
 
        
         
		Cinquième efpece.  SaKKA. 
 Les Malays appellent fakka une cinquième efpece  
 de  fycomore ou de birani, dont Rumphe a donne la  
 defcription fans figure à la page 14g du volume 1 11 de  
 fon Herbarium Amboinicum, chapitre 8 , fous  le  nom  
 de  càprificus chartaria feu fakka.  f 
 Il  a beaucoup de rapport avec le burang, l’ecorce  
 blanchâtre,  des acoves ou  des  ailes  plus  ou  moins  
 nombreufes, &  .plus petites vers les racines Sde long  
 des branches,  _ 
 S es feuilles l'ont femblables à celles du birani, longues  
 de fept à douze pouces, d’untiers moins larges,  
 plus pointues, plus jaunes, à trois nervures &  à long  
 pédicule»  ,  . 
 Ses  figues  font  femblables  à  celles  du  birani,  
 verd-pâles  d’abord,  tachetees  de  blanc  &   jaunes  
 dans  leur  maturité,  non  pas  placées  fur  le  tronc  
 comme  dans  les  efpeces  précédentes,  mais  lé  long  
 des branches plus  bas que les feuilles.  ^ 
 Culture.  Le  birani  oroît communément  à M e  de  
 Ceram dans les  petites  forêts  en  plaines »  plus^rarement  
 à Amboine  ,  &  feulement  fur la cote d Hi-  
 -toe. 
 Qualités.  Son lait  tache le linge  'blanc  en  brun.  
 Son  bois  eft blanc  &   mou,   à  veines  entrelacées  
 comme par noeuds. Son liber ou écorce intérieure eft  
 plus  proche  du  bois,  plus mince,  plus  liante,  &   
 plus  propre  à faire du  linge. 
 V f  âges. Ses figues ne fe mangent pas. Mais les Alpha  
 res qui habitent Me  de Banda en  eftiment beaucoup  
 plus  le  liber que  celui des  efpeces  précédentes  
 , parce  qu’il ne peut fe déchirer en  travers, mais  
 feulement  fuivant fa  longueur,  &  ils  l’emploient à  
 faire des toiles  propres à fe  couvrir les  parties hon-  
 teufes autour de  la  ceinture.  Pour cet effet ils choi-  
 fiffent  l’écorce  des branches  les plus  droites ,  ou le  
 tronc des  jeunes arbres dans  le tems  de  la  feve  oii  
 elles font abreuvées de fuc ; ils en enlevent -le liber, le  
 font macérer pendant quelque tems dans l’eau  , puis  
 l’étendent  le  plus mince  qu’ils  peuvent  comme  un  
 linge groflier. Cette  efpece de linge, fans autre préparation  
 , fans être tiffu en aucune maniéré, eft d’un  
 très-bon fervice  &   d’une longue  durée. 
 Sixième efpece.  T o p ik k i . 
 Le topikki  des  habitans  de Java eft une  autre efpece  
 de  fakka un peu différente de celle d’Amboine,  
 à trone d’un pied de demi de diamètre ,  à  feuilles un  
 peu plus petites ,  en coeur,mais dentelées finement,  
 rudes, heriffées de poils qui çaufent  des démangeai-  
 fons.  . 
 Les  fruits  font  des efpeces de chattons ou  d’épis  
 longs comme  ceux de la  queue  de  chat, cauda felis  
 de Rumphe, blancs ou verdâtres, fans graines apparentes. 
 Culture.  Le  topikki fe trouve dans la partie occidentale  
 de  Me  deCélebes,  dans la  baie  de Cajeli.  
 On le  multiplie  de  rejettons qu’on fait produire  en  
 Coupant les  vieux troncs  rez de  terre. 
 Qualités.  Toutes fes parties coupées rendentaufii  
 du lait.  Son  bois eft  léger &  creux au centre. 
 Ufages. Son bois eftabfolument inutile ; il ne peut  
 même fervir à entretenir  le  feu, car il ne brûle  pas. 
