
 
        
         
		*  AGONIE, (Médec.) mot formé du G rec *?m* »  
 qui fignifie le dernier combat de la nature contre la mort, 
 Y état d'un homme mourant.  ' 
 *  AGONISANT,  A N T E ,   ad j.  &   f.  (Gramm.) q u i 
 eft à  l ’a g o n ie .  1   A  -  A 
 *  AGONISER, v .n .(Gramm.) être  à 1 agonie, a  
 l’extrémité,  fur le  point de mourir. 
 *  AGONISTARQUE,  (Hift.  and.)  ce ft le  nom  
 que l’on donnoit à un officier chargé du fom de  faire  
 exercer les athlètes  avant  qu’ils  co^attment. 
 *  «  AGOREUS  6- Argoreus ,  (Mythol)  font  
 le même furnom de Mercure, avec  cette  différence  
 que  le  dernier  eft  corrompu  ou  eftropie  par  de  
 mauvais  Mythologues  ,  dont  il  falloit  fe  defier.  
 Lettres fur CEncyclopédie. 
 §  AGOSTA ou A g o uste,  ou A u g u stA , (Geogr.)  
 petite ville de Sicile,  fur  la côte orientale  de  cette  
 île ,  dans une prefqu’île , au fud  du golfe de  Catama  
 &  au  nord-oueft de  l’ifola:  de  li  monghiji.  Elle  tut  
 bâtie par l’empereur Frédéric, en  1219 , au  heu ou  
 étoit l’ancienne  Xiphonie.  Ce  prince  y   fit  enluite  
 faire une citadelle, en  1232 ; elle a un port fort vatte  
 oîi  les  vaiffeaux  font  en  affurance,  &   ce  port eft  
 défendu par trois châteaux  bâtis fur  des  eçueils  au  
 milieu de  la mer. Les François s’en rendirent maîtres  
 en  1675  : elle  a  été entièrement abîmée par un v iolent  
 tremblement de terre arrive au mois de  janvier  
 1693 ; il n’y  refte plus.que des  ruines. Long.  3 7 .20.  
 lat.  36'. 4S.  (  C. A . )   H H   >  . 
 AGOUNA , (Géogr.)  petit royaume d Afrique lur  
 la côte d’Or  en Guinée.  Il  commence  près  du cap  
 Monte del Diabolo ; delà  il s’étend  à l’eft au  long du  
 rivage  jufqu’au  pays  d’Aquambo  ou  d Akra.  Au  
 nord, il borde le pays de Sonquay, &  l’océan au fud.  
 Son étendue fur la côte  eft  d’environ quinze lieues ;  
 il a plufieurs villes &  villages :-la capitale  eft Barku.  
 Les habitans du pays font tous pécheurs &  guerriers ;  
 ils  ont beaucoup  d’adreffe à contrefaire  l’or  6c 1 argent  
 ,  pour  duper  les  marchands  Européens,  Les  
 Anglois  y   ont  un  fort  à  quatre lieues  environ  de  
 Barku.  Long.  iG. 4-5. bat. 5 . G.  {C. A .) 
 AGOUT ,  (Géogr.) riviere de France  en Languedoc  
 , qui a fa fource dans les montagnes de la Caune  
 aux Sevennes ;  elle paffe  à  Fraiffe,  à Braffac,  à Ro-  
 quecourbe,  à  Caftres,  à  Lavaur,  à Damiate ;  &   
 ayant reçu le Caudet, le T o re t, Durenque, Dadou  
 &  quelques autres petits ruiffeaux, elle fe  décharge  
 dans  le Tarn au-deffous de Rabafteins près  de Mon-  
 tauban. (C .A .) 
