
 
        
         
		* AFFLÉURÈ,  éè.  Voÿci Affleurer , qui fuit. 
 * AFFLEURER,  v. a.  ( Arts méchaniques.  )  C ’eft  
 réduire  deux  corps  contigus  à  un  même  niveau.  
 Quand ,  au défaut  de pierres  affez  grandes ,  on eft  
 obligé d’en  mettre plufieurs les  unes  fur  les antres,  
 pour former une  colonne ,  il faut  avoir foin  de  les  
 bien' affleurer.  - 
 *  AFFLICTIF,  IV e ,  ad).  Terme  de palais.  Une  
 peine afflictive eft toute forte de peine corporelle. En  
 France,  les  gens  du roi  ou dés feigneurs ,  Ont feuls  
 carattere  pour  conclure  à péine  afflictive contre  les  
 accufés, comme depofitaires de la vindi£le publique.  
 Ces  fortes  dé  peines  ,  toujours  diffamantes  ,  ne  
 doivent  s’infliger qu’avec  beaucoup  de  circonfpêc-  
 tion, &  que fur dés preuvés bien confiantes. Lê grand  
 Vocdbùl.  Franc.  . . . 
 AFFLICTION,  (  Théol.  Mor.  )  tiré  du  latin af-  
 JLiciio  ,  du  verbe  affiigo ,  qui  fignifîé  proprement  
 abattre Une chofe  én la  jéttant contre terre  : affliger*  
 ad urram,  Plauf. On emploie ce mót , pour défigner  
 tout  mal  qui  accable  l’âme 6c  qui l’abat  ;  calamites  
 publiques  ou particulierés ,  infirmités’  ou  maladies’  
 douloureufes,  indigence  ou  privation  de  plufieurs'  
 chofes nécéffaires, travail trop long ou trop pénible,  
 mépris  ,   contradictions,  injuftices,  perfecutions  ,  
 contre-tems,  accidens  6c  revers,  perte  de  biéns  ,  
 deuils  occasionnés par la mort de p.arens où de per-  
 fonnes qui nousfont cherés, honte 6c remords caufes  
 par  le  fentiment  de  nos  péchés  &   de  nos  imprudences  
 ,  la mort  enfin avec tous fes  àvànt-côureurs,  
 telles  font les  principales  afflictions dont  là vie  humaine  
 eft  traverfée. 
 Il y  a  des  afflictions  qui  nous font difpénfees par  
 la main  de  D ie u ,  comme  des  épreuves  falutâires  
 il  en  eft d’autres  qui  font une fuite naturelle  dé nos  
 péchés,  ou qui  peuvent êtré envifagees  comme  de  
 juftes  châtimens  que  Dieu nous inflige. Les  unes 6c  
 lès autres n’ont rien qui  ne-fôit exactement d’accord  
 avec les perfections de D ieu ,  &  la fin  generale qu’il  
 fe  propofe da§s  cet  univers ,  c’eft-à-dire, la  mani-  
 feftation de  fa gloire,  6c le plus grand bien dé toutes  
 les  créatures  intelligentes. 
 On n’eft point fur pris que des péchëurs ,  qui per-  
 feverent  volontairement dans  l’habitude  du  crime ,  
 foient expofés  à diverfes afflictions, qui font  là jufte  
 rétribution de leur conduite vicieufe. Mais on trouve  
 étrange que les gens  de  bien, que  les fideles  qui  ne  
 pechent que  par furprife , par inàdvertence ,  &   qui  
 fe rëlevent bientôt de  leur péché par la repentance ;  
 on trouve, disrje ,  étrange qu’ils  foient auffi expofés  à des  afflictions,  Souvent même  plus  fënfibles  que  
 celles dont les  méchans font  vifites.  J’avouè  que  ce  
 phénomène  feroit abfolument  inexplicable, fi  nous  
 étions  réduits  à  en  chercher  la  Solution  dans  un  
 fyftême purement mondain, qui ne  préfente que  de  
 mauvais côtés dans les  fouffrances de cette vie. Mais  
 le  fyftême de  l’évangile,  d’accord avec les lumières  
 de  la philofophie la plus pure, en  nous faifant  con-  
 fidérer notre intérêt fpirituel  &   éternel, ou le  falut  
 de  notre  ame,  comme  notre  grande  fin à  laquelle  
 toute  autre chofe  doit  être  fubordonnée, nous  découvre  
 dans  les  afflictions  une  fource  d’avantages  
 ineftimables, qui compenfent bien les difgraces paffa-  
 geres  qui  les  accompagnent. 
