
 
        
         
		fur-tout 'dans  fes  feuilles &   fes  fleurs ;  cette odeur  
 approche  aufli de celle du fruit du mangier, d’oîi  elle  
 â  tiré  fon  nom  de manga-nari.  Sa faveur eft amère. 
 [/(âges.  On  la  donne  en déco dion  pour  difliper  
 les fievres -,  &   dans  le  lait aigre  polir  appaifer  les  
 vertiges.  (  M .  A d  a n -s o n . ) 
 *  §   A M B U L T I ,   (  MytJiol.  )  lifei  A mbu lh.  
 Jupiter  fut furhommé Âmbülius,  dit M. Chompre;  
 Minerve 5  Ambulia ,■  O a l to r   &  Pollux  Amhulii,  
 parce  que  ces  divinités  avoient  des  autels  auprès  
 d’un  vafte  portique  ou  les  Lacédémoniens  alloient  
 fe  promener.  Lettres fur   VEncyclopedie. 
 AMED, Amid , Amida ,  (Géogr. )  anciens  noms  
 de  la fortérelîe  de Diarbekir  dans  la Turquie  Asiatique  
 fur le Tigre.  C ’eft  un  refte  de  l’ancienne  ville  
 de  Tigranocerte ,  appelléè  énfuite Conflantine ,  aujourd’hui  
 Diarbekir  ou  Raramit. (C. A.) 
 ÀMÉLAND  ,  {Géogr.) petite  île  des Provinces-  
 Unies', furila  côte  de Frife  , qu’elle  protégé en quelque  
 forte; contre  la  violence , des- vagues , dorique-  
 la  mer  eft  en  tourmente.  Cette île ,  dont  les habitons  
 s’adonnent  uniquement  à  la  pêche  oc à la marine, 
   &  fe  partagent  en  trois  villages ,  forme  une  
 feigneurie libre &  indépendante, poflèdée allez long-  
 tems  par  la famille de  Kannega,  de  qui  la  maifon  
 d’Oranere  en  fit Tacquifition  au  fiecle  dernier.  Le  
 prince  Statdhouder  en  jouit  aujourdhui  en  toute  
 , fouveraineté.  Long. 2 S , 20.  lat.  S3. 4°*  ( L).  ) 
 A M E L I ,  f. m.  (Hift.  nat.  Botaniq.)plante  du  
 Malabar  ,  ainfi  appellée  par  les  Brames  ;  les Portugais  
 l’appellent  rai{ decctbra,  c’eft-a-dire,  racine  
 de ferpent ;  &  les Hollandois jlange-wortel ou fwart  
 fange  wortel,  à caufe de  fonufage  ;  elle  eft-figurée  
 paflablement, mais fans détails, dans 1’Hortus Mala-  
 baricus, vól.  V,  pi. X X X I I I , fig. 2 , page 6 5 ,  fous  .  
 fon  nom Malabare,  Raretta amelpodi.  ■ ■ 
 C ’eft  un  arbriffeau de fept pieds environ de hauteur  
 à  tige  menue,  à  bois  blanc,  couvert  d’une  
 écorce brune ; -fa racine eft fibreufe &   noirâtre'; fes  
 branches alternes,  nombreufes,  cylindriques,  marquées  
 de filions tranfverfaux, verd-brunes, de  deux  
 à  trois  lignes  de diamètre.  Ses  feuilles  fon  oppofées  
 deux  à  d eu x ’en  croix ,  affez  ferrées  par  intervalles  
 d’un pcrucë  environ ,  de forme elliptique,  
 pointues  aux  deux  bouts  ,  entières',  longues  de  
 quatre  pouces  &   plus .,  une  fois  moins  larges,  
 épaifles, molles, 'liffes,  Vferd-noires  deffus  & -lui-  
 fantes;  verd  moins’foncé  d'effous  ,  relevées’d’une  
 feule  cote  longitudinale ,  accompagnée  d’un  petit  
 nombre  de  nervures  alternes  de  chaque  coté  ,  &   
 portées fur un pédicule dëmi-eyKndriqué très^court. 