 §   AG R A ,  (Géogr.)  grande  ville  dA fie ,  capitale  
 de  l’empire  du Grand Mogol:  elle  ëft^lituee  
 lur le Gemini,  qui eft un bras du Gange, &  bâtie en  
 forme de demi-lune, avec un mur de  pierres rouges  
 &   im foffé  de  cent  pieds  de  large  qui  régné  tout  
 autour.  On y   compte plus  de  cinq cens mille  habitans  
 ;  on  y   voit  foixante  caravanferais,  huit  cens  
 privilégiés, &  grand nombre de places publiques &  de  
 mofquées. On y  admire le maufolee de Tadgemchal,  
 femme du Mogol  Cha-géan, qui employa vingt  ans  
 à le  faire bâtir. Mais ce qui  eft fur-tout d’une magnificence  
 unique,  c’eftle palais des empereurs Mogols,  
 litué à l’extrémité de la v ille ,  qui s’eleve  en  forme  
 de  château  au  centre  de  vingt  autres  palais  de fei-  
 gneurs : il  eft entouré d’un mur  extrêmement  haut,  
 &  il renferme trois vaftes cours ornées de portiques  
 &   de  galeries.  C’eft-là qu’on  v o it  ce  trône  6c  ces  
 tréfors  fameux  &   cette treille  dont il y  a  quelques  
 ceps  d’o r , avec les feuilles  émaillées  de  leurs  couleurs  
 naturelles, &  chargés de grappes d’émeraudes,  
 de  rubis  &   de  grenats,  fuivant  Tavernier  ;  du  
 refte,  les  maifons  à'Agra  font  petites  6c  affez mal  
 î>âties. Les  environs de Avilie font très-fablonneux,  
 & le s  chaleurs de  l’été fort incommodes.  Le  peuple  
 y  eft d’un caraétere fort doux &  très-porte à l’amour 
 &   à la volupté,  ce qui  retld fes moeurs  diffqlues  &   
 inconféquentes. On y  fuit, comme par-tout ailleurs ,  
 la religion' du prince , qui  eft le  Mahometifme ; il  y   
 a quelques Omhras &  RajaS qui font idolâtres , mais  
 Cela ne les empêche point de vivre en freres avec les  
 Mahométans. Long.  § 5.  lat. zG. 40.  (C. A .) 
 AGRAMONT, (Géogr.) petite ville d’Efpagne en  
 Catalogne,  fur  la  Segre ,  entre  Léridà  &   Solfona.  
 C’eft le  chef lieu  d’une  jurifdiftion ; du refte ,  elle  
 eft peu Confidérable. Long. 18.  5o. lat. 41. 30. (C.A.) 
 AGRÉABLE,  f. m.  (Beaux-arts.)  tout le monde  
 répété  que  l’agréable  eft  le  but  de  toutes  les  produirions  
 des  Beaux-arts. Cela eft vrai dans le meme  
 fens  où  l’on diroit  que  l’harmonie  eft  le  but  de la  
 Mufique ou  de la  Poëfie. Tout  ouvrage  des  Beaux-  
 arts doit être agréable fans doute, puifque s’il ne l’étoit  
 pas , iln’attireroit l’attention de perfonne : mais cette  
 qualité ne  conftitue  pas  fon effence ;  elle  eft requife  
 •dans  les  ouvrages de  l’art,  comme  la  propreté ^ 6c  
 l’agrément  font  requis dans un  bâtiment,  dont  l’ef-  
 fence  confifte  en  tout autre  chofe. 
 Pour  que l’artifte  ne  donne  pas  dans  des  écarts  
 par une  fauffe  notion  fur  l’effence  des  Beaux-arts ,  
 il faut  qu’il  confulte  la  nature  ,  cette  grande  infti-  
 tutrice  des artiftes,  6c  qu’il  obferve  l’ufage qu’elle  
 fait faire de  Y agréable.  La nature,  dans tous fes ouvrages  
 , tend  conftamment à la perfeftion ; mais elle  
 a  foin  de  lui  donner  Y agréable  pour  compagne  in-  
 féparable.  Chacune  de  fes: produaions  eft  parfaite  
 en fon  efpece ,  c’eft  par-là  qu’elle  eft  ce  qu’elle  a  
 dû  être,  mais* elle  eft  agréable  en meme-tems  ,  &   
 c’eft  ce  qui  excite  l’attention  des  fens.  11  en doit  
 être de même de  chaque production des Beaux-arts^;  
 puifque  ceux-ci  ne  doivent  leur  origine  quau  mélangé  
 de  Y agréable à l’utile.  Voye£  1 article  B EAUX-  
 ARTS,, Dicl.  raif.  des Sciences, &c.  6c  Suppl. 
 Il faut que tout ouvrage de  l’art  conferve  encore 
 de  l’importance  , après.qu’on l’aura dépouillé de tout 
 l ’agrément que l’art y  a  lu mettre. Un poëme auquel  
 il ne  reliera  rien  d’intéreffant,  après qu’on  l’aura  
 dépouillé  de  l’harmonie  du  vers“,  de  la beauté  de  
 j  l’expreffion*,  6c  de  l’ornement  des  images  ,  n’eft  
 point  un  ouvrage  digne  d’éloges. 
