
cette derniere anticipation il fe trouve un la faifant
la fixte de la baffe u t , ôc un fo l tàifant la fixte de
la baffe f i , qui ne fe trouvent point dans les accords
primitifs; ce qui provient de ce que ce la ôc ce
fo l appartiennent réellement aux accords primitifs,
mais qu’on a* été obligé de les retrancher dans le
Te'nverfement pour éviter les quintes de fuite, car
'cette modulation revient au fond à celle qui eft
marquée fig. <o , planche IV. de Mufiqu* , dans
ce Supplément. ( F. D. C. )
ANTICIPER, v. n. (Mufijue.) c’eft faire ou pratiquer
une anticipation. (F . D. C.)
ANTIDYSSENTERIQUES, f. m. pL ( M é d e c in e .)
Tfemede contre la dyffenterié : tels font l’ipeca-
cuanha , la rhubarbe , le rapontic, le corail préparé
, le fuccin, le bol d’Arménie, la terre figillée,
la terre douce de vitriol, le riz , la gelée de corne
de cerf, la teinture dé rofes de Provins, la grande
confonde , i a conferve de cynorrhodon, le firop.
magiftral, cathartique , aftringent, le laudanum, le
diafeordium, le diacode , le firop de Karabe, &c.
’( “h)
§ An t i d o t e , p M <$* Mat. med.) ce mot
compofé qu’on peut regarder comme générique, par
rapport àalexitere ôc alexîpharmaque, eft le nom
qu’on donne aux médicamens propres à chaffer ou
•corriger toute efpece de venin ; fon étymologie eft
encore plus étendue que l’acception vulgaire des
modernes : Hippocrate & les anciens donnoient ce
nom à tous lès médicamens en général. Voye{ A l e -
X i p h a r m a q û e s 6 * A l e x i t e r e s , D i c l . r a i f . d e s
S c i e n c e s , ôcc. & S u p p l . (M . L a F o s s e . )
ANTIGONE, {Hiß. poét.) étoit fils d’OEdipe &
de Jocafte, ôc foeur de Polinice. Créon, fon oncle ,
•s’étant emparé de la couronne de Thebes après la
mort des deux freres ennemis , défendit expreffé-
ment d’enterrer ou le corps , ou les cendres de
-Polinice, qu’il avoit fait j etter à la voirie. Mais
Antigone , fa foeur, étant fortie la nuit de la Ville ,
alla lui rendre les derniers devoirs. On apprit le lendemain
au roi que quelqu’un avoit défobéi à fes
'ordres ; & pour s’en affurer, il le fit déterrer, ordonnant
à fes gardes de veiller auprès. On furprit
4a nuit fuivante laprinceffe qui venoit pleurer le malheur
de fon frere, ôc on l’amena au roi, qui commanda
qu’on l’enfevelît toute v ive ; mais elle prévint
une mort fi funefte en s’étranglant. Le prince
Hémon, fon amant, fils du roi, fe tua de défefpoir.
Cet événement fait le fujet d’une belle tragédie de
Sophocle, & de deux tragédies françoifes , dont
•l’une de Rotrou, ôc l’autre de Pader d’Affezan,
donnée en 1687. Hygin raconte autrement la mort
d’Antigone ; Hémon, qui étoit amoureux de la prin-
ceffe, chercha à éluder l’ordre, & la fit cacher ; mais
-le roi l’ayant appris , obligea le prince de tuer Antigone
en fa préfence, ôc de défefpoir Hémon fe
tua avec elle, (ff-)
* § ANTIGONIE , (Géogr-.) île du Bofphore de
•Thrace ; c’eft la même que le Diâ.iaif. des Sciences,
•ôcc. nous donne ‘pour une ville de la Propontide.
* § A n t i g o n i e ou A n t i g o n é e , (Géogr.') ville
de la Macédoine.-.. . Il y a quelques fautes dans cet
■ art. du Dicl. des Scienc. ôcc. qu’il eft à propos de corriger.
Ce n’eft pas Antigonie, c ’eft le golfe de Thef-
-falonique que les anciens appelloient le golfe Ther-
.maïque. Antigonie ne pouvait pas s’appeller Cojogna
du tems de Pline : ce mot eft purement Italien. Cette
•ancienne ville ne fe nomme point aujourd’hui An-
<tigoea, mais Antigoca. Enfin, VAntigonie qui étoit
•fur le golfe Thermaïque-, n’étoit point dans îa Myg-
donie, mais dans la Chalcidique : l'Antigonie de
Mygdonie étoit dans les terres à plufieurs lieues du
golfe Thermaïque. Voyez le Diction. Géogr, de la
Martiniere. Lettres fur ÜEncyclopédie.
