Ce font des gales & tumeurs qui viennent fur les
nerfs des jambes de derrière du cheval / entre, le
.jarret & le paturon. *
Les arrêtes font de deux efpeces : il y en a de
cruftacées & de coulantes. Les premières font fans
écoulement de matière ; les fécondés fe diftinguent
par des croûtes humides, d’où découle une fero-
fité rouflatre , dont l’ âcreté ronge très - fouvent
les tégumens : on doit les mettre au rang des maladies
cutanées, qui attaquent les chevaux , & qui
ont toutes leurfource dans une lymphe falée, plus
ou moins âcre, 8c plus ou moins vifqueufe.
Si les arrêtes font feches , le meilleur remede eft
de les emporter avec le feu , 8c d’appliquer deffus
Pemmiellure blanche. Lorfque l’efcarre eft tombée,
on deffeche la plaie avec des poudres defficativës :
fi les arrêtes font coulantes fans enflure, on les guérit
avec l’onguent verd , décrit pour la gale. Mais
on.peut dire en général que cette maladie 8c toutes
celles qui viennent à la peau du cheval, demandent,
lorfqu’elles font portées à un certain point,
un traitement intérieur.
Les arrêtes font un vilain mal en ce qu’il dépouille
la partie du poil ; mais il ne porte aucun préjudice
notable au cheval. On appelle auffi arrêtes les queues
des chevaux dégarnies de poil, qu’on appelle queues
de rat. ( + )
ARRHENE, ( Géogr. ) contrée d’Afie, dans la
grande Arménie. Il y en avoit encore une de ce
nom dans l’Arabie Heureufe, habitée par des Arabes
. vagabonds, laquelleStrabonnommeArarene.(C.A.)
ARRIANA, ( Géogr.) ville de Germanie, au département
de la Pannonie norique. On croit que
c’eft aujourd’hui AttenhoVen, bourg d’Autriche fur
le Danube. (C . A . )
ARRIANE, ( Géogr. ) ville d’Afrique au royaume
de Tunis. Elle eft petite 8c n’a pour habitans que
des laboureurs & des jardiniers; mais quelques
morceaux d’archite&ure 8c de fculpture que l’on y
trouve, font conjetturer qu’elle étoit anciennement
plus confidérable. ( C. A . )
ARRIENNES, ou Airiennes, ou Erennes,
( Géogr. ) montagne de France en Normandie , à
une lieue de Falaife, du côté de l’occident ; elle
eft connue par fes oifeaux de proie , 8c par quelque
médailles antiques que l’on y déterra dans le XVIe.
fiecle. C’eft dans fon voifinage , mais dans la plaine,
qu’eft fitué le village d’Arne, où l’on prétend que
la mer envoie fes eaux de tems en tems par des
conduits fouterrains 8c inconnus , 8c que là , formant
un petit lac très-poiffonneux, Ce lac tantôt
fe maintient à une hauteur confidérable , tantôt fe
defféche absolument. Ce qu’il y a de certain, c’eft
que ce village n’eft baigné d’aucune riviere, ni d’aucun
ruiffeau, 8c qu’il eft à plus de huit lieues de la
mer. (C .A . )
ARRIMAGE, f. m. ( Marine.') Ce mot exprime
l’arrangement de tout ce qui entre dans l’intérieur
d’un Vaiffeau; mais il défigne d’une maniéré plus
particulière la façon dont font arrangés dans la cale,
le lèft, lés futailles, les quarts de viande & ceux
de farine , &c. 8c c’eft en ce fens que je vais traiter
de l'arrimage.
Il eft d’ufage que le foin de ¥ arrimage', toujours
joint avec le détail de tout le vaiffeau, ne regarde'
point les officiers qui font d’un grade fupérieur à
celui de lieutenant de vaiffeau ; mais c’eft ordinairement
au plus ancien d’eux à qui le capitaine le
confie. Dans le bâtiment où le fécond n’eft point
au-deffus de ce grade, c’eft le fécond même qui
en eft chargé. On donne toujours le nom de lieu-
teriant-én-pied à l’officier chargé de Xarrimage, de
quelque grade qu’il foit. Il choifit pour travailler
fous fes ordres un contre-maître Si un certain nombre
de matelots qui ne quittent point la cale, 8c
ne font occupés que de l’arrimage, 8c qui pendant
tout le cours de la campagne font également chargés
d’une façon particulière de tout ce qui entre
dans la cale, 8c de tout ce qui en fort : on diftingue
ce contre-maître par le nom de contre-maître <£arrimage
, 8c les matelots font diftingués auffi par le
nom de gens de la cale.