 Son  liber  ou  écorce  intérieure  fe  macéré  dans  
 l’eau,  fe b a t , fe preffe &  s’étend fur une table  pour  
 fécher au foleil.  Enfuite on coupe  fes  morceaux  en  
 quarrés,  que  l’on colle  enfemble, &  que l’on polit  
 enfuite avec une pierre, au point d’en faire une piece  
 de toile unie,  dont on fait des facs  affez grands pour  
 couvrir  deux  hommes.  Ces  toiles  font  fonnantes  
 comme du parchemin, &  cependant fouples ,  &  ne  
 fondent  point  à moins  qu’on  ne  les  expofe  à  l’hu-  
 mdité  :  elles ne s’amolüffent  &   ne  çeffent de  dpnner  
 du  fon que  lorfqu’on  s’en  eft  beaucoup  fervj.'  
 Elles font plus rudes  que les précédentes, mais  plus  
 minces  que  notre  papier  gris,  d’un  blanc  fale  ou  
 jaunâtre, ce qui les rend très^propres à faire  des enveloppes. 
   Il y  en a de  fi fines ,  qu’on ne  peut y   distinguer  
 les  points  de réunion., 
 C’eft dans des facs  faits  de ces toiles que dorment  
 les  hommes &  les  femmes, parce  qu’elles  font légères, 
   &   par-là  rafraîchiffantes.  Lorfqu’elles  font  
 laies,  il faut  les  laver  légèrement  dans  l’eau  de  la  
 mer fans  les  frotter  ni  racler,  mais  les  étendre  au  
 foleil  pour les fécher.  Lorfque quelque  piece s’eft  
 décollée  ,  il  fuffit  de  l’appliquer  de  nouveau à  fa  
 place &  de  la  polir  avec  une  petite pierre  ou  porcelaine. 
   Cette  fécondé  efpece  de  linge  fe  nomme  
 inike àTambocco, &  boedja chez les Malays.Les Ja-  
 vanois  appellent  les  deux  fortes  ,  c’eft-à-dire,  le  
 fakka  &  le topikki du  nom  générique dalawajx. 
 Remarques.  Le  topikki  .pourroit  bien  être  une  
 efpece de  jaka,  ou  une  autre  plante  de  la  famille  
 des tithymales, fi Rumphe a  bien vu les chattons ou  
 épis  de  fleurs qu’il attribue  à cette  plante ; mais les  
 autres efpeces font certainement du genre du figuier ,  
 qui  vient naturellement  dans la famille  des  châtaigniers  
 oit nous l’avons  placé.  Poye^ nos Familles des  
 plantes ,  vol. 11, p-3 7 7 '  (  'M-AD A N  SON. ) 
 B1RD-GRASS,  ( Hiß. nat. OEc.  Ruß. )  ou  graine  
 d?oife.au ,  ainfi appellée  parce qu’elle  fut introduite  
 dans la Virginie  par  des  oifeaux de proie.  C’eft une  
 plante d’Amérique ,  qui a une  feve  fi vigouréufe &   
 une végétation fi puiffante qu’elfe fe fouiient, i°.rlans  
 les terres les plus feches ,  &  qu’elle eonferve fa verdure  
 même  après la maturité  de fa graine.  z°.  Elle  
 étend  fes racines  affez  loin pour  remplir en  peu  de  
 tems par  les  rejettons qui en fortent, l’efpace vuide  
 qui l’avoifine. 30.  Elle  donne d’abondantes  récoltes  
 engraines &-en fourrages. 40. Onia ferne au mois d’avril  
 &   on la  tranfplante  dès  qu’elle  eft affez forte.  
 50.  Le  produit  de  la  première  année, n’eft pas  bien  
 confidérable, mais on eft dédommagé ia  fécondé année. 
   6°.  Elle  donne  annuellement  deux  récoltes  
 abondantes de  graine.  7°.  On ne rifque rien de différer  
 le fauchage  de  cette  plante  qui taie  fans  ceffe  
 & n e  feche jamais. 89. Le terrein doit être bien préparé. 
   90.  On ferne  une  livre  &  demie de grain  par  
 acre  au mois de mars ou d’avril, fur un champ iemé  
 en avoine, ou plutôt  il faut la ferner feule  depuis le  
 mois de mars jufqu’à la fin d’aout, fur un terrein bien  
 préparé, herfé &  roulé  :  la graine doit être peu enfoncée, 
   &   on peut  en  ferner  alors  jufqu’à  quatre  
 livres.  io ° .  Tout  fiai  lui  convient,  excepté  celui  
 qui eft humide &  marécageux. 
 Cette  herbe a  toutes  les  qualités  pour  faire  un  
 1  bon fourrage ; elle eft facile  à  propager &  avec une  
 petite quantité de  graine, point fujette  à fe pourrir  
 ni  à  décheoir  de  la  plus vive verdure en tout tems.’  
