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 M °   A C M 
 perfeôion  très-confidérables,  &   peut-être  jufqu’à  
 un point dont on n’auroit ofé fe  flatter. 3e  fais qu’un  
 grand géomètre a  paru  douter qu’il  foit  poflible de  
 porter  ces  lunettes à un  grand degré  de  perfection.  
 La  raifon  principale  qu’il  en  apporte,  c’eft  que  le  
 crownglafétant  verdâtre,  &   par conféquent, félon  
 lui,  ne  laiffant  paffer  fenliblement  que  les  rayons  
 verds, il n’eft pas  étonnant qu’il paroiffe moins  ecar-  
 ter les rayons colorés que lefiintglajf ou cryftal d’Angleterre  
 , d’où notre favant conclut que la mefure du  
 rapport de diffufion qu’ontrouve entre ces  deux matières  
 , par  le moyen de  l’expérience,  eft  illufoire &   
 fautive, &  par  conféquent, aufli la  théorie qui en re-  
 fulte pour les objectifs achromatiques. Il  eft  facile de  
 répondre à cette objection par  l’expérience, qui fait  
 voir  que  les  objectifs  déjà  conftruits,  d’après  la  
 théorie, font excellens, ce qui  ne laiffe point douter  .  
 qu’ils ne puiffent  le  devenir encore  davantage. D ’ailleurs  
 , quand le crownglajfauroit l’inconvénient,  par  
 fa  couleur  verdâtre,  d’abforber  quelque partie  des  
 rayons rouges  ou violets,  cet inconvénient n’auroit  
 pas lieu en fe fervant de notre verre commun qui eft  
 blanc,  &   qui'par  conféquent  laiffe  pafler  tous  les  
 rayons.  Je  crois  par  cette  raifon que  notre  verre  
 commun doit  être  encore  plus  avantageux  que  le  
 crownglajf,  dans la conftru&ion des objeCtifs  achromatiques. 
   ( Cet  article  eß  de M.  <£ALEMBERT , &  a  
 déjà été inféré dans un journal peu  répandu ,   d'ou nous  
 Vavons tiré. ) 
 A CIS,  (Mytk.)  devôit  le  jour  à  Faune  &  à  la  
 nymphe  Symethe.  A  l’âge de  feize ans il s’attacha  à  
 la  belle  Galatée,  &   en  fut  aimé ;  mais il eut  pour  
 rival  le  terrible  Polypbeme,  qui  l’ayant  furpris  un  
 jour  avec fa  nymphe,  déracina un rocher énorme ,  
 &  le jetta fur cet amant infortuné, qui en fut écrafé :  
 les dieux,  à la priere  de Galatée ,   le  changèrent  en  
 une  divinité dés eaux. Campiftron &  la  Fontaine ont  
 donné  chacun  un  opéra  des  amours  dé Acis  &   de  
 Galatée. Acis étoit un jeune Sicilien, qui ne pouvant  
 pofîeder  Galatée  ,  ou  quelque  belle  dont  il  étoit  
 amoureux,  fe jetta de défefpoir  dans un fleuve, 'qui  
 portafon nom dans la fuite. Le fleuve Acis, en Sicile,  
 fortoit  du Mont Etna.  La rapidité  de  fes  eaux  lui fit  
 donner  le  nom  d'A cis ,  qui  fignifie  la  pointe  d'une  
 fléché,  parce que fon  cours  reflemble à  Une  fléché,  
 dit Hérodote,  (-f- ) 
 A C LA STE ,  adj.  ( Optique. )  Leibnitz fe fert de  ce  
 mot  ( Actes de Leipfick ,  pour le mois de fept. 7 6jp2. )  
 pour  exprimer  les  figures  qui  ont  lés  propriétés  
 requifes pour rompre les rayons de lumière ,  &  qui  
 cependant  les  laiffent pafler fans  aucune  réfraction.  
 QJ-D.C. ) 
 ACMÉ, ( Hiß. anc. ) fille d’une grande diftinftion,  
 de  la  race  des  Juifs.  Etant  à  Rome ,  elle fut fi  bien  
 plaire à la  femme d’Augufte ,  que cette impératrice  
 la  garda  auprès  d’elle.  Cette  jeune  perfonne  rendit  
 de grands ferviëesà Antipater,  fils du grand Hérode;  
 entr’autres  elle lui  en  rendit  un qui  lui  coûta la vie.  
 Elle  contrefit  l’écriture  de  l’impératricë  dans  une  
 lettre à Herode , contre fa foeur Salomé ;  la fourberie  
 ayant  été  découverte  ,   elle  en  fut  punie  de  
 mort. 
