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menaçoit de tout engloutir ; toutes les villes fe foule
verent. contrôles Lacédetuoniens. Lyfandre qu on
avoit laiffé depuis quelque temps dans l’oubli, reparut
à la tête de l’armée : il .entra dans la Béotie ,
dans le deffein de faire fa jon&ion avec les Phocéens
; mais il fut prévenu par les Thébains qui
remportèrent une viâoire d’autant plus complette,
que ce fut dans cette journée qu’il perdit la vie.
Ce célébré Spartiate , qui avoit aliéné tous les
coeurs par fe s exaélions, mourut extrêmement pauvre
, quoiqu’il eût vécu fans luxe ; il fit fervir fes
richeffes à fon ambition ; & dans le temps qu’il épui-
foit les provinces, il en verfoit les tréfors fur fes
partifans ; vain & altier, il s’abandonnait à la baf-
fefl'e de la jaloufie, & craignoit de voir fa gloire
éclipfée par l’éclat des autres généraux. Avant lui,
Sparte étoit crainte & refpe&ée ; la dureté de fon
gouvernement attira fur elle l’envie & la haine de
toute la Grece ; malgré fes fuccès dans la guerre,
on lui refufe une place parmi les grands capitaines ;
fon grand talent fut de maîtrifer les efprits ; fa dextérité
dans les négociations & le gouvernement lui
auroit mérité le nom de grand, fi fes talens n’euffent
=été obfcurcis par fes vices. (T—n .)
LYSIMAQUE , (Hïfioite de la Grece.') difciple &
ami du philofophe Califtenne , voyant fon maître
condamné aux plus rigoureux tourmens , lui donna
du poifon pour abréger fon fupplice. Alexandre,
pour le punir de ce zele officieux , ordonna de le
livrer à la fureur d’un lion affamé dont il demeura
vainqueur ; fon adreffe & fon courage lui rendirent
la faveur de fon maître qui l’éleva à tous l.es premiers
grades de la guerre.. Après la mort de ce conquérant
, fes lieutenans s’approprièrent fon héritage.
La Thrace & les régions voifines échurent
à Lyfimaque : ce partage alluma bien des guerres.
Antigone, dominateur de la plus grande partie de
l’Afie , eut l’orgueil de traiter fes égaux en fujets ;
les uns furent dépouillés, & les autres maffacrés
par fes ordres ; ce fut pour prévenir leur oppref-
fion, que Séleucus, Ptolomée & Caffandre fe liguèrent
avec Lyfimaque contre cet ennemi commun.
La face d’Alexandre fut éteinte par les crimes de
l’ambitieux Çafi'andre ; alors les gouverneurs établirent
leur domination dans les pays qui leur avoient
été confiés. Antiochus & fon fils furent les premiers
à ceindre leur front du diadème ; leur exemple fut
fuivi par Ptolomée & Lyfimaque, qui prirent le titre
de roi dont ils avoient déjà le pouvoir.
Lyfimaque fe fortifia de l’alliance du roi d’Egypte
, dont il époufa la fille nommée Arcinoée : ces
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deux rois mirent dans leurs intérêts Pyrrhus, roi
d’Epire ; leurs forces réunies fondirent fur la Macédoine
, dont il fe fit proclamer roi : mais comme
Lyfimaque n’avoit pas moins contribué que lui à
l’expullion de Démétrius, il revendiqua la moitié
du royaume conquis. Pyrrhus ne ménagea pas affez
fes nouveaux fujets ; ce prince incapable de repos
les rebuta par des marches & des fatigues ftériles.
Lyfimaque profita de leur mécontentement, tpour
envahir toute la Macédoine. Démétrius, chaffé de
fes états , raffembla les débris de fon armée , & fit
une invafion fur les terres de fon ennemi. Sardes
& plufieurs autres places tombèrent fous fa puif-
fance : mais Agathocle , fils de Lyfimaque, l’obligea
de fe retirer à l’Orfent. Il ne relloit plus que deux
capitaines d’Alexandre, Lyfimaque & Séleucus, âgés
l ’un & l’autre de plus de quatre-vingts ans : ils
avoient toujours vécu amis, & avant de mourir ,
ils s’acharnèrent à s’entre-détruire. Séleucus agref-
feur entra dans l’Afie mineure, avec une nombreufe
armée, il prit Sardes où Lyfimaque avoit renfermé
tous fes tréfors : ce dernier paffa l’Hélefpont pour
arrêter fes progrès, il engagea une aélion où il
perdit la vie ; fes états tombèrent fous la puiffance
de Séleucus.
