
îuùts jours qu’ils travaillent, après îefqü'els ils ont
Buit jours de repos ; dans l’autre partie de la taverne
■ celui des cornes ou comités, -où ils ont droit de
placer du vin qu’ils diftribuent à leur profit aux
forçats qui, par leurs travaux, -fe .peuvent procurer
cette douceur.
Toutes les falles -ont l’appui de leurs, fenêtres
élevé à fix ou fept pieds.(plancha III. profil du corps
-de logis C. ) , pour leur ôtet toute communication
& connoiffance avec le port; & l ’ouverture des
portes ou paflages du mur de refend , -fe. trouve dans
le même alignement. Ainfi les fenêtres étant ouvert
e s , l’air peut y être renouvelle dans un inftant,
la hauteur des planchers leur affurant en même tems
un air plus fain. Ainfi des deux écoinçons do chaque
fenêtre , & à la hauteur de fe.pt pie.ds , font des
fanaux ( planche II. à. la troijieme partie du profil ig.')
avec des lampes, auxquels ils ne peuvent atteindre,
& qui éclairent , ainfi que nous l’avons dit, leur
.garde pendant toute la nuit ; fi ces fanaux qui fervent
à les éclairer, étoient éteints par les forçats,
qui eft une marque de foulevement, dès-lors ils
font punis comme coupables de révolte. La garde
fe fait principalement par les pertuifaniers qui ont
chacun fur leur compte dix forçats enchaînés de deux
en deux pendant le jour, lorsqu’ils fortent ; ce qui
les a fait appelle r couple, & ils font tous enchaînes
pendant la nuit au pied du tolat {planche III.profil
du corps de logisA.) -, & un certain nombre de pertuifaniers
eft deftiné à voir ceux qui voudroient
exciter du défordre, les obligeant à être couchés fur
. leurs bancs.
La fource qui fourniflbit à l’hôpital de la Marine,
•étant beaucoup plus élevée qu’il ne falloit , étant
d’ailleurs la feule qui pût atteindre au premier étage
du bagne, je la dirigeai pour cet u-fage, & la remplaçai
par une autre fource très-propre au fervice
de l’hôpital, quoi qu’éloignée de 500 toifes de la
Ville : mais cette fource conduite à ce premier étage,
n’étant pas allez confidérable pour, fournir au rez-
de-chauffée , je fus obligé d’établir une citerne
( planche II. au plan 60, ) dont la hauteur du niveau,
& la quantité d’eau qui s’y ramaffe pendant la nuit,
fourniffent à tous les réz-de-chauffée '{'planche III.
.profil du bagne 3.1. & 26 le robinet de la .citerne pour
le ref-de-chaujfée.') pendant le jour ,à tqutesjes latrines,
çùifines, & lavoirs {planche IL . au plan JJ.)
du bâtiment ; ce qui ne contribue pas peu à la propreté.
& à écarter les. mauvaifes,odeurs , dans un
endroit où il fe trouve une fi grande quantité de
perfonnes, qui, par les réglemens, ne font obligés
à changer de chemifes que de huit jours en huit jours.
Il faut obferver qu’outre ces précautions , j’ai pris
celle de ménager une ventoufe de, chaque latrine
( planche II. à la fécondé partie du profil /o.)'qui fe
termine deffus le toit , 8c exhale facilement la puanteur,
ayant lé foin.de fermer la lunette de la latrine
.par un petit couvercle , & la latrine par une porte.
Outre cela , j’ai donné beaucoup d’élévation aux
falles ,. 8c pratiqué l’arcade au-deffus des portes ou
paflages du mur de refend’ du milieu , la plus haute
..qu’il m’a été poflîble., réfervant la hauteur conve-
^ablé à’la fermer pour ménager le paffage de la conduite
dé l’eau , ce qui laiffe un plus libre cours à
la circulation de l’air - {planche III. profil des falles
B. foye^ planche, 11, au profil du bagne . fur la longueur;
à C élévation cC.un mur de refend, ton voit la dif-
pofition des, arcades).