 Les  fleurs ,  au nombre  de  60 environ ,  fontraf-  
 femblées  au  bout  des  branches  ,  en  un  corymbe  
 ^e  deux  à-trois  pouces  de : longueur ,  à'  branches  
 alternes  &   oppofées , -  affez courtes  ,  &   portées  
 chacune  fur  un  peduncule  courbe  turbine,  long  
 de  quatre  à  cinq  lignes*,  &   large  de près  de deux  
 lignes.  Elles  confiftent  en  un  calice-à  cinq  feuilles  
 courtes  ,  arrondies,  caduques ;  en  une  corolle  à  
 cinq  pétales,  une  fois  plus -longs-,  ouverts'en une  
 étoile  de  fix  lignes de  diamètre,  elliptiques,  pointues, 
   une  fois  plus  longs que larges,  épais-,  blancs  
 en  deffus,  ftriés  de  lignes  rouges  emdeflbus ; &  en  
 cinq étamines  un  peu  plus  longues, blanches, a anthères  
 rouges,  rangées  autour  d’un  ovaire  qui  en  
 occupé  le  Centré  ,  &   qui  eft  terminé  par un ftyle  
 purpurin fourchu  en deux  ftigmates.  Après la chute  
 de  la fleur, l’ovaire grofti paroît fous là forme d’une  
 capfule fphéroïde, du diamètre de trois lignes, verd-  
 .  brune ,  luifante ,  marquée - de  trois  filions, qui  indiquent  
 trois coques ou  trois  loges,  contenant chacune  
 un  nombre  de  graines  dont Van-Rheede  ne  
 Jàit  pas; mention. 
 Uameli  eft  toujours  verd ; il  croît  fur la côte du  
 Malabar-, dans  les  terreins fablonneux  &  pierreux,  
 voifîns de Betsjour  &  de Çalicut ;  il  fleurit une  fois  
 1*30,  &   porte  fes  frliits  à  maturité  vers  le  mois  
 d’Août. 
 Qualités.  On  ne  découvre  ni  faveur,  ni  odeur  
 dans  aucune  de  fes  parties  ;  fa  racine  feule  eft  
 ameré. 
 Ufâges.  Cette  racine  paffe  pour  l’antidote  de  la  
 morfure  des  ferpens,  pourvu  qu’ôn  la  porte  fur  
 foi  dans  une  poche  ou  autrement.  La décoftion de  
 fes  feuilles  dans  l’eau,  fe  boit  comme  tin  remedo  
 fouverain  dans  les  coliques.  Ses  feuilles &   fes  racines, 
   cuites  dans  l’huile,  folirniffent  un  topique  
 très-puiffant  pour  réfoudre  &   difliper les  tumeurs  
 les  plus  confidérâbles. 
 Deuxieme efpece.  G o r a l l o . 
 Les  Brames  appellent du  nom de  gorallo une  fécondé, 
  efpece  iïameli,  dont Van-Reéde a donné  pareillement  
 une figure fous fon nom Malabare,  katou.  
 belutta amelpodi,  dans  fon Hortus Malabaricus ,  vol.  
 y ,  page 6 6 ,  pl.  X X X I I I ,  fig.  r.  Les  Portugais  la  
 diftinguent  comme  une  efpece  fauvage  ,  fous  le  
 nom  de  raiz  de  cobra  branca  do  mato ;  &  ‘les Hollandois; 
   fous celui de  wilde witte flange-wortel. 
 Le  gorallo  croît  dans  les  lieux montueux  &   incultes  
 de  Perate,-  &   dans  d’autres  lieux du  Malabar. 
   C’ eft  un  àrbriffeau  toujours  verd  comme  l'a-  
 meli,  &  qui  porte  fleurs &   fruits  comme lui ;  une  
 fois l’an ,  en juillet &  août.  Mais  il  en différé  principalement  
 en ce qu’il eft plus petit ;  que fes feuilles  
 font  plus  étroites,  plus  longues  de  fix  pouces  environ, 
   fur une longueur deux  fois moindre,  que fes  
 fleurs font blanches entièrement, moins nombreufes,  
 40  au  plus,  fur un  corymbe  moins  large  &   plus  
 alongé  ;  fa  racine  eft  blanche  &   inférieure  en  
 vertus. 
