^ï4 M Ë S
1 ° . La petite W ffifre à 011 *a r*tef ure Pa^ e
^ordinaire. O n la marque communément ainfi 2£ , &
»elle fe diftingue de la précédente, tant par une exécu
tion plus lég è re , que par fon mouvement qui eft
précifément le double plus v if. Les noires font les
tiôtes principales, & on les marque toutes également
dans l’e xécution, hors qu’ on accentue plus la
première n o te , comme dans la grande mefure à quatre
'féms.
La petite mefurc à quatre tems s’exécute HmBbhBHH & «m -frrrtfrrr c e qui eft précifément l’ exécution propre à la mefure
à quatre tems compofés, dont nous parlerons dans
la fuite. Il arrive fo u v en t, fur-tout dans les pièces
d’un mouvement len t, que l’on confond ces deux
fortes de mefure ,. & qu’on la bat également à
deux tems, chacun de deux quarts, que l’on accentue
comme on vient de dire. Au r e f te , cette mefure
fupporte toutes fortes de notes”; elle eft d’un
mouvement férieux & p o fé , mais non grave & pe-
fa n t , de forte qu’elle eft d’un grand ufage, non-
feulement dans les concerts & fur les théâtres, mais
aufti dans les églifes.
3°. La mefure de f . Couperin emploie de tems
à autre cette mefure dans fes excellentes pièces de
clav eflin, pour indiquer que les croches ne doivent
pas être exécutées comme dans la mefure à deux
quarts , ainfi , mais d’une force égale
airifi : c e qui détermine aufti le mouvement
de cette mefure, favoir qu’il n’eft pas fi lent
que celui de la précédente, mais aulfi moins v i f
que celui de la mefure à -f. Ceci p o fé , tout le monde
s’appereevra que l ’exemple ( fig. z , pl. X I 1 de Muf.
Suppl. ) noté comme il l’eft i c i , a une expreflkm
différente de celle qu’il aura notée dans toutes les
autres mefures qui peuvent lui être adaptées. Si chacun
des quatre tems des deux dernieres mefures fe
fous-divife encore en trois parties, comme ci-deffus,
il en réfulte les deux- fortes de mefures fuivantes.
i ° . La mefure de &
a0. La mefure de f f , dont f exécution , le mouvement
naturel & le caraétere fe déterminent aifément
par c e qui a été dit ci-deffus.
Les mefures impaires, o u , comme on les nommé ,
trip le s , ont de commun av e c les mefures paires que
l ’exécution 6c le mouvement font déterminés par les
notes plus ou moins lon gu e s , propres à chaque forte
de mefure, c’ eft-à-dire, qu’on les joue avec force &
lentement, quand les notes font d’une grande valeur;
légèrement & vivement, quand elles (ont d’une moindre
valeur. En général, les mefures impaires, à caufe
de leur troifieme tems, donnent plus de v ivacité à
toutes leurs expreflions, & font plus propres par-là
que les mefures paires à exprimer les pallions vives.
C es mefures font :
i ° . La mefure de
2°. L a mefure de
3 ° . C e lle de j , à laquelle on peut ajouter :
4°. Celle de bien que peu ufitée, & qui par fon
exécution extrêmement légère & v iv e , feroit la plus
propre à plufieurs contre - danfes Angloifes qu’on a
coutume de noter { . C a r dans le mouvement naturel
de | ou du paffe-pied, on fent encore »outre l’accent
de la première note de chaque mefure, le mouvement
des autres tems. Cette mefure fupporte aufti
des doubles croches ; mais les trois tems de la mefure
”5 7^ fe réduifent à un fe u l , & l’on ne peut compter
qu’un à chaque frappé & non trois : c’eft-là le cas
des contre-danfes An glo ifes, & de plufieurs autres
pièces notées en & qui exigeant une exécution
tr è s -v iv e , ne peuvent fupporter des doubles cro-
çhçs.
M E S
L ’on divife les tems principaux des trois premières
mefures précédentes , chacun en trois autres
tems, comme dans les mefures p a ire s , il en réfulte
encore les trois fortes de mefures triples fuivantes.
i ° . La mefure à £ fournie par celle de | .
2°. C e lle de f fournie par celle de \.
3 ° . Et celle de ^ fournie par celle de } . Cette
derniere eft d’un caraétere beaucoup plus v i f què
les deux précédentes, qui font cependant aufti plus
propres que toute autre mefure, à l ’expreflïon de la
joie.