 Un  pré qui en  eft garni, fait un coup-d’oeilagréable  
 dans le  voifinage  d’une maifon.  Enfin le produit  
 en eft très-confidérable,  &  donne beaucoup  plus de  
 fourrage  qu’aucune  autre  efpece,  &   la  plus  riche  
 verdure  en  tout tems.  Elle ne peut  être femée fans  
 un mélange de grain ,  parce qu’elle eft  fi mince &  fi  
 délicate  ,  qu’elle feroit bientôt étouffée  par les mau-  
 vaifes  herbes, &  il  en  coûteroit pour  les arracher  à la main. Mais lorfqu’elle eft dans fa force & en état  
 d’être fauchée , ou pâturée ,  elle  croît fi épaiffe que  
 fi l’on jettoit par deffus une poignée  de monnoie,  il  
 n’en tomberoit  pas une piece à terre. (+ ) 
 BIRE  Pêche,  )  efpece de  naffe  ou  infiniment  
 d’ofier, pour prendre  du poiffon.  11  n’eft  pas permis  
 de  s’en fervir  dans le tems de la fraie :  l’ordonnance  
 en F r a n c e ,  défend de mettre alors des bires ou  
 naffe s  d’ofier,  au bout des dideaux. (-}-) 
 BIRGER  JERL,  ( Hißpire  de  Suède.  )   feigneur 
 Suédois de  lamp.ifon  de Folkungers.  Cette famille,  
 par l’immenfité de fes rieheffe.s ,  le nombre de fes vaf-  
 laux,  &   fur-tout par l’appui qu’elle  avoit  fouvept  
 prête  au  peuple  contre  l’oppreffion  de  fes  fouve-  
 rains,  s’étoit  rendue  fi  redoutable >  qu’Erie  L,epfe  
 crut qu’il feroit  plus  aifé  de  fe l’attacher  que  de la  
 détruire.  Il  donna fa  foeur  Helene  à  Canut, fa  fécondé  
 foeur  à  Nicolas  de T o fta ,  &   la  troifieme  ,  
 lngeberge, kBirger Jerl; il époufa lui-même une prin-  
 ceffe  de  cette  maifon,  &c  crut,  par ces  alliances,  
 avoir cimenté entre  ces  feigneurs  &  lu i,  une amitié  
 inviolable.  11 fe trompoit.  Canut  leva le premier  
 l ’étendart de  la révolte ,  remporta  une  viéloire  fur  
 Eric,  l’obligea de chercher un azyle en Danemarck ,  
 &  fe  fit proclamer roi. de Suède.  Eric  reparut bientôt  
 &   remonta fur  le  tr ône. 
 Pendant.çetterévolution, BirgerJerl lui avoit conservé  
 la fidélité  qn’il  lui  avoit jurée : la nature  l’em-  
 pêchoit  de prendre les  armes  contre  Canut,  &  fon  
 devoir  lui  défendoit  de  les  porter  contre  Eric  , il  
 demeura fi.mp.le  fpeélateur  de cette  guerre ;  mais  il  
 brûloit de  fignaler fon zele  pour  le  roi.  Eric  ouvrit  
 bientôt,une  vafte  carrière  à fon  courage , lui donna  
 une armée  pour  aller  conquérir la  Finlande.,  dont  
 les  habitans, toujours attachés  au culte  de leurs ancêtres, 
   refufoient  d’adopter  l’évangile.  Birger partit  
 donc  à  la tête  de  vingt  mille  miffiannaires  bien  
 armes, pour convertir la Finlande. Il parcourut cette  
 contrée,  portant  l’épée  d’une main &   la  croix de  
 l ’autre,  criant  par-tout  la mort  ou  l’évangile.  La  
 crainte  fit  fur  beaucoup  d’efprits  .ce  que  la  grâce  
 .•n’avoit pu faire.  Ils  reçurent  le baptême  ;  le  relie  
 -fut maflàcré. 
 Birger  Jerl é'toit encore  en  Finlande  , prêchant,  
 égorgeant, baptifant, brûlant,  lorfqu’on  éleva  fon  
 fils  Valdemar fur le trône  de  Suède  à  la place d’Eric  
 qui étpit mort fans poftériié'.  Il rentra dans fa. patrie.  
