
 
        
         
		&  l’Qdifféey qui  font  placées  fous  l’arttfev:  Il  fé-  
 connoît  celle-ci  au  chapeau '-d’Ulyfle j qui  eiL’à fies  
 pieds;  &   l’autre  à l’arc  &  au  carquois  qu’il prend  
 pour  les  fymbdles.  De  l’homme  en  manteau,  qui  
 eft  placé  à  côté  de  l’antre  ,  il  en  fait ;-ou  Homere  
 chantant Tes vers  , ou  Lirnts,  ou  Lieürgue,  ou  Bi-  
 nethüs,  Chius,  ou  Orphée , du'  un  magiftrat  de  
 Thebes,  ou  Pififtrate  félon  Heinfius y- ou ' Pittacus*  
 félon M. Spânheim.  Dans  l’étage d’en-bàs!,  on  voit  
 Homere  affis, ayant à  fes  côtés'l’Iliade &  FOdilîée  
 fes filles  ,  & ’à  fes piedsTâ Batrachomyomachie dé-  
 fignée par des  rats* qui1'longent um parchemin. Derrière  
 lui font le Temps &  l’Har monie qui lui  mettent1  
 une  couronne  fur  la - fête. Devant  lui ;  l?on voit un  
 autel,  avec  un  boeuf  dont  ‘le.co l  eft  d’une  forme  
 extraordinaire  4   côté&de  cet  autel,  ToritTa'  
 Fable  &   l’Hiftoire  , fuivies de là Poéfie, de  la Tragédie, 
   delà Comédie ,  de  la  Nature  ,  delà Vertu,  
 de la Mémoire, de'la Foi  &   de  la  Sâgefle. 
 III.  M.  Spânheim  ne-s’eft  attaché  qu’à  la  figure 
 de  l’homme  en  manteau,  &   à  ce  q u i‘ l’accompagnée  
 Il le  prend  pour  un philofophe  G re c,  à calife  
 de  fôn  habillement:  parce que Je Jculpteur qui 
 a  fait  ce  beau monumement étoit de Priene,  il.pré-  
 tend  que^.c’eft  le  philofophe  Bias,  l’ornement  de  
 cette  v ille ,  qu’il  a  représenté  ici.  Il  rapporte  les  
 flambeaux,  qu’il  trouve  aux deux  côtés  de  ce  phi-  
 Jofophe, à  la  coutume  des  anciens  d’en avoir  dans  
 leurs  temples ;  mais ,'  pour,  la  lettre  tautique  ,\ou  
 la croix à  anfe ,  attachée à la tête de ce philofophe ,  
 &   qui  touche  à  la  machine  lphérique  qui  eft derrière  
 lu i,  il  avoue  ingénument  qu’il  en  ignore  la  
 fignificatidfi.  Il fe  fouvient bien du  trépied  d’or  qui  
 fut porté  à  Bias  ;  mais  il  ne  trouve pas  que  cette  
 figure  r effemble  à  un  trépied,  qui  d’ailleurs  eft  
 toujours  placé aux pieds,  &  jamais  à la  tête , dans  
 les anciens monumens. Il  demande enfin fi cette machine  
 quelle  qu’elle  puiffe  être , ne fe  pourroit. pas-  
 rapporter au beau mot  de  Bias :  omnia. mea mtcum  
 porto ?  Demande  qui  paroît  allez extraordinaire. 