ANTIGONUS , (Hifi. anc.) furnommé le cyclope
ou le borgne, fut un des lieutenans d’Alexandre qui
eut le plus de part à îa confiance. Le héros Macédonien
ayant réfolu de rétablir Smyrne dans fon
ancienne fpleadeur , en raffembla les habitans qui
erroient fans patrie dans les déferts , depuis qu’ils
avOient été difperfés par les Lydiens. 11 jetta les
fondemens d’une ville nouvelle au pied du mont
Pagus, ôc ce fut Antigonus qui fut chargé de pré-
fider à cette entreprife qu’il exécuta avec magnificence
, de forte qu’il fut regardé comme le fondateur
de la nouvelle Smyrne , qui tient encore au-
jourd’huiie fécond rang parmi les villes de l’empire
Ottoman. Alexandre qui ne confiait fes conquêtes
qu’à ceux qu’il croyoit capables de les conferver,
lui donna le gouvernement de la L ybie, de la Phry-
gie ôc des pays circonvoifins-. Les lieutenans de
Darius , après la perte de la bataille d’Iffus, fe réunirent
pour faire une invafion dans ces provinces
qu’ils croyoient fans défenfe. En effet, Antigonus les
avoit dégarnies pour fortifier l’armée Macédonienne
; mais quoiqu’il n’eût que des troupes ramaf-
fees fans choix, il n’en fut pas moins ardent à chercher
l’ennemi, ôc vainqueur dans trois combats, il
rétablit le calme dans fon gouvernement, ôc porta
les tempêtes dans la Licaonie dont il fit la conquête.
Alexandre qui fe trouvoit pendant l’hyver dans une
province de la Perfe , dont les délices pou voient
amollir le courage de fes foldats, prévint ce danger,
en célébrant des jeux qui entretinrent leur activité.
Il forma huit régimens de mille hommes chacun ,
qu’il deftina pour être la prix de la valeur ôc des
fervices ; ôc ces récompenfes furent briguées comme
la diftinftion la plus honorable ; le cinquième prix
fut décerné à Antigonus.
Après la mort du conquérant l’empiré fondé par
fes armes fut partagé entre fes lieutenans qui ne
prirent d’abord que le titre modefte de gouverneurs.
Antigonus eut dans fon partageM’Afie mineure , la
Pamphilie ôc la grande Phrygie. Perdiccas qui, fous
le nom d’Aridée, exerçoit une efpece d’autorité fur
les autres lieutenans d’Alexandre, vouloit les tenir
dans l’abaiffement, il fe fervit d’Eumene , gouverneur
de la Cappadoce, pour leur faire la guerre.
Antipater ôc Ptolomée recherchèrent l’alliance
d'‘Antigonus à qui ils déférèrent le cômmandement
général. Auffi-tôt qu’il fut à la tête des rois confédérés
, il pénétra dans la Cappadoce, où il eut à
combattre un ennemi qui ne lui étoit inférieur ni
en courage, ni en talens. Eumene trahi par fes foldats
, lui fut livré ; ôc au lieu de refpeéter fa/valeur,
il le fit affaffiner. Caffandre, après la mort de fon
pere Antipater, ne put fupporter l’affront d’avoir
un collègue dans le gouvernement de la Macédoine,
il fe retira avec tous fes partifans auprès à?Antigonus
qui, foutenu de leur appui, fit trembler l’Afie. Quoiqu’il
n’eût que le titre de gouverneur, il comman-
doit en roi. Le fpeftacle impofant d’une armée de
foixante-dix mille hommes aguéris ôc de trente élé-
phans, affuroit l’exécution de fes ordres. Les officiers
dont la fortune n’étoit pas fon ouvrage, furent
dépofés. D’autres dont la fidélité lui étoit fufpe&e,
furent punis & dépouillés : il fuffifoit de lui paroître
redoutable , ou d’avoir l’àffeftion de la milice ,
pour être traité en coupable. Seleucus , fatràpe de
Babylone, fut enveloppé dans la profeription ; l’altier
Antigonus lui demanda compte de fon adminif-
tration , comme s’il eût été fon fujet. Mais, an lieu
de fe foumettre à cette injurieufe fommation , il fe
retira à la cour d’Egypte, où il forma une ligue
avec Ptolomée, Lyfimaque & Caffandre qui, comme
lui, redoutoit l’ambition de ce tyran de l’Afie. Ces
rois confédérés ayant réuni leurs forces, quittèrent
le ton de fuppliant pour parler en maîtres. Antigonus
fut fonimé à fon tour de reftituer la Capadoce ôc la
Lycie à Caffandre, la Phrygie à Lyfimaque, & Ba-
byl'one à Seleucus. Antigonus feul contre tant d’ennemis,
chercha à fe fortifier de l ’alliance des Grecs
dont il fe déclara le protecteur; Il fit publier qu’il
ne prenoit les armes que pour les faire rentrer dans
la jouiffance de leurs privilèges ôc de leur liberté.