 ACMODES,  ( Gèogr.  anc. )  îles  de  la mer  Cali-  
 donienne,  reconnues pour  les  îles  de  Schetland  du  
 royaume  d’Ecofle ,  dans  la  mer  de  Deucalidon,  
 aujourd’hui  le  canal  de Saint-George.  Pline  a  parlé  
 de  ces  îles  :  on  a  cru  long-temps  que  c’étoient  les  
 Hébrides. Mainland  eft  en  la  principale.  (C. A.) 
 ACMON ,  ( Hiß. anc. &  Myth. ) dont l’hiftoire eft  
 confondue  avec  la  fable  ,  eft  regardé  comme  le  
 patriarche des Cunbréens ou Saques,  fans qu’on en  
 donne  des  preuves  bien  convaincantes  :  on  le  fait  
 antérieur de  deux  fiecles  à  Abraham.  Acmon,  dont  
 on ignore l’origine,  fut un héros avanturier,  qui, à 
 A  C  O 
 la tête d’une troupe de brigands,  forma des établifle-  
 mens  vers  le  Pont-Euxin ,  fur les bords de  l’Iris &   
 du  Thermodon  :  la  terre  alors  étoit  le  domaine  
 commun de tous  fes  habitans ;  &  celui qui favoit le  
 mieux  piller,  étoit  le  plus  riche  poflefleur.  Acmon  
 avoit un frere,  qui  faifoit auprès de lui les fondions  
 de  prophète ; &  c’étoit  l'inftrument  qu’il errtployoit  
 pour juftifier tous fes brigandages. Ce frere, nommé  
 jDotas,  avoit la réputation  de pénétrer dans l’abîme  
 de  l’avenir ;  fon  nom,  en  langue  Celtique,  fignifie  
 dieu  ou  homme  divin.  Tous  les  illuftres  brigands  de  
 ces fiecles barbares avoienttoujours un devin, qu’ils  
 av oient  foin  de  confulter  avant  d’entreprendre  
 quelque chofe d’important; &  comme il y  a toujours  
 eu des hommes intérefles  à tromper,  &  d’autres qui  
 fe  font  un  devoir  de  l’être,  les  ambitieux  n’ont  
 jamais  manqué  d’agens  pour  juftifier  leurs  crimes.  
 Acmon  ne  potivoit mieux, choifir pour  complice  de  
 fes impoftures que  fon frere,  intéreflé  à  fes  profpé-  
 rités. U avoit la force en main ,  &  lé peuple ,  féduit  
 par  D o ë a s ,  le  regarda  bientôt  comme  un  dieu.  
 Il  parcourut  la  Cappadoce  Pontique  ,  qui  fut  
 appellée  Acmonie.  On  donna  aufli  fon  nom  à  un  
 boccage  facré,  où il fut  adoré  comme  un  dieu  ou  
 comme un héros.  Les plaines de Phrygie furent aufli  
 appellées Do'èantiennes. 
 Ces deux freres virent plufieurs nations fe profter-  
 ner devant eux; mais tous les peuples ne furent point  
 entraînés dans la féduftion :  les plus  barbares furent  
 les plus  crédules.  Ceux  qui  eurent à fe  plaindre de  
 leurs  vexations,  leur donnèrent  le nom  de  Saques ,  
 que  fignifie voleurs  ou médians,  dont la  fignification  
 s’eft  confervée  dans  notre  langue  ;  &   c’eft  delà  
 qu’on  dérive  le  mot Jac  ou faccager.  Après  avoir  
 parcouru différentes provinces, ils fie fixèrent fur les  
 bords  de  l’Euxin,  où  leur  poftérité  devint  la  plus  
 belliqueiife nation de toute la Scythîe : c’eft du moins  
 l'idée que  nous en donne Strabon. Les peuples qu’ils  
 cbafferent de leurs  po'fîefiions,  formèrent  la  nation  
 des Parthes, qui fignifie difperfés. Acmon, poflefleur  
 d’une  vafte  contrée,  fe  livra  aux  amufemens  de  la  
 chaffe, qui étoit alors urfiart de néceflité, puifqu’elle  
 fourniflbit tout aux befoins  de  l’homme ,  &  qu’elle  
 accoutumoit  à  fupporrer  lés  fatigues  de  la .guerre,  
 dans  on  temps  où  tous  les  hommes  s’égorgèoient  
 &   fe  pilloient  avec gloire. Acmon,  épuifé  des  fatigues  
 ,  'termina  une  vie  lâbbrieufe  par  une  maladie  
 qu’il gagna à la chaffe.  Ses énfans  lui décernèrent les  
 honneurs  divins ;  mais lès peuples qu’il  avoit oppri^ 
 ;  més dérefterent  fa mémoire.  (T —jv. ) 
 A CO LCH I,  f.  m.  ( Hijl. nat. Ornitkolog. )   efpecè  
 de  troüpial  du  Mexique ,  qu’Eufebe  Nieremberg  
 appelle pterophczhicus Indiarum. Hijlor. éxotic.  liv. X ,  
 chap.  Scf .  Les  Efpagnols  l’appellent  commendado7a ,  
 &   les Mexicains  acolchichî,  félon  Fernandèz,  acol-  
 chichi feu avis rubeorum humerorum , Hijl. nov. Hifpan.  
