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fut élevé fecrétement dans le temple. Au bout de
feptans le grand-prêtre Joiada voulut le remettre fur
le trône des fes peres qu’occupoit la cruelle A thalle.
Il réuflit, & Athalie accourue au bruit du couronnement
inefpcré de Joas, fut mife à mort par les
troupes , l’an du monde 31 16.
ATHAMAS, (H iff anc. & Mytkol.) Les malheurs
de ce prince ont ouvert un vafte champ à l’imagination
des poètes. Son hiftoire eft cachée fous
l’emblème des fables qui ont beaucoup exercé les
laborieux mythologiftes. Ce roi d’Orcomene a voit
eu , de fon premier mariage avec Neiphile, deux
enfans, Phrixus & Stellés il forma une fécondé
union avec Ino, fille de Cadmus, dont naquirent
Clearque & Melicefte. Ino , marâtre impitoyable ,
conçut une averlion invincible pour les enfans du
premier lit, dont le droit d’aîneffe éloignoit les liens
du trône. Le royaume ayant été frappé du fléau de la
flérilité , elle fit fervir la religion à fa haine : l’oracle
fut confulté fur les moyens de faire renaître l’abondance
; le prêtre, corrompu par les largeffes d’Ino,
répondit que les dieux irrités ne pouvoient s’appaifer
que dans,le fang de Phryxus. Ce jeune prince, pour
fe dérober à la mort, fit équiper fecrétement un
vaiffeau, & fe fauva, avec tous les -tréfors de fon
p e re , dans la Colchide. Athamas & Ino exagérèrent
le larcin fait par Phryxus ; & l’idée qu’on fe
forma des richeffes enlevees , donna naiffance à la
fable de la toifon d’or & à l’expédition des Argonautes.
Plus l’on s’éloigna des tems , plus l’image
de ces tréfors devint précieufe. Athamas découvrit
dans la fuite la perfidie d’Ino. Défefperé d’avoir
perdu fon fils & fes tréfors, il oublia que Learque
étoit fon fils, & comme il étoit l’objet des tendreffes
de fa mere , il le fit affaflîner, & punit' un innocent
du crime d’une femme qui étoit feule coupable. Ino
auroit eu la même deftinée , fi elle ne l’eût prévenue
en fe précipitant du haut d’un rocher dans la mer, ou
l’on publia qu’elle fut changée en monftre marin. Ce
défefpoir Athamas fervit encore à exagérer l’idée
qu’on fe formoit de la toifon d’or. (T—N.y
* § A t h a m a s , {Géogr.) riviere d’Etolie. . . Dicl.
raif. des Sciences , &c. Cette prétendue riviere eft
le 'peuple Athamane, comme l’a fait voir M. l’Abbé
Banier, dans fes notes fur les vers 3 11 & 312 du
XV*. livre des métamorphofes d’Ovide. Lettres fur
VEncyclopédie.
ATHANAGILDE, roi des Vifigoths, ( Hijl. et Efpagne.)
Vainement l’hiftoire a célébré les vertus de
ce prince, en vain elle l’a mis au rang des plus illustres
fouverains ; fes vertus éminentes , fes rares
qualités, fon équité, fa bienfaifance., n’ont pu faire
oublier l’irréparable faute qu’il commit en implorant
le fecours de Juftinien , & en offrant aux légions
Romaines des établiffemens fur les côtes maritimes
d’Efpagne. L’attachement des Vifigoths pour lui ,
leur confiance -, leur eftime, & fur-tout la tyrannie
d’Agila, fon prédéceffeur, l’euffent élevé fur le trône;
mais trop impatient de régner, il eut la criminelle
imprudence de recourir à l’avide Juftinien , & d’acheter
, au prix d’une partie des états qu’il vouloit
gouverner , la proteftion de l’empereur, & le fecours
prefque inutile des troupes mercénaires qui
fuivirent en Efpagne le général Liberius.