Il fit la même promeffe aux Cyrénéens qui fe laiffe-
rent féduire par cet efpoir éblouiffant ; alors, fe mettant
à la tête d’une nombreufe armée, il defeendit
du montTaurus, & fe précipita comme un torrent
dans les campagnes de la Çilicie, tandis que fon fils,
avec une flotte nombreufe , attaquoit les villes maritimes
de la Phénicie, ^es Cyréneens furent les premiers
à embraffer fa caufe, ôc, à leur exemple, les
villes lui ouvrirent leurs portes. Gafa, Ty r ôc Joppé
•qui oppoferent quelque réfiftance, furent punis par,
le pillage. L’îlé ae Chypre, alors en proie aux factions,
lui fut livrée par Pygmalion, dont il avoit corrompu
la fidélité. Ses profpérités ne furent pas
fans mélange de revers: fon fils Démétrius perdit
une bataille fous les murs de Gafa en Syrie , & fa
défaite fit rentrer les villes de Phénicie fous la domination
de Ptolomée, qui n’ambitionna d’autres fruits
de fa viâoire , que l’honneur de rétablir Seleucus,
fon,allié, dans Babylone; il lui fournit des troupes
'dont le commandement fut confié à un général pré-
fomptueux qui, plein de mépris pour la jeuneffe de
Démétrius, s’imagina qu’il lui fuffiroit de le combattre
pour le vaincre. Il marcha fans précaution,
& le jeune prince informe de fa négligence , fondit
fur lui ÔC difperfa fon armée. Antigonus inftruit que
fon fils avoit été défait dans les plaines de Gafa, dit
froidement que Ptolomée a vaincu- des enfans,
qu’il aura bientôt des hommes à combattre. Il franchit
le Taurus avec l’appareil de toutes fes forces,
il entra dans la'Phénicie qui fut rangée fous fon obéif- '
Tance. Les deux partis également rebutés de la
guerre, firent une paix qui fut rompue auffi-tôt que
jurée. Démétrius commit les premières hoftilités,
en defeendant dans l'île de Chypre qui fut fa conquête.
La flotte- de Ptolomée difperfée par la temp
ê te , ne put l’arrêter dans le cours de fes profpé-
-rités. Ce fut dans ce tems qu’Antigonus fe fit proclamer
roi de l ’Afie; il fut le premier des fuccefl'eurs
d’Alexandre qui prit ce titre ; ôc fon exemple fut
imité par tous les gouverneurs des autres provinces.
Antigonus fe regarda comme le monarque univerfel ;
ô c enflé de fes fuccès, il forma le deffein de conquérir
l’Egypte : il fut mal fécondé par la fortune ;
fa flotte difperfée par les vents, ne put favqrifer les
opérations de l’armée de terre qui eut beaucoup à
fouffrir. Ptolomée profita de cette circonftance pour
faire déferter les troupes de fon ennemi ; les foldats
mercenaires fuccomberent aifément à la fédu&ion de
Tes promeffes, aimant mieux fervir fous. ;un roi magnifique
qui favoit .récompenfer, que fous un roi
févere & décrépit qui ne fa.voit que punir. Cette
défeéHon l’obligea d’abandonner l’Egypte fans avoir
pu l’entamer. Cette difgrace ne put humilier fa
fierté ; & perfévérant à fe croire fupérieur aux
autres rois , il traitoit Ptolomée de capitaine de
vaiffeau ; Seleucus , de condufteur d’éléphans ; &
Lyfimaque , de garde du tréfor royal. Gés rois dédaignés
réunirent leurs forces, lui livrèrent une bataille,
près d’Ipfus, ville de Phrigie. L’impétueux
Démétrius^ ,dans le premier choc, difperfe l’ennemi;
& entraîné par fon courage imprudent, il pourfuit
les fuyards avec une chaleur qui' lui ravit la yiéfoire.
