crédulité & l’amour du merveilleux, 6c le gouvernement
qui les toléré ou les auto rife, eft en contra-
diftion avec lui-même. Il eft trille pour l’homme qui
contemple du même coup-d’oeil tous les progrès des
nations , de trouver à côté des fublimes efforts du
gén ie, de la philofophie & des arts, le contrafte de
l’ignorance & d elà grofliere crédulité. (Cet article efl
deM. L a F o s s e , docteur en médecine de la faculté de
Montpellier.)
M É D IAN , ( Comm.) monnoie d’or qui fe frappe
à T r em e u x , v ille 6c port des v illes de Barbarie.
I l faut cinquante afpres pour faire un médian ;
deux médians font un dian, qu on nomme autrement
bian. C es deux efpeces font fabriquées par les
monnoyeurs du d e y d’A l g e r d o n t elles portent
le n om , avec quelques lettres arabes. (+ )
§ MÉDIASTIN , f. m. (A n a t .) c’eft une dupli-
cature des pleures qui tapiffent toute la capacité
de la poitrine, laquelle partage cette cavité en deux
parties oblongues 6c inégales pour loger les deux
lobes du poumon.
La pleure eft enveloppée en dehors d’une cellu-
lofité qui l’attache aux parties voifines. C es deux
facs font un peu inégaux; celui du côté droit eft
plus large , parce que la pleure eft attachée à la
partie droite du fternum au-delà de la ligne mitoyenne.
L e fac gauche eft le plus lo n g , parce que
le foie diminue du côté droit la longueur de la
poitrine. Ces facs ont quelque chofe d’elliptique:
mais ils font applatis par-devant, & beaucoup plus
convexes pa r-d errière. Ils font plus étroits en
haut & à la partie inférieure du cou ; car ils remontent
à près d’un pouce au-deffus de la clavicule.
L eu r plus grande largeur eft vers la fixieme côte.
Leur extrémité inférieure eft comme tron qu ée , de
maniéré que chaque fac eft beaucoup plus court
pa r-devant, & fe prolonge confidérablement vers
les vertebres. Ils font en général beaucoup plus
courts dans le foe tu s , & plus longs dans l’homme
adulte.
L e médiajlin eft l’adoffement de ces deux facs :
ils font appliqués l’un à f autre à la partie fupé-
r ie u r e , moyenne & antérieure de la poitrine ; ils
fe quittent dans la partie inférieure , s’éloignent
l ’un de l’autre & laiffent un grand intervalle. Leur
adoffement fe fait par le tiffu cellulaire extérieur
de la pleure , qui remplit cet intervalle. La pleure
a moins de folidité par tout où elle forme le
médiaflin.
Pour parler plus diftinÔement, on appelle médiaflin
antérieur, l’adoffement des deux facs de la pleure,
qui eft entre le fternum 6c le péricarde : c’eft celui
dont parlent généralement les auteurs, le même
dans lequel on a v u naître des a b c è s , qui ont
fo rcé les chirurgiens à trépaner le fternum. C e
médiaflin eft oblique : les deux lames font plus
éloignées à la première cô te ; elles font rapprochées
vers la fécondé. Depuis cette c ô te , la lame droite
defcend ou du bord gauche du fternum, ou même
du cartilage de la fécondé côte : elle eft perpendiculaire
julqu’à la cinquième : elle revient alors au
bord gauche du fternum. Quand on percerait par
conféquent le milieu du fternum, on ne pénétrerait
pas dans la cavité du médiaflin, ce feroit la cavité
droite de la poitrine que l’on ouvrirent. Il eft
v rai qu’il y a de la variété dans l’origine de la
lame droite du médiaflin , 6c que dans d’autres
fujets elle eft plus à droite : 6c la cavité de la
poitrine qu’on ouvre la première , devient la plus
ample, parce que- l’air la- gonfle.
La lame gauche du médiaflin defcend du cartilage
de la première côte ; elle fe rapproche quelquefois
du fternum à la fécondé côte 6c defcend de fon
b o rd , oubien elle continue de defeendre du cartilage :
elle atteint le diaphragme à la cinquième & à la
fixieme côte 6c s’y attache près de la pointe du
coeur. La lame droite n’en eft pas éloignée à
cette place.