L’irnprudent Athanagilde ne tarda point à fe repentir
de la ceflion qu’il avoit faite à fes avares alliés :
car, peu contens des places qu’il leur avoit promifes, /
les infatiables Romains s’emparèrent forcément des
villes les plus confidérables du royaume des Vifigoths
; enforte que, quoique vainqueur & feul pof-
ieffeur du trône, le fucceffeur d’Agila vit l’Efpagne
prefque entière prête à tomber au pouvoir de fes
alliés. Menacé par les Vandales, qui paroiffoient
difpofés à faire une irruption dans fes états ; preflé
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par l’Italie, qui, foumife à.Conftantinople, ne pou-
voit fe difpenfer de foutenir les prétentions de l’empereur
d’orient ; jamais Athanagilde n’eut pu défendre
fon royaume contre les ufurpations des Romains,
ni le mettre à l’abri des irruptions des Vandales , fi
par bonheur pour lu i, l’imbecille foibleffe de Juftinien,
la démence de fon fucceffeur, & fur-tout la-
rébellion de Narfés n’eüffent garanti l’Efpagne du
joug de l’Orient, & des.armes de l’Italie. Cependant
les prétentions des foldats, établis par Liberius
dans les états d’Athanagilde , devinrent fi in-
fupportables , & leurs déprédations fi excefîives ,
que la guerre éclata entre les deux nations ; les
Romains eurent quelques fuccès, les Vifigoths remportèrent
aufli quelques avantages;mais il ne purent
empêcher les foldats & les fucceffeurs des foldats
de Liberius de fe maintenir en Efpagne pendant près
d’un fiecle , jufqu’à la fin de 6.24 qu’ils en furent
chaffés par Suintila. Athanagilde toutefois avoit réufli
dans fes vues ; il étoit monté fur le trône, en 3 54,
& il avoit choifi pour capitale de fes états Toledè ,
ville forte , placée au centre du royaume. A l’imprudence
près qu’il avoit eue d’appeller les Romains,
îes fujets ne lui reprochèrent ni vices, ni défauts;
il fut le pere de fes peuples, & fonda fon autorité
fur leur affeérion ; il fit régner la juftice & le bon
ordre , autant qu’il fut en lui : ami de la paix, il fit
tous fes efforts pour perfuader aux Romains de fe
contenter des terres qu’il leur avoit cédées ; mais ces
ufurpateurs avides n’écoutant ni fes confeils, ni fes
exhortations , il eut recours à la voie des armes ;
il les combattit avec valeur , & fe couvrit de gloire.
Sa renommée, & la réputation de la rare beauté
des deux filles qu’il avoit eues de fon époufe G o-
fuinde, s’étoient répandues chez fes voifins, &Sige-
bert , roi d’Auftrafie , pénétré d’eftime pour les
vertus à!Athanagilde , & peut-être d’amour pour la
célébré Brunichilde ou Brunehaut, lui envoya demander
cette jeune princeffe en mariage, par Gogon,
fon premier miniftre , à la tête d’une ambaffade.
folemnelle. Le roi des Vifigoths accueillit favorablement
la demande de Sigebert, & Brunehaut,
emportant avec elle une tres-riche dot en argent,
partit avec Gogon , & fe rendit auprès de Sigebert,
qu’elle n’eut pas plutôt époufé, qu’elle abjura l’aria-
nifme pour le catholicifme. Quelques hiftoriens affu-
rent que fon pere étoit catholique aufli, mais en
fecret, & qu’il diflimula fa religion, de crainte de
déplaire à fes fujets : mais ce qui rend un peu fuf-
pette l’affertion de ces hiftoriens , c’ eft la vaine
tentative qu’ils font pour juftifier Brunehant, qu’ils
peignent comme l’une des princeffes les plus accomplies
de fon fiecle, des perfidies & des crimes que
lui ont imputés d’autrels hiftoriens vraifemblable-
ment mieux inftruits. Quoi qu’il en foit, Chilpéric,
roi de £oiffons , & frere de Sigebert, enchanté des
grandes qualités de Brunehaut , demanda l’année
luivan^e en mariage , quoiqu’il eut déjà deux femmes,
Andouere & l’horrible Frédegonde, Galfuinde,
foeur dè Brunehant, au roi des Vifigoths. Informe
de l’incohduite& des moeurs dépravées de Chilpéric,
Athanagilde ne confentit qu’avec beaucoup de peine
à ce mariage , qui fut célébré cependant, & qui
fut fi fatal à l’infortunée Galfuinde ou Gahonte, que
fon barbare époux fit étrangler par les confeils vio-
lens de Frédegonde. Athanagilde n’exiftoit déjà
plus lors de ce meurtre affreux.; il étoit mort en
567, après un regne glorieux & paifible de treize
années. (L . C.)
ATHEAS , ( Hiß. anc.') L’hiftoire parle de deux
rois de ce nom. Le premier occupa le trône de
Pont ; c’eft la feule particularité que nous fâchions
de fa vie. L’autre qui fut roi des Scythes, fuccéda
à Sycles, fon pere, vers l’an 300 avant Jeftis-Chrift.