L y s im a q u e , fils d’Ariftide, n’eut d’autre héritage
que la gloire de fon pere ; les Athéniens touchés
de la pauvreté d’un citoyen dont le pere n’avoit
été malheureux , que pour avoir trop bien fervi
la patrie, lui firent prélent de cent arpens de bois,
& d’autant de terres labourables : ils y ajoutèrent
une Comme de cinq mille livres d’argent une fois
payée , & quarante fols par jour pour fa dépenlè:
cette1 largeffe faite au fils, fut la plus belle réparation
qu’ils pulfent faire à la mémoire d’un pere
relpeûable. (7—jv.)
LYSIODE, (Mufiq. infir. des anc.) Athénée,
d’après Euphorusôc Euphranor, dit que c’étoit une
efpece de flûte.
Le même auteur dans un autre endroit, dit que
fuivant Ariftocles, lifiode^ fignifioit la même chofe,
que magode (voyeç Magode (Littér.) Dicl. raif. des
Sciences, & c .) ; mais que , fuivant Ariftoxene, le
lifiode, étoit l’oppofé de magode , c’eft-à-dire que le
lifiode faifoit le rôle de femme, ■ 'quoique habillé en
homme ; au refte ils chantoient les mêmes vers, &
ne différoient d’ailleurs en rien. (7 . D . C.)
LYTIERE , (Mufiq, des anc.) chanfon des moif-
fonneurs, chez les anciens Grecs. Voyeç C h a n s o n ,
(Mufiq.) Dicl, raif. des Sciences , & c .
m
M MA MA C
A , (Mufiq.) fyllabe avec laquelle
quelques muficiens folfient lé mi
bémol, comme ils folfient par f i
le fa dieçe. Voyei S o l f i e r ,
( Mufique. ) dans le Dictionnaire
raifonnê des Sciences, &c. &
Supplément. (S)
* § MACARONI, f. m. ( Econ. domefiiq. Cuif.
Patijf. Vermicellier.) Ce n’eft point une pâte faite
avec de la farine de riz, comme on le dit dans le
Dicl. raif. des Sciences, &c. on n’en fait pas même
avec de la farine de froment, mais avec de la fe-
moule qui fe pétrit & fe travaille comme pour faire
les vermicellis (V. V e r m i c e l l i e r , dans ce Suppl.),
avec cette différence que la pâte pour les macaronis
doit être tant foit peu moins ferme ; on la rend tetye,
«n y employant un peu plus d’eau. Elle doit être un
peu moins ferme pour qu’elle puiflè fe rejoindre à
mefure qu’elle fort du moule, afin de former un
petit cylindre creux, qui eft la forme des macaronis
qui fe font dans un moule propre à cet effet. Ce
moule fe met dans le fond delà cloche du preffoir
de la même maniéré qu’on l’explique à Xarticle V e r -
mic ell ier , dans ce Suppl. & les procédés font les
mêmes que pour faire les vermicellis. Il ne faut pas
oublier d’ajouter le rechaud autour delà partie inférieure
de la cloche où eft le moule, parce que le feu
eft encore plus néceffaire pour les macaronis que
pour les vermicellis , vu qu’il faut affez amollir la
pâte, non feulementpour qu’elle paffe par le moule,
mais auffi pour .que les deux côtés fe rejoignent en
fortant, afin de former un cylindre creux.
Les ragoûts de macaronis affaifonnés avec du fromage
, font un mets fort mal-fain il porte de la corruption
dans le fang & rend les liqueurs du corps
glaireufes. Les macaronis fimples, cuits feulement
dans du bouillon comme les vermicellis, ou dans du
la it, ou dans de l’eau, fans affaifonnement, font en-r
core d’une difficile digeftion. Cèpendant on en mange
beaucoup en Italie, & même en France, depuis qu’un
célébré médecin en a fait établir une fabrique à Paris.
(Art du Vermicellier , par M. M a l OUIN . )
M A CH IN E R femeut cf elle-même, (Méchan. ) Un
machinifte de Gorcum en Hollande donna ,. il y a
quelques années, l’idée d’une machine capable de
fe mouvoir d’elle-même, ou plutôt par la force at-
traâive de deux pierres d’aimant. Voici la defeription
de cette invention finguliere , dont on voit la figuré
dans les planches de Méchan. de ce Suppl, planch. II.
fië• 3:
Cette machine eft compofée d’un chaffis A B C
D ,.dans lequel elle fe meut.
