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diamètre que celui que la lumière doit avoir ; en un
ou deux petits coups de ma rteau, le poinçon a tra-
v erfé l’épaifleur du fer & a fait une empreinte fur le
bouton de la culafle qui doit déborder d’une ligne
iu r le centre de la lumière, puifqu’il a huit lignes de
longueur. Il faut alors détourner la culafle avec le
tourne-à-gauche, 8c former fur le bouton, à l’endroit
oit le poinçon l’a marqué, une entaille d’une ligne
environ de profondeur, pour ouvrir une communication
de l’amorce à la charge. On pafle enfuite
dans la lumière, le fécond poinçon qui eft cylindrique,
à très peu-près ; on recherche avec un grattoir
la bavure de ^intérieur, on dreffe l’extérieur à la
lime 8c l’on remet la culafle à fa place.
A vingt lignes de la bouche du canon, on braze en-
defliis le tenon qui affujettit la baïonnette à fa place.
A cinq pouces 8c demi dé Ht b o u che , en-deflous,
o n en braze un autre de trois ou quatre lignes de
longueur 8c de deux d’épaiffeur qui entre dans une
cavité pratiquée au-devant du b o is , pour fixer le canon
dans fa pofition.
Enfin à fept pouces fix lignes de l’a r r ie re, on en
braze un troifieme fous le canon,& on y adapte un
petit reflort d’acier q u i , preflant l’extrémité de la
b a guette, la contient & l’empêche de tomber, lorf-
qu’on renverfe- le fufil.
Lorfque la lumière du canon eft p e rc é e , qu’il eft
garni de fa culafle & de fes trois ten on s , qu’il n’a
point de défauts qui puiffent le faire refufer, il eft
prêt à être éprouvé ( Voy. Épreuve, Suppl. ) , Voy.
U canon G.fig. 7 . ( A A . }
G A R S T R A N G , (Géogr. ) v ille d’An gle terre,
dans la province de Lancaftre,fur la riviere de "Wy-
r e , non loin de la mer d'Irlande ; il s’y tient marchés
& foires ; il s’extrait de bon fel des fables de fon
voifinâge ; & feshabitans, moitié marins, fe livrent
av e c fuccès à la pêche des perles. Long. 1 4 .JJ. lat.
J j . Joli ( D . G. )
§ G A T IN O IS , ( Géogr. ) à la fin de cet article
du Dict. raif. des Sciences, &c. on dit que D . Gu illaume,
abbé de Ferrieres ,a fait Vhifoire du Gâtinois
& c . . . Pour être exaft il falloir dire D . Guillaume
Morin prieur ( non abbé ) de Ferrieres. T o u t le monde
ne convient pas que fon hiftoire fo it aufli excellente
qu ’on le dit. ( G. )
* § G A U D E , . . . . Lifez dans cet article Da -
le c kam p au lieu de Date. Lettres fu r l'Encyclopédie. '
* § G A V E , nom commun à plufieurs rivières de
Béarn.... Le Gave d 'O fa n . i°. Liiez le Gave d'Ojfau
& non pas. d'OJfan. i ° . Le mot Gave a une autre
lignification en B éa rn, car félon M. l’abbé de Lon-
gu eru e , « le diocefe de Lefcar ; s’appelle le Gave
» Béarnois. On écrit en latin Ga ve, Gavera. Ondon-
» ne en ce pays le nom Gavera à des rivières qui
» coulent dans les vallées des P y rén é e s :. . A l’occi-
» dent du Gave Béarnois eft le Gave autrefois Vi-
,> comté d’Oleron ». Voy. Defcript. de la France
par Longuerue pag. 2.10, première partie. Lettres fu r
C Encyclopédie.
G A U F R E , f. f. ( CuiJ.! ) forte de pâtiflerie faite
a v e c dés'oeufs, du fucre 8c de la fleur de farine.
Prenez autant que vous voudrez de fleur de farine:
après l’avo ir mife dans un vaifleau p ro p re , trem-
pez-la av e c du lait que vous verferez peu-à-peit :
me ttez -y du fel à d ifcrétion, du beurre fondu 8c
du fucre. D é la ye z bien le tout en l’agitant avec une
c u ille r , 8c faites - en une pâte qui foit un peu plus
ferme que de labouiflie quand elle eft cuite.