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Le tems a dévoré la plus grande partie de fes aérions ;
mais il en refte encore affez pour faire voir que ce
fut un des grands princes qui aient régné dans la Scy-
thie. Il joignoit à la fierte & à la valeur naturelle
de fa nation, la fageffe & la politique des Grecs.
Atheas eut de fréquens démêles avec les Tribales
& les Iftriens fiir qui il remporta plufieurs victoires
, fans pouvoir leur ôter l’envie de lui faire la
guerre. L’opiniâtreté de ce peuple ayant lafle fa
confiance, Atheas envoya demander des fecours à
Philippe , lui promettant pour récompenfe de le
faire reconnoîtré pour fon fucceffeur au trône de
Scythie. Le roi de Macédoine étoit pour lors occupé
contre les Bizantins, auxquels il faifoit- une
guerre pénible & ruineufe. Il avoit befoin de toutes
fes troupes pour lui-même ; mais le prix qu'Atheas
mettoit à fes fervices, lui fit multiplier toutes les
reffources : le fecours partit ; mais étant arrivé trop
tard, il fut renvoyé. Philippe en reffentit une vive
douleur ; réduit à diflimuler, il envoya demander au
prince Scythe les frais qu’il lui avoit occafionnés.
Ce fut à cette occafion qu 'Atheas fit cette fiere ré-
ponfe dont s’eft embelli un de nos plus grands poètes.
« Les Scythes , répondit-il aux Àmbaffadeurs Macédoniens
, n’ont ni argent ni or; du fer, du courage,
voilà leur unique richeffe ». On reconnoît aifément
cette réponfe dans ces vers prononcés par un de ces
rois barbares.
La nature marâtre en ces affreux climats,
Au lieu d'or ne produit que du fer , des foldats..
Quelle que foit la pompe de ces deux vers, on peut
dire qu’ils affoibliffent la penfée du roi Scythe.
Atheas met le fer & le courage au-deffus de l’or ,
& eft bien loin de donner à fon pays des épithetes
défagréables , telles que marâtre & affreux. Quoi
qu’il en foit, Philippe conçut le deffein de fe venger
de cette réponfe ; mais’comme il n’étoit pas le
plus fo r t , il voulut ufer d’artifice. Il envoya de
nouveaux ambaffadeurs lui demander l’entrée dans
fes états, fous prétexte de vouloir ériger, à l’embouchure
du Danube, une ftatue en l’honneur d’Her-
cule. Atheas lui répondit avec ce laconifme ordinaire
aux Scythes : « qu’il vienne , dit-il, mais feul
& . fans armée». Il ne tilt pas poflible à Philippe de
retenir plus long-temps fon reffentiment, il déclara
la guerre aux Scythes. Atheas n’ayant employé que
de la valeur contre un prince artificieux , périt dans
un combat, vers l’an 3 40 avant notre ere. Il étoit
âgé de 90 ans. C ’étoit un prince tempérant & fobre,
aimant la guerre & déteftant le repos. On dit que
pendant la guerre de Macédoine , fes officiers lui
ayant préfenté un muficien fameux qui avoit été fait
prifonnier, il lui ordonna de chanter ; mais que ne
pouvant fupporter fa voix efféminée , il le fit taire
aufli-tôt. « Que j’aime bien mieux entendre, difoit-il,
les henniffemens de mon cheval, que la mufique
de cet homme-là. Ce trait fuffit pour çarattérifer
Atheas. Il eut Carcaflis pour fucceffeur. Juftin, l. IX.
c. ij. Front. I. II. c.jv. Orof. & alii. ( T—N. )
ATHENA, ( Mujïq. injlr. des anc. ) forte de flûte
des Grecs, dont on dit que le Thébain Nicophele
fe fervit le premier- dans les hymnes à Minerve.
( Poil. Onom. lib. IV. cap. x . ) Il y avoit aufli une
efpece de trompette appellée Athéna, Trompette
, Mufiq. in II. des anciens , dans ce Supplément.
(F.D.C. )
ATHENAIS. Voyci EudOXIE , dans ce Supplément.
§ ATHENES, ( Géogr. ) ancienne ville de Grece,
fituée auprès du golfe d’Egines, Saronicus Jînus, aujourd’hui
Setines, capitale de la Livadie. Long. 4/,
SS. lat. 38. S.