 chap. 4 ,  pag.  14. C ’eft l’étourneau à ailes rouges de  
 Catesby ,  qui  en  a  donné une figure enluminée affez  
 exafie,  vol.  / ,  planch,  X I I I .  Albin  l’a  aufli  gravé  
 fous  le nom  à!étourneau rouge-aile ( vol. I ,  pag. 3 3  ,  
 planch.  X X X V l l l . )  ;  mais  fa  figure  eft  enluminée  
 avec moins de vérité. M. Briffon l’appelle troupiale à  
 ailes rouges : iclerus  niger ( grifeo  adrnixto in feeminâ ) 
 tectricibus  alarum  mihoribus  coccineis.......... iclerus 
 Phoeniceus  ( Ornïtholog.  vol.  I I ,  pag. 9 y. ) M.  Linné  
 l’appelle  oriolus  phceniceus,  niger  ala,rum  tectricibus  
 fulvis.  ( Syjlem. nat.  edit.  12,  pag. i ’Ci , n% 5. ) 
 Il  égale  en  grandeur  l’étourneau.  Sa  longueur  
 totale  du  bout  du  bec  à  celui  de  la  queue,  eft  de  
 huit pouces &  demi,  &  jtifqu’au bout des ongles de  
 ,  fept bons pouces. Son bec a onze lignés de longueur,  
 fa queue trois pouces &  demi,  &  le plus long de  fes  
 doigts,  jufqu’au  bout  de  l’ongle,  onze  lignes.  Ses  
 ailes,   lorfqu’elles  font  pliées,   s’étendent  prefquë 
 t 
 l 
 jufqu’aux deux tïers.de la longueur de là queue ;  leufi  
 v o l ,   quand  elles  font  bien  ouvertes,  eft de  t r e i z e   
 pouces &  demi. 
 ,  Sa couleur générale eft un noir luftré'. Ses épaules  
 feulement fönt d’un beau rouge,  qui n’eft que ■ fauve  
 dans fa jeuneffe ,  &  qui par  la  fuite devient d’un bel  
 écarlate. L’iris  de  fes yeux  e ft  bianç,  &  la prunelle  
 noire. 
 Uacolchi eft fi commun au Mexique, à la Louifiane-,  
 à la Virginie &  à la Caroline , qu’ilen devient incommode  
 ,   parce qu’il s’aflemble par troupes ,  fond fur  
 les  campagnes  cultivées,  &   en  dévafte lés grains ,  
 ftir-tout  vers  les  côtes, maritimes ,  qu’il  fréquent©  
 plus  volontiers,  Ainfi  raffemblés  par  nuages  ,  ils  
 craignent peu  les  hommes &  les épouvantails  qu’ils,  
 font pour les chafler. Ils fe familiarifent aifément, &   
 font leurs nids fur les arbres fort proches des  habita-,  
 tions.  Ils  chantent  &   gazouillent  agréablement,  
 apprennent à parler,  répètent nombre de  mots,  &   
 font  jouans  &   careffans ;  de  forte  q u ’ o n   les  met  
 volontiers  en cage. Comme ils  vivent de grains,  on  
 n’a pas de peine  à les nourrir  :  ils  mangent  prefque  
 tout  ce  qu’on  leur  donne,  fur-tout  du  pain  &   du  
 maïs.  Les  Efpagnols leur ont  donné  le beau nom  de  ;  
 commendadoça,  ç’eft-à-dire  ,  commandeur,  à  caufe  
 de  la marque  rouge qu’ils  portent  fur les  épaules,  
 qui imite affez les marques de diftinftion que portent  
 les chevaliers, appelles commandeurs. 