L a pâte étant faite , mettez le gaufrier fur un petit
féü clair : quand il fera prefque rouge d’un c ô té ,
tourhez-le de l’au tre , 8c faites-le chauffer de la même
maniéré. Lorfque les deux côtés feront également
chauds, retirez-Ie un peu du fe u , ouvrez-!e
& frottez-le en dedans av e c du beurre fondu ou du
G A Z
lard : d’autres fe fervent de beurre enta ffé dans uns
cuiller de bois, 8c en remettent de nouveau à mefure
qu’il fe creufe ; fans quoi le gaufrier ne fe beurre*
roit pas bien. Prenez enfuite de la pâte avec une
grande cuiller, 8c répandez-en tout le long fur un
côté du gaufrier ; puis fermez-le doucement d’abord*
8c le mettez fur le,feu. Quand vous croirez que la
gaufre fera cuite d’un côté, tournez le gaufrier pour
la faire cuire de l’autre.
On donne aufli le nom de gaufres aux rayons de
miel. (+)
§ GAULE, ( Géogr. Hift. nat. Orycl. ) M. l’abbé
de Gua de Malves nous a donné, en 1764, une bonne
diflertation fur les mines anciennes de la Gaule : en
voici une légère efquiffe.
11 y avoit beaucoup d’or dans les Gaules; puifquè
Plutarque rapporte qu’on difoit à Rome de Jules-
Céfar, qu’il avoit conquis les Gaules avec le fer des
Romains, &aflervi la république Romaine avec l’or
des Gaulois. L’empereur Claude, dans un difeours
que Tacite lui fait tenir au fénat, fe détermine à accorder
aux habitans de la Gaule chevelue ( laquelle
paroîtêtre la même que la Lyonnoife ) le droit d’entrer
dans les charges de Rome , principalement parce
qu’ils apportoient leur or 8c leurs richefles en cette
capitale, Aurum & opes f ia s inférant: Tac. An. I. 11.
Pline parle de la grande finefle de l’or qu’il appelle
albricatenfe (de Riez). Il donne l’éloge aux Auver-
* gnats d’avoir été les plus habiles fondeurs du monde ;
& ajoute que l’expérience des Gaulois , en fait de
mines, leur facilitoit beaucoup, dans les fiegeS, les
moyens de former des conduits fouterrains. Voici
les lieux de France, où les auteurs modernes , félonies
traditions anciennes, nous indiquent des mines
d’or ou divers métaux tenant de l’or : les Pyrénées oit
l’incendie de ces montagnes, félon Strabon, firent
couler en fufion des mafles d’or, d’oît ces montagnes
prirent leur nom.
On fait que Scr. Cepïon, conful Romain , qui
mourut 478 avant J. C. tira pour 15000 talens (65
millions) d’or 8c d’argent du temple 8c du lac des
Teâofages ( dans le territoire dè Touloufe ).
' On trouve des veftiges de mine au comté de Foix
dans le pays de Sault, aux monts Saint-Julien & du
Poftet, au Pech de Gouars, à Beda près Bagneres oit
le minerai tient argent, cuivre & fer ; à Courve ,
au Pérou ( Chalicales ) qui offre des veftiges d’un des
plus grands travaux des Romains ; à Rivieri près l’A-
riege, à Dax, à Couflon, à Mezin près Condom, à
Donezan près d’Alet, oit l’on voit que les anciens
ont beaucoup travaillé : ainfi qu’aux territoires de
Thoiras, de Mirou, d’Andrufe, au mont Carquai-
René près de Toulon , à Verdache près de Digne :
en Dauphiné, à Tein, à Auriau, à Alvar près des
mines de fer, à l’Hermitage, à la Gardette: dans le
Lyonnois ,au village de Saint-Martin de la Plaine : en
Limoufin, aux paroifles de l’Efclufé & d’Ambouil-
leras: en Nivernois, à Clameci : en Normandie, à
Traci à quatre lieues de Caen, 8c à Bonneval près
de Lizieux.
Au village d’Etriés en Picardie à trois lieues de Compiègne
: en Hainaut, dans le Chimay, fur-tout dans
les Cevenes, aux environs de Çezé, du Gardon , de
Leraut. Le Bigorre eft le pays le plus abondant en
mines. Martin Ruzé, mort en 1613 , étant furinten-
dant des mines 8c minieres de France, trouva le
moyen de s’approprier beaucoup d’or d’une mine
qu’on découvrit, en 1602, dans le Lyonnois , aû village
de Saint - Martin - la - plaine : Cay et parle de cette
mine avec emphafe, tome I f l. V , pag. 207 dèf&n
Hiß. feptent. Hiß. de COrdre du Saint Efprit, tome
I I I , pag. /8. ( G. )
* § GAZE , ( Géogr.facr. ) ancienne ville de la Pa-
leßine.:... Majama, lifez Majuma. L’explication qù'ôn
G E A
dônfie ici ail verfet 26 du ch. 8 du liv. des aÔes des
âpôtres eft mal fondée. Il faut diftinguer deux villes
de Gaze. Voyez Calmet, la Martiniere, &c. Lettres
fur l'Encyclopédie.
