui  eft homme  
 renferme  toutes  les  idées qui  conftituent celle  d’un  
 être  mortel. 
 L ’extenfion de l’attribut eft refferrée  par  celle  du  
 fuje t,  &  n’en  doit  pas  avoir  davantage.  Si  je  dis:  
 les hommes font des animaux, le terme  animaux ne  
 défigne pas  tous  les  êtres  qui  font  animaux,  mais  
 feulement les  animaux qui font hommes. 
 Il  fuit  de  ces  obfervations,  fur  les  propofitions  
 affirmatives, combien il importe de fe faire une jufte  
 idée  de  la  compréhenfion  &   de  l’extenfion  de  nos,  
 idées ; &  de pouffer cette connoiffance,  fur chaque  
 fujet dont nous parlons, aufli loin que  nous en fom-  
 mes capables.  Car  fouvent,  faute d’avoir  bien  faifi  
 la  compréhenfion  entière  de  nos  idées  ,  ou-leur  
 extenfion complette,  nous attribuons  à  un être  une  
 qualité qui  ne lui  convient  qu’en  partie  ;  ou  bien ,  
 nous attribuons une qualité à toute une  claffe d’êtres,  
 tandis qu’elle n’exifte réellement que dans quelques-  
 uns.  {G- Af.) 
 AFFIRMATION,  f.  f.  ( Logiq.  Pfychol.)  terme  
 abftrait q ui, étant employé pour exprimer ce qui fe 
 iparffe 
 paffe  dans l’ame,  doit  défigner  l’état  de  l’ame  qui  
 voit &   qui  fent qu’elle  v o i t ,  qu’une  idée,  eft  renfermée  
 dans  une  autre  idée ;  que  l’idée  de  bonté,  
 par  exemple ,  eft  renfermée  dans  l’idée  de Dieu ;  
 que  l’idée  de  défordre  moral,  eft  renfermée  dans  
 l’idée de menfonge  ;  c’eft-là précifément ce  qui fait  
 l’effence  de  l'affirmation :  elle n’eft  pas une  aÇtion,  
 un mouvement volontaire de l’ame, mais elle en eft  
 un fentiment,  qui,  dans  fon  effence,  emporte aufli  
 peu un a été de  l’ame,  que  la  connoiffance ,  l’idée  ,  
 la perception d’une chofé qui  lui eft préfente, ou  le  
 fentiment  de  ce  qui  fe  paffe  en elle.  Une  boule  de  
 cire parfaitement blanche &  exactement ronde s’offre  
 à ma  vue ,* je la Vois blanche  ,  je  la  vois  ronde  ;  je  
 fens  que  je  la  vois  telle  ,  j ’y  découvre  ces  deux  
 propriétés,  ou  autrement  je  fens  qu’elles  font  fur  
 moi une impreflion qui  me  prouve  leur  exiftence.  
 Dans  le  fond.,  c’eft-là  ce  qui  s’appelle  un jugement  
 affirmatif,  tant  que  par  ces  mots  je  veux  défigner  
 uniquement  ce qui  fe paffe dans mon ame.  Un jugement  
 affirmatif,  ou une affirmation ,  n’eft donc dans  
 mon ame qu’une connoiflànee  intuitive ,  ou un fentiment  
 clair  de l’exiftence  d’une idée dans une autre  
 id ée,  ou  de  l’objet  d’une  idée  dans  l’objet  d’une  
 autre  idée.  La  négation  ou  le jugement négatif pris  
 dans le même fens, ne fera donc que la connoiffance  
 intuitive ,  ou le  fentiment clair de  l’abfence ou non-  
 exiftence  d’une  idée  dans,  une  autre  idée  ,  ou  de  
 l’objet d’une  idée  dans  l’objet  d’une  autre  idée.  Je  
 vo is ,  je  connois,  je  fens  que  la droiture  n’eft pas  
 dans  la  trahifon,  que l’idée  d’équité  n’eft  pas  renfermée  
 dans  l’idée  de  larcin,  que  l’objet  de  l’idée  
 d’étendue  n’eft pas  renfermé  dans  l ’objet  de  l’idée  
 de penfée. 