11 fe trouve^par-tout invefti fans pouvoir rejoindre
le corps de l’armée : fon pere allarmé de fon danger,
teate de s’ouvrir un paffage pour le dégager;; il
u Pre^1PIj e un furieux au milieu des élé-
.phans & des ennemis. Ses foldats étonnés de fon
défefpoir, l’aDandonnent fans Combattre : ij tombe
percé de coups fur une foule de morts qu’il avoit
immolés. Il mourut la douzième année de l’ere
des feleucides; comme il étoit borgne, on lui donna
le lurnom de Cyclope.
Antigonus Gon atas , fils de Démétrius, éga-
ƒ ment célébré par fon courage & fes malheurs,
fut iurnomme Gonatas, parce qu’il avoit été élevé
à G one, ville de Theffalie ; fon pere qui avoit fait
trembler lAfie , & qui avoit réuni tant de peuples
fous la domination ; ne lui laiffa pour héritage que
la Macedoine * & quelques contrées de la Grece.
Il fignala les premiers jours de fon régné par fes
vidoires fur les Thébains ; mais il fe rendit plus
refpeéfable par fa pieté filiale , que par fes talens
militaires. Son pere rétenu à la cour de Seleucus ,
écrivit aux Athéniens & aux Corinthiens : Ne me
comptez plus au nombre des vivans, n’ayez plus
dégards à mes lettres , ni à mes ordres, ni à mon
fceau ; ^ c’eft à mon fils que vous devez l’obéif-
fance , il eft votre roi puifque je fuis captif, Antigonus,
véritablement tôüché du malheur de fon
pere, ordonna un deuil public, & .donna les témoignages
les moins fufpetts d’une profonde afflicïion:
intenfible aux attraits du trône, il n’écôiita que la
nature, & il écrivit à Seleucus en ces termes: Je
vous offre tout ce qui me refte de l’héritage de mes
peres; & fi, pour vous en affurer lâpoffeflion, vous
avef byfom de ma tête, vous pouvez endifpofer;
ce facrifice n’aura rien de pénible pour m oi, fi vous
rendez la liberté à mon pere. Ses prières furent fté-
riles ; & devenu maître d ’un royaume agité de trou-
kfes ^omeftiqnes, il eut à combattre- Pyrrhus, roi
d’Epife, qui, après l’avoir vaincu, le dépouilla de
fes états, & fe fit proclamer roi de Macédoine. Ce
prince conquérant, pour affurer le fruit de fà victoire
, vouloit l’àvoir en fa puiffance ; il le pour-
fuivit de contrée en contrée, & l’affiégea dans. Argos
ou un mur, s’écroulant fous les coups des machines
de guerre, l’écrafa fous fes débris. Après fa m ort,
Antigonus rentra en poffeffion de fes états dont il
avoit été privé pendant fept mois. Ce fut fous fon
régné que les Gaulois répandus dans l’Afie, offroient
aux rois de l’orient l’alternative, ou de leur payer
d onéreux tributs, ou de s’expofer à leurs brigandages.
Gonatas fut.le feul des fucceffeurs d’Alexandre
qui ne fe couvrit point de la honte d’être leur tributaire
, Ôc il fe prépara à les combattre s’il étoit attaqué.
^Ces barbares étonnés de fon refus, inondèrent
bientôt fes frontières. Leurs prêtres , après
avoir confulté les entrailles des viéHmes, leur prédirent
que’ cette-guerre leur feroit funefte , mais
ils fe flattèrent de fléchir les dieux par le facrifice
de ce qu’ils avoientde plus cher ; ôc faifis d’un fana-
tifme impie, ils égorgent fur l’autel d’Hercule leurs
femmes ôc leurs enfans. La nature outragée excita
leurs remords ; ÔC lorfqu’ils furent en préfence de
l’ennemi, ils crurent voir dans les Macédoniens
autant d’Euménides armées pour les punir de leur
fureur religieufe : ils paffent des tranfports de l’i-
vreffe dans l’abattement ôc l’inertie. Cette viftoire
délivra la Grece desinvafions des barbares; ôc quand
Antigonus efpéroit en recueillir le fruit, il vit fes
frontières dévaftées par Alexandre, roi d’Epire, qui
prit le prétexte de venger la mort de Pyrrhus, fon
pere, pour fatisfaire fon ambition. Les deux parfis
en-viennent aux mains -, ôc Gonatas abandonné de
fon armée , eft vaincu ôc fait prifonnier. LaMacé-
doineipaffa fous la domination d’Alexandre, qui à
fon tour fut vaincu ÔC dépouillé de fes états par
Démétrius , fils d’Antigonus, Ce prince régna quarante
quatre ans dans la Grece, ôc trente - quatre
dans la Macédoine : il mourut âgé de quatre-vingts
ans., Sa poftérité régna dans la Macédoine jufqu’à