 IV. Nicolas Heinfius-, de .même que M. Spânheim,  
 n’a  expliqué  que  deux  endroits  de  ce  marbre.  Il  
 prend l’homme  en manteau pour Pififtrate  ,  le compilateur  
 des  oeuvres  d’Homere  ;  ce qui paroît douteux  
 à  M.  Guper ,  à caufe de  la  figure Egyptienne  
 qui  eft  fur  la tête de  cet homme : &   il prend  pour  
 des  fymboles  d’Apollon Tare &   le  carquois,  aufii  
 bien.que  la  lyre  qu’on  voit  fous  l’antre ; ce  que  
 M; Schott, dont nous  parlerons  plus  bas , trouve  fi  
 bien  rencôntré,  qu’il  ne  doute  point,  que fi  Hen-  
 fius eût pouffé plus  loin cette première  découverte,  
 il  n’eût  enfin  donné  l’entiere  explication de ce  monument, 
   H 
 V . M. Gronovius  croit que  l’homme en manteau  
 eft un favant Egyptien, ce qu’il recueille du caraétere  
 hiéroglyphique ,  qu’il  croit voir  derrière lui &   fur  
 fa tête y &  par cette raifon il  ne  doute point  que  ce  
 ne  foit  le  précepteur  d’Homere,  qui  n’étoit  pas  
 moins inftruit dans la fcience des Egyptiens que dans  
 celle des Grecs. Il paffe enfuite  à la figure  qui appuie  
 fa main gauche  fur une  pierre  à l’entrée  de  l’antre ,  
 ôc  qui  tient  de  la  droite  un  rouleau  de  papier;  
 ilia prend fans difficulté pour Homere encore jeune,  
 fôrtant de l’école de fon maître Egyptien. Le volume  
 que cette  figure tient, &   fon vifage jeune  &   beau,  
 que M. Gronovius  trouve  affez reffemblant  au portrait  
 d’Homere affis  au haut  du marbre,  lui  fervent  
 de fondement. Nous n’avons rien à direfur la preuve  
 qu’il tire de ce volume ; car nous ne favons pas bien  
 en quoi  il  peut  défigner  ici  Homere : mais  quant  à  
 celle qu’il tire de la reffemblance entre ces deux figures  
 ,  elle eft affurément  toute nouvelle  &  toute fin-  
 .guliere ; &  l’on  ne fauroit nier fans injuftice,  qu’elle 
 Ilfalloitdire  Bios:  Voyeç  l’explication fuivarite: 
 ne foit due toute  entière à la pénétration de M. GrcM  
 novius. L’autre figure qui  eft fous  l’antre &  qui joue  
 -  de  la lyre ,  lui  femble  une  de  ces 'femmes  lavantes  
 du vieux'tems,  dès  lumières  de  laquelle  Homéirè  
 auroit particuliérement profité en compofant fes ouvrages  
 :  il  doute  néanmoins  fi  c’eft  Daphné  ou la  
 Sibylle ÿ fille de Tirefias ; ou Hélene; ou la Fantaifie,  
 femme qui  a voit j écrit l’Hïjloire  de  Troye long-tems  
 »vantHomere. Il croit avec MM; Cupêr&Wetftein,  
 que de' 'qu’on voit ;aux  pieds de  ces  deux  figures  eft  
 le  chapeau  d’Ulyffe ; mais  il  obferve  de  plus  une  
 chofe fort confidérable, à laquelle cés meffieurs n’ont  
 pas pris garde : -c’eft  qu’il y . a  un ruban pofé  fur  ce  
 chapeau , &  que ce  ruban eft la ceinture d'Ulyfle. Si  
 l’on ;ofôit  hafarder  quelques  conjeriures dans  une  
 matière (auffi importante què  celle-ci,  ne  pourroit-  
 ©n pas dire, fans y  chercher .-.tant de myftëfe ; que ce  
 ^rüban  n’eft  autre . chofe  que  J’attache  du  carquois  
 '  pofé fur le" chapeau ? Mais cela feroit  peut-être trop  
 fimple, &  ne coûtéroit pas affez'à,F-iniaginatiom.  • 
 ' -  VI.  L’explication de M. Wetftein ne différé «pref-  
 qu’en  rien  de celle' de M. Cuper.  Il  prend l’Homme  
 en manteau  pour Homere,  rangé parmi  les mufes,  
 apres fa  confécration :  il prend  pour l’Iliade  & 1’0 -  
 dyffée  les  deux  figures' qui  font  fous  l’antre ; &   il  
 croit  que  c’eft  un  chapeau  qui- foutient  l’arc  &   le  
 carquois  dépeints dans  cet antre. ’> C 
 VII. M. Schott;  confeiller,  bibliothécaire' &  antiquaire  
 du  roi de  Pruffe ; a propofé  une autre  explication  
 de ce célébré  monument,  à  laquelle nous  
 nous  arrêterons  un  peu  long-tems.  Il  la  divife  en  
 quatre parties :favoir,  I.  en remarques préliminaires';  
 II.  en  explication du marbre en  détail ;  III .  en-éclair-  
 ôijfemens fur quelques endroits,  &  IV  enfin, en o.bfer-'  
 vationsparticulières.■ 
 ‘ I.  Les remarques préliminaires roulent fur cinq  en-  
 droits.dè  ce  marbre. 