L’intervalle des deux lames eft occupé par le
thymus, 6c par une graiffe qu’on a vu s’augmenter
jufqu’au point de devenir funefte.
Les deux lames fervent de membrane extérieure
au péricarde, 6c elles font très-fines à fa furface.
Pour expofer la ftruélure du médiajlin poftérieur,
moins connu 6c plus embarraffé, je commence par
la lame gauche du médiaflin antérieur. Elle quitte
le thymus pour fe porter en arriéré entre lé
poumon de fon côté 6c l’artere fouclaviere ; elle
eft collée au conduit a r té r ie l, elle pofe fur l’arcade
de l ’aorte , 6c fert de membrane extérieure à cette
artere pulmonaire. En paffant par toute la largeur
de l ’aorte , elle fe continue avec la pleu re , qui
tapiffe la partie poftérieure 6c fupérieure de la
poitrine, elle eft alors la lame gauche du médiajlin
poftérieur. Le bronche gauche & des glandes
bronchiales rempliffent la cavité poftérieure du
médiajlin.
La fuite du médiajlin, celle qui occupe la partie
moyenne de la po itrin e , fe continue avec la
membrane extérieure du poumon.
Mais la pleure qui tapiffe les vertebres & les
c ô te s , s ’é lè ve du côté gauche de l ’aorte & s’attache
au poumon ; c’eft après l’avoir revêtu qu’elle fe
continue av e c la lame antérieure.
La partie inférieure de la pleure s’é lè ve aufli
du dos au poumon, paffe par la furface de la veiné
pulmonaire gauche fupérieure, par celle du bronche
gauche & de l’artere pulmonaire gau ch e , 6c fé
continue par le bord de cette artere avec Le médiaflin
antérieur.
La lame droite du médiaflin antérieur s’enfonce
à la droite de la veine-cave & de l ’a z y g o s , entre
le poumon 6c l’artere fo u cla v ie re , par la furface
de la v eine-cav e , & fe continue avec la partie
poftérieure de la pleure.
Inférieurement cette même lame paffe fous la
veine pulmonaire droite inférieure , & fe continue
au médiaflin poftérieur. L ’extrémité fupérieure de
cette lame eft attachée à l’artere pulmonaire droite,
l’inférieure à la veine pulmonaire gauche 6c au
diaphragme ; elle y arrive du côté droit de la veine-
cav e.
Entre ces deux extrémités la lame droite du
médiaflin tapiffe le poumon, comme le fait la lame
gauche fous la veine pulmonaire droite ; la lame
antérieure paffe par la furface de la veine-cave ,
de l’oefophage 6c du péricarde pour continuer au
médiaflin poftérieur.
Si l’on vouloit commencer la defeription du
médiaflin par fa partie poftérieure, il faudrait dire
que la lame droite du médiaflin s’élève au côté
droit de l’oe fophage 6c de la fixieme c ô t e , de
l’endroit où fe partage la tra ch ée , 6c qu’elle enferme
l’oefophage & enluite la trachée 6c fes glandes.
Dans la partie fupérieure de la poitrine, la pleure
s’élève par le côté droit de la v eine-cav e , pour
fe continuer av e c la lame antérieure du médiajlin.
(H .D .G . )
M É D IA T IO N , ( Aflron. ) culmination , lignifie
le paffage par le méridien, (M . d e l a La n d e . )
M é d i a t i o n , f. f. ( Mu fiq. d 'ég life .) partage de
chaque verfet d’un pfeaume en deux parties, l’une
pfalmodiée ou chantée par un côté du choe u r , 6c
l’autre par l’autre , dans les églifes catholiques.
égaleihent diftant de ces deux extrémités au gravé
& à l’aigu. Le haut eft plus éclatant ; mais il eft
toujours prefque forcé : le bas eft grave 6c majef-
tu eu x ; mais il eft plus fourd. Un beau medium
auquel on fuppofe une certaine latitude donne
les fons les mieux n o ur r is , les plus m é lod ieux ,
6c remplit le plus agréablement l ’oreille. Voye[
SON, jDicl. raif. des Sciences 6c Suppl. ( S ' )
M E D Z IB O R , ou M IT T E LW A LD , (Géogr .)