 Voilà  le  vrai point  de  vue  fous  lequel  tout  ar-  
 tifte  doit  envifager Y agréable.  Qu’il  cotnmence  par  
 déterminer  en  homme  fage  &   judicieux  l’effentiel  
 de  fon  ouvrage,  6c  qu’enfuite  il  recherche Y agréable, 
   pour  en  orner  l’utile.  A-t il  trouvé  un  fujet  
 affez  important  pour  occuper  l’attention  des  per-  
 fonnes  intelligentes, qu’il tâche de le revêtir de  tous  
 les  agrémens  qui  peuvent  charmer  l’imagination.  
 C’eftdà  le procédé  de-la  nature.  Elle  a  formé  chaque  
 partie  du corps humain d’une maniéré  parfaitement  
 adaptée  à  fa  deftination  ,  &   avec  tant  dart  
 -  qUe  l’enfemble  pût  produire  cette  machine  mer-  
 veilleufe  qui  devoit  lervir  aux befoins  de Tefprit ;  
 elle  a  enfuite  réuni  toutes  ces  parties  foiis  une  forme  
 agréable  ;  elle  les  a  revêtues  d’urië  peau  qui  
 couvre &  unit gracieufement tous les joints ; 6c cette  
 peau  même  elle  l’a  parfemée  de  couleurs  agréables  
 , &  de charmes variés.  f 
 L’étude  6c la connoiffance  exa&e  de  ce qui  conftitue  
 Y agréable,  font  donc  une partie  efféntielle de  
 l’a r t ,  mais  non  la  partie  unique.'  On  doit  exiger  
 d’abord de  l’artifte ,  qu’il foit judicieux  ,  éclairé  &   
 honnête  homme  ;  mais  enfuite il eft également né-  
 ceffaire  qu’il  foit  homme  de  goût.  Il  a  deux  voies  
 à  fuivre' pour  arriver  à  la connoiffance  de  Y agréa-  
 ble  -  &   il  doit  les  fuivre  toutes  deux.  Il commencera  
 par s’inftruire  de  tout  ce  que  les  critiques  les  
 plus.fins  ont  obferyé  depuis  Ariftote jufqu’à nous,  
 fur  ce qui eft  agréable  ou  défagréable  ;  il  y   joindra  
 fa propre  expérience ;  enfuite  il tâchera de  fe  fairç 
 une  théorie  de  l’agréable , à laquelle il pmffe  recourir  
 dans les  cas  où  les obfervations paroiffent chancelantes  
 ou  oppofées  entr’elles  ;  &   qui  ferve  à  
 autorifer  fes  doutes, ou  à  les  réfoudre. 
 Il  pofera pour  bafe  de  cette  théorie  qu’un  objet  
 pour devenir agréable, doit exciter l’a&ivité de l’ame ; 
 &   qu’il  y   a  deux moyens d’obtenir  cet effet ;  l’un  
 d’agir fur  l’imagination, l’autre  d’infpirer  des defirs.  
 Une recherche plus détaillée de ces deux genres d’activité  
 lui  indiquera  les diverfes efpeces de propriétés  
 requifes  dans  les  objets  ,  pour  que  ces  objets  
 puiffent plaire. Par  cette  analyle il trouvera que  ce  
 qui  excite  l’imagination.,  c’ eft  la  perfection,  l’ordre  
 ,  la perfpicuité,  la  vérité,  la  beauté ,   la  nouveauté, 
   6c  diverfes  autres  qualités  efthétiques ;  il  
 reconnoîtra que le  defir  naît  du  paffionné , du tendre  
 ,  du  touchant  ,  du  pompeux  ,  du  grand,  du  
 merveilleux,  du  fublime  ,  6c  d’autres  propriétés  
 de  cette  nature ,  dont  on traitera  plus particuliérement  
 fous leurs articles féparés. L’affemblage  de tous  
 ces chefs  forme la  théorie de  Y agréable; mais il faut  
 avouer  qu’elle  eft  encore  très-imparfaite.  (  Cet  article  
 eft  tiré de  la Théorie  générale des Beaux-arts  de  
 M.  S u l z e r .  ) 
 AGRÉMENS, f. m. pl. (Gramm. Syn.) on le prend  
 dans un  fens  général  pour  lignifier  tout ce  qui  eft  
 capable de plaire  :  les agrément de la campagne  ,  les  