 L’affirmation,  fous ce point de vu e ,  n’eft connue  
 que de moi feul,. je  veux la  faire connoîtrè aux autres, 
   je  dois  l’exprimer  par des mots qui indiquent  
 aux autres:ce que je'vois,  ce que je connois, ce que  
 je fens ;  les mots par lefquels je  l’exprime,  forment  
 ce  qu’on nomme  une propofition qui eft: affirmative,  
 fi je vois une  idée  renfermée  dans  une  autre  idée ;  
 négative  au  contraire  fi je  vois  une  idée  abfentë  
 d’une autre idée,  &  non renfermée en elle. Le juge-  i  
 ment affirmatif exprimé ,  ou cette affirmation mani-  
 feftée  au-dehors par  la parole,  n’emporte  d’autre  
 aétion de  l’amé  que  celle  qui  met en  'mouvement  
 les  organes de  la parole,  pour prononcer ce que je  
 viens  de  nommer une  propofition. 
 A  cèrtain  égard  cependant,  l'affirmation ,  aufll-  
 bien  que  la'  négation,  c’eft-à-dire,  tout  jugement  
 peut  dépendre de la volonté ,  &  exiger, pour avoir  
 lieu, un afte libre  &  volontaire de l’ame :  mais  c’eft  
 uniquement dans des bas où ni l’une,  ni l’autre idée  j  
 ne  s’eft offerte  affez clairement à l’efprit,  pour qu’il  j  
 ait vu d’abord ce  qui en  étoit ;  dans  ce  cas,  il peut  
 dépendre  de ma volonté d’examiner mieux chacune  
 de  ces  idées ,  jufqu’à  ce  que  je  vo ie ,  que  je con-  
 noiffe  ,  que  je  fente  réellement  que  telle,  idée  en  
 renferme  une  autre:  mais  dès  qu’une  fois j?ai v u ,  
 connu &  fënti, j’ai aufli jugé &  affirmé ; l'affirmation,  
 lë  jugement  &   la  vue  ne  font  ainfi  dans mon ame  
 qu’une  feule  &   unique  chofe  ,  à  laquelle,  mal-à-  
 propos ,  on  a  donne  différens  noms.  U  affirmation  
 exprimée dépend alors de  la volonté  ;  je puis  dire,  
 ou ne  pas  dire ,  ce  que je  vois  être,  félon  que je  
 le veux ;  mais  ma volonté  ne  change  rien  à ce  que  :  
 je vois réellement.  J’ai  fait un crime  digne de  châti-  
 ment,  en vain je dis,  j’affirme qu’il eft injufte de me  
 punir, mon ame confirme le  contraire, c’eft-à-dire,  
 voit  l’idée  de  juftice  renfermée  dans  l’idée  de  ma  
 punition  ,  &  il ne  dépend pas de moi de ne le point  
 voir. 
 On  ne  doit  pas  définir  l’affirmation  un  a£te  de  
 lame  qui  juge, mais  l’état  de  l ’ame  qui  voit que  
 Tome  I.  H  ^ 
 telle chofe eft.  Dans ce fens, il vaudroit mieux employer  
 le mot de jugement,  & f e  fouvenir que  juger  
 C? n  Pas ag^r ■> mais fentir &  voir, &  que la volonté  
 n y   a  d autre  part  que  dé nous  faire  examiner  avec  
 attention  les  chofes  fur  lefquelles  il nous  importe  
 de  voir la vérité.  * 
 Dans  le  raifonnement,  l'affirmation  eft  ,  tout  
 comme  dans  le  jugement  ,  la  vue  réelle  ou  crue  
 telle,,  la  connoiffance,  le  fentiment  intime qu’une  
 idée eft renfermée  dans.une autre ,  avec cette différence  
 ,  que dans ce  dernier en voyant l’une on  voit  
 1 autre  la contenir ,  ou y  être  contenue ; au lieu que  
 dans  le  raifonnement,  je  vois  la  troifieme-dans  la  
 fécondé, &  la fécondé dans la première.  La fécondé  
 fert à l ’ame  de moyen de  voir la troifieme idée dans  
 la  première  ;  je vois  l'idée  de  la  figure  fphérique  
