eft de deux pouces trois quarts, 8c ïe plus long de
fes doigts n’a qu’un pouce trois quarts.
La forme de fon bec eft des plus fingulieres ; il eft
fi comprimé, fi applati par les côtés, qu’il reffemble
à un triangle ; de forte qu’il paroît avoir prefqu’au-
tant de hauteur ou de profondeur que de longueur.
Le demi-bec fupérieur eft un peu crochu à fon extrémité,
& marqué fur chacun de fes côtés de trois
filions ou rainures obliques. Le demi-bec inférieur
n’a que deux femblables rainures, dont la plus proche
de la tête eft blanche ; en-deffous il eft anguleux. Les
narines font oblongues, & cachées fous les plumes
près de l’angle de la bouche, vers l’origine du demi-
bec fupérieur. Les ailes font compofées de vingt-huit
plumes 8c la queue de douze , qui font pointues, Sc
d’autant plus longues, qu’elles font plus proches du
milieu ; de forte qu’elle eft arrondie en oval. ,
En général cet oifeau eft noir en-deffus 8c blanc
en-deffous; mais on voit outre cela quelques mélanges.
Ses joues font traverfées de chaque côté par
une ligne blanche étroite, q ui, partant de l’origine
du demi-bec fupérieur, va rejoindre l’oeil. Son
menton & fa gorge font couleur de fuie ; les couvertures
inférieures les plus longues de fes ailes font
cendrées. Des vingt-huit plumes qui compofent
chaque ailes, les.onze premières font noirâtres,
avec une grande partie de leur côté intérieur gris-
blanc ; les onze fui vantes font de même, mais bordées
de blanc à leur extrémité ; de forte que lorfque
l’aile eft pliée, on y voit une ligne tranfverfale
blanche ; enfin les deux plumes les plus voifines du
corps font noirâtres. La prunelle des yeux eft noire,
entourée d’un iris brun pu marron ; les pieds 8c le
bec font noirs, à l’exception d’une ligne blanche ,
qui traverfe obliquement la bafe du demi-bec inférieur.
.
Les pays feptentrionaux de l’Europe font la patrie
ordinaire de Y’a lk, fur-tout vers la Norvège ; néanmoins
cet oifeau abandonne ces climats glacés pendant
les grands froids de l’hiver ; alors il gagne
de proche en proche les pays plus méridionaux,
& vient quelquefois jufqu’aux côtes de France ;
mais au printemps il retourne dans le fond du nord ,
dont il n’habite que les côtes maritimes, où il vit
particuliérement de coquillages , que fon bec ne
pourroit brifer s’il n’étoit pas auffi dur, ni taillé en
couteau tranchant. C’eft dans les trous dès rochers
les plus hauts & les plus efearpés de ces côtes qu’il
fait font nid : il y pond un oeuf blanc, taché de noir.
Remarque. Quoique M. Briffon ait donné à cet
oifeau le nom de pingoin, il ne faut pas pour cela
croire que ce foit le pinguin des habitans du nord.
Le vrai pingvin des Suédois, félon M. Linné , eft
celui que M. Briffon appelle le grand pingoin,, auquel
je rends fon nom propre; 8c par cette reftitution,
qui eft dans les loix de la nature, chacun jouit de
fes privilèges , 8c notre alk conferve auffi le fien.
(M . A d a n so n S)
ALK A Ll PHLOGISTIQUÉ , leffive fulfureufe ; al-
kali faturé de la matière colorante du bleu-de-Pruffe ;
( Chymie. ) de tous ces noms donnés à l'aikali prép
a r é pour précipiter le fer en b leu , le dernier
eft le feul exaCt ; encore fuppofe-t-il le point de
faturation qui eft une condition poffible , avanta-
geufe , mais non.pas abfolument néceffaire pour la
réuffite de l’opération.
L'aikali prend dans cette préparation toutes les
qualités d’un fel neutre : i° . Il fe cryftallife, il ceffe
d’être déliquefeent, & fi on en jette fous forme
concrète dans la diffolution du vitriol martial, il
• produira également le bleu , avec la feule différence
que la combinaifon fera moins fubite ,8c que
la précipitation ne fe fera qu’à proportion de la
, diffolution.
z°. Quand cet aikali eft exactement faturé, .cè
qui ne peut réuffir en le calcinant avpc des matières
inflammables, mais à quoi l’on parvient aifément
en lui préfentant du bieii-de-Prufle qu’il décolore,
comme M. Macquer l’a découvert, il eft parfaitement
neutre au point de n’être plus attaque par
les acides, & de ne céder qu’à FaCtion de quatre
affinités réunies.