On commence par bien nettoyer le vaiffeau /
décharger le vieux left, laver, balayer 8c vifiter
les lumières 8c les conduits faits pour laiffer couler
l’eau jufqu’aux pompes: lorfque ces précautions
fontprifes, on embarque le left. On doit fè régler
pour la quantité qu’il en faut prendre fur les di-
menfions du vaiffeau, 8c fur le poids de fa charge
car le même vaiffeau ne doit pas toujours porter
la même quantité de left à toutes fes campagnes ,
parce qu’il n’a pas à toutes la même fomme de poids
à porter.
Pour déterminer la quantité de left qu’il convient
d’embarquer dans un vaiffeau neuf 8c qui n’a point
encore été à la mer, la réglé la plus sûre feroit de
prendre la quantité en poids, que doit porter le
vaiffeau pour être à fa charge.la plus avantageufe ,
8c c'eft au conftrufteur à la donner , 8c d’en fouf-
traire le poids de la mâture, gréement, rechange,
artillerie, munitions de guerre & de bouche, des
hommes avec leurs armes 8c bagages, 8c généra-,
lément de tout ce qui doit entrer dans le vaiffeau
le refte donneront la quantité de left qu’il faut prendre
( lorfqu’on fuit cette réglé , on eftime à trois
cens livres le .poids de chaque homme 8c de fes
effets ) : mais la difficulté de cuber toutes ces chor
fes , 8c le peu de certitude que l’on doit avoir fur.
le jaugeage du vaiffeau'fait par le conftruûeur ,
rendent cette méthode prefque impratiquable. Dans
la pratique on fe contente donc de juger du mieux
qu’on peut des- capacités du.vaiffeau, de le corn-1
parer avec celles d’un vaiffeau de même rang qui
a navigué , & de déterminer là-deffus la quantité-
de left que l’on doit prendre. Si le vaiffeau a déjà,
été à la mer, on fe réglé fur l’état que l’on tient à
chaque campagne de l’arrimage du vaiffeàu, & de
la façon dont il s’eft comporté. La fimilitude des
vaiffeaux, 8c le pouvoir que l’on fe ménage d’a -
j jouter une certaine quantité de left à la charge lï
le vaiffeau n’étoit point affez plongé dans l’eau lorf-
qu’il eft entièrement armé, rendent cette méthode
fuffifante , quoique fort défe&ueufe par elle-même.
On ne peut pas de même retirer du left lorfque
Y arrimage eft fini, & que le vaiffeau eft trop calé,
mais on y fupplée à la mer , en ne remplaçant point
en poids les confommations journalières que l’on
y fait.
On lefte tous les vaiffeaux avec du fer & des
pierres. Le left de fer eft compofé de vieux canons,'
de bombes 8c de boulets de rebut, de tronçons
d’ancres, &c. 8c il eft affujetti par des lifteaux de
û bois cloués fur le fond du vaiffeau. On l’embarque
le premier , obfervant de le tenir éloigné d’un pied
& demi ou de. deux pieds de chaque coté de la car-
linge , parce que fa réunion rendroit les mouve-
niens du roulis trop vifs, 8c fatigueroit beaucoup
la mâture : on ne l’éloigne pas.trop non plus de
là carlinge , pour qu’il ne foit point appuyé fur l’extrémité
des varangues, ce qui pourroit nuire au
vaiffeau &• le trop délier. La quantité de left de fer
eft déterminée par la quantité totale du left que
l’on veut prendre ) parce qu’elle eft ordinairement
environ le tiers de joute la fomme : on s’en rapporte
à l’eftime pour la mefurer, 8c c’eft le maître
canonnier du port qui fait cette eftime. On fent combien
cette méthode peut tromper, & il feroit bien
plus convenable d’avoir, comme dans quelques endroits
, des faumons de fer depuis cinquante jufqu’à
deux cent livres qui porteroient la marque de leur
poids. On y trouveroit le double avantage de fa-
voir exactement la quantité de left de fer que l’on
embarque, & de le pouvoir diftribuer également,
& de forte qu’aucune partie ne feroit plus furchar*
gée que l’autre.