Pour fentir davantage la fureté de la garde, il faut
revenir à la diftribution des pavillons, en commençant
par celui dii milieu.,
Le pavillon du milieu, qui a deux avant-corps,
annonce le logement , des officiers. Dans fon pre-
oüçr rez-dç-çbauftee çft ua Yçftünjl % {planche ƒ, ait
plati 2.) qui le divife en deux. Tràverfant Iecôrps-.
de-garde {idem^.) on entre dans une petite chambre,
deftinée pour l’officier commandant la troupe.
A chaque veftibule ( planche II. au plan go.) il y a
un factionnaire .pour avertir , dans les.cas preffés,
le corps de .garde. Le refte de ce rez-de-chauffée,
n’eft qu’en,caves, pour mettre laprovifion des forçats,
qui n’eft.pas bien confidérable. Le nîunition-
naire , qui fournit les rations , ayant de grands ma-
gafins appartenans au ro i, n’y envoie que ce qui
fe confume journellement par les forçats.: les autres
caves font diftribuées aux différeris officiers. Au pied
de l’efcalier ( planche II. au plan 29.) eft une porté
de fer de neuf pieds-* largeur, de la rampe , , quoi-
. que la porte d’entrée, qui eft de bois, foit très-
forte. Le deffus, terminé en demi-cercle, eft orné
d’une grille de chaînes., manicles & chauffettes de
fer rond, que les forçats portent aux pieds.
Les marches dè l’efcalier font des pièces de bois
formant la marche, dont les chaînes auroient écorné
l’arrête , fi elles étoient de pierre.
L’on entre dans la cour par une double rampe
( planche IL au plan 4J).
La nature du terrein m’a conduit à établir ce pre*
mier rez-de-.chauffée, qui ne laiffe pas d’être très-
utile , logeant le détachement, dé quarante foldats
de la Marine, deftinés à prêter main-forte aux pertuifaniers...
- '
Dans le fécond rez-de-chauffée ou rez-de-chauffée
des falles, j’y.ai pratiqué, outre le veftibule, deux
corridors { planche IL au plan g J .) pour aller dans
les falles ■ & appartémens des différé ns officiers»
Les officiers-majors ont deux pièces { idemg 4. )
avec leurs entre-fols ; les cornes ou comités & ar-
. goufins une pitce{planche IL auplan g 4.,)& entre-fol,
avec, de, petits efcaliers pour y monter. Ce font
ces entre-fols & la hauteur des fenêtres des falles ,
qui m’ont forcé à faire les fenêtres des avant-corps
8c pavillons, d’une proportion contraire aux réglés ,
la même ouverture éclairant l’entre-fol & l’etage
d’en bas. ( Voye^ planche I. t élévation du bagne du
.côté du pond)
A l’extrémité de chaque corridor, ou à l’entrée
de chaque falie, il y-a deux portes, la première de
bois {planche IL au plan g 6 . & au profil 4. ) très-
forte , avec un petit guichet grillé de fe r , pour
avertir la garde en cas de befoin ; 8c la fécondé do
fer { idem g y , & au profil J.) entre ces deux portes»
font les logemens des cornes ou comités & argoufins,-
Dans le veftibule {planche II. au plan go.) eft un
autel fur des roulettes, couvert d’un étui, que l’on
tranfporte au pied de l’efcalier pour venir à l’enfilade
dés falles, 8c y dire la meffe, 8c officier les
fêtes 8c dimanches , les forçats ne bougeant point
.de leurs bancs. Dans le même veftibule fe trouve
une grande pompe d’incehdiç, fe mouvant auffi fur
. des roulettes, qui prend fon eau derrière la latrine ,
par le moyen d’une manche de cuir qui fe .met à
. écrou , 8c qui- conduit l’eau dans le coffre de la
pompe.
Enfin le troifieme veftibule eft difpofé comme le
fécond ; & au pied de l’efcalier qui va aux greniers,
eft une porte de fer. Ainfi tous ces pavillons & ces
avant-corps fervent de logement aux officiers-majors
qui ont le commandement, aux aumôniers,
chirurgiens, cornes 8c fôus-comes, comités & fous-
comites qui font agir les forçats, ainfi qu’aux argoufins
qui • en font chargés, q ui, de quelque
façon qu’un forçat s’évade par négligence, ou non,
payent une fomme pour chaque forçat. Auffi ont-
ils dans leurs appartenons des fenêtres grillées pour
voir ce qui s’y pafle, & y remédier ; 8c pour dernière
reffource , en cas de révolte, y mettre des fu-
* tandis que. des p a v ita s extrémités, on
#éut agir avec la même vigueur , 8c arrêter cîès
leur principe les féditioris. De cés pavillons on
va par de petits efcaliers dérobés aux greniers, pour
Communiquer avec tous les corps-de-garde.
