
 
        
         
		6~j6  A   T   H 
 &   des  reflburces  contre  la  fatiété de là jbuiffance-;  
 fufceptible  de  toutes  les  paffions, il fâvoit  fi  bien  
 les varier,  qu’il  fembloit  toujours  différent  de lui-  
 même  pour  fe  perfonnifîer  dans  autrui.  Vit-il  au  
 milieu  des  Spartiates ?  il les  furpaffe  en  auflérité.  
 Eft-il parmi  les  Thraces ?  il  fe  foumet  fans  efforts  
 à  leur  régime fauvage. Va-t-il.dans l’Afie mineure }  
 Il fe  livre  à la molîeffe  de  l’Ionie,  qu’il  inftruit en-  
 cpredans  les rafinemens des  voluptés: un caraétere  
 fi mobile  ne  peut  avoir  de  moeurs,  puifqu’il  n’a  
 point  de  principes;  mais  les  vices,  ne  révoltaient  
 point alors les Athéniens qui  en  étoient flétris. Leur  
 marine  qui  auro.it  dû  faire  leur  puiffance, ne  fer-  
 yit qu’à  les  affoiblir ;  ce  fut  par  elle  qu’ils  fe  procurèrent  
 toutes  les  chofes de  luxe ;  les produôions  
 de  la  Sicile,  de  l’Hélefpont,  ornèrent  leurs  tables  
 ôc  leurs  palais;  l’Egypte  ,  la  Lydie,  fembloient  
 n’être fécondes que pour eux  : les vins de l’Archipel  
 furent  les  délicieux  poifons  qui  troublèrent  leur  
 débile  raifon. 
 Un  peuple  , occupé  de  jouir, doit  être  fans  ambition  
 ; mais,  les  Athéniens,  entraînés  par  l’agitation  
 naturelle  de  leur  caraûere,  font voluptueux,  
 &  veulent encore être çonquérans. Ils tournent leurs  
 armes  contre  la  Sicile, &  ne penfent pas  que leurs  
 ennemis font dans la G rece. Cette guerre ne pouvoit  
 être  foutenue  avec  gloire,  qu’autant  que  le génie  
 d’Alcibiade  préfideroit  aux  opérations  ;  à  peine  
 eut-il abordé  en Sicile, que  fes  préludes  furent des  
 viftoires ; mais tandis qu’il triomphoit des  Siciliens ,  
 fes  ennemis  étoient dans  Athènes  ,  où  ils  l’atta-  
 quoient avec les  armes de  la  fuperftition.  On  l’ac-  
 eufe  d’avoir mutilé  les  ftatues  des  dieux,  &   d’avoir  
 profané  les  myfteres  de  Cérès ; les  orateurs  
 mercenaires  tonnent  avec  bruit  pour  défendre  la  
 caufe  de Mercure ôc de  la Déeffe ; les moeurs licen-  
 tieufes  d’Alcibiade  favorifent le  fuccès de leur éloquence  
 ;  on  le  cite  au  tribunal  des  lôix  pour  répondre  
 ;  il fe  fouftrait par  la fuite à la  malignité de  
 les  accufateurs,  &   l’on  prononce  contre  lui  un  
 arrêt  de  mort,,&  la confifcation  de'tous  fes biens :  
 ce  fut  ainfi  que  pour  relever quelques flatues,  on  
 renverfa  la  colonne  de  l’état.  Les  alliés  qui  ne s’é-  
 toient engagés  dans  cette  guerre  que  pour apprendre  
 à vaincre  fous  lui >  tombèrent  dans  le  découragement. 
  Alcibiade, qui s’étoit réfugié à Sparte, étoit  
 devenu  redoutable  à  fa  patrie qui  l’avoit  dédaigné  
 pour  défenfeur;  mais  ayant  féduit  la  femme  du  
 roi A gis,  qui lui avoit  donné l’hofpitalité, la crainte*  
 d’un jufte  reffentiment  lui  fit  chercher  un  afyle auprès  
 de Tifapherne,  gouverneur  dé la baffe Afie, où  
 Ion génie turbulent forma des tempêtes qui éclatèrent  
 fur  Athènes. Pifandre ôc  les  autres chefs  de l’armée,  
 féduits  par  l’éclat  de  fes  promeffes,  renverferent  
 la  démocratie,',  &   lui  fubftituerent  le  gouvernement  
 de  quatre  cens nobles,  avec  un  pouvoir illimité. 