 Remarques. M.  Briffon  dit  que  c e t   oifëau  fait  fon  
 nid dansles joncs, au-defîùs de  l’ e a u , &  que fa  femelle  
 d iffé r é   du m â le .,  en .e e  qü’èlle e ft   plus petite;  que fa  
 couleur noire  eft mêlée de gris ,  &  que le rouge de  
 fes ailes n’eft pas aufli vif; Mais certainement il a été  :  
 trompé ;  car  Fernandez  r em a r q u e ,  comme  l’on  a  ■  
 v u ,  qu’il niche fur les a r b r e s ,  &  que  ce ne font que  j  
 lesjeunes qui font ainfi fouettés de couleurs.foibles,  
 qui n’acquierent  toute leur vivacité  qu’à la  feeoqde  
 mue.  ( M.  A d a n s o n . ) 
 A CO L1N ,  f. m. ( Hiß. nat. Ornitkolog. ) nom que  I  
 l e s   Mexicains  donnent,  félon  Nieremherg  ( Hiß.  
 -exoticor. lib. X ,  cap. 22.)  à  une e fp e c e   de CQurli qui  
 u la grandeur  d’une caille,  le bec lo n g  &  courbé en-r  -  
 deflbus,  les  pieds  longs,  qui  vole  rarement,  mais  
 qui  court aveç une vîteffe  furprenante au bord  des  
 eaux. 
 Cet oifeau eft commun autour du lac du Mexique,  
 où ilfe nourrit de petits poiflbns,  &  fans doute  aufli  
 de vermifleaux. ( M, A dansoet. ) 
 ACOMAC ,  ( Géogr. )  province  de  la Virginie,  
 dans l’Amérique feptentrionale.  C ’ e ft  u ne  p r e fq u ’î l e ,  
 bornée au nord parle Maryland, à l’orient &  au midi  
 par l’Océan,  &   à   l’o c c id e n t  par Ja  b a y e   de  Cbeçfe-  
 peak.  La nouvelle  Oxford,  qui  eft du Maryland ,  
 eft fituée  à fa bafe au feptentrion,  &  le cap Charles  
 eft à fa pointe méridionale.  Il y   a deux petites villes  
 dans cette prefqu’île , Somer&Chingoteok.Lo/zfr, J /.  
 ßo . lqt.3ß .  (C .A .) 
 §   ACONIT, {Mat. midi) Parmi  les différentes  ef-  
 peces  & aconit,  i l   en  eft  trois qui  font  connues  en  
 médecine ,  la première  eft  le  napel  ( aconitum nap-  
 pellus Ç. B. &  L in .)   la fécondé le  tue-loup (aconitum  
 licoctonum  luteum.  C.  B .)   &   la  troifieme  aconitum  
 Calutiferum, feu anthora, 
 La  première  efpece  ou  le  nappel,  regardé  juf-'  
 qu’à  nos  jours  comme  un  des  plus  v io le n s   poifons  
 w i e s  affertions de  Diofcoride, Mathiole, A V e p fe r ,   
 Mead,  a été mis  en ufage  par M. Storck,  médecin  
 de Vienne,  dont les obfervations  prouvent qu’il eft  
 un  puiffant fudorifique,  très-utile  contre  toutes  les  
 maladies  dont la  caufe  peut être  expulfée  par  les  
 -voies de la tranfpiration &  de  lafueur.  Sproegel &   
 on-une  s etoient  déjà  convaincus  que cette plante  
 «toit moins venimeufe qu’on l’avoit cru.  Storck em-  
 ploie la tige &  les feuilles  de  cette plante  extrait 
 où en pondre, avec 60 parties de fucre blanc en pou-,  
 dre ,  contre  une  partie  de cette  plante  ;  on ne voit  
 pas  la raifonde ce mélange  fingulier,  &  Fauteur ne.  
 paroît  pas avoir  éprouve  ce  qu’auroit  produit inté-*,  
 neuremen.t  une  petite  dofe. d’extrait  feul. 
 La dofe de  ce mélange eft depuiS‘dix jufqu’àVingfc  
 grains  ,  plufieurs  fois  par-  jour  &   pendant  long-\ 
 Le tue-loup  regardé vulgairement comme un ppK  
 Ion  aufli'  a â if  que  l’efpece  précédente ,  eft  récora-%  
 mandé dans quelques pharmacopées comme-utile  en  
 fomentation  ou  dans  quelques  onguents  contre.' la,  
 gale; &-;poùr. faire  m'Ourir-ks  poux.  Licoctonum J d i   
 lupus } &  HTiivo\x  ocçidô. 