s Dans les pavillons des extrémités, à chaque côté
du gros mur, font pratiqués deux cachots ( planché
I I . au plan 44 & au profil iy.) pour mettre les pertuifaniers,
les forçats n’ayant pas d’autre punition
que les menottes , doubles chaînes , la baftonnade,
Ou la mort fi le cas l ’exige, reftant jufqu’à la purii-
lion fur leur banc.,
Les greniers qui régnent au-deffus des falles s’étant
trouvés vaftes 8c commodes , on y a ménagé
les çafernes des pertuifaniers {planche II. ait profil 8.)
qu’on auroit pu mieux établir, fi on les avoit exigées
dès le commencement du projet.
Ce genre de bâtiment exigeroit une cour {planche
II. au plan 47.) d’une étendue vafie, qui offriroit,
fans doute, un Coup-d’oeil agréable fur toute la longueur
, mais elle deviendroit d’une garde trop difficile
malgré l’élévation des murs {planche III. ait
profil du vefiibule go & celui des falles N .) qui fervent
d’aquedué à l’eau, conduite au premier étage.
Cette cour eft deftinée aux cabanes & baraques
des forçats ( planche IL au plan Jz & planche III. au
profil des falles F. ) qui font de petits appentis ouverts
depuis le toit jufqu’à terre , pour que leur
garde puiffe voir s’ils s’y déferrent. C’eft dans ces
baraques où les forçats, qui ont tous le privilège de
Travailler à leur métier, négocient avec le public,
pour lequel on a ménagé à un des angles, une porte
( planche IL au plan Jy.) où eft pofté un corps-de-
garde de pertuifaniers {idem Jg .) pour voir ceux
qui entrent & fortënt, & fi fous quelque déguife-
ment le forçât 'ne s’évade pas , quoiqu’enchaîné
depuis le matin jufqii’au foir dans fa cabane.
Au milieu de cette cour eft une latrine {planché
IL aitplan 48.) commune à tous les gens libres, qui
çft voûtée pour empêcher qu’on ne la perce & qu’ori
ne s’évade par-là. Les lunettes font grillées, ainfi
que toutes celles du bagne. A côté de ces latrines il
y en a d’autres pour les officiers {idem 4 6 ) . Aux
environs de ces latrifies , eft une fontaine publique
( idem io ) . k .
. A chaque extrémité de la cour fe trouvé un lavoir
( planche 1 /. au plan JJ : baffiri de vingt-quatre pieds
de long fur huit pieds de large) où ils lavent leurs
hardes /dont l’eau de ce baffin, étant lâchée dans le
louterram, entraîne tout ce qu’elle rencontre.
Ces fouterrains reçoivent, outre cela, toute l’eau
du toit, par le moyen d’un chaîneau en plomb qui
la conduit aux extrémités. Auffi lorfque j’y ai fait
defcendre pour les vifiter, on les a trouvés auffi nets
que dès le premier jour ; & les falles ne font in-
feftées d’aucune mauvaife odeur , comme quelques
perfopnes l’avoient prétendu avant l’exécution.
Vyye{ les planches indiquées & leur explication. {Cet
article eft de M. CHOQUET.)
B A G N O N E , {Géogr. ) petite ville d’Italie, en
Tolcane , dans la vallée de Maofa, fur une riviere
de même nom, à deux lieues oueft de Pontrémoli.-
( + )
* § « BAGRÄDE, {Géogr.) fleuve de l’ancienne
Caramanie {äfe{ Carmanie), connu maintenant fous
le nom de Tifindon ». On le connoît plutôt fous' le
nom de Bendemir. Lettres fur ÜEncyclopédie,
- BAGÜE, f. ni. {Hiß.nat. Ichthyologie.) p'oiffon chi
Bréfil , dont Marcgrâve décrit au chapitre 16 du
livre IV. dè foiî Hifioire naturelle du Bréfil, & figure
fix efpeces qui ont été copiées par Jonfton & Ruysh,
dans leur Hifioire naturelle des poiffons , page 14g ,
planche X X X V I I I , & que nous allons traiter avec
ordre.