.ville de la Silèfie Pruflïenne, dans la principauté
d’O e l s , au cercle de Bernftadt, 6c aux frontières
,de Pologne. Elle renferme un palais , avec une
églife & une école é van g éliq ue , & e’ eft le chef-
lieu d’une feigneurie vendue au prince du pays ,
dans le x v i e. fiecle par la famille de Lefchinskv.
( d . g .)
MÉFIER (S É ) , se DÉFIER , Vi n. ( Gramm.
Synon.) Ces deux mots marquent en général le
défaut de confiance en quelqu’un ou eh quelque
ch o fe , a v e c les différences fuivantes.
1. Se méfier exprime un fentiment plus foible que
f e défier. Exemple. Cet homme ne me parôît pas
fra n c , je nêcn méfie : cet autre efl un fourbe avéré :
j e m'en défie.
2. Se méfier, marque une difpofition paffagëre ,
& qui pourra ceffer ; f e défier, eft une difpofition
habituelle 6c confiante. Exemple. U fau t f e méfier
•de ceûx qu'on ne connoit point encore » & f e défier
de ceux dont on a été une fois trompé.
3. Se méfier appartient plus au fentiment dont on
eft affeélé actuellement ; f e défier tient plus au caractère.
Exemple. I l efl prefque également dangereux
dans la focieie de n etre jamais méfiant, 6* d?avoir
le caractère défiant ; dé ne f e méfier de perfônne , <S*
de fe défier de tout le monde.
4. On f e méfie des chofes qù’on c ro it, on fe défie
de celles qu ’on ne croit pas. Exemple. Je me méfie
qiu cet homme efl un fripon, & je me défie de la vertu
qu'il affecte. Je me méfie qu'un tel dit du mal de moi ;
mais quand i l en diroit du bien, j e me défier ois de
fe s louanges.
5- On f e méfie des défauts, on f e défie des vices.
Exemple. I l fa u t f e méfier dé la Légèreté des hommes,
& f e défier de leur perfidie.
6. On f e méfie des qualités de l ’e fp r i t , on fe
défie dé celles du coeur. Exemple. Je me méfie de
la capacité de mon intendant, & je me défie de f a
probité.
7 . On fe méfié dans les autres d’une bonne qualité
qui eft réellement en e u x , mais dont on n’attend
pas l’effet qu’elle femble promettre; on fe défie d ’une
bonne qualité qui n’eft qu’apparente. Exemple»
Un général d’armée dira : Je n'ai point donné de
bataille cette campagne , parce que j e me méfiais de
l'ardeur que mes troupes témoignoient, & qui n'auroit
pas duré long-temps , & que j e me défiois de la bonne
volonté apparente de ceux qui dévoient exécuter mes
on j e mejie a une mauvaile qualité qu on a , & Foi
f e défie^ d’une bonne qualité dont ôn n’attend pa
tout l’effet qu’elle femble promettre. Exemple
J l faut fouvent f e méfier de fa foibleffe , & f e défie
quelquefois de fes forces même.
9. La méfiance fuppofe toujours qu’on fait pet
,de cas de celui qui en eft l’objet ; la défianct
iuppole quelquefois de l’eftime. Exemple. Un généra
habile doit quelquefois fe méfier de ï'habileté de fe.
lieutenans, & f e défier toujours des mouvemens quui.
ennemi actif & rufé fa it enfa préfence.
■ i o . Il n y a au cu n d e c e s fy n o n ym e s d e h
Éonte d u q u e l je me défie ; mais j e me méfie que
VOUS c h e r c h e z à le s c r itiq u e r .