Le left de pierre s^mbarque enfuite : le meilleur
eft celui qui n’eft ni trop gros ni trop petit, mais
propre à bien engraver les futailles. qui portent
deffus ; qui eft net 8c point mêlé de terre, &'dont
la pefanteur fpécifique lui fait occuper le moins de
place. Un bâtiment chargé de left vient s’amarer le
long du vaiffeau d ’où on le prend pour le vuider
dans la cale. On le mefure ou avec des mannes
dont on compte le nombre, 8c dont on a pefè quel-, .
ques-unes pour avoir le poids moyen de chacune,
ou par le jaugeage du bâtiment même qui l’apporte
, ,011 enfin on le mefure avec une caiffe -fuf-
pendue au-deffus du grandrpanneau, 8c fait pour
contenir un tonneau feulement, que l’on vuide lorf-
qu’elle eft pleine en laiffant tomber lë fond, q u i,
tenu par une charnière, peut s’ouvrir 8c fe refermer.
Ces trois méthodes pour connoître le poids
du left ne peuvent donner qu’un à-peu-près àcaufe
de la difficulté de cuber les bâtimens qui le portent,
de parce qu’on remplit plus ou moins les mannes
on.la' caiffe, qui d’ailleurs ne pefent point également
fous un volume égal. Il y auroit une autre méthode
que voici, & que je tire des papiers d’un officier
de la marine diftingué, 8c dont le nom feul for-
meroit l’autorité la plus complette. << Elle confifte,
dit-il, à faire une romaine dont le plateau feroit une
caiffe telle que celle dont on vient de parler, 8c
dont la verge feroit une barre de cabeftan. On fuf-
pendroit cette romaine au grand panneau par le
moyen de cordes que l’on attacheroit à des barres
mifes fur le fécond pont : à l’autre extrémité de la
verge , on mettroit un poids qui feroit en équilibre
avec la caiffe, étant remplie & pefant un tonneau.
On rempliroit cette caiffe , 8c dès qu’elle feroit
lever le poids du bout de la verge ,\ on feroit sûr
que le left qui y feroit peferoit un tonneau. Gette
méthode paroît d’autant meilleure , qu’elle ne paroît
• avoir aucun des inconvéniens des précédentes, 8c
qu’elle ne feroit pas bien embarraffante : fi on trou-
voit que la pefanteur d’un tonneau fût trop grande,
on pourroit faire la caiffe d’un demi-tonneau. »
On doit avoir Pa’ttentiôn, lorfqu’on embarque le
left de pierre , de mettre en dehors du vaiffeau un
prélat qui prenne depuisl e fabord par où on le fait
paffer, jufques dans le bâtiment qui l’a- apporté,
afin qu’il n’en tombe point à la mer entre les deux
bâtimens, ce qui à la longue pourroit gâter le port.
On met auffi des planches en dedans du vaiffeau
appuyée fur le.feuillet de ce même fabord, par
lequel on embarque le left, 8c fur lefquelles on
fait courir les mannes pleines jufqu’au grand panneau,
ou jufqu’à la caiffe où on les vuide. A mefure
qu’on le jette dans la ca le, les matelots ont foin
de le répandre avec des pelles 8c de le placer comme
on a déterminé de le faire , foit en avant, foit en
arriéré , foit en dos d’âne, foit d’une maniéré horizontale
, car tout le monde n’eft pas d’accord fur
la façon de placer le left, 8c c’eft ce dont il faut
ici parler.