Ce qui prouve bien la néceffité du concours de
ces quatre affinités, c’eft que YalkaU~am(i préparé,
précipite tous les métaux diffous, 8c ne précipite
pas les terres , tellement que fi on en verfe dans
une diffolution d’alun par exemple , il n’y a ni dé-
compofition, ni nouvelle combinaifon. Ces con-
noiffancés font fondées fur plufieurs belles expériences
de M. Macquer , Mémoires de /’Académie
Royale des Sciences, année r j5 z , 8c cela prouve
déjà bien certainement que la diffolution d’alun que
l’on emploie dans la formation du bleu-de-Pruffe ,
ne fert qu’à y porter un acide qui s’empare de Yakali
non faturé, à prévènir ainfi ou à.faire difparoître le
précipité jaune martial dont le mélange produifoit;
le v e r d , 8c qu’il n’apportê, au refte, d’aiitre changement
dans le procédé , qu’en diminuant un peu
l’intenfité du bleu par l’interpofition de la terre blanche
de l’alun.
Quel, eft le principe qui neutralife Yaikali qui
opéré cette précipitation ? La matière dont on le
prépare en le calcinant avec des matières inflammables
, a fait penfer que c’étoit Amplement lé phlo-
giftique. Mais plufieurs obférvations réfiftent aujourd’hui
à cette opinion. i°. U aikali n’acquiert pas
cette propriété lorfqu’il eft traité avec les matières
charbonneufes, ni avec les matières huileufes végétales
, ni même avec les charbons des matières
animales, tels que le réfidu de la corne de cerf après
la diftillation de fon huile , qui toutes cependant
font très-abondamment pourvues de phlogiftique.
2°. Plus les terres métalliques font pourvues de
phlogiftique , plus elles font folubles dans les acides
, 8c il n’y en a aucun qui attaque le bleu-de-
Pruffe : donc le fer dans cettè opération n’eft pas
feulement combiné avec ce principe. 30. On peut
tirer la même induCtion de ce que le bleu-de-Pruffe
eft inattirable à l’aimant. 4®. Enfin l’auteur de cet
article a fait voir dans une differtatioh/ar le Phlo-
gifiique, que le bleu-de-Pruffe éprouvoitàla calcination
une perte de moitié de fon poids , meme en
vaiffeaux clos ; que dans 114 grains de bleu-de-
Pruffe , il n’entroit que 72 grains de fer ; que la
détonation du bleu-de-Pruffe avec le nitre, étoit
moins vive que celle du f e r , produifoit moins d'aikali
, 8c occafionnoit un déchet de poids ; enfin que
le bleu-de-Pruffe fec diftillé à la cornue , donnoit
une liqueur jaune , épaiffe ; huileufe 8c empireu-
matique , qui faifoit effervefcence avec les alkalis ,
& rougiffoit fortement le papier bleu ; d’où il a
conclu que dans l’opération du bleu-de-Pruffe, la
terre du fer ne fe chargeoit pasfeulement de phlogiftique
pur , que la leffive alkaline portoit évidemment
un autre principe dans cette combinaifon, 8c
que c’étoit probablement de l’acide animal. Voyeç
Bleu-de-Prusse , Hépar 8c PHLOGISTIQUE,
Suppl. ( Cet article efi de M. DE Mo r v e a ü .)
AL-KOSSIR ou C o s s iR , ( Géogr. ) ville d’Afrique
en Egypte fur la mer Rouge. Elle eft entre Dacati
8c Suaquem, à cent trente-fix lieues de cette dernière.
Elle étoit autrefois fituée deux lieues plus loin
fur la cô te, mais faute d’un port commode, on lui
a.fait changer de fituation. L’ancienne v ille , où il ne
refte que quelqu es ruines, fe nomme le vieux Kofiir.