 Remarques. En comparant ces deux plantes à toutes  
 celles qui portent un nom à-peu-près pareil;  comme  
 radine  de  ferpent,  bois  de  ferpent  ,  &c.  on  fe-  
 roit  tenté  de foupçonner Un peu de négligence dans  
 les figures  de Van Rheede, &  de croire que ce qu’il  
 a repréfenté  comme Té pëdüncule des  fleurs de  l’a-  
 méli,  n’eft  autre  chofe qu’un  tube  courbe  &   irrégulier, 
   divifé-à  fon  fominet  en cinq  parties  à-peu-1  
 près égales,  &  que  cette  plante pour-roit bien  être  
 la même  chofe  que  le  mungos  des Perfans,  qui a   
 la  fleur monopétale  pofée  fur le fruit  ,  lequel  devient  
 une  baie  à  deux  loges  &   deux  graines  ,  &   
 qui -eft  par  conféquent  de  la  famille  des  chèvrefeuilles  
 ,  ou  des  apakines  ;  mais  on  fera  bientôt  
 détrompé en  fuivânt  pas  à*pas  fa defcription  &  fes  
 figures,  &   l’on  conviendra  que Uameli  doit former  
 un genre particulier,  affez voifin  de  l’alcana dans la  
 famille  des  ciftes.  ( M .   A d  a n  s o n  é) 
 § -AMELIA,  (Géogr.) ville d’Italie, dans le duché  
 de  Spolette  :  on  l’appelloit  anciennement Amenai  
 Feftus  donne  le  nom 6  A  miras  à  fon  fondateur ;  il  
 paroît,  par  des  infcriptions^  qu’elle  devint  line de  
 ces  villes que  les Romains appelaient municipium ;  
 elle  acquit  le  droit  de  colonie  Romaine  fous  Au-  
 gufte.  C’éft  la  patrie  de  Sextus Rofcius, en faveur  
 de  qui Cicéron fit un  beau plaidoyer.  Il y  a aujourd’hui  
 un  évêché  qui  ne  releve  que  du  faint fiege.  
 Elle  eft  fituée  fur  une  montagne,  entre  le  Tibre  
 &  la N era,  dans un  ferrein  agréable  &   fertile,  &   
 environnée  de  beaux  vignobles,  à  dix-huit  lieues  
 N. de  Rome.  Long, 3 0 ,  4.  làt. 4 2 , 3 3 .  (C. A.) 
 AMELPO,  f. m.  ( fâijl. nat. Botaniq'. ) nom  Brame  
 d’un  arbre  deffiné  d’une  maniéré  fort  incomplette  
 par Van-Rheede, fôus fon nom Malabare,  amelpodi,  
 dans fon Hortus Malabaricus, vol. y , pag, iqi t pl. LL 
 Les  Portugais Rappellent rai[ de cobra ;  &   les  Hollandois  
 flange-wortel,  aufli-bien que l’ameli ;  parce  
 que  fes  racines  paffent  de  même  pour  le  contre-  
 poifon de la morfure des ferpens. 
 Cet  arbre  s’élève  à-  la  hauteur  de  vingt-cinq  à  
 trente pieds dans  les lieux montueux &  pierreux  du  
 Malabar ,  autour  de  Kandenate.  Sa  racine  eft  fibreufe  
 &  jaune. Il eft tou jours verd &  fleurit pendant  
 les  mois  de  j u i n   ;  juillet  &   août;  on  ne  lui  voit  
 jamais de  fruits ; au rapport des naturels du pays. Sa  
 tête  approche  de  la forme d-’une  fphere.  Son  tronc  
 haut de fixa huit pieds ,  fur un, à- deux pieds  de  diamètre  
 , a le bois blanc, couvert d’une écorce cendrée.  
 Ses branches font oppofées en cro ix,  cylindriques ;  
 fort  ferrées,  ouvertes  fous  un  angle  de  quarante-  
 cinq dégrés au plus,  vertes dans leur jeuneffe,  affez  
 longues,  minces  &c  roides, de  deux  lignes  au plus  
 de  diamètre. Les feuilles font oppofées deux, à deux  
 en  croix,  comme  les  branches,  fur l e f q u e l l e s   elles  
 font placées  par  intervalles de deux à trois pouces  ,  
 elliptiques,  pointues  aux  deux  bouts,  longues  de  
 •lïx pouces, une  fois moins  larges, épaiffes, molles,  à, bords entiers ,  luifantes deffus,  ternes en-deffous,  
 o i i   elles font relevées d’une côté longitudinale, r a m i f 
 i é e   de chaque  côté en dix à douze nervures alternes,  
 dont chacune porte à  fon aiffelle  un  petit tubercule  
 Verdâtre,  &  Soutenues fur un pédicule cylindrique ,  
 médiocrement long,  mais affez fort pour les foutenir  
 fous  u n   angle  de  cinquante  à  foixante dégrés d’ouverture. 
