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 de  la  Guinée  qui  fo n t   nie  de  Ferdinand  P o   ,  î’île  
 du  Prince ,  Pile  de  Saint-Thomas,  celles de  Saint-  
 Mathieu  , de  l ’A fc e n fio n   &  de  Sainte-Hélerie-.  Dans  
 la  mer  des  Indes,  vis-à-vis  de  la  côte  orientale,  
 il y  a l’île de  Madagafcar,  Tîle de Bourbon ou M a lcari  
 gn e   ,  Pîle  Maurice,  Zocotora,  &   les  îles  de  
 l’A mirante. 
 Quoique P Afrique foit en grande partie fous la z o n e   
 torride  &   q u ’ en   général  le  climat y   foit  fort chaud  
 par-tout  /la température  y   eft cependant  telle que  
 du  tropique  du  cancer  à celui  ducapricorne ,  l’intérieur  
 du  pays  &   les  côtes  ne  laiflënt  pas d’être  
 affez peuplés ; on en peut conclure  de  là  que  cette  
 chaleur e x c e ffiv e -  n’eft point contraire aux indigènes;  
 qu’elle  peut  l’être  tout  au  plus pour  des  étrangers  
 fatigués  d’un  long  voyage  &   dont la  fanté  eft mal  
 difpofée,  ' 
 Le terroir de P Afrique n’eft pas également bon partou 
 t;  il  y   a  des  quartiérs  extrêmement  fertiles  en  
 bleds, en  fru its-e x e e llen s .,  en  plantes merveilleufes,  
 en  vins  délicieux  &   en  pâturages  qui  n o u r r iffe n t   
 des  animaux  d’une chair  exquife  ;  il y  en  a d’autres  
 qui  ne  font  que  de  vaftes  déferts  entièrement  arides  
 dont  les  fables  b rû la  ns  punirent  l’avide  voyageur  
 ,  à  qui la  foif de  l’or  fait affronter le  danger. 
 Cette  partie  du  monde •nourrit  les  mêmes  animaux  
 que  l’Europe,  &  beaucoup d’autres  que l’on  
 ne  voit  point dans cette  derniere.  On y  trouve  des  
 •éléphans ,  des lions,  des  tigres,  des  léopards.,  des  
 onces,  des  panthères,  des  rhinocéros,  des  chameaux  
 ,  des  giraffes  ou  cameléopards,  des zébrés,  
 des gazelles  de  différentes  efpeces,  des  finges ,  des  
 autruches ,  des  chevaux marins, des ânes fauvages,  
 des  crocodiles,  &   quantité,  de .l'erpens  dont  quelques 
 uns  font d’une grandeur  énorme.  La barbarie  
 produit  d’excellens  chevaux  dont  nous  eftimons.la  
 race au-deffus  de  toutes  le sraces  connues. 
 Il  y   a  dans  le  pays  des  mines  d’o r ,  d’argent &   
 de  fel.  Le  Monomotapa &  le Monoémugi abondent  
 fu r -   tout  en  or.  La  côte  de  Sofala  à  l’Orient  de  
 l’Afrique  vis-à-vis  de Madagafcar &   q u i,  au jugement  
 du  favant  M.  Huet,  eft la même  chofe  que  
 le  pays  d’Ophir  où Salomon  envoyoit  des  flottes,  
 produit  auflï  une  grande  quantité  de  ce  métal. 
 La religion n’y  eft pas  la même par-tout : il y  a des  
 chrétiens  en  Egypte  &  dans'l’Àbyflïnie;  le Maho-  
 métifme régné en  plufieurs1 endroits ;  une  autre partie  
 eft  plongée  dans  l’idolâtrie;  on  prétend même  
 qii’il y  a dans  la Cafrérie &  dans le royaume d’Ard.ra  
 des  peuples  qui  n’ont  aucune’ idée  de  religion  &   
 dont  toutes  les  vues fe  bornent  à la  vie  préfenté,  
 fans  aucun  foûpçon  d’un  état  futur ;  mais fi on.lés  
 cqrinoiffoit mieux, on ver.roit peut-être le contraire. 
 Le gouvernement y  eft p r e fq u e  p a r - to u t  b iz a r r e   
 defpotiquë  &   entièrement  dépendant des  paffions  
 &  des  caprices  du  fouverain.  Ces  p e u p le s   n f o n t ,   
 pour  ainfi dire ,  que  des idées d’un jour ,  leurs  loix  
 n’ont  d’autres  principes  que  ceux  d’une  . m o r a le   
 avortée.,  &  d’autre  confiftance  que  dans  une  h ab itu 
 d e   in d o len te   &  aveugle.  On les accufè  de  fé r o -   
 cite ,  de'  cruauté,  de  perfidie. ,  de  lâcheté,  dé  
 pareffe.  'Cette  accufation  n’eft peut-être  q u e ' trop  
 vraie  :  l’ignorance  profonde  où  la  plupart  font en-  
 fevehs,  l’éducation  barbare  &  . militaire  qu’ils  ont  
 prefque  tous  reçue  ,  èn; Vôilà ’ fuffifamment  p o u r   
 étouffer d q in t e r v e r t i 'r c h e z  e'qxTes m o in d re s  id é e s  xle  
 droit  n a tu r e l.  Sur  quoi  fonder  avec  eux  un  commerce  
 focial ?  Sur  leur  fqibleffe  &   fu r   leur  fotte  
 cupidité  :  il  n’y -a   que  c e . moyen. 