 1. Le premier  eft  l’antre ,  &   ce  qu’il  renferme^  
 M.  Schott  trouve  là ,  non-feulement  les  fymboles  
 d’Apollon,  dans Tare, le carquois-'&   ladyre ;  mais  
 il y trouve encore  Apollon  lui-même,  tenant d’une  
 main la lyré &  de  l’autre  le  pléélre.  Il croit que ce  
 que  MM.  Cuper  &   Wetftein  prennent  pour  un  
 chapeau  eft  une  cortine,  inftrument  du  temple  
 de  Delphes', dont  on  donnera  l’explication  dans,  
 la fuite ; &   il  regarde,  commedà  pythie^ou la prê-  
 treffe  de  ce  temple ,  la figure  que MM.  Cuper &   
 Wetfteinprennent pourl’Odyffée, &  M. Gronovius  
 pour Homere  encore, jeune.  Tout .cela paroît  clair  
 de  foi même à l’auteur ;  mais  il  ne  laiffe pas  d’en  
 promettre dé bonnes preuvés.: 
 2. Le fécond eft la  montagne ,  que  repréfente  le  
 haut  de  ce  marbre.  L’auteur  prétend  avec  le  ,pere  
 Kircher  &  N.  Heinfius que  c’eft le mont  Parnaffe,  
 contre  l’avis de MM. Cuper & ,Gronovius, qui veulent  
 qûe ce foit le mont Olympe. Il reconnoît que le  
 Parnaffe  avoit deux  fommets,  &   qu’on  n’en  voit  
 qu’un ici; mais outre que l’ouvrier a pu fe contenter  
 d’un  de  ce's  fommets  pour  fon deffein,  &   qu’il  a  
 bienfait connoître  par un chemin tracé au-deffus de  
 l’antre  , qu’il  y  en avoitdeux; cet  antre  décide nettement  
 la chofe ,  car aucun auteur  ancien  n’a  parlé  
 d’un pareil antre fur l’Olympe  ,  au lieu que celui dû  
 Parnaffe ,  appellé  Corcyrium  par  les  anciens  ,  eft  
 très-connu. On  prouve  cela par  un  paffage  du  dixième'livre  
 de  Paufanias, qu’on peut voir dans l’auteur. 
  même.  .. 
 3.  Le  troifieme  eft la figure appuyée  de la main  
 gauche à l’entrée de l’antre.  M. Schott croit  que c’eft  
 la Pythie ou la prêtreffe d’Apollon, &  non pas la Sy-  
 bille, que  les favans confondent fouvent très-mal-à-  
 propos  avec  elle.  Selon  la  remarque  judicieiife  
 de- M.  Petit,  dont on  rapporte  un  beau  paffage,  
 celle-ci  pouYojt  prédire  en  tout  tems  &   en  tout 
 lieu,  au lieu  que  celle-là  ne,lg  pouvoit  que  lorf-  
 que, étant-fur  le trépied ,  elle  recevoit l’infpiration.  
 divine  dans le'temple. 
 4. Le quatrième  eft le vieillard repréfenté  au haut  
 de  la  montagne.  M.  Schott rejette  le . fentiment  de  
 ceux  qui je\px,énhent pour Homere  ;  parce  qu’il ne  
 fauroit, s’imaginer que  l’ouvrier  ait  exprimé  fur  un  
 feul  monument  deux  apotfieQfe^i d’une  même  p_er-'  
 fonne.  II. pfencl  donc  ce  vieillard pour Jupiter.  En  
 effetjifa.'çpnti'nance ,■ fon  habillement,  fa  piquè;ou  
 fon feeptre, &  principaiement fon aigle, font autant  
 de  ‘marques  certaines  qui  dépofent  en  fa. Faveur.  
 M.. Adiffon,  qui  a mis un foüdre .à  la main de cette  
 figure, n’a voit pas affez bien examine ce monument..  
 Un:femblable;fymbole  ne  convenoit point ici’ ,  oii  
 Jupiter, n’eft pas  pour .punir le.crime,  mais  pour ré-  
 compenfer le mérite &   la  vertu. 
 5.  Le1 cinquième,  enfin.eft  l'homme  enmanteau,  
 qui  à  tant  embar-raffé  les,interprètes.  L’auteur  entraîné  
 par.l’autorité  du P.  Kircher,  de même  que  
 prefqlie  tous  ,l:es  favans,  avoit d’abord cru qiie  c’é-  
 toit  un.prêtre';  mais  après  avoirconfidérélachofe  
 plus attentivement,   il s’eft  rangé  à l’opinion  de  M .  