 '  Les  f l e u r s   font fort petites,  difpofées au nombre  
 de deux cens , en un corymbe terminant les branches,  
 une fois plus court que les feuilles ,  partagé  en trois-  
 ou quatre paires de branches oppofées en croix,  qui  
 fe  fubdivilent pareillement en  trois ou quatre paires  
 aufli  Oppofées  en  croix,  à  l’extrémité  de  chacune:  
 defqueiles -les  fleurs  font  portées  fur  un  pédicule  
 d’une ligne &  demie de longueur. Chaque f l e u r  forme  
 une petite étoile  de même largeur,  à peu-près d’une  
 ligne  &   demie  d’ouverture,  blanche,  compofée'  
 d’un calice de quatre feuilles &  d’une corolle à quatre  
 pétales elliptiques, pointus, une  fois plus longs que  
 larges. Van-Rheede nous laiffe ignorer fi cette fleur a  
 des étamines,  &   par  conféquérit fi  elle eft mâle ou  
 li  elle  eft  hermaphrodite  ftérile ;  il  nous  apprend  
 feulement que jamais on  ne  lui voit de fruits.  Peut-  
 être les étâmirtes &  le piftil font-ils trop peu fenfibles  
 dans  une  fleur  aufli  petite ;  peut-être  aufli  le  fruit  
 feroit-il une capfule q u i,  avant de s’ouvrir,  aura été  
 prife pour un bôuton de la fleur,  &  qui  s’ouvrant à  
 quatre battons  dans  fa maturité,  aura été  confondu  
 avec des fleurs  paffées  ou  flétries,  qui  auront  per-  
 fuadé  les  Indiens,  &  Van-Rheede fur leur rapport,  
 q u e   Vamelpo ne portoit point de fruits. 
 Qualités. Au refte cet arbre n’a aucune ôdèur.  Ses  
 feuilles  ont  une  faveur  acide  ,  &   fes  fleurs,  ainfi  
 que f a   racine,  font t r è s - a m c r e s ; 
 Ufages. Sa racine eft très-eftimée, parce qu’il fuflit,  
 félon  les Malabares ,  de  la porter  fur  foi  p o u r   être  
 préfervé  des  accidens  fâcheux  qui  réfultent  de  la  
 morfure des ferpens venimeux. 
 Remarques.  Quoique  Van-Rheede  n’ait  rien  pii  
 nous apprendre des  fruits  de  Vamelpo,  cela  ne  doit  
 pas nous  empêcher  de  claffer  cet  arbre  d’après  les  
 caraQeres  que  fourniffent les  autres  parties  qui  en  
 font  connues.  Ainfi  en  examinant  fes  feuilles,  on  
 voit que les tubercules qu’elles portent à l’aiffelle de  
 chacune de leurs nervures,  peuvent être comparées  
 âux  foffettes  que  portent  aux  mêmes  endroits  les  
 feuilles^du  bois de  guittare,  citharcexylon,  d’autant  
 plus  qu elles  font  oppofées  en  croix  comme  elles ;  
 mais  fes  fleurs  polypétales  régulières,  nous  font  
 v 01 r une reffemblance plus prochaine entre les plantes  
 «ç la tamiuç des ciftes,   où  ce  genre doit  être  placé 
 ;  affez  près  de  l’ameli ;  de  forte  tpie  les Malabares,  
 qui ont coutume de regarder ces deux plantes comme  
 deux  efpeces  d’un  même  genre  ,  font  bien  plus  
 proches de  la vérité que Jean Commelin ,  q u i,  dans  
 fes  notes  prétend  qu’elles  n’ont  aucune  affinité ;  
 d ailleurs 1 am e lp o  différé autant que l’ameli de toutes  
 les  autres  plantes  qui  portent  le  nom  de  r a c in e   d i   
 f e r p e n s .   (M.  A d a n s o n . ') 
 AMÉNITÉ,,  f.  f.  ( Philofôphie  morale,  Belles*  
 Lettres. )   C’eft dans le  cara&ere,  dans les moeurs oit  
 dans le langage,  une  douceur  accompagnée de  poli-  
 teffe &  de grâce. L’aménité prévient, elle attire,  elle  
 engage,  elle fait fouhaiter de vivre avec celui qui en  
 eft doué; 
 Un peuple fauvage peut avoir de la douceur ; mais  
 Y aménité n’appartient qu’à un peuple- civilifé. 