 Je ne nierai pas que  les maux ne foient des maux.  
 Si  cependant  un  mal  quelconque  a  des  fuites,  ou  
 produit  dés  effets  capables  de  dédommager  avec  
 avantage  de  ce  qu’il a fait  fouffrir, on  ne  niera  pas  
 qu’il ne  puiffe,  &   ne doive  être envifagë comme un  
 bien  réel,  6c que  tout  homme  raifonnable  n’aimât  
 mieux l’avoir que de  ne l’avoir pas. 
 Mais  les  afflictions  peuvent  avoir  dés  fuites  de  
 cette nature,  parce  qu’une  profpérité confiante  en-  
 • dort  les hommes ;  une chaîne de  jplaifirs  qui fe fuivent  
 fans  interruption,  rendent  Famé  inacceffible  
 à  toute penfée  férieufe; un état  oppofe les fait rentrer  
 en  eux-mêmes,  les difpofe  à penfer ,  6c  leur  
 ditte  même  en quelque forte les  fujets fUr  lefqùels  
 ils  doivent  arrêter leurs réflexions. 
 Un homme qui fouffre Sc qui  fent fes maux, doit  
 tout naturellement penfer  aux moyens  de  s’en  déliv 
 re r ,  parce  qu’il  s’aime  lui-même. Ge  defir l’obligera  
 de  méditer  fur  la fource  6c  les  caufes  de  fes  
 difgraces. Si fes maux font du  genre de  ceux qui font  
 une  fuite naturelle ,  une  produétion  néceffaire  des  
 fautes  qu’on  a  commifes,  ne  doit-il  pas  fe'  dire  ,  
 pourquoi Dieu , qui eft un  être plein de bonté,  a-t-  
 il difpofé  les chofes, de maniéré  que le péché porte  
 avec foi fa propre  punition ? N’eft-ce  pas  pour  en  
 éloigner les  hommes? Monlortfournit  une  preuve  
 que  Dieu ne  voit pas leur conduite d’un oeil indifférent  
 :  6c quand  ces maux  ne  feroient-pas un effet naturel  
 6c néceffaire de  la conduite  qu’on a ténue, un  
 homme qui  croit une  providence ,  Viendra  aux memes 
   conduirons ;  il  fe verra comme  forcé  de  réfléchir  
 fur  fes  actions  ;  &   cet  examen  pourra  ditter  
 d’utiles réflexions, 6c ihfpirer de bonnes réfolutions. 
 Quoiqu’en  général toutes les  afflictions  difpofent  
 à  réfléchir,  elles  ne  donnent  pas  précifément  lés  
 mêmes' leçons.  La perte  de  nos biens doit  nous dire  
 que  ces avantages fi recherchés  font de  nature  à  ne  
 pouvoir  s’y fier  :  6c  comme les periféès  naiffent les  
 • unes  des  autres,  cette  première  réflexion  devroit  
 donner lieu  à  cetté autre. N’eft-il  donc  aucun  bien  
 folide,  6c qui  mérite  qu’on s’y  attache  ?  L’homme  
 veut être  heureux, ce  defir  ne le  quitte  jamais : s’il  
 ne  trouve  pas  ce bonheur fi defiré  dans  de certains  
 objets,  il  s’attache à  d’autres; 6c n’eft-il pas naturel  
 qu’ en faifânt  les  réflexions  qu’on  vient  de  proposer, 
   on  fe dife  tout  de  fuite : il  faut  donc chercher  
 en Dieu ce  que fes créatures me refufent ;  le ciel me  
 fournira  cë que je ne  trouve  pas  fur la terre. 
 Les maladies  ,  comme toute autre  affliction  ,  ont  
 de  quoi humilier.  Mais  elles  ont  ceci  de propre  9  
 qu’elles  rappellent  uné  idée  qu’on  cherche  à  éloi-  
 gnèr,  c’èft  celle  de  la mort :  &   quels  bons  effets  
 n’en  devroit-on  pas  attendre ?  Voye\i  Pf. XC.  12.  
 EccUJiaJlique,   V I I . 3 y .  Eccléjîafle,   V I I .  X. 