 Les  Européens  n’ont  giièré -commencé le  commerce  
 $  Afrique, que vers  le milieu' du  quatorzième  
 fiecle.  Ce  commerce  ne  fe  fait  prefque  que  furies  
 côtes;  &   il y  en  a peu depuis lès royaumes  de Maroc  
 &   de  F e z ,  • jufqu’aux  environs  du  càp  Verd; 
 A  G  A 
 La plupart des établiffemens font vers ce cap &  entre  
 la  riviere  de  Sénégal  &   de  Serrelione.  Il  n’y   a  
 que  les  Anglois  &   les  Portugais  qui  foient  établis  
 fur  la  côte  de  Serrelione,  mais  les  quatre  nations  
 commerçantes pèuvent y  aborder.  Les Anglois feuls  
 refident près du cap de Miferado.  Les  François  font  
 quelque  commerce  fur  les côtes  de Malaguette ou  
 de  Greve ;  ils  en  font  davantage  au  petit  Dieppe  
 &  au grand  Seftre.  La côte  d’Yvoire  ou des  Dents  
 eft  fréquentée par tous les  Européens  : ils ont prefque  
 tous  auflï des habitations  &   des  forts à la côte  
 d’Or.  Le  cap  Corfe  eft  le  principal  établiffemenfc  
 des  Anglois.  On  tire  de  Bénin  &   d’Angola  beaucoup  
 de  Negres.  On  ne fait rien dans  la  Cafrérie.  
 Les  Portugais  font  établis à  Sofala ,  à Mofambique  
 &   à  Madagafcar.  Ils  font  aufîi  le  commerce  de  
 Mélinde.  Les  principales  chofes  que  l’on  tire  de  
 l’Afrique,  font  le  bled,  les  dattes  &   autres  fruits  
 de Barbarie,  la  malvoifie de Madere ,1  les vins  des  
 Canaries,  de Confiance ,  du  cap Verd ,  la gomme  
 &   le  miel du Sénégal,  la  poudre  d’o r ,  l’yvoire &   
 les épiceries de  la Guinée ,  du Gongo, 'de Mélinde  
 & d e  l’Abyflinie. Voye^ tous ces  différens  articles où  
 nous traitons  plus  au  long  de  leur  commerce  particulier, 
  foit dans  le  Diction,  raif.  des  Sciences,  &e.  
 ou dans ce Supplément. 
 Il  nous, refte  à  parler d’un autre  commerce  qui  
 fé  fait feulement  en Afrique ,  &   dont  les hommes  
 n’oht point encore rougi.  Les Européens  y   achètent  
 un  nombre  infini  d’efclaves  qu’ils transportent  dans  
 leurs  colonies d’Amérique  où  ils  les  occupent  aux  
 '  plus  rudes  travaux.  Nous  ne  porterons  ici  aucun  
 jugement  fur  cette  efpece de trafic.  (G.  A.') 
 *  Nous ajouterons  à  cet  article une  table figurée  
 contenant  la  divifion  générale  de  Y Afrique,  où  le  
 lecteur peut  voir  d’un coup-d’oeil les  différens pays  
 que  contient  cette  partie  de  notre  globe. 
 A G 
 AGÀB'US ,  ( & if.  Sacr. )  nom propre,  que l’on  
 croit  d’origine hébraïque Efdr. i j ,  4 5 |  a<3  &  tiré 
 du verbe ÜJV, aimer, fynonyme avec celui dephilete ,  
 qui  fignifie  aimé.  C’eft  le  nom  d’un  de  ces  prophètes  
 ,  c’eft-à-dire ,  de  ces  chrétiens honorés  du  
 don  de prophétie  alors'  répandu danM’Eglife ,  Act.  
 x i i j,  qui  vinrent  de  Jérufalem à Antioche,  lorfque  
 S.  Paul y   étoit avec  S.  Barnabe,  fur la fin  de  l’empire  
 de  Caligula,  ou  au  commencement de celui de  
 Claude. C etAgabus, que les Grecs prétendent avoir  
 été  tin  des  fpixante-dix  difciples, « prédit par l’Ef-  
 »  prit,  félon  le  rapport de  S.  Lu c,  qu’il  y   auroit  
 » une  grande  famine  par toute  la terre habitable »  
 comme  elle  arriva  fous  l’empereur  Claude,  Act 
 x f .z8 . 
 Jofephe, ont. x x . 2., Suétone ,  in Claitd. c.  xv iij;  
 Tacite , ann. x i j ,  43  ,  parlent bien  de  deux grandes  
 famines furvenues  du  tems  de  l’empereur  Claude *  
 mais Ufferius  prouve qu’elles n’ont  point.été générales  
 dans  tout  l’emçire Romain,  &   que  celle  qui  
 fait  l’objet  de  la  prédiftion  à’Agabus,  a  été  omife  
 par ces hiftoriens.  Il croit que  celle-ci  doit  être rapportée, 
  .à l’année  de  la'mort  d’Hérode  Agrippa,  ou  
 la quatrième  de l’empire  de Claude ; parce que l’auteur  
 facré,  Act.  x ij , infinue  qu’il y   eut une grande  
 difette  cette année-là.'  Scaliger  &   Spanheim  ont été  
 du  même  avis.  Mais Vitzius  ne  paroît  pas  fatisfait  
 de  leurs  raifons,  &  il préféré  d’entendre  par cette  
 famine ,  cette  difette  de  vivres qui fe  fit  fentir fiic-  
 ceflïvement  dans  toutes  les  provinces  dé  l’empire  
 romain, pendant toutle tems de l’empire de Claude  
 c’eft-à-dire , pendant l’efpace de quatorze ans. Mele-  
 tem  Leydens , page 4/, 
 Il  eft  bon  de  remarquer  que  l’écriture  fainta