La mefure de f , compofée des notes les plus longues
, & demandant une exécution fo r te , a encore
une marche affez pofée pour fervir dans les églifes.
La mefure de f eft au contraire plus fautillante ,
& propre fur-tout aux pièces qui tiennent de là
gigue.
La mefure de eft encore beaucoup plus fautillante
, & beaucoup plus v iv e .
Tou te s les efpeces de mefures dont nous venons de
parler font d’une telle nature, que chaque mefure
ne fait qu’un feul p ied , compofé de plufieurs parties
qui different entre elles par leur longueur. À
proprement pa rle r, toute mefure paire a deux partie
s , dont la première eft longu e , & la fécondé eft
courte ou breve.
Ai-me - iftoi;
Lorfque les notes font divifées eh d’autres plus
b r è v e s , par exem ple, en noires dans Vallq:breve, la
première note de la fécondé partie de la mefure, a
un accent plus marqué, & les noires font entre elles
dans la même proportion que les parties de la mefure
, par exem ple,
Traî-tre rends-le moi.
Si la mefure eft encore compofée de plus petites
pa r tie s , comme de croches , ces notes different eh
quantité intrinfeque, comme il fuit.
—f * ? v P F- f- i f-
C e dernier exemple nous donne une idée jufte
des tems forts & foibles de la mefure paire. La première
note a le plus de p o id s , parce qu’elle paroît
fur le frappé de la mefure. Comme la note finale
d’une piece ou d’une période doit toujours être une
note accentu ée , elle ne peut dans toutes les mefures
paires dont nous avons p a r lé , que tomber fur la
première note de chaque/«*////*, 6c doit durer tout le
long de la mefure pour rendre la cadence parfaite.
En général les accens principaux doivent être placés
fur la première note de chaque mefure ; les moindres
accens tombent fur la première note du fécond
membre de la mefure ; & les tons fans a ccen s , les
notes de paffages & très-courtes fur les autres parties
de la mefure, fuivant leur valeur intrinfeque. Il
paroît par-là que les parties ou fyllabes qui composent
le pied en mufique , font beaucoup plus diverfi-
fiées par leur valeur intrinfeque, que celles du pied
en p o é fie , & qu’un poète qui veut compofer des
vers pour la mufique, doit avoir non * feulement
égard à la longueur & à la brièveté des fy lla b e s ,
mais encore aux accens des mots principaux , afin
qu’ils foient to ujou r s bien placés dans chaque vers.
L’exemple fuivant montre la diverfité de la quantité
intrinfeque des parties de h mefure 3 dans les mefures
impaires.
ME S
t-j.Lr i_u.LT u L L M e I
La maniéré d’employer Ces parties de la mefure,
eu égard à leur diverfe valeur , fe comprend aifément
à l’aide de ce que nous avons dit fur les mefures
paires. Il faut cependant encore remarquer que dans
la mefure à trois tems ,1e fécond tems peut être lon g ,
mais dans ce cas feul ; car ou la cefure muficâle tombe
comme ic i , fur la fécondé partie de la mefure,
. i. r i \ i ~ \ r
Ai - me - moi cher a - mant.
Mais fi le mouvement eft v i f , ou fi la mefure, eft
compofée de tems trip le s , comme la mefure de ou
de ^ & les autres mefures qui en réfulten t, le triple a
toujours la premiere quantité ; fa vo ir -- v v & les
autres tems font entre eux felon qu’ils font pairs
ou impairs, par e x em ple ,
Après ce que nous avons dit de la quantité intrin-
ffeque des parties de la mefure , nous pouvons nous
difpenfer de prouver que là mefure de f différé infiniment
de celle de & celle de f de celle de bien
que chacune de ces mefures contienne le même nombre
de notes de même efpece que l’autre, différence
qui ne vient que du différent poids qu’il faut donner
à chaque e fpece de mefure. L ’exemple fuivant rend
cette drverfite plus fenfible.
Il nous refte encore maintenant à montrer :
> i ° . Comment on peut affembler deux mefures 6c
n’en faire qu’une :
2 ° . D e quelle utilité font les diverfes fortes de
mefures compofées, &
3°. En quoi elles different des fimples.
Pou rfe faire une idée claire de tout cela * qu’on
effaié de marquer par des notes convenables les
fyllabes longues & b r è v e s , accentuées & non accentuées
de ce vers.
Cherche à devenir vainqueur.