   Cette  efpece  d’oligarchie  priva  le  peuple  
 d’une prérogative dont  il avoit joui avec plus d’éclat  
 que  de  tranquillité  ;  ces  nouveaux  tyrans  devenus  
 les bourreaux de leurs concitoyens,  réveillèrent par  
 leurs  excès le fentiment de  la liberté. L’armée com-  
 pofée  de citoyens, dont on violoitlesprivileges,  dépouille  
 du  .commandement  fes  généraux,  partifans  
 de l’oligarchie  :  les  quatre cens  font dépofes.  Alci-  
 biade.rappellé de fon exil, ne voulut rentrer dans  fa  
 patriérqu’avec la viftoire; toutes fesentreprifes furent  
 couronnées du fuccès : il reparut dans Athènes comme  
 un libérateur, chargé  de trophées &   des dépouilles  
 des nations. Cette faveur paffagere étoittrop éblonif-  
 fante  pour  ne  pas  allumer  l’envie,  ôc  dès  qu’on le  
 crut invincible,  il  parut  redoutable ; 'fa  gloire  fut  
 une'nouvelle fource de  difgraces,  fon armée taillée  
 en pièces, pendant fon abfence, fournit  un prétexte  
 pour le deftituer du commandement.  Athènes, ayant 
 A   T   H 
 coupé  le  feiil  bras  qui  pouvoit  la  défendre,  fut  
 obligée d’ouvrir fes portes au général des Spartiates,  
 &   ce  vainqueur  infolent  l’obligea  de  courber  fa  
 tête  altiere  fous le joug  de  trente tyrans, qui firent  
 périr  plus.de  citoyens,  que  la  guerre  n’en  avoit  
 enlevé  en dix ans. Trafibule,  touché des  maux  de  
 fa  patrie,  fe  met  à  la  tête  de  foixante  citoyens,  
 réfugiés comme  lui  à  Argos,  ôc  les  tyrans  fon détruits  
 :  mais  en  rendant  la  liberté  à  fa  patrie,  il  
 n’y   trouva  que  des  hommes indignes  d’être  libres.  
 Le  fang  des  vainqueurs de  Xerxès étoit glacé dans  
 les  veines de  leurs defeendans ; au  lieu de ces Athéniens  
 qui  avoient vaincu à Mycale 9  à Marathon  ôc  
 à  Salamine,  c’étoit  des  hommes  familiarifés  avec  
 l’ignominie  ôc  l’efclavage ;  c’étoit  des  poètes,  des  
 mufiçiens  ÔC des  décorateurs  de  théâtres,  qui diri-  
 geoient les  rênes de la république : les  fonds amaffés  
 pour  la  défenfe  de  l’état,  furent appliqués aux  dé -  
 penfes  des jeux &   des  fpeâacles. 
 La  gloire $  Athènes  s’éclipfe avec  Trafibule  qui,  
 en  affranchiffant  fa  patrie ,  ne  put  lui  donner  des  
 moeurs.  Chabrias,  Iphicrate  ôc Thimothée. jettent  
 encore  des  étincelles  dans les  champs de l’hiftoire;  
 enfin  Démofthene  ôc  Phocion  furent  les  derniers  
 Athéniens, ôc les feuls  dignes de  ce  nom ,  au  milieu  
 d’une  ville  peuplée  d’efclaves,  qui  après  avoir été  
 affujettis à Philippe ôc Alexandre , pafferent, comme  
 le  refte  de  la  Grece, fous  la  domination  des  Romains. 
   Cette  ville  autrefois  embellie  de  trophées  
 élevés  à la valeur, ne renferme plus  qu’une vile populace  
 , flétrie  par  la  mifere  ôc  par  les. chaînes  du  
 dèfpotifme ;  la  patrie  des  arts  n’eft  plus  peuplée  
 que  de barbares  qui  n’éprouvent pas même  le  fentiment  
 de  la grandeur  de  leurs  ancêtres. 
