lequel état fera ligné des commandant & major ait
corps , du commandant du lieu où fera ledit hôpital,
du commiflaire des guerres & du contrôleur ; & fi,
pendant le -teins que lefdites fournitures feront au
iervice de 1 'hôpital \ il y avoit du déficit , foit par
fraôure, ufure ou autres cas femblables, il requerra
le commiflaire des guerres d’endreffer procès-verbal
pour fervir à la décharge du corps ; il fera fouvent
fa vifite dans 1’’■ hôpital, pour vérifier fi les fournitures
ne fe dégradent pas par la faute des malades ou infirmiers
; il fera blanchir les draps & autres linges au
fervice dudit hôpital, & en diftribuera tous les
quinze jours aux malades.
Le contrôleur aura fon bureau à portée de l’hôpital,
où il reliera exaélement depuis fept heures
du matin jufqu’à onze, pour recevoir les billets d’entrée
des malades, qu’il enregiflrera fur un regiftre
qui ne fervira qu’à cet ufage •; tous les cinq jours le
chirurgien-major marquera les foldats qui font en
.état de fortir dudit hôpital, & en enverra la note
au contrôleur par l’infirmier-chef, qui lui préfentera
les foldats marqués pour fortir, & auxquels il délivrera
des billets de fortie, après les avoir enre-
giftrés fur un regiftre qui ne fervira qu’à cet ufage ;
enfuite il fe portera dans les falles; de l’hôpital, &
fera l’appel des malades , pour vérifier fi le nombre
des reftans eft conforme à fes regiftres ; il s’informera
des foldats s’ils' font traités fuivant l’ordonnance ;
recevra les plaintes de ceux qui en feront ; examinera
fi elles font fondées ; les communiquera au commiflaire
, & en fera fon rapport à l’oflicier-général,
aux ordres duquel fera la troupe.; il enregiflrera les
foldats morts fur un regiftre particulier ; ' lefquels
trois regiftres feront cotés & paraphés par premier
& dernier feuillet par le commiflaire ; il donnera un
état du mouvement journalier au commandant du.
lieu où fera Vhôpital, & un au commiflaire des
guerres ; il dreflèra tous les mois trois états des journées
dès foldats malades audit hôpital * fur fix colonnes
; la première contiendra le nom des compagnies
; la fécondé , le nom des foldats malades de
chaque compagnie ; la troifieme, le jour de l’entrée
ou de ceux qui font reliés du mois précédent ; la
quatrième , le jour de la fortie ou de la mort ; la
cinquième , le total des journées par compagnie ;
& la fixieme , le total général des journées. Il formera
cet état fur les trois regiftres mentionnés ci-
devant , qui feront arrêtés tous les mois par le commiflaire
; lefdits trois états feront lignés de lui &
vifés du commiflaire, & feront envoyés, du premier
au 6 de chaque mois, à l’intendant de l’armée, qui
en gardera un,- en enverra un au miniftre ayant le
département de la guerre, & le troifieme au major
du régiment, après l’avoir ordonnancé, pour qu’il
en (oit payé chez le tréforier. S’il arrivoit que des
foldats d’un autre régiment qui feroient en détachement
à portée du lieu où feroit ledit hôpital, ou qui
allant ou revenant du pays, tomberoient malades &
feroient obligés d’y entrer, le contrôleur feroit dé-
pôfer leurs armes, s’ils en avoient, au magafin, dont
il feroit inventaire , de même que des hardes d’ordonnance
dont ils feroient munis-, & en enverroit
tout de fuite copie aux majors de leurs régimens,
auxquels il feroit fait retenue de la folde deldits foldats
au profit du régiment à qui appartiendra l'hôpital,
& le roi paieroit le fupplément de leurs journées.
Le contrôleur fera chargé des réparations à
faire au compte du r o i, dans les emplacemens où il
peut manquer beaucoup de chofes néceflaires aux
hôpitaux, tels que des bois-de-lit, des poêles pour
échauffer les falles, des fourneaux dans la cuifine ,
des rayons & garde-manger dans la dépenfe, &c.