 Spanlieim quirprend cette  figuré pour  le philofophe  
 Bias,, rhbnheur de la  v ile  de  Priene , patrie de l’ouvrier^’ 
  Il  s^én. éloigne  néanmoins en  ceci,;  c’eft qu’il  
 ne  regarde  point ce morceau comme  une  figure qui  
 faffe partie de Vapotfiéofe,niais fimplement comme une  
 ftatue pofée fur ce monument par  l’ouvrier,pour  honorer  
 la patrie.Contre le fentiment de tous les.àuteurs  
 qui ont expliqué ce monument,, il ne reconnoît autre  
 chofe. qu’un trépied  dans tout .ee  qui  eft  rep.réfenté  
 derrière  &■  àu-aeffus de la têtefle ce philofophe. Il ne  
 conçoit rien  de mieux  imaginé  que  cela',.pour ,ca-  
 ra&érifer  Bias , à  qui  les  autres  Sages de  la  Grèce  
 envoyèrentcomme  au  plus  fage  le  trépied  d’or ,  
 que des pêcheurs Ioniens avoient trouvé; &  il doute  
 fi  peu qîié  cette  ftatue  foit celle  de  ce.philofophe,  
 qu’il affure  que lapoftérité doit être  fort  redevable  
 au fcülpteur Archélaüs, de lui avoir confervé la figure  
 &  le  portrait de ce grand homme, qui lui manquoit,  
 &  que  les  curieux avoient  vainement  cherché juf-  
 qu’ici  avec beaucoup de  foin.  C ’eft dommage qu’on  
 foit obligé  de  perdre  une  efpérance  auffi  natteufe  
 que  celle-là,  prefqu’auffitôt  qu’on  l’a  conçue ;  &   
 que  l’auteur  ait été contraint de  la  détruire  lui-même  
 par  la nouvelle  opinion qu’il  a  embraffée,  touchant  
 cette  figure, vers  la  fin  de  fon  ouvrage. 
 II. Après  ces préliminaires,M. Schott vient à l’explication  
 du  marbre,  fuivant  l’idée  qu’il  s’en  eft  
 faite, &  q ui, comme  il  en eft  perfuadé, eft celle de  
 l’ouvrier même.  Selon  lu i,  cet  ouvrier  s’eft  conduit  
 par-tout en artifte  habile ,  ingénieux &  de très-  
 B.on  goût.  Il ne  s’eft point  borné  à  la  feule  cirçonf-  
 tance  de  Yapothcofe  d’Homere,  mais il  a fait  entrer  
 auffi  dans  fon  deffein  ce  quia  précédé  cette  cérémonie. 
   Pour  cet  effet il  a repréfenté  une  efpece de  
 négociation  entre  Apollon,  Jupiter  &   les  Mufes  
 pour  la  déification  d’Homere:  &  il  a  partagé  fon  
 ouvrage  en trois  a êtes  difterens, que nous  examinerons  
 l’un  après  l’autre.' 
 1.  Dans  le  premier  qui  eft  au milieu. du  marbre  
 ,  Clio &  Uranie, l’une  reconnoiffable à  fa lyre,  
 &   l’autre  à  fon  globe  ,  s’entretiennent  du  mérité  
 d’Homere, &   de  la juftice  qu’il y  auroit  à le mettre  
 au nombre des dieux. Calliope, après avoir propofé  
 l’affaire à Apollon, qui  eft  à  l’entrée  de l’antre , en  
 attend  une  réponfe  favorable,  &   femble  en  recevoir  
 l’afte  de  corifentement  dans  un  rouleau  que  
 lui  préfente  la  Pythie  qui  eft  à  côté  d’Apollon. 
 2.  Dans  le  fécond  qui  eft au-haut  du  marbre,  
 Polymnie, députée  de  fes  compagnes ,  propofé  la  
 chofe  à  Jupiter, &  reçoit fon  contentement, qu’E-  
 rato, qui eft à côté d’elle , apprend avec de fi grands 
 trantports.. de  jo ie ,  qu’elle  en laiffe tomber fa ly re ,  
 &  qu’elle  fe met  à  danfer  &  fauter  d’une  maniéré  
 extraordinaire. L’auteur eft furpris que le pere Kyr-  
 cher  ait .trouvé  dans  cette1  figure, la  pofture  d’une  
 perfonne qui  fupplie  Jupitèr  avec  une  vénération  
 profonde.  On  voit  enfuite  Euterpe qui  tient  deux  
 flambeaux, félon le pere Kircher &  quelques autres,  
 ou ,  félon' M.  Schott,  deux  flûtes dont elle eft  l’in -,  
 ventrice.  Après  elle  vient  Therpficore  qui  tient  
 une  guitarre.  .L’auteur  eft  bien  fâché  qu’elle  foit  
 mal  défljnéé par le  copifte ;  car un  deffin  exatt  de  
 cet  endroit du marbre feroit d’un, grand fecours  pour  
 établir  là  différence, entre  la  lyre  &  la guitarre  anciennes, 
   qu’on  n’a pas encore  affez bien expliquées.  