 renfermee  dans  l’idée  d’une  furface  dont  tous  les  
 points font également éloignés  du centre ,  &  je vois  
 l’idée  ^de  tous  les  points  de  la  furface  également  
 éloignés  du  centre  dans  une  mafl'e de  cire :  je vois  
 donc l’idée de la figure fphérique  renfermée  dans  la  
 maffe de cire en queftion ;  fi-tôt  que ce  rapport  eft  
 mis devant mes y e u x , qu’on l’a fait connoîtrè à mon  
 ame, je n’ai pu m’empêcher de voir que cette mafl'e  
 de  cire  étoit fphérique.  Je  dirai donc  ici  du  raifonnement  
 ce  que  j’ai  dit  plus  haut  fur  le  jugement ;  
 Vaffirmation en  elle-même eft un état,  une vu e ,  une  
 connoiffance  ,  un  fentiment  involontaire  de  l’ame  
 qui.  voit le vrai.  Exprimer Un raifonnement ne fera  
 qu’indiquer le rapport que l’ame v o it ,  &  la maniéré  
 par le fe cours de laquelle l’ame voit le rapport entre  
 trois  idees  dont  la  troifieme.  eft  contenue  dans  la  
 fécondé, &  celle-ci contenant la troifieme, eft corn-  
 prife  dans la première. 
 > il  faut donc pas  parler  de l'affirmation  comme  
 d une  action libre  de  l’ame, mais  comme  d’un  état  
 de  l’amè ,  qu’elle  peut,  fi  elle  veut, manifefter au-  
 dehors ,  ou déguifér par un difcours qui l’exprime,  
 ou  qui ne le repréfente pas.  Je  n’ajoute  plus  fur  ce  
 fujet  qu’une  remarque  :  c’eft  que  par  la  définition  
 même de l'affirmation,  elle  ne peut àfoir lieu qu autant  
 que nous  avons au moins  deux idées  dans  l’efp 
 rit,  dont  l’une  renferme  l’au tre ,  & 'q u e   nous'  
 voyons ou croyons voir l’une renfermée dans l’autre,  
 pour ne  faire  enfemble,  par rapport à l’ame, qu’un  
 feul  to u t ,  un  feul  objet  d'idée  compofée ;  tandis  
 que pour les fens qui voient le jugement écrit ou qui  
 lentendentprononcer,  elles forment un affemblage  
 de  pièces féparées , mais liées enfemble  par une copule. 
   (<?. M.) 
 AFFIRMATIVE,  adj.  pris  fubft.  ( Gramm. )  on  
 fous-entend dans  l’ufage de  ce mot le  fubftantif  
 pofuion. 'Je  me’détermine pour l'affirmative,  pour la  
 négative,  &c.  {C. Ci) 
 AFFIRMER ,  v.  a.  (enPhilof.)  c’eft  exprimer  la  
 connoiffance &  le  fentiment que  l’on a ,  ou que l’on  
 fait  femblant  d’a voir,  qu’une  telle  idée  eft renfermée  
 dans  telle  autre idée.  Dans  la  morale dedans  
 le  difcours ordinaire ,  c’eft  dire d’une maniéré pofi-  
 tive qu’une  chofé  eft. 
 On affirme ou Amplement,  en difant que la  chofe  
 eft  de  cétte  maniéré  ,  ou  par ferment,  en  demandant  
 que Dieu , qui  fait  tout &  qui  détefte le men-  
 fonge ,  nous puniffe comme il le jugera à propos, fi  
 le fait n’eft pas tel que nous le  difons  être. 
 Dans  l’un  &  dans  l’autre  cas,  celui  qui  affirme,  
 pour  être  innocent  dans  fon  affirmation,  doit  être  
 bien inftruit de cé dont il parle, enforte que chacune  
 des  circonftances,  dont il fait mention,  lui foit connue  
 tejile  qu’il  la-décrit  :  en  fécond  lieu,  que  fon  
 affirmation  ne  porte  abfqlument  que  fur  cela feul  
 qui lui eft réellement connu : en troifieme  lieu, qu’il  
 foit  bien  convaincu  que  ce  qii’il  affirme  eft  exactement  
 conforme  à ce qu’il  connoît. 
 A a