 Les Athéniens furent le feul peuple du  paganifme  
 chez  lequel  il  s’éleva  des  querelles  fur  le  culte  
 religieux.  Leur  efprit fubtil  ôc  pointilleux  rafinoit  
 fur  la recherche  des cérémonies  ;  ils avoient  l’imagination  
 trop ardente pour  n’être pas fufceptibles de  
 crainte ôc d’efpérance, deux fentimens qui attachent  
 étroitement  à  la  religion  reçue;  auffi  avoient-ils  
 l’extérieur faftueux de la dévotion. Ils s’affembloient  
 dans  les  places  publiques  ,  où  ils  faifoient  de  pathétiques  
 harangues aux  dieux  pour expliquer leurs  
 befoins ; plus il y  avoit d’art  ôc  de  travail  dans .leurs  
 prières ,' plus  ils  en  efpéroient d’efficacité  ;  c’étoit  
 à haute  voix, qu’ils  follicitoient le  ciel,  .c’eft pourquoi  
 leurs  voifins  les appelloient lès  cygales  de  la  
 Grèce.  Juvenal  lance  une  mordante  inveftive  fur  
 leur  maniéré  de  prier ,  de  il  leur  repréfente  qu’il  
 feroit beaucoup  plus  fage  d’abandonner  aux  "dièux  
 le  .foin  de  leur  deftinée,  que  .de  les  fatiguer  par  
 des demandes importunes qu’ils n’ont pas la cruauté  
 d’accorder à des hommes aveugles dans leurs  voeux;  
 Athènes  affujettie  aux  Romains,  fans.être  leur  ef-  
 clave , conferva  long-tems  fon  enthoiifiafme  républicain; 
  ennemie du premier des Céfars  qui fembloit  
 devoir  naître  dans  fon  fein,  elle  éleva des autels à  
 Caffius, vengeur de  la liberté.  Ses  lumières, fa po-  
 liteffe,  fon  goût  pour  les  arts  ôc  les  Iciences,; lui  
 fournirent,  pour  ainfi  dire,  fes  vainqueurs,  puif-  
 qu’ils,  devinrent  fes  difciples.  Ce  fut  à  fon  école  
 qu’ils  apprirent  à la/efpeûer ,  ôc  elle  n’efl aujourd’hui  
 tombée dans l’aviliffement, que  depuis qu’elle  
 eft  foumife  à  des  maîtres  barbares,  qui  n’ont  fu  
 que  combattre,  vaincre  ôc  détruire.  Le  plus  beau  
 de  fes  titres, dans fa  décadence,  eft  d’avoir formé  
 Antonin  le  pieux  ôc  Antonin  le  Philoîophe.  Les  
 Gots s’emparèrent  d’Athènes  fous  l’empire  de  Gal-t  
 lien,  & l’an  1455  de Jefus-Chrift,  elle fut  dévaftée  
 ôc  prefque  détruite par  les  Turcs  :  elle  n’eft  plus  
 aujourd’hui  qu’une bourgade,  connue  fous  le  nom  
 de  Sétine.  ( T—N» ) 
 ATHENREY  f  qu  A t EBIÇH;  qu  A thenrY j 
 A  T  H 
 (Géogr.)  ville  d’Irlande  au  comté  dé  G â lW â y }  
 dans  la  province  de  Connaught,  à  fix  lieues- fud  
 de  Tuam &  à quatre  oueft  de  Galloway.  Elle  eft  
 entourée d’une muraille  de grand circuit qui renferme  
 beaucoup'  de  champs;  de  jardins  ôc  peu  de  
 maifôns1.  Elle  envoie  deux  députés  au  parlement.  
 Long.  8 î '4o.  lait.  SG, 30.  (C .  A.S) 
 ATHIS  ,  ( Géogr. ) nom de deux  petites villes  ou-  
 jolis  bourgs  de France ,  dont l’un  eft  dans  le Lao-  
 nois,  à une demi-lieue de Laon, &  l’autre  en  Nor-'  
 mandie  à  cinq  lieues  eft-fud-eft  de  Vire»(  C .A .') 
 ATHMONON,  ( Géogr. ) petite^ ville  ou bourg  
 de Grece  dans  l’Attique,  de  la  tribu  Cécropide. 
 •   Ses habitans  étoient finguliérement attachés au culte  
 de  Vénus ;  on  y   voyoit un  temple  dédié  à  cette  
 déeffe  fous  le  nom  d’Uranie;  le  roi  Porphyrion  
 l’avoit  fait  bâtir.  ( C. A. ) 
 §   ATHOL,  ( Géogr. )  province  d’Ecoffe*,  dans  
 la partie mitoyenne de  ce royaume,  entre  les  provinces  
 de  Perth,  de Stratherne,  de  Baderioch  ôc  
 de  Loquabir.  C’eft  un  pays  ftérile,  couvert  de  
 montagnes, de bois , ôc rempli  de  lacs dont les principaux  
 font ceux de Lagan, d’Eyrachel, de Reynach  
 &   de  Garry. Blair en  eft la capitale. L’aîné de l’une  
 des  branches  de  la  famille  de  Murray,  prend  le  
 titre  de  duc  d'Athol.  ( C.  A.') 