La nouvelle eft fort petite, & fes maifons fönt baffes
& bâties de cailloux, d’argille ou Amplement de
terre, couvertes de nattes, .C’eft un lieu fort trifte ;
R ne croît ni dans la plaine ni fur les montagnes
aucune forte d’herbes, de plantes ou d’arbres ; la
feule raifon qui y retienne les habitans, c’eft le voi-
finage du Nil 8c les tranfpbrts des marchandifes qui
fe font par cette ville. Long. 5 i , to.Lat. zG,
f i e . a .) m ê ë | 1
A L LA , ( Géogr. ) petite ville du Trehtih ën Italie;
Elle éft dans la vallée de Trente, aux confins du
Véronnois, fur une petite riviere qui tombe dans
l’Adige, & non préçiféjnent fur l’Adigé, comme
quelques géographes-l’ont dit. Long. 3 /, 20s lat. 4J,
4Ô. ( 0. A .)
A l l a , (Géogr.') riviere de Pologne dans la Pruffe
Ducale. Elle paffe à Allesbourg, 8c enfuite elle Te
jette dans le Pfâgel -, près du petit bourg de Welav. mm mm
A l l a b r e v e , ( Mufique. ) terme Italien, qui marque
une forte de mefure à deux temps fort v îte , 8c
qui fe note pourtant avec une ronde Où femi-breve
par temps. Elle n’eft plus guere d’ufage qii’’ért Italie ,
8c feulement dans la mufique d’églife : elle répond
affez à ce qu’on appelle en France du gros-fa. ( S . )
La marque de Y alla breve eft un demi-cercle oit
C barré, en cette maniéré (C ; de forte que trouver
Cette marque à là tête d’une piece, Ou y trouver ces
mots alla breve, c’eft exactement la même chofe.
Anciennement Y alla breve fe notoit avec une breve
par temps , d’où lui vient fon nom ; en forte que
cette mefure contenoit des notes doubles, en valeur
de celles de notre alla breve. Les pièces compofées
dans ce genre de mefure, étoient pleines de fyheopes
8c d’imitations, même de petites fugues ; on n’y
fouffroit point de notes de moindre valeur que les
noires, encore en petit nombre; parce que Y alla
breve alloit très-vite en comparaifon des autres mou-
vemens , aujourd’hui même ; Y alla breve a le mouvement
très-vif, de façon que les noires y paffent auffi
vîte que les croches dans un allegro ordinaire ; c’eft
pourquoi les doubles croches n’y font point admifes ;
quant aux fyncopes , aux imitations 8c aux fugues ,
on les pratique encore en alla breve. ( F. D . C.)
A l l a c a p e l l a , ( Mufiq. ) la m êm e c h o fe oyéalla
breve, (Voye%_ ci-diffus A l l a B R E V E ) p a r c e q u ’o r -
d in a ir em e n t o n n e f e f e r v o i t d e l ’a lla b r e v e q u e dans
le s é g li fe s o u ch a p e lle s . ( F. D . C. )
A l l a f r a n c e s e , ( Mufiq. ) On commence , en
Allemagne fur-tout, à mettre ce mot en tête d’une
piece de mufique qui doit être exécutée d’un mouvement
modéré, en détachant bien les notes 8c d’un
coup d’archet court 8c léger. ( F. D . C. )
A l l a p o l a c c a , ( Mufiq.) Ces mots à la tête
d’une piece de mufique , .indiquent qu’il faut l’exécuter
comme une Polonoife, ( Voye%_ P o l o n o i s e ,
Mufiq.Suppl.) c’eft-à-dire, d’un mouvement grave, en
marquant bien les notes , quoiqu’avec douceur, 8c
liant enfemble les doubles croches quatré à quatre ;
à moins que le compofiteur n’ait expreffément marqué
le contraire. ( F. D . C.)
A l l a semi-b r e v e , ( Mufiq. ) ancienne mefure
qui revenoit précifément à Y alla breve, en ufage
aujourd’hui, car elle fe notoit avec une ronde ou
femi-breve par temps ; 8c c’ eft.ce qui l’a fait nommer
alla femi-breve. Quelques-uns l’appellent abufi-
vementfemi-alla breve:on l’employoit au refte comme
Y alla breve, 8c elle n’eft plus d’ufage. ( F. D . C. )
A l l a z o p p a , ( Mufiq. ) terme Italien, qui annonce
un mouvement contraint 8c fyncopant entre
deux temps, fans fynçoper entre deux mefures , ce
qui donne aux notes une marche inégale. 8c comme
boiteufe; c’eft un avertiffement que cette même
marche continue ainfi jufqu’à la fin de l’air. ( S. )
A l l ’ o t t a v a , (Mufiq.) Lorfque dans la baffe-
continue on trouve ces mots Italiens, il faut ceffer
d’accompagner, 8c exécuter feulement la B, C. des
deux mains, prenant dans le deffus les mêmes notes
qu’à la baffe, mais d’une oétave plus haut. On conti-
■ nue ainfi jufqu’à ce que l’on retrouve de nouveau
des chiffres.