* § Gaze de Cos. On répété cinq fois Cos dans cet
article fur la m Ê ; mais de favans critiques prétendent
que c’eft dans Pile de Céos ou Cé a, aujourd’hui
Zia, qu’on a trouvé l’invention de faire des étoffes
de foie pour des habits de femme, & non pas dans
l’île de Cos, aujourd’hui Lango qu Stanco. Voyez
les notes du P. Hardouin für le 22e ch. du liv. X I de
Pline, Dapper fur l’île de Cé os, &c. Je n’ai garde de
décider la queftion. M. du Cange a unfentiment particulier.
Il croit que la gaze, ga^atum, a été ainfi
nommée , parce qu’elle eft venue premièrement de
Gaza, ville de Syrie. Lettres fur l'Encyclopédie.
G D
G D OW , ( Géogr. ') ville de l’empire, de Ruflie, en
Europe, dans le gouvernement de Nowgrod, 8c dans
la province de Pleskow, fur la Gdowka : elle a dans
fon reflort Kobylie, ville fituée au bord du lac de
Peipus,mais qui ruinée dans les précédentes guerres,
n’a plus de reflburces en elle - même, 8c ne laifle
pourtant pas encore que de donner fon nom à un certain
diftritt. ( D. G. )
G E
G ÉAN T ,(Mythol. & Hiß. nat. ) On fait combien
les fyftêmes fur l’origine & la nature des grands os
fofliles, font aujourd’hui multipliés ; mais ce qu’il y a
de bien certain au milieu de ce concours d’opinions fi
différentes & fou vent fi peu fondées , c’eft que la dé-,
couverte de ces débris prodigieux a accrédité la fable
des gèàns dans les deux hémifpheres de notre globe.
Les phyficiens qui ont fait une étude particulière de
la minéralogie, lavent que les oflemens de cette efpece
font ordinairement enveloppés dans des lits ou dans
des couches de gravier, de fable ou de terre molle,
qui peuvent aifément s’ébouler, ou être entraînées
par des avatanges ou par des chûtes d’eau ; de forte
qu’on trouve quelquefois des fquelettes entiers fans
qu’on les’cherche, & fans même qu’on penfeàles
chercher: aufli eft-ce par de tels accidensque les
fauvages, qui ne labouroient, ni ne remiioient jamais
la- terre en ont eu connoiflance.
Les torrens qui rouloient avec un bruit & une
impétuofité étonnante 4u haut des montagnes de la
Theflalie & de la Macédoine, ont, dans les temS fabuleux,
donné lieu aux Grecs de croire que 1 es géans
avoient voulu y entaffer l’Ofla fur l’Olympe, &
l’Olympe fur le Pélion, pour y combattre de plus
près les dieux, & ces dieux même n’étoient que la
lueur de l’aurore boréale. 1
C ’eft par un paflage de Solin, qu’il conviendra dé
citer ic i, que nous lavons que dans la Macédoine,
fur-tout, on décou vroit fréquemment des os fofliles
de la première grandeur aü fond dès ravines, que
cés torrens, dont nous parlons, y avoient creufées
dans les campagnes. In Macedonid , nimbis torrentes
excitantur, & aucla aquarum pondéra, ruptis obicibus?
Valentins fe in campos ruuht,. eluvione offa etiam nunc
ferunt detegi, quee funt adinßar Corporis hûmani, fed
modo gradiore. Cap. 14.
Si l’on avoit examiné ce paflage avec toute l’attention
qu’il méritoit1, on fe feroit épargné des rai-
fonnemens très-futiles fur les motifs qui ont fait
placer l’aflaut ou l’efcalade des géans, plutôt au nord
de la Grece que dans fa partie méridionale. Au refte le
Bathos de l’Arcadie, dont parle Paùfanias dans fes
Arcadiques, a pu être line vallée étroite & profonde,
ce que ce terme greeparoît bien déligner, & oii l’on
G E A 187
railoît dè tems en tems les mêmes découvertes qu’au
pied de l’O lymp e & des autres montagnes de la Macédoine.