Tome I I I ,
; M ÉG AM E TR E , ( Afironom. ) infiniment propre
a mefurer les diftances de plufieurs dégrés entre
les affres. Son nom tiré du grec annonce qu’il fert
pour des diftances plus grandes que les micromètres
qui vont rarement à un dégré ; cet infiniment fut
décrit en 1767 par M. de Cha rnières, dans un
ouvrage intitulé , Mémoires fur les obfervations des
longitudes, publiés par ordre du r o i , à l’imprimerie
roy a le. C e jeune officier, le premier de la marine
qui ait montré la connoiffance & l’habitude des
longitudes par le moyen de la lune , a donné
enfuite en 1772 la théorie & la pratique des
longitudes en m e r , où l’on trouve plus en détail
la defeription du mégametre ; cet infiniment ne
différé pas fenfiblement de l ’héliometre imaginé
en 1748 par M. B ou gu er , & dont’ on trouve la
figure 6c la defeription , dans la Planche X I X
£ Agronomie de T Encyclopédie ; il fert principalement
à l’obfervation des longitudes en mer par le moyen
des diftances de la lune aux étoiles qui eh font
voifines, c’eft-à-dire au deffous de 10 dégrés, tandis
que l’o â an t ou quartier de réflexion ne peut
guere fervir que pour les diftances qui font au
delà de to d, la lumière de la lune fuffifant pour
effacer celles des é to ile s , dans cet inftrument où
l’on ne peut pas mettre de lunettes auffi fortes que
dansle mégametre. Nous apprenons en 1773 que fur
la frégate l'oifeau deftinée pour les terres auftrales,
où M. de Charnières eft embarqué avec M. d’Agelet
jeune aftronome choifi pour cette expéd ition, l’on
obferve affiduement les longitudes par le moyen
du mégametre, 6c qu ’on s’en .trouve très-bien pour
la conduite du vaiffeau. (M . d e l a La n d e . )
M E G G , f. m. ( Milice des Turcs. ) arme de pointe
en forme de broche (marquée F , P l. X V I I I ) , avec
laquelle les Turcs pourfuivent l’ennemi à cheval
pour le percer à quelque diftance» Le megg ( F , P l.
I I , Art milit. Milice des Turcs, Suppl.) étoit fort en
ufage chez les Turcs de Hong rie , fur-tout pour
aller en p a r ti, 6c ils l ’attachoient à la fe ile , fans
oublier le fabre» Cette derniere arme eft commune
à l’infanterie & à la cavalerie ; elle pend au côté
a v e c un cordon de foie. L’on prend garde fur-tout
que les fabres recourbés ne puiffent embarraffer qui
que ce fo i t , 6c pour cela on met la pointe en
bas. (V>)
ME INAU, ( Géogr. ) jolie petite île d’Allemagne,
dans le lac de Bodmer ou d’Uberlingen, en Souabe ’
e lle produit du vin 6c du grain, 6c elle appartient’
à titre de commanderie , à l’ordre teutonique,
faifant partié du bailliage d’Alface 6c de Boui-poene’
( D .G . ) 5 5 •
) MEINUNGEN ou MEININGEN, ( Géogr. ) ville
d’Allemagne, dansle cercle de Franconje, & dans
le pa ys de Henneberg, fur la riviere de Werra :
elle eft environnée de montagnes, 6c renferme un
château, une églife paroiffiale, une école latine, une
maifon d’orphelins, une autre d e 'co r re â ion , 6c une
très-belle fabrique de bazins. L’an 1 6 8 1 , elle devint
le lieu de réfidenCe des ducs de Sa x e , furnommés dé
Meinungen,6c ellepréfidaainfiàla portionde la contrée
qui appartint à ces princes, & qui comprend huit
bailliages. A raifori de cette po rtion, il faut payer
à l’empire 55 florins 16 creutzers \ , pour IeS mois
romain s, & 64 rixdallers 39 creutzers pour la
chambre de Wetzlar. (D . G . )
M É L AN G E , f. m. ( Mufique des anciens. ) une des
parties de l’ancienne mé lopé e , appellée agogé par
les Gre c s, laquelle confifte à fa voir entrelacer &
mêler à propos les modes 6c les genres. Voyez
MELOPEE, Dicl. raif des Sciences, 6cc. (S 1)
ME L CH ISEDECH, roi de jufiiee, (H ift . f aCr. )
roi de Salem, 6c prêtre du T rè s -H au t, vint à la
V V y v v ij