 Il  vit la couronne fur la tête  de  fon fils, avec un dé-  
 ,pit  fecret  de  ce  qu’on  ne  l’avoit  pas  placée  fur la  
 iienne.  .Cependant  il  diflimula  fes  véritables fenti-  
 mens,  convoqua  une  affemblée  delà  nobleffë  ,  &   
 lui  re.préfenta  qu’un  jeune  prince  fans  expérience  
 .ne. pouvoit porter le fardeau du gouvernement.  Par  
 .ce  détour  adroit  il demandoit  indirectement  qu’on  
 -remît eutr.e  fes mains- le pouvoir  fuprême.  La  no-  
 .bleflë  preffentit  la  rufe, &  .lui dit  que s’il .refufo.it  
 fon.fuffrage à  fon  fils,  on  trouveroit  dans la maifon  
 -de Suercher,, qui avoit des droits au trône, un prince  
 plus  digne  d’y   monter.  Cette  réponfe  lui ferma la  
 bouche  ;  on  lui  confia  .cependant  l’adminiftration  
 .pendant  la minorité  de  Valdemar. La ville de  Stolk-  
 holin  fondée,  les loix  recueillies  dans  un  code:,  la  
 police  la  plus  fage  établie  dans  les  villes ,  le  droit  
 de  (ûccefiion  rendu  aux  femmes,  qui,  jufques-là  ,  
 m’avoient  point  hérité  de  leurs per.es ,  enfin un gouvernement  
 modéré dans l’intérieur,  vigoureux dans  
 fes relations  avec l’étranger,  juftifierent affez  le dé*  
 •fir  de  régner  qu’il avoit fait appercevoir.  Il .ne lui  
 manquoit en  effet qu:e  le titre de roi.  Mais en ayant  •  
 rempli  tous  les  devoirs,  ce  titre  étoit inutile  à fa  
 gloire.  Sa  vertu  fe démentit cependant.  Le  refte de  
 la  famille de Folkungers  s’étoit  foulevé contre Val-  
 deiïiar.  On  prit  les armes  :  on en .alloit  faire  ufage  
 -lorfque Birger invita  les  chefs de la révolte .à  palier  
 dans fon camp; il jura folemneilement de ne point attenter  
 à leur vie. Sur la foi de ce ferment &: d’un iàuf-  
 conduit.,  ces  princes vinrent fans efeorte.  Ils  furent  
 les  victimes  de'leur  bonne-foi.  Birger  leur ; fit -tran-  
 cher  la tête. Charles  feul  échappa  au  fupplic.e,  &   
 oubliant que le fangde  fes parens crioit vengeance.,  
 alla combattre  les  infidèles , &  périt les  armes  à  la  
 -main.  Birger ne  lui fur-vécut pas long-items,.il mourut  
 vers  l’an  1166.  11  avoit été  pendant  douze  ou  
 quinze  ans miniilre de  fon  propre  fils.  Il donna des 
 loix à. îâ Sueae; triais il lui  donna  aufti l’exémplé  du  
 crime.  Quid legefjine  moribus  vante  proficiunt. ( M.  
 d e   Sa c r . ) 
 Birger >  ( Hifi. de Suède. } roi de Suede, fuccédâ  
 à Magnus Ladeflas. Ce prince avoit laifle trois enfans  
 en bas âge,  Birger, Eric &   Valdemar. Torcliel  Ca-  
 nutfôn,  grand  maréchal de la couronne, la plaça fur  
 la  tète  de Birger, lorfqu’il pouvoits’en emparer  lui-  
 même.  Il  gouverna  l’état  pendant  la  minorité  du  
 prince,  &  fut aufii  fage  régent  qu’il avoit été fidelé  
 miniftre fous  Magnus. Çe  fut cependant  par  fes ordres  
 qu’une  armée ravagea la Carélie pour  la  convertir; 
  mais  cet  excès  de  fanatifme  étoit moins  la  
 faute  de Torchel  que  de  fon  fiecle.  L’évangile n’a  
 guere  eu dans le  nord  d’autres apôtres que  des  fol-  
 dats.  L’armée  triomphante pénétra  même jufqü’en  
 Ruflie , &  revint en  1301  chargée d’un  riche  butin ,  
 &  moins  fiere  de fes  viftoir.es que d’avoir donné fâ  
 religion  aux  vaincus.Torchel,  toujours  tuteur  du  