 agrémens d’un féjour ,  les agrémens  de  l’elprit  &   du  
 corps ; mais dans le ftyle exact &  bien nuancé, les agrémens  
 (ont proprement une qualité de l’efprit,&on les  
 diftingue  des grâces  que l’on attribue au corps. L’on  
 dit  d’une  perfonne ..qu’elle  marche,  danfe,  .chante  
 avec grâce, &   que fa converfation eft pleine  d’agré-  
 itiens.  Les grâces  naiffent  de  l’aifance  dans les mou-  
 vemens,  d’une  politeffe  naturelle  accompagnée  
 d’une noble  liberté. C ’eft un vernis qui fe répand fur  
 tout l’extérieur, &  qui  fait  qu’on plaît jufques dans  
 les moindres chofes.  Les agrémens  dépendent  beaucoup  
 plus de l’humeur &  du tour d’efprit;  il eft bien  
 plus difficile d’acquérir  des agrémens cjue  des grâces,  
 Les agrémens ne font pas- auffi vite apperçus  que  les  
 grâces, mais ils attirent davantage. Que peut defirer  
 un homme dans une  femme, que de trouver au-delà  
 d’un  extérieur  formé de  grâces  &   dû agrémens ,  un  
 intérieur compofé de  ce qu’il y  a  de  plus folide  dans  
 l’efprit, &  de plus délicat dans les fentimens? En eft-  
 il  de  ce  caraftere?  Voyez  Syn.  de  l’abbé  Girard.  
 ( C .C . )   . 
 Agrémens  du  chant ,  (Mujiqus.)  on appelle  
 ainfi  dans la  mufique  Françoife,  certains  tours  de  
 gofier &  autres ornemens affeôés aux notes qui font  
 dans  telle  ou  telle  pofition, félon  les  réglés  pref-  
 crites par le goût du chant. Voye^Goût du  chant,  
 dans le  Dicl.  raif.  des  Sciences,  &c.  Les principaux  
 de cçs agrémens font l’accent,  le  coulé,  le  flatté, le  
 martellement, la  cadence pleine,  la  cadence brifée,  
 &   le  port-de-voix.  Voye^ ces  articles,  tant  dans  le  
 Dicl. raif. des Sciences, &c.  que dans  ce Suppl.  (S.) 
 Quelques organiftes François entendent  auffi par  
 agrément,  un  tril,  ou  un  pincé  en  particulier.  
 (  F. D . C. ) 
 AGRÉMENT,f. m. AMÉNiTÊ,f.f. (Beaux-Arts.)  
 C ’eft la qualité d’un objet qui le rend propre à donner  
 à l’efprit  un  contentement  doux  &   tranquille :  on  
 dira  dans ce fens  qu’un  beau  jour  de  printems  a  de  
 Y agrément. Il  y   a  de  très-beaux  objets  dont  on  ne  
 pourroit pas  en dire autant. Tout ce qui  remplit l’ef-  
 prit  d’un  plaifir  trop  v if,  ou  d’admiration,  ou  de  
 defirs  ,  n’a  plus  nette  qualité.  L’agrément  femble,  
 comme M.  de Hagendornl’a déjà  obfervé,  tenir  à  
 ce  qu’on nomme  les grâces. Il gagne les coeurs &  leur  
 infpire un penchant  doux,  &   qui  n’a  que  du plaifir  
 pour les objets  oîi Y agrément  fe  trouve. 
 Il femble que Y agrément  réfulte de ces beautés qui 
 fe confondent entr’elles, parce qu’il n’y  en a aucune  
 qui fe diftingue fupérieurement :  elles  s’entremêlent  
 pour ne  former  qu’un  tout harmonique.  C’eft  ainfi  
 qu’en peinture on nomme  agréable un coloris, quand  
 les jours &  les ombres ne  font point trop fortes,  &   
 que plufieurs  Couleurs  claires &   agréables  harmo-  
 nient  gracieufement entr’elles.  Le  Correge  a porté  
 Y agrément  au  plus  haut  degré  dans  la  peinture,  il  
 peut être regardé  comme le plus grand maître  à cet  
 égard ; ainfi que Raphaël l’eft du  côté de l’expreffion. 
 Parmi les poètes, le même rapport, à très-peu-près *  
 fé  trouve entre  Virgile  pour Y agrément) &   Homere  
 pour l’expreffion. 