I l faut obferver encore ic i , que le te rrè in,
fur lequel les Macédoniens bâtirent la ville de
Phle gra ,pà ro ît avoir été' une foufriere ou unveftige
de volcan éteint; & l’on verra par la fuite de quelle
conféquence peut être une telle obfervation. C ’étoit
une efpece de fureur parmi les anciens, de vouloir
que tous les os fofliles qu’on leur montroit, fuient
des reftes de corps humains. S. Auguftin v it à Utique
une dent molaire, cent fois plus grande que la dent
d’un homme : mais au lieu d’aflurer qu’elle avoit appartenu
à un hippopotame, il aflïira qu’elle avoit
appartenu à un géant. Et ce qu’il y a de bien ridicule ,
c’eft que V iv è s , le commentateur de faint Auguftin,
eft tombé dans des erreurs aufli groflieresà l ’occafion
d’un os exactement femblable, qu’il vit à Valence dan s
le g life de faint Chriftophe; car en c e tems c’étoit la
coutume d’expofer à la dévotion ou plutôt à l’imbécillité
du peuple toutes les raretés de cette efpece ; ici
nous nous fouvenons d’en avoir encore trouvé quelques
unes à l’entrée d’une églife de C o lo gn e , qui
nous parurent être des fragmens d’une carcafle de
baleine. Les Romains alloient aufli chercher très-loin
tous les grands os qu’il pouvoient découv rir, pour
en orner leur capitale ; & ce fut Scaürus qui l’embellir
d’un fquelette cé léb ré , pris dans la Toparchie
de Joppé, & dont nous ne négligerons pas de parler
plus amplement. On dit, à la v é r ité , que.l’empereur
T ibe re refufa les oflemens prodigieux qu’on lui offrit
& qui avoient probablement été déterrés en Sicile
où l’on en déterre encore beaucoup de nos jours\,
comme dans plufieurs îles de la Méditerranée où il y
a eu des volcans ; mais nous doutons que Tibere ait
craint de faire par - là contrafter fa taille av e c celle
des anciens héros auxquels on attribuoit ces débris :
il faudroit en ce cas que fa vanité eût été très - oppo-
fée à celle d’Augufte ; cependant Phlég'on l’aflure
(pitp) $a.u/j.*o)ov Ktip. ia *.).Mais comme l ’on connoît bien
l ’imbécillité de cet écrivain & fon ardeur à mentir ,
on ne fauroit faire aucun fond fur ce qu’il rapporte
encore de la découverte de plufieurs fquelettes énormes
, jettés par la mer fur le r iv a g e , ou trouvés dans
des crevafles faites par destremblemens de terre. Au
refte ce feroit fe tromper que de prendre Abidene
& Eupolene cités par Eufebe , pour des hiftoriens
plus judicieux 8c plus fincerés que Phlégon.
C e qu’il y a de bien certain, c’eft que les O rientaux
o n t, de tems immémorial, perfonnifié des météores:
ils Ont changé en géans les explofions des montagnes
ardentes, les v en ts , les tourbillons, les ora ges, 8c
nos mariniers donnent encore aujourd’hui le nom du
géant Typh on à la trombe ou au tornados, phénomène
que tout le monde connoît, parce qu’il eft très-
fréquent dans la Méditerranée & l’Océan : mais il
ne faut pas croire que le T yph on de l’Egypte ait été
envifagé comme la caule immédiate de cet élancement
des e au x , que les Egyptiens , ou connoifloient
peu , Ou craignoient peu , pùifqu’ils ne naviguoient
jamais. Le météore qu’ils ont perfonnifié dans leurs
fables facerdotales, eft un vent qui fouffle aflez régulièrement
après l’équinoxe du printems, 8c avant le
folftice d’hiver, ou direétement du fu d , ou d’un romb ,
qui approche de celui de l’eft. T ous les voy ageu rs, qui
ont été en E g yp te , parlent de ce fléau, car c ’en eft un;
& p o u r en avoir quelque idée ,ilfuffiradeconfulter le
Journal de M. Thé venot, qui en a lui-même effiiyé
les e ffe ts ,tan t lur l’ifthme de S u é s , que dans l’endroit
oii a été fituée Héliopolis hors du D e lta , qu’on
ne confondra point avec une autre ville de ce n om,
qui paroït avoir été entre les bras du Nil. Lorfque ce
vent eft violent il remplit l ’atmofphere d’un fable
brûlant, qui blefle la rétine de ceux qui le reçoivent
au v ifa g e , 8c étouffe quelquefois deux ou trois mille