 .jeune  roi,  au milieu de fes opérations  militaires  &   
 religieufes,  n’oublioit pas les foins pacifiques que la  
 Suede  .attendait  de  lui  :  il  vouloir  donner  à  fon  
 maître des  fujets dignes  de lui.  -Il  avoit obfervé que  
 la  fer.vitude  flétrit  le  courage,  &  détruit  dans  l’ef-  
 clav.e tout fentiment  de patriotifme ;  il abolit l’efcla-  
 vage,  il  rendit  aux  ferfs  la  liberté  qu'ils  avoient  
 reçue de la nature, &  que les  loix leur avoient ôtée.,  
 &  défendit à  fout  Suédois de vendre fon femblable»  
 Enfin Birger ayant  atteint l’âge  de majorité, Torchel  
 remit  entre fes mains  Je pouvoir fuprême  &   toutes  
 les dignités dont  il étoit décoré.  Birger  lui  conferva  
 les  préfens de Magnus.,-heureux  s’il  avo.it toujours  
 gardé pour un  fi grand miniftre  la même  reçonnoif-  
 fance; mais la diy.ifion fe .mit  bientôt dans la  famille  
 royale. Birger accufa  les  deux ducs fes frét és d’avoir  
 affecte dans leurs appanages un luxe qui n.e co.nvenoit  
 qu’au trône ,  il  ajouta  qu’ils  afpiroient  à  lui  ravir  
 la .couronne  ;  qu’ils  tramoient  des  complots  ténébreux  
 ,  &  qu’ils  aliénaient le  coeur  de  fes  fujets,  
 L’ambition  de  ces  princes eût  peut-être réalifé dans  
 la  fuite  tous  les  fantômes  que la  crainte de Birger  
 formait dans  fon  anje.  Mais.le  grand maréchal  Ifit  
 les  contenir:  il  leur  fit figner ;iin,éQrit  par  lequel ils  
 jpromettoient d’être  déformais fournis,  fideles  &.  irréprochables  
 dans  leur  çpnd.uite ;  mais,bientôt  ils  
 s’enfuirent,  demandèrent un azyle au  roi  de Dane-  
 màrck  qui  le  leur ;r-efufa,  &   allèrent  en  chercher  
 un autre en.Norvège,  où le roi  Haquin leur tendoit  
 les  bras.  Le  nord vit donc des freres  arm.és  les  uns  
 contre  les  autres ,  .outrager  à  la  fois l’humanité,  la  
 nature &  la patrie, &  n’en fut.point étonné. Dans ces  
 tems  barbares, on  étoit  accoutumé  à  ce fpeftacle.  
 L’armée_,çl.e Birger fut, taillée en pièces,  on  alloit en  
 venir  à  une  fécondé  bataille,  quelques  fénateurs  
 négocièrent,  on fit la paix ;  mais  on  la  cimenta  du  
 fang de  Totçhel  C.anutfon :  on  rejetta fur  lui  &  ja  
 caufe  &   les  effets  .de  çette.  guerre  ;  il  put  la  fête  
 tranchée. X.el fut l.e  prix des fervices qu’il avoit rendus  
 à l ’état  à  fon  roi. 
 Birger  eut  bientôt )Pçcafion  de fentir tout  le  prix  
 du bien  qu’il s’etoit  rayi  lui-jnê,me.  Déchiré d.e  remords  
 , tremblant  fur  fon-trône, &   n’ayant plus  ce  
 grand  fiomme  àopppfer à  un  peuple mutiné  ,  .&  à  
 les  eaoemis  ligués  contre  lu i,  il  .accufa  fes  freres  
 de  lui  avoir  extorqué.l’arrêt  qui  avoit .envoyé  ce  
 miniftre à l’échaffaut. Ceux-ci  fe la,verent.d’un , crime  
 par un àutr,e ; .ilsfurprirent Birger dans fon palais, &   
 le jetterent  dans  les  fers  .avec  fa  famille.  Le roi  de  
 Danemarçk  ypulut  fecourir  fon  be.au-frere ;  mais  
 il,av,pit p\ojns  de courage que d’amitié 9 il combattit  
 &  négocia  fans fuccès  ;  cependant  les  ducs avoient  
 conquis prefque toute  la Suede  , traitoient  leur pri-  
 fonnier avec rigueur, &c. publioient qu’ils vengeoient  
 le  miniftre  qu’ils  avaient  fait  périr.  Le  roi  de