 ATHON, ( Géographie. )  ville de la Paleftine dans  
 l’Iturée,  fur  les  frontières  de  l’Arabie.  Alexandre  
 Jeannée la conquit fur Aretas, roi d’Arabie.  (C. A .) 
 §   ATHOS,  ( Géogr. )  grande  ÔC  fameufe  montagne  
 d’Europe,  fur  les  cotes maritimes  de la Macédoine, 
   vers l’ancienne  Thrace  ou Romanie moderne  
 , dans une  prefqu’île  dont  elle  occupe  toute  
 la  longueur,  ôc  des deux côtés  de laquelle  fe-forment  
 il golfo  di conteffa, jinïis Jlrimonicus  &  il golfo  
 di monte fanto , Jinus Jingiticùs.  On donne  communément  
 à cette prefqu’île  quarante  lieues de  circuit  
 &   autant à la bafe  de  YAthos.  Ce  mont eft compté  
 dans  le  nombre  des  plus  confidérables  inégalités  
 convexes  qui  foient  fur  la  furface  du globe :  c’eft  
 une chaîne de plufieursfommets, & ,  pour ainfi dire,  
 de  plufieurs  étages,  parmi  lefquels  il  en  eft  un  
 qui par fa hauteur &   les habitations,  attire fur-tout  
 l’attention  des  Curieux :  c’eft  celui que  Pon appelle  
 proprement  YAthos  &   le  monte fanto.  Sa  hauteur  
 n’a  point  encore  été  mefurée  comme  celle  du  
 Ténérif,  du  Chimboraço ,  du Saint-Godard  &   du  
 Canigou ; mais on la conçoit par l’étendue de l’ombre  
 .qu’elle fait. Cette  étendue  fut déjà obfervée  par les  
 anciens : Pline &  Plutarque rapportent qu’au folftice  
 d’été  , vers l’heure du coucher du foleil, la place du  
 marché  de  Myrrhina,  dans  lile  de  Lesbos,  au-  
 "  jourd’hui  Stalimene ,  recevoit  l’ombre  de YAthos ;  
 des •  obfervations  faites  depuis •  ont  confirmé,  le  
 fa it ,  &   l’on fait  que de  cette  île  à cette montagne  
 il  y  a  17  à  18  lieues  de  diftance. 
 Les environs  de YAthos contenoient autrefois  les  
 cinq  villes de  Cleonée, de  Thyfres, d’Akrothom,  
 d’Olophixns , de Dion,  &   nombre  de  maifons  'de  
 campagne  fort  jolies  où  fe  retiroient  fouvent  les  
 anciens  philofophes  de  la  Grece,  à  caufe  dè  la  
 falubrité  de l’air, &   de  l’afpeâ  riant  &  majeftueux  
 de -fes'coteaux, &  des  mers qui les  environnoient.  
 A   ce  peuple de philofophes ont  fuccédé vingt-deux  
 covivents de moines  grecs &   une  multitude  d’her-  
 mitages  &   de  grottes  fanéfifîéés , mais  puantes &   
 mal-faines.  Ces  couvents  font  entourés  de  murs  
 &   de  foffés ,   pour la  plupart  capables ; de  réfifter  
 aux  coups  de  main  des  corfaires dont ils  font  fou-  
 vent menacés. -On y  compte  environ fix mille religieux  
 fous-  la  prote&ion du  boftangi-bachi &  fous  
 les  yeux  d’un aga qui releve du  hacha.  Les prefens  
 qu’ils  font à celui-ci montent  â près de  yoooo livres  
 par a h ,  Sc  la  contribution  qu’ils  paient à  la Porte 
 A  T  H  677 
 Ottomàhe  eft  dg  là même  fomme.. Ce  font les  au-,  
 mônes qu’ils reçoivent de l’églife grecque en général,  
 &   des  hofpodars  de  Valachie' &:  de  Moldavie  en  
 particulier ,  qui, : conjointement  avec  le  produit,  
 des  pâturages  de  la  montagne  ,  les. mettent  en  
 .état  de  fournir  à  leur  contribution.  Ces  moines:  
 vivent ;d’ailleurs  dans  une  grande  pauvreté ,& fousi  
 des  réglés • très-aufteres ;  quelques-uns  d’entr’eux  
 fe  vouent  à  l’étude  &   à  la  contemplation;  mais  
 le  plus  grand  nombre  travaille  de. fes  mains, ou.  