Le marché de ces réparations ne fera fait qu’en pré-
fçnce du commandant du lieu, du commiflaire des
guerres & dit m ajor du régiment-; de toutes lefquelïes,
réparations, ce contrôleur dreflera trois é ta ts , qui.
feront fignés de toutes les perfonnes mentionnées ci-
deffus ; & envoyés à l’intendant de l’armée, qui ert
gardera u n , en enverra le fécond au miniftre de la
guerre -, & le troifieme au con trô leu r, après l’avoir
ordonnancé , pour en être pay é chez le tréforier.
Dans le cas où> les maladies feront des progrès'
confidérables, les chirurgiens-majors de-chaque di-
v ifio n , nommés par la c o u r , feront leur tournée &
raifonneront a v e c les chirurgiens-majors des co rp s ,
fur la nature des maladies ; enfuite ils s’affembleront
pour convenir des moyens propres à en arrêter le
cou r s , & en feront part aux chirurgiens-majors du
corps.
De Vemplacement des hôpitaux. Lorfque les troupes
entreront en quartier d’h iv e r , le commandant du lieu
fera choifir, fur le logement du quartier, là maifon
la plus convenable j & de préférence-un cou v en t,
s’il y en a , pour y établir l 'hôpital des troupes qu’il
commande; s’il y a différens régimens dans le quartier,
il fera donner, autant qu’il fera poflible, un emplacement
par régimen t, pour éviter la multitude
des malades dans un même lieu ; & s’il n’y a qu’une
maifon deftinée .pour les hôpitaux de différens régimens
, elle fera diftribuée par égale portion pour
chaque bataillon , ou régiment de cavalerie & dragons.
S’il fe trouve une cuifine fuffifamment grande
pour contenir les chaudières de chaque régiment, on
leur aflîgnera à chacun leurs fourneaux. Il y aura
toujours une fentinelle dans cette cuifine pour y
faire obferver l’ordre : il faut que chaque régiment
ait fa chambre de dépenfe particulière ; il convient
que le contrôleur, les chirurgien-major & aumônier
de chaque régimen t, foient logés à portée dudit hô-!
pital. Dès que 1’emplacement de l'hôpital fera re connu
, le contrôleur & le commiflaire verront les
réparations & achats néceflaires à faire au compte
du ro i ; defquelles réparations il fera drefle un état
par le con trô leu r, pour le marché en être fait &c
exécuté tout de fuite , dans la forme expliquée ci-
devant. Chaque hôpital particulier aura fon contrôleur
, & une garde pour contenir les foldats, empêcher
que les malades ne fo rtent, & que leurs camarades
ne leur apportent des alimens étrangers : les
directeur, dépenfier & garde-magafin, feront logés
dans ledit hôpital.
Des fournitures. En fuivant l’ufage des étrangers
étant fur les pays ennemis , il fera fait une perqui-
fition dans toutes les maifon? & couvens de la dépendance
de chaque qu artier, des matelas , draps ,
cou v er te s , pailiaffes & traverfins qui s’y trouvero
n t, pour en fournir les hôpitaux d’une fuffifante
quantité ; chaque habitant mettra fa marque fur
celles qu’il devra fou rn ir, pour la reeonnoître lors
de l’évacuation dudit hôpital; enfuite elles feront
tranfpo'rtées dans les hôpitaux -, & remifes aux
gardes-magafin, qui en donneront leur reçu à la
charge du corps , & feront obligés de le repréfenter
toutes les fois qu’ils en feront requis* Dans les pays
amis, alliés ou neutres, dans lefquels on feroit obligé
d’h iv e rn e r , on peut par arrangement en fairei
fournir de m ême , en payant à la reddition defdite9
fournitures, le dommage qui auroit y être fa it ,
fur l’eftimation que des commiffaires prépofés de
part & d’autre feront faire à cet effet. Les corps
feront chargés des chaudières pour le bouillon & la
tifane ; des paniers, cuvettes de bois , brocs pour
le vin & tifane s, grandes cuillers ', fou rch ette s,
écumoires , couteaux de cuifine, & toute la menue
terraille à l’ufage des malades. Ces uftenfiles , à
l’exception de la terraille & la pharmacie , marcheront
toujours a v e c la troupe : le ro i fournira les
moyens de les tranfporter.