E & F , font deux roues de cuivre de même diamètre
, dont l’axe,G eft mobile.
i , z , 3 , &c. font des aimans artificiels placés,
dans les dents & tout autour de la roue , fort près
l ’un de l’autre , mais qui ne fe touchent point. Les
pôles du nord regardent le point E , & ceux du fud
le point F.
H & c l , font deux aimans égaux & femblables *
enchâffés dans la plaque de cuivre A C , le plus près
l’un de l’autre qu’il eft poffible,
E & L , font deux autres aimans enchâffés dans
la plaque B D .
Comme le pôle nord d’un aimant repouffe le
même pôle d’un autre, & attire celui du fud, &
qu’en général celui-ci repouffe le pôle fud , & attire
celui du pord, il s’enfuit que le pôle fud de l’aimant
1 doit attirer tous ceux du nord qui font en E , &;
le pôle nord de l’aimant H , repouffer tous ceux du
nord dans le point M ; de meme Ä attire au point
M , & repouffe au point O ; au moyen de quoi, la
machine tourne fans ceffe.
Comme^ fa réuffite dépend en partie de la proximité
des pôles, je fuis d’avis qu’on ne les efpace que
d r? de pouce. La proportion des autres parties dépend
de la volonté de l’artifte. On pofera les aimans
de cant, & non à plat, & pour les conferver,
on les armera d’un cercle de cuivre.
Le machinifte de Gorcum , à qui l’on doit la première
idée de cette machine, prétendoit qu’elle
conferveroit fon mouvement tant que les aimans
conferveroient leur vertu. (Cet article efi-tiré des
journaux anglois, 6* traduit par V. )
MACHUL, (Mufiq. infir. des Hébr.) Bartoloc-
ciiis , dans le fécond tome de fa Bibl. Magn.-Rabbin.
prétend que le mot machul ou macho f n’éft pas un
infiniment de mufique, mais qu’il fignifie un choeur,
& par conféquent la voix de plufieurs hommes qui
fe réjouiffent.
Don Calmet parle d’un infiniment qu’il appelle
machalat ou chorus, & qui pourroit bien être la
même chofe que machôl. On prétend que c’étoit une
cornemufe.
Kircher fait du machulun infiniment à cordes très-
femblable à une baffe de viole, & fe jouant de même
avec un archet : il lui donne huit cordes, & ajoute
qu’on confond fouvent le machul avec le hagkniu-
gab , parce qu’ils ne différoient que par le nombre
des cordes. Voy. la figure du machulrn°. pl. de Luth.
Suppl, qui a été tiré de Kircher, qui dit l’avoir
trouvée dans un ancien manuferitdu Vatican.
Mais plus bas, Kircher fait du machul un infiniment
de pereuffion du genre des filtres , & il èn
donne la figure telle qu’on la trouvé n°.pl.de Luth.
Suppl. & qui eft très-conforme à la defeription du
machul qu’il a tirée d’un traité intitulé : Scillte hag-
giborim.
Je penfe que les inftrumens à cordes & à archet
font plus modernes , parce qu’il n’en eft parié , que
je fache, dans aucun auteur ancien, & que je n’ai
vu d’archet fur aucun monument ; en conféquence
je préféré la féconde figure du machul.
Les mêmes raifons me font auffi douter du minium
de Kircher & de l 'haniugab. Voy er M in iu m
& Ü G A B (Mufiq. infir. des Hébr.) , Suppl. (F. D : C . )
MACHlCOTAGE , ( Mufiq. ) ,C’eft ainfi qu’on
appelle dans le plain-chant certaines additions &
compofitions de notes qui rempliffent, par une marche
diatonique , les intervalles de tierce & autres.
Le nom de cette maniéré de chant vient de celui des
eccléfiaftiques appellés machicots , qui l’exécutoient
autrefois après les enfans-de-choeur. ( S )
MACRIN (O p il iu s ) , Hifi. Romaine, naquit à
Alger de parens fi pauvres, qu’il n’eut d’autre reß
fource que de fe faire gladiateur. Il fut chargé dans
la fuite d’acheter les bêtes fauvages deftinées à combattre
dans les jeux publics. Dégoûté de tous ces
états , il fut fucceffivement notaire, intendant &
avocat. Son efprit fin & délié prit une grande con-
noiffancè des affaires, & ce fut par-là qu’il fut élevé
à la dignité de préfet du prétoire. Le crédit que luï
donna cette place , ne fit qu’allumer fon ambition ;
& honteux de n’occuper que le fécond rang, il vou-i
lut monter au premier. Il monta fur le trône en 218
après avoir fait affaffiner Caracalla. Lés premiers