Cette ville , autrefois la capitale de l’Attique ,
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s’eft rendue à jamais célébré par les grands hommes
en tout genre qu’elle a produits , par le foin & le
fuccès avec lequel les arts & les fciences y étoient
cultivés, & par la fageffe de fes loix. Rapportons
ici l’éloge que Cicéron en fa it , O rat. pro Flacco ,
C. X X V I . « C’eft-là où la politeffe des moeurs , le
fa vo ir , la maniéré de fervir la divinité, l’art de cultiver
la terre, & d’employer fes productions aux
différens befoins de la v ie , la connoiffance du droit,
la fcience des loix, ont pris naiffance , & d’où elles
fe-font.répandues fur toute la terre. C’eft pourquoi
on a feint, qu’à caufe de fa beauté, lés dieux s’en
difputerent la poffeflion. Son antiquité eft telle ,
qu’elle paffe pour avoir produit d’elle-même fes
premiers habitans, enforte que la même terre elfc
tout à la fois leur mere , leur nourricière & leur
patrie. La confidération qu’elle s’eft attirée, eft fi
grande, que la réputation de la Grece , fi diminuée
& prefque tombée, ne fubfifte plus que par l’eftime
générale qu’on a pour cette ville ».
Si on confulté l’hiftoire, on trouvera qu'Athe-
nes fut bâtie par Cécrops, originaire de Sais, en
Egypte. Elle fut premièrement appellée Cécropie du
nom de fon fondateur : Cranaüs lui donna enfuite
celui dlAthènes , en confidération de Minerve, appellée
par les Grecs A'ôm'<*, qui en étoit la déeffe
tutélaire, & qui y étoit honorée d'une maniéré
particulière. D’autres difent qu’il lui fit porter le
nom d'Athene fa fille , au lieu de celui de Cécropie
ou de Poflîdonie , qu’elle portoit auparavant.
Peut-être que la reffemblance de ce dernier nom
avec celui de Neptune , qui s’appelloit nomS'uv,
a donné lieu à la fable du combat de Minerve ôc
de Neptune, dont Ovide fait le récit. Métam. Lib.
VI. f .
Quoi qu’il en foit, la ville ne fut pas aufli con-'
fidérable dans fon origine qu’elle l ’a été dans la fuite ;
fuivant Thucydide , elle ne s’étendoit guere au-delà
de la Cropole , qui eft encore aujourd'hui la citadelle
placée entre deux éminences, dont l’une étoit
le Mufceum & l’autre le mont Anchefmus, jufqu’à
ce queThéfée, à fon retour de l’île de Crête , eût
pris la réfolution de réunir les douze bourgs de
l’Attique dans une feule ville. Il fut par-là obligé
d’en étendre l’enceinte , que Thémiftocle aggrandit
encore par la ,conftru£rion du port du Pirée, qu’il
joignit à la ville par des murs. Voyez ce mot. Parmi
les différentes chofes remarquables qu’il y avoit à
Athènes, on diftinguoit particuliérement l’académie ,
qui étoit le lieu où s’affembloient ceux qui étoient
attachés à la feâe de Platon ;delà vient qu’on leur
donna le nom d’académiciens, tout comme on donna
celui de péripatéticiens aux feâateurs d’Ariftote ,
parce qu’ils fe promenoient dans le. Lycée. .Voyez
Académie, Académiciens, Péripatéticiens,
Ly c é e , dans le Dicl. raif. des Sciences-^ &c. Il y
avoit, outre cela , le portique, appelle Uor/.i\p
qui étoit une célébré galerie peinte par Polignote,
où Zénon affembloit fes difciples. Ce fut de ce lieu ,
appellé en grec 2roa , qu’ils prirent le nom de Stoïciens.
On voyoit encore les jardins d’Epicure ,
où ce philofophe avoit accoutumé de débiter fes
dogmes.
On doit juj*er par tous ces établiffemens, combien
les fciences etoient en honneur à Athènes. On n’y
étoit pas moins attentif à tout ce qui pouvoit ini-
pirer du goût pour les armes. Onaccordo.it les ré-
compenfes les plus flatteufes à ceux qui s’étoient
diftingués dans les combats. On leur élevoit des
ftatues. Il y avoit un cimetiere féparé pour ceux qui
étoient morts au fervice de leur patrie , qu’on ap-
pelloit le céramique. Voyez ce mot; & leurs. def-
cendans étoient entretenus aux dépens de la république.
Ceux qui furyivoient à leurs exploits étoient