Chauffage. Le bois pour la confommation des Âo-
pitaux , étant fur pays ennemi, doit être pris dans
les bois des communautés oh chaque troupe fera en
quartier ; & s’il arrivoit que dans l’étendue du pays
que l’armée occuperoit, il y.ait des cantons qui en
manquaffent, on en tireroit fur les voitures du pays
des quartiers où ils feroient abondans, à moins qu’il
n’y ait dans le pays une autre efpece de chauffage.
Cette fourniture fe peut joindre au chauffage des
corps-de-garde & du relie de la troupe. Dans les
pays des alliés on prendra les arrangemens ordinaires
pour cette fourniture.
Delà quantité & efpece des alimens. T ou tes les vingt-
quatre heures il fera mis dans la marmite une livre
de viande de boeuf par chaque malade qui fera dans
l'hôpital, & autant que faire fe pourra, deux tiers de
boeuf & un tiers de mouton ; on croit que le bouillon
feroit meilleur, en ne mettant qu’une demi-
livre toutes les douze heures. Sur cette quantité,
les infirmiers doivent être nourris, ainfi que le cuisinier
& autres fervant à l'hôpital, parce que , fur
la quantité des malades , dont il y a fouvent plus de
moitié à la diete & au quart, il fe trouve plus dé
viande qu’il n’en faut pour leur nourriture. Les com-
miflaires, contrôleurs & autres ayant droit, feront
vifiter les bêtes avant & après avoir été tuées, pour
connoître fi elles font faines & propres à,l’ufage des
malades : la portion de viande fera d’une livre poids
de marc, divifée en deux parties, pour le dîner, le
fouper, les trois quarts de douze onces , la demie
de huit onces & le quart de quatre onces.
Le pain fera compofé de pur froment, autant que
le pays le permettra ; & fi l’on habitoit des pays où
cette efpece foit rare, il fera compofé des deux tiers
froment & l’autre tiers feigle : on obfervera que toute
la fleur doit y relier , & que l’on en doit ôter le gros
fon , & que le pain doit, être bien cuit ; la portion
fera compofée d’une livre & demie poids de marc,
én deux parties, les trois quart de dix-huit onces, la
demie de douze onces , le quart de fix onces. Pour
ceux qui ne doivent avoir que des foupes , on leur
coupera des tranches à la concurrence de deux onces.
Le vin qui fera diftribué aux malades , fera pris
dans le pays qu’on occupera, à moins qu’on ne puiffe
le tirer à meilleur marché des pays voifins ; & par
cette raifon, on ne pourra fe plaindre ni refufer le
vin du pays, dès qu’il n’aura pas les défauts d’être
aigre, piqué , tourné ou trempé; il faut, autant
qu’il fera poflible, que ce foit du vieux.
Les oeufs qui ferviront aux bouillons blancs &
à ceux qui relevent de diete, feront pris les plus
frais qu’on pourra les trouver.
Le riz fera donné du plus blanc & du meilleur.
Les panades fe feront, félon l’ordre du chirurgien-
major.
La tifane étant fujette à s’aigrir, particuliérement
en été, le garçon - chirurgien, chargé de la
faire, n’en fera qu’autant qu’il pourra s’en cônfom-
mer à-peu-près dans les vingt - quatre heures; les
chofes néceflaires pour la faire feront fournies par le
chirurgien-major, de même que les oeufs & le lait
pourU’ufage des cataplafmes. Ces articles font relatifs
au traité qui fera fait de fa part avec le corps
pour la fourniture des drogues.
Evacuations defdits hôpitaux. Lorfque le général
fe difpofera à quitter fes quartiers d’hiver pour entrer
en campagne , il donnera fes ordres à l’intendant de
l’armée , pour qu’il difpofe les ambulances pour recevoir
les malades des hôpitaux des quartiers d’hiver
; pour lors les régimens les plus à portée de
l’ennemi, commenceront leur évacuation fur ceux
qui feront le plus à portée fur leurs derrières, &
fucceflivement de quartier eh quartier, les régimens
recevront les malades de leurs voifins jufqu’aux lieux
Tome I I I .