 Les afflictions en  général, rendent  l’homme  com-  
 patiffant.  Celui qui n’a  jamais  connu  de  difgrace's ,   
 èft peu touché de  celles d’autrui :  l'homme  qui  en  a  
 éprouvé,  à la  vue  des malheureux,  fe rappelle ce  
 qu’il  a'  fouffert  lui-même ;  il  fouffre  à  cet  afpeft ;  
 c’eft une efpece de foulagement pour lui que d’adoucir  
 leur mifere. Rien de mieux  penfé que  cette  réflexion  
 tant de  fois  citée  ,   que  Virgile  met dans  la  
 bouche  de Didon : 
 Non ignara malimiferis fuccurrere  difco. 
 Il femble auffi qu’un homme guéri de quelque vice  
 par fes afflictions,  doit  l’être  plus  radicalement,  6c  
 plus  à  l’abri des rechutes,  que s’il l’eût été de quel-  
 qu’autre maniéré. Son état lui donne, 6c même d’une  
 maniéré fi intelligible ,  cette  leçon  qui fe  l i t ,  Jean  
 v.  14 ,  qu’il femble impoflible  qu’elle  ne  produife 
 quelqu’effet. Ce  qu’il a fouffert,  doit le  rendre  cir-  
 cônfpeâ:,  précautionné. 
 In pace  ut fapiens  aptabil idonea  hellp. 
 Hor.  S ai. 2 ,  ‘Liv.  H . 
 Elles  donnent  lieu  encore de  pratiquer plufieurs  
 vertus, dont l’exercice ne  fauroit  avoir  lieu dans la  
 profpérité. Ici l’on pourra me dire, je 1 avoue, que,  
 comme  on n’ëft pas  coupable ,  en ne faifant  pas  ce  
 qu’on n’a  pas  ôccafion de  faire-,  il  feroit  plus^ heureux  
 de  n’avoir pas  à courir le  danger de ces  épreuves  
 : mais  on  rie  penfe  pas qii’u’n homme  de  bien,  
 pour mériter  ce  titre, doit  être  en état de remplir 
 îa  généralité de  fes  devoirs,  6c difpôfé  à  faire,'  s’il  
 le  falloit,  les  chofes les  plus difficiles,  fi Dieu exi-  
 geoit de lui ce témoignage de fon amour. Et l’homme  
 peut-il  fe  connoître avant que d’avoir été  éprouvé?  
 Après tout,  fi l’on .s’en  tire honorablement, la fatif-  
 faftion que fait goûter une femblable v iâ o ire , eft un  
 riche dédommagement, &  l’on fera d’ailleurs glôrieu-  
 fementrécompenié dans le fiecle.à venir. Jacq.j.  12. 
 Je fais qu’elles ne produifentpas toujours ces bons  
 effets.  'Quelquefois  elles hébètent,  6c  empêchent  
 ceux qu’elles  attaquent,  de  s’occuper de  quoi  que  
 ce fo it ,  que  du fentiment  de  leurs maux.  D ’autres  
 fois  elles follicitent  l’homme au murmure  : d’autres  
 font tentés à employer des moyens illégitimes, pour  
 rendre leur  condition meilleure. En  pareil cas, elles  
 font encore  plus nuifibles  qu’elles ne  le  paroiffent;  
 mais il  fuffit qu’elles puiffent être utiles,'  6c  contribuer  
 à notre bonheur, pour ôter tout prétexte d’ac-  
 cufer  les  voies  de  Dieu. L’on pourra appliquer ici  
 la  penfée  d’un  ancien  qui  fait  dire  à  Jupiter  :  les  
 hommes font bien  injuftes  à  notre  égard ; ils  nous  
 imputent tous lés maux qui leur arrivent, lors même  
 qu’ils ne  fouffrent  que  par  leur  folie : 
 2-tpnaiv ctTctcSaXintriv. vtetp fxopov a\ytet 7rd%u 
 : Bpya.  Kj  iifiîpai. Hef. 
 Il  feroit  bon d’écouter ceux  qui ont paffé  par cet  
 état ,  6c  qui ont,fri  le  mettre  à  profit.  David, loin  
 de fe plaindre, en bépiffoit Dieu, Pf.  C X IX , y. Gy.  