 La troifieme efpece o4u,ctconituni falutiferuni,  n’eft}  
 pas exempte de danger , comme l’ob/erve M.Crantr,  
 Une  tradition,  très - ancienne  fait  regarder  celle-ci  
 comme le  çontrerpoifon  des  autres,  8ç l’auteur de  
 j'J’a r t i c l e n e  balance pas à regarder cette  efpece  
 çomme alexitere ,  cordiale,  ftomachale,  &  bonne  
 pour  la  colique  venteufe  ;  le  napel  ,  ajoute-t-il  ,   
 coagule  le fang,,  6*  l'aconit falutaire agit  en  divif anç  
 les - humeurs,.  Cçtte  explication  qui  n’eft  que  copiée  
 4e  tant  de recueils  triviaux,  çopiés  ëüx-mêmes des  
 écrits  des plus  çrédules  naturalises, fero.it démentié  
 formellement par  les  obfervations dé M.Storck  fur*  
 le napel,  fi  fon ne favoit d’ailleurs qu’il importe dé  
 ne  pas  croire  fur parole tout ce  que  la  feule  obfer*  
 vattqn a droit de confirmer. (Article de M .   L a f o s s e  ,  
 dqcîeur en  Médecine. ) 
 §  AÇORES, (Géogr./) les Portugais  'placent leu*  
 premier méridien au  pied des Açores. L’ifle de  Saint  
 Michel.eft célébré  pa.r la bataille  navale que le mar-  
 quis de Sanûa-Cri\?y gagnq em 582,‘fur don Antoine-  
 qui  difputqit  la  couronne de  Portugal à Philippe II!  
 roi  d’Ëfpagne.  (C.) 
 1 ACORUS ,  (Mae.  méd.)  vrai  àçorus  (  calamus  
 aromaticus ) ,  jonc' odorant. La racine  de  cètte planté  
 dont on peut  voir la defeription  à  l ’article c/cofus dit  
 Dict. des Sciences, &c.  a une  odeur très-vive  &  âfle£  
 agréable lorfqu’elle  eft  récente.  Sa faveur, eft âcre t  
 aromatique  &   amere.  Elle  abonde  en  principe  fpi-  
 ritueux ,  affez  volatil,  &   contient aufli  une  grande  
 quantité  de  matière  fixe  d’une  nature  gommeufe^  
 mêlée  à  un  peu  de  fubftance  réfineufe.  C ’eft  à  I4  
 partie  fpiritueufe  qu’il  faut  attribuer  l’odeur de  la,  
 racine.  Sa faveur amere  appartient principalement à  
 la partie  gommeufe  plus  abondante ,  &   l’âçreté pa-'  
 roît dépendre 4e la partie réfineufe qui lui eft mêlée*’  
 mais  en moindre  quantité,  félon  l’examen  de  M.  
 Gartheufer.  Cette racine contient d’ailleurs très-peiî  
 d’huile  eflentielle, 
 L’infufion aquèufe de  cette  racine eft d’une odeur  
 pénétrante &  fa faveur eft très-amere. Cette infûfion  
 évaporée perd prefque toute fop odeur,mais leréfidij  
 conferve  toute  fan  amertume.  La  teinture  fpirif-  
 tuèufe  de  cette  racine  n’a  d’autre  odeur  que  pelle  
 de  l’efprit-de- v in ,  mais fa  faveur  eft  très7 âcre,  
 très -  piquante ,  &  mêlée  le  plus  foùvent  4’un peu  
 d’amer. 
 La racine  trop  récente  a  quelque  e^ofe  de v în t   
 lent mêlé  à  fon odeur  qui la rend  plus  défagréablq  
 que Celle qui  eft defféchée ; on  s’en fert  dans  toutes  
 les foibleffes  d’eftomac  ou  des organes digeftifs  qui  
 dépendent,  comme  on  dit,  de  frigidité  ,  iaxité.ou  
 inertie.  On l’emploie  avec fuccès  dans les dérange^  
 mens  dés  menftrues qui'dépendent 4es mêmes cau-  
 fe s , dans la leucophlegmâtie, les differentes  efpecés  
 d’hydropifie,  dans les maladies  venteufôs,  l’afthme  
 pituiteux, les fluxions cathacrales, le fcqrbut. Fallope  
 affure. avoir-guéri plufieurs fuppreflîons d’urine,  pac  
 la décoâion d’acorus dans du vin. Mayerne vante'ce  
 repiede  comme  un.fpécifique coqtre  le  vertige  qui  
 dépend  d’inertie  au  de  relâchepient  des. nerfs  ; oq