 Il y  a donc un  beau agréable, q ui,  par ce  earac-  
 rere, fe diftingue  du  beau  fublime,  du, beau  maje-  
 ftueux, du beau raviffant. L’agrément plaît à tous  les  
 efprits  ,  mais  principalement  aux  elprits  doux  &:  
 tranquilles,  qui n’aiment  pas  à être' trop  fortement  
 remués. 
 Nul artifte n’atteindrà à Y agrément,  s’il n’a reçu de  
 la  nature  une  âme  douce  6c  complaifante.  Ce  ne  
 font pas les  plus  grands  artiftes,  mais  ceux dont  le  q  
 caraftere eft le’plus aimable, qui  fauront  donner  de  
 Yagrément à leurs ouvrages. Tels ont été  en poéfie &C  
 en,éloquence, Virgile  6c  Addifon;  èn  peinture,  le  
 C o rreg é&  Claude le  Lorrain; en mufique,  Graun,  
 dont l’aménité de l’ame perce même dans le moment  
 qu’il veut exprimer la colere.  (  Cet article  ejl pris  de  
 laThéorie générale des Beaux-Arts de M. S u  L Z  E R .) 
 §   AGRIA,  (Géogr.) ville épifcopale de  la  haute  
 Hongrie,  dans  le  comté de Barzod,  fur  la  riviere  
 d’Agria.  Les  Allemands  la  nomment  Eger,  &  les  
 Hongrois Erlau. Elle  eft  à quinze lieuesnord-eft  de  | 
 Bude, &   à  vingt-deux fud-eft  de  Caffovie.  Le  roi  
 Saint-Etienne  ,  en  jetta  les  fondemens  dans  l’cn-  
 zieme fiecle. Cette ville a été de.tout tems une place  
 forte &importante..LesTurcs l’ayant affiégée en 1552  
 avec70ôoohommes, furent obligés de lev er  le fiege,  
 après  avoir perdu en un feul jour jufqu’à 8000 hommes, 
  quoique  la  garnifonne  fût  compofée  que.de 
 2.000  Hongrois.  Étant  fommés  de  rendre  la  place  
 après  quarante  jours  d’attaque  ,  ils  firent  voir  un  
 cercueil fur les crenauts des murailles pour montrer  
 la réfolution où ils étoient de  mourir  plutôt que de  
 fe rendre. Les femmes Hongroifes firent paroître en  
 cette  occafion  une  intrépidité  extraordinaire. Mahomet  
 III la prit cependant en  1596;  mais èn  i6 S y ,  
 l’empereur la reprit fur les Turcs, & depuis ce tems,  
 elle eft reftée à la maifon d’Autriche. ( C .A . ) 
 §  AGRICULTURE,  (Ordre  encycLop. Hijl.  de  la  
 nature. Pkilof  Science de  la nat. Botan. Agriculture.) 
 On trouve dans le  Dictionnaire raifonné des Sciences , 
 Arts &  Métiers, une hiftoire abrégée de Y Agriculture  
 ancienne.  Je me  contenterai  d’y  ajouter  ce qui  concerne  
 la  France  en  particulier.  On  verra  l’hiftoire  
 de  Y Agriculture  chinoife  au  mot  C h in e ,  dans  ce  
 Suppl.  ■.  '  '"V  •  ’ ■  r -  • 
 On ne peut douter que Y Agriculture ne  fut en honneur  
 chez les Gaulois, long-tems avant l’arrivee des  
 Romains.  Cette  partie de  l’Europe étoit  divifee en  
 trois ;  la Belgique au  nord,  l’Aquitanique  a l’occident  
 méridional,  &  la Celtique, ou  Gaule proprement  
 dite ,  la plus étendue  des  trois ,  6c  qui s eten-  
 doit depuis  le Rhin  &  les monts des Vofges, jufqu’à  
 la Garonne  6c l’Océan  d’une  part,  &  de 1 autre jufqu’à  
 la  Méditerranée  ,  puifqu’elle  comprenoit  la  
 Province  Romaine &   la Narbonnoife.  C   eft dans la  
 Celtique méridionale  que  les  Phocéens vinrent fonder  
 Marfeille ,  &  apportèrent avec  eux  des  plants  
 de  vignes  &  d’oliviers,  qu’ils multiplièrent dans  le  
 pays.  Ils  firent  connoître,  félon  quelques-uns,  la  
 culture de la vigne aux Gaulois ,  dans un tems  où  il  
 1 n’y   avoit  que  de  la  vigne  fauvage  en  Italie.* Mais  
 j’ai fait voir dans mon OEnologie,  (imprimée à D ijon ,