 I  Pier.  iv.  1 2 ,7 3   & fuivans.  ( C.  C. ) 
 AFFLIGÉ,  FÂCHÉ ,  ( Gramm. Synonymes.  ) On  
 eft  affligé  de ce qui eft trifte ; on eft fâché de ce  qui  
 blefîe. Je fuis affligé  du malheur qui vous eft arrivé,  
 &  fâché que vous ne m’en ayez point fait part. 
 Dans  un  autre  fens, fâché dit moins  qu’affligé.  Je  
 {ins ffâché d’aVoir perdu mon  chien,  6c affligé  de  la  
 mort de  mon ami. ( O.  ) 
 * AFFLIGEANT  ,  e a n t e   ,  adj.  ( Gramm.  )  qui  
 afflige,  qui  caufe  du  chagrin,  de  la  trifteffe.  Voilà  
 une nouvelle  bien  affligeante.  . 
 *  AFFLIGER ,  v.  a.  (  Gram.  )  caufer du chagrin  
 ou  de  la  trifteffe.  Cette  nouvelle rGafflige. 
 A f f l ig e r   ( s ’ ) ,  v. réciproque.  Reffentir du chagrin  
 ,  du déplaifîr, de  la trifteffe. Le  fage ne s'afflige  
 point  des  fottifes d’autrui. 
 ÀFFLUENTE ,  matière  affluente.  ( Phyfique. ) Le  
 célébré  abbé  Nollet  diftingue  dans  i ’éle&ricité  la  
 matière affluente  de  l’effluente.  La première  eft  celle  
 qui  fé  rend de toutes  parts au corps électrifé ;  6c  la  
 fécondé, celle qui en fort. Voye{ F eu  é l e c t r iq u e   
 dans  le  Dict.  des Sciences,  &c. ( J. I ). C. ) 
 * AFFLUER,  v. m  (Gram.)  le  dit  au  propre  des  
 eaux qui vont  fe rendre  dans un  même endroit :  un  
 grand nombre  de  fleuves affluent  dans la Méditerra-  
 iiée  ;  6c fignifie  au  figuré,  furvenir  en  abondance,  
 arriver en  grand nombre  :  les  denrées  affluoient aux  
 marchés ;  les  étrangers affluent à  Paris. 
 *  AHFOIBLI,  ie  ,  part,  paflif du  verbe  affaiblir  
 qui  fuit. 
 * AFFOIBLIR, v.  a.  ( Gram. ) diminuer ou abattre  
 les  forces ,  énerver,  rendre  foible. Ce  verbe fe  
 dit au propre  6c  au figuré. Les débauches affoibliffent  
 Té eôrpS  6c l’efprit; 
 A f f o ib l ir   la monnoie,  c’eft en diminuer la va- .  
 leur ,  foit  au titré ou  au  poids.  Voye£ ci-après Af-  
 FOIBLISSEMENT  des monnoies. 
 Af f o ib l ir   une pièce  de  charpente,  c’eft  en  diminuer  
 l’épaiffeur ou la  groffeür. 
 A f f o ib l ir , y. n. 6c s ’a f f o ib l ir  , v. réfl. (Gram.')  
 devenir foible. Ce parti affaiblit,  ou  s'affaiblit tous  
 les  jours. 
 *  AFFOIBLISSANT  ,  a n t e   ,  adj.  (Gram,)  qui,  
 âffoiblit,  qui  abat  ou  ôte  les forces,  La faignee  eft  
 naturellement affoibliffanu. 
 Tome  h 
 # AFFOIBLISSEMENt,  fi mi  (  Gram.  )  diminua  
 tion de  force &  de  vigueur,  au propre  &  au figuré.  
 Uaffoibliffement du  corps  & 'd e  l’efprit  ont  fouverii:  
 leur  caufe dans  les  débauches d’une jeuneffe imprudente. 
   L'affoibliffement  de  l’autorité  vient  quelquefois  
 de  la  violence  des  moyens  qu’on  emploie  
 •  pour  la maintenir. 