Souvent au lieu des mots alC oclavd, on ne trouve
que le mot alP 8c un 8.
Depuis quelques temps, au lieu d’écrire un trait
de chant bien hautau-deflùs de la portée, en ajoutant
lés lignes poftiches hëeeffaires, on l’écrit, pour
' * diminuer la peine, une ofltave plus bas, 8c par
'conféquent dans les portées, 8c l’on met un 8 def-
fou s, fuivi d’une ligne prolongée tant que ce trait
de chant dure. Voye^planc-, I I de mufiq. fig. z\Suppl-,
(F . D. C. )
ALLAITEMENT, f. ni. (AÏédeà. & Chirurg. )
L ’accord qui régné dans toute la création , entre
les befoins des différens individus pris collective»
ment, 8c l'arrangement des chofes pour fournir à,
eets befoins , forme cette chaîne de dépendances,
de rapports, qui, étant bien appréciée, peut fervir
de principe fur pour régler les objets de politique,
de morale 8c de médecine. Cet accord eft la bâfe
. des loix, que toute force extrême tend à fa diffolution
, que tous lés êtres paffertt par différentes
exiftences, que le développement fe fait par gradation.
Le befoin phyfique d’éteindre, ou plutôt
d’abattre pour plus ou moins de tenis le feu qui
circule dans nos veines, 8c qui nous fait defirer
le commerce avec la femme, le befoin moral de
nous produire un nouvel objet de notre tendreffe ,
8c de nous voir renaître dans la poftérité $ n’eft
fatisfâit que par uri arrangement qui donne à l’être
qui en réfulte, tout ce qui eft néceflaire pour le
contentement de fes befoins ; 8c le centre de l’acte
de la génération devient un Centre d’aétion, d’où
émanent des forces 8c des ofciilations particulières ,
qui attifent vers lui les correfpondànces de tous
les organes. Il s’établit un nouvel ordfè d’a&ions
8c de réactions dans toute la machine ; là matrice
fe foutient dans cette aâivité qui a voit lieu dans
l’orgafme vénérien ; 8c par fort Influence prépondérante
fur le refte des organes , elle attire les
liqueurs 8c acquiert cet afeendant 8c cette faculté,
d’où dépend fa propre expanfion, la nutrition 8c le
développement du foetus.
Cet enchaînement particulier de caufes 8c d’effets,"
Cet a&e individuel des évolutions générales, par
lefquelles le monde dure n’eft pas plutôt commencé,
que les diverfes caufes qui concourent pour la même
fin , éclofent les unes après les autres, 8c qu’elles
préparent tout ce qu’il faut pour conduire le nouvel
être de l’état de végétal parafyte , à celui d’animal
vivant par fa propre force. La matrice Surchargée
d’aftivité s’épuiferoit bientôt, 8c fon activité s’épar-
pilleroit fi elle ne' trouvoit pas dans les feins un
organe qui, étant en réaction, avec elle la foutient
8c rétablit cet équilibre, fans lequel les forces les
mieux dirigées s’en vont à rien 8c s’évaporent en
- l’air. Mais à mefure que l’aétivité abonde dans
la matrice, il en refluèvune partie fur les mamelles,
leur réaction devient proportionnée , 8c les feins
entrent en difpofition de remplir dans fon terns les
fonétions auxquelles l’uterus portant enfant , les
follicite. Si cet équilibre d’aétion 8c de réaétion vient
à manquer, que les mamelles s’affaiffent, qu’elles
deviennent flafques, on doit s’attendre à l’avortement.
La matrice ayant reçu toute l’aétivité qu’elle peut
comporter, un nouveau degré de cette même activité
fert d’irritant, dont les effets font ces fecouffes
couvulfives, ces contractions violentes, ce défordre
général qui fe terminent à l’accouchement. Il lem-
bleroit que cette crife pût mettre fin à toute l’évo-
lutiôn çompaffée pour la production d’un nouvel