Plufieurs perfonnes veulent qu’on place le left de
façon que le vaiffeau ait la même différence de
tirant d’eau après qu’il eft lefté , qu’auparavant lorf-
qu’il etoit entièrement vuide. Cette méthode fans
doute peut être fuivie avec fuccès dans quelques
bâtimens ; mais en faire une régie générale & uni-
yçrfçlle, la mauyaife foi 8c l’entêtement peuvent
fenîs le confeilier. Que l’on compare en effet deiix
vaiffeaux dont l’un ait beaucoup de capacité de l’ar*
riere relativement à l’avant, 8c dont l’autre au contraire
en ait beaucoup de Pavant 8c peu de Par»
riere ; il eft évident que le premier de ces vaiffeaux
étant, entièrement vuide , aura peu de différence
de tirant d’eau , 8c que l’autre en aura uné
confidérable ; fi cependant on lefte cés deux bâti»
mens, en les laiffant à la même différence quecha*
cun d’eux avoit avant d’être lefté , il arrivera qitô
comme dans les vaiffeaux la place de la plupart des
chofes eft marquée, 8c qu’on ne peut changer, pai?
exemple, la place des canons , des cables, des
ancres,, &c. il arrivera, dis-je, que le premier vaif*
feaii dont les capacités de l’arriere font grandes ne
calera pas plus fous fa charge par l ’arriere que par
Pavant ; au contraire même, comme les poids placés
de l’avant dans les vaiffeaux font beaucoup plus
confidérables que ceux que l’on place de l’arriere ,
ce vaiffeau peut être réduit à n’avoir point du tout
de différence, ou même à tirer plus d’eau de l’avant
que de l’arriéré c 8c l’expérience , ainfi que le rai-
fonnement, démontrent qu’un vaiffeau ainfi arrimé
navigueroit t'rès-mal, 8c ne gouverneroit point. Le
fécond vaiffeau tomberoit dans un autre excès j
moins nuifible à la vérité, mais qui contribueroit
auffi à le faire mal naviguer, il faut donc placer lé
left de forte qu’il mette le vaiffeau à urte différence
telle que le refte de la charge le ramené à Celle qui
lui eft la plus avantageufe pour fe bien comporter à
la mer. C’eft au cônftruâeur qui a fait le vaiffeau à
la calculer 8c à la donner ; comme cependant, quel-*
qu’habile qu’il foit, il peut fe tromper, on à la pré-*
caution d’avoir du left volant que 1 on puiffe placer
en avant ou en arriéré pour corriger fon erreur,
8c ramener le vaiffeau à la différence du tirant
d’eau qu’on veut lui ..donner. Lorfque le vaiffeau
a déjà fait campagne, on doit toujours s’informer
de la façon dont il étoit arrimé, 8c dont il s’eft comporté,
car il eft. d’un, grand avantage de pouvoir,
s’appuyer fur l’expérience.
On ne convient point non plus généralement què
l’on doive placer le left horizontalement 8c de ni»
veau; quelques perfonnes le releventen dos d’âne
au milieu du vaiffeau , 8c le font aller en baiffant
vers les côtés. Cette méthode eft cependant peu
fuivie, 8c elle paroît fujette à quelques inconvéniens
; le lefte plus ramaffé au centre, rend les mou-
vemens du vaiffeau plus vifs, 8c les futailles qui
doivent porter fur le left, participant à cette pofi»
tion, femblent moins bien affujetties»
Les matelots qui répandent à droit 8c à gauche
dans la cale le left que l’on y jette , s’affurent de la
diftribution égalé qu’ils en font, à l’aide d’une ligne
verticale que l’on trace fur une des apontilles, 8c d’un
fil à plomb attaché au haut de cette même apontille.
On pofe un réglé fur le left, 8c avec un grand niveau
pareil à ceux des menuifiers ou des maçons, on
s’affure s’il eft bien horizontal. Et quant à fa pofi-
tion fur l’avant ou fur l'arriéré, on la dirige en
examinant fouvent le tirant d’eau : il faut pour cela
avoir attention que le vaiffeau ne foit point fur-
chargé d*aucun poids qui puiffe rendre cet examen
faux 8c inutile ; 8c fi l’on ne peut s’en débarraffer tout*
• à-fait, au moins doit-on en diminuer l’inconvénient
en le plaçant vers le centre du vaiffeau.
Le left volant dont on a parlé plus haut , fe met
ordinairement fous la platte-forme de la foffe aux
cables , 8c on ne le . change de place que dans le
cas cite où l’on veut mettre le vaiffeau à un tirant
d’eau différent. Ce left volant eft en fer, 8c compofé
de pièces maniables 8c affez régulières.
Lorfque le left eft embarqué 8c diftribué, on doit
prendre le tirant d’eau du vaiffeau tant de l’avant qus