| des entrepôts de l’ambulance, où étant a rriv é s , chaque
fe rgent, chargé de la conduite des malades dé
Ion co rp s , fera un billet d’entrée pour chaque malade
, dans lequel fera expliqué les haîdes d ’o rdon-
nance & l’armement dont il fera m u n i, & dont lé
controleur dudit hôpital tiendra un état e x a é l, afin
qu au cas qu’il en meure quelqu’un , le garde-magafin
loit tenu d en rendre compte au régiment, & que
chaque foldat puiffe retrou ve r exa&ement, au retour
de fa maladie, tout ce qu’il aura apporté d’ordonnance
dudit régiment. Les régimens qui commenceront
leur évacuation, donneront avis aux régimens
qui fe trouveront fur leur route, du jour de l’arrivée
de leurs malades, afin qu’ils fe préparent à les recev
oir & alimenter , & d’évacuation en évacuation ,
tous les régimens en uferont de même.
Des billets d'entrée 6* de fortie. Les billets d’entréé
& de fortie font des pièces juftificatives, pour fervir
à la vérification des états des journées de malades ;
mais qui facilitent aux foldats les moyens dé courir
toutes les campagnes d3hôpital en hôpital, de prendre
de l’argent, des chemifes, fou liers , &c. par-tout où
on leur en veut donner : on a pu remarquer, pendant
la guerre derniere, que près d’un fixieme deà foldats
de 1 armée ont pris ce pa rti, lefquels au lieu de rendre
fervice , ont ruiné leurs capitaines; on a , par
eux -m em e s , découvert leur ru fe: dès qu’un foldat
mouroit dans un hôpital, ces vagabonds fouilloient
dans fes poches pour y chercher des billets de fortie
de quelqu’autre hôpital, & dès qu’ils en trouvoient,
ils s ’en fervoient pour aller demander de l’argent &
des hardes fous le nom du mo rt, & pour toucher les
commiffaires & les rendre favorablesà leurs demandes,
ils fe préfentoientà eux dans le plus mauvais
équipage qu’ils pouvoient ; d ’autres s’y font préfëntés
de même & ont dit qu’ils avoient perdu leurs billets :
ils ont pris de l’argent & des hardes fous des faux
noms ôc des noms de compagnie inconnus. Cette efpece
d ed é fe r tio n& c e s malverfationsfont trop préjudiciables
au bien du fe rv ic e , & trop ruineufes pour-
les capitaines, pour ne pas en arrêter le cours.
Pour éviter le mauvais ufage & la multiplicité des
billets de fo r t ie , on propofe.ee qui fuit ; d’empêcher
que les foldats ne fortent des hôpitaux où ils font *
que par évacuation, efeortée d’un hôpital fur un
autre, ou par convois dé retour à leurs régimens, &
pour cet e ffe t, il doit y av o ir une garde à chaque
hôpital, tant pour la p o lic e , que poiir empêcher
qu ’aucun foldat malade n’en forte que par ordre. Les
officiers qui commandent fur les derrières de l’armée
, dans les pla ces, les maires > confuls j bourgue-
meftres des v ille s , bourgs & villages ; les prévôts
des maréchauffées, & tous autres ayant d ro it , doivent
avo ir des ordres pour faire arrêter tous les foldats
des régimens qui compofent l’a rmée, qui iront
ou viendront fans être munis d’un congé dans la
forme preferite par l’o rdonnance, & en donner tout
de fuite avis au général ; il faudra détacher tous les
dix jours tin fergent, un maréchal des logis ôu brigadier
de toutes les brigades de l’armé e , lefquels
front faire la tôurnéé de fous les hôpitaux de l’armée,
& commençant par les plus éloignés , en ramèneront
tous les foldats de leur brigade en état dé fe rvir, ilsfe
chargeront de leurs billets de fortie & vérifieront fur
leurs billets d’entrée, que les contrôleurs leur exhiberont
, s ’ils ont toutes les hardes d’ordonnance &
l’armement, qui feront enrégiftrés fur lefdits billets
d’entrée ; & s’il enmanquoit, ils s’en feront' rendre
compte. D è s qu’il mourra un foldat à l'hôpital, le
contrôleur délivrera au garçon chirurgien de la brigade
ou du régiment dont fera ce foldat m o r t, un
billet qui défignera le jour de fa m o r t, ainfi que les
hardes d’ordonnance & affiiement enregiftrés fur'
fon billet d’entrée; le garçon chirurgien remettra ce
L l l ij