Comme toujours une fyllabe longue eft fuivie
d’une b r e v e , il femble qu ’il faille choifir une mefure à
deux tems,,par exem ple , la mefure de deux quatre
& noter ces mots ainfi :
ï ~r r i r r i r r r - Cherche à de - ve - nir vainqueur.
Effe&ivement ici chaque fyllabe pluS longue tombe
fur le tèms fo r t , 6c les autres fur le tems foible d elà
mefure ; la note qui termine la phrafe muficâle eft fur
le frappe, & le rhythme eft parfaitement exaét. Mais
obfervons que la fyllabe <de du mot devenir tôtnbè fur
le frappe de la mefure, quoiqu’elle ne fo’it que moyenne
, & que la fyllabe queur tombe aufti fur le frap pé ,
Tome I I I .
Kr •rtlïtilMMll-r ÉttffllMl 1
MES 915
tandis que vain tombe fur le lev é, quoique les deux
fyllabes vain & queur ne different pas effefrivement
autant que les notes l ’indiquent : il n’y a d’autre
moyen pour é viter ces deux fautes de profodie
què de réunir deux de ces mefures de deux quatre, 6c
d’en faire une feu le , comme
æ ~ r ~ r~ £
Cherche à de - vè - nir vainqueur. I . Ici chaque fyllabe a la pla te qui lui convient ,
les fyllabes les plus longues cher 6c nir font fur le
frappé; les moyennes de 6c queur fur le le v é , lev é
qui a cependant un accent marqué, à caufe que la
mefure eft compofée ; enfin les fyllabes brèves che3 à+
ve 6c vain font dans les tems les moins marqués de
la mefure.
Pour achever de bien faire fentir ce que noiis
venons de dire , qu’on tranfpofë la phràfe
4 r i i r i (f/C i | r
Tâche d’êire brave & doux.
dans la mefure à quatre tems compofée, & l’on s’ap-
percevra d’abord que les mots être 6c doux perdent
leur véritable accent.
T ou t comme dans deux vers égaux , le mot principal
fe rencontre tantôt au commencement, tantô
t âu milieu & tantôt à la fin, de même dans deux
traits de chant compofés de notes de même valeur
& qui ont la même mefure 6c le même mouvement,
l’accent péu tfe rencontrer en des places différentes.
En poéfie cela ne caufe aucun changement dans la
nature des vers ; mais en mufique cela détermine la
mefure, laquelle marqué la place de l’accent, & fa
v a leu r , qui font inaltérables tant que la piece continue
dans la même mefure. Ainfi quand le chant
éft arrangé comme pour la mefure à deux tems ,
mais que l’accent principal ne fe rencontre pas Air
chaque première note de la mefure, Sc n’eft fenfible
que de deux en deux mefures, alors il faut écrire
la piece dans la mefure de quatre tems compofée. Si
l’exempié/jg'. //,/>/. X I Id e mùjïque, Suppl, étoithotéè
dans la mefure de f., les notes marquées d’une
croix ( + ) feroient trop accentu ée s , & le chant feroit
, pour ainfi d ir e , mal déclamé dans l’exécution.
•On v oit clairement par-là de quelle utilité font
les mefures compofées ; les chiffres fupérieurs dé-
fignent les mefures fimples dont les mefures inférieures
fôht com po fée s ,
& biërî qüë chacune de Ces fortes dé mtfiires compofées
foit firhple dans d’autres citconftances, c e pendant
les conïpoféës & les fimples font très-différentes
entr’elles , eu égard à leur propriété intrin-
feque. Là rhefure fimple ne fait en tout & par-tout
qu’iin feul pied ; là note finale ne peut donc tomber
que Air le premier tems de la mefure-, & doit fe
faire fèntir pendant toute là mefure. La mefure compofée
au contraire, éft partagée en deux parties
ou en deux pieds. La note finale tombe toujours
fur la moitié de la mefure, & ne duré qiiè pendant
cette moitié; C ’eft donc une faute quand dans une
pièce on trouve la note finale, tantôt fur le premier
, tantôt fur le troifieme tems de la mefure ; cela
ne peut arriver qiie lorfque l’on mêlé mal-adrôite-
nient les dèux fortes de mefures, ou que l ’on manque
le rhÿthmé. C ’eft encofe une fauté quand dàns
Une mefure fimple ; la note finale d’un mode r e la t if,
dans lequel on eft paffé nè dure pas toute la mefure,
mais finit au milieu, & que la phrafe muficâle qui
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