 mendie.  Il  y   a  pour  eux  un marché public  qui  fe  
 tient  tous  les  famedis ;  fous  la  préfence  de  l’aga,  
 dans  un  endroit  de  la  montagne  nommé  Kareis  
 c’eft  là  qu’ils  font  échange  entr’eux  de  pain,  de  
 fruits  ,  de  légumes,  de  couteaux ,  d’uftenfiles  ôc  
 de petites: images. Toute  viande leur eft févérement  
 interdite, auffi-bien que toute communication  avec  
 les  femmes.  On  prétend  que  tous  parviennent  à  
 un âgefort avance ;  ce qui n’eft pas  difficile à croire  
 d’après  la defeription  du  pays  qu’ils  habitent,  ôc  
 de la vie fobre  qu’ils mènent.  C’eft  aujourd’hui une  
 des  plus  grandes  euriofités  de  la Grece  moderne  
 que le  voyage  du mont  Athos.  fC .  A . ) 
 ATHOTIS,  ( Hifi. d'Egypte. )   Après  la mort  de  
 Menés  qui  avoit étendu  fa  domination  fur  toute  
 l’Égypte,  ce  royaume  fut partagé  entre  fes  quatre  
 fils. .Cèlui  de  Thebes  fut  l’héritage. d'Athotis :  il  
 paroît  que  le pouvoir fuprême  réfida  tout  en  lui,   
 ôc  qu.e fes  freres  ne furent que fes  lieutenans. Il  eft  
 du moins  confiant qu’il  fut le  collègue  dé celui qui  
 régnoit à This ,   ôc qu’il n’avoit point  d’affocié  dans  
 l e . gouvernement  de  Thebes.  Ce  prince, annoblit  
 encore le  trône  par là fupériorité des connoiffances  
 qu’il y  fit affeoir avec lui. Les Égyptiens lui attribuent  
 l’irivention‘ de  récriture  ôc  de la  langue  facrée ; il  
 étendit les limites de la géométrie dont on affure qu’il  
 donna les premières  leçons.  Son génie avide  de tout  
 connoître le tranfporta dans le ciel, pour y  contem-;  
 pler les mouvemens périodiques  de ces globes lumineux  
 flottans dans l’immenfité :  il découvrit la  caufe  
 des. éelipfes ÔC détermina- avec précifion leur retour.  
 Ses découvertes dansl’aftronomie furent gravées fur  
 des colonnes de pierre ôc de marbre ; ôc pour les rendre  
 plus refpeâables, il n’employa que des carafteres'  
 myftérieux, voulant prévenir la  curiofité  indiferete  
 du peuple qui  eût négligé la  culture  des arts  utiles  
 pour fe  livrer  à  des  obfervations plus fatisfaifantes  
 ôc  moins  pénibles.  Ce monarque  bienfaifant ne fe  
 bornant point à  une, étude  oifivej  voulut  encore  
 épier  la  nature  pour  lui  dérober  le., fedret . de  fes  
 opérations ôc pour aider fa  fécondité : l’expérience  
 lui  avoit  appris  que  le  fol  d’Égypte  n’étoit  pas  
 toujours également  fertile ôc qu’une  année  d’abondance  
 étoit  fouvent fuivie d’une  année de  ftérilité ;  
 / c e   fut  pour  en  connoître  la  caufe  Ôc  en  prévenir  
 les effets,  qu’il fit  creufer  des .cayes profondes  où  
 il  obfervoit  le dégré  de  fermentation  de  la  terre ,  
 c’étoit fur  la  quantité, des vapeurs  qu’elle  exhaloit  
 qu’il préfageoit  les années d’abondance  ou.de ftérilité. 
   Il  eft  probable  qu’en  defeendant  dans  les  
 entrailles, de  la  terre,  on, pourroit  découvrir  par  
 quels moyens  elle  .enrichit  fa  furface.  La  recom  
 noiffance publique lui donna une. place dans  le c ie l,  
 félon l’ufage de déifier  les bienfaiteurs de la  patrie*  
 Il  fut  adoré  fous le  nom de  Tkot  ou  de  Mercure*  
 L’hiftôire  ôc  la  fable  le  repréfentent  comme  un  
 génie  créateur  ôc comme  une  intelligence  bienfaisante  
 , envoyé fur  la terre  pour en  régler, la police  
 ôc  l’harmonie.  Les  détails  de  fa  vie  font  tombés  
 dans,l’oubli.  ( T—-N. ) 
 ATHRIBIS, ( Géogr.i) nom^ d’une ville en Égypte  
 ôc d’une  autre  en  Arabie.  La  première  étoit dans  
 le Delta fur l’un des canaux  du Nil ; mais  on ignorç.  
 en  quel  lieu  la  fécondé  étoit  fituée,  (  C.  A.  )