 Çette  mufe  fait  figue  du  doigt  aux  deux  précédentes  
 de  ne  .point  interrompre  par  leurs mouvement  
 les  louanges  du  nouveau dieu,  ou  les actions  
 de  grâce  à  Jupiter,  que  chantent  déjà  Melpomene  
 &   Thalie.  Selon M. Cuper, toutes ces mules chantent  
 ; mais  félon  l’auteur  ,  il  n’y   a  que  ces  deux  
 dernieres  qui  le  faffent,  &   même  leur  aftion  lui  
 paroît  dépeinte  fi  naïvement,  qu’il  lui  femble  les  
 entendre.. .   . . . 
 ,  3.. Dans  le  troifieme on  trouve  enfin  Yapothéofe  
 ou confécration d’Homere. Cette cérémonie fe paffe'  
 dans un  temple,.dont  le dedans  eft  orné  d’une  ta-  
 piiïerie.  Gela  fe  prouve  par  des  colonnes  placées  
 à diftances  égales,&   fait  voir que M.  Gronovius a  
 tort  de  n’être  pas de  cet  avis.  Homere ,  comme le  
 principal  perfonnage  de  la  pièce",  y   paroît  d’une  
 taille plus grande que l’ordinaire,& plus conforme à  
 fon nouvel état de dieu. Il eft affis devant un autel ,.au  
 bas duquel  on  voit  deux  lettres  qui,félon l’auteur,  
 doivent  être  deux  AA , fur  l’original,  &   qui lignifient  
 fans" doute  le  nom  de  l’ouvrier  Ap%i\a.oç  
 a.7t«AXmWk.  Pas  un des interprètes de  ce marbre , n’a  
 pris  garde  à  ces  lettres.'  La  terre  ( omou/xivn')  &   
 le  temps ( xpoi'of.) couronnent  Homere,  pour marquer  
 qù’ën tous lieux,  qu’en  tous  tems,  fon  mérite  
 fera  reconnu.  L’Iliade  &   l’Odyffée  (  I  
 oS'iirtnitt )  les  deux  grands  ouvrages  de  ce  nouveau, 
  dieu foutiennent fon  fiege. Quelques volumes  
 que. les  rats  rongent,  lui  fervent  de  marchepied.  
 La plupart des interprètes croient que ces petits animaux  
 défignent le  Batrachomyomachie d’Homere ; &C  
 MM.  Wetftein  &   Kufter  en  doutent fi peu,  qu’ils  
 les prennent pour une preuve certaine que ce poème  
 appartient véritablement à Homere.  M.  Gronovius  
 réfute  fort bien ce fentiment-là, &  foutient avec raifon  
 , que  fi  ç’avoit été là la vue de  l’ouvrier, il n’au-  
 roit  pas manqué de placer  une  grenouille  entre ces  
 fou ris ;  mais  lorfqu’il  avance  que ces  rats  ou  fou-  
 ris  regardent  ici  Apollo  Sminthæus ,  fa  conjefture  
 eft  encore  moins  fondée  que  celles  qu’il  réfute.  
 L’auteur  veut  que  ces  petits  animaux  foient  
 un  beau fymbole  des  envieux  du  grand  Homere  ,  
 &  particuliérement du grand Zoïle  qui, pour avoir  
 ofé écrire contre  ce' poëte, fut  furnommé  H orner 0-  
 majiix.  Le parterre du temple eft rempli de plufieurs  
 génies des  beaux arts & des fciences,  qui fe difpofent  
 à  faire  un facrifice au  nouveau dieu. Le jeune facri-  
 ficateur  prêt à faire  des libations, mais  particuliérement  
 le  taureau, qu’on  offroit  ordinairement  à  Jupiter  
 ,  marquent  que  ce  facrifice  ne  doit  pas  etre  
 moins  folemnel  que  ceux  qu’on avoit coutume de  
 faire à  l’honneur  de  la  divinité  fuprême. 
 M.  Schott  ajoute  que  ce feroit vouloir entreprendre  
 d'écrire  l'Iliade  apres Homere,  que de vouloir éclaircir  
 plus  amplement  cet  endroit du  marbre  après le favant  
 &  l'illujlre M.  Cuper  qui y  fatisfait  d’une maniéré  
 ample &folide ; &  il fe contente de  faire deux petites  
 remarques  :  la  première  fur  le  mot mnhmh ,  qui  
 défigne  une  des  figures  de  ce  troifieme  afte.  M.  
 Cuper prétend que ce mot fignifie  ici l’Hiftoire : mais