 ,  ^  AFFOIBLISSEMENT  des  monnoies, c'eik la diminution  
 de  leur  valeur;  foit  au: titre ,  foit au  poids. Il  
 y   a plufieurs  moyens  d’affoiblir  la monnoie.  i°. Ert  
 diminuant le poids ou  la bonté de la matière ;  z°. en  
 augmentant  le  prix de  l’efpece ;  30.  en changeant la  
 proportion  des métaux ; 40. en chargeant les  efpeces  
 d’une forte traite, laquelle ne  devroit être que.fuffi-  
 fante  pour payer  les  frais  de  fabrication.;  50.  en  
 augmentant les  remedes  de poids  6c de  loi ;  6°.  en  
 fâilànt fabriquer une  fi grande quantité  de bas billofi  
 &  de  cuivre; hors de  la  proportion  obfervée entre  
 l’or 6c  V 'argent ;  que  ces  efpeces , qui ne  font faites  
 que pour payer  les menues  denrées ,  entrent  dans  
 le  grand  commerce, 6c foient reçues  en nombre aû  
 lieu des  bonnes  efpeces d’or 6c  d’argent. 
 Les grands inconvéniens  quinâiffent,  &   qui font  
 infeparables  des  affbibliffemens  des monnoies ,  font  
 que  les  fouverains perdent  plus  que(  les  peuples ;  
 qu’ils occafionnent les guerres en appauvriffant leurs  
 états,  donnent lieu  à la fonte  des  bonnes  efpeces t  
 6c  à  l’enchériffement  des. marchandifes  :  les  étrangers  
 ne  commercent plus ,  6c  n’apportént plus  leur  
 argent ;  c’eft une  taille  que  le  prince  leve  fur  fë'S  
 fujets,. 
 Par  les  affbibliffemens  des  monnoies  ,  qui  fe  font  
 par un excès  de traité,  le  prince invite, l’étranger &   
 le faux morinoyeur  à contrefaire les efpeces. 
 Quant  aux affbibliffemens  qui fe  font par là différence  
 dé  proportion,  le  naturel,  le  billonneUr  8C  
 l’étranger trarifportent impunément celles des efpeces  
 ■, d’or  6c  d’argent qui  font le  moins  prifées dans leur,  
 'étatî 
 •  Quant à ceux qui fe font par la diminution du poids  
 de la bonté intérieure, &  par le furhauffement du prix  
 des  efpeces, . le  prince en  donne  le  profit  à ceux de  
 fes  fujets  qui  ont le, plus  de  çes  efpeces,  6c  lequel  
 ils  reçoivent,  lors de  l’expofition d’icelles. 
 Le  prince  ne  doit  jamais  .affoiblir  fes  monnoies  
 pendant  la  guerre.,  les  troubles  ,  ou  mouvemenS  
 civils  qui fe .font dans  fon état, parce qu e ,  pendant  
 çe  tems,  le  prince  laiffe  la  -liberté de  fabriquer  de  
 femblables efpeces ,  6c par  ce moyen de  retirer  le  
 profit qu’il croit  recevoir feul par cet  affoibliffement.. 
 Affoiblir les efpeces d’o r , fans affoiblir les efpeces  
 d’argent  ,  &  vice  verfâ,  ç’eft  de  même  que  fi  le  
 prince affoibliffoit.les efpeces  d’or 6c d’argent,  puisqu’il  
 eft  au  choix  d u , débiteur  ou  du  payeur,  de  
 payer en  efpeces  d’or  ou  d’argent. 
 Quand le  prince  a affoibli les morinoies,  dès qu’iî  
 peut  revenir  à la  bonne  &   première  monnoie,  il  
 y   profite plus  qu’aucun  de  fes  fujets,  (-f-)  " 
 AFFOLÉ, ÉE, adj.  6c  part,  paflif, (Marine.)  Oh  
 qualifie  ainfi l’aiguille  d’une bouffole  qui  eft lente  à  
 prendre fa direction, ou qui a beaucoup de mouvement  
 d’ofcillatipn.  Affolée,   eh  ce  fens,  fignifie êtrà  
 dérangée , •  être  folle. 
 Avoir été mal aimantée ,  ou avoir perdu fa vertii  
 magnétique,  font des raifons  fuflifantes pour affoler  
 une aiguille. On prétend que certains parages, qu’un  
 orage  violent peuvent  produire  le  même  effet :  je  
 ne le nie point  ;  mais jamais,  malgré  nies informations  
 , je n’ai trouvé perfonne qui m’eût dit en avoir  
 été  témoin.  Prenons  garde  que  ce  fait,  qui  paffe  
 pour affez confiant,  ne  foit cependant  que  Penfanc  
 d’une imagination  épouvantée,  6c  ne  fe  foutienné  
 qu’à la. faveur d’une tradition jamais approfondiei