 La fociété  des  hommes  entr’eux,  &  fans les femmes  
 , auroit trop  de  rudeffe ;  ce fönt elles  qui,  par  
 l’émulation  d’agrémens qu’elles  leur infpfrent,  leur  
 donnent de  l'aménité. 
 Aménité fe  dit  aufli ,  Si  dans  le  même  ferts,  dit  
 ftyle  d’un écrivain ;  &   cette qualité convient  parti-*  
 euliérement  au  familier  noble  &   aux  ouvrages  de  
 feritiment» Le ftyle d’Ovide,  celui d’Anacréôn,  celui  
 de Fontenelle eft plein 6 aménité. On peut aufli le dire  
 du  ftyle  héroïque;  ÔC  c’eft  une  des  qualités  de  la  
 profe  de  Télémaque. 
 L’aménité,  la  deÜcatèffe,  la mollefle  dti  ftyle ,  la  
 foibleffe  même  fympathifent  enfemble.  On  ne  dit  
 point d’un  ftyle-vigoureux,  énergique &  fo r t ,  qu’il  
 a de Vaménité.  ( M. MarMonte l. ) 
 AMENOPHIS,  Hiß. d'Egypte.') fils  de Raiiipsès,  
 roi  d’Egypte,  fut  élevé  für fon  trône-qu’il  fouilla  
 par fes cruautés. L’hiftoire nous le repréfente comme  
 un  tyran  féroce,  qui- ne  marché  qu’envirOnné1 de  
 bourreaux &  de yiriimes, qu’il immole à fes caprices  
 &   à  fes  foupçons.  Les  Egyptiens,  accablés  par  un  
 maître impitoyable ^  quiles dépOuilloit ä  fon gré dé  
 leurs poffeflions pour prononcer l’arrêt de leur mort  
 Ou de leur  efelavage >  fortïrent dé  leur  abattement,  
 &   tOut-à-coup  devenus  rebelles,  iis  appellerent  à  
 leur  fecours  lé  roi  d’Ethiopie,  qui  les ' délivra  du  
 monftre  qui  n’ufôit  de  fon  pouvoir  que  pour  tout  
 ofer  &  tout enfreindre. -Quelques-uns reconnoifferit  
 en lui  le  Pharaon dont le coeur endurci fut infenfible  
 aux merveilles opérées par  le  eondu&eur  des  Ifraé-  
 lites.  ( T— N. ) 
 AMÉRIQUE,  ( Hiß. &  Géographie.) -L’hiftoire du  
 monde n’offre  point d’événement plus  fingulier  aux  
 yeux  des:Philofophes,  que  la  découverte  du  nouveau  
 continent  qui, avec les mers qui l’environnent,  
 forme tout un hémifphere de notre planete,  dont les  
 anciens  ne  connoiffoient que  cent quatre-vingts  degrés  
 de longitude, qu’On pôurroit même, par une dif-  
 euflion rigourëufe,  réduire  à  cent  trente;  car  telle  
 eft  l’erreur, de  Ptolémée,  qu’il  recule  jufqu’à  cent  
 quarantë-hiïit  dégrés-  &   davantage  l’embouchure  
 orientale  du Gange,  qui,  par  les  obfervatiöns  des  
 aftronörries  modernes,  fe  trouve  fixée  a  environ  
 cent huit ;  ce qui donnecomme l’On v o it ,  un excès  
 de quarante degrésdë longitude dans Ptolémée,  qui  
 ne paroît avoir eu audune notion fur le local, au-delà  
 de ce  que nous appelions  la Cochinchtne,  qui eftpâr  
 conféquent  le  terme  Orientai  du monde  connu  deä  
 anciens ;  comme notre premier méridien  eft le terme  
 de  ce monde connu vêts  l’occident. 
 Vouloir  que  les  Phéniciens  &.  les  Carthaginois  
 aient  voyagé  ert Amérique,  c’eft une  Opinion réellement  
 ridicule, &  aufli peu fondée fur des monumens  
 hiftoriques,  que  tout ce qu’on a dit de nos jours des  
 prétendues  navigations  des  Chinois  vers  les plages  
 du Mexique. NousfavOrts par les recherches faites à  
 Pékin,  que l’ouvrage darts lequel on a voit cru  trouver  
 quelques traces de ces navigations vers les plages