* l ’orne l i
Première efpece.
La première efpece a environ un pied de longueur.
Son corps eft médiocrement long, relativement
à fa largeur, d’une forme cylindrique ; mais
fa tete qui eft formée d’un os très-épais, très-dur
& nud, & conique, très-déprimée ou applatie de
deffus en-deflbus. Sa bouche eft petite , fans dents
à levres épaiffes. Elle porte fix barbillons v dont
quatre à la mâchoire inférieure n’ont que la longueur
d’un demi-doigt, pendant que les deux de
la mâchoire fupérieufe égalent la longueur de fon
eôrps.
Ses nageoires font au nombre de huit, favoir :
deux pe&orales médiocres * placées fous là poitrine ,
deux ventrales fôuS le milieu de la, longueur du corps,
& même un peu au-delà, une anale fur le milieu
de l’efpaee qui fe trouve entte les ventrales & là
queue , deux dorfales, & une à là queue qui eft
fourchue jufqu’à fon milieü. De ces huit nageoires;
trois, favoir, le s deux pectorales & la premieré
dorfale * portent fur leur partie antérieure une forte
épine dentée ; la dorfale poftérieure eft charnue.
Tout fon corps eft couvert d’une peauliffe fans
écailles. Il eft par-tout, ainfi què les nageoires, d’une
Couleur argentée iuifante. La ligne qui. s’étend fur
chaque côté de fon corps eft droite, & formée
par 77 petites éminences, defquelles fort la muco-
fité qui procure à la peau le luftre qu’on y remarque.
Ses yeux font noirs, a fiez grands.
Moeurs. Ce poiffon fe pêche dans la mer & dans
l’eau falée des rivières du Bréfil. Il eft rare qu’on le
prenne fans être bleffé par les épines de fa poitrine
& de fon dos ; ces bleffures font très-douloureufes
& fe guériffent très-difficilement. On le mange : il
eft de fort bon goût, & fort gras , fur-tout dans
les rivages limoneux & bordés de mangliers & d’autres
arbres fèmblabies. On en voit la figure au n°. /.
de la planche X X X V I I I , de 1’ Hifioire des poiffons.
de Ruyfch. ' _ , ; . 7-
Deuxieme efpece.
Le corps dé la fécondé efpece eft pius long à proportion.
Il y en a de dix à ónze pieds de longueur
fur un pied à un pied & demi de diamètre. Sa tête
eft plus déprimée, c’eft-à-dire, plus applatie, longue
de huit travers de doigt , formée d’un os très-dur
& pointillé, convexe en-deflùs & plâte en-deflbus.
Sa bouche eft placée en-deffous , d’une forme parabolique
, très-obtufe & fans dents. Ses yeux font
petits, arrondis, diftans de près de quatre doigts
l’un de l’autre; D efesfix barbillons les deuxfiipé-
rieurs , qui font les plus longs, n’ont guere que
quatre travers de doigt ou égalent à peine la longueur
de la tête.
Ses huit n'ageoires en ont pareillement trois épi-
neufes, favoir : la première dorfale dont l’épine ‘égalé
fa longueur, qui eft de trois travers de doigt. Les
deux pe&oralés ont pareillement une épine fur leur
partie antérieure ; elles ont quatre travers dé doigt
de longueur fur deux de largeur. A la diftance dé
fix travers de doigt & demi derrière les nageoires
peâorales , font placées deux nageoires ventrales
deffoüs le ventre qui eft fenfiblement renflé ; elles
font arrondies ; longues-de trois travers de doigt ,•
larges de deux & réunies à leur origine. A fept
travers de doigt de la première nageoire dorfale
on voit à là partie poftérieure du dos une autre nageoire
charnue, longue d’un doigt & demi , large
d’un doigt, comme garnie de rayons mous à fort
extrémité, & au-deffoits d’elle fous le ventre , une
autre un peu plus-grande, eompofée de rayons mous.
Celle de la queue vient à trois travers de doigt de
diftance ; elle eft fourchue où partagée jufqu’à fort
milieu en deux cornes épaiffes, comme charnues^
B B b b b ij